publié le 19/02/2014 à 19h49
François Hollande va annoncer vendredi l'entrée de quatre héros de la Seconde Guerre mondiale dans ce lieu de mémoire.
Après de longs mois de réflexion, l'Élysée a tranché. Il y aura donc quatre nouveaux pensionnaires au Panthéon: Germaine Tillion, Geneviève Anthonioz de Gaulle, Pierre Brossolette et Jean Zay. Ce choix surprend par son exhaustivité mais devrait contenter tout le monde ;
surtout à gauche. La Résistance se trouve honorée par trois de ses figures, dont deux femmes. Le quatrième, Jean Zay,
avocat, ministre socialiste de l'Éducation nationale, fut assassiné par la milice le 20 juin 1944.
François Hollande devrait annoncer cette vague à l'occasion de sa visite au Mont-Valérien ce vendredi.
Germaine Tillion est disparue en avril 2008 à l'âge de 100 ans. Cette ethnologue a participé à tous les
combats du siècle, de la Seconde Guerre mondiale à la guerre d'Algérie. Au Musée de l'homme, où
elle travaillait, elle participa à la création du premier réseau de résistance contre les Allemands. Elle aide de nombreux prisonniers à s'évader. Dénoncée en 1942, arrêtée, elle est déportée à
Ravensbrück avec sa mère, qui y mourra en 1945. Protégée par ses camarades qui la cachent dans une boîte en
carton, elle écrit les couplets d'une opérette, Le Verfügbar aux enfers, qu'elle chante à la sauvette à des femmes venues de toute l'Europe. «Rire est une manière de résister», disait-elle. À son
retour, elle témoigne de l'enfer des camps de concentration nazis. Son livre, simplement titré Ravensbrück, est publié dès 1946.
Elle aide de nombreux prisonniers à s'évader
Geneviève Anthonioz de Gaulle, nièce du Général, fut déportée pour faits de résistance en 1944.
Militante des droits de l'homme et présidente d'ATD Quart Monde, elle est morte le 14 février 2002. Pierre
Brossolette, journaliste et homme politique socialiste français, part pour Londres afin d'y épauler de
Gaulle. Il est arrêté à Audierne en 1944, lorsqu'il rejoint la France en bateau, et meurt en se jetant par la fenêtre.
Jean Zay fut l'un des 27 parlementaires à rejoindre l'Afrique du Nord après la défaite. Poursuivi pour «désertion face
à l'ennemi», il est jeté en prison à Riom. Il sera abattu d'une rafale de mitraillette dans le dos.