publié le 05/02/2012 à 07h12
Ils étaient là depuis des heures à grelotter devant la cinémathèque de Nice.
Michèle Mercier a décontenancé ses fans samedi à Nice
Là où des dizaines de fans avaient rendez-vous, hier soir, avec l'actrice Michèle Mercier. Leur idole, venue à
leur rencontre avant la projection, en avant-première d'un documentaire réalisé par Jean-Yves Guilleux : Michèle
Mercier, l'insoumise.
Titre idoine, car l'insoumise a joué un rôle auquel ne s'attendaient peut-être pas ces 250 spectateurs, dont une groupie venue spécialement de Belgique, avec des chocolats !
Escortée d'Odile Chapel, directrice de la cinémathèque, accueillie et louée publiquement par Raoul Mille, conseiller municipal délégué notamment à la littérature et à la cinémathèque, l'actrice,
vêtue de noir, arrive avec trois quarts d'heure de retard. Démarche hésitante, elle s'installe sur scène. « On est heureux et émus… » lance Henry-Jean Servat, journaliste people toujours
courtois, chargé d'animer la rencontre. « Il est toujours ému », raille Michèle Mercier, nonchalante.
La marquise dérape
Le public attend le micro. Il est là pour poser des questions à celle qui fut l'inoubliable et sensuelle Angélique. La danse, ses débuts au cinéma, la pharmacie familiale… Elle répond. Tant bien
que mal, mais avec ses convictions : « On ne m'a jamais obligée à faire ce que je ne voulais pas. J'ai suivi mon chemin jusqu'au bout. »
Et voilà que dans le fond de la salle, un monsieur se lève. « Que pensez-vous de l'amour et du mariage ? » Mademoiselle Mercier, qui ne fait pas forcément dans la dentelle : « Ah celui-là, je sais pas où tu l'as pêché. On m'avait
prévenue qu'il y avait des gens bizarres dans cette salle… » La voix est traînante. Les mots hésitants.
« J'ai vécu pour l'amour et je me suis rétamée. Mais aujourd'hui, je me sens bien… C'est que j'ai un petit verre de vodka dans le nez… Monsieur, le mariage ne vous y fiez pas. Merde alors !
Pas besoin d'un bout de papier. »
Un autre intervenant : « Je trouve bizarre que vous ne figuriez pas dans les pages cinéma du guide vert de Nice… »
L'actrice, à Raoul Mille, assis au premier rang : « Ne dormez pas monsieur… Ici, par le passé, on ne s'est jamais occupé de moi… »
Raoul Mille se redresse : « Le problème du guide vert, on l'abordera. On est là pour parler cinéma, je n'aimerais pas que cela dévie… »
Mercier : « Il a mauvais caractère… » Odile Chapel interrompt le débat : « On a pris beaucoup de
retard, il y a un documentaire à voir, laissons la place à l'écran. »
Extinction des feux. Les gens se regardent, se demandant à voix basse ce qui se passe. Ils étaient venus voir l'indomptable Angélique. Laquelle, après la seconde projection, expliqua, avec
beaucoup d'émotion, sa détresse d'avoir été abandonnée par le cinéma français. Ceci expliquant peut-être cela…