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Plan Young

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Plan signé, le 7 juin 1929, par une commission interalliée réunie à Paris. Ce plan remplace le plan Dawes relatif aux réparations dues par l'Allemagne à la suite de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom à l'un des membres de la commission, l'expert américain Owen D. Young (1874-1962).

 

Owen D. Young (seated in the center), who co-authored the Dawes Plan, consulted and collaborated with Reichsbank president Hjalmar Schacht (foreground right, seen in profile) on the plan that would replace it in 1929. Although the Young Plan reduced Germany’s overall reparations obligations, it was targeted by a coalition of conservative and nationalist politicians who, under the leadership of Alfred Hugenberg, sponsored a referendum to reject it. The campaign was joined and supported by the Nazis who, though still regarded as a fringe movement, used the anti-Young campaign to gain publicity and attract support from mainstream conservatives.

Owen D. Young (seated in the center), who co-authored the Dawes Plan, consulted and collaborated with Reichsbank president Hjalmar Schacht (foreground right, seen in profile) on the plan that would replace it in 1929. Although the Young Plan reduced Germany’s overall reparations obligations, it was targeted by a coalition of conservative and nationalist politicians who, under the leadership of Alfred Hugenberg, sponsored a referendum to reject it. The campaign was joined and supported by the Nazis who, though still regarded as a fringe movement, used the anti-Young campaign to gain publicity and attract support from mainstream conservatives.

Le plan fixe le montant de la dette à verser en 59 annuités ; elle doit être éteinte le 31 mars 1988. Il établit un lien de fait entre la dette allemande et les dettes interalliées. La « fraction inconditionnelle » des annuités allemandes (37) est affectée à la réparation des dommages de guerre et devient mobilisable.

En conséquence, l'Allemagne doit remettre aux puissances créancières des obligations libellées au nom du Reich et représentant la valeur capitalisée de tout ou partie de la fraction non différable de l'annuité. La vente de ces obligations aux capitalistes doit permettre aux puissances créancières de recevoir un capital immédiatement, au lieu d'une longue série d'annuités.

La « fraction conditionnelle » ou différable de la dette (22 annuités) est en revanche affectée au paiement des dettes interalliées. La Banque des règlements internationaux est créée ; son siège est fixé à Bâle. Elle doit faciliter le paiement des réparations et, sur un plan plus large, favoriser les relations financières entre les peuples par l'octroi de crédits entre eux.

La crise financière allemande de 1931 et le « moratoire Hoover », ajournant pendant un an le paiement des dettes de guerre de tous les États, ruineront toutes les chances de voir l'Allemagne régler ses dettes. Entré en vigueur le 17 mai 1930, le plan Young, pas plus que le plan Dawes, ne sera exécuté.


Question des réparations

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Ensemble des problèmes posés par le paiement des dommages de guerre imposé à l'Allemagne par le traité de Versailles en 1919.

 

 

Question des réparations

L'ambiguïté du traité de Versailles

Dès l'armistice (→ armistice de Rethondes, 11 novembre 1918), les Alliés sont d'accord sur le principe d'obliger l'Allemagne à rembourser la totalité des dommages causés par la guerre, y compris les pensions. Mais ils divergent quant aux sommes à fixer, quant aux pourcentages de chacun des Alliés et quant aux modalités pratiques de remboursement. Des sommes irréalistes allant jusqu'à 500 milliards de marks-or et des délais dépassant 40 ans sont envisagés, surtout en France, nation la plus touchée et où le mythe facile de « l'Allemagne paiera » a été encouragé par certains milieux politiques devant les difficultés monétaires.

Chez les Anglais, en revanche, s'impose très vite, sous l'influence de l'économiste Keynes, le réalisme d'un meilleur rendement de relations commerciales normales avec l'Allemagne, qu'il importe donc de ne pas ruiner.

L'article 231 du traité de Versailles énonce seulement le principe, une « Commission des réparations » devant évaluer les montants et fixer les modalités de paiement : « Les gouvernements alliés déclarent et l'Allemagne reconnaît que l'Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les gouvernements alliés et leurs nationaux, en conséquence de la guerre qui leur a été imposée par l'agression de l'Allemagne et de ses alliés. »

Sa rédaction ambiguë, qui visait pourtant une « responsabilité civile » et non pas une « culpabilité morale », provoque en Allemagne une grande indignation ; l'article 231 ne sera signé que sous la menace d'un ultimatum, d'où la naissance, en Allemagne, de la formule du « diktat ».

La résistance passive de l'Allemagne

Avec les dettes de guerre interalliées, auxquelles elles se trouvent liées, les réparations vont empoisonner les relations internationales de 1920 à 1932. La France, au total, ne recevra que 8 milliards de marks-or sur les 69 qui lui revenaient à l'origine. La conférence de Spa (juillet 1920) détermine ainsi les pourcentages : 52 % pour la France, 22 % pour la Grande-Bretagne, 10 % pour l'Italie, etc. Le 27 avril 1921, la Commission des réparations fixe à 132 milliards de marks-or le total des obligations allemandes.

Dès octobre, l'Allemagne demande un moratoire de six mois en raison de l'effondrement du mark. La conférence de Cannes (janvier 1922) s'achève en mars par l'accord de Poincaré sur le moratoire.

L'Allemagne en réclame un second en juillet, mais, devant le refus de l'Angleterre d'appliquer des sanctions, Poincaré réagit par l'occupation de la Ruhr et l'exploitation directe de ses houillères (11 janvier 1923). La réplique allemande par la grève et la désobéissance civile finit par s'essouffler et le chancelier allemand, Gustav Stresemann, s'incline le 12 août 1923.

Échec du rapprochement franco-allemand

L'arrivée au pouvoir en France, en 1924, du Cartel des gauches et d'Aristide Briand – avec sa politique d'apaisement envers l'Allemagne – repose à nouveau le problème. Le plan Dawes (1924-1930) limite les paiements allemands, mais les garantit. Le plan Young (1930-1932) diminue encore le montant des réparations, mais non les dettes de la France envers ses alliés.

La crise économique mondiale, qui touche durement l'Allemagne, amène le président américain Hoover à proposer un moratoire général et définitif que l'Angleterre accepte aussitôt, mais que la France refuse d'abord. À la conférence de Lausanne (juin-juilllet 1932), Édouard Herriot finit par accepter l'annulation des réparations sous réserve d'un dernier versement de 3 milliards de marks-or. Mais la France refuse désormais de payer le reliquat de ses dettes à l'Amérique (décembre 1932).

L'avènement de Hitler (janvier 1933) met fin au problème des réparations, l'Allemagne ne payant même pas le reliquat prévu à Lausanne.

Armistice de 1918

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L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.

 

Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch. Derrière la table, de droite à gauche, le général Weygand, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Rosslyn Wemyss et G. Hope. Devant, le ministre d’État allemand Matthias Erzberger, le général major Detlof von Winterfeldt (avec le casque) de l’Armée impériale, le comte Alfred von Oberndorff des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la Marine impériale.

Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch. Derrière la table, de droite à gauche, le général Weygand, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Rosslyn Wemyss et G. Hope. Devant, le ministre d’État allemand Matthias Erzberger, le général major Detlof von Winterfeldt (avec le casque) de l’Armée impériale, le comte Alfred von Oberndorff des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la Marine impériale.

Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 8 millions de morts et d'invalides ou de mutilés. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Plus tard, en 1919, à Versailles, sera signé le traité de Versailles. Le traité de Brest-Litovsk conduisant à la reddition de la Russie permet à l'Armée allemande de se concentrer sur le front de l'Ouest mais l'échec des offensives allemandes en juin et juillet 1918 et le renfort des alliés américains et britanniques retirent à l'Allemagne tout espoir de victoire. Depuis août, les forces allemandes reculent en bon ordre, mais avec de lourdes pertes, sur l'ensemble du front franco-belge. En septembre, l'État-Major allemand fait savoir à l'empereur que la guerre est perdue. Mais ni Guillaume II, ni les chefs militaires ne veulent assumer la responsabilité de la défaite.

À partir de septembre, une série d'offensives de l'Entente sur les fronts d'Orient et d'Italie entraînent la capitulation des alliés de l'Allemagne. Les armistices sur les fronts d'Orient créent une « énorme brèche » (Ludendorff) que l'Allemagne n'est pas en mesure de colmater. En même temps, sur le front belge les Franco-Belges lancent une attaque vers Bruges et enfoncent le front allemand. L'agitation grandit dans les troupes allemandes et à l'arrière. Durant le mois d'octobre, les Allemands et le président américain Wilson échangent des notes dans lesquelles ce dernier est chargé, dans la lignée de ses quatorze points proposés en janvier dans un discours retentissant, de prendre en main le rétablissement de la paix. Le 3 octobre 1918, l'empereur Guillaume II nomme un nouveau chancelier : Max de Bade. Mais cela ne suffit pas à contrôler le pays : de nombreux marins et soldats refusent d'aller au combat, en particulier à Kiel.

Le 5 novembre 1918, à 6 heures du matin, Maurice Hacot, habitant d'Auchel et caporal affecté au centre radio-télégraphique de la tour Eiffel reçoit un message morse émis de Spa en Belgique. Il s'agit de la demande d'armistice de l'état-major1 allemand. Il transmet le message au colonel Ferrié. Le 7 novembre 1918, Matthias Erzberger, représentant du gouvernement allemand, passe la ligne de front à Haudroy (commune de La Flamengrie, Aisne), en compagnie d’un autre civil et de quelques militaires. Ils sont dirigés vers la villa Pasques, à La Capelle pour préparer les négociations de l’armistice. C'est le caporal Pierre Sellier, originaire de Beaucourt (Territoire de Belfort), qui, ce jour-là, fut le premier clairon à sonner le premier cessez-le-feu.

Sous la responsabilité du commandant de Bourbon Busset, cinq voitures traversent la zone dévastée du Nord de la France, par Homblières et Saint-Quentin, pour se rendre au lieu de rencontre jusque-là tenu secret, une futaie de la forêt de Compiègne abritant deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour l’acheminement des pièces d’artillerie sur rail destinées au tir de longue portée sur lignes allemandes et où ont été acheminés deux trains, le train du maréchal Foch et un train aménagé pour la délégation allemande. Durant les trois jours, les Allemands n'ont que peu d'occasions de véritablement négocier. Ils doivent rapidement se plier aux conditions développées dans un texte qui leur est soumis. Ce texte avait été établi en dernier lieu par Foch, au titre de commandant suprême des forces alliées, après un mois de positions divergentes de Wilson, Clemenceau, Orlando et Lloyd George.

Le 9 novembre, le prince de Bade conseille au Kaiser l'abdication. Celui-ci part en exil aux Pays-Bas. Cet évènement est un élément de pression important vis-à-vis des délégués allemands réunis dans le wagon de Rethondes. Le lendemain, le nouveau chef du gouvernement allemand, Friedrich Ebert, signe un pacte avec les dirigeants de son armée et implore son représentant à Rethondes de clore sans tarder les négociations. Le 11 novembre, entre 5 h 12 et 5 h 20 du matin, l'armistice est signé avec une application sur le front fixée à 11 heures du matin, et ce pour une durée de 36 jours qui sera renouvelée trois fois (prolongation d'un mois dans le même wagon à Trèves le 12 décembre 1918 puis reconduction le 16 janvier 1919 et le 16 février 1919 pour une durée illimitée). À la suite de cet armistice est signé le traité de Versailles, le 28 juin 1919.

Représentants

Les militaires

  • Maréchal Ferdinand Foch, commandant suprême des forces alliées
  • Amiral Rosslyn Wemyss, représentant britannique
  • Général Maxime Weygand, chef d'état-major de Foch
  • Le secrétariat du maréchal Foch
  • Henri Deledicq
  • Émile Grandchamps

Allemands

Du côté allemand, le représentant plénipotentiaire était civil, assisté de conseillers militaires

  • Matthias Erzberger, représentant du Gouvernement allemand
  • Comte Alfred von Oberndorff, représentant le ministère des Affaires étrangères allemand
  • Général Detlof von Winterfeld, Armée impériale allemande
  • Général von Gruennel, Armée allemande
  • Capitaine de vaisseau Ernst Vanselow, Marine allemande

Les principales clauses - Convention d’armistice du 11 novembre 1918

A) Sur le front d'occident

I) Cessation des hostilités, sur terre et dans les airs, six heures après la signature de l'armistice.

II) Évacuation immédiate des pays envahis : Belgique, France, Luxembourg, ainsi que de l'Alsace-Moselle, réglée de manière à être réalisée dans un délai de quinze jours à dater de la signature de l'armistice. […]

IV) Abandon par les armées allemandes du matériel de guerre en bon état. […]

V) Évacuation des pays de la rive gauche du Rhin par les armées allemandes. Les pays de la rive gauche du Rhin seront administrés par les autorités locales, sous le contrôle des troupes d'occupation des Alliés et des États-Unis. […] [qui] assureront l'occupation de ces pays par des garnisons tenant les principaux points de passage du Rhin (Mayence, Coblentz, Cologne) avec, en ces points, des têtes de pont de 30 kilomètres de rayon. […]

VI) Dans tous les territoires évacués par l'ennemi, toute évacuation des habitants sera interdite ; il ne sera apporté aucun dommage ou préjudice à la personne ou à la propriété des habitants. Personne ne sera poursuivi pour délit de participation à des mesures de guerre antérieures à la signature de l'armistice. Il ne sera fait aucune destruction d'aucune sorte. […]

VII […] Il sera livré aux puissances associées : 5 000 machines montées et 150 000 wagons en bon état de roulement […] et 5 000 camions automobiles en bon état. […]

B) Dispositions relatives aux frontières orientales de l'Allemagne.

XII) Toutes les troupes allemandes qui se trouvent actuellement dans les territoires qui faisaient partie avant-guerre de l'Autriche-Hongrie, du Royaume de Roumanie, de l'Empire ottoman, doivent rentrer immédiatement dans les frontières de l'Allemagne telles qu'elles étaient au 1er août 1914. Toutes les troupes allemandes qui se trouvent actuellement dans les territoires qui faisaient partie avant la guerre de la Russie devront également rentrer dans les frontières de l'Allemagne définies comme ci-dessus, dès que les Alliés jugeront le moment venu, compte tenu de la situation intérieure de ces territoires. […]

C) Dans l'Afrique orientale.

XVII) Évacuation de toutes les forces allemandes opérant dans l'Afrique orientale dans un délai réglé par les Alliés. […]

F) Clauses navales.

XXII) Livraison aux Alliés et aux États-Unis de tous les sous-marins. […]

G) Durée de l'armistice.

XXXIV) La durée de l'armistice est fixée à trente-six jours, avec faculté de prolongation.

Le dernier jour de guerre a fait près de 11 000 tués, blessés ou disparus, soit plus que lors d'une opération majeure comme le Jour J en 1944. Certains soldats ont perdu la vie lors d'actions militaires décidées par des généraux qui savaient que l'armistice avait déjà été signé. Par exemple, le général Wright de la 89e division américaine prit la décision d'attaquer le village de Stenay afin que ses troupes puissent prendre un bain, ce qui engendra la perte de 300 hommes. À 10 h 45 du matin, soit 15 minutes avant l'heure du cessez-le-feu, Augustin Trébuchon a été le dernier soldat français tué, estafette de la 9e compagnie du 415e régiment de la 163e division d'infanterie, il est tué d'une balle dans la tête alors qu'il porte un message à son capitaine. Le dernier britannique, George Edwin Ellison a été tué à 9 h 30 alors qu'il faisait une reconnaissance non loin de Mons en Belgique. Le dernier soldat canadien a été George Lawrence Price, deux minutes avant l'armistice. Il a d'abord été enterré à Havré avant d'être transféré à Saint-Symphorien (Belgique), au cimetière militaire. La pierre tombale d'Havré est exposée au musée d’Histoire militaire de Mons. Enfin l'Américain Henry Gunther est généralement considéré comme le dernier soldat tué lors de la Première Guerre mondiale, 60 secondes avant l'heure d'armistice, alors qu'il chargeait des troupes allemandes étonnées parce qu'elles savaient le cessez-le-feu imminent.

La date de décès des morts français du 11 novembre a été antidatée au 10 novembre par les autorités militaires. Deux hypothèses expliquent cette décision. L'hypothèse symbolique : pour les autorités militaires, il n'était pas possible ou trop honteux de mourir le jour de la victoire ; l'hypothèse matérielle : cette décision a été prise dans de nombreux cas par des médecins ou les chefs directs des soldats morts après l'armistice (dans ce cas, les épouses ne touchaient pas les pensions de guerre) afin d'éviter toute forme de contestation sur l'attribution des pensions des veuves de guerre.

La commémoration du 11 novembre en France s'inscrit dans la continuité de l'érection de monuments à la mémoire des morts de la guerre franco-allemande de 1870 : 900 monuments, nés d'initiatives privées, apparaissent entre 1870 et 1914 et leur inauguration est l'occasion de fêtes civiques (remise de médailles aux vétérans, banquets de régiments) qui deviennent de véritables fêtes de la Revanche suite la défaite de 1870. Ces fêtes mémorielles sont républicanisées avec la loi du 4 avril 1873 sur la « conservation des tombes des militaires morts pendant la guerre de 1870-1871 » qui permet à l'État d'acheter les parcelles de cimetières ou d'exproprier les terrains où se trouvent ces tombes. Les fêtes de la Revanche qui prennent de l'ampleur jusqu'à la Grande Guerre (et même pendant à travers la « Journée des orphelins de guerre », la « Journée des Poilus », la « Journée du canon de 75 », la « Journée des régions dévastées », la « Journée franco-belge, etc.) sont ainsi l'acte fondateur du 11 novembre en France. Une première fête de la victoire de la Marne en 1915 complétée en 1919 par l'Anniversaire de la seconde victoire de la Marne à Dormans constituent aussi une préfiguration du 11 novembre.

En 1920 apparaît l'idée de rendre hommage aux soldats de la Grande Guerre morts pour la France mais non identifiés. À la suite d'une loi votée à l'unanimité par le Parlement, la dépouille mortelle d'un soldat parmi plusieurs autres, choisi dans la citadelle de Verdun, est placée, le 11 novembre 1920, dans une chapelle ardente à l'Arc de Triomphe. Le 28 janvier 1921 le soldat est inhumé sous l'Arc de Triomphe dans la tombe du Soldat inconnu. Ce n'est que trois ans plus tard, le 11 novembre 1923, qu'est allumée, par André Maginot, ministre de la Guerre, la flamme qui ne s'éteint jamais, donnant au tombeau du Soldat inconnu une forte portée symbolique et politique.

Le 11 novembre est un jour férié en France (jour du Souvenir depuis la loi du 24 octobre 1922). Une cérémonie est dès lors organisée dans chaque commune. Des citoyens, associations et hommes politiques marchent en procession derrière la fanfare de cuivres jusqu'au monument aux morts. Une fois le cortège devant, se déroule un véritable cérémonial : discours du maire, dépôt de gerbes, appel nominatif des morts, sonnerie aux morts, minute de silence. Le 8 mai 1975, le Président de la République Valéry Giscard d'Estaing, au nom de l'amitié franco-allemande, annonce la suppression de la fête nationale du 8 mai 1945 au profit d'une Journée de l'Europe et le regroupement de la célébration de toutes les guerres, tous les morts et toutes les victoires, le 11 novembre, suscitant une opposition générale et l'obligeant finalement à renoncer. Avec la mort du dernier poilu français Lazare Ponticelli en 2008 et du dernier vétéran de la Grande guerre Claude Choules le 5 mai 2011, le Président de la République Nicolas Sarkozy rend hommage, le 11 novembre 2011, non plus uniquement aux combattants de la Première guerre mondiale mais aux treize militaires français morts en Afghanistan, les derniers soldats en date "morts pour la France", à l'instar du Memorial Day américain. 

Il annonce le dépôt d'un projet de loi pour faire de cet anniversaire une journée "de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France", choix entériné par le Parlement le 20 février 2012. Son successeur François Hollande choisit la continuité mémorielle en honorant le 11 novembre 2012 la mémoire de tous les soldats décédés en opération. Désormais, le rituel classique observé par le Président de la République française qui porte en cette journée le Bleuet de France à la boutonnière, est de déposer une gerbe tricolore devant la statue de Georges Clemenceau, symbole de la victoire de la Grande Guerre, puis de remonter les Champs-Élysées escorté par les cavaliers de la Garde républicaine, passer les troupes en revue sur la place Charles-de-Gaulle, puis se recueillir sur la tombe du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe. Cette commémoration voit à la fin du xxe siècle son caractère rassembleur et unitaire s'affaiblir en raison de la multiplication des commémorations et de la disparition progressive des témoins directs de la Grande Guerre.

Le Remembrance Day (également appelé Veterans Day ou Poppy Day) est la journée d'hommage annuelle observée dans les pays du Commonwealth pour commémorer les sacrifices de la Première Guerre mondiale ainsi que d'autres guerres. En Pologne, cette commémoration coïncide avec la fête nationale de l'indépendance. Aux États-Unis, sa commémoration a été étendue à tous les vétérans de guerre. L'Allemagne ne pouvant commémorer ce jour de défaite, le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (Service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes) fondé en 1919 propose en 1920 le Volkstrauertag (en) (Jour national de deuil pour les soldats allemands morts à la guerre) dont la première cérémonie a lieu en 1926 et est fixée le deuxième dimanche avant le premier dimanche de l'Avent.

Morgan John Pierpont

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John Pierpont Morgan, dit J. P. Morgan, (né le 17 avril 1837 à Hartford dans le Connecticut - mort le 31 mars 1913 à Rome en Italie) est un financier et un banquier américain. 

 

Morgan John Pierpont

Tout d'abord centré sur les banques, l'empire de Morgan s'est progressivement étendu à de nombreux autres domaines comme l'électricité, l'acier, le chemin de fer et la navigation. Dans ce dernier domaine, il est le fondateur de l’International Mercantile Marine Company, compagnie maritime regroupant nombre de compagnies américaines mais également britanniques (notamment la White Star Line). À ce titre, Morgan est de fait le propriétaire du Titanic qui sombre un an avant sa mort. Gérant un capital colossal, il a souvent été décrit comme un magnat des finances à l'influence redoutable. Il se montre également un grand collectionneur d'œuvres d'art, de livres et de montres. Ses collections sont notamment visibles au Metropolitan Museum of Art et à la Pierpont Morgan Library de New York. Son nom est à l'origine de celui de la banque JPMorgan Chase issue de la fusion de la J.P. Morgan & Co. et de la Chase Manhattan Bank.

Il est le fils du financier Junius Spencer Morgan (en) et de Juliet Pierpont. Son père travaille notamment avec George Peabody, influent banquier dont il prend la succession. Désireux de voir son fils recevoir une bonne éducation, il envoie celui-ci faire des études en Europe, dans un pensionnat suisse avant de fréquenter l'université de Göttingen en Allemagne. Il apprend le français et l'allemand, qu'il parle couramment, et devient féru d'art et de culture européenne. Il quitte l'université avec un diplôme d'histoire de l'art et effectue un voyage à Londres.

Morgan est admis grâce à son père dans la firme new-yorkaise de la Duncan, Sherman, & Company en 1857. Par la suite, il avoue avoir utilisé l'argent de la banque pour s'enrichir personnellement en spéculant sur le commerce de grains de café5. Il rejoint la firme de son père en 1861 en travaillant à New York dans la J. Pierpont Morgan Company. En octobre 1861, il épouse Memy alors que celle-ci est déjà atteinte de tuberculose. La mort de cette dernière en février 1862 le marque profondément et fait de lui un homme d'affaires avec plus de scrupules que les autres « titans » de l'industrie du Gilded Age (littéralement « âge doré ») que sont Rockefeller, Astor, Vanderbilt ou Carnegie.

En 1864 et jusqu'en 1872, il devient membre de la Dabney, Morgan & Company, et en 1871, il forme avec Anthony J. Drexel, de Philadelphie, la Drexel, Morgan & Company de New York. Bourreau de travail, il invente la finance moderne en rachetant de petites entreprises, en les réorganisant et en les revendant plus cher. Durant la Guerre de Sécession, Morgan s'investit dans la vente d'armes, achetant des fusils obsolètes à l'armée avant de les faire remettre en état, puis de les revendre à l'armée beaucoup plus cher. Cependant, de telles armes sont défectueuses et un scandale éclate. Le gouvernement refuse de payer Morgan, qui doit le poursuivre à deux reprises. Comme beaucoup de gens riches de l'époque, Morgan échappe à l'engagement militaire en payant 300 dollars de compensation.

À la mort de son père en 1890, puis de son associé Anthony J. Drexel en 1893, Morgan prit le contrôle de la J.P. Morgan & Co. (renommée en 1910 Morgan, Grenfell & Company). Cette firme est reconnue dans le monde entier comme l'une des plus puissantes de l'époque. De plus, Morgan se tourne vers de nouveaux marchés. Dès 1885, il participe à la formation d'un trust entre deux compagnies ferroviaires en difficulté qui, débarrassées du problème de la concurrence, font de grands profits. En 1905, Morgan possède 5 000 miles de chemin de fer. Il investit également dans le domaine de l'électricité, et finance les travaux de Thomas Edison et Nikola Tesla dans les années 1870 et 1880. Il fonde également l'Edison Electric Company.

L'industrie ferroviaire demandant beaucoup d'acier, il se tourne aussi vers la sidérurgie : il entreprend en 1900 des négociations avec Charles M. Schwab et Andrew Carnegie en vue de racheter leurs parts dans Carnegie & Co. et de créer, par regroupement avec d'autres forges et usines sidérurgiques, un géant américain de l'acier, United States Steel Corporation. Carnegie accepte l'offre de Morgan, quelques 487 millions de $. Cette transaction est conclue sans avocats ni même aucune trace écrite. La nouvelle de cette concentration ne parviendra aux journaux qu'à la mi-janvier 1901. U.S. Steel ne voit le jour que plus tard dans l'année ; c'est alors la première compagnie au monde dont le capital atteint le milliard de dollars, avec une capitalisation autorisée de 1,4 milliards de $.

Une autre filière dans laquelle il investit par la suite est le transport maritime. Soucieux de créer une grande compagnie maritime américaine, il rassemble plusieurs compagnies des États-Unis au sein de l'International Navigation Company (IMM). En 1902, il réalise un coup de maître en s'emparant de la Leyland Line, une importante compagnie des cargos britanniques, et surtout de la White Star Line, compagnie de même nationalité. Il signe également des partenariats avec les grandes compagnies allemandes et son trust, renommé International Mercantile Marine Company ne semble plus connaître d'opposition, à l'exception de la Cunard Line, à laquelle le gouvernement britannique verse même des subsides pour contrer cette nouvelle concurrence. Pour autant, l'IMM Co. n'était pas aussi rentable que prévu et subira encore plusieurs coups durs, notamment le naufrage du Titanic et les torpillages allemands de la Première Guerre mondiale.

Conscient qu'il était défiguré par la couperose, Morgan détestait être pris en photo. Cependant, les affaires de Morgan sont florissantes et celui-ci se permet même de prêter de grosses sommes d'argent lors des crises de 1895 et 1907, au grand dam des ennemis des trusts. Il utilise également sa fortune pour agrémenter ses collections3 et fait de nombreux dons philanthropiques à des écoles, des hôpitaux et autres œuvres de charité. Morgan fut le fondateur du Metropolitan Club de New York, et le présida de 1891 à 1900. Il avait pris cette initiative à la suite de l'exclusion d'un de ses amis, Frank King, de l'Union Club de New York pour avoir exercé un travail manuel dans sa jeunesse. Morgan fit don au Metropolitan des terrains de la 5e Avenue et de la 60e rue (montant estimé à l'époque à 125 000 $) et chargea Stanford White de construire l'hôtel particulier qui abriterait les membres, sans se soucier du montant des travaux.

Indirectement propriétaire du Titanic, il avait choisi de participer à son voyage inaugural. Il a ensuite préféré annuler son voyage et a décidé de rester à Aix-les-Bains pour fêter son anniversaire avec sa maîtresse, échappant ainsi au naufrage. Un journaliste l’aurait vu dans la station thermale quelques jours après la tragédie en compagnie de sa maîtresse et apparemment insouciant (cette attitude a, toutefois, été complètement oubliée face au comportement de Joseph Bruce Ismay). Morgan mourut dans son sommeil le 31 mars 1913 au Grand Hôtel de Rome alors qu'il voyageait en Europe. On mit en berne les drapeaux dans Wall Street ; la bourse de New York suspendit son activité pendant deux heures à l'occasion du passage de son convoi funèbre.

À sa mort, il ne détenait en capital que 19 % de sa fortune, un patrimoine d'une valeur de 68,3 millions de $ de l'époque (soit 1,39 milliards de dollars actuels selon CPI, ou 25,2 milliards d'après relative share of GDP), dont 30 millions environ en actions dans les banques de New York et Philadelphie. La valeur de ses collections était estimée à 50 millions de $. Il fut inhumé dans le cimetière de Cedar Hill de sa ville natale, Hartford (Connecticut). Son fils, J. P. Morgan, Jr, hérita de son empire bancaire. Après la guerre franco-prussienne de 1870, son père aida la France en lançant « l'emprunt Morgan » qui activa la libération du territoire. On peut noter quelques financements qui lui sont attribués (par l'intermédiaire de ses sociétés) :

  • dans le transport, une grande partie de la réorganisation ferroviaire des États-Unis, et la construction du Titanic par l'intermédiaire de la White Star Line détenue par l'International Mercantile Marine Co., dont il était propriétaire ;
  • dans la recherche, une partie des travaux de Nikola Tesla ;
  • en politique, en 1895, il fut un temps créancier du gouvernement des États-Unis, pour un prêt de 62 millions de dollars qui rapporta 100 millions de dollars de bénéfice.
  • Il a dirigé l'achat de l'ensemble des aciéries d'Andrew Carnegie et par la suite, il a procédé à leur fusion avec d'autres groupes sidérurgiques moins importants, créant ainsi le géant mondial d'alors : U.S. Steel.

Il intervient pour sauver l'économie lors de la panique de 1893 et de la panique bancaire américaine de 1907. Son nom appartient à l'Histoire de l'Art, comme un des plus importants collectionneurs d'art de tous les temps (la Pierpont Morgan Library de New York). Il acquit ainsi en France l'ange en plomb dit « du Lude », du nom du château sarthois qui abritait ce chef-d'œuvre de la statuaire gothique française (remplacé depuis sur place par une copie), ainsi que les deux collections, d'émaux et d'art décoratif du xviiie siècle, formées par l'architecte, décorateur, céramiste et collectionneur Georges Hoentschel. Il donna la seconde au Metropolitan Museum of Art. Le marchand d'art René Gimpel, qui lui vendit notamment en 1909 deux manuscrits pour 8 000 livres, l'évoque ainsi dans son Journal d'un collectionneur marchand de tableaux : 

« Célèbre collectionneur, c'est grâce à lui que l'Amérique possède ses trésors d'art. Ce fut un animateur qui développa un peuple immense d'amateurs. Grand financier, parfois effroyablement attaqué, ses adversaires semblaient toujours vouloir l'envoyer au bagne. Le colosse a continué son chemin sans un geste d'amertume (…) Ce fut le dernier grand seigneur américain. » (Carnets des 14/04/1921 et 28/02/1927, op.cit., p. 185 et 329).

« Tous les objets du défunt qu'on croyait destinés au musée de New-York furent jetés aux enchères dans des ventes à l'amiable. (Henry Clay) Frick s'empara des plus beaux (…) À la mort de Frick, les émaux et bronzes de la collection Morgan sont estimés 1,3 million de dollars. » (Carnets des 3 et 29/12/1919, op.cit., p. 140 et 147).

Au sujet de ses achats — et reventes — d'objets d'art : « J'ai manqué vingt fois la vente du portrait de Titus de Rembrandt. Mon premier échec fut avec le célèbre J.P.Morgan. La raison en est drôle ; c'est peint sur panneau et le bois, dans ses fibres, présente des irrégularités, et c'est pourquoi il n'en a pas voulu ! » (Gimpel, carnet du 22/05/1919, op.cit., p. 121);

« Brandus me raconte que lorsque Morgan lui a acheté pour 200 000 dollars ses 125 carnets de bal du xviiie, l'Américain lui demanda combien de temps il avait mis à les collectionner; l'amateur parisien répondit dans un soupir : « Trente ans ». Morgan fit : « Moi, ça m'a pris cinq minutes. » (Carnet du 16/06/1923, op.cit., p. 239); Selon Gimpel vers 1893 l'antiquaire parisien Guiraud père n'arrivait pas à vendre les "Fragonard de Grasse" (Frick Collection) mis alors en vente par le petit-fils du cousin du peintre (qui les avait mis dans un salon de sa maison grassoise en 1790), sur lesquels il avait une option d'un an : "À ce moment J.P. Morgan était à Cannes sur son yacht, le marchand va le trouver, il ne lui avait rien vendu, il le conduit à Grasse et les lui laisse avec un bénéfice de 10 %".

Après avoir exposé ces panneaux au Metropolitan Museum, Morgan les proposa pour 1 250 000 de dollars au marchand d'art Joseph Duveen, qui les négocia à 1 000 000 pour les revendre au prix initialement demandé à Frick...à condition que Morgan lui dise qu'il les aurait "à prix coûtant". Morgan céda par ailleurs à Duveen sa collection de Chine pour près de 3 millions de dollars. (carnets des 3 et 14/07/1918 et 21/06/1923, op.cit. p. 54, 56 et 240). Son fils, J. P. Morgan, Jr, fut lui aussi financier. « C'est un grand homme (…) Il est, comme financier, déjà bien plus grand que son père, qui laissa d'énormes paquets d'actions qui ne valaient rien. » (Miss Green, bibliothécaire de la Morgan Library, citée par Gimpel, carnet du 14/04/1921, op.cit.)

International Mercantile Marine Co.

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L’International Mercantile Marine Company (IMM), à l'origine l’International Navigation Company (INC) est un trust formé au début du xxe siècle ayant pour but de monopoliser le commerce maritime.

 

Morgan John Pierpont

Morgan John Pierpont

Il est fondé en 1902 par les magnats de la navigation Clement Griscom de l’American Line et de la Red Star Line, Bernard N. Baker de l’Atlantic Transport Line, Joseph Bruce Ismay de la White Star Line et John Ellerman de la Leyland Line. D'autres compagnies sont également intégrées. Le projet est financé par J.P. Morgan & Co., mené par le financier John Pierpont Morgan. La compagnie a également des rapports avec la Hamburg Amerika Line et la Norddeutscher Lloyd, deux grandes compagnies allemandes. Cependant, la nouvelle compagnie ne réussit jamais à rencontrer un réel succès. Après plusieurs fusions et liquidations, les compagnies américaines restantes sont cédées à la United States Lines. Le trust est surtout connu pour avoir possédé le Titanic.

Alors que le transport maritime prend son essor à la fin du xixe siècle, l'idée d'un trust monopolisant les compagnies maritimes aux États-Unis séduit nombre de personnes. Cependant, toutes les négociations dans cette optique dans les années 1890 tournent court. L'intervention de John Pierpont Morgan, l'un des hommes les plus riches au monde, va changer cet état de fait. L’Atlantic Transport Line est une compagnie maritime américaine appartenant à Bernard N. Baker. La compagnie, bien qu'importante, doit affronter la concurrence de plus en plus âpre des compagnies britanniques, et Baker tente rapidement de vendre sa compagnie à John Ellerman, président de la Leyland Line, une puissante compagnie de cargos. Ellerman avait tenté, sans succès, de prendre possession de la Cunard Line et de la HAPAG, deux puissantes compagnies européennes. Les négociations entre Baker et Ellerman, pourtant bien avancées sont finalement annulées.

Baker a en effet rencontré J. P. Morgan lors d'une traversée de l'Atlantique. Morgan a, à cette époque, déjà conclu des accords avec Clement Actom Griscom, président de l’International Navigation Company (rassemblant la Red Star Line et l’American Line). Griscom avait en effet désiré profiter de l'essor connu par le transport maritime, mais n'avait pas les moyens nécessaires. Finalement, en décembre 1900, après six mois de négociations, l’Atlantic Transport Line rejoint l'INC. Par la suite, Baker, J. P. Morgan Jr et Simon Bettle (représentant de l'INC) négocient avec Ellerman, cette fois dans l'optique de racheter ses biens. En effet, la rumeur circule par la suite, au sujet de deux compagnies qui vont rejoindre le trust. Le nom de l'une d'elles est révélé : la Leyland Line. La seconde se trouve être la prestigieuse White Star Line, rachetée par Morgan en avril 1902 pour 10 millions de livres d'époque soit environ 857 millions de dollars de l'an 2000.

Le 1er octobre 1902, la J.P. Morgan & Co. annonce la fondation de l’International Mercantile Marine Company, plus généralement nommée IMM. Cependant, l'IMM existait déjà, officieusement, sous le nom d'INC depuis plusieurs années. Le Regina a navigué pour la Dominion Line et la White Star Line avant d'être cédé à la Red Star Line sous le nom de Westernland. Le rôle de Morgan a fortement évolué au fil des années. Tout d'abord simplement banquier prêtant de l'argent à Griscom, sa position est de plus en plus importante jusqu'à ce qu'il prenne place à la direction du trust lors de l'entrée de la White Star Line au sein de l'entreprise. Étant américain, il ne peut pas être propriétaire des navires britanniques, cependant, il profite des lacunes de la législation et du fait qu'il possède la compagnie qui elle-même possède les navires pour assurer sa position.

En 1902, l'IMM transporte un total de 64 738 passagers, ses compagnies profitant de la forte immigration à destination des États-Unis (à l'exception de l’Atlantic Transport Line qui ne transporte que des marchandises et des passagers de première classe). De plus, l'IMM signe un partenariat avec les deux compagnies allemandes les plus importantes, la Norddeutscher Lloyd et la HAPAG qui transportent quant à elles un total de 66 838 passagers. Le Royaume-Uni doit donc affronter ces concurrences de plus en plus âpres. La Cunard Line, seule compagnie britannique indépendante d'importance, reçoit donc des subventions du gouvernement britannique pour la construction de deux géants des mers, le Lusitania et le Mauretania. C'est pour les concurrencer que l'IMM demande en 1908 aux chantiers Harland & Wolff de construire pour la White Star Line les paquebots de classe Olympic : Olympic, Titanic et Gigantic (renommé Britannic).

Depuis 1902, l'IMM a en effet un accord avec James Pirrie, président des chantiers et membre de la direction de la White Star Line, stipulant que les navires du trust seront construits par Harland & Wolff pour une décennie3. Les navires du trust passent également d'une compagnie à l'autre, à l'image du Belgic, construit pour la White Star, qui passe rapidement au service de la Red Star Line sous le nom de Belgenland, ou du Regina devenu par la suite Westernland. Ceci permet à l'IMM de faire partir chaque jour un navire depuis le Royaume-Uni, et aux passagers de changer leurs billets pour une place équivalente sur un autre navire du trust. Baker se retire de la direction de l’Atlantic Transport Line peu après son intégration à l'INC, et est remplacé par Philip Franklin. Ce dernier devient vice-président de l'IMM en 1904, tandis que Griscom est remplacé à la présidence par Joseph Bruce Ismay, par ailleurs président de la White Star Line).

Le début des années 1910 marque un tournant pour l'IMM. En effet, le 15 avril 1912, le Titanic, fleuron de sa flotte, fait naufrage durant son voyage inaugural. Outre les pertes humaines et financières, le naufrage a également des répercussions sur l'organisation du trust. À travers la commission d'enquête américaine consacrée au naufrage, le sénateur William Alden Smith s'attaque ouvertement au principe même du trust de l'océan et, de façon générale, à l'empire de Morgan. Le fait qu'Ismay ait survécu au naufrage entraîne son impopularité aux États-Unis, et il doit démissionner l'année suivante. L'année suivante, John Pierpont Morgan meurt, le 31 mars 19139. Ismay est quant à lui remplacé par Franklin à la tête du trust.

Cependant, le naufrage du Titanic ne signe pas à lui seul la fin de l'IMM. En effet, le trust n'a jamais eu de réelle popularité et n'a pas eu le succès escompté. De plus, les subventions attendues du gouvernement n'arrivent jamais, et l'essor de la navigation ne dure pas. Le trust fait faillite en 1915 et est placé entre les mains de Franklin qui réussit à le sauver. À la fin des années 1920, il bénéficie des subventions accordées par le gouvernement aux paquebots américains (construits aux États-Unis ou en portant le pavillon). Cependant, les navires étrangers coûtent au trust, qui se sépare en 1927 de la White Star Line. La compagnie est revendue pour 35 millions de dollars (15 millions de moins que lors de son achat) à la Royal Steam Packet Co.

En 1930, l'IMM possède 30 paquebots. Ils ne sont plus que 19 en 1933, et 11 en 1935. Le trust fusionne ensuite avec la Roosevelt Line après liquidation de la Red Star Line et de l’Atlantic Transport Line. John Franklin, fils de Philip, est en effet cofondateur de la Roosevelt Line. Finalement, dans les années 1940, la compagnie ainsi formée est dissoute et ses navires sont cédés aux United States Lines.

Compagnies possédées par l'IMM Co.

  • American Line
  • American Merchant Lines
  • Atlantic Transport Line
  • Baltimore Mail Line
  • Dominion Line
  • Leyland Line
  • Panama Pacific Line
  • Red Star Line
  • Roosevelt Steamship Co.
  • United States Lines
  • White Star Line

JPMorgan Chase

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JPMorgan Chase & Co., cotée sur le NYSE (ticker : JPM) est une holding financière, née de la fusion entre la Chase Manhattan Bank et J.P. Morgan & Co. en janvier 2001. 

 

JPMorgan Chase

Le siège social du groupe est à New York, les sièges sociaux des activités de banque de détail et de banque commerciale sont situés à Chicago. Elle figure parmi les plus grandes banques des États-Unis et même du monde, avec un total de bilan de 2435 milliards de dollars en actifs, une valeur de marché de 229 milliards de dollars, et des opérations dans plus de 60 pays. La firme est un leader dans la banque d'investissement, les services financiers pour les particuliers et les entreprises, les transactions financières, le marché des CDS et des produits dérivés, la gestion d'actifs, la banque privée et le capital-investissement. Elle possède le deuxième plus gros hedge funds des États-Unis et du Monde. JPMorgan Chase compte plus de 90 millions de clients. Elle a d'importants bureaux aux États-Unis, au Royaume-Uni (Bournemouth, Londres et Glasgow) et à Tōkyō. Elle regroupe de nombreuses institutions financières renommées telles que JP Morgan, Chase Manhattan, Chemical, Manufacturers Hanover, Bank One, First Chicago, National Bank of Detroit. Elle est, d'après le Forbes Global 2000 de 2014, la quatrième entreprise mondiale.

J.P. Morgan Chase & Co est le fruit d'une multitude de fusions et combine à ce jour 4 des plus grandes et vieilles institutions financières de New York : JP Morgan, Chase, Chemical et Manufacturers Hanover. Le plus ancien prédécesseur a été fondé en 1799. La New York Chemical Manufacturing Company fut fondée en 1823, comme fabricant de produits chimiques. En 1824, la firme changea ses statuts pour offrir des services bancaires et créa la Chemical Bank of New York. En 1851, la banque fut séparée de sa société mère et grossit par une série d'acquisitions, les plus notables étant celles avec la Corn Exchange Bank, la Texas Commerce Bank et la Manufacturer's Hanover Trust Company (dite Manny Hanny) en 1991, ce qui en fit alors la deuxième plus grande banque des États-Unis. En 1996, la société racheta la Chase Manhattan Corporation et prit ce nom. C'est alors la plus grande banque américaine. En 2000, l'entreprise acquiert JPMorgan & Co. et change son nom : JPMorgan Chase & Co. La nouvelle banque conserve le siège historique de la 'Chemical Bank' et la plupart de son équipe dirigeante.

En 1995, la First Chicago Corporation rachète la maison mère de la National Bank of Detroit, NBD Bancorp, pour former la First Chicago NBD, la plus importante banque du Midwest. La First Chicago NBD est reprise en 1998 par Banc One Corporation, pour former la Bank One Corporation, qui reprend également la même année la First Commerce Corporation, basée en Louisiane, pour devenir la plus importante banque du Midwest, la quatrième plus importante banque des États-Unis et le plus important émetteur de cartes de crédit Visa au monde. Bank One Corp est reprise par JP Morgan Chase en juillet 2004. La Chase Manhattan Bank fut formée par le rachat en 1955 de la Chase National Bank (créée en 1877) par la Bank of Manhattan (créée en 1799). Dirigée par David Rockefeller durant les années 1970 et 1980, la Chase Manhattan Bank était l'une des banques américaines les plus prestigieuses. Malmenée par l'effondrement de l'immobilier dans les années 1990, la Chase Manhattan Corporation fut rachetée en 1996 par la Chemical Bank.

JP Morgan & Co, d'abord connue sous le nom de House of Morgan, fut créée en 1871 à New York par John Pierpont Morgan et Anthony Drexel. Elle succède à la banque J.S. Morgan & Co., fondée par Junius Spencer Morgan, père de John Pierpont. Un attentat à Wall Street devant cette banque le 16 septembre 1920 fit plus de trente morts. Conformément au Glass-Steagall Act de 1933, la House of Morgan fut scindée en deux entités  : JP Morgan & Co comme banque de dépôt, et Morgan Grenfell pour certaines activités en dehors des États-Unis, en l'occurrence à Londres. En 1959, la banque fusionne avec le Guaranty Trust Company of New York pour former le Morgan Guaranty Trust, avant de reprendre le nom de JP Morgan & Co en 1988. Les bureaux français de JPMorgan Chase se trouvent au no 14, place Vendôme, en face du ministère de la Justice, dans un hôtel particulier acheté par la banque en 1916.

Au début des années 2000, après le krach boursier de 2001-2002 qui sanctionne la fin de la bulle Internet et sur les télécoms, JPMorgan Chase se voit rappeler les difficultés du métier de banque d'affaires : c'est l'une des dix grandes banques d'investissement à avoir signé un compromis à 1,4 milliard de dollars sur la question de l'indépendance de l'analyse financière, via l'accord amiable d'avril 2003, avec la SEC et l'association des courtiers américains. En 2004, JPMorgan Chase & Co. a racheté Bank One de Chicago, intégrant alors son président général Jamie Dimon en tant que directeur des opérations. Il est alors désigné comme le successeur du CEO de JPMorgan : William B. Harrison, Jr.. Dimon se lance des lors dans une stratégie de réduction des coûts et place plusieurs dirigeants de Bank One sur des postes clés. La même année, elle a acquis la société britannique Cazenove spécialisée en recherche financière.

En mars 2008, JPMorgan apporte des liquidités à la banque The Bear Stearns Companies Inc., au bord de la faillite à la suite de la crise des subprimes. Dans les jours qui suivent, elle annonce sa volonté de la racheter en offrant 2$ l'action, offre qu'elle réévalue ensuite à 10$ l'action, et acquiert ainsi la cinquième banque d'affaires américaine. Toujours en 2008, en pleine crise financière, elle rachète la sixième banque commerciale américaine, Washington Mutual, pour 1,9 milliard de dollars. Ce rachat a été effectué sous l'égide du Federal Deposit Insurance Corporation. Ce rachat permet à la JP Morgan Chase & Co d'étendre son réseau à travers la Californie, la Floride, l'État de Washington, mais aussi la Géorgie, l'Idaho, le Nevada, l'Oregon. Et ainsi de détenir le deuxième plus important réseau bancaire des États-Unis, couvrant 42 % de la population. Le 26 février 2009, JPMorgan Chase a annoncé la suppression de 12 000 emplois à la suite de l'absorption de Washington Mutual.

En février 2010, JPMorgan Chase & Co rachète pour 1,7 milliard de dollars RBS Sempra, un spécialiste du marché des matières premières (pétrole, gaz, électricité, métaux...), filiale à 51 % de Royal Bank of Scotland et à 49 % du groupe d'énergie Sempra Energy. JPMorgan Chase & Co complète ainsi des activités acquises lors du rachat de Bear Stearns en 2008 et de la filiale canadienne d'UBS en 2009. Et devient l'un des quatre principaux acteurs de ce marché aux côtés de Goldman Sachs, Morgan Stanley et Barclays. L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé la note de la Banque en novembre 2011. Le 10 mai 2012, la banque annonce avoir perdu près de 2 milliards de dollars en raison du placement d'un trader français, Bruno Michel Iksil, basé à Londres. Cette information a soulevé des questions concernant les mécanismes de maîtrise des risques mis en place par la banque d'investissement.

En novembre 2013, JP Morgan annonce la suppression de 15 000 emplois dont 11 000 dans sa branche hypothécaire, cela visant à réduire ses effectifs gonflés par les saisies importantes de la crise financière. En novembre 2013, JP Morgan annonce un accord sous forme d'amende de 13 milliards de dollars avec le ministère de la justice, du logement et les procureurs des États de New York et de Californie, pour arrêter les poursuites judiciaires liés à la crise des subprimes, poursuites judiciaires en grande partie liées à Bear Stearns et à Washington Mutual, rachetées alors qu'elles étaient en difficultés. Cet accord fait suite à une série de poursuites judiciaires qui touchent les grandes banques américaines. Ainsi toujours en novembre 2013, JP Morgan a également dû payer 4,5 milliards de dollars à une série d'institutions financière dont Goldman Sachs, ING et BlackRock, pour solder un conflit qui les opposaient.

En mars 2014, JPMorgan Chase vend pour 3,5 milliards de dollars en cash sa branche spécialisée dans le commerce de matières premières à Mercuria. La Banque a reconnu en janvier 2005 sa participation à l'esclavage aux États-Unis, avant que celui-ci ne soit aboli en 1865. En effet, les deux banques qui ont plus tard fusionné pour devenir JPMorgan Chase avaient accepté des milliers d'esclaves comme garanties pour des prêts.

Lehman Brothers

Les ex-administrateurs de la Banque Lehman Brothers, qui a fait faillite en septembre 2008, ont déposé une plainte en mai 2010 contre JPMorgan Chase. JP Morgan aurait en effet illégalement soutiré plusieurs milliards $ US à la banque en faillite, précipitant son dépôt de bilan. Les administrateurs de Lehman Brothers ont affirmé que les dirigeants de JP Morgan, parmi lesquels le directeur James Dimon, ont obtenu des informations grâce à des contacts à la Banque centrale et au Trésor américain pour utiliser à leur avantage les graves difficultés de la banque.

Selon un document déposé devant le tribunal des faillites de New York, quatre jours avant que Lehman Brothers ne dépose son bilan, « JP Morgan a saisi 8,6 milliards de dollars de collatéraux de liquidités, y compris 5 milliards de dollars en numéraire au cours de sa dernière journée d'activité».

Affaire Madoff

La banque a été accusée de complicité dans l'escroquerie de Bernard Madoff en février 2011. La Banque, qui a par ailleurs été la banque de Bernard Madoff et de son organisation pendant plus de vingt ans, aurait découvert la tricherie bien avant que l'escroquerie ne soit dévoilée. Le liquidateur chargé de l'affaire a déclaré que « La plainte amendée (...) ajoute de nouvelles preuves et développe nos allégations précédentes selon lesquelles JPMorgan Chase a été un complice actif du schéma de Ponzi de Madoff ».

En conséquence, le liquidateur a réclamé la somme de 20 milliards $ US à la Banque pour dédommager les victimes. Le 6 janvier 2014 The Wall Street Journal et The New York Time indiquent que JPMorgan Chase a accepté de verser 2 milliards de dollars aux autorités fédérales, menées par le procureur de Manhattan Preet Bharara et l'OCC (Office of the Comptroller of the Currency) afin d'éviter les poursuites.

Tromperie dans les produits financiers liés à l'immobilier

La Banque avait commercialisé en avril 2007 un produit financier complexe lié à des prêts dans l'immobilier, sans informer les investisseurs du rôle joué par le fond « Magnetar Capital », un fond appartenant à la Banque dont le rôle était précisément de miser sur la baisse de ces produits financiers. Dix mois plus tard, les produits avaient perdu quasiment toute leur valeur, provoquant une perte cumulée totale de 126 millions $ US chez les investisseurs. Afin de mettre fin aux poursuites pour tromperie de l'organisme américain de contrôle des marchés financiers, la Banque a finalement accepté en juin 2011 de rembourser les investisseurs.

Plainte d'Allstate

L'assureur américain Allstate a porté plainte en février 2011 contre la Banque pour vente frauduleuse de titres. JPMorgan Chase aurait vendu à Allstate pour 757 millions $ US de titres adossés à des prêts hypothécaires entre 2005 et 2008 en lui faisant croire que ces titres étaient sûrs, alors qu'en fait ils constituaient des actifs toxiques de prêts accordés à des personnes que la Banque savait insolvables.

Plainte de l'État du Massachusetts

Les autorités de l’État du Massachusetts ont porté plainte en décembre 2011 contre cinq banques, dont JP Morgan, pour utilisation de pratiques inéquitables et trompeuses. Les Banques sont accusées d'avoir effectué des saisies de logement dont elles ne détenaient pas le prêt immobilier, de faux et usage de faux, d'avoir triché avec le cadastre en vigueur.

Crise des subprimes

La banque, et en particulier sa filiale Washington Mutual, a joué un rôle important dans le secteur des prêts hypothécaires à risques participant au déclenchement de la crise des subprimes en 2008. En novembre 2013, un accord à l'amiable est conclu entre JP Morgan Chase et le département américain de la justice: la banque payera le montant record de 13 milliards de dollars, dont 2 milliards d'amende, et 4 milliards serviront à indemniser des particuliers.

J.P. Morgan & Co.

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J.P. Morgan & Co. est une ancienne banque d'investissement implantée aux États-Unis et fondée en 1871 entres autres par Junius Spencer Morgan et Juliet Pierpont, les parents de John Pierpont Morgan.

 

John Pierpont Morgan

John Pierpont Morgan

En raison du Glass-Steagall Act de 1933, elle dut se réduire à n'être qu'une banque de dépôt. Elle a fusionné en janvier 2001 avec la banque d'investissement Chase Manhattan Bank, dont le président était David Rockefeller, pour former une holding financière, la JPMorgan Chase. JP Morgan & Co, d'abord connue sous le nom de House of Morgan, fut créée en 1871 à New York par John Pierpont Morgan et Anthony J. Drexel. Elle succède à la banque J.S. Morgan & Co., fondée par Junius Spencer Morgan, père de John Pierpont. Un attentat à Wall Street devant cette banque le 16 septembre 1920 fit plus de trente morts. 

Conformément au Glass-Steagall Act de 1933, la House of Morgan fut scindée en trois entités : JP Morgan & Co comme banque de dépôt, Morgan Stanley pour les activités de banque d'affaires et banque d'investissement, et Morgan Grenfell pour certaines activités en dehors des États-Unis, en l'occurrence à Londres. En 1959, la banque fusionne avec le Guaranty Trust Company of New York pour former le Morgan Guaranty Trust, avant de reprendre le nom de JP Morgan & Co en 1988.

Rockefeller David

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David Rockefeller, né le 12 juin 1915 à New York, est un homme d'affaires et milliardaire américain. Ancien président de la Chase Manhattan Bank, il dirige l'empire de sa famille, fondé à la fin du xixe siècle par son grand-père John D. Rockefeller.

 

Rockefeller David

Diplômé de l'université Harvard (Boston) et de l'université de Chicago (doctorat en 1940), David Rockefeller est officier à la Chase Manhattan Bank de 1946 à 1981. Il est président et officier directeur exécutif de 1969 à 1980, et continue comme président jusqu'à sa retraite en 1981. Depuis lors il a été président du Comité du conseil international des banques. Il est également impliqué dans de nombreux autres sujets, dont des organisations culturelles et éducatives. Il fonda en 1963 le Business Group for Latin America, devenu Conseil des Amériques, à la demande du président John F. Kennedy.

Celui-ci visait à promouvoir le libre-échange via un forum d'échange entre grandes entreprises présentes en Amérique latine (IT&T, Anaconda Copper, etc.) afin de contre-carrer l'influence de la Révolution cubaine dans la région. David Rockefeller est président non-exécutif du Rockefeller Center Properties Trust and RCP Holdings. Il est également président du Council on Foreign Relations, président de l'université Rockefeller et président émérite du Museum of Modern Art de New York. Sa famille et lui sont encore actionnaires de la multinationale ExxonMobil. Ils se sont aussi diversifiés dans l'immobilier. Il figure parmi les 100 plus grandes fortunes de la planète, dans la liste établie par le magazine TheRichest. En 2008, David a fait un don de 100 millions de dollars à l'université Harvard.

Il est président honoraire de la Commission Trilatérale (fondateur et président honoraire) et a cofondé le groupe de Bilderberg en 1954 avec le prince Bernhard des Pays-Bas. Il est marié et père de six enfants, dont David Rockefeller (dit également David Rockefeller Jr.) qui est né le 24 juillet 1941. En 1957, il acheta une propriété sur l'île de Saint-Barthélemy et y construisit un havre de villégiature, ce qui fit connaître cette île dans le monde entier.


Davison Henry

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Henry Pomeroy Davison, (12 juin 1867 à Troy (Pennsylvanie, États-Unis), 6 mai 1922 à Locust Valley, État de New York, États-Unis) était banquier et fondateur de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge.

 

Davison Henry

Henry Davison était l'ainé d'une famille de quatre enfants. Sa mère est décédée alors qu'il avait huit ans. Il mena une carrière de banquier, commençant comme messager et devenant, à 32 ans, le Président de la Liberty National Bank. Il fut nommé président du Conseil de Guerre de la Croix-Rouge américaine en 1917. Il fut l'instigateur d'une campagne qui rapporta 4 millions de dollars, ce qui permit d'envoyer des équipes de la Croix-Rouge sur les différents fronts. À la fin de la première guerre mondiale, il proposa de regrouper les Sociétés nationales de la Croix-Rouge en une fédération. Sa proposition fut acceptée, d'abord par la Société de la Croix-Rouge américaine, puis par les Sociétés nationales de Croix-Rouge britannique, française, italienne et japonaise.

Aussi, une conférence médicale internationale, tenue à Cannes à l'initiative de Davison, déboucha sur la naissance de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge en 1919, rebaptisée en octobre 1983 "Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge", puis, en novembre 1991, "Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge". Il fut le premier Président de la Ligue. Il contribua à la fondation de la Bankers Trust Company. En 1909 il devint l'un des administrateurs de JP Morgan & Company et en 1910 il participa à la réunion secrète de Jekyll Island, en Géorgie qui aboutit à la création de la Réserve Fédérale.

Masters Blythe

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Blythe Sally Jess Masters née le 22 mars 1969 à Oxford au Royaume-Uni est un opérateur de marché de la banque J.P. Morgan & Co. (actuelle JPMorgan Chase) dans le secteur des ressources de base et matières premières de première nécessité (head of global commodities). 

 

Masters Blythe

En 1994 elle est à l'origine d'un nouveau produit financier le credit default swap (CDS), ou couverture de défaillance. Elle a reçu une double formation en mathématiques et en finance. Elle est entrée à l'âge de dix-sept ans chez JPMorgan et y a effectué toute sa carrière. On lui attribue généralement la création de la forme moderne du credit default swap (CDS). Le « contrat d'échange sur défaut de crédit » ou « couverture de défaillance », est une transaction non-financée : sans obligation de mettre de côté des fonds pour garantir la transaction, le vendeur de protection reçoit des primes périodiques et augmente ses avoirs sans nul investissement en capital si aucun événement de crédit n'a lieu jusqu'à maturité du contrat. 

Dans le cas contraire, événement plus ou moins probable mais très coûteux, il est contraint de faire un paiement contingent, donc de fournir des fonds ex post. Il s'agit donc d'une exposition hors-bilan. Blythe Masters a été accusée par le journal britannique The Guardian d'être « la femme qui a inventé les armes financières de destruction massive ». Les CDS pouvant être souscrits librement sur les marchés, ils sont un levier de spéculation à la baisse. En effet, il est possible pour un opérateur de "parier" sur le défaut d'un titre, engrangeant des bénéfices sur une perte externe à son portefeuille. Dans la vie courante, cela reviendrait à prendre une assurance sur le véhicule d'un mauvais conducteur pour empocher une prime si celui-ci a un accident mortel.

Morgan Stanley

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Morgan Stanley est une des principales banques d'investissement du monde, dont le siège social se trouve à New York, à Times Square.

 

Morgan Stanley

Morgan Stanley fut l'une des premières grandes banques d'investissement des États-Unis à réaliser une introduction en Bourse. Au début des années 2000, elle a subi un revers, étant l'une des dix grandes banques d'investissement à avoir signé un compromis à 1,4 milliard de dollars sur la question de l'indépendance de l'analyse financière, via l'accord amiable d'avril 2003, avec la SEC et, l'association des courtiers américains.

En août 2006, Morgan Stanley a racheté le Paris Saint-Germain à Canal+ avec le fonds d'investissement Butler et Colony Capital. Morgan Stanley possède 4.06% de la société Ubisoft. Le 2 septembre 2011, le gouvernement des États-Unis a commencé des poursuites judiciaires contre Morgan Stanley pour son rôle dans la crise des subprimes.

Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR)

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La fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR) est une organisation humanitaire internationale, souvent connue sous le nom de Croix-Rouge ou de Croissant-Rouge.

 

Henry Davison

Henry Davison

La FISCR fut fondée à Paris, le 5 mai 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale, afin de promouvoir la coopération entre les différentes organisations humanitaires. Avec ses 185 sociétés membres dans le monde, c'est la plus importante organisation humanitaire. Elle s'occupe de la promotion des valeurs humanitaires, de l'organisation des secours en cas de catastrophes, de la préparation aux catastrophes, de l'aide médicale communautaire et du développement des capacités locales. La Fédération internationale doit être distinguée du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

L'emblème original, une croix rouge sur fond blanc, est dérivé du drapeau suisse (croix blanche sur fond rouge). Les Sociétés de certains pays musulmans utilisent un croissant rouge ; cependant ces emblèmes n'ont pas de valeur religieuse reconnue. Début décembre 2005, les représentants des 192 États parties aux Conventions de Genève se sont réunis et le cristal rouge a été approuvé comme nouvel emblème. Le 22 juin 2008, le cristal rouge a été officialisé lors de la 29e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ; il est pour l'heure utilisé uniquement par Israël, Société nationale entrée dans le même temps que la Société nationale palestinienne et que le cristal rouge.

Présidents

  • 1919-1922 : Henry Davison (États-Unis)
  • 1922-1935 : John Barton Payne (États-Unis)
  • 1935-1938 : Cary T. Grayson (en) (États-Unis)
  • 1938-1944 : Norman Davis (de) (États-Unis)
  • 1944-1945 : Jean de Muralt (Suisse)
  • 1945-1950 : Basil O'Connor (en) (États-Unis)
  • 1950-1959 : Emil Sandstrom (en) (Suède)
  • 1959-1965 : John MacAulay (en) (Canada)
  • 1965-1977 : Jose Barroso (Mexique)
  • 1977-1981 : A. Adefarasin (Nigeria)
  • 1981-1987 : Enrique de la Mata (de) (Espagne)
  • 1987-1997 : Mario Enrique Villarroel Lander (en) (Venezuela)
  • 1997-2001 : Astrid N. Heiberg (Norvège)
  • 2001 : Juan Manuel Suárez del Toro (de) (Espagne)
  • Secrétaires généraux
  • 1919-1920 : William E. Rappard (Suisse)
  • 1921-1926 : René Sand (Belgique)
  • 1927-1930 : Tracey B. Kittredge (États-Unis)
  • 1931 : Ernest P. Bicknell (États-Unis)
  • 1931-1932 : Gordon L. Berry (États-Unis)
  • 1932-1936 : Ernest Swift (États-Unis)
  • 1936-1957 : Bonabès X de Rougé (France)
  • 1957-1959 : Henry W. Dunning (États-Unis)
  • 1960-1981 : Henrik Beer (Suède)
  • 1982-1987 : Hans Hoegh (Norvège)
  • 1988-1992 : Pär Stenbäck (Finlande)
  • 1993-1999 : George Weber (Canada)
  • 2000-2003 : Didier J. Cherpitel (France)
  • 2003-2008 : Markku Niskala (Finlande)
  • 2008 : Bekele Geleta (Éthiopie)

Payne John Barton

Adefarasin Justice

Heiberg Astrid

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Présidente de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de novembre 1997 à novembre 2001. 

 

Heiberg Astrid

Professeur de psychiatrie à l'Université d'Oslo. Dans les années 1980, elle a été députée conservatrice au Parlement, ministre déléguée aux Affaires sociales et ministre de la Famille et de la Consommation. Membre de l'Institut des femmes dirigeantes politiques et représentante de la Norvège auprès du Comité du Conseil européen pour la prévention de la torture. Volontaire de la Croix-Rouge depuis 1982, puis présidente de la Croix-Rouge norvégienne.


Rappard William

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William Emmanuel Rappard est un professeur, recteur et diplomate suisse, né à New York le 22 avril 1883 et mort à Genève le 29 avril 1958. Il est un défenseur de la neutralité suisse.

 

Rappard William

Né d'une famille thurgovienne qui vit aux États-Unis à New York d'un père négociant en broderie et d'une mère travaillant dans son entreprise pharmaceutique familiale, il passe son enfance et le début de son adolescence aux États-Unis. La famille Rappard quitte le pays pour s'installer à Genève où William termine son cursus scolaire et entame son parcours académique. Étudiant, il fréquente de nombreuses universités : à Paris il est l’élève d'Adolphe Landry (1874-1956) qui, semble-t-il, l’a marqué et d’Halévy ; en Allemagne (Berlin) il suit les cours de Wagner et de Schmoller, à Harvard de Taussig et à Vienne de Philippovich qui l'encourage à s’intéresser à l'Organisation Internationale du Travail (OIT).

Professeur assistant à Harvard de 1911 à 1912, il est nommé en 1913 professeur d'histoire économique à l’Université de Genève. Ami d'Abbott Lawrence Lowell, président de Harvard de 1909 à 1933, connaissant le colonel House et Walter Lippmann, il joue un rôle important dans l’attribution du siège de la Société des Nations à Genève. Il préside la commission des mandats de la SDN et travaille en tant que juriste, possédant une formation pluridisciplinaire. En 1927, il fonde l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales de Genève et y accueille de nombreux réfugiés en provenance des États totalitaires voisins. Il est également membre dans les années 1930 du Comité international pour le placement des intellectuels réfugiés. Il est aussi recteur de l'université de Genève à deux reprises.

En 1942, le conseil fédéral le désigne comme interlocuteur pour d'importantes négociations, alors qu'il n'est pas fonctionnaire fédéral, mais professeur à l'université. Il plaide également pour le retour des organisations internationales à Genève. À la fin des années trente, il s’oppose à la fondation Rockefeller qui souhaite que l’IUHEI se consacre aux études économiques et abandonne l’enseignement comme l’a fait la Brookings Institution. À cette occasion il reçoit le soutien de Lionel Robbins qui le tient en haute estime. Membre de la délégation suisse auprès de l’OIT de 1945 à 1956, il est l'un des fondateurs de la Société du Mont-Pèlerin. L'OMC a son siège au Centre William-Rappard où était installé avant l'OIT. Son œuvre écrite touche au droit, histoire, économie, statistiques et les relations internationales. Esprit libre dû à son statut de fonctionnaire, et n'ayant pas à craindre l’échec de la négociation, il est l'un des défenseurs de la neutralité de la Suisse.

Fondation Rockefeller

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La Fondation Rockefeller est une fondation caritative privée, dotée du statut fiscal 501c, fondée par John Davison Rockefeller et Frederick T. Gates pour « promouvoir le bien-être de l'humanité dans le monde ». Sa charte a été approuvée le 14 mai 1913 par le gouverneur de New-York William Sulzer. La fondation, dont l'actuelle présidente est Judith Rodin (ancienne présidente de l'université de la Pennsylvanie), est basée à New York.

 

John D Rockefeller et son fils

John D Rockefeller et son fils

Gardant le souvenir du conseil que lui avait donné sa mère, le magnat du pétrole John D. Rockefeller créa en 1913 la Fondation Rockefeller, destinée à promouvoir le progrès scientifique dans tous les pays du monde. Celle-ci permit à l'époque de développer les écoles noires dans le sud des États-Unis1 mais aussi à John D. Rockefeller de redorer son image alors que sa compagnie la Standard Oil était accusée de faire des profits illicites en s'appropriant des terres, en les polluant, sa société de raffinage et de distribution de pétrole ayant de plus acquis une position monopolistique et étant alors poursuivie par la Sherman Anti-Trust Act qui menaçait de la démanteler. La division « Humanités » fondée en 1928 encourage la préservation des archives. Du vivant de Rockefeller, la Fondation soutint officiellement les Républicains et fut vivement anticommuniste.

Après le massacre de Ludlow (avril 1914), la Fondation crée le Département des relations industrielles, visant à mieux comprendre les mouvements sociaux. Le département est présidé par William Lyon Mackenzie King, qui sera à plusieurs reprises Premier ministre du Canada. Dans les années 1930, la Fondation, qui avait commencé à financer de plus en plus d'infrastructures liées aux sciences sociales, en créant entre autres le Social Science Research Council, rachète le Centre de documentation sociale (CDS), créé en France par le mécène Albert Kahn, et situé rue d'Ulm, dans les locaux de l'École normale supérieure (ENS). Mais le CDS cesse ses activités en 1941, et ses fonds sont dispersés (la plupart étant conservés à la BDIC de Nanterre).

En 1939, la Fondation Rockefeller et le géant du chimique allemand I.G. Farben fondent "un trust de médicament". En 1940 est créé le Rockefeller Brothers Fund, indépendant de la Fondation Rockefeller : il distribue des aides financières aux institutions culturelles de New York telles que le MoMA, le Metropolitan Museum of Art ou le Lincoln Center. En 1952, c'est John Davison Rockefeller III (1906-1978) qui préside la fondation : il décide de l'orienter vers la culture en aidant les presses universitaires, les universités noires, le théâtre expérimental et la musique symphonique. Il investit notamment dans le Lincoln Center de New York. Entre 1952 et 1954 elle fait l'objet d'une enquête, entre autres fondations, par le Comité Reece. Cette section ne cite pas suffisamment ses sources. Pour l'améliorer, ajouter en note des références vérifiables ou les modèles ou sur les passages nécessitant une source.

Dès 1913, la Fondation Rockefeller finance les programmes eugénistes américains ainsi que la Société eugénique Française en 1912. Elle finance également les programmes eugénistes de l’Allemagne nazie en aidant à la création et en finançant la Société Kaiser-Wilhelm et ce jusqu’en 1939. La fondation Rockefeller contribue également « à l'institutionnalisation de l'eugénisme au Danemark en finançant, en 1938, la création de l'Institut de génétique humaine de l'université de Copenhague. Elle avait auparavant joué un rôle dans la carrière de celui qui allait devenir son premier directeur et l'une des figures majeures de l'eugénisme danois : Tage Kemp. Médecin et biologiste, Kemp est parti en 1932 étudier la génétique aux États-Unis avec une bourse de la fondation Rockefeller puis a fait, en 1934, à la demande de la fondation, le tour des principaux centres de recherche d'Europe. Il a en particulier rencontré Otmar von Verschuer, figure majeure de l'eugénisme nazi dont il reconnaît, dans son rapport, les qualités scientifiques tout en soulignant l'engagement national-socialiste ». Après la guerre, la fondation décide de changer le nom d’eugénisme pour celui d’étude de biologie sociale qu’elle intègre dans la nouvellement créée Society for the Study of Social Biology.

À sa création en 1913, la fondation a été dotée d'environ 250 millions de dollars. En 2001, la valeur sur le marché de ses dotations était de 3,1 milliards de dollars, en 2007 de 4,7 milliards de dollars. Au cours de son histoire, la fondation s'est investie dans le monde entier, en particulier dans les domaines de la santé publique, de l'éducation médicale, de l'innovation scientifique, des sciences sociales et des arts. La division internationale pour la santé de la fondation s'est investie dans la lutte contre diverses maladies dans plus de 52 pays et 29 îles sur tous les continents. Elle a porté devant l'opinion publique internationale la nécessité d'agir dans les domaines de la santé publique et de l'hygiène. Les travaux de recherche qu'elle a financés sur la malaria, la fièvre jaune et l'ankylostome ont permis de développer les techniques de base pour lutter contre ces maladies et d'établir les schémas directeurs des services de santé publique moderne. 

La fondation a également créé et doté la première école d'hygiène et de santé publique à l'université Johns-Hopkins de Baltimore, et a dépensé plus de 25 millions de dollars pour développer des écoles de santé publique aux É.-U. et dans 21 autres pays. Dans le domaine de l'agriculture, son programme de développement agricole mexicain à partir de 1943 donnera naissance au Centre international d'amélioration du maïs et du blé qui a contribué à ce qui sera appelé la Révolution verte. Elle a également fortement contribué au financement de l'Institut international de recherche sur le riz aux Philippines. Dans le domaine des sciences et de l'innovation, des milliers de scientifiques et d'étudiants du monde entier ont bénéficié de bourses de la fondation. Elle a contribué à la création de nombreux instituts et laboratoires de recherche.

Bank of Credit and Commerce International (BCCI)

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La Bank of Credit and Commerce International, sigle BCCI (Banque de crédit et commerce internationale en français), était une banque fondée au Pakistan en 1972.

 

Bank of Credit and Commerce International (BCCI)

La BCCI est une banque du Moyen-Orient basée au Luxembourg, qui connaîtra une faillite retentissante en 1991. Elle a été associée à diverses activités criminelles, en particulier le blanchiment d'argent au profit des cartels colombiens de la cocaïne et du général Noriega au Panama.

Chronologie

  • 29 novembre 1972 : Création de la BCCI par le pakistanais Agha Hasan Abedi, issu d'une famille chiite. La banque est liée à de grandes familles arabes ou pakistanaises comme les Bin Mahfouz d'Arabie Saoudite, les Gokal du Pakistan et les Gaith Pharaon d'Abou Dabi. BCCI Holding SA est enregistrée au Luxembourg en 1972. BCCI SA est enregistrée aux Îles Caïmans en 1975.
  • 1988 : Des membres de la filiale de la BCCI de Tampa, Floride sont impliqués dans un trafic de stupéfiants.
  • Juillet 1991 : Faillite et fermeture de la banque BCCI.

Elle a été qualifiée le 29 juillet par Time comme étant « la plus sale banque de toutes ». Pendant leur enquête sur l'affaire Noriega, la commission sénatoriale que préside le sénateur John Kerry, futur candidat à la Présidence des États-Unis, a des raisons de penser que la BCCI aide au blanchiment de l'argent du trafic de cocaïne du général Noriega, président du Panama.

En décembre 1992, les sénateurs John Kerry et Hank Brown, républicain du Colorado, publient The BCCI Affair, qui relate le scandale et prouve que la BCCI était liée à des organisations terroristes. Elle évoque l'implication dans le dossier du Ministère de la Justice, du Trésor Public, des Douanes et de la Banque Fédérale, ainsi que de lobbyistes influents et de la CIA. (The BCCI Affair, Report to the Committee on Foreign Relations, United States Senate, Senator John Kerry and Senator Hank Brown, december 1992 - 102nd Congress 2nd Session Senate Print 102-140.)

Dans leur rapport, John Kerry et Hank Brown condamnent le gouvernement de George Bush et notamment Robert Mueller alors Procureur Général pour son manque de rapidité dans le traitement de l'affaire. John Kerry par ailleurs est critiqué de toutes parts pour n'avoir pas dénoncé de façon plus virulente les démocrates impliqués dans l'affaire, et par les démocrates pour avoir dénoncé certains de leurs membres.

Jour J

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L'expression jour J (en anglais D Day) désigne le 6 juin 1944, jour où a débuté le débarquement allié en Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale

Jour J

Le jour J, qui marque le premier jour de la Bataille de Normandie, est un débarquement prévu le 5 juin 1944 sur des plages normandes, mais finalement repoussé au mardi 6 juin en raison des conditions météorologiques. Le 4 juin, les gigantesques convois, qui ont déjà appareillé des ports anglais, doivent faire demi-tour sur une mer de plus en plus démontée. Vers 22 heures, après avoir pris connaissance du communiqué météorologique, le chef allié Eisenhower annonce l’irrévocable décision que le débarquement aura lieu le 6 juin : « Je n’aime pas cela, déclare-t-il, mais il me semble que nous n’avons pas le choix… Je suis absolument persuadé que nous devons donner l’ordre… »

La nuit du 5 au 6 juin l'armada la plus formidable jamais rassemblée s'approche des côtes françaises : 2 727 bateaux de types les plus variés chargent ou remorquent plus de 2 500 engins de débarquement escortés par plus de 700 navires de guerre, dont 23 croiseurs et 5 navires de combat. À 3 h 14 le 6 juin, des bombardiers larguent leurs cargaisons sur les plages choisies. À 3 h 30, 15500 unités aéroportées américaines et 7900 unités aéroportées britanniques sont larguées à proximité des plages. Ces unités ont pour missions de tenir et capturer des têtes de pont en libérant les accès des plages, et permettant ainsi aux troupes fraichement débarquées de pénétrer à l'intérieur des terres. Les erreurs de largages Alliées engendrent une totale désorganisation du côté allemand empêchant une contre-attaque. De nombreux parachutistes se noient dans les zones volontairement inondées par les allemands, en partie à cause du poids de leur équipement.

36 parachutistes des Forces françaises libres du Special Air Service furent aussi parachutés en Bretagne vers minuit dans la nuit du 5 au 6 juin; 18 dans le Morbihan (opération Dingson) et 18 dans les Côtes-d'Armor (opération Samwest). L'un d'eux, le caporal Emile Bouétard, un Breton, fut tué au combat à 0 h 40 le 6 juin à Plumelec, Morbihan, il fut probablement le premier mort du débarquement. Les Alliés sont de diverses nationalités: des Britanniques et Canadiens (83 115),des Américains (73 000) mais aussi des Français, Polonais, Belges, Tchécoslovaques, Néerlandais, Norvégiens, etc., soit environ plus de 200 000 combattants en tout. Des différentes plages où ont débarqué les Alliés, c'est Omaha Beach, surnommée « Bloody Omaha » (Omaha la sanglante), qui connut le plus de pertes humaines.

Kelley Douglas

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Douglas McGlashan Kelley (11 août 1912 - 1er janvier 1958) est un officier du service de renseignement de l'armée américaine qui servit comme chef psychiatre à la prison de Nuremberg lors des Procès de Nuremberg avant de devenir criminologue.

 

Kelley Douglas

Il a fait des études de médecine pour devenir neurologue, ce à quoi il a renoncé pour la psychiatrie. Il s'était ainsi initié au test de Rorschach lors d'un internat dans un hôpital psychiatrique de New York, technique qu'il allait contribuer à développer puis à utiliser plus tard avec des criminels nazis. Il était aussi un élève et adepte des théories d'Alfred Korzybski. Initié à la magie, il préconisait l'apprentissage de tours à ses malades comme il l'avait fait dans un service psychiatrique de San-Francisco dès 1941. 

Il avait inventé plusieurs tours auxquels il avait donné son nom et il était membre d'une association de magiciens. Il pensait que la pratique de tours de magie réussis redonnait confiance aux malades psychiques quel qu'ils soient, psychotiques, névrotiques ou autres ; il considérait cette technique comme une sorte d'ergothérapie. En 1945, il a été affecté à ce qui servait de prison à Mondorf-les-Bains pour des dignitaires du régime nazi et il a notamment soigné Hermann Göring. Plus tard à Nuremberg et pour le procès, il supervisa les expertises psychiatriques de 22 responsables nazis jugés. 

C'est durant le procès de Nuremberg qu'il est reparti pour les USA, emmenant avec lui quantité de documents, notes d'entretiens, etc. dans le but d'écrire un livre avec le psychologue Gustave M. Gilbert sur ces dignitaires nazis. Il a renoncé à la collaboration avec ce dernier qui s'en est senti floué. Rentré dans son pays, il n'a eu de cesse d'alerter les américains des risques qu'ils encouraient s'ils se laissent aller eux-mêmes à développer des idéologies comme le nazisme car il était convaincu que les dignitaires qu'il a côtoyé et examinés sont des hommes comme les autres. Poursuivant sur sa lancée et toujours convaincu de la valeur du test de Rorschach il va ensuite occuper un poste de criminologue en 1947 à Winston-Salem où il officiera comme expert pour la police et pour les tribunaux avant d'être nommé professeur à l'université de Berkeley. 

Notons qu'il avait développé progressivement une dépendance à l'alcool tout en considérant ce produit comme un fléau. Il a par ailleurs été l'un des premier à utiliser l'antabus dans le traitement des alcooliques. Les dernières années de sa vie, il était devenu hyperactif et un tyran domestique et alcoolique. Lors de ses nombreuses crises de colères, il se donna la mort en ingérant du cyanure. Jack El-Hai n'a pas pu éclaircir les mystères de cette déchéance ni de ce mode de suicide mais il souligne alors qu'il était en possession d'armes à feu, il a néanmoins choisi le cyanure comme Goering

Un peu à la manière de la philosophe Hannah Arendt et du psychologue Stanley Milgram, Kelley pensait que les nazis qu'il avait rencontré et autres criminels étaient des gens comme les autres et a il été travaillé à partir de cette idée durant toute son existence professionnelle. Gustave M. Gilbert pensait exactement le contraire et notait qu'on avait à faire à des psychopathes avérés et il n'était pas le seul. Les protocoles de réponses au test de Rorschach qu'il avait effectué à Mondorf-les-Bains et à Nuremberg sont sous scellés, en possession du fils du psychiatre. Malgré de nombreuses demandes, ni l'épouse ni ce dernier n'ont consenti à les livrer aux experts de ce test pour analyse.

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