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Clik here to view.publié le 07/12/2013 à 19h14 par Estelle Devic
Après quinze ans de polémiques et de discussions, la construction du musée du camp de Rivesaltes a
commencé. Les travaux doivent s’achever à la fin 2014.
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Le pôle pédagogique et le centre documentation ont déjà pris forme
"Ne pas s’imposer". Tel est le credo de l’architecte Rudy Ricciotti qui travaille en collaboration avec le cabinet audois Passelac et Roques sur la construction du Mémorial de Rivesaltes. Un musée dont les travaux ont commencé depuis un peu plus d’un an. "Il a d’abord fallu compter six mois
pour les terrassements", expliquent ainsi Jerémy Anduix et François Roques.
Un musée enterré
Effectivement, le projet qu’avaient présenté ces architectes lors du concours international présente une originalité majeure qui a d’ailleurs séduit le président de Région : c’est un musée
enterré qui ne dénature pas l’environnement et laisse intacte l’image des baraquements alentours encore debout.
Les travaux de gros œuvre ont commencé il y a cinq mois à peine et déjà, le pôle pédagogique et le centre documentation ont pris forme. Le hall, l’accueil et l’auditorium sont en cours de
finition, tout comme la boutique et l’administration. Reste à continuer ce long bâtiment de 230 m de long avec les zones d’exposition et les locaux techniques dont les murs devraient commencer à
monter à partir de janvier prochain.
Fin des travaux prévue en décembre 2014
Fin novembre, 30 % du bâtiment était ainsi terminé. La fin des travaux est prévue en décembre 2014. "On se laissera ensuite trois ou quatre mois pour la mise en place de la scénographie et
l’inauguration aura lieu au printemps 2015", a expliqué, hier, Christian Bourquin à l’occasion d’une visite de chantier. Les espaces extérieurs seront également aménagés et permettront ainsi de
déambuler parmi les baraquements dont certains seront réhabilités.
Le président de Région ne cachait d’ailleurs pas son émotion de voir ce projet, "vieux de 15 ans" se concrétiser enfin. Un projet qu’il avait tenté de faire financer, en vain, par l’État avant de
le transférer à la Région après avoir été élu président du conseil régional. L’investissement de 23 millions d’euros est ainsi supporté par la Région (65 %) et le conseil général des
Pyrénées-Orientales (35 %). "Le travail de concertation entre les différentes communautés a également été long", a rappelé Christian Bourquin en se souvenant de "réunions qui ont terminé en
pugilat".
L’EPCC (Établissement Public de Coopération Culturelle) qui gérera le Mémorial sera effectif au 1er janvier. Son directeur n’est toujours pas recruté mais la date du premier conseil
d’administration est déjà fixée au 5 février.
Christian Bourquin : "Ce mémorial s’adresse à tout le monde"
Vous portez ce projet depuis votre élection comme président du conseil général des P.-O. en 1998. Pourquoi l’avoir désormais fait suivre à la Région ?
Il fallait lancer le chantier quoi qu’il arrive et il était temps. Le conseil général était en limite maximum pour le porter et j’ai emporté avec moi à la Région, le projet de ma vie politique.
Je me suis personnellement beaucoup investi et aujourd’hui, je vis un grand moment.
Pourquoi avoir lancé ce projet ?
Pour la nature humaine, pour qu’on puisse regarder en face ce drame qui s’est répété à quatre reprises sur ma terre. Il faut absolument ouvrir la réflexion à tout le monde.
Quel public visez-vous ?
D’abord le public jeune. D’ailleurs, les professeurs des P.-O. sont déjà très investis et 1 800 scolaires ont été accueillis sur le site en 2012-2013 malgré le démarrage des travaux. Ensuite, ce
mémorial s’adresse à tout le monde, on m’en parle beaucoup et de nombreuses personnes sont en attente.
Vous parliez, au moment de son lancement, de tourisme culturel, qu’en est-il ?
C’est dans l’air du temps. Nous vivons dans une société qui a choisi de nouveaux modes d’organisation. Le moment de l’histoire ne se fait plus autour de journées comme le 11 novembre ou le 8 mai,
mais sur le temps libre et c’est notre force.