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Marchais Georges

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Georges Marchais, né le 7 juin 1920 à La Hoguette (Calvados) et mort le 16 novembre 1997 à Paris, est un homme politique français. Il est secrétaire général du Parti communiste français de 1972 à 1994 et député de 1973 à 1997. Georges Marchais est le fils unique de René Marchais (1886-1930), ouvrier carrier, et de Germaine Boscher (1889-1974), veuve de guerre, remariée.

Marchais Georges

Si du côté paternel, Georges Marchais est issu d'un milieu modeste, sa mère en revanche appartenait à une famille plus aisée, et son second mariage avec René Marchais sera considéré comme une "mésalliance". Georges Marchais a des demi-frères et sœurs : du côté de son père, veuf en premières noces de Blanche Perrette (1884-1914) : Renée Marchais (1910), et du côté de sa mère, veuve également en premières noces d'Albert Daunou (mort pour la France en 1915) : Berthe Daunou (1908-1977), Marcel Daunou (1910-1945) et Robert Daunou (1911-1962).

Georges Marchais devient mécanicien ajusteur à l'usine aéronautique Voisin d'Issy-les-Moulineaux juste avant l'invasion allemande de mai 1940. En 1941, il se marie en premières noces à Paulette Noetinger (1920), d'où trois filles : Michèle (1941), Monique (1947) et Claudine Marchais (1950). Séparé en 1959, Georges Marchais épouse en secondes noces, en 1977, Liliane Grelot, d'où un fils : Olivier Marchais. Il part travailler en Allemagne en décembre 1942, chez Messerschmitt à Augsburg. En 1970, Charles Tillon accusera Georges Marchais de s'être porté volontaire, les principales réquisitions allemandes de main d'œuvre n'ayant débuté qu'après la loi du 16 février 1943.

Toutefois, l'existence d'une première loi du 4 septembre 1942, à l'origine du départ forcé de plus de 250 000 ouvriers, était à l'époque ignorée ou négligée par les historiens et par l'opinion. Son biographe Thomas Hofnung estime qu'il n'existe aucune preuve de volontariat et que Marchais fut plutôt muté outre-Rhin, dans le cadre de la réquisition des travailleurs de l'industrie aéronautique par l'Allemagne nazie. Pour contrer cette loi, des grèves, organisées clandestinement, souvent par des communistes, éclatent dans certaines usines comme Ratier à Figeac le 22 octobre 1942 (les seize ouvriers convoqués ne partiront pas mais l'usine continuera de fabriquer des hélices pour les avions Heinkel). De plus, deux décisions de justice, faisant suite à une plainte de Georges Marchais contre ses détracteurs, établissent que Georges Marchais est bien parti en Allemagne sous la contrainte.

Selon la thèse la plus couramment admise, à cette époque, Georges Marchais n'avait de toute façon aucune conscience politique manifeste. Il s'est tenu en effet complètement en dehors des événements du Front populaire, de la grève générale du 30 novembre 1938 et de la Résistance. Il figure donc parmi les premiers ouvriers transférés en Allemagne, à une époque antérieure au développement de la Résistance officialisée après la guerre et à la création des maquis, et n'a jamais revendiqué y avoir appartenu. L'incertitude subsiste aussi sur la date de son retour en France. Il prétendra avoir profité d'une permission en juin 1943 pour se cacher et ne pas repartir (cas fréquent à l'époque), mais sera bien incapable de préciser les endroits où il s'abrita. Aucune trace administrative ni aucun témoignage ne démontrent sa présence en France avant avril-mai 1945. Toujours selon Thomas Hoffnung, Marchais se résigna à repartir en Allemagne après sa permission, et ne revint en France qu'à la chute du IIIe Reich, parmi des milliers de Français anonymes4.

En 1946, il est secrétaire du syndicat des métaux d’Issy-les-Moulineaux. Secrétaire du centre intersyndical CGT dans la même commune en 1951, secrétaire de l'Union des syndicats de travailleurs de la métallurgie de la Seine de 1953 à 1956. Membre du Parti communiste français (PCF) depuis 1947, c'est un camarade de travail de chez Voisin, catholique pratiquant habitant Meudon, qui l'a fait adhérer.[réf. souhaitée] Georges Marchais commence dès cette époque une carrière qui le propulse assez vite et durablement vers les sommets du parti, sans jamais avoir eu l'occasion de participer ni de s'exposer lors des évènements fondateurs de la geste communiste antérieure à 1945. En 1956, Marchais est membre suppléant du comité central du PCF et secrétaire de la Fédération de la Seine-Sud, puis en 1959 membre du comité central et du bureau politique. À partir de 1961, il est secrétaire à l'organisation puis secrétaire général adjoint en 1970.

En mai 1968, il attaque dans un premier temps Daniel Cohn-Bendit, qu'il qualifie d'« anarchiste allemand ». Il critique les « faux révolutionnaires » du Mouvement du 22-Mars, dont l'« agitation », selon ses termes, « va à l'encontre des intérêts de la masse des étudiants et favorise les provocations fascistes ». Face à la répression policière, Georges Marchais et le PCF soutiennent le mouvement étudiant et ses revendications. Ils appellent à l'union des étudiants et des ouvriers, et à la création d'une « Université moderne et démocratique qui doit remplacer l'université de classe actuelle ». Georges Marchais garde le silence en public lors du Printemps de Prague. Il sera, au nom du parti communiste, cosignataire du Programme commun de gouvernement avec le PS et les Radicaux de gauche en juin 1972.

En décembre 1972, il devient secrétaire général du PCF, succédant à Waldeck Rochet qui démissionne pour raisons de santé. Élu député de la 1re circonscription du Val-de-Marne en mars 1973 puis de la 11e (Arcueil-Cachan-Villejuif) à partir du redécoupage électoral de 1986, il sera régulièrement réélu à chaque scrutin jusqu'en 1997. Son arrivée à la tête du PCF coïncide avec l'apogée de la puissance de l'Union soviétique et le début de son déclin : en 1974, les Portugais quittent l'Afrique pour laisser la place à des régimes pro-soviétiques, en 1975, les Américains sont chassés du Viêt Nam où les Soviétiques s'installent à leur place ; le cardinal Agostino Casaroli et le pape Paul VI considèrent alors comme irrésistible la mainmise de l'Union Soviétique sur l'Europe et cherchent à s'en rapprocher. 1979 est l'année de la chute du shah d'Iran et de l'arrivée au pouvoir des Sandinistes au Nicaragua, mais c'est aussi le début de l'invasion et des déboires soviétiques en Afghanistan.

Georges Marchais, qui a su capter la confiance des partis « frères », est alors le mieux à même pour drainer des informations sur les menées des Soviétiques et des formations politiques et syndicales qu'ils financent dans les pays méditerranéens et en Turquie, ainsi que l'identité des émissaires afghans du Khalk et du Parcham (collaborateurs des Russes) en France. C'est dans un article de L'Humanité du 13 février 1979, préparatoire au XXIIIe congrès du parti qu'il évoque le « bilan globalement positif en URSS », ce qui provoque une vive polémique en France. Trois ans plus tôt, le parti avait pourtant renoncé à toute référence au modèle soviétique, à la dictature du prolétariat, pour adopter des thèses proches de celles du parti communiste italien, dans la ligne de l'« euro communisme ».

Tête de la liste du PCF aux élections européennes de 1979 il obtient 20,6 % des voix et envoie 19 députés PCF au Parlement européen, il est élu député européen et le restera jusqu'en 1989. Publiquement, il soutient l'intervention militaire soviétique en Afghanistan des 26 et 27 décembre 1979. Candidat communiste à l’élection présidentielle 1981, il obtient 15,35 % des voix. Ce résultat confirme le déclin de son parti au profit du parti socialiste. Avec l'élection de François Mitterrand, le PCF entre au gouvernement. Mitterrand lui confie quatre ministères pour le rendre solidaire de son action gouvernementale. Malgré l'anticommunisme caractérisé du président américain Reagan, celui-ci conserve avec la France les mêmes relations que sous le prédécesseur de François Mitterrand, sachant qu'il n'a rien à craindre de Georges Marchais. Sa participation au gouvernement, qui lui ôte son rôle de parti contestataire, fait perdre encore des voix de mécontents au PCF, phénomène qui s'aggravera encore avec la dissolution de l'URSS en 1991. Marchais est de nouveau candidat au européennes de 1984, il ne réalise que 11,20 % des suffrages et ne distance que d'un quart de point le FN (10,95 %). Son parti passe très vite sous la barre ses 10 % et se fait distancer par le Front national, aux présidentielles de 1988, André Lajoinie et Pierre Juquin (candidat dissident) ne réalisent à eux deux que 8,9 % des voix (contre 14,4 % à Jean-Marie Le Pen) la veille de la chute du mur de Berlin.

Invité d'Apostrophes en mai 1990, Georges Marchais estime que le PCF « a été stalinien » et ne l'est plus « depuis 15 ans » (soit depuis 1975). En août 1991, au lendemain de l'effondrement du régime soviétique et de l'interdiction du Parti communiste par décret du président Eltsine, Georges Marchais se trouva confronté à la télévision avec Emmanuel Todd, qui avait prédit cet effondrement en 1976 dans son livre La Chute Finale, ce qui lui avait valu de violentes attaques du PCF ; à cette occasion, Emmanuel Todd refit sa démonstration devant un Georges Marchais devenu muet. En 1994, à l'occasion du XXVIIIe congrès du PCF, il cède son siège de secrétaire général à Robert Hue mais reste membre titulaire du bureau politique (renommé bureau national). La même année, il devient président du comité du PCF pour la défense des libertés et droits de l'homme en France et dans le monde. En juin 1995, il assiste au premier rang aux obsèques de son ami Robert-André Vivien présidées par Jacques Chirac. Fragile du cœur, Georges Marchais meurt le 16 novembre 1997 à l’hôpital Lariboisière, à la suite d’un malaise cardiaque.

Il est enterré au son de Bitches Brew de Miles Davis au cimetière de Champigny-sur-Marne16, ville où il vécut auprès de sa femme Liliane et de ses enfants. D'une haute stature, avec une physionomie marquante et une élocution très reconnaissable, Georges Marchais a fait la joie des caricaturistes et des chansonniers de tout poil, en particulier de Thierry Le Luron mais aussi et surtout de Pierre Douglas. Il se distinguait également, lors de ses apparitions télévisées, par des entorses à la grammaire et à la syntaxe (« Les uns et les autres qui est ici... », « C'est à moi que vous m'adressez, donc je vous donne quelle est mon opinion »).

Lors des entretiens télévisés, il avait coutume de désarçonner les journalistes par ses reparties inattendues, le fait de ne répondre qu'aux questions qui lui convenaient, de détourner la conversation, etc. Dans le documentaire Georges le cathodique, réalisé par Yvan Jeuland, les journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel, ainsi que certains anciens collaborateurs de Marchais, reviennent sur ses rapports avec la télévision. Ils insistent sur son « sens du spectacle » et sa diction particulière, estimant que Marchais faisait ainsi pour se démarquer des autres ; les chiffres d'audiences qui en découlaient étaient, selon eux, un excellent révélateur de son impact.

La personnalité publique de Georges Marchais était fortement attachée à une série de « petites phrases », réelles ou inventées, fréquemment reprises par les humoristes le pastichant. La célèbre phrase « Taisez-vous, Elkabbach ! » n'a en réalité jamais été prononcée par Georges Marchais, mais par l'imitateur Pierre Douglas. La confusion vient sans doute d'une interview en direct au soir du 10 mai 1981, Georges Marchais étant en liaison à la fois avec MM. Elkabbach et Cavada, pour TF1 et Antenne 2, les deux hommes tentant de l'interviewer simultanément. Pour mettre fin à la cacophonie, Georges Marchais s'était écrié « Soyez raisonnables !». C'est de cet épisode que Pierre Douglas tira son sketch. La phrase « J'ai dit à ma femme : Fais les valises, on rentre à Paris » est en revanche authentique ; il l'a prononcée lors d'une émission de télévision, relatant sa stupéfaction suite à une déclaration télévisée de François Mitterrand, alors que le couple Marchais était en vacances en Corse. À Alain Duhamel : « Vous permettez ! Quand vous avez posé une question, si ma réponse vous gêne tant pis pour vous ! » Alain Duhamel : « Ce n’était pas ma question » ; Georges Marchais : « C'était p'têt pas vot'question, oui mais c’est ma réponse ! » « Mais c'est un scandale monsieur Barre »


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