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Mort de Bérégovoy : sa fille Catherine témoigne

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RTLpublié le 01/05/2013 à 23h00 par Christian Panvert


TÉMOIGNAGE RTL - Le 1er mai 2013 marque le 20ème anniversaire de la disparition de Pierre Bérégovoy. 20 ans de rumeurs et de soupçons sur les circonstances de la mort de l'ancien Premier ministre, et avec à la clé de nombreux ouvrages remettant en cause la thèse du suicide. Sa fille, Catherine, n'a pourtant aucun doute.

Beregovoy Cottineau Catherine Catherine, la fille de Pierre Bérégovoy, a décidé de balayer mercredi toutes les hypothèses autres que le suicide. "Contrairement à ce que prétendent certains (...)... Mon père était très détendu le 30 avril au soir... Il donnait l'apparence d'être détendu, il était sous antidépresseurs depuis une semaine", a-t-elle expliqué au micro de Christian Panvert lors de la cérémonie d'hommage à Nevers à laquelle se sont rendus des proches de l'ex-Premier ministre ainsi que de nombreux Nivernais. "Tous les spécialistes, neuropsychiatres pourront vous le dire : le délai d'une semaine, c'est le délai qui permet de passer à l'acte", a-t-elle insisté.

Durant la commémoration, François Hollande a tenu à saluer l'action de cet "homme du peuple" qui avait voulu "mettre l'économie de marché au service de la justice et du progrès". "En ce jour dédié au souvenir, c'est la vie de Pierre Bérégovoy que je souhaite évoquer, plutôt que sa disparition", a-t-il déclaré.

Pierre Bérégovoy avait quitté Matignon suite à la déroute retentissante des socialistes aux législatives. Il s'est tiré une balle dans la tête un mois plus tard, le 1er mai 1993, le long d'un canal de la Nièvre.


Clichy - Catherine Bérégovoy : « Mon père aurait été fier de moi »

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Le Parisienpublié le 25/02/2008 à 07h00 par Christine Henry

A 63 Ans, Catherine Bérégovoy-Cottineau, la fille de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand, est en sixième position sur la liste du maire sortant PS, Gilles Catoire.

Mère de deux filles, cette ancienne Beregovoy-Cottineau Catherinecadre infirmière reste fidèle à la gauche. Après les municipales à Metz en 1977, c’est sa seconde campagne. « J’ai commencé à distribuer des tracts à 12 ans, je collais des affiches à 15 ans. Quand j’étais petite, je m’endormais sur les genoux de ma mère pendant les réunions politiques. Et puis, j’ai vu Mendès France ou Michel Rocard chez mes parents. J’ai eu aussi François Mitterrand au téléphone », se souvient-elle.

«Ici, je n’ai pas de comptes à régler »

Aujourd’hui, cette jeune retraitée reprend le flambeau. « Avant de m’engager, j’ai demandé l’accord de mon frère et de ma soeur car ils portent eux aussi le nom de Bérégovoy. S’ils m’avaient dit de ne pas y aller, je les aurais suivis.

» Mais finalement même son mari l’a encouragée dans cette voie.

Elle est liée à Clichy depuis longtemps. Elle s’y est installée avec ses parents en 1965 et s’y est mariée en 1971 avant de partir l’année suivante, pour y revenir en 1995. « Ici, je n’ai pas de comptes à régler. »

Elle avoue toujours en vouloir à ceux qui « n’ont pas supporté que mon père arrive au sommet alors qu’il était parti du fond de la cour. S’il avait été là aujourd’hui, il aurait même été fier de moi ». Le quinzième anniversaire de la disparition de Pierre Bérégovoy sera commémoré le 1e r mai prochain.

Bérégovoy, le dernier secret

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Bérégovoy, le dernier secretUn mois avant sa disparition, le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy remettait à son gendre deux lettres pour annoncer sa volonté de mettre fin à ses jours. La première lui était adressée, l’autre était destinée à François Mitterrand. D’un commun accord, ils déchirèrent celle écrite pour le chef de l’Etat. Quelques semaines plus tard, au bord d’un canal de Nevers, Bérégovoy se tua d’une balle dans la tête, soulevant une immense émotion dans le pays.

Dans cet ouvrage, de nombreux témoignages inédits éclairent les dessous d’une véritable descente aux enfers ; et l’on comprend que cette mort fut un acte réfléchi, commis par un homme profondément déprimé. Comptable de sa propre vie, il montra par ce geste une force intérieure méconnue, laquelle lui permit d’ailleurs de troquer, en l’espace d’une vie, sa casquette d’ouvrier et de cheminot contre le costume d’homme d’Etat.

Ce livre fournit également l’intégralité des éléments de l’enquête judiciaire sur les causes de la mort de l’ex-Premier ministre, qui tordent le cou à la fable conspirationniste d’un assassinat. Il lève aussi le voile sur une crainte qui a empoisonné la dernière année de la vie de ce fidèle serviteur de François Mitterrand : au-delà de son affaire de prêt accordé par un ami intime du chef de l’Etat, Roger-Patrice Pelat, Bérégovoy conservait un lourd secret, celui des fonds déposés en espèces sur son compte personnel par un autre ami de Mitterrand.

A la fin de sa vie, Pierre Bérégovoy fut l’objet d’un harcèlement constant des affairistes dont il goûta, à tort, la compagnie et le soutien souvent intéressé : Bernard Tapie, Samir Traboulsi, Pierre Aïm furent de ceux-là. L’échec historique du Parti socialiste aux élections législatives de 1993 acheva de le convaincre du bilan négatif d’une vie de labeur animée par une ambition dissimulée – la présidence de la République – dont les rares témoins racontent ici comment elle a guidé ses actes.

A travers ce destin tragique, c’est toute l’histoire de la gauche française qui se dévoile au lecteur, dans les dérives liées à la pratique du pouvoir, dans ses difficultés à concilier son héritage révolutionnaire et sa volonté de gouverner la France.

Journaliste au Monde depuis dix ans, chargé des affaires politico-financières, du banditisme et du dossier corse, Jacques Follorou a écrit trois ouvrages : Corse, l’Etat bafoué, Paris, Stock, 1999 ; Sans instruction, Paris, Stock, 2001 ; et, avec Vincent Nouzille, Les Parrains corses, Paris, Fayard, 2004.

Auteur : Jacques Follorou
Editeur : Editions Fayard
Date de parution : 16/04/2008
ISBN : 2213634262
EAN : 978-2213634265

Bérégovoy : théories et contre-théories du complot

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Le Nouvel Observateurpublié le 30/04/2008 à 19h30 par Pascal Riché



Un documentaire de France3 défend la thèse de l’assassinat de l’ex-Premier ministre. Un livre s’attaque à cette rumeur tenace.

Pierre BérégovoyLes amateurs de théories du complot peuvent se réjouir : France3 s’apprête à diffuser, le 3 mai, un documentaire suggérant que Pierre Bérégovoy ne s’est pas donné la mort, mais a été assassiné. Aux antipodes, donc, d’un autre documentaire récemment diffusé par France2 dans le cadre de l’émission Un jour, un destin, et qui s’employait à mettre en lambeaux la thèse du meurtre.

Selon la version officielle, admise par la plupart des médias et des proches de l’ancien Premier ministre, ce dernier s’est tiré une balle dans la tête au bord d’un canal nivernais, il y a quinze ans jour pour jour, un mois après l’échec de la gauche aux élections législatives de mars 1993.

Mais les hypothèse d’une conspiration n’ont jamais cessé de circuler depuis le drame. L’une d’entre elle évoque par exemple « deux plongeurs » qui auraient attendu Béré dans l’eau du canal... Une équipe, a affirmé un ancien commissaire des RG en 2001, le suivait pas à pas...

« Pierre Bérégovoy s’est suicidé » « Ah ? Il est déjà 18 heures ? “

Le documentaire de France3, signé Francis Gillery, épouse franchement la thèse d’un assassinat. Dans la version que nous avons visionnée, il débute même par une scène, façon docu-fiction, assez brutale. Un huissier frappe à une porte, dans le silence d’un palais de la République : ‘ Monsieur, excusez moi de vous déranger, mais Pierre Bérégovoy s’est suicidé.’ L’autre personnage (invisible) répond : ‘ Ah ? Il est déjà 18 heures ? Cette introduction accusait trop clairement François Mitterrand d’avoir trempé dans un assassinat : la chaîne publique a demandé qu’elle soit coupée ; Gillery a accepté.

La première partie du documentaire campe le portrait de Pierre Bérégovoy en monsieur propre’ . L’homme intègre qui aurait, la mort dans l’âme, accepté de fermer les yeux sur de très nombreux scandales (Urba, les frégates, Magny Cours, les écoutes...), et qui, donc, en savait trop. Seconde partie : une énumération des ‘ faits troublants’ liés à sa disparition : le rapport d’autopsie n’a jamais été communiqué à la famille, aucune expertise balistique n’a été effectuée, la position étrange du corps, l’arme (un 357 Magnum) qui ne colle pas avec la blessure, les témoignages ‘ fantaisistes’ du chauffeur et du garde du corps, etc. Sans parler de certains témoins qui attestent que Pierre Bérégovoy n’était pas dépressif, mais songeait au contraire à se lancer dans la course de la présidentielle. Le tout est accompagné d’une musique de film d’horreur (coups d’archets de violons suraigus et dissonnants), et d’insinuations sur le rôle qu’auraient pu jouer dans l’affaire François Mitterrand ou son âme damnée Michel Charrasse.

Autant dire que cette émission hérisse par avance les proches de l’ancien Premier ministre : ‘ Encore une théorie fumeuse ? C’est hallucinant ! , me déclare Vincent Sol, gendre de Béré, qui avait sa confiance :

    Qu’est-ce qu’ils s’imaginent, que le garde du corps était complice ? Si vous aviez vu son état de détresse après la mort de mon beau père ! A l’exception de son épouse [Gilberte, décédée en 2001, ndlr], tous ceux qui l’entouraient juste avant sa mort sont convaincus qu’il s’est bien suicidé, ils n’ont pas l’ombre d’un doute !

Avant sa mort, Pierre Bérégovoy m’a remis deux lettres’

Dans le documentaire de Gillery, l’ancien commissaire des RG Hubert Marty Vrayance parle d’une ‘ équipe’ qui était chargée de suivre Béré (mais Gillery ne précise pas que ce témoin, croit aussi à d’autres complots et qu’il est considéré comme un mythomane par son ancienne hierarchie).

A la fin du documentaire, un autre témoin, Pascal Mornac, musicien bourbonnais, affirme avoir rencontré aux abords du lieu du drame, AVANT l’arrivée du garde du corps et du chauffeur, mais après les coups de feu, une très hichckokienne petite dame ‘de type XVIe arrondissement’ et deux mastards au crâne rasé engoncés dans des costumes, qui lui ont demandé de vider les lieux. Question : pourquoi Mornac a-t-il gardé ce lourd secret pendant quinze ans ? Il n’a pas souhaité nous répondre.

Bérégovoy le dernier secretSur plusieurs de ces ‘ faits troublants’ et de ces ‘ zones d’ombre’ , un livre apporte pourtant des réponses. ‘Bérégovoy, le dernier secret’ est une enquête rédigée par un journaliste du Monde, Jacques Follorou. Le livre regorge d’anecdotes tendant à tordre le cou à l’idée selon laquelle Bérégovoy était, en avril 1993, ‘ un battant prêt à se relancer dans d’autres batailles’ . Oui, Béré a vécu une descente aux enfers, oui, il était un homme brisé par l’affaire Pelat (affairiste qui lui avait prêté un million de francs pour l’aider à l’achat d’un appartement) et épuisé par l’échec aux municipales, qu’il se reprochait. Jacques Follorou apporte également un témoignage capital, celui du gendre de Pierre Bérégovoy, l’avocat Vincent Sol :

    ‘ Plusieurs semaines avant sa mort, mon beau père, Pierre Bérégovoy, m’a remis deux lettres. La première m’était adressée, je l’ai ouverte, il me demandait de m’occuper de sa famille après sa mort. La seconde était au nom de François Mitterrand. On ne l’a pas ouverte, mais il devait lui annoncer la même chose qu’à moi ; sa volonté de disparaître. Je lui ai dit que vraiment il ne pouvait envoyer une telle lettre au chef de l’Etat, alors on l’a déchirée.’

Sol nous a confirmé cette anecdote. Hélas, il n’a pas gardé la lettre : ‘Quand il me l’a remise, j’étais furieux, je l’ai déchirée et jetée devant lui’, nous raconte-t-il.

Follorou, enfin, affirme avoir eu, lui, accès au dossier judiciaire. Il restitue les éléments de l’enquête sur les causes de la mort du socialiste.

Il balaye par exemple la rumeur selon laquelle Bérégovoy serait mort après avoir reçu deux balles dans le corps. L’autopsie a eu lieu à l’institut médico-légal de Paris, au lendemain du drame qui, à l’époque, soulève une immense émotion en France. ‘ Le tir est à bout touchant’ conclut le texte cité par notre confrère, ‘ il n’y a pas d’autres lésions violentes’ . Bérégovoy est donc bien mort d’une seule balle tirée dans la tempe droite et ressortie par le front gauche. Des traces de poudre sont retrouvées sur sa main droite et sur sa chemise. C’est la même poudre que celle de l’arme trouvée à côté de son corps. Ce n’est pas tout : l’analyse toxicologique révèle l’absorbtion d’antidépresseurs les deux jours précédent le suicide.

L’énigme du ‘carnet noir’

Reste l’énigme du ‘ carnet noir’ dans lequel Bérégovoy prenait des notes, et qui avait étrangement disparu au lendemain de sa mort. Au point que Gilberte Bérégovoy, sa femme, s’interroge publiquement sur les circonstances de sa mort. En réalité, ce ‘ carnet noir’ (un répertoire) n’a jamais été soustrait par des barbouzes. Il a été pris par le directeur de cabinet de Bérégovoy, Didier Boulaud (aujourd’hui maire de Nevers), qui le confie alors à Vincent Sol. Pourquoi ? Pour ne pas dévoiler à l’épouse de Pierre Bérégovoy ‘ l’existence de certaines relations de son mari’ . Boulaud a fait cette confidence face à la caméra dans le documentaire de France2. Un secret d’alcôve qui pourrait, à lui seul, expliquer bien des contradictions, cachotteries, coups de fils mystérieux et autres ‘ éléments troublants’ .

Dans son livre, Follorou retrace l’obsession de Pierre Bérégovoy, à partir de l’affaire du prêt Pelat, pour ses ‘turpitudes passées’ : mouvements d’argent sur son compte BNP dans les années 80, libéralités accordées à lui ou à sa famille par certains hommes d’affaires, comme Roger-Patrice Pelat, Samir Traboulsi ou André Bettancourt. Un récit sans complaisance, qui ébranle l’icone Bérégovoy, mais rend plus crédible encore la thèse du suicide.

Mais le livre ne lève pas entièrement le voile sur les mystères qui ont entouré l’enquête sur la mort du Premier ministre. Follorou cite ainsi quelques extraits du rapport d’autopsie, alors qu’il aurait pu les publier en annexe de son livre. Pour mettre un terme à ces quinze années de polémique, il y aurait un moyen simple : mettre un terme à cette ambiance de secret, tout mettre sur table, rendre public, une fois pour toute, l’intégralité des éléments de l’enquête judiciaire.

Pierre Bérégovoy en politique

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Pierre Bérégovoy en politiqueVingt ans après sa mort, un collectif d'historiens revient sur la carrière politique de Pierre Bérégovoy. Car par-delà le mystère de sa disparition, qui polarise l'attention des médias, nous trouvons un homme politique atypique, formé en dehors du sérail. Ce livre analyse le parcours de cet ouvrier, fils d'un émigré russe, militant à FO et à la SFIO, représentant de Pierre Mendès France au PSU, puis adjoint d'Alain Savary et de François Mitterrand.

Il s'interroge sur son ascension au sein du Parti socialiste en tant qu'expert et homme de dossiers. Il montre comment, propulsé, par son rôle de directeur de campagne, secrétaire général de l'Elysée en mai 1981, il devient rapidement ministre aux Affaires sociales (1982-1984), puis est nommé à l'économie et aux Finances (1984-1986 ; 1988-1992), où il acquiert une solide réputation de professionnalisme.

Consécration ultime, il est, en avril 1992, le dernier Premier ministre socialiste de François Mitterrand. Cet ouvrage, enfin, permet de resituer dans une perspective historique " l'affaire Bérégovoy ", qui conduisit l'élu de Nevers à se suicider le 1er mai 1993.

Collection : CLIOPOLIS
EAN commerce : 9782343007168
Editeur (Livre) : L'Harmattan
Date sortie / parution : 01/04/2013
Auteur : Collectif Alexandre Borrell Gilles Morin Noëlline Castagnez

La mort de Pierre Beregovoy

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La mort de Pierre BeregovoyLe ler mai 1993, le corps sans vie de Pierre Bérégovoy est retrouvé au bord du canal de Nevers. Non seulement l'émotion suscitée par cette fin brutale demeure intacte vingt ans après, mais les mystères qui l'entourent ne se sont pas dissipés. Au contraire.

L'existence de deux lettres du disparu a été révélée ; son fameux carnet noir a fait une surprenante réapparition ; des précisions ont été apportées sur la nature des blessures et la prise en charge du corps.

Surtout, la question cruciale de l'arme qui a causé la mort de l'ancien Premier ministre de François Mitterrand peut désormais être abordée sous un angle neuf. Ce livre fait le point sur l'affaire et recense ses trop nombreuses zones d'ombre dans le but de contribuer à la manifestation de la vérité.





EAN commerce : 9782710370307
Editeur (Livre) : Editions de La Table Ronde
Date sortie / parution : 19/04/2013
Auteur : Dominique Labarriere

Cet homme a été assassiné... La mort de Bérégovoy, Enquête sur l'enquête

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Cet homme a été assassiné1er mai 1993. Pierre Bérégovoy, qui un mois plus tôt était encore Premier ministre, meurt d'une balle en pleine tête. La France entière s'émeut. Et s'interroge... Malgré la personnalité de la victime, malgré les circonstances troubles du drame, il n'est procédé à aucune enquête digne de ce nom. Dans la précipitation la plus choquante, la thèse du suicide est immédiatement officialisée.

Pourquoi une telle hâte ? Pourquoi si peu d'investigations autour de la fin tragique d'un haut serviteur de l'État ? De quoi avait-on peur ? Dix années ont passé. La prescription est imminente. Cependant, les zones d'ombre subsistent. " Cet homme a été assassiné ", déclarait François Mitterrand le soir même des obsèques de Pierre Bérégovoy. Il l'a été médiatiquement.

Il l'a été politiquement, cela n'est pas douteux... L'a-t-il été physiquement ? Cette enquête explore sans concessions mais avec rigueur et objectivité l'enchaînement des faits qui a conduit au drame. Elle décrit un système sournois et cruel qui, pour le député-maire de Nevers, s'est révélé une redoutable machine à tuer.

EAN commerce : 9782710325765
Editeur (Livre) : Editions de La Table Ronde
Date sortie / parution : 25/02/2003
Auteur : Dominique Labarriere

De l'abandon au mépris

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De l'abandon au méprisOn se souvient peut-être de l'anecdote : Alors en campagne, François Mitterrand allait à la rencontre d'ouvriers qui demandaient à le tutoyer. Imperturbable, le futur président socialiste répondait à chacun : "Si vous voulez". La messe était-elle déjà dite ? Pas sûr. Bertrand Rothé tient la chronique de ce long divorce, dont aucun des deux conjoints n'est exempt de responsabilité.

Son livre s'ouvre sur la victoire de la gauche en 1981, à laquelle 70 % des ouvriers avaient contribué, pour se terminer aujourd'hui, où le FN se targue d'être devenu le premier "parti ouvrier de France", ce qui est un mensonge, un de plus. Entre ces deux dates, le vieux couple se sera fâché, rabiboché, séparé encore, au fil de la désindustrialisation du pays, de l'effondrement du monde communiste, de l'arrivée de la "deuxième gauche", de la montée du chômage et de la conversion des socialistes à l'Europe et au libéralisme.

La nomination de Pierre Bérégovoy au poste de Premier ministre constitue un autre temps fort de cette tumultueuse alliance, car cet ancien ouvrier (le seul à avoir jamais occupé Matignon) fut aussi le plus libéral des socialistes. L'affaire se terminera comme on sait. Quant à Lionel Jospin, qui expliquait aux ouvriers que l'Etat ne pouvait pas tout, il marque sans doute le passage de l'abandon au mépris. Un mépris aujourd'hui bien réciproque.


EAN commerce : 9782021084535
Editeur (Livre) : Seuil
Date sortie / parution : 10/01/2013
Auteur : Bertrand Rothé


Pierre Bérégovoy - Une volonté de réforme au service de l'économie 1984-1993

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Pierre BérégovoyComme nous l'explique André Gauron dans cet ouvrage : " Dans une journée ministérielle le discours occupe une place de choix. Un ministre, plus encore un Premier ministre, peut en prononcer jusqu'à trois ou quatre dans une même journée, sur des sujets parfois très différents [ ... ]. Le discours est la substance même de l'action gouvernementale. Certes, il ne remplace nullement la décision, mais lui seul lui donne sens [...]. Le discours est ce qui rend la politique lisible et intelligible. " En cela, le discours peut représenter pour l'historien une source éclairante de l'action et de la personnalité d'un homme politique, surtout si l'on élargit le champ, au-delà du discours proprement dit, aux interventions de toute nature.

C'est dans cette perspective que le Comité a décidé de publier dans la série Recueils de documents un choix de discours et d'interventions de Pierre Bérégovoy, ministre des Finances puis Premier ministre entre 1984 et 1993. Une équipe composée d'universitaires et de personnalités, proches collaborateurs de Pierre Bérégovoy s'est constituée autour de ce projet. Regroupés à partir de trois thèmes marquants de la vie économique et financière des années quatre-vingt et de l'action de Pierre Bérégovoy - la réforme des marchés financiers, la désinflation et la monnaie unique - les textes présentés dans cet ouvrage sont complétés d'un important appareil critique, et éclairés par le témoignage d'André Gauron sur le ministre Pierre Bérégovoy et la mise en perspective de Christian de Boissieu sur les enjeux économiques des années quatre-vingt.

Des campagnes d'entretiens, menées spécialement auprès de nombreux témoins, et la consultation des archives des différents cabinets de Pierre Bérégovoy ont considérablement enrichi introductions et annotations. Au-delà de l'hommage rendu à l'homme d'Etat, cet ouvrage se devait de répondre plus que tout autre à l'une des missions du Comité pour l'histoire économique et financière de la France dans la création duquel Pierre Bérégovoy a joué un rôle décisif : susciter de nouvelles pistes de recherches en histoire économique et financière en mettant à la disposition de la communauté scientifique les matériaux nécessaires.

Collection : Histoire  Economique et Finançière
EAN commerce : 9782110898289
Editeur (Livre) : La Documentation Française
Date sortie / parution : 25/01/1999
Auteur : Ministère de l'Economie

De Mendès France à Bérégovoy

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De Mendès France à BérégovoyPierre Mendès France et Pierre Bérégovoy sont certes des grandes figures de la gauche républicaine, mais ils incarnent au plus haut degré l'honneur en politique. Bien qu'il n'ait dirigé que brièvement le gouvernement de la France, Mendès France représente pour une partie de la gauche en France, une importante figure morale. Pour toute la classe politique française, il symbolise une conception exigeante de la politique, lui, le militant inlassable de l'idée républicaine.

Figure marquante de la gauche socialiste, Pierre Bérégovoy connaîtra un destin tragique. Dans un récit particulièrement vivant qui fourmille d'anecdotes, Régis Paranque s'attache à montrer qu'il existe, chez certains représentants, une conception particulièrement exigeante de la politique.

La préface du livre, signée François Hollande, vise à montrer que la politique s'écrit au quotidien, mais que cette écriture s'appuie sur un socle de convictions tournées vers la défense des valeurs humaines. Pour Régis Paranque, Mendès France et Bérégovoy incarnent une haute idée de l'action politique, qui est de servir la France et les Français.

EAN commerce : 9782355931819
Editeur (Livre) : Pascal Galodé Editions
Date sortie / parution : 01/12/2011
Auteur : Régis Paranque

Mitterrand et les patrons, 1981-1986

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Mitterrand et les patrons, 1981-1986L'un des faits majeurs du premier septennat de François Mitterrand (1981-1988) fut, on s'en souvient, la surprenante réhabilitation de l'entreprise. C'est ainsi qu'en quelques années celle-ci, lieu par excellence de la lutte des classes et de l'oppression de l'homme par l'homme selon la gauche, fut présentée par les socialistes (bientôt suivis par les leaders d'opinion) comme un cadre adapté à la réussite personnelle et au bonheur collectif. Comment s'est opéré ce revirement ? Sous l'empire de quelle nécessité ? Quel rôle ont joué les hommes dans ce bouleversement culturel ?

Yvon Gattaz fut élu président du CNPF en décembre 1981. Dans l'exercice de son mandat, il a rencontré à quatorze reprises le chef de l'Etat, dont treize fois en tête à tête. Ces entretiens inédits sont d'une extraordinaire richesse documentaire : on y découvre un François Mitterrand tour à tour doctrinaire et pragmatique, menaçant et enjôleur, ignorant des détails et conscient des enjeux.

Chacun des grands moments qui ont marqué l'histoire économique du septennat s'en trouve éclairé : les choix initiaux (les 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans), le coup d'arrêt d'avril 1982, le tournant de la rigueur, le rejet de l'" autre politique ", la mise en place du gouvernement de Laurent Fabius, la conversion au réalisme du parti socialiste, et, avec lui, de la gauche française.

Ces échanges sont les points d'orgue d'un vaste récit mis en scène par Philippe Simonnot autour des acteurs de l'époque (Pierre Mauroy, Jacques Delors, Jean-Pierre Chevènement, Laurent Fabius, Pierre Bérégovoy, et bien d'autres avec eux), depuis le 10 mai 1981 jusqu'à 1986 - année qui fut marquée par le début de la première cohabitation et... le remplacement d'Yvon Gattaz par François Périgot à la tête du CNPF. Mais à cette date, les dés sont jetés : la gauche socialiste a perdu ses illusions.

EAN commerce : 9782213602769
Editeur (Livre) : Fayard
Date sortie / parution : 28/09/1999
Auteur : Philippe Simonnot, Yvon Gattaz

Mitterrand et les 40 voleurs

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Mitterrand et les 40 voleurs" 7 avril 1994 : François de Grossouvre est retrouvé mort, suicidé dans son bureau à l'Elysée. Nouvelle affaire d'Etat. Conseiller et vieux compagnon du président de la République dont il est depuis trente-cinq ans l'éminence grise, Grossouvre connaît les moindres secrets de François Mitterrand.

Depuis 1982 et mes premières grandes enquêtes sur la corruption socialiste, je le rencontre régulièrement, à l'abri des regards. Durant toutes ces années, il devient un ami et me livre d'inquiétantes confidences sur les coulisses de l'Etat PS, les réseaux de l'affairisme politique et les " 40 voleurs... " que le président de la République tolère autour de lui, encourage parfois, protège toujours.

Conformément à ses vœux, le révèle dans ces pages pourquoi François de Grossouvre s'est senti trahi par le président. Pourquoi, jusqu'à la fin, il a porté à son encontre les plus graves accusations. A la suite de mon précédent livre, Lettre ouverte d'un " chien " à François Mitterrand au nom la liberté d'aboyer, j'ouvre ici de nouveaux dossiers. Ils donnent la clé du système pervers qui, après avoir désespéré le premier ministre Pierre Bérégovoy, a fini par tuer François de Grossouvre. "

EAN commerce : 9782226069955
Editeur (Livre) : Editions Albin Michel
Date sortie / parution : 01/07/2001
Auteur : Jean Montaldo

Grossouvre François de

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Grossouvre François deMarie François Durand de Grossouvre, né le 29 mars 1918 à Vienne (Isère) et mort le 7 avril 1994 à Paris, est un industriel et un conseiller de François Mitterrand. Il descend d'une famille originaire du Bourbonnais (XVIe siècle) et fixée à Grossouvre comme maître de forges à la fin du XVIIIe siècle. Il est le descendant direct de Jean-François Durand, seigneur de Grossouvre (1737-1802). Famille de juges et officiers des Basses Marches du Bourbonnais dont la filiation est établie jusqu'en 1596. En 1923, son père, le banquier Maurice Durand de Grossouvre (notamment directeur de la banque de Salonique puis de la Société Générale à Beyrouth), meurt des conséquences d'une exposition à l'ypérite pendant la Grande Guerre. François de Grossouvre gardera des attaches affectives fortes avec le Liban (Lydia Homsy, la marraine de son fils cadet Henri, était libanaise).

Élevé en France chez les Jésuites au Lycée Saint-Louis-de-Gonzague dans le 16e arrondissement de Paris et à Franklin, il fait ensuite des études de médecine à Lyon. Bien que n’ayant jamais exercé la médecine dans le civil, il gardera un intérêt pour le sujet et, quadragénaire, il passera un diplôme de rhumatologie. Il participera aussi à la création de la clinique Saint-Louis à Lyon (dans le quartier de Vaise) et du centre anti-migraine de Vichy. Quand survient la Seconde Guerre mondiale, il est affecté comme médecin auxiliaire à un régiment de tirailleurs marocains, et rejoint ensuite une équipe d'éclaireurs skieurs dans le Vercors (où sa mère a une maison) ; il y rencontre le capitaine Bousquet, membre de l'un des premiers réseaux de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA). François de Grossouvre revient à Lyon où il obtient son diplôme de docteur en médecine en 1942, et devient médecin du 11e cuirassiers, commandé par le colonel Lormeau.

Il rejoint quelque temps le Service d'ordre légionnaire (SOL), dirigé par Joseph Darnand, mais en 1943 quitte le SOL pour rejoindre le maquis de la Chartreuse (près de Grenoble) et participe aux combats du Vercors. Il avait alors le nom de guerre « Clober » de Claudette Berger, sa fiancée qui deviendra son épouse. Pendant la guerre, il rencontre Pierre Mendès France à bord d’un bombardier. Ce dernier sera à l’origine de la première rencontre entre François de Grossouvre et François Mitterrand. Ce bombardier français appartient, semble-t-il, à un groupe de bombardement sous commandement américain. François de Grossouvre disait avoir un grade dans l'armée américaine supérieur à son grade français. À la Libération, il sera établi qu'il était infiltré au SOL en tant qu'agent de l'ORA. Sous le nom de code de « Monsieur Leduc », il devient le chef du réseau stay-behind « Arc-en-ciel », installé par l'OTAN en France, dans le cadre de l'opération Gladio.

En 1943, il se marie avec Claudette (dite Claude) Berger, fille de l'industriel Antoine Berger ; six enfants naîtront de ce mariage: Patrick, Xavier, Isabelle, Marie-France, Nathalie, et Henri. François de Grossouvre s'impose à la tête des sociétés de sa belle-famille : Le Bon sucre (1944-1963) et A. Berger et Cie (1949-1963). Il fonde ensuite la Générale sucrière. Ses liens avec les limonadiers lui permettent, avec des collaborateurs italiens, l’homme d’affaires Gilbert Beaujolin et le nord-américain Alexandre Patty, d’obtenir une licence exclusive de production de Coca-Cola. Il s'associe avec Napoléon Bullukian (le parrain de son fils Henri) pour l'embouteillage. C’est la première usine de ce type en France. Il est parallèlement conseiller du commerce extérieur de la France (1952-1967) et vice-président de la Chambre de commerce franco-sarroise (1955-1962). En 1953, il investit dans la création du magazine L'Express. Il noue à cette occasion une amitié avec Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber.

François de Grossouvre a aussi repris l’entreprise de soierie Ducharne qu’il développera en lui rattachant la production de fibre de verre (entreprise Ducharne et Verester). Dans les années 1970, il devient actionnaire majoritaire des quotidiens Le Journal du Centre et La Montagne, deux quotidiens régionaux du nord du Massif central. Alors qu'il était avant-guerre proche des milieux de l'Action française (il a, jeune étudiant, rencontré Charles Maurras et milité, comme François Mitterrand, au Parti du nationalisme intégral), il se lie d'amitié avec François Mitterrand lors d'un voyage en Chine en 1959. Ses proches soulignent la fibre « sociale » profonde et sincère de François de Grossouvre. Il achète une propriété dans l'Allier (non loin de la Nièvre, fief électoral du futur président) qu'il exploite et où il peut s'adonner à ses deux grandes passions, l'équitation et la chasse4. En 1965, aux côtés de Charles Hernu et d'André Soulier, avocat et élu lyonnais, il fait partie du « triumvirat » de direction de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, que préside François Mitterrand. Ce dernier, dont il finance une partie de la campagne électorale (salles de meeting, voyages), le charge notamment de participer aux négociations avec le Parti communiste.

Il prend également un pied-à-terre à Paris et s'active dans l'ombre de François Mitterrand. En 1974, il devient le parrain de Mazarine Pingeot, la fille qu'Anne Pingeot donne à celui-ci, et veille sur les secrets de la famille Mitterrand, dont aucun ne sera révélé du vivant de Grossouvre. Il jouera un rôle clé pour le financement des campagnes électorales de François Mitterrand en 1974 et en 1981. Il est nommé dès juin 1981 chargé de mission auprès du Président de la République, qui lui confie les problèmes de sécurité et les dossiers sensibles, notamment ceux liés au Liban, à la Syrie, à la Tunisie, au Maroc, au Gabon, aux pays du Golfe, au Pakistan et aux deux Corées. Il est également président du Comité des chasses présidentielles, fonction qu'il conservera jusqu'à son décès, et qu'il utilise pour des rencontres informelles avec des personnalités politiques nationales ou étrangères. En juillet 1985, il quitte ses fonctions de chargé de mission et devient conseiller international des avions Marcel Dassault (1985-86).

Il conservera néanmoins son bureau élyséen, son appartement de fonction du quai Branly (voisin de celui d'Anne et Mazarine Pingeot), ses secrétaire et gardes du corps du GIGN, avec le budget correspondant ; surnommé par certains « l’Homme de l’ombre », il continue de recevoir des visiteurs importants à l'Élysée ou ailleurs. Ces activités difficilement contrôlables n'ont pas manqué de susciter des jalousies et François de Grossouvre faisait l'objet d'une surveillance constante. Le 7 avril 1994, peu avant 20 h, son garde du corps, un gendarme du GIGN, le retrouve mort, d'une balle dans la tête, dans son bureau du palais de l'Élysée, situé au premier étage de l'aile Ouest. Les obsèques de François de Grossouvre sont célébrées le 11 avril 1994 en l’église Saint-Pierre de Moulins (Allier), où parmi les quelque 400 personnes de l'assemblée, on compte le président de la République François Mitterrand, l’ex-président du Liban Amine Gemayel, des représentants consulaires du Maroc et du Pakistan, et les anciens ministres socialistes Pierre Joxe, Louis Mexandeau et René Souchon.

L'inhumation du disparu au cimetière de Lusigny se déroulera dans l'intimité familiale avec Amine Gemayel aux côtés de la famille et en présence, non souhaitée par la famille du défunt, du président de la République. Le suicide présumé de François de Grossouvre a donné lieu à plusieurs versions et contestations. Aucune des thèses soutenant la version de l'assassinat ne s'est imposée à ce jour. Le 7 avril 1994, peu après 23 heures, la présidence de la République annonce la mort de François de Grossouvre. Ce soir-là, il devait se rendre pour le dîner chez un ancien premier ministre gabonais. En homme raffiné (on le surnommait le duc de Guise), il fait envoyer à 18 heures un bouquet de fleurs à la maîtresse de maison avec un petit mot : « Je me réjouis d'être avec vous ce soir ». Vers 20 heures, un gendarme venu lui apporter un télégramme découvre François de Grossouvre mort assis dans son fauteuil, un Manurhin MR-73 de calibre .357 Magnum à la main. Bizarrement, personne n'a entendu le coup de feu à l'Élysée, pas même le gendarme en faction sous sa fenêtre, alors que l'arme utilisée est de très gros calibre, qu'il y a « du sang jusqu'au plafond » (dixit le docteur Gubler, médecin personnel de François Mitterrand, dans Le Grand Secret).

L'enquête judiciaire, écourtée (il n'y a notamment pas eu d'expertise balistique), conclut au suicide malgré des indices troublants : le rapport d'autopsie précise que le corps présentait « une luxation avant de l'épaule gauche et une ecchymose à la face », alors que le corps de François de Grossouvre a été retrouvé assis dans son fauteuil. D'après une source contradictoire, Daniel Gamba, gendarme du GIGN affecté à la sécurité du Président de la République à l'époque, le bruit de l'arme à feu aurait alerté son garde du corps, qui se serait précipité dans le bureau de François de Grossouvre. Des proches du pouvoir ont soutenu que François de Grossouvre était dépressif, ne supportant pas le fait de vieillir et vivant mal sa progressive mise à l'écart… C'est la thèse que soutiendront notamment le docteur Gubler, dans son livre Le Grand Secret et Pierre Favier et Michel Martin-Roland dans La Décennie Mitterrand, tome 4. Mais cela a été démenti par le médecin traitant, le docteur Claude Loisy, la famille et des amis de François de Grossouvre.

Dans Dernières volontés, derniers combats, dernières souffrances, Pierre Péan indique que le responsable des chasses faisait tout pour diffamer le président Mitterrand. François de Grossouvre était dégouté par l'affairisme du président et de nombreux socialistes arrivés au pouvoir. Il serait allé, indique l'enquêteur, jusqu'à proposer ses services à Jacques Chirac en 1988 via Omar Bongo. Ce dernier, outré d'une pareille trahison, n'aurait pas donné suite. Le suicide de François de Grossouvre fait l'objet d'une polémique médiatique. Certains tentent de minimiser l'événement en le ramenant au rang de simple fait divers, alors que d'autres font le lien entre l'acte tragique et les affaires de l'État que François de Grossouvre a eu à connaître lors de son passage à l'Élysée, voire les affaires d'État qu'il aurait pu révéler, ou encore les affaires de famille et les secrets par lesquels il était lié (l'existence de Mazarine Pingeot ne sera révélée au grand public que quelques mois plus tard).

La journaliste du Monde, Raphaëlle Bacqué revient, dans Le Dernier Mort de Mitterrand, sur le parcours de François de Grossouvre, sa relation avec Mitterrand et sa mort. Elle dit avoir interrogé une cinquantaine de personnes (anciens ministres, collaborateurs, gardes du corps…) et affirme n'avoir trouvé aucune preuve d'un assassinat. Elle détaille aussi la façon dont l'Élysée, paniqué, songea d'abord à faire transporter le corps à l'extérieur (au point d'appeler une ambulance militaire), puis envoya les gendarmes du GSPR quai Branly - où François de Grossouvre vivait au-dessus de l'appartement réservé à Anne Pingeot et Mazarine Pingeot - afin de le fouiller avant l'arrivée de la police judiciaire. Le livre de Raphaëlle Bacqué provoque une réaction de la famille de Grossouvre, qui conteste son approche, ses conclusions sur le décès et s'interroge sur les raisons de la parution de cet ouvrage.

Le pamphlétaire Jean Montaldo, dans la presse, puis dans son livre Mitterrand et les 40 voleurs, et le capitaine Paul Barril tenteront d'accréditer l'idée d'un assassinat de François de Grossouvre. Dans son livre Guerres secrètes à l'Élysée (qui lui valut d'être condamné le 27 mai 1997 par le tribunal correctionnel de Paris parce qu'il diffamait Gilles Ménage, ex-directeur adjoint de cabinet du président François Mitterrand, et Michel Charasse), Paul Barril suggère la thèse de l'assassinat.

Des éléments précis étayent cette version :

  • l'absence d'enquête sérieuse, notamment auprès des personnes présentes ce soir-là à l'Élysée ;
  • la disparition de la totalité de ses notes au Président de la République, de nombreuses autres archives et surtout du manuscrit de « souvenirs » que François de Grossouvre rédigeait ;
  • la luxation de l'épaule gauche de la victime, découverte lors de l'autopsie, qui pourrait être due au fait qu'il aurait été maintenu de force sur son fauteuil lors du « suicide » ;
  • le bruit de la détonation de l'arme qui n'a pas été entendu : il aurait pu être masqué pour éviter que le garde du corps, demeurant à proximité, n'intervienne trop vite ;
  • la dégradation continue des relations entre la victime et François Mitterrand rapportée par des familiers ;
  • des remarques de François de Grossouvre vers la fin de sa vie affirmant qu'il se sentait menacé : « ils vont me tuer... » ;
  • les suicides en série : Pierre Bérégovoy, le capitaine Pierre-Yves Guézou.


Plusieurs des enfants de François de Grossouvre ayant commencé des recherches sur la mort de leur père, ont reçu des menaces anonymes et deux ont même été mis en garde directement par François Mitterrand qui les a, peu après la mort de leur père, en avril 1994, découragés d'entreprendre des « recherches inutiles ». Les derniers mois de sa vie, François de Grossouvre invitait régulièrement des journalistes pour leur faire des confidences sur les dérives du pouvoir mitterrandien, et il rédigeait des mémoires. Selon Frédéric Laurent, Dominique Venner et François d'Orcival, après avoir quitté ses fonctions officielles en 1985, il continuait à être chargé par le président de la République française de missions de diplomatie parallèle dans des pays sensibles (Golfe, Maroc, Liban, deux Corée, Pakistan) et continuait aussi à être un personnage clé du système Stay-behind, et cela jusqu'à la fin de sa vie.

Selon Jean Lacouture, Pierre Favier et Michel Martin-Roland, François de Grossouvre n'occupait plus aucune fonction, et n'avait d'ailleurs joué qu'un rôle marginal entre 1981 et 1985 alors que François de Grossouvre a joué un rôle important de coordination des services de renseignements et de missions de diplomatie secrètes confiées par François Mitterrand. François de Grossouvre était jusqu'à la fin de sa vie officiellement président du comité des chasses présidentielles où étaient régulièrement invités des chefs d'États, des diplomates, et des responsables gouvernementaux. Un autre mobile évoqué un temps a été sa connaissance supposée des relations entre la France et de nombreux pays africains, particulièrement le Rwanda, en raison de la coïncidence de sa mort (le lendemain) avec l'attentat du 6 avril 1994 contre le président rwandais.

La journaliste Colette Braeckman, spécialiste des affaires africaines du journal Le Soir de Bruxelles (qui a soutenu que la France pourrait être mêlée à l'attentat), affirme que l'une des dernières paroles de Grossouvre aurait été « Les cons, ils n'ont pas fait ça ». Le rapport sur le génocide au Rwanda, Aucun témoin ne doit survivre, réalisé conjointement par La Fédération internationale des droits de l'homme et Human Rights Watch (dont la branche africaine est qualifiée par Filip Reyntjens, Bernard Lugan et Pierre Péan d'officine FPR), évoque dès 1998 dans sa version anglaise, le rôle de François de Grossouvre à deux reprises, et souligne cette coïncidence de dates. De mars 2004 à 2011 la version de l'enquête du juge Jean-Louis Bruguière, celle du journaliste Pierre Péan et celle de l'ancien lieutenant de la branche armée du FPR A. J. Ruzibiza concluaient que c'est le FPR qui aurait commandité cet assassinat.

Depuis 2012, l'enquête approfondie par le juge Marc Trévidic, successeur du juge Bruguière, après notamment son déplacement à la tête d'une équipe d'enquêteurs au Rwanda et une enquête balistique, a remis en cause cette version française en désignant le camp militaire des Forces armées rwandaises, soutenues par la France, comme lieu de tir le plus probable. Des questions sur une implication française ont également été relancée à partir d'un faux certificat de "genre de mort" d'origine militaire de deux gendarmes français au Rwanda juste après l'attentat et d'une perquisition effectuée au domicile de Paul Barril dans le cadre de l'enquête française. Le journaliste Éric Reynaud, dans Suicide d'État à l'Élysée, la mort incroyable de François de Grossouvre (sorti le 12 mars 2009), est convaincu que François de Grossouvre a été assassiné.

Le Dernier Mort de Mitterrand

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Le Dernier Mort de MitterrandLe 7 avril 1994, François de Grossouvre se suicide dans son bureau, au coeur du Palais de l'Elysée, à deux pas de François Mitterrand dont il a été l'un des plus fidèles compagnons de route. Grossouvre, aristocrate maurrassien, industriel aux multiples réseaux et grand chasseur, n'est plus le séducteur élégant, le financier des campagnes électorales, le compagnon partageant les femmes, les rires et les secrets de François Mitterrand.

C'est un homme amer, un ami déçu. Pourquoi ce ministre de la vie privée du Président, le parrain de Mazarine, a-t-il décidé d'en finir ? Pourquoi voulait-il dénoncer à la presse et à la justice les dérives d'une mitterrandie crépusculaire ? Le Dernier Mort de Mitterrand est le roman d'une amitié amoureuse, au-delà des intrigues courtisanes. Une réflexion sur le pouvoir qui aimante les hommes avant de les broyer.






Collection : LE LIVRE DE POCHE
EAN commerce : 9782253157885
Editeur (Livre) : LGF/Le Livre de Poche
Date sortie / parution : 05/01/2011
Auteur : Raphaëlle Bacqué

Bongo Omar

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Bongo Omar Albert-Bernard, puis Omar Bongo, homme d'État gabonais (Lewai, aujourd'hui Bongoville, Haut-Ogooué, 1935-Barcelone 2009). Fils d'un cultivateur batéké, une ethnie minoritaire du sud-est du pays, il fait ses études au Congo puis son service militaire au sein de l'armée de l'Air française au Tchad, avant de devenir un agent subalterne des services secrets français. Entré au ministère des Affaires étrangères l'année de l'indépendance du Gabon, en 1961, il devient directeur de cabinet du président Léon M'Ba qui le nomme ministre de l'Information en 1966 puis vice-président de la République en mars 1967.

Après son décès en novembre 1967, A. B. Bongo lui succède à la tête de l'État. L'année suivante, il instaure un régime de parti unique, le parti démocratique gabonais (PDG). Franc-maçon depuis 1966, Albert-Bernard se convertit à l'islam en 1973, sur les conseil du colonel Muammar al-Kadhafi, et change son nom en El Hadj Omar Bongo (auquel il ajoutera, en 2003, celui de son père, Ondimba). Il engage la mise en œuvre de grands projets tels le Transgabonais mais sous son long règne, le pays, étroitement dépendant des matières premières et sous-industrialisé, ne connaît pas de véritable décollage économique et sa population ne profite guère de la manne pétrolière, réservée à l'entourage du président.

Confronté à une virulente opposition sociale et politique à la fin des années 1980, le président consent à autoriser le multipartisme (1990) et une nouvelle Constitution (1991). En habile conciliateur, il joue sur les divisions de ses opposants et, soutenu par une formation politique qui quadrille le pays, est facilement réélu en 1993 et en 2005 à l'issue d'élections contestées par l'opposition. À l'extérieur, il acquiert une réputation de vieux sage et offre sa médiation dans les crises qui secouent les deux Congos (1997 et 1998), le Tchad, la République centrafricaine, le Burundi et le Soudan.

Serviteur zélé de la « Françafrique », il a côtoyé pas moins de six présidents de la République française et entretenu un important réseau d'obligés de tous bords. Doyen des chefs d'État africains influent mais controversé, il meurt après plus de quarante ans passés au pouvoir en laissant d'immenses intérêts aux mains d'un clan désuni.


Di Mambro Joseph

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Di Mambro Joseph Joseph Léonce Di Mambro (19 août 1924 à Pont-Saint-Esprit dans le Gard en France - 5 octobre 1994 à Salvan, canton du Valais en Suisse) est un des deux fondateurs de la secte ésotérique de l'Ordre du Temple solaire. Le 5 octobre 1994, 48  membres de la secte, dont Di Mambro et l'autre fondateur Luc Jouret, périssent assassinés par balle et brûlés. La part d'assassinat et de suicide collectif reste mystérieuse. Joseph Léonce Di Mambro est issu d'un père ouvrier venu d'Italie du nord (Raphaël) et d'une mère nimoîse couturière (Fernande). Il est l'aîné de 3 enfants : il a une sœur, Florina, et un frère, Nicolas.

Sa sœur, avec qui il entretenait des relations très conflictuelles, est morte en 1985, écrasée par le passage d'un convoi ferré alors que, partant faire des courses, sa voiture est restée bloquée au milieu d'un passage à niveau à la sortie de Pont-Saint-Esprit. Son frère, Nicolas, est décédé en juin 2011 à l'âge de 83 ans dans la ville de Pont-Saint-Esprit. Joseph Di Mambro effectue toute sa scolarité à Pont-Saint-Esprit dans une école privée catholique. Sans être bon élève, il obtient son certificat d'études. Sa mère l'inscrit à des cours de violon et demande de l'accompagner à la messe tous les dimanches jusqu'à l'âge de 20 ans. Il demeure proche de sa mère mais déteste au contraire son père, en qui il ne voit qu'un ouvrier sans ambition, très sévère de surcroît.

À la Libération, Raphaël Di Mambro disparaît inexplicablement. Ni ses enfants ni sa femme ne sauront ce qui lui est arrivé. Joseph Di Mambro se marie une première fois le 11 mars 1944 avec Jeannine Saltet (qui mourra en 1999), une musicienne comme lui. Ils auront un enfant particulièrement fragile, Bernard, comédien décédé le 25 juillet 2013 à Avignon. Il va se découvrir une passion pour les bijoux et travaillera pour les autres pendant plusieurs années avant de s'installer comme bijoutier dans sa commune natale en 1965. Parallèlement, il occupe ses loisirs en musique et se produira à plusieurs reprises avec sa femme et ses amis. S'agissant de son physique : au sommet de sa « gloire », c’est-à-dire au début des années 1980, Joseph Di Mambro était selon Michel Tabachnik (dans Bouc émissaire, page 49, paru aux éditions Michel Lafon) « petit, ventru, moustachu, presque laid sous une perruque. Ses lunettes de métal doré cerclaient deux yeux clairs. Son langage, plein d'humour, enjoué, au fort accent du Midi, était teinté de tournures provençales ».

Dans les années 1950, Joseph Di Mambro commence à pratiquer le spiritisme et la rumeur selon laquelle il aurait un don de médium commence à se répandre à Pont-Saint-Esprit. Michel Tabachnik garde un souvenir particulier de sa première rencontre avec Joseph Di Mambro qui a eu lieu en juin 1977 : « j'ai découvert ce soir-là en lui quelqu'un avec qui, pour la première fois, je pouvais ouvrir les portes de mon jardin secret. Bizarrement, je me suis mis en face d'un inconnu à m'étendre sur des sujets dont je n'avais jamais parlé à personne. Lui [...] évoquait la réincarnation, l'existence des esprits, la réalité d'un monde parallèle qui évolue hors de notre espace et de notre temps. [...] Dans un long monologue, il se mit à détailler mon tempérament, mes angoisses, mes intentions, mes ambitions, à cerner dans le moindre détail les points forts et les points faibles de mon caractère. Je suis demeuré sous le choc. [...] Assurément, Di Mambro jouissait d'un don de médium » (Bouc émissaire, pages 49 et 50).

Joseph Di Mambro crée avec Luc Jouret la secte ésotérique de l'Ordre du Temple solaire. Le 5 octobre 1994, 48  membres, dont Di Mambro et Jouret, périssent assassinés par balle et brûlés. La part d'assassinat et de suicide collectif reste mystérieuse.

Jouret Luc

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Jouret Luc Luc Jouret (né le 18 octobre 1947 au Congo belge et mort le 5 octobre 1994 à Granges-sur-Salvan en Suisse), était un médecin homéopathe belge. Il fut le fondateur en 1984, avec Joseph di Mambro, de la secte l'Ordre International Chevaleresque de Tradition Solaire (OICTS) qui deviendra l'Ordre du Temple solaire (OTS) et qui organisera plusieurs « suicides » collectifs qui défrayeront la chronique. Il reliait l'homéopathie au cosmos. Le 5 octobre 1994, 48 membres de l'OTS, dont Jouret et Di Mambro, périssent tués par balle et brûlés. La part d'assassinat et de suicide collectif reste mystérieuse.

Quarante ans après, les anciens d'Occident revisitent leur passé

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Le Mondepublié le 26/02/2014 à 12h24 par Gérard Davet et Philippe Ridet (Rome, correspondant)

Ils sont ou ont été ministres, chefs de parti, fonctionnaires, députés, membres de cabinets ministériels... ils sont responsables de journaux ou d'agences de communication. Dans les années 1960, ils avaient 20 ans et militaient au sein du mouvement d'extrême droite Occident, créé en 1964 et dissous en 1968. C'est l'itinéraire de Patrick Devedjian, Alain Madelin, Hervé Novelli, Claude Goasguen, Anne Méaux, entre autres, que retrace le journaliste et écrivain Frédéric Charpier dans son livre Génération Occident.

Génération OccidentSur cette photo, c'est leur jeunesse qui frappe, et ce parfum d'années 1960 : les lunettes noires et la gabardine claire de Patrick Devedjian, le sourire juvénile et carnassier d'Alain Madelin. A l'arrière-plan, les comparses anonymes. Le document orne la couverture de Génération Occident (Seuil), livre enquête sur l'histoire et les membres de ce mouvement d'extrême droite, créé en 1964 et dissous en 1968.

Aujourd'hui, sans rien renier de leur passé, ils cherchent pourtant à le minimiser. « C'était un moment de notre vie », explique Alain Robert, un proche du député (UMP) Robert Pandraud. « J'étais jeune », plaide le député (UMP) Hervé Novelli. « Nous étions jeunes et libres, se remémore le sénateur (UMP) Gérard Longuet. Il s'agissait là de rites initiatiques de jeunes gens, un folklore d'aspect paramilitaire. » D'autres, comme le député (UMP) Alain Madelin, préfèrent ne plus évoquer cette période. « Je n'ai pas encore lu ce livre, j'ai d'autres activités », lâche- t-il. Lassitude de devoir se justifier ? « Dès qu'on parle de ça, on assemble des ragots et des historiettes invérifiables. Notre histoire reste à écrire », explique un ancien membre du parti d'extrême droite.

Mais le mythe lui est installé. Alors que l'extrême gauche affiche ses élans révolutionnaires et sa générosité, les militants d'Occident sont du côté des manches de pioche et des discours racistes. Infréquentables. « Pourtant, on a un héritage commun. Je trouve Jean-Christophe Cambadélis très sympa, dit le député (UMP) de Paris Claude Goasguen, ancien président de la Corpo de droit d'Assas, proche d'Occident. Si je l'avais trouvé sur ma route, peut-être serais-je devenu trotskiste. »

Il y eut donc Occident et la Corpo de droit, mais aussi le GUD (Groupe union droit) du député (UMP) Bernard Carayon. Ou encore le GAJ (Groupe action jeunesse), dont se réclamait l'actuel secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint-Sernin. Autant de structures étroitement liées, ou issues les unes des autres. Un vrai creuset de l'extrême droite, où l'on relève également les noms de François d'Orcival, l'un des responsables de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, ou d'Anne Méaux, ancienne attachée de presse de Valéry Giscard d'Estaing et patronne d'Image 7, l'agence de communication du gotha de la politique et des affaires.

« C'est fantastique, s'énerve Alain Robert, inspirateur d'Occident, puis du GUD. Quand on parle de l'extrême gauche, tout est sympa. Mais dès qu'on parle de l'extrême droite, c'est violence et barres de fer. Nous n'aurions été que des adorateurs de Mussolini et de Goebbels, alors que les gauchistes vénéraient Beria ! »

L'affaire est moins manichéenne qu'il n'y paraît. Occident, c'est avant tout l'alliance d'anticommunistes primaires et de colonialistes forcenés, sur fond de défoulement physique. Sous l'influence de Pierre Sidos, un ancien du mouvement franciste, maître à penser de la mouvance nationaliste, financé par Hubert Lambert, le magnat du béton qui allait rendre riche Jean-Marie Le Pen quelques années plus tard, Occident naît en 1964.

« TUEZ LES COMMUNISTES »

Le programme prévoit de bannir le « suffrage universel », mais aussi de combattre « les ennemis de l'intérieur », à savoir « les puissances financières », la franc-maçonnerie ou les « métèques ». On y tient des conversations racistes, dans les arrière-salles des cafés, avant d'aller « taper sur le bolchevique ». L'actuel ministre délégué à l'industrie, Patrick Devedjian, recruté en 1963 à 17 ans, y côtoie M. Longuet et M. Madelin, surnommé « Mado ». Leurs slogans ne font pas dans la nuance : « Tuez tous les communistes où ils se trouvent ! » « Si on ne portait pas une parka avec 253 badges de Mao, on se faisait agresser physiquement, assure William Abitbol, ancien député européen (1999- 2004) proche de Charles Pasqua. On s'est beaucoup fritté, j'appelle ça mes années de gymnastique. »

Occident trouve sa triste apogée avec le raid sur le campus de la faculté de Rouen, en janvier 1967. Une dizaine de jeunes gauchistes y sont sérieusement blessés. Une affaire qui vaudra la prison, puis une condamnation judiciaire, à M. Devedjian, M. Longuet et M. Madelin. Progressivement, ces trois-là s'éloignent d'Occident, qui est dissous en 1968. Ils laisseront derrière eux la droite extrême, pour se fondre, pour les uns, dans un libéralisme mâtiné de giscardisme, pour les autres, dans un étatisme à la mode gaulliste.

Quatre années d'une folle errance politique, avec peu de regret, semble-t-il. Si ce n'est celui de s'être égaré. « Je me suis totalement trompé et je l'assume, déclare M. Devedjian, mais je n'ai cautionné aucun crime. » A les en croire, nulle nostalgie, non plus. « J'étais affecté par mes problèmes personnels, explique M. Goasguen, mais je n'ai aucune honte, je n'ai rien fait de délictueux. J'ai seulement perdu beaucoup de temps. » Une vision partagée par M. Carayon, lui qui brûla des drapeaux de l'URSS sur les Champs-Elysées et fracassa la vitrine d'Aeroflot, en 1977, à l'occasion de la venue de Leonid Brejnev à Paris : « Nous n'avons pas été happés par la dérive terroriste, explique le député UMP. Et puis la violence était partagée. » « Quand j'ai reçu un coup, je l'ai rendu, argumente M. Longuet. J'assume avoir été d'extrême droite. On s'est simplement trompés sur le modèle colonial, qui ne pouvait perdurer. »

Aujourd'hui, ces hommes se croisent, souvent, aux détours d'itinéraires politiques contrastés. MM. Devedjian et de Saint-Sernin sont au gouvernement, M. Schuller prépare son procès dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine, M. Goasguen brigue la Mairie de Paris, tandis que M. Longuet siège au Sénat. Evoquent-ils leurs souvenirs d'étudiants ? « J'en parle parfois avec Guillet, Madelin ou Devedjian, dit M. Carayon, ils ont vécu des années rudes. » Il arrive à M. Devedjian d'aborder le passé, avec M. Longuet. « On en parle parfois. Pour se moquer de nous », explique le ministre délégué à l'industrie. Pas sûr que M. Longuet ait pourtant le coeur à se moquer de lui-même. Il regrette surtout que l'on remue ces souvenirs. « Nous avons passé trois ans à l'extrême droite, et trente ans dans la famille libérale. Si j'étais né en 1945, on m'aurait reproché d'avoir soutenu le maréchal Pétain... »

Breyer Jacques

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Breyer JacquesJacques Breyer (né le 27 mars 1922 à Noyon et mort le 25 avril 1996), est un auteur ésotériste, père du néo-templarisme. Né en 1922 d'une famille de viticulteurs, Jacques Breyer passe son enfance en Anjou. Ses études secondaires sont interrompues par la guerre, et il s'engage dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo en 1944, il est déporté à Buchenwald puis Flöha, où il rencontre Robert Desnos. Tuberculeux et grand invalide de guerre, il va se soigner dans les Pyrénées. Héritant d'objets ayant appartenu à son grand-père compagnon tailleur de pierre, dont un grimoire de plantes médicinales, il va débuter une quête iniatique qui durera toute sa vie.

En 1952 il s'installe pendant sept ans au château d'Arginy à Charentay dans le Beaujolais, dans lequel aurait été caché le trésor des Templiers, et où il se lance dans des opérations théurgiques. Il y lance une résurgence de l'ordre du Temple médiévale, avec, entre autres le journaliste Marcel Veyre de Bagot et l'alchimiste et astrologue Armand Barbault : « À l’issue d’une opération particulière, conduite le 12 juin 1952, les trois occultistes sont convaincus d’entrer en contact avec l’égrégore de l’Ordre du Temple médiéval et ce sera pour eux le jour d’une "nouvelle ère du Temple" ». Pendant cette période il publie Dante alchimiste (1957) et Arcanes solaires ou les secrets du temple solaire (1959). En 1959, Breyer retourne à Paris, et en 1964, il se dissocie d'une partie du groupe, au sein de laquelle Jean Soucasse [21/03/1921 - 28/08/2009] fondera en 1967 un Ordre souverain du Temple solaire (OSTS)...

De 1968 à 1975, Breyer dirige des ateliers de métaphysique et travaille en solitaire sur l'alchimie, la théurgie et le symbolisme. C’est dans cette période qu’il publie son œuvre majeure : Terre-Oméga (La Voie - L’Arcane - Les Clefs). De 1978 à 1991, il participe à la création du Centre Ergonia (qui sera son éditeur jusqu’à son décès) où il fera de nombreuses conférences. Invité par la fondation Golden way de Luc Jouret et Joseph di Mambro, il s'éloigne en 1987 et condamne en 1994 ce qui était devenu l'Ordre du Temple solaire. Il meurt en 1996.

bookPublications

  • 1957 Dante alchimiste (un seul tome est paru, celui consacré à L'Enfer)
  • 1959 Arcanes solaires
  • 1970 Oubah. Pièce satirique
  • 1970 Le Dieu mauve. Pièce satirique
  • 1974 Terre Oméga
  • 1979 Au Dessus des Tombeaux. Viatique
  • 1984 Vaincre la Seconde Mort. Étude des Nombres
  • 1989 Le Philosophe. L'Écologie spiritualiste
  • 1990 Les Forces Occultes du Bonsaï. Horticulture Sacrée
  • 1992 Il faut souffrir pour être beau
  • 1994 Clefs Opératives Vérifiées. Comment Tirer notre Épingle du Jeu
  • Conférences enregistrées de 1972 à 1994

Howard Hawks

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Howard Hawks Howard Hawks est l'une des figures majeures du cinéma hollywoodien dont il accompagna toutes les grandes étapes durant plus de cinquante ans. Né à la fin du siècle dans une famille de pionniers du Nord-Est des Etats-Unis, sa carrière s'étend des années 20, âge d'or du muet, jusqu'en 1970.

Malgré des démêlés avec les studios et quelques rares échecs, il sut gagner et garder la confiance des producteurs et des stars comme Cary Grant et John Wayne, ainsi que l'amour du public, séduit par des films aussi différents que Scarface, Seuls les anges ont des ailes, Les Hommes préfèrent le blondes, Rio Bravo, Rio Lobo.

Considéré longtemps comme un bon raconteur d'histoires et un artisan talentueux, il fut reconnu et consacré par la critique française comme génial metteur en scène et auteur de films dans les années 50. Il excellait dans tous les genres, de la comédie au western, du polar au film de guerre, y imprimant la perfection de son style.

Son univers est riche en monstres, infirmes, femmes libres et personnages doués d'une grande intelligence du monde. Cet ouvrage retrace la chronologie des films, dégageant la personnalité du réalisateur, produisant une analyse de l'œuvre, ainsi que le contexte de la réalité politique et sociale des Etats-Unis du XXe siècle.

Auteur : Noël Simsolo
Date de parution : 20/11/2007
Editeur : Cahiers du cinéma
Collection : Petite bibliothèque Cahiers
ISBN : 978-2-86642-463-3
EAN : 9782866424633

Biographie de Noël Simsolo

Noël Simsolo est historien de cinéma, scénariste, comédien, cinéaste et romancier.

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