Sa personnalité semble cependant plus complexe puisqu'il fut également un résistant de la première heure. Il sera malgré tout fusillé pour collaboration en 1952. Il reste une figure de cette période trouble de l'Occupation durant laquelle le Milieu jouait sur les deux tableaux (résistance et collaboration).
Aux côtés du Mammouth défile toute une galerie de personnages parmi les plus grands du banditisme français : Pierre Loutrel dit Pierrot le Fou, le « Grand » Jo Attia, Georges Boucheseiche, qui forment avec Danos l'ossature du redoutable « gang des tractions avant », le « Chauve » Jean Sartore, le gestapiste décoré pour faits de résistance, Raymond Naudy, l'ancien maquisard, tueur de gendarmes.
Roger Lentz, l'associé de toutes ses cavales; « Mimile » Buisson, l'ami et le complice de la rue de la Victoire qui le livre au commissaire Chenevier... Mais aussi Auguste Ricord; Joseph Rocca Serra, André Jolivot, Jean Rossi, Charles Cazauba, l'ancien footballeur Alex Villaplana et des dizaines d'autres figures d'un Milieu disparu...
Quand il est arrêté en novembre 1948, au terme de près de quatre années de cavale, Abel Danos a accumulé un lourd passif. Mais les affaires de droit commun pèsent finalement peu à côté de l’accusation d’intelligence avec l’ennemi qui est portée contre lui : entre 1942 et 1944, Danos s’est en effet illustré au sein de la sinistre bande de la rue Lauriston, "La Carlingue", menée par Henri Lafont.
Six mois plus tard, malgré le manque d’éléments à charge, Danos est condamné à mort. Commence pour lui une longue attente… Passant de Cour de Cassation en Tribunal Militaire il est condamné une seconde fois et exécuté le 14 mars 1952, sous l’accusation infâmante de trahison… Abel Danos aurait-il dû bénéficier de circonstances atténuantes et ainsi échapper au peloton d’exécution ?