Hervé de Charette, né Hervé Marie-Joseph de Charette de La Contrie le 30 juillet 1938 à Paris, est un homme politique français. Trois fois ministre, de 1986 à 1988 puis de 1993 à 1997, Hervé de Charette est notamment maire de Saint-Florent-le-Vieil de 1989 à 2014, et député élu du Maine-et-Loire entre 1988 et 2012.
Fils d'Hélion Marie Joseph Christian, baron de Charette de La Contrie (1906-1983) et de sa première épouse Jeanne Girauld de Nolhac (1908-1954), Hervé de Charette est issu d'une famille aristocratique. Il est descendant direct du roi Charles X par le duc de Berry et descendant indirect du chevalier de Charette, et de l'académicien né à Ambert Annet Marie Pierre Girauld de Nolhac. Marié, Hervé de Charette a quatre enfants. Diplômé d'HEC Paris et de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences-Po Paris), Hervé de Charette est un ancien élève de l'École nationale d'administration (ENA, promotion Montesquieu de 1966). En juin 1966, il entre au Conseil d'État. D'abord auditeur, il devient maître des requêtes en 1973 puis rapporteur et secrétaire général-adjoint.
De 1973 à 1981, Hervé de Charette travaille dans plusieurs ministères. Il est successivement conseiller technique de Georges Gorse au ministère du Travail, de l'Emploi et la Population de 1973 à 1974, directeur de cabinet de Paul Dijoud au secrétariat d'État chargé de l'Immigration de 1974 à 1976, puis de Christian Beullac au ministère du Travail) de 1976 à 1978 et chargé de mission auprès de Jean-François Deniau au ministère du Commerce extérieur de 1978 à 1981. En parallèle, il est conseiller juridique pour l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD) de 1976 à 1981 puis président de la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs (Sonacotra, future Adoma) de 1979 à 1981. Lors des élections législatives de 1986, il est élu député UDF de la Nièvre. Il entre directement au gouvernement Jacques Chirac comme ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Plan.
En 1988, à la fin de la première cohabitation, après la défaite de la droite à l'élection présidentielle et aux législatives, Hervé de Charette retourne à l'Assemblée nationale. Il est parachuté dans la région des Mauges (Maine-et-Loire) dans une nouvelle circonscription de centre-droit. Dès le premier tour, il est élu député de la sixième circonscription de Maine-et-Loire. Il est réélu (au premier tour) en mai 1993 (mais remplacé par Yves Joncheray suite à son entrée au gouvernement), en juin 1997, juin 2002 et juin 2007. En juin 2012, il est battu au second tour des élections législatives par le divers gauche Serge Bardy après avoir été député de cette circonscription pendant vingt-quatre ans. Lors des élections municipales de 1989, il devient maire de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire), un haut-lieu de la Vendée militaire situé au cœur de sa circonscription. Il est réélu en 1995, 2001 et 2008. De 1995 à 2001, il préside aussi la Communauté de communes du canton de Saint-Florent-le-Vieil et en reste membre à partir de 2001.
Par ailleurs, il siège au Conseil régional des Pays de la Loire de 1992 à 2010 (réélu en 1998 et en 2004), en étant vice-président de 1992 à 2004. Après les législatives de 1993, il redevient ministre sous la deuxième cohabitation : il est ministère du logement dans le gouvernement Balladur. Après son soutien à Jacques Chirac durant l'élection présidentielle de 1995, il reste au gouvernement mais occupe désormais le prestigieux maroquin de ministre des Affaires étrangères. En 1996, il se rend en Algérie peu après l'enlèvement des moines de Tibhirine et modifie en cours de route le programme de son voyage afin de pouvoir s'informer sur les circonstances du drame, en ne se donnant « qu'une seule priorité : retrouver les moines vivants », modification à laquelle les autorités algériennes tentent de s'opposer. Philippe Étienne, directeur adjoint de cabinet d’Hervé de Charette, posera alors plusieurs fois la question : « L’affaire de l’enlèvement des moines est-elle une manipulation algérienne ? ».
Après la dissolution de 1997, suite à la défaite de la droite et son départ du gouvernement, il siège de nouveau à l'Assemblée nationale jusqu'à sa défaite en juin 2012. De juin à juillet 2011, il exerce l'intérim, en qualité de doyen d'âge, du groupe parlementaire Nouveau Centre, entre la nomination au gouvernement de François Sauvadet et l'élection d'Yvan Lachaud. Alors qu'il brigue un cinquième mandat de maire de Saint-Florent-le-Vieil, il est battu lors des élections municipales françaises de 2014. Proche de Valéry Giscard d'Estaing, Hervé de Charette entre en 1977 au Parti républicain, rattaché à l'Union pour la démocratie française (UDF). Il est Secrétaire national chargé de la Défense puis Délégué général en 1978 et Secrétaire général adjoint en 1979. En juillet 1995, après avoir soutenu Jacques Chirac lors de la présidentielle faute de candidature de Valéry Giscard d'Estaing, il fonde le Parti populaire pour la démocratie française (PPDF), rattaché à l'UDF, devenu Convention démocrate en 2002 lors de son intégration comme un club de l'UMP. Le siège de ce parti destiné à rassembler les Giscardiens est situé à Saint-Florent-le-Vieil.
En décembre 2009, Hervé de Charette quitte l'UMP (dont il est l'un des membres fondateurs), qu'il juge trop à droite et rejoint le Nouveau Centre. Étant le dépositaire du nom UDF auprès de l'Institut national de la propriété industrielle depuis 2004, il souhaite alors permettre au Nouveau Centre de l'utiliser mais le sénateur Jean Arthuis indique qu'il ne peut pas prendre cette décision. En mai 2011, la Convention démocrate vote son rattachement à L'Alliance républicaine, écologiste et sociale (Confédération des Centres), qui inclut aussi le Nouveau Centre. Soutien de Nicolas Sarkozy lors des présidentielles de 2007 et de 2012, il s'oppose au projet de candidature du président du Nouveau Centre, Hervé Morin, à l'élection présidentielle de 2012. Il est avocat depuis 2001, inscrit au barreau de Paris. En juin 2008, il est élu président de la Chambre de commerce franco-arabe, succédant à Pierre Rozek. En 2012, sa gestion est critiquée par plusieurs pays membres. Il est aussi président de l'Institut français de finance islamique, créé en 2009.