Jean-Luc Mélenchon, né le 19 août 1951 à Tanger au Maroc, est un homme politique français.
Militant socialiste à partir de 1977, il est successivement élu conseiller municipal de Massy (1983), conseiller général de l'Essonne (1985) puis sénateur du même département en 1986, 1995 et 2004, enfin député européen en 2009 dans la circonscription Sud-Ouest. Il est ministre de l'Enseignement professionnel de 2000 à 2002, dans le gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin. Il fait partie de l'aile gauche du Parti socialiste jusqu'au congrès de Reims, en novembre 2008, date à laquelle il quitte ce parti pour fonder le Parti de gauche (PG). D'abord président du bureau national, il en est actuellement coprésident aux côtés de Martine Billard. Il est le candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012, où il se positionne quatrième au premier tour, avec 11,10 % des voix. Implanté en Franche-Comté, ce diplômé de philosophie devenu journaliste et professeur de français dans l’enseignement technique suit dans l’Essonne le maire socialiste mitterrandien de Massy pour diriger son cabinet en 1978 et en être l’un des adjoints en 1983.
En effet, l’ancien leader du mouvement lycéen de mai 1968 à Lons-le-Saunier puis le militant à Besançon de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) ainsi que de la formation trotskiste de tendance lambertiste, l’Organisation communiste internationale (OCI), rejoint en 1977 les rangs de l'aile gauche du parti socialiste (PS). Il s’y oppose tant à la ligne sociale-démocrate de Michel Rocard qu’au radicalisme du Centre d'études, de recherches et d'éducation socialistes (CERES) de Jean-Pierre Chevènement, soutenant le premier secrétaire national, François Mitterrand.
En 1983, Jean-Luc Mélenchon entre au Palais-Bourbon comme député de l'Essonne, avant de siéger au Sénat en tant que représentant de ce même département de 1986 à 2010. Ministre délégué de l’Enseignement professionnel dans le gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin de 2000 à 2002, et plus que jamais animateur des courants les plus à gauche du PS, il se mobilise, aux côtés des communistes, des altermondialistes et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), en faveur du « non » au référendum de 2005 sur le traité européen de Lisbonne.
Si Jean-Luc Mélenchon apporte finalement son soutien à la candidate socialiste Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2007, il n'en est pas moins très critique sur sa campagne après l’échec de cette dernière. À l’issue du congrès de Reims fin 2008, il quitte le PS dont il dénonce les orientations sociales-démocrates, voire centristes. Dès novembre, il lance son propre mouvement, le parti de Gauche, officiellement fondé au début 2009, sur le modèle de la formation allemande Die Linke.
Il se rapproche dès lors du parti communiste français (PCF) avec lequel il noue un partenariat électoral dans le cadre d'un « Front de gauche ». C’est ainsi qu’en 2009, après avoir réuni plus de 8 % des voix sous son nom et les couleurs de la liste commune dans la circonscription du Sud-Ouest, il fait son entrée au Parlement européen de Strasbourg.
Au passage, l’alliance, renouvelée lors des régionales de 2010 puis des cantonales de 2011, permet au PCF d'enrayer son déclin et même de se consolider tout en donnant une visibilité et une légitimité au président de la nouvelle organisation politique. Il devient alors de plus en plus manifeste que ce dernier envisage de se présenter à la fonction suprême en 2012, ce qu'il officialise en janvier 2011 et concrétise au début de juin en négociant un accord avec l’appareil communiste.
De candidat marginal au début de la campagne, il accède progressivement au statut de potentiel troisième homme : escomptant infléchir plus à gauche le discours et programme du socialiste François Hollande, il dispute aussi à Marine Le Pen l’attention de l’électorat populaire et fait du duel qui l’oppose à cette dernière un véritable enjeu. Mais l’engouement suscité par sa verve et le succès de ses meetings ne l’empêchent pas d’être très nettement distancé au premier tour par la présidente du Front National. S’il hisse les voix communistes à un niveau inédit depuis 30 ans pour ce genre d’élection, il n’obtient néanmoins que 11,1 % des voix, contre 17,9 % pour celle qui fait figure de principale concurrente. La stratégie demeure cependant très claire : il en appelle aussitôt à faire barrage au président sortant Nicolas Sarkozy et à voter pour F. Hollande.
À la surprise générale, il décide de se poursuivre le bras de fer qu’il a engagé avec M. Le Pen et de se présenter aux législatives de juin à Hénin-Beaumont, dans la circonscription du Pas-de-Calais que brigue depuis des années la leader frontiste. Mais le parachutage est un échec : arrivé troisième avec à peine 21,5 % des voix, il est à nouveau très largement distancé par celle-ci (42,3 %). Il apporte un soutien de gauche républicaine sans faille au candidat socialiste P. Kemel qui l’emporte d’une centaine de voix. À l’échelle nationale, le Front de Gauche réalise un score décevant : 6,9 % des suffrages au premier tour et au total une dizaine d’élus seulement (dont 9 communistes), qui, avec l’appoint de représentants d’outre-mer, parviennent néanmoins à constituer un groupe à l’Assemblée.
Hostile à l’orientation sociale-démocrate du nouveau pouvoir socialiste, J.-L. Mélenchon tonne dès l’été contre la politique d’austérité menée par l’exécutif, au point de gêner des députés et sénateurs communistes qui pourtant ne s’embarrassent guère pour multiplier les actes de défiance envers le gouvernement Ayrault (abstention et même opposition à maints projets de loi dans les deux chambres). Trop peu constructives à ses yeux et jugées susceptibles de favoriser la droite la plus extrême, ces charges répétées conduisent le co-fondateur du Parti de Gauche et son unique représentant à l’Assemblée, Marc Dolez, à quitter le mouvement en signe de protestation à la fin de 2012.
J.-L. Mélenchon n’en poursuit pas moins sa protestation virulente et capitalise sur l’affaire Cahuzac pour en appeler de plus belle à une « VIe République ». Il organise à ce titre un grand rassemblement dit du « coup de balai » pour célébrer à sa manière le premier anniversaire de l’élection de F. Hollande. Mais il désoriente ses partisans lorsqu’il évoque la possibilité d’en devenir le futur Premier ministre, avec pour mission de mener la nouvelle politique qu’il ne cesse de prôner.