Lidice (Liditz en allemand) est un village de l’ancienne Tchécoslovaquie (aujourd'hui en République tchèque) qui fut complètement détruit par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Environ 340 hommes, femmes et enfants furent tués. Après l'assassinat de Reinhard Heydrich par deux agents tchèques formés en Angleterre, les nazis se vengent en rasant le village de Lidice et en éliminant l'ensemble de ses habitants.
Pour justifier le massacre, les nazis ont accusé les habitants d'avoir soutenu les auteurs de l'attentat. En réalité, les liens entre Lidice et la résistance sont assez flous : deux officiers originaires du village se seraient enfuis à l'étranger ; une lettre saisie par les nazis indiquerait que son auteur, venu de Lidice, a décidé de rejoindre la résistance. Les nazis ne surent jamais s'il y avait un lien entre l'auteur de la lettre et les assassins de Reinhard Heydrich, et Lidice servit de bouc émissaire. Le 10 juin 1942, un détachement de la 7ème Division SS "Prince Eugène", que commandait le Hauptsturmführer Rostock, cernait le village. Tous les hommes de plus de 16 ans et une partie des femmes sont fusillés. Les autres femmes sont déportées à Ravensbrück.
Les enfants sont sélectionnés :
- Une centaine dont le type physique correspond aux critères de la « race aryenne » suivant les théories nazies sont placés dans des familles allemandes pour être rééduqués, au travers du Lebensborn.
- Les autres partent au camp d'extermination de Chełmno, où ils meurent dans les chambres à gaz.
Le village est d'abord incendié, puis en quelques mois de travaux, le terrain est nivelé à la dynamite, les pierres enlevées, l'étang comblé, la route et la rivière détournées, tandis que le cimetière est vidé de ses morts. Lidice ou Mémorial pour Lidice (H. 296) est une œuvre symphonique composée par Bohuslav Martinů, elle est créée le 28 octobre 1943 à New-York. Reconstruit sous le régime communiste, le village est ensuite utilisé par celui-ci comme symbole.