publié le 14/03/2014 à 08h29 par Cécile Bouanchaud
Selon lui, Maurice Agnelet est coupable du meurtre de sa sœur, Agnès Le Roux, mystérieusement disparue le
week-end de la Toussaint 1977.
"Je suis malheureusement convaincu de sa culpabilité". Depuis plus de trente ans, Jean-Charles Le Roux n'a qu'une certitude. Selon lui, c'est bien Maurice Agnelet qui a tué sa sœur, Agnès Le Roux, le week-end de la Toussaint 1977. Pour ces faits, Maurice Agnelet, qui était le compagnon d'Agnès Le Roux au moment du drame, a d'abord été acquitté en première instance, puis condamné à 20 ans de réclusion en
2007. En février 2013, coup de théâtre : la Cour de cassation lui a accordé le droit à un troisième procès, qui doit s'ouvrir lundi devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes. En
attendant, Maurice Agnelet a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.
"Il a eu une emprise terrible sur elle". Une situation que dénonce Jean-Charles Le Roux, pour qui Maurice Agnelet est coupable. "Je suis malheureusement convaincu de la
culpabilité d'Agnelet", commente-t-il sur Europe 1. Et de préciser : "ils avaient une histoire d'amour qui était à sens unique. On s'est rendu compte qu'elle était très amoureuse. Et ensuite, il
a eu une emprise terrible sur elle. Et puis il l'a fait souffrir". Mais Jean-Charles Le Roux reconnaît que ces éléments ne font pas de Maurice Agnelet le coupable.
"Le mobile est clair, c'est l'argent". Ce qui l'interpelle, c'est que Maurice ait vidé le compte en banque de sa soeur une semaine après sa disparition. "Tout cela ce sont des
détails. Ce qui est important, c'est qu'une semaine après qu'Agnès ait disparu, il vide son compte en banque qui
était assez fourni. Il vire la totalité de son compte sur son propre compte. Et il fait disparaitre le compte en banque d'Agnès. C'est quelqu'un qui a compris le premier qu'Agnès avait disparu et qu'elle ne reviendrait jamais. Le mobile est clair, il existe encore, c'est l'argent. Et cet
argent est en Suisse au nom de Maurice Agnelet, il en réclame toujours la propriété, parce qu'il considère qu'Agnès lui a donné", raconte Jean-Charles Le Roux.
Agnelet espère une révision
"Un alibi de complaisance". Autre fait troublant, "l'alibi" de Maurice Agnelet, une femme qui a assuré qu'il était avec elle le soir de la disparition, avant de revenir sur ses
propos. "Il a bénéficié d'un non-lieu en 1986 car il avait un alibi au moment des faits, mais cet alibi a explosé. Il était censé être avec une autre femme, avec qui il s'est marié, puis divorcé.
Cette femme dit aujourd'hui que c'était un alibi de complaisance, donné par amour et qu'elle revient et explique qu'il n'a jamais été avec elle. L’alibi a sauté, ce qui a permis d'envoyer Agnelet
aux assises en 2005 et 2006", détaille Jean-Charles Le Roux.
"Je veux qu'Agnelet dise la vérité". Aujourd'hui, Jean-Charles Le Roux attend de ce troisième procès que Maurice Agnelet leur dise "la vérité". "J'ai un besoin de justice. Je
veux faire partager toutes mes convictions aux jurés. Je veux qu'Agnelet dise la vérité, car lui seul sait ce qu'il s'est passé, et il ne dit rien", regrette-t-il. Ce dernier estime que, malgré
le silence de Maurice Agnelet, "des charges extrêmement lourdes" pèsent sur lui. "Je dis que Maurice Agnelet est un assassin", conclut-il.
"J'ai un besoin de justice" : Un procès inéquitable selon la CEDH. En janvier 2013, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait pourtant estimé que Maurice Agnelet
n'avait pas bénéficié d'un procès équitable. La CEDH avait aussi noté que le meurtre d'Agnès Le Roux, sa
compagne d'alors, "n'était pas formellement établi et que, partant, le lieu, le moment et les modalités du crime supposé restaient inconnus". Un mois plus tard, la commission de réexamen de la
Cour de cassation avait suivi l'avis de la CEDH en lui accordant le droit à un troisième procès.