Patrick Modiano, né le 30 juillet 1945 à Boulogne-Billancourt, est un écrivain français, auteur d’une trentaine de romans primés par de nombreux prix prestigieux. Jean Patrick Modiano est né le 30 juillet 1945 11 allée Marguerite dans une villa-maternité du Parc des Princes à Boulogne-Billancourt d'Albert Modiano et de Louisa Colpijn, comédienne flamande débarquée à Paris en juin 1942 connue ultérieurement sous son nom d'actrice de cinéma belge Louisa Colpeyn.
"Titulaire du baccalauréat, il n'entreprend pas d'études supérieures; à partir de 1967, il n'exerce d'autre activité professionnelle que celle de romancier [...] Outre l'oeuvre romanesque, il a publié un Emmanuel Berl, interrogatoire(1976), a donné au théâtre La Polka en 1974, année où il écrivit avec Louis Malle les dialogues du film Lacombe Lucien. Mais, derrière cette façade tranquille, se cachent des blessures, des inquiétudes qui auront suscité et nourri l'oeuvre du romancier, même si celui-ci dit que l'absence de diplômes supérieurs a déterminé sa vocation d'écrivain puisqu'il ne pouvait rien faire d'autre.
On ne peut manquer de rapprocher le décès de son jeune frère Rudy (1947-1957)et le vertige du vide, de l'absence qui hante la plupart des romans de Modiano. Une double origine, flammande par sa mère qui était actrice, juive italienne par son père, ne pourrait-elle éclairer la quête de l'identité, la recherche des indices et des souvenirs, la lutte contre l'oubli, qui constituent le sujet de Rue des boutiques obscures (1978)mais qu'on retrouve aussi bien dans Villa triste (1975, Dimanches d'août (1986), Vestiaire de l'enfance (1989)? Le mystère qui entoure la figure du père préside au récit des Boulevards de ceinture (1972, innerve le thème de la disparition, conduit aux mystères, aux zones d'ombre, aux paradoxes qui fascinent les lecteurs de Modiano et font le charme d'un roman comme Un cirque passe (1992).
Albert Modiano était "homme d'affaires", mais son fils, Patrick, reconnaît n'avoir jamais su ni compris de quelles affaires il s'agissait. Il resterait à évoquer l'origine juive qui marque le premier roman de Modiano, La Place de l'étoile (1968). Mais si des déterminations familiales fondamentales sont reconnaissables dans l'oeuvre, celle-ci ne se limite pas à celles-là. Seuls Remise de peine et Livret de famille (1976) peuvent passer pour des récits autobiographiques. Si le narrateur de La Place de l'étoile est juif, le roman dépasse ce qualificatif.
De même, si l'Occupation, période trouble comme on le dit d'une eau impure, est dans l'oeuvre une époque privilégiée, où s'inscrivent des trames romanesques entières ou de simples épisodes narratifs, ce n'est pas en tant que moment historique mais en tant que "lieu" propice à la création de cet art du flou, de la dualité qui caractérise Modiano et rend unique cet auteur qui a poussé le roman, art de l'illusion, à ses limites extrêmes, multipliant les perspectives fuyantes en une sorte de "trompe-imagination" qui emporte le lecteur dans un dédale où métamorphoses et songes estompent les rares certitudes qui lui sont données."