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Bassaïev Chamil

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Chamil Salmanovitch Bassaïev (14 janvier 1965 à Tsa-Vedeno, en Tchétchénie - 10 juillet 2006 en Ingouchie) était le commandant d'un groupe d'indépendantistes tchétchènes, se revendiquant comme djihadiste. Son groupe armé agissait en Russie, généralement dans le nord du Caucase, principalement en Tchétchénie et a revendiqué de nombreuses actions terroristes.

Bassaïev Chamil Bassaïev Chamil

Renvoyé d'une université technique de Moscou en 1988 pour manque de résultats, Chamil Bassaïev avait profité de la perestroïka pour se lancer dans le commerce, puis, croulant sous les dettes, s'était reconverti dans l'étude de l'islam. Au début de 1991, il rejoint les forces de la Confédération des Peuples des Montagnes du Nord-Caucase. En août 1991, il participe à la défense de la Maison blanche (siège du gouvernement russe) lors du putsch de Moscou. En octobre 1991, il présente sa candidature au poste de président de la république de Tchétchénie. Il détourna un avion russe avec des complices le 9 novembre 1991 vers la Turquie, ils obtiennent leur rapatriement en Tchétchénie à la suite de négociations.

En 1992, Chamil Bassaïev est nommé au poste de commandant des troupes de la Confédération des peuples du Caucase. À partir d'août 1992, il participe activement aux hostilités en Géorgie, aux côtés des séparatistes abkhazes pro-russes en participant entre autres à la bataille de Gagra. Il devient un vice-ministre de la défense d'Abkhazie, exerçant les fonctions de commandant du front de Gagry et de vice-ministre abkhaze de la Défense. Il commande également un détachement de volontaires dénommé par la suite Bataillon abkhaze. Il se radicalise progressivement après la première guerre russo-tchétchène (1994-96). Selon ses dires, lui et ses hommes ont fait 3 stages en Afghanistan.

Il organise et revendique les prises d'otages sanglantes de civils à Boudionnovsk (ou Boudennosk) (juin 1995, 150 morts) et à Beslan en Ossétie du Nord (septembre 2004, 350 morts), Chamil Bassaïev fut considéré par les autorités russes comme le « terroriste numéro un » dans le pays. Il est aussi accusé par ces dernières d'avoir orchestré des attentats à Moscou et à Volgodonsk fin 1999. À l'élection présidentielle tchétchène de janvier 1997, il obtient 23 % des voix face au modéré Aslan Maskhadov, qui les remporte avec 59 % des voix. Bassaïev a reconnu avoir reçu de l'argent venant des milieux d'affaires de Moscou, en particulier de l'oligarque Boris Berezovski, financier proche de Boris Eltsine. Avec son allié, le Jordanien Habib Abd Ar-Rahman Khattab, il fait une intrusion armée dans le Daghestan voisin de la Tchétchénie à partir du 7 août 1999 en vue d'y instaurer une république islamique6. Sa tête est alors mise à prix par le Kremlin.

Le 3 février 2005, la chaîne britannique Channel 4 diffuse un entretien avec Bassaïev, que les autorités russes tentent de faire interdire. Un nouvel entretien avec le journaliste Andreï Babitski est diffusé sur la chaîne américaine ABC en juillet 2005, suscitant la colère de Moscou7. Bassaïev aurait apparemment été convaincu, peu de temps avant sa mort, par le « président de l'Itchkérie », Abdoul-Khalim Saïdoullaïev, le successeur d'Aslan Maskhadov, de renoncer aux actes contre les civils.

Bassaïev a été tué dans l'explosion d'un camion piégé avec d'autres camarades en Ingouchie, dans le Caucase russe dans la nuit du 9 au 10 juillet 2006. Sa tête avait été mise à prix à 10 millions de dollars par les autorités russes. Les séparatistes ont confirmé sa mort, tout en affirmant qu'elle avait été provoquée par une explosion accidentelle, et non par une opération spéciale du FSB selon la version officielle russe. Avec Dokou Oumarov, « président de l'Itchkérie » depuis la mort d'Abdoul-Khalim Saïdoullaïev, Chamil Bassaïev était le dernier chef de guerre à combattre depuis la première guerre russo-tchétchène. Contrairement aux autres chefs séparatistes tués (Sadullaev, Maskhadov, etc.), son cadavre n'a pas été montré à la télévision d'État russe, pratique pourtant en vigueur depuis la disparition de Djokhar Doudaïev, l'ex-général de l'armée soviétique qui avait proclamé l'indépendance tchétchéne en 1991.


Zakaïev Akhmed

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Akhmed Khalidovitch Zakaïev (26 avril 1959), est un ancien commandant militaire du mouvement séparatiste tchétchène, devenu homme politique et considéré par la Russie comme un terroriste dangereux. Il est l'actuel premier ministre du gouvernement de la République Tchétchène d'Itchkérie, une entité politique non reconnue opérant en exil. Avant le rétablissement du régime pro-fédéral en Tchétchénie en 2000, il était ministre des affaires étrangères dans le gouvernement séparatiste, depuis sa nomination à ce poste par le président Aslan Maskhadov en 1997.

Zakaïev Akhmed Zakaïev Akhmed

Il est né en 1959 à Kirovski, au Kazakhstan, suite à la déportation des Tchétchènes en 1944. Il suit des cours d'art dramatique et de danse à Voronej et à Moscou, et devient acteur au théâtre de Grozny, jouant plus particulièrement dans de pièces de Shakespeare. En 1991, il devient président de l'Union Tchétchène des Acteurs de Théâtre. En 1994, il devient ministre de la culture dans le gouvernement de Djokhar Doudaïev. Il prend les armes lorsque la guerre éclate cette même année, participe à la bataille de Grozny et dirige la défense du village de Goïskoï en mars-avril 1995. Son groupe est basé dans le sud-ouest du pays avec son QG à Ourous-Martan dont il dirige le front avec le grade de brigadier général. En février 1996, il devient commandant de l'ensemble du Groupe de Défense Ouest de l'Itchkérie. En août ses forces participent à la reprise de Grozny, où il dirige l'assaut sur la gare centrale dans lequel mourront, d'après les informations russes, 200 soldats du ministère de l'Intérieur.

Son action pendant la guerre lui ouvre la voie de la politique. Il devient conseiller à la sécurité du président par intérim Zelimkhan Iandarbïev et secrétaire du Conseil de Sécurité Tchétchène. Il participe aux négociations de Khassaviourt qui débouche sur un cessez-le-feu en 1996, et qui met fin au conflit. Il devient ensuite vice-Premier Ministre chargé de l'éducation et de la culture et délégué auprès des autorités fédérales de Moscou du président Aslan Maskhadov, élu en 1997. Au début de la seconde guerre, il dirige la garde présidentielle de Maskhadov et participe aux négociations avec des représentants de Moscou avant et après la reprise des hostilités. En 2000 il est blessé durant le siège de Grozny. Il quitte le pays et devient le porte-parole de Maskhadov en Europe de l'Ouest. En janvier 2002, il s'installe au Royaume-Uni avec sa famille.

Le 18 novembre 2001, Zakaïev est déjà recherché par la Russie, se rend à Moscou (Aéroport international Cheremetievo), pour rencontrer le général Viktor Kazantsev, chargé des négociations avec les séparatistes tchétchènes, mais ces négociations n'aboutiront pas. Le 18 juillet 2002, il rencontre à Zurich le précédent secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie Ivan Rybkine. Vivant à Londres, il organise le World Chechen Congress à Copenhague en octobre 2002. Durant ce congrès il est accusé par la Russie d'être impliqué dans la prise d'otages du théâtre de Moscou. Il est arrêté le 30 avec un mandat délivré par Interpol, sur demande de la Russie qui l'accuse d'être impliqué. Il dément cette implication, et est retenu 34 jours au Danemark puis relâché, le ministre de la Justice danois évoquant un manque de preuves. Le 7 décembre 2002, il retourne au Royaume-Uni mais est de nouveau arrêté à l'aéroport d'Heathrow, puis est relâché contre une caution de 50 000 livres, payée par la fondation de Boris Berezovsky et l'actrice britannique Vanessa Redgrave qui l'avaient accompagné au Danemark.

Il est accusé par les autorités russes de nombreux crimes d'enlèvements, des meurtres de plus de 300 soldats et 12 civils (employés du bureau de commandement militaire), d'avoir formé et dirigé des groupes armés, de l'exécution de deux prêtres orthodoxes russes ainsi que de la préparation d'attaques terroristes en Russie, sur une période allant de décembre 1995 à janvier 2000. Mais un des deux prêtres prétendus morts (le père Sergueï) s'est avéré être toujours en vie, alors qu'un autre témoin, le révérend Filip, supposé enlevé par Zakaïev en 1996 revient sur son témoignage et accuse les autorités russes d'impliquer l'Église dans les affaires politiques4. Une autre accusation est d'avoir coupé les doigts d'Ivan Soloviov, suspecté d'être un informateur du FSB et est basée sur un témoignage de Douk-Vakha Dochouïev fourni par la Russie. Cependant il semblerait qu'il ait perdu ses doigts à la suite d'engelures, et il déclarera plus tard au tribunal britannique qu'il a été torturé dans une base de l'armée russe pour écrire ce témoignage.

Sergueï Kovalev, activiste défendant les droits de l'homme dit également que Zakaïev sera en danger de mort s'il est détenu en Russie, prenant comme exemple le cas de deux prisonniers tchétchènes, Salman Radouïev et Tourpal-Ali Atgeriev morts en prison et celui de Rouslan Alikhadjiev, disparu après son arrestation. Amnesty International évoque « des craintes justifiées pour la sécurité physique d’Akhmed Zakaïev, s’il était renvoyé en Russie ». D'après l'activiste russe Aleksandr Goldfarb, un des principaux arguments de la défense pour contrer les accusations russes est la rencontre entre Zakaïev et Karantsev en 2001, alors que Zakaïev était déjà recherché par la Russie, et pendant laquelle Sergueï Iastrjembski (conseiller de Vladimir Poutine) a déclaré à la télévision russe que le gouvernement n'avait rien à lui reprocher.

Devant ces éléments, le 13 novembre 2003, la Bow Street Magistrates Court britannique rejette la requête russe d'extradition, motivée selon elle par des raisons purement politiques, et jugeant qu'il existait un risque de mauvais traitement en cas « d'injuste et oppressive extradition ». En ce qui concerne les crimes concernant la force armée utilisée contre des combattants, ce n'est pas une cause d'extradition en raison du contexte de « conflit armé interne ». Les autorités russes répondent en accusant le tribunal de « double standards », car s'opposant à l'idée russe de considérer les séparatistes tchétchènes dans leur ensemble comme étant liés au terrorisme international. En effet Igor Ivanov, le ministre russe des Affaires Étrangères avait comparé Zakaïev à Oussama Ben Laden.

Certains députés du parlement européen considèrent au contraire que Zakaïev construit la démocratie en Tchétchénie (sic). En signe de solidarité, ils lui donnent un passeport de la liberté symbolique Il s'agit de Fodé Silla, Michel Rocard, Catherine Lalumière, Daniel Cohn-Bendit et d'autres qui le qualifient même de pacifiste ! Le 29 novembre 2003, il se voit accorder l'asile politique par le Royaume-Uni. Il visite ensuite l'Allemagne et la Pologne sans être inquiété. Pendant la prise d'otages de Beslan, il tombe d'accord avec les autorités d'Ossétie du Nord pour se rendre sur place et tenter de négocier, mais la crise prend fin avant son arrivée. À Londres, il s'est lié d'amitié avec le dissident Alexandre Litvinenko, assassiné en novembre 2006. Zakaïev accuse évidemment ouvertement le président russe Vladimir Poutine d'avoir commandité cet assassinat! En 2007, la police britannique l'informe qu'il fait l'objet de menaces accrues juste avant la tentative d'assassinat sur Berezovski. D'après le transfuge du KGB Oleg Gordievsky, Zakaïev a été placé en 2008 n°2 sur la liste d'assassinat du FSB, entre Berezovski et Litvinenko.

Le 31 octobre 2007, il se désolidarise du « président » Dokou Oumarov (et de Movladi Oudougov) lorsqu'il dissout la République Tchétchène d'Itchkérie et proclame l'Émirat du Caucase. Il appelle le reste du parlement séparatiste à former un nouveau gouvernement. Le 20 novembre il donne sa démission, mais déclare que ce n'est pas un abandon du « combat pour notre indépendance, notre liberté et pour la reconnaissancede notre État ». Il devient ensuite « Premier Ministre » du gouvernement séparatiste en exil. Dans le livre "Tchétchénie, an III" de Jonathan Littell, alors que la guerre semble être gagnée par Vladimir Poutine, Akhmed Zakaïev serait en train de monnayer son retour au pays.

Doudaïev Djokhar

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Djokhar Moussaïevitch Doudaïev (15 février 1944 - 21 avril 1996) est un ancien général de l'armée de l'air soviétique d'origine tchétchène, médaillé de l'Ordre de Lénine, premier président de la République tchétchène d'Itchkérie.

Doudaïev DjokharDoudaïev Djokhar

Il est né en février 1944; Staline ayant ordonné la déportation de nombreuses populations (Tchétchènes, Ingouches, Balkars, Kalmouks, Tatars de Crimée) cette même année au motif de collaboration avec les nazis, il naît et grandit au Kazakhstan soviétique. Sa famille vient du village de Ialkhoroï dans la République socialiste soviétique autonome (RSSA) de Tchétchénie-Ingouchie, dissoute par la même occasion. Les déportés sont autorisés à rentrer en 1957 par Khrouchtchev, ce que fait sa famille. Il prend des cours du soir pour devenir électricien. Après deux ans à étudier l'électronique à Vladikavkaz, il entre en 1962 à l'école de pilotage militaire de Tambov et est diplômé en 1966. Il prétend à cette époque être ossète pour éviter les discrimination contre les Tchétchènes. Il rejoint le parti communiste en 1968 et étudie à la prestigieuse académie Gagarine de 1971 à 1974. Il épouse à cette époque Alla, une poétesse russe, avec qui il aura trois enfants.

Il sert dans une escadrille de bombardiers lourds de l'armée de l'air en Sibérie et en Ukraine, et participe à la guerre d'Afghanistan. Il grimpe régulièrement les échelons, et devient commandant de la base de Tartu (Estonie) en 1987 avec le grade de major-général. Il apprend l'estonien et montre une grande tolérance pour le nationalisme local. Notamment lorsqu'il ignore l'ordre de fermer la télévision et d'arrêter les révolutionnaires avec le parlement estoniens. En 1990, sa division est retirée de l'Estonie à la suite de la « Révolution chantante », prélude à l'indépendance de ce pays. Il démissionne de l'armée en mai et retourne à Grozny, pour se lancer en politique. En novembre 1990, il est élu chef du Comité exécutif du Congrès national tchétchène, qui réclame la souveraineté tchétchène et la formation d'une république séparée de l'URSS pour la RSSA de Tchétchénie-Ingouchie (rétablie en 1957, bien qu'ayant des frontières différentes de celle de 1944).

En août 1991, Dokou Zavgaïev, le leader communiste de la RSSA exprime publiquement son soutien au putsch de Moscou contre Gorbatchev. Après l'échec du putsch, l'URSS va commencer à se désintégrer en républiques qui vont déclarer leur indépendance, sans que Gorbatchev puisse s'y opposer. Doudaïev va profiter de cette implosion pour s'en prendre à l'administration de Zavgaïev. Le 6 septembre 1991, les militants du Comité exécutif du Congrès national tchétchène surgissent dans une session du Soviet de Tchétchénie-Ingouchie, entraînant la dissolution du gouvernement. Après une élection, en octobre 1991 qui confirme Doudaïev comme président de la nouvelle république tchétchène, il déclare unilatéralement l'indépendance en novembre 1991. Boris Eltsine envoie des troupes à Grozny, mais elles doivent se retirer au bout de seulement trois jours face à une résistance imprévue. La Russie refuse de reconnaître l'indépendance, mais hésite à utiliser la force contre les indépendantistes. De là, l'Itchkérie est de facto un état indépendant.

La Tchétchénie sécessionniste entretient rapidement des relations diplomatiques avec la Géorgie par son premier président Zviad Gamsakhourdia. Quand ce dernier est expulsé fin 1991, Doudaïev lui accorde l'asile et il assiste à son intronisation comme président. Alors qu'il est à Grozny, il participe à l'organisation de la première Conférence caucasienne à laquelle sont conviés des groupes indépendantistes de toute la région. L'Itchkérie n'aura aucune reconnaissance internationale en dehors de celle de la Géorgie. Les Ingouches forment la République d'Ingouchie, qui ne revendique pas son indépendance et est officiellement intégrée à la Fédération de Russie en 1992. La Tchétchénie réaffirme son indépendance « totale » en 1993. Les deux frères envoyés en Grande-Bretagne pour faire imprimer la monnaie tchétchène seront assassinés à Londres. Un exode massif des populations non-tchétchènes (estimé à 38 % de la population totale) est provoqué par la non-réaction du gouvernement face à des mouvements anti-russes. Ainsi plus de 310 000 russes et juifs qui s'étaient installés en Tchétchénie après leurs déportation en mai 1944, ont quitté la Tchétchénie entre 1991 et 1993.

En 1993 le parlement essaie d'organiser un référendum sur la confiance que les Tchétchènes accordent à Doudaïev, pour prouver qu'il a échoué à consolider l'indépendance. Ce dernier réplique en dissolvant le parlement et d'autres organes de pouvoir. Des groupes armés tchétchènes se forment, et à plusieurs reprises au cours de l'année 1994, plusieurs coups de force, soutenus par les Russes, sont tentés contre Doudaïev mais ils échouent, notamment en novembre (opération appelée première bataille de Grozny). Devant ces échecs, la Russie prépare une nouvelle opération militaire. Le 1er décembre 1994 les forces fédérales russes bombardent l'aéroport de Grozny et détruisent l'aviation (avions d'entrainement réquisitionnés en 1991). En réponse l'Itchkérie déclare la guerre à la Russie et mobilise ses troupes. Le 11 décembre 1994, cinq jours après que Doudaïev et le ministre de la défense russe Pavel Gratchev sont tombés d'accord pour désamorcer le conflit, les troupes russes envahissent l'Itchkérie.

Avant la chute de la ville en mars 1995, Doudaïev, dont un des deux fils est tué tôt dans la guerre, se replie dans le sud avec ses forces et continue à mener la guerre jusqu'en 1995, depuis, d'après ce que l'on sait, un silo à missiles proche de la capitale historique tchétchène, Vedeno (55 km au sud-est de Grozny). Malgré la défaite, il continue à croire à la victoire de ses troupes après la fin de la guerre conventionnelle en juillet 1995, et la guérilla tchétchène continue à attaquer troupes fédérales russes. Un jihad est déclaré à la Russie par le mufti d'Itchkérie, Akhmad Kadyrov, et des volontaires étrangers débarquent en masse dans le pays, la plupart venant des républiques à forte majorité musulmane du Caucase (comme le Daghestan).

Il est tué le 21 avril 1996, plusieurs versions de cette mort existent, et la Russie n'a jamais clairement donné sa version détaillée des faits. La version communément admise est celle de deux missiles guidés par laser alors qu'il utilisait un téléphone par satellite. Sa localisation aurait été faite par un avion de reconnaissance russe qui avait intercepté le signal du téléphone. D'autres avions déployés (un Su-24 MR et un Su-25) pour le localiser et tirer le missile. Doudaïev aurait été en conversation avec un député libéral de la Douma, Konstantin Borovoï. Des avions de reconnaissance russes dans la zone surveillaient depuis quelque temps les communications satellite, cherchant à identifier sa voix, à partir d'extraits de ses discours. En dépit du rejet des assassinats par les États-Unis, une théorie avance que la NSA serait impliqué, par l'usage d'un de ses satellites ROEM pour faire la triangulation. Une autre théorie évoque l'attaque combinée d'un missile et d'un "booby trap". Sa mort est annoncée trois jours plus tard par Chamil Bassaiev. Son vice-président Zelimkhan Iandarbïev lui succède temporairement, avant Aslan Maskhadov, vainqueur des élections de 1997.

 

Gorbatchev Mikhaïl Sergueïevitch

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Homme d'État russe (Privolnoïe, territoire de Stavropol, 1931). Premier secrétaire du territoire de Stavropol de 1970 à 1978, il entre à cette date au secrétariat du Comité central du parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), où il est chargé de l'agriculture. 

Gorbatchev Mikhaïl SergueïevitchGorbatchev Mikhaïl Sergueïevitch

Élu membre du Bureau politique en 1980, il devient, après la mort de Konstantine Tchernenko, en mars 1985, secrétaire général du PCUS. À partir d'octobre 1988, il cumule cette fonction avec la présidence du Praesidium du Soviet suprême. En mars 1990, il est élu président de l'URSS par le Congrès des députés du peuple. Soulignant, dès son arrivée au pouvoir, la nécessité pour son pays d'un tournant décisif et dénonçant la stagnation (zastoï) et le dogmatisme de la période brejnévienne, M. Gorbatchev lance une série de réformes qui visent à la restructuration (perestroïka) de la société, à la réforme de l'économie, à la transparence (glasnost) et à la démocratisation.

En politique extérieure, il inaugure un style dynamique et médiatique, multipliant les appels au désarmement. Lors du sommet de Washington (décembre 1987), il signe avec Ronald Reagan un accord sur l'élimination des missiles à moyenne portée en Europe. Il ne s'oppose pas aux changements qui affectent l'Europe de l'Est depuis la fin de 1989 et accepte l'unification de l'Allemagne (traité de Moscou, septembre 1990). Perçu par de nombreux Occidentaux comme le libérateur de l'Europe de l'Est, le champion du désarmement et l'initiateur d'une révolution non violente, il se voit attribuer le prix Nobel de la paix en 1990. Au même moment, la situation économique désastreuse, la montée des tensions interethniques et des revendications indépendantistes des républiques conduisent M. Gorbatchev à se rapprocher des conservateurs.

Il apparaît dès lors à beaucoup de Soviétiques comme le représentant et le défenseur d'un système en faillite. En décembre 1990, M. Gorbatchev renforce ses pouvoirs présidentiels et s'entoure d'une nouvelle équipe conservatrice, qui tente de le renverser par un coup d'État (19-21 août 1991). L'échec de cette tentative de reprise en main provoque le démantèlement de l'URSS. Les réformateurs, avec à leur tête Boris Ieltsine, composent désormais la principale force politique.

Rétabli dans ses fonctions, M. Gorbatchev démissionne du secrétariat du PCUS (24 août), qui est suspendu deux jours après. Plaidant pour la constitution d'une nouvelle Union d'États souverains qui garantisse le maintien d'un système commun de défense et d'échanges économiques, M. Gorbatchev se fait déposséder de tout pouvoir par les présidents des Républiques qui décident la disparition de l'URSS et la constitution, en décembre, d'une Communauté des États indépendants (CEI). Sa participation à l'élection présidentielle de Russie en juin 1996, se solde par un grave échec avec moins de 1 % des voix.

Littell Jonathan

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Jonathan Littell, né le 10 octobre 1967 à New York, est un écrivain franco-américain. Son roman Les Bienveillantes, écrit entièrement en français et signé à l'âge de 39 ans, lui vaut le prix Goncourt 2006 et le Grand Prix du Roman de l'Académie française 2006. C'est aussi grâce à ce roman qu'il obtient le 8 mars 2007 la nationalité française pour « contribution au rayonnement de la France » après deux tentatives infructueuses en 2006. 

Littell JonathanLittell Jonathan

Né d'une famille (Lidsky) d'origine juive émigrée de Russie aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, il est le fils de l’écrivain Robert Littell. Aujourd'hui domicilié à Barcelone avec sa compagne belge et ses deux enfants, un garçon et une fille, il a passé son enfance en France, pays qu’il ne quittera qu’au moment d'entrer à l’université Yale après avoir passé son baccalauréat au lycée Fénelon en 1985. Même si sa famille n'a pas vécu de façon directe le sort réservé aux juifs en Europe, Jonathan Littell a grandi avec cette histoire, qui sera le thème central de sa première œuvre. Marqué durant son enfance par la guerre du Viêt Nam, il partira, après trois années passées à Yale, dans les Balkans alors en conflit. 

Il s'investit dans l'action humanitaire, au sein de l'ONG Action contre la faim dans laquelle il travaillera sept ans, notamment en Bosnie-Herzégovine, mais aussi en divers endroits du monde tels que la Tchétchénie, l'Afghanistan, le Congo ou encore Moscou. En 2001, il décide d’arrêter ses activités humanitaires et de s'atteler à l'écriture de son premier roman, Les Bienveillantes, vaste fresque portant sur la Seconde Guerre mondiale et le front de l'Est, à travers les mémoires imaginaires d'un officier SS cultivé du nom de Maximilien Aue. Ce livre recevra le prix Goncourt 2006, sera un événement littéraire (vendu à plus de 700 000 exemplaires à la fin 2007) et sera à l'origine de plusieurs polémiques.

Son précédent ouvrage, Bad Voltage, est paru en 1989 aux éditions Signet Book. C'est un essai de science-fiction se déroulant dans l'univers du cyberpunk. Ce livre ne comporte aucune biographie de l'auteur. Il fait référence à la France et à des auteurs tels que Jean Genet et Charles Baudelaire, ainsi qu'à la ville de Paris. Il y fait d'ailleurs à plusieurs reprises référence aux carrières et catacombes de Paris. Il a aussi publié en 2006 un rapport long et détaillé sur les Services secrets de la Fédération de Russie entre 1991 et 2005 (The Security Organs of the Russian Federation - A Brief History 1991-2005) disponible gratuitement (en anglais) sur Internet. En mars 2008, c'est la parution d'Études : 4 nouvelles écrites entre 1995 et 2002 (« Un dimanche d'été », « L'attente », « Entre deux avions », « Fait accompli »). Le quatrième de ces récits, «Fait accompli», présente jusqu'à l'obsession quatre solutions, toutes irrecevables, d'un problème de couple.

En avril 2008, il fait paraître Le Sec et l'Humide, une lecture analytique (inspirée des thèses de Klaus Theweleit) des textes du leader d'extrême droite belge Léon Degrelle. J. Littell explique s'être inspiré de ces recherches pour le personnage de Max Aue des Bienveillantes. Dans le journal israélien Haaretz du 30 mai 2008, Jonathan Littell prend de la distance avec ses racines familiales juives et la politique de l'État d'Israël. Dans le journal allemand Frankfurter Rundschau du 24 juin 2008, il critique sévèrement Peter Handke dont les propos politiques pro-serbes restent pour lui inacceptables comme l'ont été ceux de Céline avant la dernière guerre mondiale. Il reconnaît à ces deux écrivains beaucoup de talent mais qualifie d'« obscènes » leur attitude et leurs propos politiques.

Publications

Fiction

  • 1989 : Bad Voltage, éditions Signet Books (ISBN 0451160142) Le premier roman (science-fiction cyberpunk) de Jonathan Littell, écrit en anglais, est épuisé (à l'automne 2006).
  • 2006 : Les Bienveillantes, Paris, éditions Gallimard, 2006 (ISBN 207078097X)
  • Prix Goncourt, 2006 ; Grand Prix du Roman de l'Académie française, 2006 ; Meilleur livre de l'année 2006 (Lire), 2006 ; Athens Prize for Literature, 2009
  • 2007 : Études (nouvelles), Montpellier, éditions Fata Morgana, 2007
  • 2009 : Récit sur rien, Montpellier, Fata Morgana, 2009
  • 2010 : En pièces, Montpellier, Fata Morgana, 2010 (ISBN 9782851947673)
  • 2012 : Une vieille histoire, Montpellier, Fata Morgana, 2012 (ISBN 978-2851948311)

Récits, essais

  • 2008 : Le Sec et l'Humide, Paris, éditions Gallimard, 2008 (ISBN 9782070119455)
  • 2009 : Tchétchénie, An III, Paris, Gallimard-Folio documents, 2009
  • 2010 : Triptyque : Trois études sur Francis Bacon, Paris, L'Arbalète-Gallimard, 2010 (ISBN 9782070130931)
  • 2012 : Carnets de Homs, Paris, Gallimard, 2012

Articles

  • « The Security Organs of the Russian Federation - A Brief History 1991-2005 »3 (rapport), Psan Publishing House
  • « Cho Seung-hui, ou l'écriture du cauchemar »6, Le Monde du 22 avril 2007
  • « Lire ? »7, Le Figaro littéraire, 5 février 2009 Inédit dans lequel J. Littell reprend à son compte ce que Maurice Blanchot écrivait dans La NRF en 1953 : l'auteur doit disparaître pour que son livre vive.
  • « L'assassinat de la journaliste et activiste russe Natalia Estemirova, en Tchétchénie : un an déjà ! »8, point de vue publié dans Le Monde du 15 juillet 2010

 

Iastrjembski Sergueï

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Sergueï Vladimirovitch Iastrjembski ou Yastrjembski est un homme politique et diplomate russe, né le 4 décembre 1953 (61 ans) à Moscou. Il connaît bien la culture française et s'exprime parfaitement en français.

Iastrjembski Sergueï

1976 : il achève ses études à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO). 1979 : docteur en histoire. 1979-1981 : assistant à l'Académie des Sciences sociales, devenue l'Académie russe de la Fonction publique (RAGS). 1981-1989 : rédacteur et secrétaire de rédaction de la revue tchécoslovaque Problèmes du monde et du socialisme à Prague. 1989-1990 : fonctionnaire au département international du Comité central du PCUS, dirigé alors par Valentin Faline. 1990-1992 : rédacteur en chef adjoint du magazine Megapolis, rédacteur en chef du journal VIP, directeur général adjoint de la Fondation de recherches socio-politiques.

1992-1996 : directeur du Département des informations et du service de presse au ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, ambassadeur extraordinaire en Slovaquie. 1996-1997 : secrétaire du service de presse du président Boris Eltsine. 1997-1998 : chef-adjoint de l'administration du président de la Fédération de Russie et secrétaire au service de presse de la présidence. 1998 : à partir de novembre, vice-premier ministre du gouvernement de la région de Moscou, chargé des Affaires étrangères. 

Soutien de Iouri Loujkov et d'Evgueni Primakov pour les législatives de décembre 1999. à partir de janvier 2000 : conseiller du président Vladimir Poutine, chargé en particulier des relations avec la presse à partir de 2001. Il joue un rôle important au moment de la Guerre de Tchétchénie, en ce qui concerne les informations. à partir de mars 2004 : conseiller du président et représentant spécial de Vladimir Poutine après de l'Union européenne. 14 mai 2008 démissionne volontairement de ses fonctions sous la présidence de Dmitri Medvedev qui le considère proche de Poutine. Il a été l'envoyé du président au Caucase. À Bruxelles, il a déclaré que la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo ouvrirait la boîte de Pandore. Il parle couramment le français, l'italien, le slovaque et parle aussi portugais. Il fut président de la fédération de gymnastique artistique de Russie, jusqu'en décembre 2008. Il est chevalier de la Légion d'honneur (2007). Il est père de deux enfants.

Primakov Ievgueni

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Ievgueni Maksimovitch Primakov, plus souvent orthographié Evgueni Primakov, né le 19 octobre 1929 à Kiev, est un ancien président du Soviet de l'Union et président du gouvernement de la Fédération de Russie.

Primakov IevgueniPrimakov Ievgueni

Ancien haut responsable du KGB à l'époque soviétique, il a été ministre des Affaires étrangères russe de janvier 1996 à septembre 1998, et président du gouvernement de cette date jusqu'au 12 mai 1999. En tant que ministre des Affaires étrangères, il a opéré un changement de diplomatie vis-à-vis des États-Unis, passée d'un soutien inconditionnel à l'affirmation de l'intérêt national. Fin connaisseur du monde arabe, il demeure actuellement un émissaire actif du Kremlin au Proche-Orient. Primakov est né à Kiev, en Ukraine et a grandi à Tbilisi, en république socialiste soviétique de Géorgie. Il a étudié à l'Institut d'État d'études orientales de Moscou où il devint l'ami de Julian Semenov. Il en sort diplômé en 1953. 

Il effectue ensuite des travaux à l'Université d'État de Moscou. De 1956 à 1970, il a été journaliste pour la radio soviétique et correspondant au Moyen-Orient pour la Pravda. De 1970 à 1977, il est directeur adjoint de l'Institut d'économie et de relations internationales de l'Académie des sciences. Parlant couramment arabe, il est directeur de l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de 1977 à 1985. Durant cette période, il a dirigé la rédaction de nombreuses thèses universitaires, dont celle de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité Palestinienne. De 1985 à 1989, il retourne à l'Institut d'économie et de relations internationales en tant que directeur. Il entame une carrière politique en 1989, en tant que Président du Soviet de l'Union, l'une des deux chambres du Parlement soviétique. De 1990 à 1991, il est membre du Conseil présidentiel de Mikhaïl Gorbatchev. Il est l'envoyé spécial de ce dernier en Irak et s'entretient avec Saddam Hussein alors que se prépare la Guerre du Golfe.

Après le coup d'État manqué d'août 1991 contre Gorbatchev, Primakov est nommé Premier Président adjoint du KGB. Le 26 décembre 1991, il est nommé Directeur du Service des renseignements extérieurs de Russie, le SVR, un poste qu'il occupe jusqu'en 1996. De janvier 1996 jusqu'à septembre 1998, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères. Il y jouit d'une certaine estime en tant que défenseur farouche des intérêts de la Russie, et en tant qu'opposant à l'expansion de l'OTAN dans l'ancien Bloc soviétique, bien que le 27 mai, après cinq mois de négociations avec le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana, la Russie signe l'Acte fondateur, qui marque la fin des hostilités de la Guerre froide. Il se fait l'avocat du multilatéralisme, en tant qu'alternative, après l'effondrement de l'URSS, à l'hégémonie mondiale des États-Unis. Il défend une politique étrangère fondée sur des médiations peu coûteuses et l'expansion au Moyen-Orient ainsi que dans les anciennes républiques soviétiques. Il soutient le « triangle » stratégique Russie, Chine, Inde pour contrebalancer l'influence américaine.

La tentative échouée pour reconduire Viktor Tchernomyrdine comme président du gouvernement (la Douma s'y opposa en septembre 1998) conduit Eltsine à se tourner vers Primakov, susceptible de réaliser le compromis. Primakov met en œuvre des réformes difficiles mais réussies pour la plupart (réforme fiscale notamment). Son opposition à l'unilatéralisme américain lui vaut une grande popularité en Russie, mais la posture défiante vis-à-vis de l'Occident adoptée lors des frappes au Kosovo empêche la Russie de peser sur l'évolution de l'ex-Yougoslavie. Alors que le Parti communiste de la Fédération de Russie prépare une procédure de destitution du président Eltsine, Primakov refuse de renvoyer les ministres communistes du gouvernement. Le 12 mai 1999, il est congédié par Eltsine et remplacé par Sergueï Stepachine.

Avec le soutien du parti La Patrie/Toute la Russie, Primakov s'oppose à Vladimir Poutine et au Parti de l'Unité russe. Les élections législatives de décembre 1999 donnent finalement l'avantage à ce dernier, et dans un message télévisé du 4 février 2000, Primakov abandonne la campagne présidentielle et finit par se rallier à Poutine. Il est l'émissaire de la Russie auprès de Saddam Hussein en mars 2003, pour tenter de prévenir l'invasion de l'Irak. En novembre 2004, il a témoigné en faveur de l'ancien président de la République fédérale de Yougoslavie Slobodan Milošević, jugé pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide. De décembre 2001 à 2011, Evgueni Primakov préside la Chambre de commerce et d'industrie de la Fédération de Russie. Il a obtenu en 2006 le limogeage des ministres des Finances et du Commerce extérieur et imposé une rupture avec les dogmes utra-libéraux. Sous son influence, le Fonds de stabilisation abondé par les exportations de gaz et de pétrole a été affecté au développement du territoire et à la relance de la consommation intérieure, au risque de provoquer une poussée inflationniste. Il quitte ses fonctions en 2011 et se retire de la vie publique.

La mort de Boris Nemtsov desservira Poutine

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La mort de Boris Nemtsov desservira Poutine

Le président russe fait certes désormais face à une opposition décimée, mais aussi à un regain de protestation de la classe moyenne et à l’aggravation des fissures dans les cercles proches du pouvoir.

A Moscou, sur la scène de l'assassinat de Boris Nemtsov le 9 mars 2015. REUTERS/Sergei Karpukhin

A Moscou, sur la scène de l'assassinat de Boris Nemtsov le 9 mars 2015. REUTERS/Sergei Karpukhin

Comme dans le film Casablanca, les «usual suspects» ont été arrêtés après l’assassinat à Moscou de Boris Nemtsov. En Russie, ce sont les Tchétchènes. Les autorités leur avaient déjà imputé l’assassinat en 2006 de la journaliste Anna Politkovskaïa, sans que les véritables commanditaires du crime aient été ni inquiétés ni même retrouvés.

L’arrestation des cinq Tchétchènes dans le cas Nemtsov montre que rien, apparemment, n’a changé en une décennie dans le royaume de Poutine. Et pourtant, «l’assassinat de Nemtsov représente un point de non-retour, une déstabilisation radicale de la situation politique en Russie, dont les conséquences ne sont pas encore imaginables», écrit le journal Novaïa Gazeta, un des rares organes de la presse écrite qui reste indépendant du Kremlin.

Trois scénarios possibles

Quelles peuvent être ces conséquences? Il est encore trop tôt pour en juger mais trois hypothèses peuvent être avancées: un regain de protestation de la classe moyenne, un coup fatal porté à l’opposition, l’aggravation des fissures dans les cercles proches du pouvoir.

Figure de l’opposition, même s’il en avait cédé le leadership à Alexis Navalny, Boris Nemtsov a été tué à la veille d’une manifestation «anticrise» qui devait être organisée, le dimanche 1er mars à Moscou, pour dénoncer la détérioration de la situation économique mais aussi la guerre en Ukraine. La mairie de Moscou avait interdit tout rassemblement dans le centre de la capitale et personne ne sait combien de personnes se seraient rassemblés dans un quartier périphérique. Depuis les grandes manifestations de l’hiver 2011-2012, l’opposition n’a plus réussi de fortes mobilisations.

Le cortège qui a finalement été autorisé au pied des murailles du Kremlin en hommage à Boris Nemtsov a rassemblé environ 50.000 personnes. Il a été le plus important depuis le retour de Vladimir Poutine. Les prochains mois diront s’il marquait un renouveau de l’opposition ou si c’était le chant du cygne d’une contestation que le président russe a habilement réussi à étouffer. Il a utilisé toute la gamme des moyens de répression à sa disposition contre les plus récalcitrants. Et joué sur la propagande patriotique pour déconsidérer comme «traitres» membres d’une «cinquième colonne» les quelques critiques de la politique étrangère officielle.

Boris Nemtsov assassiné, Alexis Navalny en prison –aux arrêts pour quinze jours afin qu’il ne puisse pas participer à la manifestation du 1ermars, mais sous le coup de deux condamnations avec sursis dans des affaires de corruption montées de toutes pièces –, Gary Gasparov contraint à l’exil… l’opposition est décapitée. 

Sa mise au pas ne date pas de la crise ukrainienne. Le mouvement de Maïdan à Kiev a certes renforcé la crainte qu’éprouve Vladimir Poutine de voir un soulèvement populaire replonger la Russie dans le chaos. Il a suscité la création d’un «mouvement anti-Maïdan» qui manifeste contre le danger largement imaginaire d’une subversion populaire. 

Ne pas réformer pour ne pas s'affaiblir

Mais cette véritable hantise est beaucoup plus ancienne. Elle daterait même de son séjour à Dresde à la fin des années 1980. Le colonel Poutine s’était trouvé assiégé dans le bâtiment du KGB par la foule est-allemande scandant «Nous sommes le peuple!»

Son expérience dans l’Allemagne communiste agonisante lui a enseigné ce que Tocqueville avait écrit un siècle et demi plus tôt: les régimes autoritaires ne sont jamais plus vulnérables que quand ils commencent des réformes. C’est aussi, pense Poutine, ce qui a perdu l’URSS et il ne répètera pas l’erreur de Gorbatchev

L’obsession a été renforcée par les «révolutions de couleur» en Géorgie en 2003 et en Ukraine en 2004, puis par les printemps arabes de 2011 qui ont conduit à la fuite des hommes forts en Tunisie et en Egypte. Pour le président russe, ce n’est pas une coïncidence si c’est cette même année 2011 que les plus grandes manifestations se sont développées en Russie. La protestation contre la fraude électorale n’est pour lui qu’un prétexte qui a été utilisé par les officines occidentales pour tenter de déstabiliser la Russie et de le faire tomber comme Ben Ali et Moubarak.

A partir de sa réélection en mars 2012, Poutine n’aura de cesse de resserrer son emprise sur les rouages du pouvoir et d’annihiler toute velléité d’opposition. Le mouvement de 2011-2012 n’a pas de chef –ou il en a plusieurs ce qui revient au même–, pas de programme au-delà de l’antipoutinisme et l’aspiration à une plus grande liberté politique.

Miser sur le nationalisme

Il a été alimenté par la nouvelle classe moyenne qui s’est développée pendant la décennie de stabilité et de croissance économique à peine interrompue par la crise de 2009. Ces enfants de l’ère Poutine –il a été élu président pour la première fois en 2000– veulent vivre comme en Europe et ils se sont sentis brimés par un système politique qui n’accepte aucune déviance. La répression, la crise économique et la propagande nationaliste consécutive à la guerre en Ukraine les ont fait rentrer dans le rang. Poutine a retrouvé les taux de popularité qu’il avait en 2008 –plus de 80%– alors qu’en 2012 80% des Russes interrogés par les instituts de sondage ne voulaient pas qu’il se représente en 2018, selon les chiffres cités par Fiona Hill dans son livre Mr Putin: Operative in the Kremlin (non traduit).

En 1999, comme premier ministre, et en 2000, comme président, Poutine a assis son pouvoir sur la deuxième guerre de Tchétchénie. En 2014, il a misé, une fois encore, sur le nationalisme et le populisme pour renforcer son pouvoir contre une opposition coupée de la majeure partie de la population imperméable aux idées démocratiques. 

Est-il convaincu par l’idéologie conservatrice et anti-occidentale qu’il professe désormais ou s’en sert-il uniquement comme d’un instrument de pouvoir? La réponse n’est pas évidente mais il est clair en revanche que les forces qu’il a libérées risquent d’échapper à son contrôle et ériger en vérité révélée ce qui n’était peut-être qu’un expédient politicien.

Se méfier de l'intérieur

L’histoire de l’Union soviétique a montré que dans un régime autoritaire la contestation ne pouvait guère venir que de l’intérieur du système. Poutine en est conscient. Il s’est entouré de ses amis de Saint-Pétersbourg et du KGB, tout en prenant soin de renouveler périodiquement le premier cercle pour éviter la création de fiefs susceptibles de faire contrepoids à son pouvoir. La corruption et les prébendes, la tenue de dossiers compromettants d’autant plus menaçants qu’ils restent secrets et la disgrâce de proches forcent la loyauté.

Ce qui n’empêche pas des voix discordantes de se faire parfois entendre. Les oligarques sont inquiets de la détérioration de la situation économique, de la baisse du rouble, de l’inflation, des restrictions aux voyages à l’étranger, qu’elles soient dues aux sanctions occidentales ou à la «préférence nationale» pour le tourisme. 

Selon Bloomberg, les vingt et une personnes les plus riches de Russie ont perdu 53 milliards d’euros en 2014. Elles savent qu’elles doivent leurs fortunes à Vladimir Poutine et ne sont pas prêtes à le critiquer au risque de tout perdre mais elles ne veulent pas se sacrifier pour lui. 

Un vieil apparatchik soviétique qui a servi comme ministre des affaires étrangères et comme premier ministre sous Eltsine, Evgueni Primakov, 86 ans, a fait entendre récemment une petite musique douce aux oreilles des «modernistes» de l’appareil. Il faut cesser de combattre, a-t-il dit, «la menace inexistante de révolution de couleur», donner la priorité à l’économie, y compris en coopération avec les Etats-Unis et l’Europe malgré les sanctions. Vu son âge et ses états de service (y compris au KGB), Evgueni Primakov ne risque pas grand-chose en faisant passer un message opposé à la doctrine officielle. Il n’en dit pas moins ce que beaucoup dans l’élite du régime osent à peine penser pour ne pas déplaire au chef.


Politkovskaïa Anna

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Anna Stepanovna Politkovskaïa, née Mazépa le 30 août 1958 à New York, assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou, était une journaliste russe et une militante des droits de l'homme connue pour son opposition à la politique du président Vladimir Poutine.

Politkovskaïa Anna Politkovskaïa Anna

Sa couverture du conflit tchétchène et ses critiques virulentes envers les autorités actuelles de la république caucasienne. Le procureur général de Russie, Iouri Tchaïka, supervise l'enquête sur ce meurtre, confiée au service des affaires particulièrement graves du Parquet général de Russie. Les enquêteurs privilégient l'hypothèse selon laquelle sa mort est liée à ses activités professionnelles. Le 9 octobre 2007 le procureur général Tchaïka a déclaré que l'« affaire Politkovskaïa » a été élucidée. Auparavant, il a annoncé l'arrestation de dix suspects dont les noms n'ont pas été divulgués. Le Parquet déclara cependant être en train de rechercher le commanditaire du meurtre.

Née à New York, elle est fille de diplomates. Son père, Stepan Mazepa, travaillait à la mission de la RSS d'Ukraine auprès de l'ONU. Après des études de journalisme à Moscou qu'elle termine en 1980, elle commence sa carrière au journal Izvestia. Depuis juin 1999, elle écrivait des articles pour le journal en ligne Novaïa Gazeta. En 2001, elle s'était réfugiée plusieurs mois en Autriche après avoir reçu des menaces par courriers électroniques. Les messages affirmaient qu'un officier de police, qu'elle avait accusé de commettre des atrocités contre des civils, avait l'intention de se venger. Sergueï Lapine avait été interpelé en 2002 à propos de ces accusations, mais les charges contre lui avaient été abandonnées l'année suivante. Celles-ci furent reprises en 2005 et Sergueï Lapine fut condamné à une peine de onze années d'emprisonnement.

Anna Politkovskaïa fut détenue plusieurs jours en février 2001 par les forces russes en Tchétchénie dans la région de Chatoï (sud de la Tchétchénie) pour avoir « enfreint les règlements en vigueur pour les journalistes », alors qu'elle effectuait une enquête sur un centre de détention de l'armée. Elle dit avoir été menacée de viol et de mort, et qu’on s’en prendrait à ses enfants, fait remarquer la Fondation internationale des femmes œuvrant dans les médias (International Women's Media Foundation, IWMF). Elle avait reçu en 2002 le prix Courage en journalisme de l’IWMF.

Elle s'est engagée dans de nombreuses affaires, notamment en défendant les victimes de la guerre en Tchétchénie. Elle a participé aux négociations lors de la prise d'otages du théâtre de la rue Melnikov en 2002 à Moscou. Lors de la prise d'otages de l'école de Beslan en 2004, Anna Politkovskaïa a été empoisonnée, probablement en buvant un thé, dans l'avion qui l'amenait à Rostov-sur-le-Don, sur la route de Beslan pour participer aux négociations avec les preneurs d'otages. Elle est tombée gravement malade et n'a donc pas participé à ces négociations. La nature du poison n'a jamais été déterminée, les analyses de sang ayant été détruites « par mégarde ». La journaliste considère avoir été victime des services spéciaux, qui voulaient à tout prix l'empêcher de se rendre à Beslan.

Son dernier ouvrage Douloureuse Russie, est paru en septembre 2006 aux éditions Buchet-Chastel. Dans ce livre, véritable réquisitoire contre la politique de Vladimir Poutine en Russie aujourd'hui, la journaliste prédit que si une révolution éclate en Russie, elle ne sera ni orange, ni de velours, mais rouge comme le sang. Elle a été plusieurs fois primée pour ses enquêtes, notamment en 2002 par le Pen Club International, et en 2003 au Danemark, où elle a reçu le prix du journalisme et de la démocratie, décerné par l'OSCE. En 2004, Anna Politkovskaïa avait reçu le prix Olof Palme pour les droits de l'Homme. Elle avait partagé ce prix avec ses compatriotes Lyudmila Alekseyeva et Sergey Kovalyov. Le prix Olof Palme, doté de 50 000 dollars, avait récompensé par le passé Amnesty International.

Anna Politkovskaïa restera synonyme des années Poutine et des guerres de Tchétchénie. Elle aura sans relâche dénoncé les dérives du pouvoir russe. Elle était connue pour sa couverture critique des campagnes du pouvoir russe en Tchétchénie. Ironie du sort - Polikovskaïa a été assassinée le 7 octobre, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine (né le 7 octobre 1952). Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou, jour de l'anniversaire du chef de l'Etat Vladimir Poutine. Son corps a été découvert dans la cage d'escalier, devant l'ascenseur de son immeuble, dans le centre de Moscou, rue Lesnaïa, a expliqué à l'Associated Press l'officier de permanence au commissariat central de la capitale russe. Un pistolet et quatre balles ont été retrouvés à ses côtés. Ces informations ont été relevées par Interfax, Associated Press, Reuters, puis AFP.

Anna Politkovskaïa, mère de deux enfants (une fille, Vera, et un garçon, Ilia), avait dénoncé à plusieurs reprises les violations des droits de l'Homme dont se rendaient coupables les forces fédérales en Tchétchénie, ainsi que la milice de Ramzan Kadyrov. Selon l'agence de presse Interfax, c'est une voisine qui a découvert son corps dans l'ascenseur de son immeuble samedi 7 octobre à 17 h 10. Les policiers ont retrouvé dans l'ascenseur un pistolet Makarov 9 mm et quatre douilles, ajoute l'agence. Anna Politkovskaïa est la 21e journaliste assassinée en Russie depuis l'élection de Vladimir Poutine en 2000. Pour certains de ces journalistes, il n'est pas avéré qu'ils aient été tués pour des motifs liés avec leur activité professionnelle. Anna Politkovskaïa repose désormais au cimetière de Troïkourovskoïe à Moscou.

Chaika Yury

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Yury Yakovlevich Chaika is the current Prosecutor General of Russia.

Chaika YuryChaika Yury

Chaika began his career as an electrician in a shipyard. After serving in the army, he graduated from Sverdlovsk Institute of Law in 1976 and began work at Irkutsk Oblast Prosecutor's Office where he served as an investigator and a deputy district prosecutor. In 1983 he became head of the investigations at the East Siberian Transport Prosecutor's Office. From 1984 to 1992 Chaika worked in various positions for the Irkutsk Oblast Prosecutor's Office, the regional Communist Party and the East Siberian Transport Prosecutor's Office. In 1992 he was appointed Irkutsk Oblast prosecutor.

In 1995 he became first deputy Russian prosecutor general. He was appointed by then Prosecutor General Yury Skuratov, his former classmate from Sverdlosk Institute of Law. Following Skuratov's suspension, Chaika served as acting prosecutor general for a brief spell between April and August 1999. From August 1999 to June 2006 he served as justice minister. On 23 June 2006, Chaika became Russian prosecutor general, effectively swapping jobs with his predecessor Vladimir Ustinov who took up the post of justice minister. On 14 June 2006, the Prosecutor General's Office reported that it had reopened the "Three Whales" corruption investigation, a case in which nineteen high-ranking FSB (Federal Security Service) officers were allegedly involved in furniture smuggling cases, as well as illegally importing consumer goods from China. 

The mass media revealed that the officials dismissed around that time had worked in the Moscow and federal offices of the FSB, the Prosecutor General's Office,[4] the Moscow Regional Prosecutor's Office, the Federal Customs Service and the Presidential Executive Office. Deputy heads of the FSB Internal Security Department also figured in the report authored by Viktor Cherkesov. The purge occurred while FSB head Nikolai Patrushev was on vacation.

On 27 December 2006, he accused Leonid Nevzlin, a former vice president of Yukos, exiled in Israel and wanted by the Russian authorities for a long time, of involvement in Alexander Litvinenko poisoning, a charge dismissed by the latter as a nonsense. On 16 January 2007, Chaika announced that the Tambov Gang had recently forcefully taken over 13 large enterprises in Saint Petersburg and was subject to an investigation.  The leader of the gang, Vladimir Kumarin, was arrested on 24 August 2007. His associate and member of Putin's cooperative "Ozero" Vladimir Smirnov was dismissed from his position of Tekhsnabexport director. 

Breedlove Philip Mark

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Philip Mark Breedlove (born September 21, 1955) is a four-star General in the United States Air Force who currently serves as the Commander, U.S. European Command, as well as the 17th Supreme Allied Commander Europe (SACEUR) of NATO Allied Command Operations. He previously served as the Commander, U.S. Air Forces Europe, which he concurrently served as Commander, U.S. Air Forces Africa, Commander, Air Component Command, Ramstein, and Director, Joint Air Power Competence Center. He previously served as the 36th Vice Chief of Staff of the United States Air Force from January 14, 2011, to July 27, 2012. On 10 May 2013, in a ceremony in Stuttgart, Germany, Breedlove took over the command of USEUCOM. Three days later, on May 13, 2013, he assumed command as SACEUR.

Breedlove Philip Mark Breedlove Philip Mark

Breedlove was born in Atlanta and raised in Forest Park, Georgia, and received his commission after graduating from the Georgia Institute of Technology in 1977 where he was a member of Pi Kappa Alpha. From March 1978 and going on for the next year, he was a student, undergraduate pilot training, at Williams Air Force Base, Arizona. From March until August of the next year, he was in pilot instructor training at Randolph Air Force Base, Texas. From August 1979 to January 1983, he became a T-37 Tweet instructor pilot, evaluation flight examiner and runway supervisory unit controller at Williams. He then became a F-16 Fighting Falcon student pilot at MacDill Air Force Base in Florida until September 1983. After that, he transferred to Torrejon Air Base, Spain, from September 1983 to January 1985, where he was the F-16 aircraft commander and instructor pilot for the 614th Tactical Fighter Squadron.

Breedlove became an air liaison officer from January 1985 to March 1987 with the 602nd Air Support Operations Group, Kitzingen Air Base, West Germany. He later transferred to the 526th Tactical Fighter Squadron, Ramstein Air Base, West Germany, from March 1987 to January 1988. Eventually, he was Chief of Flight Safety, 316th Air Division, at Ramstein, until August 1988. For the next two years, he became first a F-16 flight commander, then assistant operations officer of the 512th Tactical Fighter Squadron, also at Ramstein. From August 1990 to July 1991, he was a student at the Air Command and Staff College located at Maxwell Air Force Base, Alabama. Also in that year, he earned his Master of Science degree in aeronautical technology from Arizona State University. Beginning in July 1991 and going to May 1993, he was the Chief of Air Operations, United Nations Command and Republic of Korea/United States Combined Forces Command, Yongsan Army Garrison, South Korea.

Starting in May 1993, Breedlove was the commander of the 80th Fighter Squadron at Kunsan Air Base, South Korea. This position lasted until July 1994, when he became a student at the National War College, Fort Lesley J. McNair, Washington D.C.. In June 1995, he became the operations officer, United States Pacific Command Division, Joint Staff, The Pentagon, Washington D.C., where he stayed until June. That next month, he became commander of the 27th Operations Group, Cannon Air Force Base, New Mexico. In June 1999 and going to that next May, he was the executive officer to the Commander, Headquarters Air Combat Command, Langley Air Force Base, Virginia. For the next year, he was the commander of the 8th Fighter Wing, Kunsan Air Base, South Korea. Beginning in June 2001 and lasting for the next year, he was the senior military assistant to the Secretary of the Air Force, Headquarters United States Air Force, Washington D.C.

From June 2002 to June 2004, he became the commander of the 56th Fighter Wing, located at Luke Air Force Base, Arizona. Then for the next year, he became commander of the 31st Fighter Wing, Aviano Air Base, Italy. He then became the Vice Commander of the 16th Air Force at Ramstein Air Base, Germany, from June 2005 to October 2006. His next assignment, which lasted until July 2008, had him as the Vice Director for Strategic Plans and Policy, Joint Staff, The Pentagon, Washington D.C.. From July 2008 to August 2009, he was the Commander of the 3rd Air Force, located at Ramstein Air Base, Germany. In August 2009, he began serving as the Deputy Chief of Staff for Operations, Plans and Requirements, Headquarters United States Air Force, Washington D.C.

On January 14, 2011, Breedlove started his term as Vice Chief of Staff of the United States Air Force. His promotion to general also was effective that day. In July 2012 Breedlove left his position as Vice Chief of Staff to become commander of the United States Air Forces in Europe. In May 2013 Breedlove assumed command of U.S. European Command and NATO Allied Command Operations as the Supreme Allied Commander Europe. He is presently stationed at SHAPE Headquarters outside Mons, Belgium. He is regularly quoted in western media. In July 2013, he told the BBC about his views on the longevity of the Afghan war. In April 2014, he spoke with CNN regarding the Russian troop buildup on the Ukrainian border. In 2015 he spoke on Ukrainian 1+1 channel on which he said that Russia have militarized Crimea.

Netanyahu leads a nation with its own nuclear secrets

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Netanyahu leads a nation with its own nuclear secrets

Iran may be following the path of another country as it seeks clandestinely to develop a capability to produce nuclear weapons.

Netanyahu leads a nation with its own nuclear secrets

Was Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu remembering his own country’s success in hiding its nuclear weapons program in the 1960s from U.S. inspectors when he questioned whether inspections will prevent Iran from getting a nuclear weapon?

“Iran not only defies inspectors, it also plays a pretty good game of hide-and-cheat with them,” Netanyahu told a joint meeting of Congress last week.

Excuse the metaphor, but the elephant in the House chamber was that Israel blazed a trail decades ago. Its own clandestine building of nuclear weapons facilities in the Negev desert began 60 years ago, and the country now has about 200 nuclear bombs and missile warheads.

When Israel began building a reactor with France’s help, its officials in June 1960 described it to the U.S. Embassy there as “a textile plant” and later as “a metallurgical research installation,” according to a March 1964 memo prepared for then-national security adviser McGeorge Bundy.

In December 1960, then-Israeli Prime Minister David Ben-Gurion announced in the Knesset that the building of a 24-megawatt reactor at Dimona would not be completed for four years. It was, he said, “intended exclusively for peaceful purposes.”

At a Jan. 4, 1961, meeting with then-U.S. Ambassador to Israel Ogden Reid, Ben-Gurion agreed to allow U.S. scientists to visit the reactor provided there were no leaks of information.

The first visit was in May 1961, and the scientists reported that the reactor was “entirely as advertised.”

On May 30, 1961, Ben-Gurion met with President John F. Kennedy at the Waldorf Astoria in New York City and said that a second reactor was for power but that in a few years Israel might build a pilot plutonium separation plant. He added that there was “no intention to develop weapons capacity now,” according to a State Department memo.

The memo adds that Kennedy stated it was in both the United States’ and Israel’s interest that Middle East countries be assured the reactor and associated buildings were for peaceful purposes.

When in September 1962 U.S. scientists made their second visit to Dimona, they reported that what they saw was larger than expected and “certainly not a power reactor.” Although they saw no evidence of preparations for a nuclear weapon, they were “given only 40 minutes to examine the site and access (was) barred to one large building,” according to the Bundy memo.

On April 2, 1963, after learning that Israel was planning to build a third reactor, Kennedy met in the Oval Office with Shimon Peres, then Israel’s deputy defense minister, who Kennedy knew headed management of the nuclear program. Kennedy asked about activities at Dimona.

Peres responded, “I can tell you most clearly that we will not introduce nuclear weapons to the region, and certainly we will not be the first,” according to released Israeli notes of the session.

In July 1963, after learning that an agreement for regular U.S. visits to Dimona had been breached, Kennedy wrote to the new Israeli prime minister, Levi Eshkol.

U.S. commitment to Israel “could be seriously jeopardized if it should be thought we were unable to obtain reliable information on a subject so vital to peace as the question of Israel’s effort in the nuclear field,” Kennedy wrote.

U.S. scientists should have unlimited access to all sites at the Dimona complex, he said.

A month later Eshkol responded, underscoring peaceful uses, and later a U.S. inspection team confirmed that there was no weapons-making capability.

On March 10, 1965, during the Lyndon Johnson administration, Eshkol put the Peres formula in writing, signing a memorandum of understanding that Israel would not be the first country to “introduce” nuclear weapons to the Middle East.

By January 1968, a memo prepared for Johnson on the eve of an Eshkol visit said that though “irregular” Dimona visits had led to reasonable confidence that a weapons program was not underway, there was no “guarantee that production facilities were not being built elsewhere.”

The memo added, “The Israeli government is probably determined to preserve its nuclear option.”

Intelligence also showed that Israel was working with a French company on a “surface-to-surface ballistic missile system with a nuclear-carrying capacity,” according to the memo.

Sound familiar? President Richard Nixon’s decision for the U.S. to sign the Non-Proliferation Treaty in February 1969 raised the issue of what to do about Israel.

An April 1969 State Department memo was one of several saying that “intelligence indicates that Israel is rapidly developing a capability to produce and deploy nuclear weapons, and to deliver them by surface-to-surface missiles or by plane.”

The U.S. scientific team making a one-day visit to Dimona in early July 1969 reported being constrained, but did not protest “their host’s obvious pushing and hurrying past points at which they indicated a desire for a closer look,” according to a declassified State Department memo.

At a Sept. 26, 1969, White House meeting, Nixon and Israeli Prime Minister Golda Meir agreed that Israel would not test atomic weapons, disclose possession of them or threaten any country with them.

Nixon in turn would stop pressuring Israel to join the treaty, U.S. visits to Dimona would end and Washington would tolerate but not acknowledge Israel’s nuclear weapons program.

Iran is following Israel’s path to a nuclear weapons capability. At the same time, Israel’s own nuclear stockpile blocks serious consideration of President Barack Obama’s proposal for a Fissile Material Cutoff Treaty or a Middle East nuclear-weapons-free zone agreement. Both proposals have Iran’s verbal support and would present another route toward limiting Tehran’s path to a nuclear weapon.

Walter Pincus reports on intelligence, defense and foreign policy for The Washington Post and writes the Fine Print column.

 

Meir Golda

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Golda Meir (connue aussi sous le nom de Golda Meirson), née Golda Mabovitz à Kiev le 3 mai 1898 et décédée à Jérusalem le 8 décembre 1978, a participé à la création de l'État d'Israël, a été ministre des affaires étrangères, ainsi que le quatrième premier ministre d'Israël du 17 mars 1969 au 11 avril 1974.

Meir GoldaMeir Golda

Elle était connue comme la "Dame de Fer" de la politique israélienne avant que ce qualificatif ne soit employé pour Margaret Thatcher. Elle a été la première femme à accéder au poste de premier ministre en Israël et la troisième femme dans le monde à ce niveau de responsabilité (seules Sirimavo Bandaranaike au Sri Lanka et Indira Gandhi en Inde l'ont précédée). Elle démissionna de son poste en 1974 et se retira de la vie politique. Née à Kiev en Ukraine au cœur de l'Empire russe, son père ne choisit d'émigrer vers les États-Unis en 1903 et de s'installer dans le Wisconsin à partir de 1906. Elle reçut une éducation juive. À l'âge de 14 ans, elle quitte la maison de ses parents qui souhaitent la marier à un homme plus âgé. Elle rejoint sa sœur Sheyna à Denver et y rencontre Morris Myerson qu'elle épousera plus tard (en 1917). Sa vie militante commence à 18 ans dans des réunions politiques, au cours desquelles elle prend la parole pour défendre un sionisme socialiste.

En 1921, Golda Meir, son mari et sa sœur Sheyna choisissent d'émigrer vers la Palestine sous mandat britannique. À leur arrivée, ils rejoignent un kibboutz et leurs vies sont faites d'arbres à planter, de cuisine et de travaux de la ferme. Golda commence alors à s'affirmer comme un leader. Elle est notamment choisie par son kibboutz comme représentante auprès du syndicat de la Histadrout (embryon du futur parti travailliste) jusqu'en 1924, date à laquelle son mari et elle-même choisissent de quitter le kibboutz pour déménager à Tel Aviv, puis à Jérusalem. Ils y ont deux enfants : Menahem et Sarah.

Lorsque Golda doit retourner avec ses enfants à Tel Aviv pour y devenir la représentante des femmes de la Histadrout, son époux reste seul à Jérusalem jusqu'à sa mort en 1951. Elle gagne progressivement en influence au sein de la Histadrout qui compose une forme de gouvernement de l'ombre, dans l'attente de la création de l'État d'Israël. En 1946, le pouvoir britannique arrête de nombreux leaders politiques sionistes de Palestine, mais Golda Meir y échappe et prend alors en charge l'organisation. Elle négocie avec les Britanniques tout en restant en contact avec le mouvement de guérilla.

Le 14 mai 1948, Golda Meir est parmi les 24 personnalités (et parmi les deux femmes) qui signent la déclaration d'indépendance de l'État d'Israël. Le lendemain, Golda Meir reçoit le premier passeport israélien édité pour se rendre aux États-Unis et y collecter des fonds. À son retour, elle devient la première ambassadrice israélienne en Union soviétique, poste qu'elle quitte en 1949 pour rejoindre la Knesset, le parlement israélien, où elle siégera jusqu'en 1974. De 1949 à 1956, elle est ministre du Travail. En 1956, elle reçoit le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement de David Ben Gourion, qui dit d'elle qu'elle est « le seul homme de son cabinet ». Il lui fait changer son nom de famille pour un nom hébreu, Meir, qui désigne un « éclat brillant ».

En 1965, elle quitte le gouvernement, fatiguée par l'exercice de ses responsabilités. Elle est rapidement rappelée aux affaires pour prendre la fonction de secrétaire générale du parti travailliste pendant huit mois, avant de se retirer à nouveau le 1er août 1968. À la mort soudaine de Levi Eshkol le 26 février 1969, le parti la choisit pour devenir Premier ministre. Son mandat est marqué par des troubles au sein de la coalition au pouvoir et par un manque de leadership. Cela se traduit par la mauvaise utilisation des informations renseignées par le Mossad qui entraîne l'attaque par les armées arabes le jour du Yom Kippour 1973. À l'issue de la guerre du Kippour, Golda Meir démissionne le 11 avril 1974 et Yitzhak Rabin lui succède.

L'état d'esprit des Israéliens pendant le mandat de Golda Meir est une confiance totale, notamment liée à la victoire écrasante et les conquêtes de la guerre des Six Jours de 1967. Golda Meir n'a jamais jugé nécessaire de rechercher des compromis avec les Palestiniens. À ce sujet, on lui attribue cette phrase : « Nous pouvons pardonner aux palestiniens de tuer nos enfants, mais nous ne pourrons jamais leur pardonner de nous obliger à tuer leurs enfants. La Paix viendra quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu'ils nous haïssent. ». Golda Meir meurt à Jérusalem à l'âge de 80 ans d'un probable lymphome de faible malignité compliqué à la fin de métastases osseuses et hépatiques. Le diagnostic de maladie de Waldenström avait été évoqué. Golda Meir est enterrée au mont Herzl à Jérusalem.

Ben Gourion David

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David Ben Gourion né David Grün (16 octobre 1886 - 1er décembre 1973) est un homme politique, militant sioniste et premier Premier ministre d'Israël entre 1948 et 1953 puis entre 1955 et 1963.

Ben Gourion DavidBen Gourion David

Ben Gourion a été l'un des fondateurs du Parti travailliste israélien qui a gouverné le Yichouv avant la création d'Israël, puis le nouveau pays durant les trois premières décennies de son existence. David Ben Gourion est né à Płońsk en Pologne dans une famille sioniste (son père, professeur d'hébreu, était un membre des Amants de Sion). À 17 ans, il rejoignit une association Poale sion, avant même la naissance officielle de ce parti sioniste marxiste. Ardent sioniste, David Ben Gourion émigre (Aliyah) en Palestine en 1906. Il travaille d'abord dans les orangeraies et les vignobles des exploitations agricoles juives créées dans les années 1880 par les sionistes de la 1er Aliyah. Il est aussi garde en Galilée (avec le Hashomer, la première milice juive). Il vit pauvrement, parfois en proie à la malaria. Il indiquera même que son travail modeste, et surtout le chômage fréquent, lui avaient fait connaître la faim. Ce qui ne l'empêchera pas de refuser toute aide financière de sa famille.

C'est à l'époque qu'il entre au Comité central du Poale sion. En 1910, il devient journaliste au journal du parti à Jérusalem et adopte son nom hébraïque de Ben Gourion, nom d'un résistant contre les Romains dans la Guerre des Juifs décrite par Flavius Josèphe. En 1912, il commence des études de droit à l'université d'Istanbul, capitale de l'Empire ottoman, la puissance gestionnaire de la Palestine. Il s'agissait entre autres de tisser des liens avec la future élite ottomane, afin de la rendre plus favorable au projet sioniste. En 1914, la Première Guerre mondiale éclate. Ben Gourion, fidèle à sa stratégie d'alliance avec la Turquie, défend une attitude de loyauté de la part du Yichouv vis-à-vis de l'Empire ottoman. Mais la Russie, dont Ben Gourion est toujours formellement citoyen, entre en guerre contre l'Empire ottoman. David Ben Gourion, comme près de 30 000 autres juifs de Palestine (sur 85 000) doit quitter la Palestine (en 1915). Il se réfugie la même année aux USA.

Il continue dans un premier temps à refuser de soutenir militairement les alliés occidentaux contre les Ottomans. Mais l'évolution de la guerre, et la position plus favorable du Royaume-Uni vis-à-vis du sionisme (déclaration Balfour), l'ont finalement fait évoluer. En 1917, il épouse Paula, puis s'engage dans les unités juives que l'armée Britannique constitue pour la guerre en Palestine. Il revient donc en Palestine en 1918, dans les rangs de l'armée britannique, au sein du régiment parfois appelé « Légion juive » (plus exactement au sein du 39e bataillon des fusiliers royaux). En 1919, Ben Gourion participe à la création du Achdut Ha'avoda (« L'union du travail »), le parti sioniste marxiste qui succède au Poale sion. Il se situe plutôt à l'aile droite (réformiste) de ce parti. L'aile gauche, désignée comme « groupe de Rostov », est progressivement marginalisée. 

En 1921, Ben Gourion est élu secrétaire général de la Histadrout (« Association générale des travailleurs de Eretz Israël »). Ce syndicat, fondé en 1920, regroupe surtout les militants des différentes factions sionistes de gauche. La direction de Ben Gourion est reconnue comme efficace, mais parfois autoritaire. À la tête de la Histadrout, il privilégie plusieurs démarches : Développement économique du pays. La Histadrout est un syndicat classique, qui revendique au nom des salariés et parfois organise des grèves. Mais dans un pays encore largement sous-développé, la Histadrout crée aussi des emplois en développant un fort secteur d'entreprises coopératives : hevrat ovdim (association des travailleurs). Elle devient ainsi un des principaux employeurs de la Palestine mandataire. Unité socialiste. La Histadrout est la matrice de l'unification du Achdut Ha'avoda et de l'autre grand parti de la gauche sioniste, le Hapoel Hatzaïr (lesquels fusionneront effectivement en 1930). Les militants des partis socialistes sionistes s'y retrouvent en effet, et militent côte à côte.

Développement nationaliste. Un des principaux dirigeants de l'aile droite du socialisme sioniste, Ben Gourion privilégie le nationalisme par rapport au projet de transformation socialiste. En particulier, Ben Gourion s'opposera toujours à ce que des travailleurs non-juifs (arabes) puissent être organisés au sein de la Histadrout. Il est également un des partisans du soutien de la gauche sioniste à Haïm Weizmann comme président de l'Organisation sioniste mondiale. Weizmann est pourtant un libéral du parti des sionistes généraux (droite modérée). Le slogan de Ben Gourion « de la classe au peuple » est symbolique de ses priorités. Il déclarait par exemple : « Le régime socialiste et la commune ne peuvent avoir aucun intérêt pour nous dans ce pays si ceux qui les appliquent ne sont pas des travailleurs juifs. Nous ne sommes pas venus ici pour organiser qui que ce soit, et nous ne sommes pas ici pour répandre l'idée socialiste auprès de qui que ce soit. Nous sommes ici pour établir une patrie de travail pour le peuple juif. » Auto-défense juive. La Haganah est une organisation armée clandestine chargée de la défense du Yichouv. Elle a été formée en 1920 sous l'impulsion de Vladimir Jabotinsky mais est très vite passée sous le contrôle de la Histadrout, donc de Ben Gourion (qui intervient relativement peu dans son fonctionnement quotidien). En 1930, David Ben Gourion joue un rôle déterminant dans la fusion du Achdut Ha'avoda et du Hapoel Hatzaïr.

Après l'assassinat le 16 juin 1933 de Haïm Arlozoroff, chef du département politique de l'Agence juive, Ben Gourion voit son influence encore augmenter. Il devient en 1935 président de l'Agence juive, et démissionne de son poste au sein de la Histadrout. Il devient alors le principal dirigeant du Yichouv sioniste. L'alliance avec les libéraux de Weizmann est cependant poursuivie : ce dernier reste le président de l'OSM. La même année (1935), Ben Gourion tente de se rapprocher du Parti révisionniste de Vladimir Jabotinsky. Ce parti de droite nationaliste a en effet des relations exécrables avec la gauche sionistes. Les révisionnistes ont été accusés du meurtre d'Arlozoroff (encore aujourd'hui, cette responsabilité fait débat). L'aile droite du parti (Brit Ha'birionim, sous l'autorité de Abba Ahiméir), ne cache pas sa sympathie pour le fascisme. Ben Gourion a même traité Jabotinsky de « Vladimir Hitler ». Mais l'ampleur de la haine entre les deux camps commencent à inquiéter Ben Gourion. Malgré leurs divergences, Ben Gourion et Jabotinsky essaient donc de rétablir l'unité du mouvement sioniste. Mais l'accord politique qu'ils ont élaboré, approuvé par le parti révisionniste, est rejeté par un référendum interne à la Histadrout.

L'incident est révélateur de deux choses : La priorité de Ben Gourion en faveur du nationalisme par rapport à la lutte gauche - droite. Les limites de son pouvoir. Bien que Jabotinsky l'ai traité de « dictateur », Ben Gourion doit prendre en compte les souhaits de sa base politique. Après cet échec politique, un des rares de sa carrières, les relations avec les révisionnistes redeviendront très mauvaises. De la fin 1935 à 1939, les arabes se révoltent contre le mandat britannique. Cette révolte s'explique par le refus catégorique de voir un « foyer national juif » s'installer en « terre musulmane », un des objectifs du mandat. Du refus du nationalisme juif naît ainsi un nationalisme arabe, dont est issu le nationalisme palestinien actuel. Conséquence de cette révolte, la Haganah se développe fortement. Groupe armé de défense des Juifs de Palestine, officiellement interdite par le mandat britannique, elle était dans les années 1920 sous l'autorité de la Histadrout. Elle passe en 1931 sous la direction de l'agence juive, ce qui signifie que son responsable politique suprême était Ben Gourion jusqu'en 1931, et qu'il le redevient en 1935.

En 1937, les Britanniques (commission Peel) envisagent de diviser la Palestine mandataire, et de créer un petit État juif sur une petite partie (15 %) de celle-ci : le nord de la Palestine mandataire et une partie de la bande côtière. Malgré la taille modeste de l'État proposé, Ben Gourion s'engage en faveur du plan de partage, contre l'avis d'une partie du Mapaï (derrière Berl Katznelson et Itshak Tabenkin). Pour ce faire, il a le soutien de Haïm Weizmann. Mais il ne parvient que partiellement à surmonter les fortes réticences de l'OSM. Celle-ci accepte l'idée d'un partage, mais refuse les frontières trop étroites proposées. Devant le manque d'enthousiasme des sionistes (et devant l'hostilité des nationalistes arabes), les Britanniques abandonnent le plan Peel. Mais la réaction de Ben Gourion est révélatrice de son pragmatisme. En 1939, Ben Gourion dirige un semi-État. Il a son gouvernement (l'Agence juive), sa police, son armée (la Haganah), son parlement (Asefat ha-nivharim), sa population (450 000 juifs).

Mais la Grande Révolte arabe a convaincu les Britanniques que le sionisme était un facteur de développement du nationalisme arabe, et donc une menace pour les intérêts britanniques dans la région. Le « Livre Blanc » de 1939 indique donc que seuls 75 000 juifs pourront dorénavant entrer en Palestine. En 1949, la Palestine deviendra un État indépendant unitaire, à majorité arabe. Ben Gourion va organiser l'opposition résolue du Yichouv à cette politique. Une immigration illégale est mise en place autour du Mossad l'Aliyah Beth. Elle vise à amener des Juifs en Palestine. La rupture entre les Britanniques et le projet sioniste étant maintenant consommée, Ben Gourion et l'Organisation sioniste mondiale décident au congrès sioniste de Biltmore (à New-York, États-Unis) de 1942 de revendiquer un État juif sur toute la Palestine, impliquant le départ des Britanniques.

Dans le même temps, Ben Gourion oriente le mouvement Sioniste dans un soutien résolu à l'effort de guerre contre les Nazis. Des membres du Yichouv, en particulier de la Haganah s'engagent dans la « Brigade Juive » sous commandement britannique. Il déclare : « Nous aiderons les Britanniques dans la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre blanc et nous lutterons contre le Livre blanc comme s'il n'y avait pas la guerre ». En 1942 la puissance mandataire Britannique était en effet elle-même menacée par les troupes de Rommel, et l'arrivée des troupes allemandes au moyen-orient signifiait la fin probable du Yichouv. Si la lutte contre le nazisme est une priorité, la sécurisation du projet sioniste passe avant tout. L'historien Tom Segev a montré que le sentiment d'impuissance et l'ordre des priorités avaient fortement limité les tentatives d'assistance aux Juifs d'Europe. « Ben Gourion, Golda Meir ou Moshe Dayan construisaient un État nouveau en Palestine, face à un monde arabe hostile. Et ces pionniers s'intéressaient peu à l'extermination de leurs frères d'Europe [...]. Il fallut le procès Adolf Eichmann, après le grand débat sur les relations d'Israël avec l'Allemagne de Konrad Adenauer, pour que l'on parvînt enfin à un début d'identification entre la tragédie des victimes et le destin des survivants ».

En 1944, l'Irgoun révisionniste reprend les armes contre le Royaume-Uni. Entre 1944 et 1945, Ben Gourion organise la répression contre ceux qu'il considère comme des terroristes. Des membres de l'Irgoun sont livrés aux Britanniques. D'autres sont enlevés par la Haganah et soumis à des interrogatoires musclés, parfois à des sévices. Mais cette politique est de plus en plus impopulaire au fur et à mesure du durcissement britannique contre le sionisme. La crise des réfugiés met fin à cette attitude de l'exécutif sioniste et de Ben Gourion. Des centaines de milliers de rescapés de la Shoah veulent rentrer en Palestine, mais les Britanniques s'y opposent. Cette politique, perçue comme inhumaine, provoque la colère du Yishouv.

À partir de 1945, Ben Gourion réoriente la politique de l'Agence juive et de la Haganah dans un sens plus anti-Britannique. Si les actions sanglantes de l'Irgoun (et de sa dissidence, le Lehi) continuent à être condamnées, la Haganah participe maintenant à des sabotages (normalement sans morts) contre les Britanniques. Ben Gourion organise grèves et sabotages, tout en renforçant la Haganah par une politique d'achats d'armes en Europe. Parallèlement, Ben Gourion et la Haganah développent massivement l'immigration clandestine (Aliyah Beth). Des dizaines de milliers de réfugiés parviennent à pénétrer dans le pays, mais des dizaines de milliers d'autres sont arrêtés par les Britanniques et enfermés dans des camps à Chypre ou en Allemagne, provoquant une forte sympathie internationale. Le sommet de cette crise des réfugiés sera atteint avec l'odyssée du cargo Exodus. En 1947, les Britanniques, qui ne maîtrisent plus vraiment la situation, décident de rendre leur mandat sur la Palestine à l'ONU. Celle-ci décide de partager le pays entre juifs et arabes. Voir l'article détaillé sur le Plan de partage de 1947. La grande majorité des arabes a refusé le partage. Dès novembre 1947 la guerre civile entre juifs et arabes de Palestine éclate, sous l'œil passif des Britanniques, qui ne quittent le pays que le 15 mai 1948.

Ben Gourion dirige la défense du Yichouv. En mars 1948, une crise l'oppose à la direction de la Haganah : Ben Gourion veut une offensive que cette direction ne s'estime pas capable de mener. Ben Gourion s'impose malgré les menaces de démissions, et l'offensive réussit. En mai 1948, Ben Gourion crée Tsahal, qui regroupe la Haganah, l'Irgoun et le Lehi. Pendant l'été, une nouvelle crise éclate, contre l'Irgoun cette fois. L'Irgoun avait maintenu ses unités au sein de Tsahal. Mais Ben Gourion ne voulait pas d'unités politisées. Profitant d'une tentative de l'Irgoun de faire rentrer des armes dans le pays, Ben Gourion fait tirer sur le bateau transportant ces armes, l'Altalena. Il y a 18 morts : 16 membres de l'Irgoun, 2 soldats de Tsahal. Ben Gourion accuse l'Irgoun et son chef, Menahem Begin, de préparer un coup d'État. Les unités de l'Irgoun sont dissoutes.

Ben Gourion décide aussi de dissoudre le Palmach (en juin-juillet). Cette unité d'élite, créée par la Haganah en 1941, et dont les cadres et les officiers étaient considérés comme trop liée à un parti (le Mapam). Ben Gourion a imposé son autorité sur les groupes armés, et les a fondus dans une armée unique. Le 14 mai 1948, (un jour avant le départ des Britanniques, afin de respecter le Shabbat), David Ben Gourion lit au nom du gouvernement provisoire la Déclaration d'indépendance de l'État d'Israël. Les frontières de 1947 avaient été acceptées sans enthousiasme. La guerre, qui ne se termine vraiment qu'en mars 1949, permet de faire passer les frontières de 55 % de la Palestine à 73 %. La population arabe quitte massivement le nouvel État. Israël affirme qu'ils sont partis seuls, les arabes disent qu'ils ont été chassés : La réalité village par village semble plus complexe. Mais il est clair que Ben Gourion a suivi une double politique : Élargir les frontières de l'État au maximum. Ben Gourion refuse pendant cette période les propositions du représentant de l'ONU, Folke Bernadotte pour la résolution du conflit, qu'il estime territorialement trop peu intéressantes. Folke Bernadotte sera d'ailleurs assassiné à Jérusalem à l'été 1948, par un commando du Lehi. Ben Gourion condamne l'assassinat. Le Lehi est dissous, mais les dirigeants du Lehi, condamnés, sont libérés après deux semaines. Le tireur du commando (Yeoshua Cohen) deviendra plus tard le garde du corps de Ben Gourion. Encore aujourd'hui, certains s'interrogent sur le rôle de Ben Gourion dans cet assassinat. L'hypothèque de l'ONU levée, Ben Gourion mène une politique offensive de conquêtes territoriales (comme les opérations Hiram et dix plaies).

Assurer une majorité juive aussi large que possible. Les Arabes auraient été majoritaires dans le nouvel État. Quelles que soient les causes de leur départ, les causes de leur non-retour sont indiscutables : l'opposition formelle de Ben Gourion et des autorités du nouvel État. Une divergence importante oppose historiquement les ultra-orthodoxes juifs (haredim) et les sionistes. Les haredim n'acceptent pas l'idée d'un État juif non-religieux imposé par des laïques avant la venue du messie. Ben Gourion ne veut pas d'une opposition religieuse à l'existence de l'État, et va négocier un compromis. En 1947, lors de l'enquête de l'ONU (UNSCOM) sur la création d'un État juif, Ben Gourion négocie avec l'Agoudat Israel, le parti politique (non sioniste) des ultra-orthodoxes. Ceux-ci acceptent de ne pas prendre position contre la création de l'État juif (mais ne le soutiennent pas), en échange d'un courrier dit du statu quo, signé par les leaders sionistes (gauche, sionistes généraux et sionistes religieux), qui s'engagent à :

  • réserver aux tribunaux rabbiniques la gestion du statut personnel des Juifs (mariages et divorces, en particulier) ;
  • protéger les institutions autonomes de l'Agoudat (en particulier dans le domaine éducatif) ;
  • faire en sorte que l'État favorise la pratique des commandements divins.

Sous la direction de Ben Gourion, l'État exonèrera peu après (en 1950) les ultra-orthodoxes du service militaire. La lettre du statu quo et l'exemption du service militaire sont encore aujourd'hui la base de l'actuelle politique israélienne vis-à-vis des ultra-orthodoxes juifs. En quelques mois, le bilan de la méthode Ben Gourion est le suivant :

  • ​Il a créé Tsahal et éliminé les milices politiques.
  • Il a mis en place un compromis à long terme avec les ultra-orthodoxes juifs, qui cessent de combattre l'idée d'un État juif.
  • Il a préservé l'indépendance fragile de l'État et a élargi ses frontières.
  • Il a assuré une forte majorité juive, au prix du drame des réfugiés palestiniens.

À part une interruption de deux ans entre 1954 et 1955, Ben Gourion occupe le poste de Premier ministre, officieusement du 14 mai 1948 et officiellement du 25 février 1949 au 26 juin 1963. Cette période est marquée par un afflux considérable de réfugiés juifs. La population juive de l'État double pour atteindre près de 1,3 millions de personnes. Face à certains qui voulaient limiter les entrées pour permettre de mieux les absorber, Ben Gourion favorise une politique d'immigration maximum. Environ la moitié des réfugiés sont des rescapés de la Shoah. Mais l'autre moitié est constituée de réfugiés juifs Sépharades des pays arabes, ce qui est une relative nouveauté pour un Yichouv jusqu'alors constitué à 80 % d'Ashkénazes d'origine européenne. Leur intégration sera difficile compte tenu d'un niveau de formation très bas, et beaucoup considèrent que c'est un des plus graves échecs de Ben Gourion. Dans les années 1970, les Séfarades se retourneront contre les travaillistes, en leur reprochant leur intégration imparfaite dans le nouvel État, et voteront en masse pour la droite sioniste. L'autre grand sujet de l'époque est la politique de défense. Sur ce plan, Ben Gourion, qui conserve le portefeuille de la défense, défend plusieurs axes :

  • Une riposte forte pour toute attaque extérieure. Les attentats des réfugiés arabes sont nombreux, souvent (mais pas toujours) soutenus par les services de sécurité des pays arabes limitrophes. Ben Gourion favorise une politique de représailles parfois sanglante, ce qui lui vaut des critiques jusqu'au sein du gouvernement (celles de Moshé Sharett, son futur successeur, en particulier).
  • L'alliance avec l'occident en général et la France en particulier. Des tendances pro-soviétiques existent au sein de la gauche sioniste (Mapam). Ben Gourion impose contre ces tendances un solide ancrage occidental. Plus particulièrement, les années 1950 sont celles de l'alliance privilégiée avec la France, notamment sur le plan militaire (fourniture d'armes par la France).
  • Le lancement d'un programme nucléaire, qui conduira à la centrale nucléaire de Dimona, matrice de la bombe atomique israélienne (qu'on suppose avoir été mise au point en 1970). 
  • Le refus de valider les frontières de 1949. Ben Gourion refuse de reconnaître ces frontières comme les frontières définitives de l'État. Il ouvre donc la voie à des revendication futures éventuelles (qu'on voit effectivement surgir après 1967).

En octobre 1953, Ben Gourion donne l'ordre de mener l'opération Shoshana qui aboutit au massacre de Qibya. Fin 1953, il annonce son intention de se retirer du gouvernement et de s'installer au kibboutz Sde Boker, dans le Néguev israélien. En fait, il n'abandonne pas complètement ses obligations gouvernementales, même s'il réside au kibboutz toute l'année de 1954. Ben Gourion a laissé le pouvoir à Moshé Sharett. Il a cependant lui-même désigné le ministre de la Défense, Pinhas Lavon, et le chef d'état-Major, Moshé Dayan, sur lesquels Sharett aura du mal à s'imposer. Ben Gourion continue donc à avoir un rôle important, quoique officieux, sur les décisions prises.

Ben Gourion revient au pouvoir en 1955, après les élections qui suivent le fiasco de « l'affaire Lavon » (des attentats anti-occidentaux organisés par des agents israéliens en Égypte, et visant à discréditer le régime Égyptien). Il organise la guerre du Sinaï de 1956 contre l'Égypte, en réponse aux menaces égyptiennes de détruire Israël, et au blocus égyptien contre le port israélien de Eilat. La guerre est un succès militaire: le Sinaï est occupé et Ben Gourion envisage de le conserver. Mais l'opposition des deux grands à l'opération Israélo-Franco-Britannique ramène au statu quo : sous la pression des États-Unis, le Sinaï est restitué à l'Égypte au début de 1957, en échange d'une détente de la situation sécuritaire et de la levée du blocus de Eilat. Cette détente dure une dizaine d'année, jusqu'à la guerre des six jours de 1967.

Il privilégie le rapprochement avec la Turquie, qu'il visite secrètement en 1958 à l'invitation du Premier ministre turc de l'époque Adnan Menderes. Pendant cette visite, un accord sur la coopération économique et militaire est signé entre les deux pays. En 1963, Ben Gourion démissionne de nouveau, du fait des suites de l'« affaire Lavon ». Marginalisé au sein du Mapaï, son propre parti, il crée en 1965 le Rafi. Cette création est un échec partiel. Le parti obtient 7,9 % et 10 sièges aux élections de 1965. Le score n'est pas mauvais, mais insuffisant pour permettre à Ben Gourion de revenir au pouvoir. En 1968, il accepte la réunification du Rafi avec le Mapaï et le Achdut Ha'avoda, une autre dissidence du Mapaï, qui datait, elle, de 1944. Cette réunification reconstitue le Mapaï dans son périmètre politique de 1930, mais sous le nouveau nom de Parti Travailliste. Ben Gourion reste membre de la Knesset jusqu'en 1970. Il prend sa retraite à 84 ans, et meurt en 1973. Il est enterré au Kibboutz de Sdé-Boker, dans le cadre grandiose d'un canyon du Neguev. Gros travailleur, autoritaire, c'était aussi un énorme lecteur. Sa bibliothèque comptait une vingtaine de milliers de livres. Ben Gourion apprit ainsi le grec classique pour pouvoir lire Platon dans le texte. Son journal personnel compte des centaines de milliers de pages.

En 1966, l'historien Michel Bar-Zohar écrit « David Ben Gourion est un homme solitaire. Il est plus facile de l'admirer que de l'aimer. Il ignore le geste humain, le sourire chaleureux, le mot amical. Il ne sait pas extérioriser ses sentiments. […] ses ennemis sont légion, de gauche et de droite. […] Lui aussi sait haïr, avec ténacité, avec passion, jusqu'au bout. Sa haine contre les Etzel (Irgoun) et son chef, Begin, est tenace. » Ben Gourion est ainsi resté célèbre pour refuser presque systématiquement d'appeler Menahem Begin par son nom. À la Knesset, il utilisait des périphrases comme « l'homme qui est assis à la droite du député Baer ». Ben Gourion a été élu par le magazine Time comme l'une des 100 plus importantes personnalités ayant influencé le XXe siècle.

Allon Ygal

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Ygal Allon né à Kfar Tabor le 10 octobre 1918, mort le 29 février 1980 à Afula. Général et homme politique israélien de l'Akhdout Ha'avoda, puis du parti travailliste. Héros du combat de l'indépendance d'Israël, il a été le commandant du Palmach dans les annees 1945-1948. Plusieurs fois ministre, vice-premier ministre d'Israël (1969 - 1976), ministre des affaires étrangères (1974 - 1976), premier ministre intérimaire d'Israël après le décès de Levi Eshkol en 1969.

Allon YgalAllon Ygal

Né dans le village Kfar Tabor, au pied du Mont Tavor dans l'est de la Basse Galilée, sous le nom Igal Païcovitch. Son père Reuven, marié avec Haya, et dont la famille était originaire de Roumanie et qui comptait parmi les premiers pionniers juifs habitants de la nouvelle localité Rosh Pina en Haute Galilée, a été en 1901 l'un des fondateurs du village Kfar Tavor. À six ans Yigal perdit sa mère. Dès l'enfance il aima lire des livres, se distingua par ses compositions écrites et aida son père dans les travaux agricoles. Il étudia dans la première promotion du Lycée agricol Kaddouri (Kadoorie) qui se trouve aussi au pied du Mont Tavor. En 1937 il fut un des fondateurs du kibboutz Guinossar sur la rive nord du Lac de Tibériade et resta toute sa vie membre de cettecoopérative. Après un an, en 1938, il s'est marié avec Ruth Baron, nouvelle immigrante d'Allemagne.

Enrolé depuis jeune âge aux rangs des notrim, les gardiens des villages juifs de la Jewish Settlement Police, il était déjà à 13 ans membre dans la principale organisation de défense juive, Haganah. Pendant l'"Intifada" des années 1936-1939, connue comme la Grande Révolte arabe, il fit part des commandos juifs de nuit entrainés par Orde Charles Wingate. En 1941 il devint membre du Palmach (on lit "Palmakh"), les unités mobiles d'assaut de la Haganah commandées par Yitzhak Sadeh. Le jeune Yigal combattit dans les détachements "arabisants" de la Hagana et participa, au service de l'effort de guerre britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, à des missions militaires au Liban, contre le régime ennemi de Vichy, allié de l'Allemagne. En 1943 il devint l'adjoint de Yitzhak Sadeh et après deux ans, en 1945, fut son successeur à la tête du Palmakh. Le Palmakh, avec son esprit de camaraderie, ses idéaux et ses exploits légendaires fut une pépinière de l'élite politique et culturelle israélienne. En 1945 il prit part au congrès sioniste qui se déroula a Bâle, puis visita Auschwitz. Durant la Guerre de Palestine de 1948, Ygal Allon est commandant de 3 brigades du Palmach.

Il dirige entre avril et mai 1948 l'opération Yiftah (appelée d'après le juge biblique Iftakh ou Jephté et en même temps d'après les initiales des noms Igal Paikovitch Tel Haï (du nom originel d'Ygal Allon avant que ne l'hébraïse et de Tel Haï, une localité située dans le théâtre des opérations et où est mort le héros juif Joseph Trumpeldor). Durant les opérations, ses hommes prennent le contrôle de l'est de la Galilée et des villes de Tibériade et Safed dont les habitants arabes palestiniens sont chassés ou fuient notamment suite à sa campagne de guerre psychologique. Après le 15 mai, ses forces repoussent les forces syriennes et libanaises qui essaient d'envahir la Galilée.

Just avant la première trêve, Yigal Allon descend au centre du pays comme adjoint du général David (Mickey) Marcus et dirige l'Opération Yoram. Secondé par Moshe Dayan, il dirige les combats contre la Légion arabe dans la zone entre Tel-Aviv et Jérusalem. Au cours de l'Opération Dani, ses troupes conquièrent Lydda (aujourd'hui Lod) et Ramle dont ils chassent à nouveau les 50 000 habitants vers Ramallah. L'opération se poursuit par deux assauts sur Latroun qui échouent. Yigal Allon doit se conformer aux ordres de Ben Gourion de dissoudre les organisations paramilitaires juives, y compris la sienne, le Palmach, l'Irgoun et Lehi et de les faire joindre la nouvelle armée d'Israël : Tsahal.

Yigal Allon est nommé lieutenant-général et prend le commandement militaire du front sud d'Israël. En tant que tel, il commande les opérations Yoav, Lot, Assaph, Horev et Ouvda, qui garantissent aux Israéliens le contrôle du Neguev avant que les Nations Unies n'arrivent a trancher sur le sort de cette région. La défaite de l'armée égyptienne, la conquête de Beer Sheva et d'Eilat ont fait d'Yigal Allon un des hommes qui ont le plus contribué au tracement des lignes d'armistice et ainsi des frontières d'Israël.

À cause de ses sympathies connues pour la fraction de gauche opposée à Ben Gourion, il doit en fin de compte renoncer à ses aspirations d'être nommé chef de l'état major de l'armée et se retirer de Tsahal. Il joint les rangs du Mouvement coopératiste agricole "Ha'kibboutz Ha'meoukhad" lié au parti "Mapam" et se trouve parmi les dirigeants du parti Akhdut Ha'Avoda - Poaley Tzion, renaissant de la scission du Mapam. En 1955 - 1960 représente ce parti à la Knesset. Après avoir complété des études à l'Université hébraïque de Jérusalem, il passe deux ans au College St Anthony d'Oxford. De retour en Israël, Yigal Allon occupe des postes importants dans les gouvernements social-démocrates du pays. Il est de nouveau député à la Knesset, ministre du travail de 1961 à 1967, vice-premier ministre de 1967 à 1974, ministre de l'intégration des immigrés de 1967 à 1969, ministre de l'éducation et de la culture de 1969 à 1974, et enfin ministre des affaires étrangères de 1974 à 1977.

Il a également occupé temporairement le poste de Premier ministre en remplacement de Levi Eshkol décédé en 1969. Rival de Moshe Dayan encore depuis les jours du Palmakh, Yigal Allon est candidat au poste de premier ministre mais la leadership du parti se décide pour choisir Golda Meïr. Après la démission de Golda Meir en 1974 Yigal Allon est chargé d'être ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Itzhak Rabin. Dans cette qualité il est le premier à avoir tenu son discours en hébreu à l'Assemblée générale de l'ONU. Considéré une "colombe" du point de vue des opinions sur le règlement du conflit avec les Arabes, Yigal Allon a été l'architecte en 1968 (époque où il était Vice-Premier ministre) du “plan Allon”, qui proposait la fin de l'occupation israélienne de la Cisjordanie en négociant un partage des territoires avec la Jordanie (environ 30% pour Israël, et 70% pour la Jordanie). Après la victoire de la droite en 1977 il entre en opposition. Yigal Allon meurt soudain en 1980 après avoir reçu à son domicile dans le kibboutz Ginossar le ministre de défense égyptien Kamal Hassan Ali. C'était précisément pendant la campagne électorale pour la leadership du Parti travailliste.


Dayan Moshe

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Moshe Dayan (né le 20 mai 1915, mort le 16 octobre 1981) était un militaire et un homme politique israélien. 

Dayan MosheDayan Moshe

Moshe Dayan est né dans le kibboutz Degania, situé en Palestine alors sous domination ottomane, non loin du lac de Tibériade. À l'âge de 14 ans, il rejoint la Haganah puis est affecté aux « Special Night Squads » dans les rangs desquels il sera marqué par l'influence du major Orde Charles Wingate, un officier britannique pro-sioniste, et qui instillera à l'embryon d'armée juive la doctrine visant à « porter le combat au coeur du secteur d'activité de l'ennemi » plutôt que de privilégier la « défense statique ». Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est incarcéré par les forces britanniques durant deux ans, puis intégré dans la 7e Division d'infanterie australienne, qui combat les forces de Vichy en Syrie. C'est durant cette période qu'il perd l'usage de son œil gauche, par l'enfoncement du binoculaire de sa paire de jumelles, atteint par une balle ennemie. Dayan sera décoré à l'issue de la guerre, par l'armée britannique. Au cours de la guerre de 1948, Dayan occupe plusieurs postes de responsabilité croissante, notamment dans la vallée du Jourdain et dans la région centre. Très apprécié de David Ben Gourion, futur premier Premier Ministre du jeune État d'Israël, il sera son protégé, tout comme le jeune Shimon Peres.

Moshe Dayan suit alors une carrière militaire fulgurante, et devient chef d'État major de Tsahal de 1955 à 1958, notamment lors de la guerre de 1956 contre l'Égypte. En 1959, Dayan entre en politique et rejoint les rangs du Mapaï, le grand parti de gauche israélien. Il est ministre de l'agriculture jusqu'en 1964. Peu apprécié de Levi Eshkol, qui prend la place de Ben Gourion après son départ du Mapai en 1965, il est cependant nommé ministre de la Défense en 1967, pour faire face à la grave crise qui menace Israël. Bien que n'ayant pas pris part ni aux combats, ni même à la planification de ceux-ci (qui sont plutôt l'œuvre des généraux Yitzhak Rabin et Uzi Narkiss), Moshe Dayan a clairement été identifié comme un acteur prépondérant de la Guerre des Six Jours. Il en a tiré une énorme popularité, aussi bien en Israël même qu'à l'extérieur.

Cette gloire non illégitime doit être balancée à l'aune des critiques qui lui seront adressées au lendemain de la Guerre du Kippour. L'excès de confiance identifié à Dayan et qui habitera Israël durant les six années qui séparent ces deux conflits est en effet une des raisons des pertes énormes subies par Tsahal durant les premiers jours de combat. Cet échec cuisant provoquera un retournement complet de Dayan, qui sera près d'évoquer la chute du 3e temple, ou l'usage d'armes de destructions massives pour faire face à ce qui s'annonçait comme une possible défaite israélienne durant les premiers jours. Mais Dayan reprit le dessus, avec l'aide des États-Unis et de généraux israéliens comme Ariel Sharon.

Le conflit du Kippour entamera le moral et la santé de Moshe Dayan. Il se retire de la vie politique brièvement en 1977, puis revient pour un court passage comme ministre des affaires étrangères sous le gouvernement de Menahem Begin. Il participera aux accords de paix de Camp David, et décédera peu après, en 1981, d'un cancer du côlon. Il est enterré dans le moshav où il grandit: Nahalal. Moshe Dayan est le père de Yael Dayan, ancien membre de la Knesset engagée dans les rangs de la paix. Auteur de quelques ouvrages, Dayan était un archéologue renommé en Israël, mais aussi controversé, nombre de ses découvertes ayant quitté le domaine public en infraction avec la loi. Sa collection personnelle fut vendue à l'État d'Israël après sa mort.

Eshkol Levi

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Levi Eshkol (né le 25 octobre 1895, mort le 26 février 1969) est le troisième premier ministre de l'État d'Israël de 1963 jusqu'à sa mort (d'une crise cardiaque) en 1969. 

Eshkol LeviEshkol Levi

Né en 1895 dans un village à proximité de la ville de Kiev en Ukraine, Levi Eshkol est né d'une mère de culture hassidique et d'un père plutôt proche des mitnagdim. Levi Eshkol reçoit donc une éducation fortement religieuse. Il immigre en Palestine ottomane en 1914. Il s'engage dès son arrivée dans la Légion juive. Eshkol est élu à la Knesset pour la première fois en 1951, en tant que membre du parti Mapaï. 

En 1963, il succède à David Ben Gourion au poste de premier ministre. Son mandat se caractérise par une forte ouverture à l'international, un rapprochement avec l'Allemagne de l'Ouest (premiers contacts diplomatiques en 1965), et des liens culturels forts avec l'URSS. Durant la guerre des Six Jours, il rassemble un gouvernement d'union nationale, et confie le portefeuille de la défense à Moshe Dayan. En Israël, Levi Eshkol est particulièrement connu pour avoir mis en place le système national de distribution de l'eau.

Weizman Ezer

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Ezer Weizman, est né le 15 juin 1924 à Tel Aviv et décédé le 24 avril 2005 était un militaire et un homme politique israélien. Il est le septième Président de l'État d'Israël en fonction du 13 mai 1993 jusqu'à sa démission le 12 juillet 2000. 

Walid Sadik, center, shaking hands with Egyptian Prime Minister Mustafa Khalil in 1978. In front, Israel's Defense Minister Ezer WeizmanWalid Sadik, center, shaking hands with Egyptian Prime Minister Mustafa Khalil in 1978. In front, Israel's Defense Minister Ezer Weizman

Walid Sadik, center, shaking hands with Egyptian Prime Minister Mustafa Khalil in 1978. In front, Israel's Defense Minister Ezer Weizman

Figure héroïque d'Israël, il est le neveu de Chaim Weizmann, premier Président de l'État d'Israël. Marié et père de deux enfants (Saul et Michal), Ezer Weizman a participé à de nombreuses guerres d'Israël. Il a payé un tribut personnel, son fils Saul étant gravement blessé en 1956 durant la campagne de Suez. Celui-ci décèdera en 1991 dans un accident de voiture. En mars 2004, il fut hospitalisé à l'hôpital d'Haïfa pour une pneumonie. Il est décédé le 24 avril 2005 à l'âge de 80 ans, à son domicile de Césarée au nord de Tel-Aviv. Ezer Weizman a rejoint l'Armée britannique en 1942, afin de contribuer à l'effort de guerre britannique contre les Nazis. Pilote dans la Royal Air Force (la RAF), il effectue ses premiers combats en Inde. En 1946, après la démobilisation, il rejoint l'Irgoun, et en 1948, il est pilote de chasse pour le compte de la Haganah — l'embryon de Tsahal.

La même année, il ramène des Avia S-199 quasiment neufs (version tchèque du Messerschmitt Bf 109 fabriquée après guerre) pour combattre dans la Première Guerre israélo-arabe. Weizman, est un des fondateurs des forces de l'air israéliennes; officier, il les dirigera de 1958 à 1966. Sa contribution à la victoire lors de la guerre des Six Jours est essentielle, en tant que chef des opérations de l'armée de l'air. Il quitte l'armée en 1969, mais reste un pilote émérite — il conservait d'ailleurs, à titre personnel, un exemplaire d'un Spitfire anglais. Il rejoint le parti Gahal, qui deviendra plus tard le Likoud, et devient ministre des Transports dans le gouvernement de Levi Eshkol. Il est ministre de la Défense sous le gouvernement de Menahem Begin. Il se distinguera sur deux plans :

  • le lancement du projet Lavi, avion de chasse israélien, dont la conception devra être abandonnée du fait des pressions américaines ;
  • l'accord de paix entre Israël et l'Égypte, qui le mènera peu à peu à être qualifié de « colombe » par son propre camp.​

Il quitte le gouvernement en 1980 pour créer un nouveau parti avec Moshe Dayan, sans succès. Il se lance alors dans le milieu des affaires, de 1980 à 1984. En 1984, il crée le parti Yachad, qui obtient trois sièges à la Knesset. Il participe alors aux gouvernements alternés de Shimon Peres et de Yitzhak Shamir, avant de fondre son propre parti au sein du parti travailliste. Il fut limogé de son poste de ministre de la recherche et de la technologie, le 1er janvier 1990, par Yitzhak Shamir pour avoir entretenu des contacts avec de hauts responsables de l'OLP. Le lendemain, un accord fut conclu pour le maintenir au cabinet sous réserve de sa non-participation au cabinet restreint. Le 24 mars 1993, Ezer Weizman est élu Président de l'État d'Israël. Son mandat se caractérise par un franc-parler peu habituel à ce poste purement honorifique. Weizman s'implique beaucoup dans la lutte contre le terrorisme, rendant visite à bon nombre de familles de victimes du Hamas et du Hezbollah. Il s'implique également dans les pourparlers de paix, n'hésitant pas à inviter Yasser Arafat en visite privée dans sa maison de Césarée. Il est réélu pour un second mandat de 5 ans le 4 mars 1998.

En 1999, une série d'articles évoque un scandale de fraude l'impliquant. Selon les révélations du journaliste Yoav Itshak, il aurait reçu de l'homme d'affaires français Édouard Saroussi — un trafiquant d'armes international — et dissimilé, un « cadeau » d'un montant de 453 465 dollars versé sur un compte bancaire géré par son avocat personnel. Versé entre 1988 et 1993, quelques mois à peine avant sa nomination au poste de président, cet argent transita ensuite en partie sur son compte personnel ainsi que sur ceux de son épouse et de sa fille. N'ayant pu donner d'explications claires sur ces mouvements de fonds, il est contraint de donner sa démission le 10 juillet 2000 qui devient effective le 12.

L'enquête montra aussi que le corrupteur Saroussi versa en 1984, une somme de 6 millions de dollars à l'éphémère parti politique, le Yachad, lancé par Weizman. En fait cet argent aurait été versé comme récompense après que Weizman eut monté une opération commando secrète pour sauver Saroussi menacé par des trafiquants d'armes au Costa Rica et en sérieuse difficulté. Cette opération montée avec l'aide logistique du Mossad et utilisant un "jet" israélien avait au début été présentée comme une opération pour déjouer un complot monté par le FPLP palestinien.

Légion juive

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La Légion juive est un projet créé par Vladimir Jabotinsky dans le but de se défendre contre l'antisémitisme en Russie. 

Vladimir Jabotinsky - Joseph TrumpeldorVladimir Jabotinsky - Joseph Trumpeldor

Vladimir Jabotinsky - Joseph Trumpeldor

Les unités juives ont été dissoutes en 1918 et 1919, mais la revendication d'une légion juive a continué à être soutenue jusque dans les années 1930.   L'idée d'une force militaire juive combattant dans les rangs des alliés naquit dans l'esprit de deux responsables sionistes, Zeev Vladimir Jabotinsky et Joseph Trumpeldor, durant le mois de décembre 1914. Dans leur idée, une telle force participerait à la conquête de la Palestine, alors sous domination de l'Empire ottoman, au bénéfice des alliés occidentaux, lesquels accepteraient alors de soutenir le mouvement sioniste en Palestine. En 1914, un tel soutien n'était pas acquis. Certains responsables ou militants sionistes (comme David Ben Gourion), penchaient d'ailleurs plutôt vers un soutien à l'empire ottoman.

Entre décembre 1914 et mars 1915, plusieurs centaines de volontaires furent enrôlés au sein du corps des « muletiers de Sion », sous les ordres du lieutenant-colonel Patterson. L'Empire britannique étant opposé à leur implication dans les combats sur le front de Palestine, 562 hommes sur 650 furent envoyés sur un autre front en avril 1915, à Gallipoli. L'unité y obtiendra une certaine renommée. L'unité sera dissoute après le retour de Gallipoli, fin 1915. Après la dissolution des muletiers de Sion, Jabotinsky va se livrer à un intense travail de propagande, aussi bien auprès de la population juive vivant au Royaume-Uni (en particulier les immigrants de Russie) qu'auprès du gouvernement britannique. Il rencontrera au départ peu de succès, tant auprès des uns que des autres. En 1917, cependant, le gouvernement britannique commence à montrer son intérêt pour l'établissement d'un « Foyer National Juif » en Palestine.

En août 1917, le premier régiment juif est créé, le 38e bataillon de fusiliers de sa Majesté (l'annonce officielle du gouvernement britannique date du 27 juillet 1917). Il comprend des volontaires de l'Empire, ainsi qu'un nombre important de Juifs originaires de Russie. Ce bataillon sera suivi par les 39e et 42e bataillons (rebaptisé 40e bataillon en juillet 1918), pour un total de 5 000 hommes fin 1918. Ces unités commencent à être engagées à l'été 1918 sous le commandement du Major General EWC Chaytor (un néo-zélandais). À cette date, Jérusalem a déjà été prise (décembre 1917). Mais une partie de la Palestine est toujours sous contrôle ottoman. Le régiment se bat en particulier dans la vallée du Jourdain.

Le 38e (rebaptisé entre temps first judeans) fut dissous en Palestine en juillet 1919. Ce bataillon disposait de son propre badge, une menorah sur laquelle était inscrit Kadima (« en avant »). Le 39e bataillon fut dissout en Palestine en décembre 1919. Ces dissolutions s'expliquent par l'hostilité du commandement britannique à l'existence d'une unité « ethnique », partagée entre une loyauté formelle au Royaume-Uni et une loyauté politique aux organisations sionistes. La dissolution des unités juives provoquera l'opposition des sionistes de gauche et de droite, qui comptaient sur elles pour appuyer le projet sioniste en Palestine. L'idée d'une « légion juive » chargée de défendre le Yichouv avait marqué les esprits sionistes. La création des organisations armées sionistes dans les années 1920 et 1930 (en particulier la Haganah et l'Irgoun) s'est en partie faite en référence à ce projet.

Vladimir Jabotinsky, de son côté, a continué à défendre le projet d'une « Légion Juive » en Palestine, structure légale soutenue par le Royaume-Uni. Ainsi dans un texte de Novembre 1923, il affirme que le conflit entre le sionisme et le nationalisme arabe est inévitable, et que le sionisme doit constituer une « muraille d'acier » (une armée), pour s'imposer. Voir le chapitre : La « Muraille d'acier ». En 1923, lors de sa création, le Betar, mouvement de jeunesse nationaliste influencé par Jabotinsky se définit comme l'embryon de la future Légion Juive. En 1925, lors de sa création, le Parti révisionniste de Jabotinsky demande dans son programme la création d'un Légion Juive à la puissance mandataire (le Royaume-Uni).

Ainsi, quand Avraham Tehomi (responsable de la Haganah nationale, la future Irgoun), lui proposera en 1933 d'entrer au comité de supervision politique de l'organisation, Jabotinsky sera un temps réticent, considérant que les organisations armées clandestines risquaient de compromettre l'accord qu'il espérait toujours avec le Royaume-Uni. Il finira cependant par accepter. Jamais le Royaume-Uni ne créera la Légion Juive. Ce seront finalement les organisations armées clandestines (Haganah, Irgoun, Lehi) qui fusionneront en 1948 pour former les Forces de Défenses d'Israël (Tsahal).

Trumpeldor Joseph

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Joseph Trumpeldor (4 décembre 1880 - 1er mars 1920) était un des premiers activistes sionistes. Il est connu pour son aide dans la création des légions juives et pour l'organisation de l'immigration des juifs vers le futur État d'Israël. 

Trumpeldor JosephTrumpeldor Joseph

Joseph Trumpeldor est né à Piatigorsk en Russie, dans la région du Caucase. Son père, Wulf Trumpeldor, servira 25 ans dans l'armée russe. En tant que militaire, il fut autorisé à s'installer en dehors de la région dite « zone de résidence » (à l’ouest de l’empire russe) en dehors de laquelle les juifs n’avaient normalement pas le droit de résider. Il a été avancé que la famille était en fait d'origine Subbotnik, un ensemble de groupes descendants de paysans chrétiens ayant rompus avec le christianisme sous le règne de Catherine II de Russie, à la fin du XVIIIe siècle pour s'auto-convertir au judaïsme. Le magazine israélien Hadassah écrivait ainsi en 2006 que « Joseph Trumpeldor, le héros de [la bataille de] Tel Haï, était presque certainement un Subbotnik ».

Malgré une formation de dentiste, Joseph Trumpeldor s'engagea volontairement dans l'armée russe en 1902. Pendant la guerre russo-japonaise, il participa du côté des assiégés au siège de Port-Arthur, où il perdit son bras gauche. Après la chute de Port-Arthur, il passera plusieurs mois dans un camp de prisonniers de guerre, comme tous les soldats russes du général Stoessel. Après la fin de la guerre, il fut rapatrié en Russie. Par la suite, il reçut quatre décorations pour bravoure, ce qui fit de lui le soldat juif le plus décoré de toute la Russie. Après la guerre russo-japonaise, il deviendra officier de réserve de l'armée russe, à une époque où ce type de poste était normalement strictement interdit aux juifs. Cette exception témoigne de la très forte impression qu'il avait créée. Il fit des études de droit à l’université de Saint-Pétersbourg, puis immigra en 1912 en Palestine, qui faisait alors partie de l'Empire ottoman. Il vécut dans un premier temps dans un kibboutz, à Degania.

Lorsque la Première Guerre mondiale débuta, Trumpeldor fut expulsé par les Ottomans vers l'Égypte, ou se trouvaient de nombreux juifs de Palestine également expulsés (ceux qui étaient de nationalité russe, la Russie étant en guerre contre les Ottomans). Là, il développa avec Vladimir Jabotinsky l'idée d'une « légion juive » qui combattrait avec les Britanniques contre l'Empire ottoman, afin de libérer la Palestine au bénéfice du peuple juif. En 1915, le "corps des muletiers de Sion" fut formé, considéré comme la première unité militaire composée uniquement de juifs (sauf certains officiers) organisée depuis 2000 ans. Ce fut le commencement idéologique des forces de défense israélienne. Le corps servira dans la bataille de Gallipoli, où Trumpeldor sera blessé à l'épaule. Après la dissolution du "corps des muletiers de Sion", fin 1915, Trumpeldor participera au travail de Vladimir Jabotinsky en faveur de la création d'unités militaires juives plus importantes sous direction britannique, qui verront le jour en 1917 : la Légion juive.

Joseph Trumpeldor fut l'un des premiers activistes du sionisme socialiste en Palestine. C'était aussi à l'origine un anarchiste et un disciple de Kropotkine. Il a déclaré, « je suis un anarcho-communiste et un sioniste ». Son programme pour un réseau syndicaliste de communautés socialistes, présenté à la conférence sioniste de Romni, en 1911, a eu une certaine influence sur la création des kibboutzim. Après son retour en Russie en 1918 (en pleine révolution russe), Trumpeldor fonda, parallèlement à David Ben Gourion et Yitzhak Ben-Zvi aux États-Unis, le mouvement He-Halutz, organisation pionnière juive visant à préparer de jeunes Juifs à s'installer en Eretz-Israël (aliyah). Il retourna en 1919 en Palestine, qui était depuis peu sous mandat britannique.

En 1920, l'organisation d'autodéfense juive Hachomer demanda à Trumpeldor de commander la défense des colonies agricoles en Galilée. Trumpeldor accepta et fut tué à Tel Haï au cours d'une escarmouche avec un groupe d'insurgés anti-français issus d'un village libanais proche. Ses derniers mots auraient été : « Ca ne fait rien, c'est bon de mourir pour son pays ». Après sa mort, Tel Haï sera évacué puis repeuplé en 1921. Trumpeldor devint le symbole de l'autodéfense juive. Le 11e jour du mois de Adar, on célèbre ainsi sa mémoire en Israël. Il est considéré comme un héros à la fois par les partis politiques sionistes de gauche et de droite. Depuis 1934 on trouve à Tel Haï un monument à sa mémoire surmonté d'un lion.

Le mouvement de jeunesse de la droite sioniste, le Betar, proche du Parti révisionniste (mais indépendant de lui) se baptisera en 1923 Betar, en mémoire à la forteresse de Betar (révolte de Bar-Kokheba), mais aussi en souvenir de Trumpeldor : Betar est l'acronyme hébraïque de Brit Yosef Trumpledor ou « Ligue de Joseph Trumpeldor ». La ville de Kiryat Shmona (« la cité des 8 ») fut aussi nommée en mémoire de Trumpeldor et des sept hommes et femmes qui furent tués en défendant Tel Hai.

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