Au début de la Seconde Guerre mondiale, le même gouvernement y interna des citoyens étrangers ressortissants des pays en guerre contre la France, ainsi que des militants français du Parti communiste favorables au Pacte germano-soviétique. Après l'armistice du 22 juin 1940 signée avec l'Allemagne par le Gouvernement français de Pétain, il fut utilisé comme camp de concentration pour accueillir des Juifs de toutes nationalités – sauf française – capturés et déportés par le Régime nazi dans des pays sous son contrôle (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas). Au cours de la guerre, le camp reçoit en plus des personnes qui avaient traversé illégalement la frontière de la zone occupée par les Allemands, des Espagnols qui avaient déjà été détenus au camp et qui, libérés à l’automne 1940, et qui déambulaient dans la région sans justifier d’emploi, des Espagnols en provenance d’autres camps qui durent être fermés en raison des conditions de vie ou du faible nombre de détenus, des apatrides, des Gitans, certains prisonniers de droit commun en attente de jugement (milieu de la prostitution, marché noir, faux papiers, etc.).
Après la Libération de la France, et avant sa fermeture définitive en 1946, y furent brièvement internés des prisonniers de guerre allemands, des collabos français et des combattants espagnols qui avaient pris part à la Résistance contre l'occupation allemande, mais dont la volonté de mettre fin à la dictature fasciste de Franco les rendait dangereux aux yeux des Alliés. Environ 64 000 personnes y ont été internées, et 1 072 y sont mortes, entre sa création en mars 1939 et sa fermeture à la fin de la guerre en août 1944. À la suite de la victoire de Franco sur les républicains espagnols en 1939, de nombreux combattants, avec ceux qui craignaient les représailles franquistes, fuirent vers la France. Le gouvernement d'Édouard Daladier construisit plusieurs camps pour accueillir les réfugiés. Gurs fut le plus important d'entre eux, érigé à proximité de la ville du même nom, dans le département des Basses-Pyrénées (actuelles Pyrénées-Atlantiques), à 84 kilomètres à l'est de l'océan Atlantique et 34 kilomètres au nord de la frontière espagnole.
On choisit pour l'installation du camp une colline allongée, plate à son sommet, argileuse, dont l'utilité pour l'agriculture était pratiquement nulle : terres à maïs et landes à bovins. La construction débuta le 15 mars 1939 et n'était pas achevée à l'arrivée du premier groupe de réfugiés, le 4 avril de la même année. Le camp s’étendait sur 1400 mètres de long et 200 de large, couvrant une superficie de 28 hectares. Une seule rue le traversait sur sa longueur. De part et d’autre de celle-ci étaient délimitées des parcelles de 200 mètres de long et de 100 de large, appelés îlots, sept d’un côté et six de l’autre. Les parcelles étaient séparées les unes des autres, et de la rue par des murets qui étaient doubles sur la partie extérieure, formant un chemin emprunté par les gardes.
Chaque parcelle contenait 30 baraques, d’un total de 382. Ce type de baraque avait été inventé par les troupes françaises durant la Première Guerre mondiale ; installées près du front mais abritées de l’intensité des tirs de l’artillerie ennemie, elles étaient destinées à accueillir pour quelques jours les soldats qui arrivaient de l’arrière et qui attendaient leur affectation à la tranchée qu’ils devaient défendre. Elles étaient faites de planches de bois recouvertes de toile imperméabilisée et étaient de construction et de taille identiques. Aucune fenêtre ni ouverture d’aération n’avaient été prévues. Elles ne protégeaient pas du froid et très vite la toile imperméable se détériorait, laissant entrer les eaux de pluie. Il n’y avait pas de meubles et il fallait dormir sur des sacs emplis de paille, jetés à même le sol. Durant les périodes d’occupation maximale du camp, chaque baraque accueillit jusqu’à 60 personnes.
La nourriture était rare et de mauvaise qualité ; il n’y avait pas de sanitaires, d’eau courante, ni d’hygiène. Le camp ne disposait pas de drainage. La zone, à cause de la proximité de l’océan atlantique, est souvent arrosée par la pluie, ce qui fait que le terrain argileux, à l’exception des mois d’été, était un bourbier permanent. Les détenus, avec les quelques cailloux qu’ils pouvaient trouver, essayaient tant bien que mal d’empierrer les chemins pour résoudre le problème de la boue. Des arbustes qui avaient été dépouillés de leurs épines avaient été disposés pour faciliter le passage des personnes entre les baraques et les latrines.
Dans chaque îlot il existait des lavabos rudimentaires, semblables aux abreuvoirs utilisés pour les animaux, et une plate-forme de 2 mètres de haut, à laquelle on accédait par un escalier et sur laquelle étaient construites les latrines. Sous la plate-forme, des grands réservoirs recueillaient les excréments. Une fois pleins, ils étaient transportés en charrette à l’extérieur du camp. Les clôtures s’élevaient à 2 mètres de haut, n’étaient pas électrifiées, ni jalonnées de tours de garde avec des sentinelles dirigeant leurs mitraillettes sur les détenus. L’ambiance était radicalement différente de celle des camps de concentration et il n’y eu ni exécution ni sadisme de la part des gardes.
Fuir du camp n’était pas difficile : les clôtures n’étaient pas très solides et la surveillance n’était pas très sévère. Mais mal vêtues, sans argent ni connaissance de la langue du pays, les personnes qui fuyaient étaient vite rattrapées et renvoyées au camp. À leur retour, elles étaient internées dans un îlot surnommé l’îlot des « révoltés ». En cas de récidive, elles étaient envoyées dans un autre camp. Mais lorsqu’une aide extérieure était possible, la fuite, en Espagne ou dans une cache sur le sol français, pouvait réussir. Ils furent 755 dans ce cas. Autour du camp, des dépendances destinées à l’administration et au corps de garde avaient été érigées. L’administration et la garde du camp dépendirent de l’autorité militaire jusqu’à l’automne 1940, puis passèrent sous l’autorité civile à l’avènement du Régime de Vichy.
À partir du 20 décembre 1940, différentes organisations de secours purent apporter leur aide : en plus du gouvernement basque en exil, des postes du Secours suisse s’installèrent à Gurs, ainsi que des organisations juives françaises tolérées par le régime de Vichy et des organisations protestantes comme les Quakers, la CIMADE et le YMCA. Bien que le camp fût situé dans une zone où les habitants étaient dans leur grand majorité catholiques, la présence de nombreux combattants républicains de la Guerre d'Espagne et de nombreux communistes hostiles au clergé fit qu'aucune organisation catholique n’offrit d’aide aux prisonniers. Le 15 février 1941, vint s’ajouter l’Œuvre de secours aux enfants (organisation juive), qui installa un dispensaire médical et obtint du gouvernement de Vichy la permission de faire sortir de Gurs de nombreux enfants, qu’elle plaçait dans des foyers répartis sur toute la France.
Les détenus
En provenance d'Espagne
Les réfugiés en provenance d’Espagne furent répartis en quatre groupes portant des noms français. Brigadistes : soldats volontaires ou mercenaires, en général originaires d'Europe centrale (Russie, d'Allemagne, des Pays baltes, d'Autriche, de Tchécoslovaquie, etc.) venus soutenir les républicains en Espagne dans les Brigades internationales. De par leurs pays d’origine il ne leur était pas possible de retourner chez eux. Beaucoup parviennent à s’enfuir et la majorité finit pas s’engager dans la Légion étrangère française.
Basques : il s’agissait de gudaris (basques nationalistes), qui avaient pu sortir de l’encerclement de Santander et qui, transportés par mer vers la zone républicaine, avaient continué la lutte de l’extérieur. Du fait de la proximité de Gurs de leur terre d’origine, ils parvinrent presque tous à obtenir des soutiens qui leur permirent de quitter le camp et de trouver travail et refuge en France.
Aviateurs : ils étaient membres du personnel à terre de l’aviation républicaine. En tant que mécaniciens, il leur fut aisé de trouver des entreprises françaises qui, leur donnant du travail, leur permirent de quitter le camp. Espagnols : c’était des paysans ou ils occupaient des postes peu recherchés. Ils n’avaient personne en France qui eût pu s’intéresser à eux. Ils représentaient une charge pour le gouvernement français, et cela suffisait, en accord avec le gouvernement franquiste, pour qu’ils soient rapatriés en Espagne. C’est ce que fit la grande majorité d’entre eux, transférés à Irun aux autorités franquistes, d’où ils étaient envoyés au camp de Miranda de Ebro afin d’être « normalisés » politiquement.
De 1939 à l’automne 1940, c’est la langue espagnole qui dominait dans le camp. Les détenus créèrent un orchestre et aménagèrent un terrain de sports. Le 14 juillet 1939, fête nationale française, les 17 000 internés d’origine espagnole défilèrent martialement sur le terrain de sports et chantèrent La Marseillaise, et offrirent des démonstrations de sport, et des concerts vocaux et instrumentaux. Les Allemands des Brigades internationales éditèrent un journal qui parut sous le nom de Lagerstimme K.Z. Gurs, et vécut plus de 100 numéros. Les habitants des environs pouvaient approcher le camp et vendre des produits alimentaires aux internés. Pendant quelque temps, le commandant du camp autorisa quelques unes des femmes du camp à louer une charrette à cheval et les laissa sortir du camp pour acheter des provisions à des coûts moins élevés. Un service de courrier fonctionnait et, bien que de façon très occasionnelle, les visites étaient autorisées.
En provenance de France
Au début de la seconde guerre mondiale, le gouvernement d'Édouard Daladier, puis le Régime de Vichy utilisèrent le camp pour des prisonniers de droit commun, pour les « indésirables », puis après l'armistice du 22 juin 1940 pour des familles juives des zones occupées par l'Allemagne. Dans une récente étude, le chercheur Jacky Tronel révèle aussi que le camp fut aussi la prison militaire de Paris repliée. Des Allemands qui se trouvaient en France, quelle que soit leur origine ou tendance politique, en tant que citoyens étrangers d’une nation ennemie. Parmi ceux-ci se trouvait un nombre important de Juifs allemands qui avaient précisément fui le régime Nazi, comme par exemple Hannah Arendt, réfugiée en France en 1933 et internée au camp de Gurs en mai 1940.
Des militants français de gauche (syndicalistes, socialistes, anarchistes et surtout communistes), jugés dangereux depuis le Pacte germano-soviétique. Les premiers d’entre eux arrivèrent le 21 juin 1940 et la majorité d’entre eux fut réaffectée dans d’autres camps avant la fin de la même année. Des pacifistes qui refusaient de travailler dans l’industrie de l’armement de guerre. Des représentants de l'extrême droite française qui sympathisaient avec l'armée allemande ou l'idéologie nazie. Avec la signature de l’armistice du 22 juin 1940 entre la France et l’Allemagne, la région où se situait le camp faisait partie de la zone libre administrée par le Régime de Vichy, et le camp passe sous autorité civile.
Le commandant militaire qui avait été nommé par le précédent gouvernement, avant de transmettre l’autorité, brûla les archives et laissa les détenus républicains espagnols s'échapper et disparaître parmi la population française. D’un autre côté, une fois les archives brûlées, de nombreux ex-détenus eurent de grandes difficultés à la fin de la guerre pour obtenir des compensations qui leur étaient dues pour avoir été internés. Sept cents de ces prisonniers, retenus en raison de leur nationalité ou de leurs affinités avec le régime nazi, furent libérés entre le 21 août – date d’arrivée à Gurs de la commission d’inspection envoyée par le gouvernement allemand – et octobre.
En provenance de Belgique
Juifs : à partir du 10 mai 1940, cinquante convois de familles, pour la plupart juives, déportées vers la France par les Allemands après l'occupation de la Belgique.
En provenance des Pays-Bas
Le premier contingent arriva à Gurs le 21 mai 1940, onze jours après que le gouvernement allemand eut débuté sa campagne occidentale par l’invasion des Pays-Bas.
En provenance d'autres pays occupés par le Reich
Des citoyens de pays qui étaient dans l’orbite du Reich, tels que l’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Italie ou la Pologne.
En provenance d'Allemagne
Des Juifs allemands déportés par les SS depuis l’Allemagne après l'armistice du 22 juin 1940. La période la plus pénible du camp se déroula durant octobre 1940. Le Gauleiter Wagner (gouverneur) nazi de la région de Baden en Allemagne venait d’être nommé également Gauleiter de la région française voisine, l’Alsace. Il y avait au pays de Bade quelques 7 500 Juifs, des femmes pour la plupart, ainsi que des enfants et des personnes âgées, compte tenu que les hommes jeunes ou d’âge moyen s’étaient déjà enfuis d’Allemagne ou avaient disparu dans les camps de concentration nazis. De ce fait, le Gauleiter eut connaissance par le Gouvernement de Vichy qu'il y avait en zone libre des camps qui pourraient les recevoir, et le 25 octobre 1940, il décida de déporter les Juifs de Baden (entre 6 500 et 7 500 suivant les sources) à Gurs durant une opération appelée « opération Burckel », les maintenant sous l’administration française. Les conditions de vie étaient très difficiles et durant l’année où ils demeurèrent au camp, plus d’un millier d’entre eux décéda, victimes de maladies, plus particulièrement du typhus et de la dysenterie.
Parmi ceux qui arrivèrent au camp, 700 environ purent s’enfuir vers l'Espagne pour rejoindre l'Afrique du Nord ou les États-Unis, et près de 2 000 obtinrent finalement des visas qui leur permirent d’émigrer régulièrement vers d'autres pays. Parmi ceux qui restèrent, plusieurs milliers, les hommes en meilleure condition physique furent incorporés aux bataillons de travail français. La déportation des Juifs allemands à Gurs en octobre 1940 constitue un cas unique. D’un côté, il s’agit de l’unique déportation de Juifs réalisée vers l’ouest de l’Allemagne par le régime nazi. De l’autre, la conférence de Wannsee qui précisa le programme d’extermination, se tint en janvier 1942. On ne connaît pas précisément les motifs de cette déportation. Seul existe le soupçon qu’il aurait pu s’agir de débuter le plan Madagascar, une initiative d’Eichmann tendant à transférer toute la population juive d’Europe dans l’île du même nom. Si c’était le cas, cette déportation constituerait l’unique tentative connue d’application de ce plan, et les protestations du gouvernement français empêchèrent de telles nouvelles initiatives.
Les déportations vers l'Est
Lors de son inspection du camp de Gurs, le capitaine SS Theodor Dannecker ordonna le 18 juillet 1942 que les Juifs seraient transférés vers l’est de l’Europe. Entre le 6 août 1942 et le 3 mars 1943, les 3 907 Juifs qui se trouvaient à Gurs furent envoyés par convois au camp de Drancy, près de Paris, et de là, déportés en 6 convois en Pologne au camp d'Auschwitz où ils furent presque tous exterminés. Les autorités de Vichy ferment le camp en novembre 1943.
À la Libération, lorsque les Allemands se retirent de la zone, devant les progrès des Alliés en France, les nouveaux responsables français internèrent à Gurs des personnes accusées de collaboration avec les occupants allemands. Il y eut également des Espagnols qui ayant trouvé refuge en France et lutté dans la Résistance française contre l’occupation allemande, prétendaient alors initier un conflit armé sur la frontière franco-espagnole. Comme la France ne souhaitait pas entrer en conflit avec Franco, on retrouva durant une période courte de tels Espagnols internés à Gurs. Il y eut aussi de façon brève des prisonniers de guerre allemands. Le camp fut démantelé en 1946, et tomba dans l’oubli. La colline s’est petit à petit recouverte d’une végétation qui ne peut toujours pas absorber les eaux qui coulent de la terre argileuse. On peut voir quelques unes des pierres qui formaient les chemins et les bases des baraquements, et que durant certains étés des groupes de jeunes extraient pour mettre en évidence la misère dans laquelle près de 64 000 personnes durent vivre à l’une ou l’autre époque du camp.
Dans la région et dans le reste de la France, le nom de camp de Gurs est comme une pierre tombale maudite insérée dans la colline et dont peu veulent se souvenir. Les organisations juives elles-mêmes restent suffoquées par le peu qu’elles firent pour sauver la vie de ces Juifs internés à Gurs, dans l’attente d’être transférés vers les camps d’extermination, alors que le camp était toujours sous l’administration du gouvernement français et qu’avec un peu d’argent pour suborner les gardiens français et les gendarmes espagnols de la frontière toute proche, un nombre important de Juifs aurait pu avoir la vie sauve, en passant par l’Espagne puis le Portugal ou l’Afrique du nord.
En 1979, au moment de célébrer le 40e anniversaire de la création du camp, des jeunes de la région commencèrent à redonner vie à l’histoire du camp oublié durant des conférences auxquelles ils invitèrent d’anciens internés. Le mouvement trouva écho dans la presse française, allemande et espagnole ; en conséquence l’année suivante se réunit à Gurs les 20 et 21 juin une centaine d’anciens détenus, en provenance de nombreux pays, ainsi que des personnes qui avaient appartenu à la Résistance française ou des survivants de camps d’extermination, donnant naissance à l’association l’Amicale de Gurs. Ils élaborèrent l’appel de Gurs, duquel ressortent des mots comme : « Gurs, symbole du combat et de la souffrance des peuples de l’Europe [...] Gurs, camp de concentration, appel à la vigilance, à l’union, à l’action pour que l’homme puisse vivre libre et digne. »
Depuis cette date on célèbre à Gurs une commémoration à laquelle participent des organisations juives, des représentants de Baden, des ex-détenus ou leurs familles, et des personnes de nombreuses autres nationalités qui veulent manifester par leur présence l’obligation, qui doit passer de génération en génération, de ne pas oublier les actes criminels des régimes dictatoriaux qui dévastèrent l’Europe durant le XXe siècle. Dans le camp, il existe une reconstitution d’un symbole de section triangulaire, fait de planches de bois recouvertes de carton imperméabilisé, témoignage de ces centaines de toits identiques à ce modèle qui furent les abris de ces prisonniers. Des monuments rappellent le camp des Gursiens comme étaient surnommés les prisonniers par les habitants des villages proches, et comme les prisonniers eux-mêmes finirent par s’appeler. La végétation rustique qui cache le camp qui fut occupé par les « îlots » contraste avec la tranquillité du grand cimetière juif protégé et joliment entretenu par les villes allemandes d’où provenaient les Juifs allemands déportés.
L’association française des communautés juives des Basses-Pyrénées, qui après la Libération de 1944 prit en charge l’entretien du cimetière, érigea un monument à la mémoire des victimes. Mais le cimetière devint d’année en année un peu plus oublié. Le maire de Karlsruhe, mis au courant de cet état de fait en 1957, prit l’initiative de faire prendre en charge par sa commune la conservation du cimetière, avec l’appui des associations juives de Baden. Il prit contact, afin qu’elles participent au projet, avec les localités de Baden d’où des Juifs avaient été déportés vers Gurs. L’État français à son tour fit don du cimetière pour une durée de 99 ans à une instance supérieure des associations juives de Baden. Restauré, le cimetière fut rouvert le 26 mars 1963. Les villes allemandes de Karlsruhe, Fribourg, Mannheim, Heidelberg, Pforzheim, Constance et Weinheim assurent la survie économique du cimetière. Depuis 1985, il existe dans le camp un mémorial des combattants de la Guerre civile espagnole internés, et dans le cimetière un espace séparé leur a été attribué. En 2000, le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge rénova en profondeur le cimetière. Une base de données sur 1939-1945 recense 1 017 noms de victimes décédées à Gurs, essentiellement des Juifs de Bade et du Palatinat.