Yvon Bourges, né le 29 juin 1921 à Pau (Basses-Pyrénées) et mort le 18 avril 2009 à Paris 5e (hôpital du Val-de-Grâce), est homme politique français.
Fils de colonel, il est diplômé de la faculté de droit de Rennes et titulaire d'un certificat d'aptitude à la profession d'avocat. Résistant gaulliste dès 1940, il entre en 1942 dans l'administration préfectorale, comme attaché à la préfecture de Rennes en 1942, chef du cabinet du préfet de la Somme deux ans plus tard, au cabinet du préfet d'Ille-et-Vilaine Philibert Dupard, puis du préfet Roger Martin qui sera arrêté à la Libération. Yvon Bourges participe alors à la transition des pouvoirs et est ensuite nommé à Amiens puis à Strasbourg. À seulement 25 ans, il devient, en 1947, sous-préfet d'Erstein.
En 1951, à la demande du haut commissaire Bernard Cornut-Gentille, il intègre l'administration en Afrique-Équatoriale française(AEF) dont il prépare l'indépendance. Gouverneur de la Haute-Volta en 1956, puis Haut commissaire de l'AEF à partir de juillet 1958, il écrit alors beaucoup d'articles, notamment des « Conseils d'un colon à ses successeurs », dans le journal La Roue, organe indépendant paraissant au Soudan français dans les années 1950-1960. En 1961, il rejoint la France à la demande du ministre de l'Intérieur Roger Frey qui le nomme directeur de cabinet, poste auquel il doit faire face aux actions de l'OAS.
Il entre en politique en 1962 comme député UNR d'Ille-et-Vilaine et maire de Dinard jusqu'en 1967. Charles de Gaulle le nomme en 1965 secrétaire d'État à la Recherche scientifique, puis secrétaire d'État à l'Information (1966-1967), à la Coopération (1967-1968) et aux Affaires étrangères (1968-1969). En mars 1966, il interdit Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot de Jacques Rivette.
Après l'élection de Georges Pompidou, il est reconduit au secrétariat aux Affaires étrangères jusqu'en 1972, quand il devient ministre du Commerce et de l'Artisanat pour 9 mois. Il retrouve les bancs du gouvernement sous Valéry Giscard d'Estaing en 1975 comme ministre de la Défense, poste auquel il augmente le budget des armées, modernise l'équipement des armées par l'adoption notamment du FA-MAS en 1975 et le lancement du Rafale en 1978 et du sous-marin nucléaire l'Inflexible. Il a comme Secrétaire d'État le général Marcel Bigeard. Il quitte le gouvernement pour entrer au Sénat en 1980.
Conseiller général de 1964 à 1988, il retrouve la tête de la mairie de Dinard entre 1971 et 1989, et, succédant à Raymond Marcellin, il préside le conseil régional de Bretagne de 1986 à 19981. Député européen de 1973 à 1975, il préside le Mouvement paneuropéen à partir de 1993 et publie en 1999 L’Europe notre destin. En 1998, il prend sa retraite et ne se représente ni aux régionales, ni sénatoriales.