Autodidacte, il est devenu une figure majeure de la social-démocratie révolutionnaire, et le dirigeant du plus important parti d'Allemagne, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD). Devenue veuve, sa mère retourna dans sa famille à Wetzlar. August Bebel apprit le métier de tourneur. Après le compagnonnage, il fonda une petite entreprise (un artisanat) de tournage à Leipzig. Il participa aux associations des compagnons et travailla pour l'éducation des ouvriers.
En 1867, avec Wilhelm Liebknecht, il fonda le Sächsische Volkspartei (Parti populaire saxon), puis en 1869 le SDAP (Sozialdemokratische Arbeiterpartei, Parti social-démocrate des travailleurs). Il adhère, comme Wilhelm Liebknecht, à l'Association internationale des travailleurs (AIT). Le SDAP, « marxiste », fusionne en 1875 avec l'ADAV (« lassallien ») pour former le SAP (Sozialistische Arbeiterpartei, Parti ouvrier socialiste) qui devint le SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, Parti social-démocrate d'Allemagne) en 1890.
Bebel fut emprisonné plusieurs fois comme agitateur socialiste. Il utilisa ce temps pour des études intensives comme l'histoire des États islamiques. En 1884, il publia Die mohammedanisch-arabische Kulturperiode, un plaidoyer pour le dialogue des cultures. Député au Reichstag, il fut accusé de haute trahison pour avoir refusé de voter les crédits de guerre en 1871, et condamné à deux ans de prison.
Auteur de La Femme et le socialisme (1883), où il argumente en faveur de l'égalité des sexes, il eut une controverse avec l'Irlandais James Connolly à ce sujet. Après la mort de Wilhelm Liebknecht en 1900, il devint président du Parti social-démocrate (SPD). Se déclarant révolutionnaire, il se situait au centre du Parti, entre la gauche (Rosa Luxemburg) et les réformistes (Eduard Bernstein).