publié le 19/09/2011 à 19h14
Dix ans que le "Fou chantant" né à Narbonne est mort. Et son héritage est réclamé par quatre personnes: le neveu, la demi-sœur, l'ex-secrétaire particulier, et un prétendu fils caché…
La maison de Charles Trenet à Narbonne
Charles Trenet est mort en février 2001, mais sa succession n’est toujours pas close. Et c'est au tribunal de Créteil (Val-de-Marne)de trancher et de décider qui de l’ex-secrétaire particulier,
du neveu, de la demi-sœur, ou même du prétendu fils caché venu du Canada, recevra le pactole, estimé à plusieurs dizaines de millions d'euros en droits et titres.
Et cette décision doit être rendue demain. Il aura fallu une décennie.
Une succession qui a tourné à la guerre entre les héritiers
Depuis le décès du chanteur en 2001, sa succession fait l'objet d'une âpre bataille. Son neveu et sa demi-soeur, Wulfran et Lucienne Trenet, clament que le testament rédigé en 1999 a été dicté
sous la pression de Georges El Assidi, l'ex-secrétaire personnel de Charles Trenet qui a hérité de l'ensemble de son patrimoine (droits artistiques, propriétés immobilières...). Après avoir
déposé deux plaintes pénales infructueuses pour "extorsion", "abus de faiblesse" ou "euthanasie", ces deux parents s'en sont remis à la justice civile pour obtenir l'annulation de ce testament
entaché, selon eux, d'irrégularités.
A l'audience, fin juin, l'avocat de Lucienne Trenet, Me Oleg Kowalski, avait brossé le portrait peu flatteur d'un héritier vénal et manipulateur qui se serait rendu coupable de "captation
d'héritage" en profitant de l'état de santé déclinant de Charles Trenet, décédé à l'âge de 87 ans.
Un acharnement judiciaire contre l'ancien secrétaire de Trenet ?
En réponse, le conseil de M. El Assidi avait crié à l'acharnement judiciaire contre son client, un "honnête homme". Selon Me Hélène Bureau-Merlet, Charles Trenet était en pleine possession
de ses moyens au moment de rédiger son testament au profit d'un homme qu'il connaissait depuis vingt ans. "D'un point de vue purement juridique, l'action est totalement irrecevable et
injustifiée", avait-t-elle plaidé, jugeant par ailleurs fantaisiste l'action du prétendu fils caché de Charles Trenet.
La cinquantaine élégante et fantasque, M. El Assidi a lui aussi réfuté toute malversation. "La vérité, c'est qu'ils attaquent Charles Trenet, comme il ne peut pas parler aujourd'hui",
déclarait-il à l'issue de l'audience, ajoutant, l'air las: "Je patiente (...), on verra bien". Une chose est sûre: quel que soit le jugement rendu mardi, l'héritier de Charles
Trenet n'en aura pas fini avec les tracas judiciaires.
Imbroglio juridique
En juillet 2006, M. El Assidi avait confié la gestion de son patrimoine à la société danoise Nest qu'il accuse aujourd'hui de ne pas avoir respecté ses engagements et de l'avoir dépossédé.
Saisie, la justice française s'était déclarée incompétente en septembre 2008 et avait renvoyé l'affaire devant une juridiction danoise d'arbitrage.
En attendant, M. El Assidi a fait séquestrer ses droits et n'est donc pas en mesure de profiter de son legs. Théoriquement à la tête d'un vaste patrimoine, il déclarait récemment "vivre du
RSA".
Réponse demain...