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Camp de Esterwegen

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Esterwegen est le plus connu des 15 camps de concentration d'Emsland. Depuis 1923, plusieurs prisons existaient dans l'Emsland. En 1933, Borgermoor et Esterwegen furent choisis pour accueillir les opposants politiques.

Rudolf Diels of the Prussian Ministry of the Interior addressing inmates in KZ Esterwegen, 1933

Rudolf Diels of the Prussian Ministry of the Interior addressing inmates in KZ Esterwegen, 1933

Bien qu'il fut considéré comme un Strafgefangenenlager, c'est-à-dire un camp de punition pour prisonniers, les conditions de vie étaient comparables à celles des autres camps de concentration : tortures, exécutions, travaux forcés. En 1941, lorsque de nombreux prisonniers et opposants politiques non-allemands furent envoyés dans le camp, il devint administrativement dépendant du camp de concentration de Neuengamme. Le camp ne possédait pas de crématoire, les victimes étaient enterrées dans un cimetière dans les bois. Dans les années 1970, le camp fut occupé par la Bundeswehr, armée d'Allemagne fédérale.

Prisonniers célèbres

  • Carl von Ossietzky fut l'un des plus fameux prisonniers de Esterwegen. En tant que pacifiste et opposant au régime nazi, il reçut le prix Nobel en 1935 alors qu'il était incarcéré dans le camp depuis de nombreux mois. Après avoir reçu le prix Nobel, Carl von Ossietzky fut transféré dans un hôpital civil où il mourut en 1938.
  • Julius Leber, homme politique allemand.
  • George Diederichs, ancien Ministre-Président de Basse-Saxe.

Camp de Tonndorf

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Tonndorf était le camp extérieur du camp de concentration de Buchenwald (1938-1945). Le 30 janvier 1938, la SS par le biais du Ministère de l'intérieur du Reich lance le projet de construction de canalisations d'eau reliant Tannroda au camp de concentration de Buchenwald.

Camp de Tonndorf

Le projet coûtant plus de 3,5 millions de RM, devait résoudre les problèmes d'approvisionnement et d'évacuation des eaux et les épidémies de typhus au camp et au village voisin. Le 16 décembre 1938, 8 prisonniers sont envoyés à la construction d'une pompe à Tonndorf. Le 1er janvier 1939, ils sont 212 à construire 4 pompes permettant de faire circuler l'eau sur 20 km. Au départ les prisonniers y sont acheminés en camion puis deux barraques sont construites pour "héberger" les prisonniers. À partir de septembre 1942, le nombre de prisonniers diminue, et il n'en reste, le 4 septembre 1942, que 26, chargés de l'entretien dans le camp annexe.

Au moins six Français y travailleront. À plusieurs reprises les prisonniers sont aussi affectés au Kommando extérieur de Kranichfeld au pavement des rues, au déblaiement. Le 17 mars 1945, 40 prisonniers de Buchenwald sont transférés à Tonndorf puis de là vers la compagnie de chemin de fer de Thuringe et aux usines Martinwerke. Le 26 mars, 18 prisonniers sont envoyés à la carrière de Blankenhain. Le 29 mars, les 119 prisonniers présents dans le Kommando sont ramenés au camp principal de Buchenwald. En tout plus de 300 prisonniers passèrent par ce camp annexe.

Camp de Saliers

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Le camp de Saliers, situé sur la commune d'Arles à proximité du village de Saliers, est un camp de concentration réservé aux nomades créé par le régime de Vichy. 

Camp de Saliers

700 Roms y furent internés entre 1942 et 1944, dont beaucoup sont morts de faim, maladie, froid ou mauvais traitements. Le camp a complètement disparu. Un mémorial a cependant été dressé dans la ville d'Arles le 2 février 2006 en présence du sous-préfet d'Arles, de Claude Vulpian, maire de Saint-Martin-de-Crau, représentant le président du Conseil général, de Michel Vauzelle président du Conseil régional, d'Hervé Schiavetti maire d'Arles et Nicolas Koukas adjoint au maire, adjoint au Devoir de mémoire, en présence également du député maire du XVe arrondissement de Marseille, Frédéric Dutoit et de la cheville ouvrière de tout ce travail, Georges Carlevan.

Ce mémorial a vu le jour, grâce notamment au travail de Georges Carlevan, président de l'Association pour un musée de la Résistance et de la Déportation du Pays d'Arles ainsi que diverses associations qui œuvrent pour la reconnaissance du génocide des Tsiganes. À l'heure actuelle, ce mémorial est le seul de ce type en France. En effet, dans d'autres lieux d'anciens camps, des plaques commémoratives ont été posées, mais à Saliers c'est un monument qui a été inauguré. 

Aussi, dans son discours lors de la cérémonie d'inauguration, le sous-préfet du département a-t-il qualifié le camp de Saliers de « camp de concentration ». De ce point de vue aussi, c'est la première fois qu'une autorité de l'État reconnait l'existence de tels camps lors de la Seconde Guerre mondiale sur son sol. Le camp a servi en 1952 de décor au film de Henri-Georges Clouzot le Salaire de la peur, avant d'être dynamité et rasé.

Camp de Osthofen

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Le 28 février 1933, un jour après l'Incendie du Reichstag, le Reichpräsident von Hindenburg a publié une "Ordonnance pour la protection du peuple et de l'État" en défense contre les "actes de violences communistes mettant en danger la sécurité de l'État". Cette ordonnance créait de fait un état d'urgence qui permettait aux Nazis d'emprisonner les opposants politiques sans inculpation ni preuves.

Entrée du camp de Osthofen

Entrée du camp de Osthofen

Les premières victimes ont été les membres du Parti communiste d'Allemagne et en premier lieu les membres permanents de ce parti. Des sociaux-démocrates, des syndicalistes et des membres d'associations dissoutes, comme la "Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold" et le "Eiserne Front", y ont été également détenus.

Des juifs ont aussi été poursuivis surtout s'ils appartenaient à un groupement politique de gauche. À partir du milieu de l'année 1933, des membres du Parti centriste, des catholiques, des Adventistes du septième jour, des Témoins de Jéhovah et d'autres adversaires du Troisième Reich y ont été également enfermés.

Beaucoup d'anciens détenus conservaient l'espoir que la dictature nazie ne durerait que peu de temps et qu'ils pourraient reprendre une activité politique. D'autres ont fui en exil ou sont partis combattre en Espagne contre la dictature franquiste Pour la plupart cependant, la terreur n'était pas finie. Ils furent surveillés par la Gestapo, de nouveau arrêtés et interrogés. Quelques-uns se retouveront plus tard à Dachau, Buchenwald, à Emsland, à Mauthausen ou dans la compagnie pénitentiaire 999.

Camp de Mauthausen

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Le camp de Mauthausen, parfois également appelé simplement Mauthausen, était un camp de concentration instauré par le régime nazi du Troisième Reich. Il est aussi connu après l'été 1940 sous le nom Mauthausen-Gusen. Il se développa pour devenir l'un des plus grands complexes concentrationnaires nazis, avec plusieurs camps construits autour des villages de Mauthausen et Gusen et de nombreux camps annexes.

Camp de Mauthausen

Le premier camp ouvre en août 1938 après l'Anschluss, non loin du village de Mauthausen, situé sur la rive du Danube, à 22 km en aval (est) de Linz en Haute-Autriche. En plus des 4 camps situés à Mauthausen et dans les environs de Gusen, plus de 50 camps annexes, situés en Autriche et dans le sud de l'Allemagne dépendaient du complexe de Mauthausen, utilisant les prisonniers comme main d'œuvre. Parmi les camps annexes du KZ Mauthausen se trouvaient des carrières, des fabriques de munitions, des mines, des usines d'armement et d'assemblage d'avions. En janvier 1945, l'ensemble des camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen rassemblaient plus de 85 000 prisonniers. Il est difficile de connaître le nombre exact de déportés morts dans le complexe de Mauthausen. D'après l'Amicale de Mauthausen et les historiens, on estime que plus de 118 000 personnes y ont été exterminées (fusillées, gazées, etc.), déportées de tous les pays d'Europe, résistants, Juifs, Tsiganes… C'est plus de la moitié des déportés à Mauthausen qui n'y ont pas survécu.

Les deux camps principaux Mauthausen et Gusen I étaient les deux seuls camps du système concentrationnaire nazi en Europe classés « Camps de niveau III », ce qui signifiait qu'ils étaient destinés à être les camps les plus durs à l'intention des « ennemis politiques incorrigibles du Reich ». Mauthausen était plus particulièrement destiné à l'élimination par le travail de l'intelligentsia opposée au régime nazi. Ces camps furent parmi les derniers à être libérés par les Alliés en mai 1945. Le camp de Mauthausen a été le dernier camp libéré par la 3e Armée des États-Unis du général Omar Bradley le 5 mai 1945. Ses annexes n'ont été découvertes et donc libérées que plus tard, comme Ebensee, le 6 mai. En 1989, Gerhard Skiba, maire de la ville de Braunau am Inn, commanda un bloc de granite de la carrière de Mauthausen, où tant de détenus moururent d’épuisement en y travaillant ou abattus par les gardes, au comité de Mauthausen. Il le fit installer en face de la maison où Adolf Hitler est né. Sur la pierre, figure cette inscription : « Für Frieden Freiheit und Demokratie nie wieder Faschismus millionen Tote mahnen » (Pour la paix, la liberté et la démocratie. Plus jamais le fascisme. À la mémoire de millions de morts).

En 1949, le camp, dont de nombreux baraquements avaient été détruits, fut classé Monument historique par le gouvernement autrichien. Le camp principal est situé sur le lieu de la plus grande carrière de granite d'Autriche, Wienergraben, dans un paysage de rêve écrasé par les cimes. La carrière employait des déportés pour les exterminer par le travail ; ils devaient porter de lourdes pierres et après une dure journée remonter aux baraquements par le tristement célèbre escalier de 186 marches inégales, sous les coups des SS et des kapos. Celui qui fléchissait était immédiatement abattu. D'autres sont envoyés dans les 60 camps annexes, ou commandos, disséminés à travers tout le territoire. 5 000 déportés furent exterminés dans les chambres à gaz de Mauthausen, de Gusen, dans des véhicules spécialement aménagés. 5 000 autres furent envoyés et gazés à l'« Institut d'euthanasie » de Hartheim (comme des déportés de Dachau et 30 000 autres personnes envoyées non pas depuis un camp mais à cause de leur condition de malades ou handicapés physiques ou mentaux). Cependant la grande majorité des morts de Mauthausen le furent à cause de l'extrême dureté du régime de vie (sous-alimentation, maladies, travail épuisant, mauvais traitements).

À Mauthausen, « malheur à ceux qui ne travaillent pas » : ou bien on les entasse dans des blocks d’invalides où la vie est encore plus pénible que dans le grand camp et la mortalité plus forte ; ou bien on les expédie dans des Kommandos d’extermination. Ceux qui ont des métiers manuels sont avantagés. On les envoie dans les usines où les conditions de travail sont meilleures et où l’on est surtout à l’abri du froid. Les autres sont employés comme manœuvres, presque toujours en extérieur. C’est ensuite, dans tous les camps, une nouvelle sélection, lors de la première matinée. À l'arrivée des convois, le déporté se fait déshabiller puis habiller par un ancien détenu. Le coiffeur rase la tête et le corps du déporté, marquant ainsi une déshumanisation brutale. On pousse le détenu devant de longues tables en carré, devant lesquelles se trouvent des détenus faisant le service de « déshabilleurs ». En pantalons rayés et en vestes blanches, les déportés portent des numéros sur leurs vêtements ; des triangles en couleurs sur les vêtements, à gauche de la poitrine, indiquent la raison de la détention ou de l'envoi en camp de concentration. Un triangle rouge désigne le détenu politique, un triangle bleu marqué d'un "S" pour les républicains espagnols, un triangle vert un criminel de droit commun, un triangle noir ou brun marque les « asociaux ».

Dans le triangle était imprimé en noir l'initiale du pays d'origine de l'individu concerné, par exemple « F » pour Français, « T » pour Tchèque, « J » pour Yougoslave. Les juifs avaient sous le premier triangle, un second triangle jaune placé de façon à former l'étoile de David. Le matricule se trouvait au-dessus, au-dessous et parfois à côté du triangle, en chiffre noir sur fond blanc. Les « déshabilleurs » mettaient les vêtements, les chaussures, les serviettes dans un gros sac, enregistraient tout soigneusement et remettaient un numéro au déporté. Ils enlevaient les prothèses aux infirmes, les lunettes aux myopes. Les montres, bagues, alliances, disparaissaient dans des pochettes munies du même numéro que les sacs de vêtements et le détenu signait un reçu qui restait entre les mains d’un surveillant. À Mauthausen, chaque soir, les secrétaires des baraques se réunissaient pour distribuer le travail du lendemain. La langue que l’on parle est l’allemand. Les feuilles de demandes des entreprises arrivaient à sept, à neuf ou onze heures, parfois à deux heures du matin. D’après le tableau quadrillé collé sur une planchette en bois, on procédait à l’affectation des détenus. C’était ensuite souvent la visite médicale.

De jour comme de nuit, il est rare que l’on travaille moins de douze heures de suite. Les détenus sont réveillés à 4 h du matin. L'appel du matin se fait dans la cour du camp, par tous les temps, et il dure une heure. Tous devaient venir à l'appel, y compris les malades et les mourants. Un café est pris rapidement. À 9 h, on distribue du pain et de la margarine. Puis les détenus partent travailler. Ils défilent au pas, en colonne. Leur marche doit être rythmée. Un orchestre accompagne les départs et les retours des travailleurs forcés. De chaque côté de la colonne qui s’étire, des gardiens qui frappent, des chiens qui hurlent et qui mordent. À midi la soupe est avalée le plus rapidement possible. À 18 h c’est le retour au camp ; souvent on marche pieds nus. Les godillots attribués sont rarement de la bonne pointure. Ils abîment les pieds, sont happés par la boue ou volés la nuit. L’appel du soir dure parfois trois heures ou plus, selon l'humeur du commandant du camp. Enfin vient la distribution de soupe et de pain puis la brève incursion aux lavabos. Le pain est noir, moucheté de sciure et de moisissures. Les dimanches et fêtes, on ne travaille pas. L’après-midi, on lave son linge que, le soir, on devra remettre mouillé. La nuit, il faut dormir et chercher refuge dans l’oubli.

Le block 20 a reçu des déportés (principalement russes mais aussi polonais ou yougoslaves) en attente d'exécution dans le cadre de l'action Kugel (balle). L'action Kugel ordonnait que les officiers évadés et repris soient conduits à Mauthausen dans le plus grand secret pour y être éliminés. Le block 20 est séparé du camp par un mur élevé électrifié, avec deux miradors équipés de mitrailleuses. La nourriture était distribuée de façon très irrégulière, les prisonniers devaient se coucher à même le sol en béton, sans couverture. Se sachant condamnés, les déportés du block 20 ont préparé et tenté une évasion le 2 février 1945 avec les moyens à leur disposition : quelques pelles, des pierres, des savons, deux extincteurs. Plusieurs groupes réussirent ainsi à s'évader de Mauthausen mais ils furent tous ou presque repris et assassinés. Il n'y a que sept survivants connus sur les six ou sept cents détenus que comptait alors le block 20.

Les annexes de Mauthausen

  • Aflenz
  • Redl-Zipf (nom de code: Schlier)
  • Amstetten (deux camps: un pour les hommes, un pour les femmes, spécialisé dans la construction de chemins de fer).
  • Bachmanning (scierie)
  • Bretstein (propriété SS)
  • Dippoldsau (affecté à la construction d'une centrale)
  • Ebensee (affecté à la construction de galeries et la production d'armement)
  • Ebelsberg (sous-commando de Linz III)
  • Eisenerz (affecté à l'exploitation du minerai de fer)
  • Enns (affecté à la construction de bunkers)
  • Floridsdorf (=Wien-Floridsdorf and Wien-Jedlesee)
  • Grein (usine d'armement)
  • Grossramming (affecté à la construction d'une centrale)
  • Gunskirchen (camp d'accueil)
  • Gusen I, II (St. Georgen), III (Lungitz)
  • Hinterbrühl (usine d'avions)
  • Hirtenberg (camp de femmes affecté à la fabrication de munitions)
  • Klagenfurt (affecté à la construction d'une caserne SS)
  • Kleinmünchen (sous-commando de Linz III)
  • Leibnitz-Graz
  • Château de Lind (propriété SS)
  • Lenzing
  • Linz I (usine d'armement), II (bunkers de défense antiaériens), III (usine d'armement)
  • Loibl- Pass Nord (affecté à la construction de routes et de tunnels)
  • Loibl- Pass Süd (ex-Yougoslavie, affecté à la construction de routes et de tunnels)
  • Melk (affecté à la construction de galeries)
  • Château de Mittersill (camp de femmes, centre de recherches SS)
  • Passau I - Waldwerke (usine d'armement)
  • Passau II (usine d'armement)
  • Peggau (usine d'armement)
  • St. Ägyd (usine d'armement)
  • St. Lambrecht (propriété SS)
  • St. Valentin (affecté à la production de chars)
  • Steyr (usine d'armement)
  • Ternberg (affecté à la construction de centrale)
  • Vöcklabrück=Wagrain (affecté à la construction routière)
  • Wels (usine d'armement)
  • Wien Afa-Werke
  • Wien Saurer-Werke
  • Wien-Schwechat
  • Wien Schönbrunn
  • Wiener Neudorf (production de moteurs d'avions)
  • Wiener Neustadt (usine d'armement)

Le château de Hartheim n'était pas un camp annexe de Mauthausen, mais un centre de soi-disant euthanasie nazie, appartenant a l'Aktion T-4 : des centaines de prisonniers en provenance de Dachau et Mauthausen y furent gazés.

Camp de Sobibor

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Sobibór, de son nom allemand officiel SS-Sonderkommando Sobibor, était un camp d'extermination nazi situé dans l'actuelle Pologne du sud-est. Il était situé dans la voïvodie de Lublin, district de Włodowa, à l’orée d'une forêt de pins clairsemée. Le camp est précisément situé à 12 km au sud du village de Sobibór dans la forêt, au lieu-dit Stara Kolonia Sobibór. 

Camp de Sobibor

De mai 1942 à l'été 1943, les autorités allemandes y firent assassiner environ 250 000 Juifs. Le camp avait pris naissance dans le cadre de l'Opération Reinhard comme complément du camp d'extermination de Belzec. Le camp d'extermination de Sobibor ressemblait sur beaucoup de points à l'installation de Belzec. Le commandant, Franz Stangl, avait adopté la technique d'extermination du commandant de Belzec, Christian Wirth. Son adjoint était Gustav Wagner. À Sobibor les Juifs étaient assassinés dans des chambres à gaz ; à la fin 1942 et en 1943 le camp atteignit une « capacité » d'environ 1 300 victimes par gazage. Les victimes étaient essentiellement des Juifs, de Pologne (surtout de Lublin et de Galicie de l'est - entre 145 000 et 150 000), de République tchèque et de Slovaquie (31 000), d'Allemagne et d'Autriche (10 000), de France (2 000), de Lituanie (14 000), et des Pays-Bas (34 313). Des Gitans et des Polonais non juifs comptèrent aussi parmi les victimes. Deux convois acheminèrent des Juifs de France sur le site de Sobibór, les convois n°52 et 53 des 23 et 25 mars 1943, dont seuls cinq déportés étaient comptabilisés comme survivants en 1945.

Le plan du camp s'inspirait lui aussi du système typique d'extermination en masse des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Après leur arrivée, sous le prétexte de leur faire prendre une douche, on conduisait les Juifs dans les chambres à gaz par le « tuyau » — un passage long d'environ 200 mètres entouré de clôtures électriques, camouflé avec des branchages. Alors, le personnel envoyait dans les chambres des gaz d'échappement d'un moteur diesel contenant du monoxyde de carbone. Les victimes étaient d'abord jetées directement dans des fosses communes du bois contigu, puis elles furent brûlées à partir de l'été 1942. Parmi les arrivants la garnison choisissait environ 600 à 1 000 « juifs de travail » qui devaient se charger du travail au camp avant d'être finalement assassinés. Le camp employait quelque 30 membres de l'Action T4 et environ 100 trawnikis, gardes volontaires soviétiques (prisonniers de guerre) formés par les SS dans le camp de Trawniki dont peut-être le garde John Demjanjuk.

En juillet 1943, Himmler, qui avait visité le camp en février, ordonna de transformer Sobibor en camp de concentration. Cet ordre signifiait l'arrêt de mort des équipes de prisonniers juifs qui travaillaient aux quais et aux chambres à gaz. Il était évident pour eux qu'étant témoins de l'extermination de dizaines de milliers d'innocents, les SS ne permettraient pas à un seul d'entre eux de rester en vie. Les prisonniers juifs décidèrent donc d'organiser un mouvement de résistance le 14 octobre 1943. Cette révolte, l'une des trois qui éclatèrent dans les camps d'extermination (avec celle de Treblinka le 2 août 1943 et celle du Sonderkommando de Birkenau le 7 octobre 1944), fut surtout le fait de prisonniers de guerre soviétiques d'origine juive de Biélorussie sous la direction d'un officier de l'Armée rouge, Alexander Petcherski (aussi appelé "Sacha"), et du prisonnier civil Leon Feldhendler. Ils réussissent à désarmer des gardiens, à en tuer une douzaine et à ouvrir une brèche dans les barbelés. Plus de 300 déportés réussirent effectivement à s'enfuir, mais seulement 47 y parviendront. Des dizaines d'entre eux moururent dans le champ de mines entourant le camp.

À l'occasion de cette émeute neuf membres de la SS et deux gardiens trawnikis, des Volksdeutsche, périrent également. À la suite les SS assassinèrent presque tous les prisonniers de camp qui n'avaient pas pu s'enfuir ou même n'avaient en rien participé à la résistance. Cela faisait encore au moins plusieurs centaines de personnes. Seuls quelques-uns furent conduits dans d'autres camps. En tout et pour tout, seuls 50 prisonniers survécurent à la guerre. Les événements de Sobibor ont inspiré le film Les Rescapés de Sobibor, dont l'authenticité n'est pas parfaite, et le roman Flucht aus Sobibor de Richard Rashke. Le cinéaste Claude Lanzmann, réalisateur de « Shoah » a réalisé en 2001 un documentaire sur la révolte intitulé Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, qui est le témoignage de Yehuda Lerner, un survivant y ayant participé. Après que le camp eut été fermé définitivement, les SS essayèrent de dissimuler les traces de leurs crimes. Entre autres ils construisirent une ferme d'aspect anodin et plantèrent de nombreux arbres sur le terrain de l'ancien camp d'extermination.

Organisateurs du camp (Allemands et Autrichiens)

  • Odilo Lotario Globocnik, SS-Hauptsturmführer (at the time) (Captain) and SS-Polizeiführer (SS Police Chief), Head of Operation Reinhard
  • Hermann Julius Höfle, SS-Hauptsturmführer (Captain), Coordinator of Operation Reinhard
  • Richard Wolfgang Thomalla, SS-Obersturmführer (at the time) (First Lieutenant), Head of death camp construction during Operation Reinhard
  • Erwin Hermann Lambert, SS-Unterscharführer (Corporal), Head of gas chamber construction during Operation Reinhard
  • Karl Steubl, SS-Sturmbannführer (Major), Commander of transportation units during Operation Reinhard
  • Christian Wirth, SS-Hauptsturmführer (at the time) (Captain), Inspector of Operation Reinhar

Commandants (Allemands et Autrichiens)

  • Franz Paul Stangl, SS-Obersturmführer (First Lieutenant), April 28, 1942—August 30, 1942 (transferred to Commandant of Treblinka extermination camp)
  • Franz Karl Reichleitner, SS-Obersturmführer (First Lieutenant), September 1, 1942—October 17, 1943; promoted to Hauptsturmführer (Captain) after Himmler's visit on February 12, 1943

Adjoints au Commandant (Allemands et Autrichiens)

  • Gustav Franz Wagner, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant), Deputy commandant (Quartermaster-sergeant of the camp)
  • Johann Niemann, SS-Untersturmführer (Second Lieutenant), Deputy commandant — killed in revolt
  • Karl August Wilhelm Frenzel, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant), Commandant of Camp I (forced labor camp)
  • Hermann Michel, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant), Deputy commandant, gave speeches to trick prisoners into entering gas chambers
  • Gas chamber executioners (Germans and Austrians)
  • Hermann Erich Bauer, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant), operated gas chambers
  • Heinz Kurt Bolender, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant), operated gas chambers
  • Other officers (Germans and Austrians)
  • Ernst Bauch
  • Rudolf Beckmann, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant) — killed in revolt
  • Gerhardt Börner, SS-Untersturmführer (Second Lieutenant)
  • Paul Bredow, SS-Unterscharführer (Corporal)
  • Max Bree — killed in revolt
  • Arthur Dachsel
  • Werner Karl Dubois, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant)
  • Herbert Floss, SS-Scharführer (Sergeant)
  • Erich Fritz Erhard Fuchs, SS-Scharführer (Sergeant)
  • Friedrich Gaulstich, SS-Scharführer (Sergeant) — killed in revolt
  • Anton Getzinger
  • Hubert Gomerski, SS-Unterscharführer (Corporal)
  • Siegfried Graetschus, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant), Head of Ukrainian Guard (2/2) — killed in revolt
  • Ferdinand "Ferdl" Grömer
  • Paul Johannes Groth
  • Lorenz Hackenholt, SS-Hauptscharführer (First Sergeant)
  • Josef "Sepp" Hirtreiter, SS-Scharführer (Sergeant)
  • Franz Hödl
  • Jakob Alfred Ittner, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant)
  • Robert Emil Franz Xaver Jührs, SS-Unterscharführer (Corporal)
  • Aleks Kaizer
  • Rudolf "Rudi" Kamm
  • Johann Klier, SS-Untersturmführer (Second Lieutenant)
  • Fritz Konrad, SS-Scharführer (Sergeant) — killed in revolt
  • Erich Gustav Willie Lachmann, SS-Scharführer (Sergeant), Head of Ukrainian Guard (1/2)
  • Karl Emil Ludwig
  • Willi Mentz, SS-Unterscharführer (Corporal)
  • Adolf Müller
  • Walter Anton Nowak, SS-Scharführer (Sergeant) — killed in revolt
  • Wenzel Fritz Rehwald
  • Karl Richter
  • Paul Rost, SS-Untersturmführer (Second Lieutenant)
  • Walter "Ryba" (real name: Hochberg), SS-Unterscharführer (Corporal) — killed in revolt
  • Klaus Schreiber
  • Hans-Heinz Friedrich Karl Schütt, SS-Scharführer (Sergeant)
  • Thomas Steffl, SS-Scharführer (Sergeant) — killed in revolt
  • Ernst Stengelin — killed in revolt
  • Heinrich Unverhau, SS-Unterscharführer (Corporal)
  • Josef Vallaster, SS-Scharführer (Sergeant) — killed in revolt
  • Otto Weiss
  • Wilhelm "Willie" Wendland
  • Franz Wolf, SS-Oberscharführer (Staff Sergeant) (brother of Josef Wolf)
  • Josef Wolf, SS-Scharführer (Sergeant — killed in revolt (brother of Franz Wolf)
  • Ernst Zierke, SS-Unterscharführer (Corporal)

Gardes

Allemands

  • Heinrich Barbl, SS-Rottenführer (Private First Class)

Russes

  • B. Bielakow
  • Ivan Nikiforow
  • Mikhail Affanaseivitch Razgonayev
  • J. Zajcew

Ukrainniens

  • Ivan Demjanjuk (Alleged, German criminal court conviction pending appeal not upheld; declared innocent)
  • M. Matwiejenko
  • W. Podienko
  • Fiodor Tichonowski
  • Libodenko Wartownick
  • Emil Kostenko
  • Volksdeutsche and others
  • other Volksdeutsche and Soviet Red Army prisoners of war of various ethnicities (up to 200)
  • Ivan Klatt
  • Emanuel Schultz

Camp de Treblinka

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Treblinka, est le nom de deux camps nazis, un camp de concentration et un camp d'extermination, le second en importance après Auschwitz. Un premier camp, construit en 1941 pour servir de camp de travail forcé aux accusés de crimes par les troupes d'occupation, était situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Varsovie, non loin de la ville de Malkinia, en Pologne.

Camp de Treblinka

Camp de Treblinka

Un peu moins d'un an après l'ouverture de ce camp qui sera connu plus tard sous le nom de Treblinka I, un second camp fut construit, camp qui deviendra très vite un outil majeur dans le plan d'extermination des Juifs conçu par le Troisième Reich. Treblinka II, construit par des firmes allemandes employant des prisonniers juifs et polonais, devait servir de centre d'extermination pour les Juifs d'Europe centrale. Situé à environ deux kilomètres du premier camp, Treblinka II devint très vite l'un des principaux centres d'extermination nazis. Le camp d'extermination de Treblinka II (Vernichtungslager Treblinka) est entré en activité le 23 juillet 1942 en même temps que les premières évacuations du Ghetto de Varsovie. Le 21 septembre 1942, soit après à peine 2 mois d'activité, plus de 245 000 Juifs du ghetto ainsi que de 112 000 Juifs en provenance d’autres endroits dans le district de Varsovie y avaient été assassinés. Plus de 337 000 Juifs du district de Radom, 35 000 du district de Lublin et 107 000 du district de Białystok y furent exterminés dans les mois qui suivirent. Des milliers de Juifs en provenance d’autres pays y furent également exterminés : 7 000 de Slovaquie, 8 000 venant du camp de concentration de Theresienstadt, 4 000 Juifs de Grèce, et 7 000 Juifs de Macédoine ainsi que plus de 2 000 Tziganes.

Treblinka était destiné exclusivement à la solution finale, c'était un camp de l'Aktion Reinhardt. Le camp était divisé en deux. Une partie, au sud et à l’ouest, contenait la gare, les baraquements pour le déshabillage et la coupe des cheveux, hommes et femmes séparés, les hangars de stockage des dépouilles, un chemin conduisant aux chambres à gaz, des baraquements pour loger les prisonniers chargés d’assurer le fonctionnement de cette partie ainsi qu’une grande place d’appel. L’autre partie comprenait les chambres à gaz, les fosses communes pour les cadavres, et les baraquements du deuxième groupe de prisonniers. Il était formellement interdit de communiquer entre les deux parties. Contrairement aux camps d'Auschwitz, Treblinka ne disposait pas de fours crématoires. Lorsque la fermeture du camp fut envisagée, ordre fut donné de faire disparaître les corps se trouvant dans les fosses communes. Déterrés, les corps furent brûlés dans de vastes bûchers. Nul ne devait savoir ce qui se passait dans le camp. Certaines déportations se faisant à l’origine depuis Varsovie dans des trains normaux, les nazis faisaient croire qu’il s’agissait d’un transfert vers des terres libres à l’est. Ainsi, il est rapporté l'histoire d'une femme d’officier allemand, arrivée dans le camp en étant monté par erreur dans un train, tuée avec ses deux enfants sur ordre de Berlin.

À l’extérieur du camp se trouvaient les logements des SS allemands et des gardes (principalement des prisonniers de guerre soviétiques ainsi que des recrues parmi les civils polonais ou ukrainiens). Plus de 700 Juifs prisonniers assuraient le fonctionnement. Un groupe de détenus pressentant la fermeture du camp (signifiant l'exécution de tous les prisonniers) décidèrent d'organiser une insurrection. Le 2 août 1943, une révolte éclata à Treblinka. Des déportés parviennent à s’emparer d’armes et participèrent à l’insurrection (similaire à celle qui s'est produite à Sobibor en octobre 1943). Selon Jean-François Steiner, sur le millier de prisonniers qui se trouvaient dans le camp, 600 s'évadèrent mais, un an plus tard, à l'arrivée de l'Armée rouge, il ne restait que 40 survivants. Les autres avaient été tués le jour de l'évasion ou les mois qui suivirent par les paysans polonais, les bandes fascistes urkrainiennes, les déserteurs de la Wehrmacht, la gestapo et les unités spéciales de l'armée allemande.

Mais, pour les organisateurs de l'insurrection, le but ultime était de pouvoir raconter ce qui s'était passé dans le camp. La volonté des nazis en organisant la destruction matérielle des corps par le feu était bien de cacher au monde l'extermination méthodique ayant eu lieu pendant plus d'un an. Après le soulèvement, les SS ont assassiné tous les déportés restés sur place. À la fermeture du camp, tous les Juifs qui y avaient travaillé furent gazés et les corps brûlés. La totalité du camp fut détruite et une ferme y fut implantée. Outre les rares documents d'archives et les dépositions des SS ayant travaillé à Treblinka et traduits en justice après guerre, les témoignages des survivants qui réussirent à s’enfuir lors de la révolte du 2 août 1943 permirent d'en savoir davantage sur le fonctionnement au quotidien de ce camp.

Les bourreaux

Le camp est commandé par l'Obersturmführer SS Irmfried Eberl, jusqu’en août 1942. L'Obersturmführer SS Franz Stangl le remplace en août 1942 et commande le camp jusqu’en août 1943. Kurt Franz lui succède jusqu'à la fermeture. Le personnel du camp est composé d'Allemands et d'Ukrainiens. Il y avait 10 officiers SS et 100 gardes. Une trentaine de SS était affectée à l'administration du camp. Une petite centaine d'autres, ainsi que 20 Ukrainiens, était affectée à la garde du camp, au personnel de sécurité ou aux équipes de gazage. De 700 à 1 000 prisonniers juifs étaient affectés aux travaux des divers kommandos.

Le sort des gardes SS

  • Tués par les détenus : SS Unterscharführer Max Bialas, SS Unterscharführer Kurt Küttner ;
  • Tué par les gardes ukrainiens : SS Scharführer Herbert Floss ;
  • Tué par les partisans italiens : SS Oberscharführer Karl Pötzinger ;
  • Exécutés par les Soviétiques : SS Wachmann Libodenko, SS Wachmann Pinnemann, SS Wachmann Rogozin, SS Wachmann Tshernievski ;
  • Destin inconnu : SS Scharführer Alfred Bölitz, SS Rottenführer Edwin Gense, SS Rottenführer Willy Grossmann, SS Scharführer August Hingst, SS Hauptscharführer Emil Ludwig, SS Oberscharführer Karl Ludwig, SS Unterscharführer Willy Post, SS Rottenführer Karl Schiffner, SS Scharführer Fritz Schmidt, SS Hauptscharführer Karl Seidel, SS Scharführer Franz Swidersky, SS Oberscharführer Eisold, SS Scharführer Lindenmuller, SS Hauptscharführer Löffler, SS Oberscharführer Mätzig, SS Rottenführer Mischke, SS Unterscharführer Schemmerl, SS Scharführer Sidow, SS Oberscharführer Paul Bredow, SS Unterscharführer Wengler ;
  • Suicide : SS Oberscharführer Kurt Bolender, SS Unterscharführer Erwin Kainer ; Mort avant la sentence : SS Scharführer Albert Rum ;
  • Peines de prison : SS Unterscharführer Josef Hitreider, SS Oberscharführer Heinrich Matthes, SS Rottenführer August - Wilhelm Miete, SS Oberscharführer Willy Mentz (Prison à vie) ; SS Oberscharführer Gustav Müntzberger (12 ans) ; SS Oberscharführer Otto Stadie (7 ans) ; SS Unterscharführer Franz Suchömel (6 ans) ; SS Unterscharführer Erwin Lambert (4 ans) ;
  • Acquittés : SS Unterscharführer Erich Fuchs, SS Scharführer Otto Horn.

Le sort des gardes ukrainiens

  • Exécutés par les Soviétiques : SS Oberwachmann Fedor Fedorenko, SS Wachmann Pyotr Goncharov, SS Wachmann Pavel Lelenko, SS Wachmann Nikolai Malagon, SS Wachmann Ivan Shevchenko, SS Rottenwachmann Sergei Vassilenko, SS Wachmann Alexander Ivanovich – Yeger ;
  • Exécuté par les SS : SS Wachmann Wasil Hermaniec ;
  • Disparus, destin inconnu : SS Wachmann Nikolay Dorofeyev, SS Wachmann Ivan Semenovich, SS Wachmann Nikolai Shalaiev, SS Wachmann Andrei Vassilega, SS Wachmann Nikolai Voronikov ;
  • Echappé à l’étranger : SS Wachmann Bronislav Hajda, SS Wachmann Luidas Kairys, SS Wachmann Dimitry Korotkikh ;
  • Tué par les détenus : SS Wachmann Ivan Marchenko.

Camp de Płaszow

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Płaszów est un quartier de Cracovie près duquel fut établi Kraków-Płaszów, un camp de travail forcé en Pologne (Zwangsarbeitslager Plaszow des SS - und Polizeiführers im Distrikt Krakau), transformé ensuite en camp de concentration nazi (Konzentrationslager Plaszow bei Krakau) en 1944, date à laquelle il atteint son extension maximale. Il fut créé pour la population juive du ghetto de Cracovie après la liquidation de ce dernier.

Amon Goeth, commandant du camp de Plaszow. Plaszow, Pologne, entre février 1943 et septembre 1944.

Amon Goeth, commandant du camp de Plaszow. Plaszow, Pologne, entre février 1943 et septembre 1944.

Le camp de travail fut créé en décembre 1942 dans les faubourgs sud de Cracovie, en Pologne, sur deux anciens cimetières juifs. Le commandant était le Hauptsturmführer SS Amon Göth . Le 13 et 14 mars 1943 Amon Göth supervise en personne la liquidation du ghetto de Cracovie et fait regrouper les habitants à Płaszów. Il avait sous ses ordres du personnel homme et femmes de la SS au nombre desquels on comptait Gertrud Heise, Luise Danz, Alice Orlowski et Anna Gerwing.

Le camp était d'abord un camp de travail qui fournissait de la main-d'œuvre à différentes usines d'armement et à une carrière de pierre. Le taux de mortalité y était extrêmement élevé. De nombreux prisonniers dont des femmes et des enfants y moururent du typhus, de faim ou bien exécutés. Les conditions de vie se détériorèrent également du fait de la cruauté et du sadisme du commandant Amon Göth qui dirigea le camp entre février 1943 et septembre 1944.

On estime que 50 000 personnes au total seraient passées par Płaszów, et qu'il y eut au minimum 9 000 morts (chiffre correspondant aux corps retrouvés dans les fosses puis brûlés à l'été 1944 par les unités chargées de faire disparaître les traces de la mort massive nazie). En janvier 1945, les détenus qui étaient encore en vie et le personnel quittèrent le camp en une marche de la mort qui les conduisit à Auschwitz, et ceux qui y survécurent furent gazés à l'arrivée. L'Armée rouge ouvrit le camp, alors vide, le 20 janvier 1945.


Camp de Neuengamme

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Le camp de concentration (Konzentrationslager en allemand, abrégé KZ) de Neuengamme a été établi le 13 décembre 1938 , au sud-est de Hambourg sur le fleuve Elbe, d'abord comme camp extérieur du camp de Sachsenhausen puis transformé en 1940 en camp de travail indépendant (213 000 m³) avec plus de 90 camps extérieurs annexes.

Camp de Neuengamme

Lorsque les troupes britanniques le découvrent le 4 mai 1945, il est « vidé » de toute sa population et des traces des exactions nazies. Mais en 2008, l'organisation du site du mémorial de Neuengamme (en allemand : KZ-Gedenkstätte Neuengamme)— un établissement du Ministère de la culture, des sports et des médias de Hambourg — affirme que le camp vide a été exploré par les forces britanniques dès le 2 mai 1945. Il y eut 106 000 déportés parmi lesquels on dénombra à la libération 55 000 morts (soit 52 %). Les déportés devaient dormir dans de simples constructions en bois. Celle-ci appartenait au camp annexe de Wöbbelin. Un déporté polonais malade reçoit des médicaments d'une membre de la Croix-Rouge allemande dans le camp annexe d'Hannover-Ahlem (11 avril 1945).

Les prisonniers devaient effectuer un travail forcé pour la production d'une briqueterie qui se trouvait sur son terrain, et plus tard dans l'industrie de l'armement ainsi qu'à la construction d'installations militaires (Friesenwall). Jusqu'en 1945, 106 000 personnes des pays occupés par l'Allemagne, de 28 nationalités différentes, ont été déportées et internées dans ce camp, avec des conditions de vie et de travail inhumaines. Environ 55 000 en sont mortes. Cela correspondait au slogan de ce camp : « épuisement par le travail ». En outre, les premiers essais d'assassinats de déportés avec le gaz Zyklon B ont été réalisés dans le camp de Neuengamme puis poursuivis dans le camp d'Auschwitz-Birkenau consacré à l'extermination de masse.

A Neuengamme sévissait le docteur SS Kurt Heißmeyer qui effectua des expériences avec le bacille de la tuberculose sur des déportés et sur 20 enfants juifs, âgés de moins de 12 ans, arrivés d'Auschwitz le 29 novembre 1944. Dans la nuit du 20 au 21 avril 1945, quelques jours avant la fin de la guerre, dans la cave de l'école de Bullenhuser Damm, un bâtiment qui servait de camp extérieur depuis octobre 1944, les 20 enfants juifs, les deux médecins français qui s'occupaient d'eux, le Professeur Florence et le Dr Quenouille, leurs deux infirmiers néerlandais et une trentaine de prisonniers soviétiques, furent pendus. Les nazis espéraient ainsi faire disparaître les traces de ces recherches sur l'humain avant l'arrivée rapide des troupes britanniques. Après la guerre, le Dr Heissmeyer a exercé la médecine, ce n'est qu'en juin 1966 qu'il fut condamné à la prison à perpétuité par un tribunal allemand.

Après la libération des prisonniers de Buchenwald le 11 avril 1945 par l'armée américaine, les SS ont commencé, le 18 avril 1945, à faire évacuer le camp de Neuengamme pour échapper à la reddition et empêcher le transfert des déportés aux Alliés. Avec ces Marches de la mort à la fin de la guerre, plusieurs milliers de prisonniers complètement exténués ont été abattus par les SS. Une partie des kommandos dépendant du camp central de Neuengamme ont été libérés par les Alliés (Britanniques et Américains) (dont la 82e division aéroportée américaine commandée par James M. Gavin) le 4 mai 1945, l'armée russe se trouvant encore à 10 km. 

La plupart des Kommandos avaient été évacués avant l'arrivée des Alliés. Lorsque les troupes britanniques découvrent le camp de Neuengamme, le 4 mai 1945, il est "vidé" de sa population et des traces des exactions nazies. La capitulation de l'armée allemande, reddition sans condition, fut signée par les Nazis, le 7 mai 1945 à Reims, et une nouvelle fois, le 8 mai 1945 à Berlin. A partir du 19 avril 1945, les quelque 10 000 hommes qui restent au camp central sont évacués, en majorité vers le port de Lübeck, en mer Baltique. Là sont réquisitionnés des bateaux allemands sur lesquels les prisonniers sont transportés et "entreposés" dans les cales. Les quatre bateaux sont :

  • Le Cap Arcona - 6 500 hommes, dont 2 000 seront transférés sur l' Athen ;
  • Le Thielbek - 2 000 hommes ;
  • Le Deustschland (ne prit aucun détenu) ;
  • L' Elmenhorst (sert de ponton près du quai) - plusieurs centaines d'hommes ;
  • L' Athen - environ 2 000 hommes. C'est ce bateau qui fit la navette et amena une grande partie des détenus sur le Cap Arcona.

Le 3 mai, vers 15 heures, après avoir assuyé des tirs de D.C.A. provenant de certains des 200 bateaux ancrés dans la baie, des avions anglais vont bombarder les navires, dont le Cap Arcona, le Thielbek et le Deutschland. L' Athen réussira à gagner le quai, l' Elmenhorst ne sera pas touché. Dans cette tragédie, plus de 7 000 hommes périrent, ce 3 mai 1945. Les S.S. avaient, sur le Cap Arcona, neutralisé tout ce qui aurait pu être utilisé par les détenus en cas de naufrage (naufrage certainement programmé). L'élimination des déportés avait été pensé avant l'attaque des avions alliés qui ignoraient que des déportés y étaient détenus.

Après la guerre, ce camp eut une première destination comme lieu d'internement et une seconde comme lieu de mémoire. Le camp servit aux Alliés de camp d'internement pour des membres de la SS et des responsables nationaux-socialistes jusqu'à ce qu'il ait été remis à la ville de Hambourg en 1948. Construction, en 1948, de "l'établissement pénitentiaire Vierlande (n° 12), pour hommes", agrandi en 1950 par un nouveau bâtiment. Il est fermé, puis démoli, en 2003. Construction, en 1970, d'un "établissement pénitentiaire Vierlande (n° 9) pour la jeunesse", sur le site de l'ancien Tongruben (glaisière). Fermé en 2006, il est démoli en 2007. Afin de se rappeler ce funeste passé, le camp devient un lieu de mémoire dont la mise en œuvre s'effectue en plusieurs étapes :

  • En 1948, un « institut pédagogique » fut construit sur l'ancien terrain du camp.
  • En 1953, d'anciens déportés de Neuengamme firent construire un premier mémorial à l'intérieur du camp.
  • En 1965, un mémorial officiel y fut installé. Mais aussi l' « établissement pénitentiaire du Vierlande ».
  • Depuis 1981, on travaille à la restructuration de ce camp pour en faire un site de réflexion et de documentation ; on commença par la construction du centre de documentation.
  • En 1984, les restes des bâtiments de ce camp ont été placés sous la protection des "Monuments Historiques".
  • Commencée en 2003, la reconstruction de la Place d'Appel est achevée en 2005. Les emplacements des blocks en bois furent matérialisés par des briques concassées. De nouvelles expositions et un centre d'études furent installés dans les bâtiments en briques d'époque. L'ensemble fut inauguré, le 4 mai 2005, en présence de plus de 2 000 personnes.
  • Le 19 mai 2007, une cérémonie officielle a marqué la libération totale du site du camp et son passage du Ministère de la Justice à celui de la Culture.

Liste des Kommandos de Neuengamme 

Neuengamme était à l'origine un camp réservé aux hommes, mais le besoin de main-d'oeuvre se faisant sentir dans de nombreux domaines, pendant l'été 1944, des déportées venant d'Auschwitz et de Revensbrück furent immatriculées à Neuengamme et affectées dans des Kommandos extérieurs : Boizenburg, Braunschweig SS-Reitschule, Bremen (Lübberstedt, Obernheide, Vegesack, Uphusen), Hambourg (Dessauer Ufer, Eidelstedt, Langenhorn, Neugraben, Sasel, Tiefstack, Wandsbek), Hannover (Langenhagen, Limmer), Helmstedt-Beendorf, Horneburg, Salzgitter (Bad, Watenstedt), Salzwedel, Unterluss.

Elles furent employées notamment dans des usines de production de matériel aéronautique, de mines, de munitions, au déblaiement et à la reconstruction... On estime à environ 13 500 le nombre de femmes immatriculées à Neuengamme, dont plus de 700 Françaises. Parmi elles, figurent : le Dr Raymonde Guyon-Belot qui a écrit un témoignage sur le travail dans une usine souterraine installée dans une mine de sel à Beendorf ; Simone Alizon, dont le livre "L'exercice de vivre" est paru en 1996 ; Geneviève Helmer qui a participé à l'ouvrage collectif "De l'université aux camps de concentration - Témoignages strasbourgeois", paru aux Presses universitaires de Strasbourg en 1996. Ces déportées étaient sous la surveillance de gardiennes SS.

Des gardiennes SS ou Aufseherinfirent affectées dans les camps annexes de Neuengamme cités plus haut. Aujourd'hui plusieurs gardiennes sont connues :

  • Kaethe Becker,
  • Erna Dickmann,
  • Johanna Freund,
  • Angelika Grass,
  • la Kommandofuhrerin Loni Gutzeit (qui servit aussi à Hamburg-Wandsbek et que les déportées surnommèrent « Le Dragon de Wandsbek »),
  • Gertrud Heise,
  • Frieda Ignatowitz,
  • Gertrud Moeller qui servit aussi dans le camp extérieur de Boizenburg,
  • Lotte Johanna Radtke,
  • la chef Annemie von der Huelst, Inge Marga et Marggot Weber.

Quelques-unes ont été jugées pour crimes de guerre comme Susanne Hille (qui était à la tête des gardiennes à Unterluss) et Anneliese Kohlmann (qui était l'une des six gardiennes à Neugraben).

Personnalités déportées liées au camp de Neuengamme
 

  • Claude Bourdet (1909-1996), écrivain, journaliste, polémiste et militant politique français
  • Roger Bouvet (1898-1944), professeur, adjoint au maire du Mans, membre de "Libération Nord", mort à Neuengamme
  • Pierre Brunet (1908-1988), général, auteur d'ouvrages sur Neuengamme, premier président de la commission d'histoire de l'Amicale française de Neuengamme, vice-président de l'Amicale.
  • Marcel Cottereau (1886-1944), résistant français, maire de Seigy (41)
  • Guy de Crécy (1894-1944), résistant français, plus jeune lieutenant de France à la guerre de 1914, dénoncé à Frolois (21)
  • Léonel de Moustier, (1882-1945), homme politique français, mort à Neuengamme
  • Fernand Demoustier (1906-1945), écrivain surréaliste belge
  • Rémy Dumoncel (1888-1945), écrivain éditeur français, résistant, mort à Neuengamme
  • André Duromea (né en 1917), homme politique français
  • Raymond Fassin (1914-1945), instituteur, résistant, mort à Neuengamme
  • Erwin Geschonneck (1906-2008), acteur allemand de cinéma, rescapé du Cap Arcona
  • Rudi Goguel (1908-1976), résistant allemand, rescapé du Cap Arcona
  • Paul Herlemont (1896-1968), principal du collège de Domfront, résistant, dénoncé par un "bon français"
  • Lucien Hirth (1923-2008), résistant français
  • Michel Hollard (1897-1993), ingénieur, lieutenant-colonel et résistant français
  • Roger Jardelle (1894-1959), homme politique français
  • Raymond de Lassus, fils d' Étienne de Lassus Saint Geniès (1887-1979)
  • René Lejaille (1900-1958), résistant français, mort pour la France
  • Roland Malraux (1912-1945), résistant français, mort lors du naufrage du Cap Arcona
  • Louis Martin-Chauffier, (1894-1980), journaliste, écrivain et résistant français
  • Marcel Mérigonde, (1910-1984), homme politique français, président de l'Amicale française de Neuengamme (de 1954 à 1984)
  • Jean Meudec (1920-2002), résistant français
  • André Migdal (1924-2007), résistant, écrivain et poète français
  • Léonel de Moustier (1882-1945), homme politique et résistant français, mort à Neuengamme
  • Allan Henry Muhr (1882-1944), joueur américain de rugby à XV, mort à Neuengamme
  • Henri Noirot (1879-1972), homme politique français
  • Fritz Pfeffer (1889-1944) habitant dans la même Annexe qu'Anne Frank
  • Maurice Poissant (1883-1969), homme politique français
  • Marcel Prenant (1893-1983), zoologiste et parasitologiste français, chef d'Etat Major des Francs Tireurs et Partisans (FTP professeur d'université, député, témoin au procès des SS de Neuengamme au Curio-Haus à Hambourg, 1er président de l'Amicale française de Neuengamme (de 1946 à 1954)
  • Albert Réville (1883-1949), homme politique français
  • Albert Rohmer (1913-2006), pédiatre et résistant français
  • Joseph Rollo (1891-1945), instituteur, secrétaire général clandestin du SNI, membre de "Libé-Nord"
  • David Rousset (1912-1997), homme politique et écrivain français
  • Kurt Schumacher, (1895-1952), homme politique allemand, membre du SPD
  • Jacques Sourdille (1922-1996), homme politique français, médecin ardennais
  • Johann Trollman (1907-1943), boxeur de nationalité allemande, mort à Neuengamme
  • John William (1922- , chanteur franco-ivoirien

Personnalités otages

En février 1942, à l'initiative du régime de Vichy, il est décidé d'interner des personnalité politiques françaises. En novembre 1942, les autorités nazies auraient envisagé de transférer en Allemagne certaines de ces personnes déjà internées ou en résidence surveillée en France. L'Allemagne inaugure alors une nouvelle forme de répression : l'arrestation et l'internement en Allemagne de "personnalités otages". 750 personnes sont arrêtées - préfets, sous-préfets, magistrats, médecins, religieux, maires, secrétaires de mairie, instituteurs, officiers de l'armée, syndicalistes, fonctionnaires de police, journalistes, etc.

Le but de ces internements était sans doute de neutraliser et limiter des actions contre le régime nazi et, aussi de servir de monnaie d'échange. 326 de ces "personalités otages" seront internées à Neuengamme. Elles conserveront leurs vêtements, ne subiront pas les appels et ne seront pas astreintes au travail forcé. Leur temps de détention est mis à profit pour organiser des conférences, des cours...

Quatre préfets ont refusé le statut de "personnalité otage" sous lequel ils avaient été arrêtés et ont rejoint le camp des déportés de Neuengamme :

 

  • Jacques Bussière (1895-1945)
  • Edouard Bonnefoy (1899-1945)
  • Paul Demange (1906-1970)
  • Louis Dupiech (1900-1945).


Trois d'entre eux sont morts en déportation. Sur le terrain des sites commémoratifs, se trouvent un grand nombre de monuments. Le Mémorial international est le monument central des sites du souvenir du camp de Neuengamme.

Dès 1953, le président de l'Amicale Internationale de Neuengamme, un survivant du camp de Neuengamme, le français Jean Dolidier, fit réaliser une première colonne commémorative sur le terrain de l'ancien jardin horticole du camp, le Lagergärtnerei ; un lieu sur lequel les SS faisaient répandre comme engrais les cendres de la combustion du four crématoire. Autour de cette colonne commémorative, rien n'a été modifié.

En 1965, furent érigés un autre mémorial se composant d'une stèle, un mur du souvenir avec les nationalités gravées en tablette et la sculpture de Françoise Salmon (ancienne déportée) « Le détenu agonisant ». Les sites du souvenir furent complétés en 1981 par une maison de la documentation qui depuis 1995 devint la « Maison du souvenir » immédiatement à côté du Mémorial international. Des bandes d'étoffe portant les noms des victimes, triés par date de décès, sont suspendues aux murs. Soit environ 20 000 noms.

D'autres n'ont pas encore été retrouvés ; il reste de nombreux rouleaux vides sous l'inscription « Nous pensons aux victimes inconnues ». Dans une salle annexe est conservé dans une vitrine le livre original qui recensait les morts du camp et qui est encore lisible. Près de cette vitrine, la vue à travers l'étroite fenêtre débouche sur la pelouse, là où étaient déposées les cendres des morts utilisées comme engrais pour le jardin du camp. Quelques cyprès donnent à ce lieu une atmosphère de cimetière.

Ce monument fut érigé le 29 août 1998 en souvenir des victimes innocentes de la razzia de Meensel-Kiezegem. Les 1er et 11 août 1944 61 habitants du petit village belge de Meensel-Kiezegem furent déportés à Neuengamme, 8 d'entre eux seulement revinrent chez eux. La pierre Het drama van Putten fut érigée en souvenir de plus de 600 Hollandais, dont les plus jeunes avaient 15 ans, de Putten dans la région de Veluwe (Pays-Bas), victimes d'une razzia effectuée sur ordre du commandement de la Wehrmacht, le 1er octobre 1944. Le 2 octobre 1944, ils furent amenés dans le camp d'Amersfoort (Pays-Bas) et de là à Neuengamme. Des 600, 49 seulement retournèrent chez eux, les autres périrent dans le camp de Neuengamme ou dans d'autres camps de concentration.

Le monument En souvenir des déportés de l'insurrection de Varsovie de 1944. Il fait référence à l'Insurrection de Varsovie en 1944, et sa cruelle répression par la Wehrmacht : 10 000 membres de l'Armia Krajowa furent déportés dans les camps de concentration allemands, dont environ 6 000 vers Neuengamme et ses Kommandos.

Le chiffre total des détenus polonais du camp Neuengamme et de ses camps extérieurs s'élève à environ 17 000 femmes, hommes et enfants, dont beaucoup de juives et de juifs. Le total de ces victimes est estimé à 7 500. Les premiers arrivèrent dès 1940, en 1941/1942 ils représentaient la population la plus nombreuse.

Le Monument pour les victimes russes de Neuengamme est un monument qui fait partie des sites commémoratifs du camp de Neuengamme mais il se situe sur le terrain du cimetière de Hambourg-Bergedorf. La plus grande partie des victimes soviétiques du camp Neuengamme reposant dans le cimetière de Bergedorf, c'est pourquoi l'initiative a été prise d'y installer le mémorial (plus grand que nature).

Camp de Langenstein-Zwieberge

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Le camp de concentration Langenstein-Zwieberge fut un sous-camp de Buchenwald, existant du mois d'avril 1944 jusqu'au mois d'avril 1945. 

Camp de Langenstein-Zwieberge

Plus de sept mille détenus de vingt-trois pays, dont environ mille Français y ont été emprisonnés pendant cette période. Le premier groupe de déportés venant de Buchenwald arriva le 21 avril 1944. Ils étaient dix-huit, dont un Français et ils formèrent les cadres du futur Kommando. Ils furent d'abord logés dans une auberge de la périphérie de Langenstein, puis, les convois se succédant, en attendant l'achèvement de la construction du camp, dans une grange, qui existe encore, située à la sortie du village. Il arriva, du 26 septembre 1944 au 18 février 1945, six convois avec des Français. La construction du camp fut achevée en août 1944 avec l'enceinte électrifiée ; sept blocks plus les annexes (revier, cuisine, etc.) remplacèrent l'auberge et la grange. Lorsque l'effectif atteignit cinq mille cent détenus, en février 1945, il y avait dix-huit blocks. L'effectif décrut ensuite (quatre mille quatre cents personnes début avril 1945), le nombre des morts dépassait de loin le nombre des arrivants.

Dans la semaine du 19 au 25 mars 1945, sur mille trois cent huit morts décomptés pour Buchenwald et ses Kommandos, Langenstein-Zwieberge eut le triste privilège d'arriver en tête, avec deux cent trente-quatre morts, devant Ohrdruf (deux cent sept) et Leau (soixante-neuf). Dès les premiers jours de leur arrivée, les déportés commencèrent à creuser des galeries dans le site encore vierge des collines du Thekenberge. En dix mois, au prix de souffrances épouvantables, près de dix kilomètres de galeries, d'une superficie de soixante mille mètres carrés, furent construites et en partie achevées. Quelques-unes étaient assez vastes pour accueillir des trains d'une vingtaine de wagons. Certaines avaient coûté un mort par mètre d'avancée. L'espérance de vie, pour ceux qui avaient le malheur d'y travailler, n'était que de six semaines. Le travail se faisait en deux équipes de douze heures dans des conditions atroces par manque d'air, dans la poussière, sous les coups des kapos et surtout des Meister allemands. Beaucoup de camarades rentraient au camp épuisés, asphyxiés, complètement vidés et n'avaient même plus la force de manger leur soupe.

Le but principal de cette entreprise était d'enterrer les productions des usines Junkers qui devaient construire de nouveaux types d'avions à réaction et d'armes V. Dans cette perspective, la firme Junkers avait aménagé un petit camp de trois baraques à l'intérieur du grand camp en bordure de la place d'appel pour y loger des déportés spécialistes, huit cent soixante-neuf personnes, venues des Kommandos d'Halberstadt, d'Aschersleben, de Langensalza et de Niederorschel. Dans ce petit camp, où il n'y avait ni lit, ni paillasse, les détenus furent, comme les autres, utilisés au creusement du tunnel. Les morts ont d'abord été envoyés au crématoire de Quedlinburg par voiture hippomobile puis par camion. Nous avons une liste des neuf cent douze victimes, parmi lesquels cent trente et un Français, dont les cendres reposent dans le cimetière de cette ville. En mars, cet établissement ne pouvant continuer son travail faute de carburant et les corps s'accumulant dans la baraque qui servait de morgue et y pourrissant, ils ont été enterrés, soit dans quatre grandes fosses situées à l'extérieur du camp et contenant plus de sept cents morts, soit près du revier, à l'intérieur du camp, dans une fosse où gisent plusieurs centaines d'autres corps.

Les cadavres étaient transportés, par deux, dans des caisses de bois portées par quatre déportés après le travail. La caisse était vidée dans les fosses et la file descendante allait chercher un nouveau chargement jusqu'à épuisement presque complet du charnier. Les derniers corps, en pleine décomposition, intransportables, restaient dans la cabane. Le SS responsable du chargement refermait la baraque à clé car il y avait eu des vols de cuisses de cadavres... Le 9 avril 1945 au soir, devant l'avance des troupes américaines qui atteignaient l'Elbe, trois mille survivants du camp, en six colonnes de cinq cents, encadrées de posten et de SS, furent jetés sur la route. La plupart marchèrent pendant quinze jours et, après trois cents kilomètres, se retrouvèrent près de Wittenberg, sur l'Elbe. L'une fut complètement anéantie et on ne retrouva pas sa trace, une autre marcha jusqu'au 28 avril et arriva près de Berlin avec seulement dix-huit survivants. Il n'y eut, en tout, qu'entre cinq cents et mille cinq cents survivants suivant les estimations des uns ou des autres. Nous n'avons aucune base, comme pour toutes les marches de la mort, permettant de donner des chiffres exacts.

Quand, le 13 avril 1945, les Américains libérèrent le camp abandonné depuis le 9 avril, ils trouvèrent les reviers remplis de mourants qui mouraient au rythme de vingt par jour. Voici ce qu'écrivit un journaliste de Stars and Stripes dans le numéro du 20 avril : « L'odeur de la mort était partout la même dans ce calme local. Au revier étaient les mourants.... Le reste des malades du revier était atteint de dysenterie. Ils gisaient là, dans leurs excréments, trop faibles pour bouger. Un homme plus fort que les autres se tenait à la porte. Il portait seulement un court maillot. Il n'avait plus de muscles aux cuisses, aux mollets, au bassin. Ses jambes n'étaient plus que des os et ses genoux deux grosses protubérances. Son corps était un squelette couvert de peau grise, tendue. Il est impossible de rester longtemps dans la salle de dysenterie. L'odeur vous suit jusque dans l'air tiède du printemps... »

Le 18 avril, tous ces malades furent emmenés, en ambulances militaires, dans une caserne d'Halberstadt transformée en hôpital. Il y mourut encore cent quarante-quatre déportés dont la plupart des corps reposent dans une fosse commune du cimetière de la ville. Le bilan est lourd : dans la meilleure des hypothèses, la moitié, et dans la plus mauvaise les trois quarts des déportés du Zwieberge ne sont pas rentrés. Le 11 septembre 1949, un mémorial et une plaque commémorative furent inaugurés à l'endroit des fosses communes. Depuis 1976 il existe un musée sur le terrain du mémorial de Langenstein-Zwieberge. À l’extérieur du camp, juste derrière la clôture du camp, se situait « l’arbre des pendus » — littéralement le « pin de la mort » — qui servait à la pendaison de détenus évadés et repris. La torture et l’exécution avaient lieu devant tous les détenus qui se trouvaient au camp. Parfois, les internés du camp ont été forcés à pendre eux-mêmes leurs camarades. Les autres détenus se trouvant à l’intérieur du camp devraient assister à l’assassinat.

Le 7 septembre 1944, six évadés ont été pendus après une tentative d’évasion échouée. Le groupe s’était organisé sous la direction du déporté russe Andrej Iwanowitsch, ancien colonel de l’armée rouge. Iwanowitsch demandait à Nevrenz Tzareghian, détenu français travaillant dans la boulangerie des gardiens du camp, de voler assez de pain afin d’approvisionner les six réfugiés. La tentative d’évasion échouait ; trois hommes ont été repris par les SS deux semaines plus tard et torturés pendant plusieurs jours. Parmi eux se trouvait un détenu âgé de 17 ans qui donnait le nom d’Andrej Iwanowitsch sous la torture. Par la suite, Iwanowitsch a reçu l’ordre de renverser les tonneaux se trouvant sous les pieds des hommes qui avaient la corde autour du cou. Cependant, Iwanowitsch répliquait au SS : « C’est toi, le monstre. Va les pendre toi-même. » Ce refus causait la pendaison d’Iwanowitsch par le gardien SS. Probablement, il était encore vivant quand il a été décroché de l’arbre des pendus avant d’être enlisé dans un trou rempli de béton. (Voir la dalle funéraire à l’endroit du lieu de mémoire « pin de la mort » au mémorial de Langenstein-Zwieberge.)

Cependant, la découverte de documents inédits dans des archives françaises et américaines pendant les dernières années, met en question l’affirmation de « l’enterrement vivant » d’Andrej Iwanowitsch. (Voir Le Goupil et Leroyer, Mémorial des Français déportés au camp de Langenstein-Zwieberge. Kommando de Buchenwald, Luneray, Imp. Bertout, s.d., p. 27-28.) L’arbre des pendus peut être considéré comme symbole de la souffrance et des horreurs mais comme signe de courage et de résistance.

Détenus connus

  • Hans Günther Adler
  • Armand Coutisson
  • Louis Dalle
  • Anton Hilckman
  • Ivan Ivanji
  • Hélie de Saint Marc
  • Maurice Obréjan

Camp de Riga-Kaiserwald

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Le camp de concentration de Kaiserwald était un camp situé non loin de Riga en Lettonie. L' Armée rouge a libéré le camp le 13 octobre 1944.

Camp de Riga-Kaiserwald

Kaiserwald was a Nazi concentration camp near a village outside Riga in Latvia. Kaiserwald was built in March 1943, during the period that the German army occupied the Baltic states. The first inmates of the camp were several hundred convicts from Germany. Following the liquidation of the Riga, Liepaja and Dvinsk ghettos in June 1943, the remainder of the Jews of Latvia, along with most of the survivors of the liquidation of the Vilna ghetto, were deported to Kaiserwald.

In early 1944, a number of smaller camps around Riga were brought under the jurisdiction of the Kaiserwald camp. Ultimately, all the Jews living on Latvian soil were incarcerated there. Following the occupation of Hungary by the Germans, thousands of Jews were sent to Kaiserwald, as were a number of Jews from Lódz, in Poland. By March 1944, there were 11,878 inmates in the camp and its subsidiaries, 6,182 males and 5,696 females, of whom only 95 were gentiles. The camp commandant was an SS - Obersturmfuhrer named Zauer.

Unlike Auschwitz or Treblinka, Kaiserwald was not an extermination camp, and the inmates were put to work by large German companies, notably Allgemeine Elektricitäts-Gesellschaft, which used a large number of female slaves from Kaiserwald in the production of electrical goods. Other prisoners worked in other factories, mines, and farms, as well as inside the camp.

In July 1944, as the Soviet army approached the Latvian border, the Germans began gradually to evacuate the inmates to Stutthof.in Poland. Prior to the evacuation, thousands of Jews who were unfit for work — the ill, the frail, and the young — were put to death. All Jews who had ever been convicted of any offense, no matter how minor, were executed prior to the evacuation, as were all Jews under 18 or over 30. By September 1944, all the inmates of Kaiserwald had been moved and the Red Army liberated the camp on October 13, 1944.

Camp de Rieucros

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Le camp de Rieucros, organisé dans les dépendances de l'ancien séminaire de Mende en Lozère accueillit des Républicains espagnols et des membres des Brigades internationales (dénommés étrangers indésirables). 

Camp de Rieucros

Le camp a été créé par décret datant du 21 janvier 1939. Il est installé dans le verdoyant vallon du Rieucros, à proximité de la ville de Mende. Le terrain est une propriété du Grand Séminaire de la ville, qui le loue à la préfecture pour qu'elle installe ce camp. Son but est d'interner les indésirables qui ne sont pas de nationalité française. C'est ainsi que l'on retrouve des anti-fascistes allemands, des Républicains espagnols et des membres des Brigades internationales. Au début de novembre 1939, tous ces hommes furent transférés au camp du Vernet en Ariège. Dès lors le camp du Rieucros ne fut plus réservé qu'aux femmes. Au cours de l'automne 1939, des femmes espagnoles y séjournèrent aussi, bientôt rejointes par une centaine d'allemandes sympathisantes du nazisme, en provenance de la prison parisienne de la Petite Roquette. Après le départ de la gent masculine, le camp prend le nom de « centre de rassemblement d'étrangère ». Le 13 février 1942, les prisonnières (et leurs enfants) sont transférés au camp de Brens, à proximité de Gaillac, dans le département du Tarn. Celui de Rieucros ferme ainsi ses portes.

Une association a été créée en 1992 pour ne pas oublier ce qui s'y est passé et pour aménager le camp afin de l'expliquer aux visiteurs. Il ne reste que peu de trace du camp dans le vallon du Rieucros aujourd'hui. Un panneau informatif indique sa position, mais les baraquements ont entièrement disparu. Deux maisons de pierre faisaient partie de l'ensemble, elles existent toujours et appartiennent à des propriétaires privés. Le vestige le plus significatif reste un rocher sculpté, représentant un soldat tenant son fusil du bras droit. Deux dates le surmontent : 1789 et 1939, symbolisant les 150 ans de la Révolution française. Non loin de là, un nom est gravé : Gierke Walter. Ce Walter fait bien partie de la liste des prisonniers du camp, et pourrait être l'auteur de cette sculpture.

Parmi les internés ont trouve

  • L'écrivain Michel Del Castillo; né en 1933, il a été interné avec sa mère.
  • Ernesto Bonomini activiste anti-fasciste italien a également été interné, mais s'est évadé du camp en avril 1939.
  • Le mathématicien Alexandre Grothendieck et sa mère.
  • L'écrivain russe Ida Mett et son fils ont également été internés.

 

Camp de Westerbork

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Westerbork (camp de regroupement et de transit) est un camp de concentration nazi situé aux Pays Bas utilisé par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale comme camp de transit vers les camps d'exterminations de Pologne occupée. Le camp de Westerbork se situe à 15 kilomètres du village homonyme.

Camp de Westerbork

Le camp est construit en 1939 par les autorités hollandaises pour y parquer les réfugiés juifs allemands légaux et clandestins avec l'objectif à terme d'une émigration vers la Palestine. Les premiers réfugiés arrivent à l'automne 1939. En mai 1940 le chiffre atteint 800 et 1100 en juillet 1941. Pendant cette période les autorités d'occupation font le recensement de toute la population juive hollandaise qui dès lors est assignée à résidence dans des conditions très difficiles. À partir de 1941 les allemands font de Westerbork un camp de transit dans le cadre de la politique de déportation et d'extermination des Juifs. Des baraques en bois sont édifiées, des barbelés entourent le camp. Début juillet 1942 la police de sécurité SS le SD administre le camp dirigé tour à tour par Erich Deppner (juillet et aout 1942), Joseph Hugo Dischner (1 septembre au 9 octobre 1942) et Albert Konrad Gemmeker (9 octobre 42 jusqu'à la libération du camp).

Un Judenrat est créé pour faciliter l'organisation des convois dont les horaires, taille et destination sont fixés par les SS avec au centre du processus un fichier central pour constituer les listes de déportation. Une police Juive (Judischer ordnungsdienst) assure le maintien de l'ordre et constitue les wagons de transport vers Auschwitz. Cohabitent dans le camp une école, un hôpital, un orchestre, un restaurant et diverses activités culturelles pour rassurer les détenus et endormir leur soupçons sur le sort tragique qui les attend. Environ cent mille Juifs hollandais sont déportés vers les camps de la mort du 1er juillet 1942 jusqu'en septembre 1944 à partir de la gare de Hooghalen jusqu'en novembre 1942 puis la voie ferrée ayant été prolongée depuis le camp lui-même. En tout 93 convois transporteront 55 000 Juifs vers Birkenau, 34 000 Juifs vers Sobibor 4 000 vers Bergen-Belsen et environ 5 000 vers Theresienstadt. Le quota de déportation pour la Hollande fixé à 40000 Juifs par Heinrich Himmler est atteint dès la fin de 1942. Pourtant les convois ne cessent de partir vers l'est.

Édith Stein est internée quelques jours entre le 2 aout et le 7 aout 1942. Etty Hillesum est internée du 30 juillet 1942 au 7 septembre 1943 et Anne Frank et sa famille furent internées au camp du 8 aout au 2 septembre 1944. Toutes les trois seront déportées vers Auschwitz. Le dernier convoi date du 13 septembre 1944. Le camp est libéré le 12 avril 1945 par le 4e régiment d'infanterie de l'artillerie royale canadienne qui y découvrent près de 900 survivants. Au nom de la mémoire ont été créés un monument dédié aux victimes et un mémorial. Sur l'appelplatz sont disposées 102 000 pierres qui représentent le nombre total des victimes.

Kommandos de Neuengamme

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Kommandos de travail (camps annexes) qui composent le camp principal de Neuengamme.

Kommandos de Neuengamme

Kommandos de travail qui composent le camp principal de Neuengamme

  • Dove Elbe (canal de l'Elbe)
  • Junghans-Werke
  • Klinkerwerk
  • Lagergärtnerei (jardin horticole)
  • Tongruben (carrières d'argile)
  • Walther-Werke (ateliers d'armement)

À l'intérieur de Hambourg

  • Bullenhuser Damm
  • Dessauer Ufer
  • Deutsche Werft (chantier naval)
  • Eidelstedt
  • Fuhlsbüttel (KoLaFu= Ko(nzentrations)La(ger)Fu(hlsbüttel) (pénitencier)
  • Poppenbüttel
  • Sasel (de) (pour Poppenbüttel et Sasel voir le monument commémoratif du camp de la mine de sel à Plattenbüttel)
  • Spaldingstraße
  • Wittmoor (marais)​

À l'extérieur de Hambourg

  • Ahlem-Hannover
  • Altgarge
  • Altegarde-Elbe
  • Aumund
  • Aurich-Engerhafe
  • Aurigny (Royaume-Uni) : constructions de fortifications.
  • Barkhausen
  • Barskamp
  • Beendorf-Helmstedt : usine souterraine d'aviation.
  • Bergstedt
  • Blummenthal
  • Boizenburg
  • Brunswick (plusieurs Kommandos)
  • Bremen-Farge : construction de la base sous-marine.
  • Bremen-Osterort-Reisport
  • Bremen-Schutzenhof
  • Bremen-Vegesack-Aumund
  • Bremen-Weser
  • Brink-Hannover
  • Brunswick-Busing
  • Dalum
  • Drütte : usine Hermann Göring.
  • Engerhafe
  • Fallersleben-Laagberg : usine Volkswagen.
  • Farge
  • Finkenwerder
  • Fludwigslust
  • Geilenberg
  • Glassau-bei-Sarau
  • Goslar
  • Gross-Fullen
  • Gross-Hesepe
  • Hausberge-Porta
  • Helmstedt-Beendorf : mines de sel,
  • Hildesheim
  • Horneburg
  • Howacht-Lütjenburg
  • Husum
  • Kaltenkirch-Heinkaten
  • Kiel
  • Ladelund
  • Langenhagen-Hannover
  • Langenhorn-Hamburg
  • Laasberg
  • Lengerich
  • Lerbeck
  • Limmer-Hannover
  • Linden (Mülhenberg-Hannover)
  • Lübberstadt
  • Ludwigslust
  • Lujtenberg
  • Meppen constructions de fortifications.
  • Minden
  • Misburg-Hannover
  • Mölln
  • Neesen
  • Neugraben
  • Neuhof
  • Neuland-Bremen
  • Neunkirchen
  • Neustadt
  • Nutzen
  • Ohldorf
  • Osnabruck
  • Osterort (Bremen-Riespot)
  • Peenemünde : base expérimentale des V2.
  • Porta-Westfalica (2 Kommandos)
  • Salzwedel
  • Salzgitter : usine Hermann Göring.
  • Sandbostel
  • Sasen
  • Schandelah
  • Schützenhof-Bremen
  • Schwessing-Husum : constructions de fortifications.
  • Sollstadt
  • Steinwerder
  • Stöcken-Hannover
  • Stuklenwert
  • Tiefstak
  • Uelzen
  • Veleen
  • Veerssen (2 Kommandos)
  • Vegesack-Aumun - Bremen
  • Verden-Aller
  • Wandsbek
  • Watenstedt-Drütte-Salzgitter : usine Hermann Göring.
  • Wedel
  • Wilhemsburg-Hamburg
  • Wilhemshaven : installations portuaires.
  • Wittenberge : production de cellulose dans l'usine Phrix.
  • Wöbbelin
  • Wolfsbourg
  • Zingst

Camp de Buchenwald

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Buchenwald fut un camp de concentration nazi créé en juillet 1937 sur la colline d'Ettersberg près de Weimar, en Allemagne. L'origine du camp de Buchenwald, mis en service à la fin juillet 1937, remonte à la décision prise le 20 mai 1936, par Fritz Sauckel, représentant du Reich en Thuringe, et Theodor Eicke (Inspecteur) de déplacer le camp de concentration de Lichtenburg vers la Thuringe, "pour des raisons de sécurité".

Entrée du camp de Buchenwald

Entrée du camp de Buchenwald

Comme celui de Sachsenhausen, près de Berlin, ce camp de Thuringe, prévu pour 8000 détenus, devra être un camp de concentration de type nouveau, combinant "de manière optimale" les intérêts organisationnels, politiques et économiques de la SS. Le site du camp n'est définitivement choisi que quatre mois plus tard : il s'agit de la colline de l'Ettersberg près de Weimar, ville symbole des classiques de la culture allemande Goethe, Schiller, Nietzsche... Le camp sera baptisé Buchenwald (Forêt de hêtres), officiellement KL Buchenwald bei Weimar ; le nom d'Ettersberg, utilisé au départ, est abandonné parce que trop fortement associé à celui de Goethe. Il possède le vieux chêne à l'ombre duquel Goethe venait méditer, selon la légende. Les premières baraques sont construites sur le versant nord, entièrement boisé, d'une superficie de 190 hectares. Le 15 juillet 1937, 149 prisonniers qualifiés pour les travaux de construction sont amenés du camp de Sachsenhausen. Ils doivent défricher, installer les canalisations d’eau et poser les installations électriques, construire les routes et les chemins, les casernes, les casinos, un manège à cheval, les villas des SS... .

Les conditions de travail, l'encadrement de triangles verts, "des criminels professionnels" et le manque d'équipement adéquat causent de nombreuses victimes. La clôture du camp des prisonniers est parcourue par un courant électrique de 380 volts ; la porte porte une inscription en fer forgé : Jedem das Seine ("À chacun son dû"). L'éventail des prisonniers politiques, qui portent un insigne rouge sur leur uniforme, est très large: sociaux-démocrates, communistes, syndicalistes, libéraux, démocrates, pacifistes, religieux catholiques et protestants, mais aussi des revendicateurs, des objecteurs de conscience, voire des membres du NSDAP. La durée de leur détention varie de quelques mois à plusieurs années pour ceux qui voient leur détention préventive prolongée en emprisonnement pour haute trahison ou pour les parlementaires (18 députés internés jusqu'en 1942).

Le 1er juillet 1937 les politiques représentent 21 % des effectifs (1621 sur 7723 prisonniers). Les membres du Parti communiste d'Allemagne forment à cette date la majorité des prisonniers politiques. De 1938 à 1939? la majorité des internements est liée aux préparatifs de guerre. Ce sont alors des objecteurs de conscience qui sont internés, mais aussi d'anciens membres du KPD, du SPD, des syndicats et de partis du centre. Les Témoins de Jéhovah, qui par conviction religieuse, refusent d’accomplir le service militaire et de prêter serment de fidélité au régime sont aussi internés ; ils portent un insigne violet. Ils sont 477 en décembre 1938, entre 250 et 300 à partir de 1940. Ce sont des personnes antérieurement condamnées à plusieurs reprises pour des actes criminels et détenues par prévention. Ils portent un insigne vert. A Buchenwald se trouvent parmi eux des criminels violents et dangereux qui marquent l'atmosphère du camp, particulièrement en 1937-1938 (Herbert Richter, par exemple). Ils perdent leur influence en 1941, les détenus politiques prenant le dessus. Ce sont des hommes aptes au travail qui ont refusé à deux reprises une proposition d’emplois sans raisons valables ou qui ont accepté un emploi mais après une courte période ont démissionné sans motifs valables : mendiants, sans-abri, alcooliques, vagabonds. Les premiers internés de ce type entrent au camp de Buchenwald dans la dernière semaine de 1938 ; l'effectif s'accroît alors de 4000 nouveaux travailleurs forcés pour la construction du camp.

Parmi les 2378 hommes qui entrent à Buchenwald entre le 14 et le 19 juin 1938, 1256 sont juifs. L’Action-juin est la première arrestation massive de juifs en Allemagne et en Autriche, en liaison directe avec la politique d’émigration forcée des juifs de 1938. Pour les nazis qui affirment que la reproduction est le seul but de la sexualité, l’homosexualité ne constitue pas seulement une atteinte à la normalité, mais surtout une menace biologique pour la Communauté du Peuple. En faible nombre (30 en 1938, 189 en 1944), ils restent isolés et bannis au sein de la communauté des prisonniers. Des centaines d’entre eux sont amenés à Buchenwald à la suite des arrestations massives de juin 1938 et sont classés par les SS dans la catégorie ASR. Beaucoup meurent des violences quotidiennes et du travail forcé. Dès leur arrivée en juin 1938, ils sont publiquement fouettés ou maltraités. Un tiers d’entre eux meurt pendant l’hiver 1939-40. A partir de 1940, les SS les envoient au camp de Mauthausen pour les faire mourir dans la carrière.

Les premiers prisonniers étrangers, quoique déportés en tant que Reichsdeutsche ("Allemands du Reich"), sont des Autrichiens amenés à Dachau en septembre 1938. Début octobre 1938, les prisonniers arrivent de la prison de Vienne, avec parmi eux des hauts fonctionnaires. 638 républicains espagnols déportés à Buchenwald étaient des combattants faits prisonniers alors qu'ils avaient rejoint la Résistance en France. Le nombre des prisonniers de Buchenwald est multiplié par dix d’avril 1942 (environ 8400 prisonniers) à la fin septembre 1944. A partir de 1943? le camp est habité par deux grandes catégories de prisonniers: les travailleurs contraints d’Union Soviétique et de Pologne, et les prisonniers politiques de l’Europe occupée. Plus de la moitié des prisonniers de Buchenwald ont en décembre 1944 moins de vingt ans.

Fin septembre 1939, arrivent de Dachau 700 prisonniers provenant de Tchécoslovaquie occupée (la partie ouest, rebaptisée "Protectorat de Bohême-Moravie", la Slovaquie devenant indépendante). Les mesures répressives instaurées en 1942 après l’attentat réussi contre Reinhard Heydrich font passer le nombre de Tchèques de 600 à la mi-1943 à 5000 en octobre 1944. 773 des 7800 Tchèques internés mourront à Buchenwald. Plus de la moitié des 4514 Polonais internés à Buchenwald jusqu’à la fin 1941 sont arrêtés dès le début de l’occupation en septembre 1939. Beaucoup d’entre eux meurent lors des premiers mois, d’autres partent début mars 1940 pour Mauthausen. Considérés comme race inférieure ils sont tolérés tant qu’ils peuvent travailler. En avril 1944, ils sont 22120 . Une place spéciale parmi les prisonniers étrangers est tenue par les prisonniers de guerre livrés par la Wehrmacht en vue d'exécution. Le 18 avril 1940, la Gestapo de Kassel livre 56 prêtres officiers polonais.

A la déportation de 232 otages hollandais, dont 14 femmes conduites au camp de Ravensbrück les 21 et 22 juillet 1940, s'en ajoutent 124 autres jusqu’en octobre 1940 . Ils bénéficient de conditions de détention spéciales : ils sont isolés, peuvent recevoir des colis et ne travaillent pas. Suite à la mort d'un policier allemand, 400 hommes juifs de 25 à 30 ans de Rotterdam et Amsterdam sont déportés. 389 entrent à Buchenwald le 28 février 1941. Les conditions des juifs hollandais sont insupportables. Les premiers Luxembourgeois de Buchenwald sont 26 membres de la police volontaire qui en août (?) se sont refusés à combattre les partisans. L’augmentation du nombre d'internements de Belges et de Hollandais en 1944 tient avant tout à l’intensification des mesures de représailles de la police pour combattre la résistance. Le 15 novembre 1944 2354 Belges, 595 Hollandais et 82 Luxembourgeois se trouvent dans le camp.

Dans les statistiques du camp, les SS font une différence entre les Yougoslaves et les Croates. Les premiers Yougoslaves arrivent durant l’été 1941. Ils restent isolés. Un transport de Flossenburg en octobre 1943 fait passer leur effectif à 759. A la mi-juin 1944, 575 Yougoslaves et 327 croates se trouvent à Buchenwald. De la mi-1942 au début 1943, la Gestapo de Thuringe, Hesse, Saxe et Rhénanie interne 400 travailleurs forcés soviétiques. Ils sont particulièrement mal traités par les SS et subissent des privations de nourriture. Ils sont quasiment tous affectés au commando X, le commando chargé de la construction des usines d’armement du camp ou à la carrière. La mortalité est telle que les SS renoncent à enregistrer officiellement leur décès. Ils seront plus de 17 000 au total.

Parmi les prisonniers de près de 30 pays, les Français constituent, au début de 1944, le groupe le plus important. Dès le 10 avril 1942, l’état-major militaire en France décide, sur un ordre d’Hitler, que „ pour chaque attentat, en plus de l’exécution de certaines personnes, 500 communistes et juifs seront à remettre au Reichsführer et chef de la police du Reich pour être déportés“. Internés à Compiègne, environ 50 000 personnes partent pour Auschwitz et à partir de 1943 pour d’autres camps, dont Buchenwald : tous ne sont pas communistes. De juin 1943 à août 1944 arrivent 10 convois transportant plus de 13000 prisonniers. Au total le nombre des Français déportés à Buchenwald est estimé à 25000. De plus, environ 1000 Français se trouvent dans des commandos extérieurs. Ils jouent un rôle significatif dans la résistance des prisonniers étrangers.

Les premiers Italiens de Buchenwald arrivent de la prison de Sulmona près de Rome après le cessez-le-feu signé entre les Italiens et les alliés en septembre 1943. En 1944, ont lieu des transports de prisonniers politiques venant en particulier de la prison La Risiera à San Sabba près de Trieste. De juin à novembre 1944, les SS internent 1290 Italiens à Buchenwald. D’autres Italiens notamment ceux ayant participé à la guerre d’Espagne dans les Brigades internationales arrivent dans les transports de Compiègne. Environ un tiers des 3500 italiens déportés meurent à Buchenwald .

Le 30 novembre 1943, environ 1250 étudiants de l’université d’Oslo sont arrêtés et internés dans un camp en Norvège. Comme ils ont protesté contre la nazification de l’université, ils doivent servir d’exemple pour le programme de rééducation. 348 sont conduits à Buchenwald. En juillet 1944. le premier étudiant quitte Buchenwald, le dernier part en octobre. 17 d’entre eux sont morts.

En août 1944, le commandement de la police de sécurité en France, ordonne de vider les prisons parisiennes et le camp de Compiègne des prisonniers alliés s’y trouvant. La majorité des prisonniers sont déportés le 20 août 1944 à Buchenwald. Parmi eux 167 pilotes abattus en France dont 82 américains, 48 Britanniques, 26 Canadiens, 9 australiens, 2 Néo-zélandais et 1 jamaïcain. Parmi les prisonniers qui arrivent le 17 août 1944 se trouvent aussi 37 membres des services secrets, arrêtés en France. Le Bureau central de la Sécurité du Reich ordonne pour eux „ un traitement spécial“. De début septembre à la mi octobre, 34 d’entre eux sont pendus dans la cave du crématorium. Seuls trois pourront être sauvés.

Les militaires allemands commencent à craindre la police danoise vers la fin de l’été 1944. Le 19 septembre 1944 à 11 heures les Allemands pénètrent avec violence dans les préfectures de police de tout le pays. Les policiers arrêtés sont envoyés à Neuengamme en octobre 1943 puis à Buchenwald (block 57 du petit camp). 60 meurent à Buchenwald. Dans le camp, il y a des enfants dont la présence est officielle, des enfants polonais, car nés non-juifs dans les camps, des enfants déportés avec leurs parents venus des ghettos et des camps de travail, enfants qui arrivent avec les marches de la mort fin 1944-1945.

Les «triangles rouges» qui appartiennent à la résistance politique, surtout communiste, du camp comme Walter Bartel, Wilhelm Hammann, Franz Leitner, Robert Siewert, Willi Bleicher, Vladimir Kholoptchev, Iakov Goftman, Piotr Avdeïenko et Gustav Schiller, ont supplanté les «triangles verts» et s’efforcent de protéger les enfants et les adolescents. Ils les rassemblent dans la baraque 8 et dans la 66 du petit camp, ou les dispersent dans les baraques des "politiques". A la libération un millier d'enfants est encore en vie. A Buchenwald, hors de l'enceinte du camp des déportés, se trouvaient des villas où une cinquantaine de personnalités, dont les Français Léon Blum et Georges Mandel, ont été internés dans des conditions très différentes de celles des déportés du camp de concentration.

L'organisation du camp

Section I, la Kommandantur du camp

Buchenwald a eu deux commandants (nommés par l’Inspection des camps de concentration) :

  • Le SS-Standartführer Karl Koch, de juillet 1937 à décembre 1941,
  • Le SS-Oberführer Hermann Pister, de janvier 1942 à avril 1945.

Ils sont tous deux issus de milieux sociaux modestes, ont eu des parcours scolaires moyens, ont été des combattants de la première guerre mondiale et sont devenus membres des SS avant 1933. Leurs commandements sont cependant très différents, non seulement en raison de leurs différences de caractère et de parcours au sein de la SS, mais aussi en raison des conditions générales qui transforment le camp de concentration en camp de travail.

Cette évolution rend le brutal Karl Koch superflu et favorise le bureaucrate Pister. Koch a successivement eu 5 adjoints : Harting Block (1937), Johannes Wellershaus (1937), Hans Hüttig (1938-39), Hermann Hackmann (1939-40) et Heinz Büngeler (1941-42). Parmi eux, Hermann Hackmann a une réputation de SS particulièrement corrompu et dangereux.

Il est condamné avec Koch en 1944 par un tribunal spécial pour vol aggravé de biens du Reich, et est exclu de la SS. Sous le règne de Koch, les Blockführer et Kommandoführer sans scrupules et corrompus ont une grande chance de promotion et n’ont rien à craindre si un prisonnier est mal traité ou exécuté "pendant une évasion". Après le départ de Büngeler, Pister n’aura qu’un adjoint: Hans Schmidt.

Section II, la section politique

L’annexe de la Gestapo dans le camp porte le nom de section politique (Politische Abteilung). Les policiers interrogent et torturent les prisonniers. Jusqu’en 1942, les SS mènent personnellement les interrogatoires, bien souvent par la violence. En plus de ses fonctions, elle surveille les activités politiques des prisonniers en se servant d’un réseau d’espions. De 1942 à 1945; le responsable est Walter Serno.

Section III, la direction du camp d'isolement

La section III établit l’emploi du temps des prisonniers et obtient leur soumission absolue. Chaque jour commence et se termine par le long comptage qui a lieu sur la place d'appel, où la quasi totalité des prisonniers doivent être présents, jusqu'à ce qu’ait lieu l'enregistrement de l'effectif.

Le premier Lagerführer, le SS le plus puissant après le commandant, règne sur le camp. Il nomme les prisonniers fonctionnaires, ordonne les contrôles des Blocks et dicte les mesures de terreur quotidienne. Les Führer successifs du camp d'isolement de Buchenwald sont décrits comme d'un caractère brutal et fantasque, parfois comme des ivrognes notoires. Parmi eux Jakob Weiseborn, Arthur Rödl, Hermann Florstedt et Hans Hüttig ont été plus tard nommés commandants d'autres camps de concentration.

Comme dans d'autres camps, les SS recrutent parmi les prisonniers le personnel qui doit effectuer à leur place le travail routinier. Ils délèguent à certains prisonniers une partie du travail d'administration et d'intendance. Ainsi apparaît une classe de prisonniers fonctionnaires, qui en fonction de leurs compétences et de leur poste se répartissent en 3 groupes. Les prisonniers fonctionnaires responsables de groupes ayant un pouvoir de sanction : doyens de camp, doyens de Block, Kapos et contrôleurs ;

  • Les prisonniers fonctionnaires travaillant dans les bureaux, les entrepôts, les cuisines et les infirmeries des prisonniers ;
  • Les prisonniers fonctionnaires accomplissant des travaux particuliers, artisans du camp, courrier, coiffeurs et hommes de corvées.

Jusqu'en 1939, les Juifs sont exclus de toutes les fonctions. La nomination de doyens de "Block" juifs n'est due qu'à des considérations pratiques. Les autres catégories de prisonniers comme les Sintés et Roms, les homosexuels et la majorité des "asociaux" sont exclus systématiquement des fonctions importantes.

Section III E, l'affectation au travail

Jusqu’au début de la guerre, environ 90% des prisonniers travaillent à la construction du camp. Sous le commandement de Koch, le travail des prisonniers est un instrument de terreur très prisé. La productivité et le zèle des prisonniers sont alors secondaires. Avec la fin de la première phase de construction, les réflexions sur l’exploitation économique du travail des prisonniers sont mises en avant. Le commando du "bureau du travail" (Arbeitsstatistik, où est affecté Jorge Semprún durant sa détention) est chargé de la comptabilité, de la facturation du travail effectué par les prisonniers, de la rédaction de rapports mensuels et de justificatifs. Dans ce commando, travaillent trois prisonniers en 1938, mais plus de 70 fin 1944.

Section IV, l’administration

Le département IV que dirige successivement Mohr (1937), Karl Weichdorfer (1937-42) et Otto Barnewald, est responsable de l’approvisionnement des SS et du camp de concentration, en nourriture, eau, électricité, combustible, vêtements, équipement et de l’aménagement des casernes et des baraques. De lui dépendent les cuisines et les entrepôts du camp. Il participe à l’extorsion des biens des prisonniers, au détournement de fonds et au trafic de nourriture. A partir de 1940, la section s’occupe du prélèvement des dents en or. Le camp de Buchenwald expédie 383 grammes d’or en mars 1944, 504 grammes en avril.

Du temps de Karl Koch, les médecins du camp, qui sont responsables du suivi médical des membres de la SS et des prisonniers ainsi que de l’hygiène changent souvent. L’infirmerie des prisonniers, aussi appelée Revier, apparaît dans les premiers mois du camp comme lieu de soin pour les maladies simples. La construction d’une infirmerie avec plusieurs baraques et des salles d’opération résulte non pas d’un souci de la santé des prisonniers mais de la volonté des SS de ne plus être dépendants de l’hôpital de Weimar et de la clinique universitaire de Jena. La salle d’opération du Revier remplit toutes les conditions pour des opérations stériles, des stérilisations, des émasculations. L’agrandissement de l’infirmerie est favorisé par des épidémies et des arrivées de prisonniers. Du temps du commandant Koch, les prisonniers médecins n’ont pas le droit d’exercer dans l’hôpital.

Suite à la surpopulation du camp en 1938, la première épidémie de typhus se déclare et conduit à une quarantaine générale d’une semaine. Un an plus tard, alors que le camp est de nouveau surpeuplé, une épidémie de dysenterie provoque de nombreux décès parmi les prisonniers. Waldemar Hoven est le médecin du camp le plus longtemps en fonction à Buchenwald. Que les prisonniers écrivent la thèse qui le fera docteur en 1943, peu avant son arrestation, caractérise parfaitement bien sa carrière. Il participe aux expériences médicales, aux assassinats de malades, aux sélections pour l’extermination et se laisse corrompre par le commandant Koch et par les prisonniers. Aux côtés de Hoven, la majorité des médecins SS. participe aux crimes contre les prisonniers. Ainsi le docteur Werner Kirchert (1937-38) mène des "tests d’intelligence" et fait des demandes de stérilisation devant les tribunaux chargés des maladies héréditaires pour les prisonniers ne réussissant pas avec succès ces tests. Il contraint des homosexuels à se porter volontaires pour être émasculés.

Sous le Dr Erwin Ding (1938-39) commencent des expériences sur la fièvre jaune à Buchenwald. Le Dr Hans Müller initie le découpage, le tannage et la réparation des peaux tatouées et ce dans une telle quantité que le docteur Hoven interdit, après le départ de celui-ci en 1942 que continue la fabrication de cadeaux en peau humaine. Le Dr Hanns Eisele, particulièrement dépourvu de scrupules envers les juifs, est surnommé par les prisonniers "docteur-seringues" ou "la mort blanche". Le massacre, de l'été 1941 à l'été 1942, de prisonniers de guerre soviétiques dans les camps de concentration fait partie des crimes organisés par les nazis. Des commandos spéciaux de la police chargée de la sécurité (Sicherheitspolizei, SIPO ?) sont envoyés dans les camps de prisonniers pour "évacuer les éléments politiquement indésirables". Ils sont alors amenés dans des camps de concentration pour être exécutés. Une installation spécifique est aménagée à Buchenwald et à Sachsenhausen dans l'écurie où une pièce est aménagée en cabinet médical : le prisonnier, au moment où on fait semblant de le mesurer, est abattu d'une balle dans la nuque à travers un orifice percé dans la toise et derrière laquelle se trouvent un ou deux SS. Au moins 7000 personnes sont ainsi exécutées, parfois 400 en une nuit.

L'extermination des prisonniers juifs et les handicapés inaptes au travail fait partie de l'action 14f13 qui débute en 1941. Au moins 571 prisonniers juifs de différentes nationalités sont envoyés pour être exterminés aux stations d'euthanasie de Bernburg et de Sonnnstein. Le 19 janvier 1942, prend effet un ordre de l'inspecteur des camps de concentration, selon lequel les prisonniers juifs inaptes au travail se trouvant dans des camps de concentration doivent tous être envoyés au camp de Lublin. Le 8 octobre 1942, le commandant annonce 405 prisonniers juifs pour être transportés à Auschwitz. Fin 1942 commence la livraison de 2300 "criminels" détenus préventivement à Buchenwald pour exécuter les travaux les plus durs : la moitié meurt. Pendant la guerre, le bureau central de la sécurité du Reich peut sans procès et sans condamnation à mort ordonner l’exécution de personnes détenues par la police ou modifier les décisions de justice. Cela concerne parfois des Polonais qui ont une relation avec une femme allemande. La majorité des exécutions n’a pas lieu devant les prisonniers mais dans le stand de tir près de la DAW, quelquefois aussi dans le chenil de la Kommandantur, le plus souvent dans la cour ou dans la cave du crématorium, où sont accrochés à cette fin comme dans un abattoir 48 crochets. Le SS-Kommandoführer Hermann Helbig reconnaîtra avoir pendu plus de 250 personnes. Eugen Kogon parle de 1100 hommes et femmes assassinés dans la cave.

À l’automne 1944, les SS pendent 34 Français, Belges, Anglais et Canadiens, appartenant aux services secrets alliés. Sont aussi exécutés des officiers polonais en 1943. Enfin le député du Parlement et chef du parti communiste allemand Ernst Thälmann est abattu dans la nuit du 17 au 18 août 1944 dans la salle des fours crématoires. Les SS ne se privent pas d’éliminer les malades et les faibles en les envoyant dans d’autres camps ou en les assassinant par injection de phénol, d’évipan ou d’air. La destination est d’abord le camp de Majdanek. Les 15 janvier et 6 février 1944, les SS y envoient 1888 malades et faibles de Dora. Des transports semblables partent entre 1943 et avril 1944 des camps de Dachau, Flossenbürg, Mauthausen, Neuengamme, Auschwitz, Ravensbrück et Sachsenhausen.

La création de zones spéciales sert depuis 1938 avant tout à décharger le camp d’une surpopulation qui pourrait nuire à son fonctionnement. Au Petit camp de Buchenwald, les SS installent des écuries de la Wehrmacht de 40 mètres de long sur 10 de large, dans lesquelles se trouvent deux rangées de 3 ou 4 couches superposées. À partir de 1943, tous les déportés y subissent une période de quarantaine. Celle-ci dure de 4 à 6 semaines. De mai à septembre 1944, ils dressent 5 tentes militaires à l’intérieur du Petit camp. Ces 5 tentes restèrent les seuls abris possibles. 200 à 300 enfants, vieillards et malades y dormaient. Les autres devaient vivre autour par n’importe quel temps. En décembre 1944, les SS font construire 17 baraques dans le Petit camp et font enlever les tentes. De 1800 à 1900 prisonniers vivent dans 500 mètres carrés. En janvier 1945, 6000 prisonniers se trouvent dans le Petit camp. La faim, la saleté, des combats désespérés pour survivre, des maladies contagieuses règnent sur cet endroit. Une mortalité massive en est la conséquence. 5200 personnes environ meurent en cent jours.

En raison des épidémies de typhus qui se répandent dans les camps de prisonniers de guerre, les SS proposent de tester différents vaccins sur les déportés. Les expériences sont menées conjointement par la SS, la Wehrmacht, la société IG Farben et l'Institut Robert Koch au "Block" 46. Des vaccins contre la plupart des maladies contagieuses seront expérimentés. En 1943, le "Département de recherche sur le typhus et les virus" de l'Institut d'hygiène de la Waffen SS s'installe au Block 50. Lors d'une expérience sur le typhus, menée par la firme Hoechst, 21 prisonniers sur 39 meurent. Certains prisonniers "transmetteurs" sont utilisés pour maintenir les virus vivants à disposition. Leur sang est utilisé pour la contamination artificielle d'autres prisonniers. 35 séries d'expériences sont menées d'août 1942 à octobre 1943. La majorité concerne le typhus mais aussi les brûlures au gaz, la fièvre jaune, la résistance au vaccin contre le typhus, les paratyphus A et B, la diphtérie, différents poisons, l'efficacité des sérums sanguins conservés et traitements contre les brûlures. Avec le soutien d'Himmler, le Dr Carl Vaernet mène des expériences sur 5 homosexuels. Au moins un millier de prisonniers ont servi de cobayes aux SS, un nombre encore inconnu en meurt.

La famine, des expérimentations médicales (Aribert Heim) et la dureté des conditions de travail firent mourir autour de 60 000 prisonniers. Un chalet entouré de barbelés, situé à une trentaine de mètres de la limite du petit camp faisait office de maison de plaisir réservée aux militaires et aux plus hauts gradés de la maîtrise : les kapos et les chefs de Blocks. il y avait là une vingtaine de jeunes femmes, la plupart blondes, qui se livraient chaque matin sur le terrain de sports attenant au chalet, à des exercices de culture physique sous la direction d'un moniteur. Le soir, les SS et leurs collaborateurs pourvus de tickets délivrés par un service spécial, pouvaient leur rendre visite. Un certain nombre de prisonniers travaillaient dans les usines proches du camp : en particulier celles des entreprises Gustloff (fabrication d'armes), Mibau et DAW (Deutsche Ausrüstung Werke). Buchenwald a compté de nombreux "Kommandos" annexes dont Langenstein et Laura.

Fin août 1943, le commando de Dora est créé à proximité de la ville de Nordhausen, à 80 km au nord. D'abord rattaché à Buchenwald, il devient un camp de concentration à part entière en octobre 1944 sous le nom de KZ-Mittelbau. Des milliers de Français y ont été déportés, dont plus de la moitié sont morts. Le « Comité international clandestin » de Buchenwald, "ILK" voit le jour l'été 1943 suite à une réunion secrète. Le colonel Frédéric-Henri Manhès, déporté en 1943, et Marcel Paul, dirigeant communiste français, déporté à Auschwitz, puis à Buchenwald, y représentent le Comité de défense des intérêts français. Début avril 1945, les nazis tentent d'évacuer le camp alors que les troupes américaines approchent. Ils jettent des milliers de déportés sur les routes. Ce sont les "marches de la mort". Cependant, l'organisation clandestine du camp parvient à limiter le nombre des départs et à prendre le contrôle du camp sur les SS le 11 avril 1945, quelques heures avant l'arrivée des blindés américains. Les habitants de la ville voisine de Weimar, distante d'environ 5 km, sont réquisitionnés pour l'évacuation des corps de déportés, la plupart d'entre eux disant qu'ils ignoraient ce qui se passait alors à Buchenwald. Le commandement américain a souhaité que des notables de Weimar se rendent au camp, le 16 avril 1945 afin que chacun puisse constater l'horrible réalité du régime porté au pouvoir en 1933.

Commandant nazi du camp

  • Karl Otto Koch de 1937 à 1942 (avec sa femme Ilse Koch)
  • Hermann Pister de 1942 à 1945
  • Hans Aumeier

Personnel nazi du camp 

  • Dr. Erwin Ding- Schuler
  • Dr. Hannes Eisele – also served at Mauthausen, Natzweiler and Dachau
  • Hermann Florstedt – also served at Sachsenhausen and Majdanek
  • Erich Floss – Also served at Belzec, Sobibor and Treblinka
  • Kurt Franz  - also served at Belzec, Treblinka and Sobibor
  • Dr. Werner Heyde – also served at Dachau and Sachsenhausen
  • Karl Hoffmann – also served at Auschwitz
  • Dr. Waldemar Hoven
  • Rudolf Kenn
  • Franz – Xaver Maier – also served at Auschwitz
  • Dr. Max Popiersch – also served at Flossenburg, Auschwitz and Majdanek
  • Artur Rodl also served at Gross Rosen
  • Dr. Gerhard Schiedlausky also served at Dachau, Ravensbruck, Mauthausen and Natzweiler
  • Hans Stark – also served at Dachau and Auschwitz
  • Arnold Strippel – also served at Majdanek and Natzweiler
  • Egon Zill – also served at Dachau, Ravensbruck, Natzweiler and Flossenburg

Détenus connus

Dans le camp de concentration

  • Roy Allen
  • Robert Antelme
  • Jean Améry
  • Louis Artous
  • Mario Atzinger
  • Jacob Avigdor
  • Bruno Bettelheim
  • Raymond Bois
  • Emile Bollaert
  • Auguste Boncors
  • Claude Bourdet
  • Georges Brutelle
  • Julien Cain
  • Robert Clary
  • Mafalda de Savoie
  • Edouard Daladier
  • Marcel Dassault
  • Henri de La Borie de La Batut
  • Guy Ducoloné
  • Raphaël Elizé
  • Marcel Ferrières
  • Jean Fonteyne
  • Jules Fourrier
  • Marie-Gabriel Fugère
  • Maurice Halbwachs
  • Stéphane Hessel
  • Paul-Emile Janson
  • Camille Jousse
  • Pierre Kaan
  • Imre Kertész
  • Julien Lahaut
  • Jacques Lefel
  • Jacques Lusseyran
  • Albert Luyat
  • Henri Manhès
  • André Marie
  • Henri Maspero
  • Marcel Michelin
  • Marcel Paul
  • Joseph-Paul Rambaud
  • Paul Rassinier
  • Jean-Edouard Verneau
  • David Rousset
  • Hélie de Saint-Marc
  • Paul Schneider
  • Jorge Semprún
  • Pierre Sudreau
  • François de Tessan
  • Boris Taslitsky
  • Ernst Thälmann
  • Lucien Tharradin
  • Eugène Thomas
  • Claude Vanbremeersch
  • Michel Voisin (résistant)
  • Elie Wiesel
  • André Wynen
  • Forest Yeo-Thomas
  • Rudolf Brazda

Hors camp de concentration, en simple détention

Les conditions de détention de ces "prisonniers d'honneur" n'avaient rien à voir avec celles d'un camp de concentration.

  • Léon Blum
  • Léon Jouhaux
  • Georges Mandel

Comme dans la plupart des camps, les détenus libérés des camps de concentration de l'époque nazie ne purent pas tous regagner tout de suite leur pays. Il s'est écoulé des jours, parfois des mois. Le camp de concentration de Buchenwald avait été libéré par les troupes américaines, mais faisant partie de la zone d'occupation soviétique, il fut remis aux troupes soviétiques.

Le camp spécial (Speziallager) numéro 2 de Buchenwald fut créé en 1945 à l'endroit même où se trouvait l'ancien camp de concentration. Il fut utilisé jusqu'en 1950 comme camp d'internement des nazis mais aussi d'opposants politiques au régime soviétique, tout comme trois autres camps de concentration nazis (dont Torgau). Au total, 28 000 personnes (dont environ 1000 femmes) seraient passées dans le camp spécial. 7113 seraient morts pendant leur détention, une surmortalité due particulièrement au manque de nourriture pendant l'hiver 1946/1947.

En RDA, le souvenir du camp spécial ne donnait pas lieu à commémoration. Jorge Semprún a rappelé en mars 2010 qu'un bois a été créé par les soviétiques pour cacher les fosses communes qui sont invisibles au visiteur et n'ont jamais été fouillées pour déterminer l'origine des victimes. C'est seulement après la disparition de la RDA, que les autorités de l'Allemagne fédérale ont encouragé l'étude et la commémoration de cet épisode, ce qui conduisit à la conception d'une exposition permanente sur le Speziallager Nr. 2 sur l'Ettersberg à côté de celle consacrée au camp de concentration.

Les nazis ont fait abattre par leurs prisonniers des dizaines d'hectares de forêt pour la construction du camp de construction de Buchenwald. Un arbre, un chêne ou un hêtre, placé au milieu du camp, qui selon la légende était celui sous lequel le poète, philosophe et dramaturge Goethe (qui vécut et mourut à Weimar) avait l'habitude de se reposer, méditer et travailler, fut épargné, étonnant symbole d'une Allemagne humaniste au coeur de l'horreur concentrationnaire nazie. L'arbre a été brûlé lors du bombardement allié de juillet 1944. Un proverbe circulait parmi les déportés: l'Allemagne nazie devrait disparaître quand le chêne de Goethe s'abattrait.


Camp de Welzheim

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Le camp de concentration de Welzheim était situé dans la ville de Welzheim à l'est de Stuttgart. C'est en 1935 que la Gestapo de Stuttgart a transformé la prison centrale de Welzheim en camp de concentration. 

Karl Buck le commandant du camp de Welzheim

Karl Buck le commandant du camp de Welzheim

Karl Bergmann y a été le premier détenu (il portait le numéro 1). Un autre détenu célèbre du camp de Welzheim est le futur officier SS (mais opposant à la Shoah) Kurt Gerstein qui y passa six semaines durant l'été 1938, alors qu'il était accusé de haute trahison (pour avoir prétendument participé à un complot monarchiste) : il considère son expérience à Welzheim comme la plus pénible qu'il ait vécue jusqu'alors et en restera marqué dans son corps et son esprit pour toujours (diabète, tension nerveuse).

Début mai 1945, les gardiens ont fui, après avoir détruit toutes les archives du camp. Lorsqu'on demanda à un détenu après 1945 s'il y avait une chambre de torture à Welzheim, il répondit que tout le camp était un lieu de torture. Le camp a été évacué le 25 avril 1945. Une "marche de la mort" devait les conduire vers le lac de Constance puis les Alpes de l'Ötztal. Aucun déporté ne devait tomber vivant aux mains des troupes alliées.

De 1935 à 1940 le fondateur et le commandant du camp a été Karl Buck, SS numéro 490187. De 1940 à 1945 le commandant du camp a été Hermann Eberle membre de la SS depuis 1934. Hermann Eberle s'est suicidé en 1949. Deux anciens détenus ont témoigné de leur séjour à Welzheim : il s'agit de Julius Schätzle et Friedrich Schlotterbeck, seul survivant du groupe de résistance au Nazisme de Stuttgart-Luginsland.

Au FN, la Russie reconnaissante ?

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Au FN, la Russie reconnaissante ?

Mediapart publie les textos d'un responsable russe désireux de «remercier» le FN pour son soutien à l'annexion de la Crimée en mars 2014. Quelques mois avant que le parti ne reçoive des prêts d'origine russe.

Marine Le Pen face au président du Parlement russe, Sergeï Narychkine, à Moscou, en juin  2013

Marine Le Pen face au président du Parlement russe, Sergeï Narychkine, à Moscou, en juin 2013

Echange de bons procédés entre le Front national et le Kremlin ? Les textos d’un responsable russe, publiés mardi par Mediapart, font l’éloge de Marine Le Pen pour son soutien à l’annexion de la Crimée par la Russie, et concluent qu’il faudra «d’une manière ou d’une autre remercier les Français». Des échanges qui précèdent de quelque mois le versement de prêts d’origine russe au Front national, pour un total de 11 millions d’euros.

Obtenus, avec de nombreux autres documents, par le groupe de pirates Shaltaï Boltaï, ces SMS remontent à mars 2014. Ils proviennent du téléphone portable de Timur Prokopenko, chef adjoint du département de politique intérieure au Kremlin, anciennement en charge des médias et d’Internet. Ils sont adressés à un certain Kostia, qui pourrait être Konstantin Rykov, blogueur pro-Poutine et admirateur de Marine Le Pen disposant d’une résidence en France.

«Elle n’a pas trahi nos attentes»

Le 10 mars 2014, Prokopenko demande à son interlocuteur s’il peut faire venir Marine Le Pen en Crimée, en tant qu’observatrice du référendum à venir. «On en a extrêmement besoin, ajoute-t-il. J’ai dit à mon chef que tu étais en contact avec elle ????».

Le lendemain, nouvel échange : «A propos de Marine. C’est la campagne électorale pour les municipales, lit-on notamment, sans que l’on sache si Prokopenko est l’émetteur ou le récepteur de ce message. Elle est en tournée. Aujourd’hui ou demain, le Front national prendra officiellement position sur la Crimée. On saura alors si elle est prête (ce qui est peu probable) à venir en Crimée ou si l’un de ses adjoints viendra. J’aurai des détails ce soir.» 

Plus loin : «– Elle a parlé à Philippou (sic). Il réfléchit. – Quelqu’un du fonds t’a contacté sur les financements ? – Oui le vice-ministre des affaires étrangères lui téléphonera.»

Le 17 mars, enfin :«– Marine Le Pen a officiellement reconnu les résultats du référendum en Crimée ! – Elle n’a pas trahi nos attentes ;) – Il faudra d’une manière ou d’une autre remercier les Français. C’est important.»

«Société chypriote alimentée par des fonds russes»

Le jour même, Marine Le Pen estimait que les résultats du référendum rattachant la Crimée à la Russie étaient «sans contestation possible». C’est finalement son conseiller diplomatique, Aymeric Chauprade, qui s’était rendu sur place pour observer le scrutin – à titre personnel, avait tenu à préciser le FN. Le 12 avril, Marine Le Pen se rendait à Moscou pour y rencontrer le président de la Douma, Sergueï Narychkine, proche de Vladimir Poutine. Le 18 avril, Cotelec, microparti de Jean-Marie Le Pen, recevait 2 millions d’euros de la part d’une «société chypriote alimentée par des fonds russes», rappelle Mediapart. En septembre, ce sont 9 millions d’euros qui arrivent d’une banque moscovite.

Avant comme après cet épisode, Marine Le Pen s’est manifestée comme l’un des principaux soutiens de la Russie en France, plaidant pour l’approfondissement des liens entre les deux pays, voyant en Poutine un défenseur des «valeurs de la civilisation européenne». Contactée par le Monde, la présidente du FN a nié tout rapport entre ces prises de position et les financements obtenus de source russe.

Camp de Kislau

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Le Camp de concentration de Kislau était un camp de concentration nazi pendant le Troisième Reich.

Camp de Kislau

Le camp était situé dans le chateau de Kislau près de Mingolsheim (Bade). Il a fonctionné du 21 avril 1933 au 1er avril 1939, sous l'autorité du Ministère de l'intérieur du Land de Bade.

Camp de Kemna

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Le Camp de concentration de Kemna était situé à Wuppertal entre Beyenburg et Oberbarmen en Allemagne.

Commandants et gardes SA du Camp de Kemna en novembre 1933

Commandants et gardes SA du Camp de Kemna en novembre 1933

Le camp a fonctionné entre fin juin 1933 et le 19 janvier 1934. Il était placé sous la responsabilité du groupe de la SA de Düsseldorf et de la police de Wuppertal avec le soutiern du District de Düsseldorf. Jusqu'à 1 100 prisonniers y ont été enfermés dans des conditions d'hygiène catastrophiques. La torture et la violence arbitraire étaient le lot quotidien des prisonniers.

Les détenus étaient surtout des membres du Parti communiste d'Allemagne et du Parti social-démocrate d'Allemagne de la région mais aussi de Duisburg, Düsseldorf, Krefeld et Essen. A l'occasion du 50e anniversaire de la construction du camp, un mémorial a été érigé en 1983 et chaque année un dépôt de gerbe y est effectué. Le chemin qui mène au mémorial porte depuis 1990 le nom du plus jeune prisonnier de Kemna, Karl Ibach.

Camp Entrepôt G

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L' Entrepôt G construit en 1903 est situé sur la Dessauer Ufer dans le quartier de Hambourg Kleiner Grasbrook, dans le port franc sur le port fuvial "Saalehafen". L'entrepôt a trois niveaux et huit compartiments. Ce bâtiment a été une annexe du camp de concentratioin d'Auschwitz.

Camp Entrepôt G

De juillet à septembre 1944 près de 1 500 femmes juives y ont été détenues qui devaient effectuer des travaux de nettoyage dans des raffineries et dans d'autres entreprises. En octobre 1944, sont arrivés 1 500 prisonniers masculins. Après un bombardement aérien, ce groupe a été déplacé dans le quartier de Hambourg-Fuhlsbüttel jusqu'en février 1945. Début avril 1945 le camp a été fermé et les détenus transférés à Bergen-Belsen. Un monument commémoratif rappelle l'histoire du bâtiment.

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