publié le jeudi 02 décembre 2010 à 09H38 par Aurélie Beaussart et Guillaume Lévy
C'est officiel : le village de Tremblois-lès-Carignan, dans les Trois Cantons, possède désormais la dernière « rue Pétain » du pays. Une conséquence directe de la décision, ce mardi, des élus de Parpeville (Aisne) de débaptiser leur
rue Pétain à eux.
Patricia Joint, le premier magistrat de ce village du Saint-Quentinois (200 âmes), est parvenue à ses fins. Élue maire en 2008, elle avait souvent évoqué son souhait de débaptiser cette rue.
Mardi soir, à l'occasion d'un conseil municipal crispé, les élus ont voté, par sept voix pour, trois voix contre et une abstention, la disparition de la rue rendant hommage, depuis le 9 janvier
1919, au Maréchal.
Rue de la paix
Le débat a été « houleux », indique Patricia Joint. « Ceux qui étaient pour conserver la rue Pétain étaient
fortement campés sur leurs positions. Clairement, ils défendaient la mémoire de Pétain et l'ensemble de ce qu'il a fait. »
Parpeville a dégoté un nouveau nom qui ne fera offense à personne : rue de la Paix. Une dénomination préférée à « route de Chevrésis » ou, plus original, portant le nom d'un soldat du village
mort pour la France, que les élus proposaient de tirer au sort parmi les noms inscrits sur le monument aux morts de Parpeville !
Avec les disparitions, en quelques semaines, des rues Pétain de Dernancourt (Somme) et de Parpeville, Tremblois-lès-Carignan compte aujourd'hui la dernière rue française dénommée Pétain.
Une situation qui pourrait évoluer prochainement. Le maire de Tremblois, Jean-Pol Oury, indiquait il y a quelques jours qu'il allait, sous peu, rassembler son conseil pour décider de conserver ou
modifier le nom de la rue.
Contactée hier, la préfecture indique que le préfet Savy a adressé un courrier au maire, lui conseillant de débaptiser la rue.