publié le 02/07/2013 à 16h27
La justice a tranché. Elle a reconnu ce mardi Alain Minc coupable de plagiat pour avoir contrefait 47 passages d'une biographie de René Bousquet, l'ancien secrétaire général de la police du régime de Vichy. dans son dernier ouvrage, «L'homme aux deux
visages. Jean Moulin, René
Bousquet, itinéraires croisés», publié en mai dernier aux éditions Grasset. L'insertion d'un encart dans le livre a été ordonnée.
Accusant Alain Minc de plagiat, Pascale Froment, dont la biographie «René Bousquet» fait référence, avait saisi
le tribunal de grande instance en référé (procédure d'urgence). Son ouvrage était cité dans la bibliographie du livre d'Alain Minc, mais nulle part dans le corps du texte. Elle demandait
l'interdiction de la diffusion de l'ouvrage et 100 000 euros de dommages et intérêts.
Des extraits modifiés à minima, le plus souvent résumés
Finalement, outre l'insertion d'un encart dans chaque exemplaire du livre, la présidente, Marie Salord, a condamné solidairement Alain Minc et son éditeur à verser à Pascale Froment 5 000 euros
de dommages et intérêts, et 6 000 euros pour les frais de justice.
Dans son ordonnance, la juge a dressé un tableau dénombrant 47 reprises. Si chacune d'elles «prise isolément ne constituerait pas une contrefaçon, leur addition dans les 75 pages consacrées par
Alain Minc à René Bousquet établit la reprise partielle de caractéristiques essentielles de la biographie de
Pascale Froment».
Un hommage rendu au livre de Pascal Froment
S'appuyant sur ce tableau comparatif, la magistrate a estimé que, contrairement à ce qu'il soutient, Alain Minc «ne s'est pas contenté de reprendre des éléments purement factuels, historiques ou
informatifs de l'ouvrage de Pascale Froment». «S'il n'a pas servilement copié les extraits de la biographie (...), Alain Minc a manifestement reproduit, en cherchant à modifier a minima les
phrases, le plus souvent en résumant des passages et en changeant quelques mots ou expressions», a tranché la juge.
La magistrate a en revanche estimé que Pacale Froment ne pouvait invoquer la protection par le droit d'auteur pour les citations inédites qui sont le fruit de son travail. «L'hommage que je rends
à Mme Froment, c'est qu'aujourd'hui on est obligé de passer par elle, seule biographe, pour évoquer la vie de René
Bousquet», déclarait Alain Minc au Figaro du 13 juin, ajoutant : «Je n'ai qu'un regret, celui de n'avoir pas souligné plus clairement dans ma bibliographie l'importance du livre de Mme
Froment».
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Alain Minc condamné pour avoir avoir plagié une biographie de René Bousquet
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