Louis de Guiringaud, né le 12 octobre 1911 à Limoges et mort le 15 avril 1982 à Paris, est un diplomate et un homme politique français.
Louis de Guiringaud est issu d’une famille noble du sud-ouest de la France qui s’est illustrée dès le xviie siècle au parlement de Toulouse. Son père, officier de cavalerie, est tué au début de la Première Guerre mondiale. Guiringaud fait ses études à Paris. Licencié en droit et ès-lettres et diplômé des sciences politiques, il passe en 1938 le concours des Affaires étrangères à la suite de quoi il est nommé attaché d’ambassade à Ankara. Mobilisé au Levant en septembre 1939, il rentre en France après l’armistice du 22 juin 1940 et fait un court séjour à Vichy tout en prenant part à des activités de résistance. Il rejoint en 1943 le Comité français de Libération nationale à Alger où il devient chef de cabinet de René Massigli, commissaire aux Affaires étrangères.
Il reprend du service dans l’armée au printemps 1944 et participa, comme officier de spahis, à la campagne d’Italie avec le corps expéditionnaire du général Juin. Il participe ensuite au débarquement de Provence et à la campagne de France dans la première armée du général de Lattre. Grièvement blessé en Alsace en février 1945, Louis de Guiringaud est cité à l’ordre de l’armée et décoré de la Légion d’honneur à titre militaire. Il reprend du service dans la carrière diplomatique en 1946 comme premier secrétaire à l’ambassade de France à Londres. Il est ensuite directeur des affaires politiques au haut-commissariat de France en Allemagne, consul général à San Francisco, puis représentant permanent adjoint au Conseil de sécurité des Nations unies à l’époque de la crise de Suez. De 1957 à 1961, il est le premier ambassadeur de France au Ghana, puis il devient directeur des Affaires marocaines et tunisiennes au Quai d’Orsay. En 1962, le gouvernement le désigne comme ministre délégué, haut représentant adjoint pour assister Jean-Marcel Jeanneney, premier représentant de la France dans l'Algérie indépendante.
Il prend début 1964 les fonctions d'inspecteur général des postes diplomatiques et consulaires. De 1966 à 1972, il occupe le poste d'ambassadeur de France au Japon, succédant à François Missoffe. Représentant permanent de la France auprès des Nations unies de 1972 à 1976, il est élevé à la dignité d'ambassadeur de France le 16 avril 1975. À la même époque, Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, lui demande d’organiser la Conférence sur la coopération économique internationale qui devait être à l’origine du dialogue Nord-Sud. Louis de Guiringaud est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Raymond Barre en août 1976 et reconduit en mars 1977 et avril 1978. En octobre 1978, il tient des propos controversés en rejetant sur les seuls chrétiens la responsabilité de la guerre du Liban et sur les milices chrétiennes la responsabilité de son aggravation : « Il ne faut pas oublier que ce sont les Chrétiens qui ont appelé les Syriens au Liban pour se protéger contre les Palestiniens, pour essayer aussi de restaurer une situation privilégiée dont ils bénéficiaient dans le Liban tel que nous l'avions nous-mêmes constitué après la Première Guerre mondiale, et aidé à se maintenir après la Deuxième Guerre mondiale.
Un Liban dont la majorité de la population est musulmane, mais dans lequel l'État était pratiquement contrôlé à tous les échelons par les Chrétiens. [...] Ce sont ces milices chrétiennes qui ont déclenché la dernière bagarre de la bataille de Beyrouth ; ce ne sont pas les Syriens. Ce sont les milices de M. Chamoun qui ont déclenché la bagarre. [...] Les milices chrétiennes, en particulier celles de M. Camille Chamoun, portent la responsabilité principale des événements tragiques de Beyrouth au cours des deux dernières semaines. [...] Je considère comme très important de leur dire, à travers vous, qu'il ne faut pas qu'ils comptent sur l'appui de la communauté internationale dans un combat qui est un combat sans raison, déraisonnable ». Peu de temps après, il quitte le gouvernement où il est remplacé le 29 novembre suivant par Jean François-Poncet. Louis de Guiringaud est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur à titre militaire le 7 juillet 1976. Il est aussi titulaire de la croix de guerre 1939-1945 ainsi que de nombreuses décorations françaises et étrangères. Il se donne la mort le 15 avril 1982 à son domicile parisien.