Quantcast
Channel: Mémoires de Guerre
Viewing all 30791 articles
Browse latest View live

Camps de concentration Nazis

0
0

On nomme camp de concentration un lieu cloitré de grande taille créé pour regrouper et détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions. Cette population peut se composer des opposants politiques, des résidents d'un pays ennemi, des groupes ethniques ou religieux spécifiques, des civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre.

Principaux camps de concentration et d'extermination

Principaux camps de concentration et d'extermination

Les personnes sont détenues à raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d'un jugement individuel. Le régime nazi a créé une relative confusion en utilisant le terme de camp de concentration pour désigner certains de ses camps d'extermination, il convient de les distinguer, même si les conditions de détention dans les camps de concentration peuvent mener à des niveaux de morbidité et de mortalité extrêmement élevés.

L'expression « camp de concentration » fut créée à la fin du XIXe siècle. En effet, l'innovation technique du fil de fer barbelé permit de clore de vastes espaces à peu de frais. La première utilisation de ce terme se fit à propos de la Seconde Guerre des Boers, comme innovation britannique. Il était inspiré du terme espagnol « reconcentración », utilisé par les Espagnols pendant la guerre avec Cuba (1895-1898).

Camps de concentration pour civils ennemis

Le statut d'un camp de concentration, bien qu'il soit admis par le droit de la guerre pour l'internement des civils ennemis, est difficile à justifier en ce sens qu'alors, l'internement constitue une mesure collective et non individuelle, qui ne sanctionne pas des actes individuels, mais une situation indépendante de la volonté de la personne internée.

De tels camps sont utilisés en tant que mesure conservatoire militaire : si des ressortissant du pays B vivent dans le pays A lors de la déclaration de guerre entre A et B, le pays A peut considérer que les ressortissant de B sur son territoire sont des ressortissants d'un pays ennemi, qu'il importe d'interner, pour éviter qu'ils rejoignent l'armée adverse ou se lancent dans des opérations d'espionnage. Ainsi, certains responsables des camps d'internement parleront de simples prisons élargies pour recevoir un plus grand nombre d'internés prisonniers, ou même — dans certains pays et hors temps de guerre — de « structures éducatives ».

La première apparition de la dénomination « camp de concentration » est due aux Britanniques en Afrique du Sud durant leur guerre contre les Boers ; (Guerre du Transvaal, 1899-1902) ; sur ordre du général Frederick Roberts puis de Lord Kitchener, les Britanniques y enfermaient les femmes, les vieillards et les enfants des Boers et des membre de tribus indigènes alliées.

L'idée elle-même avait été appliquée un peu plus tôt par les Espagnols à Cuba, pendant la guerre d'indépendance. Le général Valeriano Weyler y Nicolau a l'idée en 1897 de « concentrer » les populations civiles dans des places contrôlées par l'armée pour enlever tout soutien à la rébellion, près de 300 000 personnes sont ainsi déplacées dans ces camps. Les civils sont invités à rentrer dans ces camps, avec leur bétail, sous le délai de huit jours.

Passés ce délai, ceux qui se trouvent à l'extérieur sont considérés comme rebelles et donc tués. Le sénateur américain Redfield Proctor se rend sur place et visite ces camps ; il en rend compte au Sénat américain le 17 mars 1898 : « Une fois déportés, hommes, femmes, enfants et animaux domestiques sont placés sous garde armée à l'intérieur de tranchées fortifiées. [...] Concentration et désolation [...] »

Malgré la défaite espagnole, le terme, « re-concentration » (« reconcentración », en espagnol), et son principe est repris par les Anglais pour lutter contre les Boers. Un artiste français, Jean Veber, dénonce en 1901 dans l'Assiette au Beurre, les « camps de re-concentration » du Transvaal.

Il y a eu également les camps de concentration construits dès 1904 en Namibie (pays d'Afrique) pour éliminer le peuple Herero opposé à la colonisation et aux armées du chancelier Von Bülow. Le désastre humanitaire fut effrayant : plus de 70 000 hereros morts avant ou dans les camps de concentrations (pour causes de malnutrition, mauvais traitements, exécutions sommaires des malades ainsi que des plus faibles). Il ne faut pas oublier les expériences anthropologiques, scientifiques et médicales transformant les prisonniers hereros en cobayes humains.

Les camps de concentration ne sont apparus qu'après l'invention du fil de fer barbelé, qui permet de clôturer de grandes surfaces pour un coût sans commune mesure avec les moyens de détention classiques tels que les prisons.

Il faut souligner le caractère moderne de cette pratique, le traitement historiquement ordinaire pour résoudre le même type de conflit étant plutôt la réduction en esclavage ou la simple mise à mort immédiate (voir génocide). Une telle pratique fait partie des outils utilisés lors des guerres totales.

Évolution historique

D'une manière générale, tous les pays liés au premier conflit mondial ont ouvert des camps pour regrouper les civils des nations ennemies : camps pour Allemands en Australie, pour Belges en Afrique allemande, pour Autrichiens en Russie, etc. Au Royaume-Uni, 32 000 étrangers ou espions supposés ou Irlandais après 1916, ont été enfermés dans des camps comme le champ de course de Newbury, puis dans une prison de l'île de Man qui n'était pas prévue pour des civils. Des tailleurs juifs de Londres, issus de Galicie (donc de l'Autriche-Hongrie) sont aussi internés dans des camps.

La France a utilisé des camps de concentration durant la Première Guerre mondiale, dont celui de Pontmain, pour y enfermer les ressortissants allemands, austro-hongrois et ottomans présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. De nombreuses îles françaises de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée ont été utilisées pour implanter de tels camps. Le narrateur du Temps retrouvé, Marcel Proust, mentionne l'existence en France de camps de concentration lors de la Première Guerre mondiale, où furent internés les civils allemands présents sur le sol français lors de la déclaration de guerre.

Entre-deux-guerres

La France a aussi eu à nouveau recours à des camps de concentration à la fin de la guerre d'Espagne pour regrouper les réfugiés républicains fuyant l'avancée du camp franquiste à Gurs, Rivesaltes, Argelès-sur-Mer et Agde, bien que beaucoup de ces réfugiés n'aient pas été des ennemis. L'utilisation du terme « camp de concentration » dans ce cadre est très discutée : pas de travail forcé, libre déplacement à l'extérieur de ces camps (d'ailleurs très peu étaient fermés).

Il faut rappeler qu'environ 450 000 réfugiés espagnols arrivèrent en France en moins d'un mois, soit le premier plus grand déplacement de population du XXe siècle. Si au départ la situation de ces camps fut déplorable, très rapidement les choses se sont améliorées. Ajouter le qualificatif de concentration à ces camps est un non sens historique pour certains historiens.

Selon Geneviève Dreyfus-Armand, spécialiste de l'exil républicain espagnol : « Le terme camp de concentration peut choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens « lénifiant » lors de sa conférence de presse au début de février 1939 : « Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. »

Seconde Guerre mondiale

Lors de la Seconde Guerre mondiale, de nouveau, le procédé a été employé pour interner les ressortissants des pays ennemis, mais dans ce cas la police française n'a pas fait de différence entre les Allemands et Autrichiens réfugiés en France et les partisans d'Hitler dont certains avaient organisé en France, dès le temps de paix, la « cinquième colonne ». Les Britanniques aussi ont organisé des camps de concentration de civils de l'Axe. C'est ainsi que des civils allemands et britanniques du sexe masculin résidant aux Indes se sont retrouvés en 1940, internés au camp de Deraa Doun, sur les contreforts de l'Himalaya.

D'autres camps de concentration ont été ouverts aux États-Unis, notamment ceux destinés aux japonais et aux citoyens états-uniens d'origine japonaise, après l'attaque de Pearl Harbor. Bien des années après le souvenir de ces rafles de civils japonais et Nippo-Américains a refait surface. Le gouvernement des États-Unis présenta des excuses à ce sujet, en 1988. D'autre camps de concentration ont été instaurés ailleurs, entre 1940 et 1945, comme ceux du Canada destinés aux Nippo-Canadiens et, entre autres, aux ressortissants d'origine italienne et allemande, aux Témoins de Jéhovah pacifistes et aux Québécois refusant la conscription.

Des camps de concentration ont été constitués par le régime de Vichy en zone non occupée et en Afrique du Nord entre 1941 et 1944 pour interner des Juifs, des patriotes français récalcitrants et des antifascistes d'Europe centrale qui avaient trouvé refuge en France. Ceux du Sud-Algérien où ont été regroupés des engagés allemands de la Légion étrangère, sous la direction d'officiers et sous-officiers vichystes, ont été soumis à un régime tellement atroce, que plusieurs internés ont demandé, pour y échapper, à être rapatriés en Allemagne nazie. Bien qu'en France la plupart des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale soient imputables au régime de Vichy, celui de Gurs, destiné à regrouper les personnes de nationalité espagnole (fuyant la Guerre civile espagnole et la dictature de Franco) fut l'œuvre de la Troisième République. Il faut signaler ici le cas du camp de concentration de Jasenovac, un camp de l'État indépendant de Croatie d'Ante Pavelić. Dans ce camp dirigé par des Oustachis, furent tués de 45 000 à 80 000 Serbes, Croates, Juifs, Tziganes et opposants. 

Après 1945

Certains camps nazis ont été « réutilisés » après la libération pour les prisonniers de guerre ou des civils français et allemands, comme par exemple le camp de Zgoda. Des camps de regroupement ont été créés pendant la guerre d'Algérie pour permettre le contrôle des populations algériennes. Par contre, les camps de regroupement de harkis après les accords d'Évian ne sont pas des camps de concentration : ils n'en n'avaient pas le caractère (les harkis, loin d'être des ennemis de la France, l'avaient au contraire servie, ils étaient de plein droit citoyens français, et ces camps ne comportaient ni régime carcéral, ni brimades), mais constituaient tout de même des camps de regroupement de la population. Leur durée d'existence, supérieure à dix ans, est allée bien au-delà de celle des simples camps de réfugiés, car les autorités françaises n'ont pratiquement rien fait pour assurer leur intégration.

Camps de concentration nazis

À partir de 1933, le Troisième Reich met en place des camps de concentration (Konzentrationslager ou KL) dans des buts punitifs et de discrimination : pour éloigner les opposants au régime puis pour y exterminer immédiatement ou par épuisement au travail et par mauvais traitements les Juifs, les Tziganes, les Témoins de Jéhovah, les homosexuels, les handicapés, les associaux, etc. En 1939, Hitler imputa aux Juifs la responsabilité de la guerre et transforma certains de ces camps de concentration en camps d'extermination.

Buts des camps de concentration nazis

Les objectifs des camps de concentrations mis en place par le régime nazi sont notamment :

 

  • vider un pays de sa population, pour l'empêcher de soutenir des combattants à l'occasion d'une guerre ;
  • purger la population des personnes considérées comme nuisibles ;
  • exploiter un grand nombre de travailleurs forcés (camp de travail).


Les personnes incarcérées dans de tels camps le sont souvent pour des motifs politiques, religieux, raciaux, d'une façon générale en raison d'une discrimination ou d'un soupçon à leur encontre. Les prisonniers y sont souvent : séparés de leurs proches, gardés dans des conditions précaires et difficiles, mal nourris, forcés à travailler et maltraités par les gardiens. La mortalité y est élevée.

Liste des camps de concentration

Camps de concentration des années 1930

Les premiers camps de concentration (auparavant souvent dénommés camps de concentration « sauvages ») sont tous les camps qui après la prise de pouvoir par Adolf Hitler ont été créés, de manière non systématique et dans des conditions différentes de rattachement, pour éliminer les opposants politiques au nazisme. Caractéristiques de la plupart de ces camps est leur existence pour la plupart assez courte, leur construction toujours antérieure à la création de « l'inspection des camps de concentration » et leur rattachement diversifié (SA, SS, ministère de l'intérieur etc.).

Bien que quelques-uns de ces camps aient été plus tard intégrés dans le système des camps de concentration de la SS, on les considère comme des camps de concentration "précoces" lorsqu'ils ont été construits puis fermés avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ou lorsque leur fonction a été par la suite modifiée. L'exception est ici le camp de Dachau, qui sera le seul de ces camps à rester utilisé jusqu'à la fin de la guerre et servira de prototype à tous les camps de concentration ultérieurs.

 

  • Bad Sulza
  • Benninghausen
  • Börgermoor
  • Brandebourg-sur-la-Havel plus tard institution de mise à mort du Programme Aktion T4
  • Breitenau
  • plus tard "camp d'éducation par le travail"
  • Columbia-Haus (Berlin-Tempelhof)
  • Camps du Pays de l'Ems (plusieurs petits camps) ensuite camp pénitentiaire
  • Heuberg plus tard déplacé vers le camp de Oberer Kuhberg (Ulm)
  • Kemna (Allemagne)
  • Kislau
  • Leschwitz
  • Lichtenburg à Prettin
  • Oranienburg
  • Osthofen
  • Sachsenburg
  • Wittmoor (Hambourg-Lemsahl-Mellingstedt)


Camps de concentration de " l'Inspection des camps de concentration" devenue "Office central administratif et économique de la SS"

Les camps de concentrations fondés par l'Inspection des camps de concentration" et qui pour la plupart sont restés en fonction jusqu'à la fin de la guerre sont ceux qui sont généralement visés par le terme générique de "camp de concentration". D'après un ordre de Himmler, seuls ces camps rattachés à l'Inspection pouvaient être ainsi officiellement considérés comme des "camps de concentration" (en allemand "Konzentrationslager" en abrégé KZ). Plus tard l'Inspection des camps de concentration est devenue l'Office central administratif et économique de la SS" (en allemand "SS-Wirtschafts- und Verwaltungshauptamt").

Ce type de camp se caractérisait en dehors des conditions de rattachement, par leur structure inhérente et commune calquée sur le "modèle de Dachau" : séparation de la garde entre équipe de commandement (qui était toujours divisée en départements sensiblement identiques) et gardiens proprement dits, existence d'un système d'affectation de prisonniers à des fonctions identifiées, hiérarchie discriminante fondée sur l'appartenance sociale et raciale (voir aussi le Système de marquage nazi des prisonniers) .

Le réglement du camp élaboré en 1933 par Theodor Eicke à Dachau a été généralisé. Les camps érigés par la suite (Sachsenhausen ou Buchenwald) ont utilisé la structure des baraquements de Dachau avec des plans symétriques. En plus des camps principaux sont listés également tous les camps annexes.

 


Camps d'extermination de l'Aktion Reinhardt

Les camps qui ont exclusivement servi à l'exécution organisée et massive d'êtres humains sont les camps d'extermination. Ceux qui sont listés ci-dessous ont été créés dans le cadre de l'Aktion Reinhardt, c’est-à-dire selon les décisions de la Conférence de Wannsee concernant la Solution finale. Ces camps étaient tous situés dans les territoires du Gouvernement Général (en allemand "Generalgouvernement") de Pologne et placés sous la responsabilité de hauts responsables de la SS. Les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau et de Majdanek peuvent être cependant considérés comme des camps d'extermination, bien qu'ils aient relevés de l'Inspection des camps de concentration (puis de l'Office central administratif et économique de la SS).
 


Camps du Programme Aktion T4
 


Camps de transit
 

  • Mechelen
  • Drancy
  • Camp de Royallieu à Compiègne
  • Nováky Slovaquie
  • Risiera di San Sabba (Italie)
  • Sereď (Slovaquie)
  • Theresienstadt République tchèque prison de la Gestapo camp de regroupement et de transit`. Ce camp servait de « vitrine » nazie montrée à la Croix rouge
  • Westerbork (Pays-Bas) camp de regroupement et de transit
  • Innsbruck-Reichenau (Autriche) Camp de transit


Camp de concentration pour jeunes
 

  • Moringen (Allemagne)
  • Uckermark (Allemagne)
  • Lodz (Pologne)


Divers autres camps similaires

Ce sont par exemple les camps d'éducation par le travail, les camps de prisonniers de guerre ou les camps de travail forcé. Ces camps sont difficiles à caractériser en raison de la hiérarchie raciste instaurée par les nazis. Ainsi les prisonniers de guerre alliés occidentaux, considérés comme faisant partie de la "race nordique", étaient généralement bien traités tandis qu'en particulier les soldats de l' Armée rouge étaient confrontés dans leurs camps de prisonniers à des situations similaires à celles des camps de concentration. Même les camps d'éducation par le travail se distinguaient souvent peu des camps de concentration.

 

  • Bolzano Tyrol du Sud, (Italie) "camp de transit de la police"
  • Breendonk (Belgique) Prison, camp de torture et camp de travail
  • Grini (Norvège) Prison
  • Janowska (Lemberg) Ukraine camp de travail forcé; insllation de meurtre de masse
  • Jasenovac (Croatie) camp d'extermination (Oustachis-Croatie)
  • Schirmeck (France) camp de réeducation pour Alsaciens Mosellans
  • Le Vernet d'Ariège (France) camp d'internement (Vichy-France)

Candide

0
0

Candide est un journal fondé par Gustave Tridon et Auguste Blanqui le 3 mai 1865. Il paraissait le mercredi et le samedi de chaque semaine, et coutait 5 centimes. 

L'un des contributeurs de Candide Robert Brasillach

L'un des contributeurs de Candide Robert Brasillach

Les principaux collaborateurs du journal Candide furent : Blanqui, Tridon, Villeneuve, Vaissier, Watteau, Marchand, Viette, Verlière, Sumino. Le nom fut repris en 1924 par un hebdomadaire lancé par la libraire Arthème Fayard. Ce journal a été l'un des principaux hebdomadaires littéraires politiques de l'entre-deux-guerres, sa formule inspirant Gringoire à l'extrême droite mais aussi Vendredi et Marianne à gauche.

L'hebdomadaire était antiparlementaire, antirépublicain, vivement anticommuniste, au fond, antidémocratique, et ne répugnait pas aux accents antisémites. Après le 6 février 1934, il se radicalisa, comme le reste de l'extrême droite et une bonne partie de la droite, sans atteindre le fascisme musclé de Je suis partout et en conservant un ton léger. L'hostilité aux Juifs et aux étrangers s'affirma. Alors qu'il avait souvent mis en garde contre le péril allemand, Candide approuva les accords de Munich, suivant l'évolution de la mouvance maurrassienne.

Imprimé en grand format (43 sur 60 cm), le journal tirait à 80 000 exemplaires la première année, presque 150 000 en 1930, puis à 340 000 exemplaires au moins à partir de 1936 (465 000 même, cette année-là, selon Pierre Albert, professeur émérite à l'université de Panthéon-Assas). Il exerçait une influence importante en politique dans les milieux conservateurs et réactionnaires et sa page littéraire était respectée au-delà : Albert Thibaudet, qui n'avait rien d'un homme d'extrême droite, y écrivait (mais il mourut en 1936). À partir de 1936 surtout, Candide tenta de convaincre ses lecteurs de l'imminence d'un coup d'État communiste en France.

Sous l'Occupation, le journal quitta Paris pour la zone sud et soutint la Révolution nationale, qui réalisait dans une large mesure les idées politiques qu'il défendait, a foriori depuis 1934-36 — mais il évita le collaborationnisme parisien défendu par Je suis partout. Il disparut après la Libération, interdit à cause de sa compromission avec le régime de Vichy. Autres collaborateurs: Georges Blond, Irène Némirovsky.

Candide quant à lui se situait dans la mouvance maurrassienne nationaliste et antisémite :

 

  • Pierre Gaxotte, secrétaire particulier de Charles Maurras, était membre de la direction collégiale de la rédaction jusqu'en 1940 ; Lucien Dubech, à la critique dramatique,
  • Dominique Sordet, à la critique musicale,
  • Maurice Pefferkorn, responsable des sports,
  • Abel Manouvriez, à la chronique judiciaire, occupaient les mêmes fonctions à Candide qu'à L'Action française,
  • Lucien Rebatet et Robert Brasillach, deux des jeunes talents maurrassiens, écrivaient dans Candide. Ses nombreuses caricatures, notamment celles de Sennep, étaient très appréciées des lecteurs.

 

Gringoire

0
0

Gringoire est un hebdomadaire politique et littéraire français fondé en 1928 par Horace de Carbuccia assisté de Georges Suarez et Joseph Kessel.

Joseph Kessel

Joseph Kessel

C'est l'un des grands hebdomadaires de l'entre-deux-guerres, selon une formule initiée par Candide, et qui est reprise, non seulement par Gringoire, mais aussi par les hebdomadaires de gauche Vendredi et Marianne : une place importante accordée à la politique, une page littéraire de qualité, de grands reportages et de grands feuilletons (en l'occurrence avec Pierre Drieu La Rochelle et Francis Carco), des dessins satiriques (le principal dessinateur de Gringoire est Roger Roy), une présentation simple. D'emblée, Gringoire est pamphlétaire. C'est même le principal trait commun d'un journal que Carbuccia lui-même définit comme « une macédoine ». Le marxisme et la gauche en général sont ses cibles favorites. Mais, initialement, ce n'est pas un journal d'extrême droite. Il se contente de représenter la frange la plus à droite de l'Union nationale dirigée par Raymond Poincaré, avec un esprit ancien combattant qui imprègne le journal jusqu'à la fin.

Après le 6 février 1934, suivant le mouvement général de radicalisation, le journal devient antiparlementariste. L'influence de l'Action française se fait sentir. En octobre 1935, il se prononce contre les sanctions internationales imposées à l'Italie suite à son invasion de l'Éthiopie. Gringoire se montre depuis longtemps très favorable au fascisme italien, ainsi qu'au régime de Salazar au Portugal. Il développe également une anglophobie de plus en plus marquée. Henri Béraud, rédacteur du journal, publie, dans l'édition du 11 octobre 1935, un article intitulé « Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? ». De 1930 à 1936, le journal, d'abord germanophobe et nationaliste, glisse vers une très nette hostilité à toute guerre, et même à toute intervention militaire en Europe. Pour l'anecdote, Romain Gary publia deux nouvelles dans le Gringoire : L'Orage (le 15 février 1935), puis Une petite femme (le 24 mai 1935), sous son véritable nom, Roman Kacew. Lorsque le journal, « fortement orienté à droite, puis à l'extrème-droite », afficha des idées fascistes et antisémtites, Gary renonça à envoyer ses écrits, malgré l'importante rétribution versée à la publication (1000 francs la page - six colonnes - en 1935).

À partir de 1936, a lieu une deuxième radicalisation. L'antibellicisme et l'hostilité (devenue haineuse) à l'égard de la gauche convergent : les partisans de la guerre sont les partisans de l'extension du communisme. Cette thèse se teinte d'antisémitisme et de xénophobie. Les Juifs sont accusés de vouloir la guerre pour renverser le régime nazi (que Gringoire n'approuve pas explicitement mais se garde de critiquer) et, en même temps, diffuser la révolution rouge de Moscou. Les Juifs seraient aussi les meilleurs agents du communisme en France, et favoriseraient l'immigration — honnie par Gringoire —, génératrice de troubles. Le 10 novembre 1938, Gringoire titre : « Chassez les métèques ».

Le Front populaire français et le Front populaire espagnol sont vitupérés par l'hebdomadaire. Il prend parti pour les franquistes pendant guerre civile espagnole. Après la publication, par L'Action française d'un article accusant Roger Salengro d'avoir déserté pendant la Première Guerre mondiale, Gringoire lance une véritable campagne de diffamation contre le ministre de l'Intérieur (L'Action française ne fait plus que reprendre les accusations de Gringoire, désormais à la pointe). Quand Salengro se suicide, Gringoire ne manifeste aucun regret. André Tardieu est éditorialiste de 1936 à 1939. Après l'attaque cérébrale de celui-ci, Philippe Henriot et Roland Dorgelès rejoignent la rédaction.

Dans les années 1930, Gringoire est très apprécié — de même que CandideL'Action française et Je suis partout — dans les milieux de la droite et de l'extrême droite roumaine. Ses numéros se vendent très bien à Bucarest. L'hebdomadaire approuve les accords de Munich, ce qui provoque un conflit entre Tardieu (opposé aux accords) et Béraud (qui y est favorable). Au printemps 1939, Gringoire critique l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'Allemagne, et, de juillet 1939 à mai 1940, se rallie à la politique de défense nationale. Le ton change dès la défaite. Gringoire, replié à Vichy, approuve pleinement l'armistice, puis la Révolution nationale de Philippe Pétain. Cependant, si la majorité des journalistes pratiquent une collaboration idéologique, Horace de Carbuccia opte plutôt, selon Pascal Ory, pour une collaboration « de calcul ». Il arrête la parution du journal le 25 mai 1944. Parmi les collaborateurs du journal, figure Irène Némirovsky, écrivain d'origine russe, juive convertie au catholicisme, qui est arrêtée par la gendarmerie française et livrée aux nazis. Plus tard Pierre Drieu La Rochelle tente de faire libérer Robert Desnos, mais aucun collègue ne semble être intervenu dans le cas d'Irène Némirovsky.

Kessel Joseph

0
0

Écrivain et journaliste français (Clara, Argentine, 1898-Avernes, Val-d'Oise, 1979). En concevant le monde comme un terrain d'aventures, Joseph Kessel incarne à merveille cette tradition d'écrivains-reporters qui trouvaient dans l'histoire immédiate des sujets de romans. Sa curiosité le porta à se mêler aux convulsions des peuples comme aux passions des individus, à débusquer sous la violence des faits la fraternité des hommes.

 

Kessel Joseph

Avec quatre-vingts romans, quelques guerres, cinq continents, soixante ans de journalisme et quatre-vingts d'existence, Kessel, voyageur, aviateur, résistant, écrivain, fit du monde, autant que de sa vie et de son œuvre une fresque haute en couleurs qui donne à voir le tumulte, l'horreur et la grandeur du xxe  siècle. C'est par hasard qu'il naquit en Argentine, le 10 février 1898. Son père, médecin russe, avait obtenu dans la pampa un poste qu'il n'occupera que trois ans. Lorsque les Kessel retournent dans leur Russie natale, à Orenbourg, l'enfant s'habitue au passage des caravaniers et des ivrognes, monde bariolé, pittoresque et braillard, semblable à celui dont son œuvre future donnera tant d'exemples. En 1908, la famille part s'installer à Nice et Joseph est inscrit au lycée Masséna. Son ambition est alors de devenir boxeur, ce à quoi semblent le disposer sa carrure d'athlète et son tempérament de fonceur. Mais, il lit le français depuis l'âge de quatre ans, et la lecture de Dumas l'oriente plus sérieusement vers la littérature. Pour préparer son baccalauréat, puis sa licence de lettres, il s'installe à Paris, où il croit alors se découvrir une vocation de comédien. Bien qu'il fasse ses débuts au théâtre de l'Odéon et qu'il s'essaie à écrire une pièce, il entre, à dix-sept ans et demi, au Journal des débats, et c'est là que commence sa véritable vocation.

Pendant la Première Guerre mondiale, il s'engage comme volontaire ; il sera d'abord versé dans la cavalerie, puis dans l'aviation. Cette expérience lui inspirera, quelques années plus tard, l'Équipage, histoire d'une sourde rivalité amoureuse entre deux pilotes pris dans la tourmente de la guerre. Une mission le conduit à Vladivostok, d'où il ne regagne la France que par un long périple. Ce premier voyage autour du monde, à travers des pays secoués par des crises, décide de son avenir. Il rencontre « Sandi », qu'il épousera bientôt, et il goûte à l'opium, dont il continuera à user toute sa vie avec « sagesse et circonspection ». Dès son retour, « Jeff » – comme ses amis aiment à l'appeler – revient au journalisme en qualité de grand reporter, ce qui lui donne l'occasion de nombreux voyages et de multiples rencontres. À l'occasion d'une nouvelle publiée en revue, Gaston Gallimard prend contact avec lui et fait paraître son premier roman, la Steppe rouge, en 1922. Le succès, immédiat, est aussitôt suivi d'un second, plus grand encore, celui de l'Équipage (1923), qui sera réédité quatre-vingt-deux fois en trente mois. À l'âge de vingt-cinq ans, Kessel est déjà un écrivain connu. Éditeurs et journaux se disputent sa plume. C'est aussi une jeune homme tumultueux, aimant le jeu, les femmes, l'alcool, l'aventure, et les verres brisés dans les restaurants.

Sa profession de journaliste autant que son goût pour les paysages, les personnalités, et les situations extrêmes le poussent à courir le monde. Un reportage sur la Syrie et la Palestine le conduit au Proche-Orient, et une enquête sur l'esclavage, en Abyssinie. La vie parisienne, pour laquelle il montre également un goût prononcé, ne lui offre pas moins d'exotisme, puisqu'il fréquente les truands de Montmartre ou les milieux des russes émigrés, et qu'il en tirera Nuits de princes (1927), Nuits de Montmartre ou, en 1928, Belle de jour, un de ses meilleurs romans. Il n'a pas trente ans quant il obtient le prix de l'Académie française.

Ces succès et une vie partagée entre l'aventure et les mondanités sont soudain remis en cause par la mort de sa femme. Il cède alors au découragement et au remord d'avoir trop souvent délaissé celle qui l'avait aimé sans rien lui demander en retour. À trente ans, il fait le point sur sa vie, sur ce tourbillon d'ambition, de guerre, d'alcool, d'amour et d'aventure qu'on retrouvera dans le Tour du malheur, et où il a joué le rôle d'« un barbare totalement immoral », mais au cœur sensible. C'est à ce moment que Gallimard lui confie la direction de Détective, où il publiera des histoires de mauvais garçons signées Francis Carco, Pierre Mac Orlan, Albert Londres, et, bien sûr, Joseph Kessel. La vie reprend le dessus. En 1932 paraît Fortune carrée, dont l'action se passe autour de la mer Rouge, hommage à la grandeur et à la sauvagerie de ces terres désertiques où il a suivi Henry de Monfreid sur la piste des marchands d'esclaves. Tandis qu'il semble chercher des conflits en pays lointains, l'Histoire se prépare à déchaîner autour de lui une violence plus sauvage encore.

En Allemagne, Hitler prend le pouvoir ; Kessel, qui passe pour un auteur de droite, ne peut rester insensible aux persécutions dont les Juifs sont l'objet. Il quitte le journal Gringoire, qui commence à prendre une orientation nettement antisémite, et écrit la Passante du Sans-Souci, sa première contribution antifasciste (1936). Il se tient pourtant à l'écart de la vie politique, part pour les États-Unis où, depuis sa collaboration au film Mayerling, le cinéma lui fait des offres alléchantes. L'affaire tourne court et il n'en rapporte qu'un livre désenchanté, Hollywood ville mirage. Après de nouveaux voyages en Amérique du Sud, pour honorer la mémoire de son ami Mermoz, et un séjour dans l'Espagne déchirée par la guerre civile, où il est correspondant de guerre, il rejoint la France, qui vient d'entrer dans le deuxième conflit mondial. La débâcle le déconcerte, il hésite un instant à passer en Amérique ou à Londres, puis décide de s'installer dans la guerre, dans le sud de la France. C'est là qu'il est contacté pour entrer dans la Résistance. Car Kessel est juif, c'est-à-dire menacé. Il rejoint Londres au terme d'une brève errance en Europe du Sud. Il y écrit des articles, et, avec son neveu Maurice Druon, le célèbre Chant des partisans, qui, sur une musique d'Anna Marly, servira d'hymne à la Résistance. Il compose l'Armée des ombres, récits des épisodes dramatiques et héroïques des combattants clandestins, qui paraît à Alger en 1943. Kessel a enfin la joie de voler de nouveau, et c'est en capitaine de l'escadrille Sussex qu'il revient dans la France libérée.

Il reprend son métier de journaliste et collabore désormais à France-Soir. C'est lui qui couvre, en particulier, le procès de Pétain et le procès de Nuremberg. Il poursuit son œuvre d'écrivain, et publie le Bataillon du ciel, son cinquante-troisième livre, le Tour du malheur (1950), le plus long et le plus autobiographique de ses romans, Terre de feu, sur la naissance de l'État d'Israël. Mais les temps ont changé, la littérature aussi. À l'heure de l'existentialisme et du « nouveau roman », les récits d'aventures n'ont pas bonne presse. De plus, il se brouille avec Pierre Lazareff, le directeur de France-Soir, qui l'avait longtemps soutenu. Il se remarie avec Michèle, une Irlandaise rencontrée à Londres pendant la guerre. Il achète un appartement. À plus de cinquante ans, tout indique qu'il se prépare à jeter l'ancre.

Il n'en est rien. Kessel repart pour l'Afrique des Grands Lacs, pour l'Extrême-Orient. L'Afghanistan, avec ses steppes arides, ses cavaliers intrépides et ses tempéraments sauvages, lui fait une profonde impression. Il est venu y tourner un film avec Pierre Schoendoerffer, la Passe du diable, qui sera retiré de l'affiche après une sortie fugitive et qui brûlera, jusqu'à la dernière copie, dans un incendie. Mais ces voyages ne resteront évidemment pas infructueux. De ses souvenirs du Kenya, il tire le Lion (1958), qu'il croit avoir fait surtout pour plaire aux enfants. Contre toute attente, ce roman est celui qui lui vaudra son plus grand succès. Il s'en vendra plusieurs millions d'exemplaires. La critique le salue, le général de Gaulle lui écrit pour lui dire son admiration. Le succès gagne l'Amérique. Sa gloire est internationale. Elle n'interrompt pourtant pas son travail de reporter et de journaliste. Il publie un reportage (Avec les Alcooliques anonymes) et couvre, en Israël, le procès du criminel nazi Adolf Eichmann.

Avec le succès du Lion, une pluie d'honneurs s'est abattue sur lui. L'Académie française lui apparaît sans doute comme une consécration. En 1963, le vieux routier à face de lion fait son entrée sous la Coupole. Bientôt atteint par l'âge de la retraite, il lui faut renoncer au journalisme, auquel il a tant donné. Sa vie conjugale est aussi rendue plus difficile par le penchant exagéré de son épouse pour l'alcool. Il se réfugie dans le travail et entend transmettre encore son expérience afghane. Au milieu des difficultés, il entreprend d'écrire, au prix de cinq ans d'efforts, ce qu'il appelle son « testament », les Cavaliers, un nouveau « grand Kessel ». Avant même la sortie du livre, en 1967, il repart pour l'Afghanistan, pour le compte de l'Organisation mondiale de la santé et pour y tourner une émission de télévision.

Ce sera son dernier voyage. Désormais, il ne prendra plus que des vacances, et l'écriture est devenue pour lui un exercice laborieux. Il a soixante-quatorze ans, ses amis disparaissent peu à peu, ses sorties en ville sont désormais réservées aux intimes. Cette semi-retraite dans sa maison d'Avernes est pourtant toute relative. Il publie encore Partout un ami, Des hommes (1972), et collabore à la revue les Combats d'Israël. Dans son dernier livre, les Temps sauvages (1975), son style ne marque aucun relâchement. Malgré une première attaque cardiaque, il ne cesse ni de boire ni de fumer. Le 23 juillet 1979, il est terrassé par une crise cardiaque : il sera enterré au cimetière Montparnasse.

Joseph Kessel appartient à la tradition des romanciers reporters, comme Albert Londres ou Ernest Hemingway. Il y a en lui quelque chose de l'aventurier, comme chez Henry de Monfreid, mais aussi du pur romancier, comme chez Joseph Conrad, pour qui il éprouvait une grande admiration. Le monde offre trop de paysages, l'Histoire trop de convulsions, les personnages trop de relief pour s'en tenir à des huis clos et à des introspections. Kessel se sent plus à son aise dans les guerres ou les révolutions, en compagnie d'individus taillés pour les situations tendues et les passion brûlantes. Mais, contrairement à Malraux, il ne court pas le monde en quête d'un motif de réflexion sur la portée de l'engagement ou sur le sens de l'existence. C'est dans la vie qu'il s'engage, cherchant surtout à la vivre pleinement, à en restituer la brutalité et la profusion. « Il n'a rien d'un intellectuel, d'un penseur, d'un moraliste », écrivait André Billy à la parution de son premier roman, « c'est un conteur et ce n'est qu'un conteur. À d'autres que moi de l'en plaindre. » Cette attirance pour l'aventure ne cède pas pour autant à la facilité de figures tonitruantes ou de rebondissements spectaculaires. Les personnages de Kessel sont saisis dans la complexité de leurs sentiments, sans effet ni panache.

Mais, de l'aveu même de l'auteur, « l'attachement au même objet est entièrement contraire à ma nature ». Loin d'avoir découpé une fois pour toutes ses romans à la serpe, ou de les couler dans le même moule, Kessel est un homme des contrastes et il sait faire preuve d'une grande variété d'inspiration. Les recoins ou les lieux secrets de Paris sont évoqués avec autant de sensibilité que les paysages d'Afrique, d'Asie ou d'Orient, d'une plume alerte, habile à séduire un large public. Il sait plaire aux enfants, comme avec le Lion ou Au Grand Socco (1952), et également décrire les pulsions troubles et les perversions secrètes qui font scandale, par exemple dans Belle de jour, de même que le charme et la fraîcheur du style apportent un contrepoint à la sauvagerie et à l'aridité des steppes. La violence et l'héroïsme restent sans doute sa matière de prédilection, mais non son seul domaine. Après la Seconde Guerre mondiale, surtout, sa fougue se teinte de pitié, et son intérêt semble se porter aussi sur les humbles, sur les alcooliques, les mendiants, les infirmes ou les animaux, à qui il ne compte pas sa générosité, de sorte que les romans de Kessel, s'ils sont parfois conventionnels, sonnent toujours justes.

Ses personnages, pas plus que leur auteur, n'ont rien de monolithique. Malgré leur énergie, douter d'eux-mêmes ne les empêche pas de s'assumer. Dans le Tour du malheur, il fait dire à un de ses doubles : « J'ai le temps, tout le temps, et la santé, toute la santé qu'il faut, pour continuer au cours d'années interminables d'aimer sans aimer, jouir de la vie en la massacrant, aborder le bien et le beau sans avoir à les servir ». En tant que journaliste, Kessel s'est intéressé aux grands causes et aux procès historiques aussi bien qu'aux faits divers auxquels il a su donner un portée qui les dépasse. Ses articles ont été réunis dans Témoin parmi les hommes et le Procès des enfants perdus. Le cinéma a abondamment puisé dans une matière qui se prêtait si bien à l'image et à la narration. De nombreux films ont été réalisés à partir de ses romans, dont les plus célèbres, et sans doute les meilleurs, sont Belle de jour, de Luis Buñuel (1966), et l'Armée des ombres, de Jean-Pierre Melville (1969).

Maurice Chevalier

0
0

Né(e) : 12/09/1888 à Paris (France) Mort : 01/01/1972 à Neuilly-sur-Seine (France). Pays : France. Langue : Français. Qualité : Auteur / Chanteur / Compositeur.Genre musical : Chanson. Ah, Valentine! Elle avait de si jolis tétons... C'est grâce à (à cause de?) Maurice Chevalier que le français le plus moyen jouit à l'étranger d'une réputation d'amoureux (le fameux French lover) hors-pair. C'est aussi un peu à cause de (grâce à ?) Maurice Chevalier que le Français est souvent perçu, à l'étranger, comme un type sympa mais pas très sérieux, un bon-vivant pas trop bosseur. Pendant plusieurs décennies, Chevalier a incarné la France, particulièrement en Amérique. Depuis, on a bien du mal à leur vendre notre haute technologie...

Maurice Chevalier

C'est dans un quartier populaire de Paris, à Ménilmontant, que naît Maurice Chevalier le 12 septembre 1888. Son père, Charles Victor Chevalier, est peintre en bâtiment. Mais Maurice est surtout très proche de sa mère d'origine belge, Joséphine Van der Bosche, surnommée "La Louque". Avec ses frères Paul et Charles, il passe une enfance très modeste de "titi" parisien. Lorsque son père quitte le domicile familial, puis son frère aîné, Maurice âgé d'à peine 10 ans quitte l'école pour travailler. Il exerce quelques petits emplois, mais sa passion d'alors est le cirque. Il s'essaie donc à l'acrobatie, jusqu'à ce qu'un accident l'oblige à trouver une autre façon de faire du spectacle.

Au tournant du siècle, la mode est aux chanteurs comiques, et le petit Maurice qui n'a pas une voix fabuleuse, insiste sur l'aspect humoristique de ses numéros. Nombreux sont les cafés-concerts, les bistrots ou les petites salles qui accueillent ce type d'artiste, mais la loi du spectacle est très dure et les engagements rares et mal payés.

Canotier

En 1900, Maurice Chevalier a 12 ans. C'est encore un enfant, mais il bénéficie déjà d'une petite expérience. Le jeune homme sait amuser un public souvent difficile avec des imitations dont celles du chanteur Dranem, grande vedette de l'époque. Grâce à un agent artistique, il décroche une audition publique au Casino des Tourelles. L'exercice est périlleux, mais l'adolescent s'en tire brillamment. Petit à petit, il passe d'un répertoire très populaire à des numéros plus "dandy". Il adopte le costume et le canotier, qui resteront ses signes de reconnaissance. Néanmoins, le succès n'arrive pas pour autant et certains moments sont difficiles. En 1902, au Petit Casino, il subit un sévère échec. Plein de ressources, et surtout très décidé à réussir dans le métier, il apprend les claquettes et pratique la boxe. Plutôt fluet, mais beau garçon, son expérience commence à payer et il décroche un rôle dans une Revue au Parisiana en 1903.

En 1905, lors de son passage à l'Alcazar de Marseille, il obtient un succès énorme. Rien de tel pour effectuer un retour triomphal à Paris.

Lancé dans le métier et sachant très bien gérer sa carrière, Maurice Chevalier apparaît aussi dès 1908 dans quelques court-métrages muets. En 1909, il a le premier rôle dans un spectacle des Folies Bergères, véritable institution parisienne du music-hall. A cette époque, il devient le compagnon de la célèbre chanteuse Fréhel. Mais celle-ci est déjà très handicapée par l'alcool et la drogue : leur liaison se termine en 1911. Maurice Chevalier, grand séducteur, devient alors l'amant d'une des vedettes les plus prestigieuses de la chanson française d'avant-guerre, Mistinguett. Il a 23 ans, elle en a 36. Personnalité exubérante, et pour laquelle le music-hall parisien n'a aucun secret, Mistinguett apprend bon nombre des ficelles du métier au jeune artiste.

En 1913, il part faire son service militaire. Un an plus tard, la Première Guerre mondiale éclate et Maurice Chevalier est blessé dès les premières semaines de combat. Il est alors fait prisonnier et reste deux ans au camp d'Alten Grabow en Allemagne. Libéré en 1916 grâce aux nombreuses relations de Mistinguett, il revient vite sur le devant de la scène.

Speak english

En 1917, il devient la vedette d'une nouvelle salle, le Casino de Paris, et joue devant un public de soldats anglais et surtout américains. Il découvre alors le jazz, le ragtime, et commence à penser à la lointaine Amérique. Il continue à travailler avec Mistinguett, mais toujours dans son ombre. Le désir de devenir une vedette à part entière, seul face au public, est une des raisons de leur rupture au début des années 20. Une jeune artiste américaine, Elsie Janis, introduit Maurice Chevalier sur la scène londonienne. Ayant appris l'anglais pendant son emprisonnement, il possède ainsi un sérieux avantage sur les artistes français et même sur une star comme Mistinguett. Le succès ne se fait pas attendre, même si c'est grâce à un répertoire en français.

Hollywood

La guerre finie, les Années folles règnent sur Paris. Maurice Chevalier crée des chansons légendaires telles "Dans la vie faut pas s'en faire" en 1921 ou "Valentine" en 1924. Il tourne quelques films et fait un malheur grâce à l'opérette "Dédé". A cette occasion, il rencontre même les compositeurs américains, George Gershwin et Irving Berlin. Il pense alors de plus en plus à monter "Dédé" à Broadway et part pour New York durant l'été 1922. Mais rien ne se passe et Maurice Chevalier rentre en France un peu démoralisé. Ce passage à vide le mène à une tentative de suicide en 1924. La même année, il rencontre Yvonne Vallée, une jeune danseuse, qui le soutient dans cette épreuve. Ils se marient en 1927.

A l'aube du cinéma parlant, Maurice Chevalier part pour Hollywood en 1928. Le chanteur et acteur français séduit les américains qui lui font un succès dès son arrivée. Il signe un contrat avec les studios Paramount et tourne dix films entre 1929 et 1933. Sa filmographie américaine est marquée par son travail avec le réalisateur Ernst Lubitsch, génie de la comédie. En 1934, ils tournent ensemble l'opérette "la Veuve joyeuse" qui reste un de ses films les plus connus. Maurice Chevalier mène à Hollywood une vie de star entourée de stars, et devient un des rares français connus aux Etats-Unis. Les mauvaises langues disent qu'il fut le dernier.

En 1935, il change de studios et signe avec la Metro Goldwyn Mayer. Mais, il décide de rentrer à Paris cette année-là et son retour est triomphal, en particulier auprès du public féminin. L'euphorie du retour est ponctuée d'une visite sur la tombe de sa mère décédée en 1929. Maurice Chevalier se sépare de son épouse en 1937, peu après avoir rencontré sa nouvelle compagne, la danseuse Nita Raya.

Il reprend les tournées et les spectacles devant des salles toujours combles. En 1937, il triomphe dans la Revue "Paris en joie" au Casino de Paris, puis en 1938, dans "Amours de Paris". Durant cette période, il crée aussi quelques-unes de ses plus fameuses chansons dont "Prosper" en 35, "Ma Pomme" en 36 ou "Ça fait d'excellents français" en 1939, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale.

Radio-Paris

Cette période reste très sensible dans la vie et la carrière de l'artiste le plus célèbre de son époque. En effet, malgré la capitulation française de 1940, et l'occupation d'une partie du pays par l'armée allemande, Maurice Chevalier continue de travailler, comme le font beaucoup d'autres artistes. Comme beaucoup de français, Chevalier est un grand admirateur du Maréchal Pétain, triomphateur de la Guerre 14-18, et qui en 1940, devient le chef d'état du gouvernement collaborationniste de Vichy. Cependant cette année-là, le chanteur s'installe dans sa maison de Cannes avec sa compagne, juive, Nita Raya, et les parents de celle-ci. Pendant un an, il donne de nombreux concerts dans la région, parfois dans des villages. En septembre 41, Maurice Chevalier revient à Paris pour présenter une nouvelle Revue au Casino de Paris, "Bonjour Paris". Gros succès. De plus, il crée à cette époque des chansons qui prêtent à confusion dont "Ça sent si bon la France" et "La Chanson du maçon". Suite à cela, les allemands lui demandent d'aller chanter à Berlin, puis d'animer une émission sur Radio-Paris, principal vecteur de la propagande de collaboration avec l'Allemagne nazie. Maurice Chevalier refuse tout. Il va cependant, sur la demande de Vichy, accepter d'aller chanter à Alten Grabow, dans le camp de prisonniers où il fut lui-même détenu 27 ans plus tôt. Sans cachet et en échange de la libération de dix hommes originaires de Ménilmontant, il donne un concert fin novembre devant 3000 prisonniers.

Début 1942, il retourne chez lui à la Bocca, près de Cannes. Mais en septembre, il est de retour au Casino de Paris pour son nouveau spectacle, "Pour toi Paris". En 1944, il fournit une nouvelle cachette et de faux papiers aux parents de sa compagne. Cependant, après le débarquement américain du 6 juin 1944, les ennuis commencent pour Maurice Chevalier. Il est une des cibles du comité d'épuration qui recense, entre autres, les artistes ayant fait preuve de sympathie voire de complicité envers l'occupant allemand. Les rumeurs concernant le chanteur vont l'obliger à se cacher pendant plusieurs mois pour échapper à une épuration souvent expéditive. Puis, défendu par de nombreux autres artistes et intellectuels dont Marlène Dietrich et le poète Louis Aragon, Maurice Chevalier revient à Paris et participe même à un défilé organisé par le parti communiste le 10 octobre 44. Cette fois, le malentendu semble disparaître même si l'image de Chevalier en sort écornée. En 45, il fait quelques concerts dans un Paris juste libéré, mais la presse anglo-saxonne reste très sévère à son égard. Londres lui refusera un visa pendant encore quelques années.

En janvier 45, il fait sa grande rentrée parisienne à l'ABC qu'il retrouve en décembre. En 1946, il se sépare de Nita Raya et entreprend d'écrire ses mémoires, "Ma route, mes chansons", qui compteront quelques années plus tard 10 volumes de souvenirs. Maurice Chevalier a toujours eu un goût certain pour l'écriture et pour la correspondance. Après la guerre, il découvre aussi la peinture et petit à petit, va devenir un collectionneur avisé. Toujours en 46, il tourne "le Silence est d'or" sous la direction de René Clair. Puis 1947, marque son retour aux Etats-Unis. Accueilli aussi triomphalement qu'avant la guerre, il donne de nombreux récitals. Après plus de six mois de tournées, il rentre en France en mai 48.

Chasse aux sorcières

En 1949, Maurice Chevalier fait partie des nombreux signataires de l'Appel de Stockholm, pétition à l'initiative du parti communiste contre l'armement nucléaire. D'un naturel plutôt neutre et peu engagé, Maurice Chevalier a des soucis avec une Amérique en proie à une chasse aux sorcières acharnée envers tout ce qui touche au communisme. Au début des années 50, il est donc déclaré persona non grata aux Etats-Unis. A défaut de pouvoir chanter dans le pays qui le reçut en star quelques années plus tôt, il navigue donc entre le Canada, l'Amérique du Sud, le Moyen-Orient et l'Europe. Créateur du principe du "One man show", Chevalier démontre à plus de 60 ans, son entrain et son talent d'homme de scène devant des publics de toutes nationalités et de toutes cultures.

En 1952, Maurice Chevalier achète une immense propriété en banlieue parisienne, à Marnes-la-Coquette, qu'il surnomme "La Louque" en hommage à sa mère. A cette même époque, il entame une nouvelle relation sentimentale avec Janie Michels, une jeune femme divorcée et mère de trois enfants. Très indépendante et pratiquant la peinture, Janie Michels encouragera fortement Chevalier dans son goût pour l'art.

En 1954, Maurice Chevalier est informé qu'il est à nouveau autorisé à pénétrer sur le territoire américain. Dès 1955, il entreprend donc une nouvelle tournée, mais qui ne remporte qu'un succès moyen. Il y tourne également quelques films. C'est aux Etats-Unis, en janvier 1957, qu'il apprend la mort de Mistinguett qui l'affecte beaucoup. Il connaît alors une nouvelle période de déprime. Mais en 1957, le réalisateur Billy Wilder l'engage pour le film "Ariane" avec Audrey Hepburn et Gary Cooper. Grand succès, ce film est un tremplin pour Chevalier dont la carrière marque un redémarrage. C'est surtout le film "Gigi" qu'il tourne aussi en 1957 sous la direction de Vincente Minnelli qui relance Maurice Chevalier au sommet de la gloire internationale. Tourné entre Paris et Hollywood, le film est une comédie musicale inspirée du livre de la romancière française Colette. Lors de la cérémonie des Oscars 1958, le film obtient neuf récompenses dont une décernée à Maurice Chevalier pour sa "contribution de plus d'un demi-siècle au monde du spectacle".

L'énorme succès de "Gigi" redonne à la carrière de Maurice Chevalier un nouvel élan qui durera jusqu'à sa mort. Le jeune public américain le découvre lors de nombreux galas triomphaux, et redécouvre sa carrière passée. Que ce soit en Europe ou en Amérique, il est invité régulièrement à de nombreuses premières ou manifestations prestigieuses en présence de personnalités et parfois de chef d'états. On le voit à la télévision, en couverture des magazines, ou à la table du Président Eisenhower. De nombreux jeunes artistes se montrent en sa compagnie comme Brigitte Bardot. Il est désormais une référence pour tout le monde du spectacle.

Charles et Maurice

Très heureux de ce statut de star, il continue de travailler avec une énergie et un enthousiasme impressionnants. Il tourne huit films entre 1960 et 1963, date à laquelle il se lance à nouveau sur les routes américaines pour une tournée longue mais qui réunit des foules entières. A son retour en France, il est convié par le général de Gaulle pour un déjeuner.

En 1965, il crée un nouveau spectacle, "Chevalier at 77" qu'il présente une nouvelle fois au public américain. Il fait cependant quelques galas dans d'autres pays dont l'Afrique du Sud en 1967. Puis, incapable de cesser toute activité, Maurice Chevalier entame fin 67 "La Tournée des 80 ans" qui traverse l'Amérique latine, les Etats-Unis, le Canada et l'Europe.

Le 1er octobre 1968, Maurice Chevalier monte sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées pour ses adieux officiels. C'est un événement. Il est très fatigué mais le soutien du public lui permet d'effectuer trois semaines de récitals émouvants et inoubliables. Le 21 octobre, il quitte définitivement la scène.

En 1970, il accepte d'interpréter la chanson titre du dessin animé de Walt Disney, "les Aristochats". Il sort également le dernier volume de sa volumineuse autobiographie, "Môme à cheveux blancs". Après un dernier voyage aux Etats-Unis à l'automne, il se retire définitivement chez lui, à "La Louque" avec sa dernière compagne, Odette Meslier. Il reçoit régulièrement les journalistes du monde entier, et quelques amis pour son dernier anniversaire, le 12 septembre 71. Mais après presque un mois d'hospitalisation, il meurt le 1er janvier 1972. 

Porteur d'un certain cliché français, Maurice Chevalier fut néanmoins un des plus grands ambassadeurs de la culture française à travers le monde. Grâce à son immense volonté et à son amour du spectacle et de la scène, il a atteint les sommets de la popularité. Son style unique et sa voix reconnaissable font de lui un artiste majeur du patrimoine culturel.

La guerre est déclarée entre Jean-Marie Le Pen et sa fille

0
0

La tension monte Jean-Marie Le Pen et sa fille suite aux propos du président d’honneur du FN sur la “fournée d’artistes”. Interrogé par “Les Inrocks”, le président d’honneur du FN dit avoir été “poignardé dans le dos”. Le parti serait-il sur le point d’imploser ?

 

La guerre est déclarée entre Jean-Marie Le Pen et sa fille

“La fin du FN à papa”. Le titre s’étale en une du Parisien de ce mardi 10 juin. Jamais Marine Le Pen n’avait désavoué publiquement son père, c’est désormais chose faite. La présidente du FN a qualifié de “faute politique”, les propos polémiques tenus par son père sur Patrick Bruel. A Montretout, sur la colline de Saint-Cloud, Jean-Marie Le Pen tire la tête des mauvais jours. “La fin du FN à papa, ça serait le fin du FN tout court”, s’agace le président d’honneur du FN.

L’affaire remonte à vendredi dernier. Sur son traditionnel journal de bord vidéo, le président d’honneur du FN s’est laissé aller à une nouvelle provocation à connotation antisémite. Il s’en est pris à plusieurs artistes qui avaient pris position contre le FN : Guy Bedos, Madonna et Yannick Noah. Avant que Marie d’Herbais (une militante qui fait office d’intervieweuse – ndlr) n’évoque le chanteur Patrick Bruel, qui est juif. “On fera une fournée la prochaine fois”, lui répond alors Jean-Marie Le Pen. En 1995, il avait déjà attaqué le chanteur sur ses origines.

SOS Racisme a dénoncé ces propos relevant selon l’association “du plus crasse logiciel antisémite et non du simple dérapage” tandis que le Mrap a déclaré que cette sortie témoignait de “l’adhésion idéologique” de la direction du parti “aux thèses racistes distillées à longueur d’idées et/ou de jeux de mots par Jean-Marie Le Pen”. 

Fin du journal de bord vidéo de Jean-Marie Le Pen

En conséquence, Marine Le Pen a décidé que le site du FN n’hébergerait plus le Journal de bord vidéo incriminé. Depuis plusieurs années, Marine Le Pen multiplie les efforts pour limiter la visibilité médiatique de son père mais il continuait à disposer sur le site du FN d’un créneau d’expression libre chaque vendredi où il commentait l’actualité de la semaine avec des bons mots et des blagues polémiques. “Cela fait des années que Marine Le Pen cherche à supprimer ce journal de bord compte tenu des dérapages récurrents de son père, elle a saisi la balle au bond”, commente un cadre du mouvement.

Furieux de voir sa fille le désavouer publiquement, Jean-Marie Le Pen a violemment réagi :

“Ma fille m’a poignardé dans le dos. C’est elle qui a créé le problème. Si elle ne s’était pas exprimée, la polémique n’aurait pas duré plus de 6 heures (…). Je n’ai pas l’intention de changer à 85 ans. Si je les emmerde, ils n’ont qu’à me tuer. Je ne me suiciderai pas. Je préfère vous prévenir, s’il m’arrivait un accident prochainement, ça ne sera pas de mon fait.”

Le président d’honneur du FN affirme qu’il n’a pas encore eu d’explications avec sa fille :

“Elle ne m’a pas fait l’honneur de m’appeler, non. Je pense qu’elle a honte car elle sait qu’elle a accrédité le procès d’intention établi par des adversaires du Front national (…) Elle sait que j’ai le sens du devoir et que je hais la trahison.”

En 2005, Marine Le Pen avait menacé d’abandonner la politique…

Ce n’est pas la première fois que Marine Le Pen et son père se prennent le bec. En 2005, suite à des propos off de Jean-Marie Le Pen publiés dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol où il déclarait que ”l’occupation allemande n’avait pas été aussi inhumaine”, Marine Le Pen avait menacé de démissionner de son poste de vice-présidente.

“Je crois qu’en son for intérieur, elle a envisagé d’arrêter la politique”, nous confiait l’un de ses amis. Furieuse, elle ne délaissera finalement que temporairement sa fonction, mais s’exile sur le champ dans la maison familiale de La Trinité-sur-Mer pour faire le point. C’est Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du mouvement et amie de Marine Le Pen qui avait permis la reconciliation entre la père et sa fille. Lors d’un dîner avec Le Pen dans un restaurant italien du XVIIe arrondissement, elle avait raisonné le vieux chef.

“Mais qu’est- ce qu’elle a, Marine ? Je ne comprends pas”, confiait alors Le Pen, gêné. “Tu le fais exprès ?”, lui rétorque Arnautu. Tu n’as pas vu tout ce qu’elle donnait pour normaliser le parti ?”. “Mais je ne l’ai pas fait contre elle !”, proteste alors Le Pen. “Comment veux- tu qu’elle ne le prenne pas contre elle ?”, lui rétorque alors Arnautu.

En 2011, Le Pen prend la défense des radicaux face à Marine Le Pen 

Au mois d’avril 2011, Alexandre Gabriac passe devant la commission de discipline du parti, une structure interne  chargée de statuer sur les sanctions.  Ce conseiller régional de Rhône-Alpes, âgé de 20 ans, se voit reprocher “la revendication de l’idéologie nationale-socialiste et l’appartenance à l’Œuvre française”. Le mois précédent, en pleines élections cantonales, la presse a en effet diffusé une photo où il effectuait le salut nazi devant un drapeau à croix gammée.

Toutefois, lorsque Gabriac passe devant la commission, le 19 avril 2011, Marine Le Pen est en vacances en Thaïlande. Au sein de l’institution, la voix dominante est donc celle du président d’honneur du parti, Jean-Marie Le Pen, qui prone l’indulgence. “C’était une foucade de jeunesse, ça ne vaut pas plus qu’un blâme”, estime le président d’honneur du mouvement.

En l’absence de Marine Le Pen, cette opinion prévaut, et Gabriac conserve sa carte d’adhérent. Lorsqu’elle apprend la nouvelle par SMS, à plusieurs milliers de kilomètres de Nanterre, la présidente du FN est furieuse. Depuis son hôtel, elle prépare un communiqué à l’AFP, annonçant son intention de passer outre la décision de la commission, comme le lui permettent les statuts du parti. Gabriac est exclu. Jean-Marie Le Pen s’agace mais finit par accepter la décision…

Le Pen, dernier obstacle à la dédiabolisation

Au sein du premier cercle de Marine Le Pen, tout le monde est convaincu que Jean-Marie Le Pen est le dernier obstacle à la stratégie de dédiabolisation opérée par le Front national. En politique, la présidente du FN le sait, il faut savoir tuer le père mais c’est beaucoup plus difficile quand il s’agit de votre propre géniteur. Pour s’émanciper de la tutelle de son père lors de la campagne présidentielle, la présidente du FN avait délocalisé son siège de campagne boulevard Malesherbes à Paris plutôt qu’à Nanterre.

En désavouant publiquement son père, Marine Le Pen sait qu’elle a franchi le rubicon. Statutairement, Jean-Marie Le Pen demeure incontournable au sein du FN. Son rang de président d’honneur du Front national lui donne le droit de siéger dans toutes les instances du mouvement, bureau exécutif compris. Marine Le Pen pourrait donc être tentée de modifier le prochain organigramme du mouvement lors du futur congrès, le XVe, qui aura lieu dans cinq mois, les 29 et 30 novembre 2014, à Lyon.

Surnommé “Le Menhir”, son père ne s’est jamais excusé après aucun dérapage. En 1998 lorsque sa fille Marie-Caroline avait pris parti contre lui en rejoignant Bruno Mégret, Jean-Marie Le Pen avait rompu du jour au lendemain avec elle. Aujourd’hui au cours de la conversation que nous avons eue avec lui, le président d’honneur du FN a lâché “Tu quoque filia mea”. La dernière fois que Jean-Marie Le Pen avait fait une analogie avec César poignardé par son fils adoptif Brutus, c’était en 1998. Juste avant l’explosion du parti…

Guerre entre père et fille Le Pen

0
0

Jean-Marie Le Pen se dit blessé par sa fille Marine qui lui a reproché d'avoir commis une faute politique, après ses propos jugés antisémites. Le président d'honneur affirme ne plus avoir de communication avec elle, et regrette sa décision, prise sans le prévenir, de ne plus héberger son blog vidéo sur le site du parti.

 

Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, en 2012

Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, en 2012

Au lendemain d’un week-end de grandes tensions au sommet du Front National et de la famille Le Pen, la communication semble rompue entre le père et la fille. Jean-Marie Le Pen s’est dit blessé par le comportement de sa fille, qui lui reproche d’avoir mis leur parti – toujours à la recherche de respectabilité - dans l’embarras  après des propos jugés antisémites.   

«La courtoisie ne domine pas dans cette affaire. Sur le plan affectif, je suis très blessé», a confié mardi au Point.fr le président d'honneur du FN, précisant «supporter assez bien les coups de face mais pas ceux qui sont donnés dans le dos». «Je n'ai plus aucune communication avec elle», a ajouté le député européen, en récusant à nouveau le fait que le mot «fournée» ait une connotation antisémite. «Marine me fait le grief de ne pas avoir anticipé la possibilité d'une mauvaise interprétation d'un mot que j'ai employé».

LA PARTI PARLE D'UNE "FAUTE POLITIQUE"

La crise a été déclenchée vendredi, après une énième sortie du fondateur et président d’honneur du parti d’extrême-droite. Dans une vidéo diffusée vendredi sur le site Internet du FN –et retirée à la hâte– Jean-Marie Le Pen s’en est pris aux artistes qui se sont publiquement alarmés du score de son parti aux élections européennes, de Madonna à Guy Bedos en passant Yannick Noah. Et Patrick Bruel pour qui il a eu ce commentaire : «Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois».

Que penser d’une telle phrase à propos d’une personnalité de confession juive, de la part de celui qui s’est toujours plu aux jeux de mots les plus médiocres sur les fours crématoires, utilisés par les nazis ? Comme à son habitude, le père Le Pen a joué sur une vague ambiguïté. Cette fois pourtant, c’est à la fille que cela a déplu. Alors que sa phrase a provoqué l’indignation de la classe politique unie, Marine Le Pen accusé son père d’une «faute politique dont le Front national subit les conséquences».

La patronne du parti a toutefois estimé, dans «Le Figaro», que «le sens donné à ses propos relève d'une interprétation malveillante». Derrière, les cadres du FN ont suivi. «Ce qui m'a choqué, entre guillemets, c'est la faute politique: il aurait pu savoir qu'il allait s'exposer à des répercussions médiatiques», a déclarer sur RTL Florian Philippot, le vice-président du parti. Dans le «Parisien Dimanche», Louis Aliot, également vice-président et compagnon de Marine Le Pen, a dit : «C'est stupide politiquement et consternant».

LE BLOG VIDÉO DE JEAN-MARIE LE PEN NE SERA PLUS HÉBERGÉ SUR LE SITE DU FN

Jean-Marie Le Pen avait rapidement réagi au manque de soutien de sa fille. Sur Twitter, il a estimé que Marine Le Pen qu'il désigne par «la présidente du Front national», «accrédite la diffamation» dont il est «victime». Mardi, sur le Point.fr a regretté la décision prise, sans le prévenir, par sa fille de ne plus héberger son blog vidéo sur le site du parti afin d'éviter à l'avenir des poursuites judiciaires dont le directeur de publication pourrait faire les frais.

Venu commémorer dans le village martyr le 70e anniversaire du massacre d'Oradour-sur-Glane par une division SS, le Premier ministre, Manuel Valls, a dénoncé les «petits agitateurs de la mémoire» visant sans le nommer Jean-Marie Le Pen. «Il n'y aurait rien de pire que le choix du confort, celui d'occulter ce qui s'est passé. Et il y a pire, les révisionnistes, les nostalgiques de la collaboration, les petits agitateurs vénéneux de la mémoire, avec leurs mots perfides, ils veulent faire mal à la France, raviver ses plaies. «Mais quand on aime la France on ne salit pas ce pourquoi tant de Français ont donné leur vie. Quand on aime la France on ne calomnie pas son histoire».

Fitzgerald Susan

0
0

Susan Mary Theresa Fitzgerald, née le 28 mai 1949 à Leicester en Angleterre et morte le 9 septembre 2013 à Dublin, est une actrice irlandaise.

 

Fitzgerald Susan

Elle sort diplômée du Trinity College dans les années 1970 et y fait la connaissance de son futur époux, Michael Colgan, directeur de théâtre. C'est au théâtre que sa carrière est la plus féconde. Susan joue d'abord au Gate Theatre de Dublin, dans des pièces écrites par des auteurs irlandais et étrangers, et interprète le rôle de May dans Footfalls. Elle travaille aussi au Abbey Theatre dans A Midsummer Night's Dream et Six Characters in Search of an Author.

Sur le petit écran, sa carrière compte des apparitions dans Fair City, Rebel Heart, Bachelor's Walk, Proof and The Big Bow Wow. Au cinéma, elle apparaît dans Trouble With Sex (2005) et Happy Ever Afters (2009). Mariée à Michael Colgan dont elle se sépare en 20103, elle est mère de trois enfants, Sarah, Sophie et Richard. Elle décède à Dublin le 9 septembre 2013 d'un cancer, âgée de 64 ans.

 

Filmographie

 

  • 1977 : A Portrait of the Artist as a Young Man : Emma
  • 1997 : Le baiser du serpent : Mistress Clevely
  • 1999 : Sunburn : la mère de Robert
  • 1999 : Les cendres d'Angela : Sœur Rita
  • 2005 : Trouble with Sex : Rosie
  • 2008 : Satellites & Meteorites : Angela Gore
  • 2009 : Happy Ever Afters : Mrs. Maguire
  • Télévision[modifier | modifier le code]
  • 1978 : Last of Summer (série TV) : Angéle
  • 1978 : The Burke Enigma (série TV)
  • 1984 : The Irish R.M. (série TV) : Miss Longmuir (épisode The Aussolas Martin Cat)
  • 2000 : Footfalls : May
  • 2001 : Rebel Heart (mini-série TV) : Mrs. Coyne
  • 2003 : Bachelors Walk (série TV)
  • 2004 : Preuve à charge (série TV) : Beatrice Cosgrove
  • 2004 : The Big Bow Wow (série TV) : Patricia

Schröder Gerhard

0
0

Gerhard Fritz Kurt Schröder, né le 7 avril 1944 à Mossenberg, en Allemagne, est un homme d'État allemand, membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

 

Schröder Gerhard

Après avoir été président fédéral des Jeunesses sociales-démocrates (Jusos) à la fin des années 1970, il entre à la présidence fédérale du SPD en 1989, et devient un an plus tard ministre-président du Land de Basse-Saxe à la tête d'une coalition rouge-verte. Réélu deux fois avec une majorité absolue, il est choisi comme candidat à la chancellerie contre Helmut Kohl aux élections législatives fédérales du 27 septembre 1998. Il remporte le scrutin et est investi chancelier fédéral un mois plus tard, à la tête de la première coalition rouge-verte fédérale. Ce premier mandat est marqué par une certaine libéralisation des mœurs, assombri par plusieurs scandales, notamment la crise de la vache folle, et voit l'Allemagne s'opposer frontalement aux États-Unis au sujet de la guerre d'Irak voulue par George W. Bush.

En 2002, il s'impose de justesse face à Edmund Stoiber aux législatives, et reconduit sa coalition. La hausse du chômage et les mauvaises perspectives économiques le poussent à mettre en place l'agenda 2010, un paquet de réformes libérales de l'État providence qui provoque la colère de son électorat et une chute de sa popularité. La lourde défaite de la coalition face au centre-droit en Rhénanie-du-Nord-Westphalie en mai 2005 le conduit à convoquer des législatives anticipées. En septembre, le SPD est devancé de très peu par la CDU/CSU ; le 22 novembre 2005, trente-cinq jours après la fin de son mandat, Schröder cède sa place à Angela Merkel, se retire de la vie politique et se lance dans le monde des affaires.

Il quitte l'école en 1958 afin de suivre un apprentissage de vendeur à Lemgo pendant trois ans, après quoi il exerce ce métier à Lage, puis à Göttingen, où il travaille en même temps comme ouvrier du bâtiment. Il commence à suivre des cours du soir en 1962, afin d'obtenir un diplôme d'accès à l'enseignement supérieur. C'est ainsi qu'il décroche son certificat général de l'enseignement secondaire en 1964, puis son Abitur en 1966. Il intègre alors l'université de Göttingen pour y suivre des études supérieures de droit. Il est reçu au premier examen juridique d'État en 1971 et passe le second avec succès en 1976. Il est reçu la même année à l'examen du barreau et devient avocat dans le ressort du tribunal régional d'Hanovre. Il est promu associé du cabinet où il travaille en 1978, mais renonce à cet emploi en 1990. Pendant son exercice professionnel, il a notamment fait accélérer la sortie de prison de Horst Mahler, de la Fraction armée rouge (RAF), et le rétablissement de son droit à pratiquer le droit en Allemagne.

Après la fin de sa carrière politique, en 2005, il reprend ses activités professionnelles, mais à Berlin, et est engagé par la société russe Gazprom pour présider le conseil de surveillance de North-European Gas Pipeline, consortium germano-russe chargé de la construction et de l'exploitation du gazoduc Nord Stream. Le conseil l'élit à ce poste à l'unanimité le 30 mars 2006. Cette décision fait l'objet de critiques dans la mesure où Schröder, en sa qualité de chancelier, a approuvé le tracé du gazoduc et s'est porté garant d'un prêt bancaire d'un milliard d'euros proposé par Deutsche Bank et KfW à Gazprom dans le cadre de cette affaire. Il a été conseiller de Goldman Sachs, puis de la banque Rothschild, et a également rejoint le groupe de presse suisse Ringier comme consultant. Depuis janvier 2009, Gerhard Schröder est membre du directoire du groupe pétrolier russo-britannique TNK-BP, fonction pour laquelle il touche une rémunération de 200 000 euros par an.

Marié à quatre reprises, et divorcé par trois fois, il est surnommé « Audi Man », en référence aux quatre anneaux de la marque allemande. Il a tout d'abord épousé Eva Schubach en 1968, et s'en est séparé quatre ans plus tard au profit d'Anne Taschenmacher, dont il a divorcé en 1984. Cette même année, il se remarie avec Hiltrud « Hilu » Hampel, qu'il quitte en 1997 pour Doris Köpf. Le couple a aujourd'hui deux enfants, adoptés à Saint-Pétersbourg : Viktoria, en 2004, et Gregor deux ans plus tard. Par ailleurs, Doris était déjà mère d'une fille, Klara, venue au monde en 1991. Schröder passe sa vie entre Berlin et son domicile d'Hanovre. En sa qualité d'ancien chancelier fédéral, il dispose également d'un bureau permanent dans la capitale fédérale. Son père, Fritz Schröder, était un soldat de la Wehrmacht qu'il n'a jamais connu. Celui-ci est en effet mort le 4 octobre 1944 à Ceanu Mare, en Roumanie, dans une embuscade des armées roumaine et soviétique. Sa tombe n'est retrouvée qu'en 2001 par sa fille Gunhild. Il faudra encore trois ans avant que Gerhard ne vienne s'y recueillir, à l'occasion d'une visite officielle en Roumanie.

Il adhère au Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) en 1963, et est élu président de la Communauté de travail des jeunes socialistes au sein du SPD (Jusos) de la région de Hanovre en 1971. En 1978, il en devient président fédéral pour deux ans. Élu au comité directeur du parti dans la région de Hanovre en 1977, il en prend la présidence six ans plus tard, devient membre comité directeur fédéral du SPD en 1986, puis entre à la présidence fédérale en 1989. Il est élu président du SPD de Basse-Saxe l'année suivante, et occupe ce poste jusqu'en 1998. Gerhard Schröder est choisi, le 12 mars 1999, comme président fédéral du parti en remplacement d'Oskar Lafontaine. Il est reconduit en 2001 et 2003. Il démissionne volontairement de la présidence du SPD en 2004, à la suite de la mise en minorité de son candidat au poste de secrétaire général au profit d'une personnalité plus marquée à gauche. Son successeur, élu le 21 mars, est Franz Müntefering, président du groupe SPD au Bundestag.

En 1986, il est choisi comme chef de file (spitzenkandidat) du SPD aux élections législatives régionales de Basse-Saxe contre le ministre-président chrétien-démocrate Ernst Albrecht, au pouvoir depuis dix ans, et soutenu depuis huit ans par une majorité absolue de son seul parti. Au scrutin du 15 juin, le SPD progresse de six points et remporte 66 sièges sur 155, contre 69 à la CDU, qui recule dans des proportions égales. Albrecht parvient toutefois à se maintenir au pouvoir en formant une coalition noire-jaune, disposant de 78 sièges, avec les libéraux, et Schröder devient alors chef de l'opposition. Au scrutin du 13 mai 1990, il s'impose avec 44 % des voix et 71 élus, deux points et quatre sièges de plus que la CDU. Le soutien des 8 députés Verts lui donnant la majorité absolue au Landtag, Gerhard Schröder constitue une coalition rouge-verte et est investi ministre-président le 21 juin. Candidat à un second mandat en 1994, il remporte une courte majorité absolue de 81 sièges sur 161 pour le seul SPD, et conserve donc la direction du gouvernement régional.

Il parvient à accroître cette majorité à 83 sièges sur 157 lors du scrutin de 1998. Il est réinvesti ministre-président le 30 mars, mais démissionne dès le 27 octobre, cédant sa place au ministre de l'Intérieur Gerhard Glogowski. En sa qualité de chef de gouvernement régional, il a pris pour un an, à partir du 1er novembre 1997, la présidence tournante du Bundesrat. Il est élu pour la première fois député fédéral de Basse-Saxe au Bundestag en 1980. Réélu trois ans plus tard, il démissionne en 1986.

En 1998, il est choisi comme candidat à la chancellerie (Kanzlerkandidat) du SPD face à Helmut Kohl, qui sollicite un sixième mandat. Le 27 septembre, les sociaux-démocrates remportent les législatives avec 41 % des voix, contre 35 % à la CDU/CSU. C'est la première fois depuis les élections de 1972 qu'une telle situation se produit. Le bon score obtenu par l'Alliance 90 / Les Verts permet aux deux partis de former une coalition rouge-verte, et Gerhard Schröder est investi chancelier fédéral le 27 octobre 1998. Il est alors le premier chancelier à n'avoir pas participé ou connu la Seconde Guerre mondiale. Son vice-chancelier n'est autre que Joschka Fischer, premier écologiste à avoir occupé un poste gouvernemental en Allemagne à la fin des années 1980.

Durant ce premier mandat, le gouvernement décide de la sortie du nucléaire civil d'ici à 2020, du développement des énergies renouvelables, de l'instauration d'une taxe carbone, institue des unions civiles et libéralise les procédures de naturalisation. Il organise également l'assainissement des finances publiques, réforme la fiscalité (le taux marginal de l'impôt sur le revenu passe de 53 % en 1999 à 42 % en 2004), les retraites et prend diverses mesures en faveur de l'enseignement public. Il échoue toutefois à faire baisser le taux de chômage, dont il avait dit qu'il s'agissait de son objectif personnel. Au niveau international, il autorise le déploiement de la Bundeswehr au Kosovo en 1999, ce qui en fait le premier déploiement armé de l'Allemagne à l'étranger depuis 1945. Il s'excuse, en décembre 2000, du manque de soutien apporté par le chancelier Helmut Schmidt à Solidarność lors de la proclamation de l'état d'urgence, en 1981, en Pologne.

Il proclame sa solidarité avec les États-Unis à la suite des attentats du 11 septembre, ce qui ne l'empêche absolument pas d'être l'un des plus farouches opposants à l'invasion de l'Irak défendue par George W. Bush et Tony Blair. En 2009, il dénoncera les pressions américaines faites à l'Allemagne pour reconnaître le Kosovo. Plusieurs affaires ou démissions ont également marqué ces quatre premières années de pouvoir : en mars 1999, le président du SPD et ministre fédéral des Finances, Oskar Lafontaine, démissionne de l'ensemble de ses fonctions pour protester contre la politique du cabinet, qu'il juge trop libérale. En 2000, il doit se séparer de Reinhard Klimmt, ministre fédéral des Transports, condamné dans une affaire de malversations. L'année suivante, la crise de la vache folle emporte Karl-Heinz Funke, ministre fédéral de l'Agriculture, et Andrea Fischer, ministre fédérale de la Santé. À cette occasion, Renate Künast devient la première femme ministre de l'Agriculture. Enfin en juillet 2002, pour la première fois depuis 1949, il demande au président fédéral de mettre fin aux fonctions d'un ministre, en l'occurrence Rudolf Scharping, ministre fédéral de la Défense.

Candidat à un second mandat aux législatives de 2002, il se retrouve opposé à Edmund Stoiber, ministre-président de la Bavière et président de la CSU. Le 22 septembre, le SPD et la CDU/CSU arrivent à égalité avec 38,5 % des suffrages, mais les sociaux-démocrates prennent trois sièges d'avance. Le bon score obtenu par l'Alliance 90 / Les Verts donne à la coalition sortante une courte avance de neuf sièges sur une éventuelle coalition noire-jaune, et Schröder est investi pour un nouveau mandat le 22 octobre. Sa première grande décision est de fusionner le ministère fédéral de l'Économie avec celui du Travail pour créer un « super-ministère » sous la direction de Wolfgang Clement. Ce nouveau mandat, placé sous le signe de la morosité économique et d'une hausse du chômage, est celui de la mise en œuvre de l'agenda 2010, une série de réformes destinées à réduire les dépenses de l'État providence, notamment en fusionnant les allocations sociales avec celles du chômage, comme le préconisait la commission de réforme présidée par Peter Hartz. Il tenta également une réforme du système de santé publique, mais l'absence de majorité au Bundesrat du fait des défaites successives de la coalition aux élections régionales réduisit fortement sa marge de manœuvre, l'obligeant au compromis avec la CDU/CSU et le FDP.

En 2004, il devient le premier chef de gouvernement allemand à participer aux commémorations du débarquement de Normandie, considéré comme une des principales défaites du Troisième Reich en 1944. De plus en plus contesté et confronté à une chute de sa popularité, il subit le 22 mai 2005 une lourde défaite en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui représente 20 % de la population allemande et dirigé par les sociaux-démocrates depuis 1966. Il annonce alors sa volonté de convoquer des législatives fédérales anticipées, ce que ne permet pas la Loi fondamentale, sauf à perdre un vote de confiance au Bundestag, ce qu'il fait se produire le 1er juillet 2005. Le scrutin est alors fixé au 18 septembre.

Donné perdant durant toute la campagne électorale, le SPD remporte finalement 34,2 % des voix, à peine un point de moins que l'union CDU/CSU d'Angela Merkel. L'irruption de Die Linke (8,7 % des voix) empêche toute formation d'une coalition à gauche, tandis que le bon score du Parti libéral-démocrate (FDP, 9,8 %) ne permet pas la formation d'une coalition noire-jaune. À l'ouverture de la législature le 18 octobre, aucune majorité ne permet d'élire un nouveau chancelier, et le gouvernement sortant est alors chargé d'expédier les affaires courantes. Les deux grands partis décident finalement de former une grande coalition, dont Schröder revendique la direction, arguant que la CDU et la CSU sont deux partis distincts, et que donc le SPD est la première force politique du pays. Il finit par renoncer au profit d'Angela Merkel, mais refuse tout autre poste au sein du gouvernement. Merkel est finalement élue chancelière fédérale le 22 novembre, et Schröder démissionne du Bundestag dès le lendemain.

Lorsqu'il était chancelier, Schröder fut parodié à de nombreuses reprises dans la Gerd Show qui fut soutenue par de nombreuses chaînes de radio. Jusqu'à 10 millions d'Allemands écoutèrent ces émissions entre 1999 et 2005. Des comédiens inventèrent des chansons sur des mélodies très connues (Azzuro, The Ketchup Song...) avec une voix imitant le chancelier. Elles furent couronnées de succès et atteignirent parfois même la première place des Media Control Charts. Une petite série de télévision fut également réalisée, à laquelle participèrent d'autres politiciens allemands connus tels que Angela Merkel et Edmund Stoiber, ainsi que d'autres vedettes allemandes comme Dieter Bohlen ou Oliver Kahn. Cette émission fut connue sous le nom "Hurra Deutschland". Après 2005, ces émissions disparurent. Une émission de radio mettant en vedette la chancelière Angela Merkel fut développée avec les mêmes acteurs et imitateurs, mais elle connut beaucoup moins de succès. Ainsi, Schröder resta encore longtemps dans la mémoire des Allemands et ces émissions le rendirent même plus connu, surtout chez les jeunes. Il a toutefois toujours refusé de commenter de telles émissions et chansons.

En tant que chancelier, Gerhard Schröder comme son homologue russe Vladimir Poutine apportent un soutien sans faille au projet de gazoduc Nord Stream en mer Baltique. Celui-ci vise à assurer à l'Allemagne un approvisionnement direct en gaz russe et ainsi échapper aux récurrents conflits gaziers russo-ukrainiens. Le projet final de construction est signé deux semaines avant l'élection parlementaire allemande de septembre 2005, qui entraînera la démission de Gerard Schröder. Peu de temps après son retrait de la vie politique, l'ex-chancelier est nommé à la tête du consortium chargé de la construction, dont le premier partenaire est la société russe Gazprom. Gerard Schröder inaugure le premier tronçon du gazoduc le 8 novembre 2011, en compagnie de sa successeure Angela Merkel, de Dmitri Medvedev et de François Fillon.

D-Day at Sword Beach 70 years on remembered

0
0

Major General Charles Ramsay, of Bughtrig, Leitholm, joined world leaders and veterans at Sword Beach, Normandy last Friday to remember the D-Day landings 70 years ago.

 

Senior Allied military staff involved in Operation Overlord. Left to right, back row: Lieutenant-General Omar Bradley (1st US Army), Admiral Sir Bertram Ramsey (Command Allied Naval Forces), Air Chief Marshal Sir Trafford Leigh Mallory (Commander Allied Air Forces), Lieutenant-General Beddell Smith (Chief of Staff to General Eisenhower). Front: Air Chief Marshal Sir Arthur Tedder (Deputy Supreme Commander), General Dwight Eisenhower (Supreme Commander), and Field Marshal Bernard Montgomery (Commander 21st Army Group).

Senior Allied military staff involved in Operation Overlord. Left to right, back row: Lieutenant-General Omar Bradley (1st US Army), Admiral Sir Bertram Ramsey (Command Allied Naval Forces), Air Chief Marshal Sir Trafford Leigh Mallory (Commander Allied Air Forces), Lieutenant-General Beddell Smith (Chief of Staff to General Eisenhower). Front: Air Chief Marshal Sir Arthur Tedder (Deputy Supreme Commander), General Dwight Eisenhower (Supreme Commander), and Field Marshal Bernard Montgomery (Commander 21st Army Group).

Naval operations (Operation Neptune) for the D-Day landings were led by Major General Ramsay’s father, Admiral Sir Bertram Ramsay, on June 6, 1944, and his pivotal role in the success of the mission, which was the start of the invasion of Nazi-occupied Europe, was acknowledged as his son took his place alongside the Queen, US president Barack Obama, French president Francois Hollande, Russian president Vladimir Putin and Australian Prime Minister Tony Abott.

Four years before the D-Day landings Admiral Ramsay, a Deputy Lieutenant of Berwickshire, had masterminded the successful evacuation of 338,000 troops at Dunkirk.

Eisenhower, Supreme Commander of the Allied forces in Europe in the lead up to the landings in Normandy, described Ramsay as “a most competent commander of courage, resourcefulness and tremendous energy”.

Admiral Ramsay’s son David said: “Years later Eisenhower was asked to name the ten greatest men he had known during his career. He did not hesitate to list my father among the ten.”

As the Allied Naval Commander-in-Chief, Admiral Ramsay led the invasion fleet in Operation Overlord (D-Day landings) which involved nearly 7000 naval and merchant vessels, and 195,700 naval personnel. Historian Correlli Barnett described the naval operations as “a never surpassed masterpiece of planning”.

Admiral Ramsay died in an air crash in early 1945 but his role in what was the beginning of the end of World War 2 will always be remembered.

Summersby Kay

0
0

Kay Summersby (1908 – 20 January 1975) was a member of the British Mechanised Transport Corps during World War II, who served as chauffeur to Supreme Commander Allied Expeditionary Force Dwight D. Eisenhower, later as his secretary. 

 

Summersby Kay

They were together a great deal until the war ended, when Eisenhower cut his ties and returned to the United States. It is generally agreed that Summersby and Eisenhower became extremely close during the war. Some later writers suggest there were sexual relations between the two, but a number of the people who knew both of them at the time have denied it, as have several scholars. Summersby was born Kathleen Helen MacCarthy-Morrogh in Ballydehob, County Cork, Ireland. She was the daughter of Donald Florence and Vera MacCarthy-Morrogh; her father was originally from County Kerry, and her mother was born in Wales. She described her father, a retired Lt. Colonel of the Royal Munster Fusiliers, as black Irish and her mother as English. As a young woman, she moved to London where she worked as a film studio extra, dabbled in photography, and eventually became a fashion model. She was married and divorced, retaining the name of her ex-husband.

When Britain entered the Second World War in 1939, Summersby joined the British Mechanised Transport Corps (MTC). She drove an ambulance throughout the London Blitz in 1940 and 1941, and was reportedly excellent at navigating London streets during blackouts and fog. When the United States joined the Allies after the German declaration of war in December 1941, Summersby was one of many MTC drivers assigned as chauffeurs to high-ranking American military officers. Summersby was assigned to drive then Major General Dwight Eisenhower when he arrived in London in May 1942. Though there was a brief interruption of several weeks due to Eisenhower's short return to the US, Summersby chauffeured Eisenhower and later became his secretary until November 1945, based at his home Telegraph Cottage in Warren Road, Coombe, Kingston upon Thames. During this time Eisenhower rose in rank to a five-star General of the Army and Commander of the European Theatre, and Kay, with his help, became a US citizen and a commissioned officer in the US Women's Army Corps (WACs), ultimately leaving the service as a captain in 1947.

Captain Summersby's military awards included the Bronze Star Medal, Women's Army Corps Service Medal, European Campaign Medal, World War II Victory Medal and the Army of Occupation Medal with "Germany" clasp. (Although several online sources state that Summersby received the Legion of Merit, no documentary evidence has been found that she was ever awarded it. The Legion of Merit was normally awarded to senior officers in the rank of colonel and above, which reduces the likelihood that Summersby was awarded it.). After her Californian fiancee died during the war, Summersby married the Wall Street stockbroker Reginald H. Morgan in 1952, but was soon divorced again. She died at her home in Southampton, Long Island, of cancer, on 20 January 1975.

There is a question whether Summersby consummated a romance with Eisenhower during the war as there is no definitive evidence as to the matter. Many people knew both of them during the war but none alleged there was an affair. In Eisenhower Was My Boss, her 1948 memoir of the war years, written with journalist Frank Kearns, she made no mention of any affair. Her 1975 autobiography, Past Forgetting: My Love Affair with Dwight D. Eisenhower, was explicit about the romance. However she did not dictate the text. Past Forgetting was ghostwritten by Barbara Wyden while Summersby was dying of cancer. This book was contracted after Eisenhower had died in 1969. The text states the omission of the affair from the 1948 book was due to her concern for Eisenhower's privacy. Summersby reportedly stated shortly before her death: "The General is dead. I am dying. When I wrote Eisenhower Was My Boss in 1948, I omitted many things, changed some details, glossed over others to disguise as best I could the intimacy that had grown between General Eisenhower and me. It was better that way."

Those who dispute the claim of an affair maintain that the second book's description of the relationship was simply fabricated, presumably by the ghostwriter. By the book's account there were two unsuccessful attempts to have intercourse. Instead of sex, wrote Summersby, the affair mostly consisted of "stolen kisses" during walks or on aeroplanes, holding hands, and horseback riding or golfing together. She kept a note from Eisenhower that asked, "How about lunch, tea & dinner today?" the note says. "If yes: Who else do you want, if any? At which time? How are you?"  Eisenhower himself only mentioned Summersby once in Crusade in Europe, his memoir of the war, in a list of aides. Historian Carlo D'Este notes that members of Eisenhower's staff denied that there was ever an affair between them, and dismisses Summersby's book as "fanciful". However, rumours and jokes about their relationship were common among soldiers who did not know the two. Eisenhower's son John, who briefly served as an aide, described her as "the Mary Tyler Moore of headquarters. She was perky and she was cute. Whether she had any designs on the Old Man and the extent to which he succumbed, I just don't know".

Summersby began the war as a British subject and the equivalent of a private in the British forces and ended the war as a US citizen and a captain in the US Army WACs, which came about through the direct efforts of General Eisenhower. It is generally agreed that Kay and Ike were extremely close, were seen together in many press photographs during the war (as shown in the two books and other literature) and (as evidenced by letters between the two), Summersby was not well liked by Eisenhower's wife (who was alive when the second book was published). Summersby was married and divorced prior to meeting Ike and married Morgan some time after her discharge from the army. There was an engagement to marry US Army officer Lieutenant Colonel Richard "Dick" Arnold, that overlapped her initial period with Eisenhower; however, this ended by the death of her fiancé during the North Africa campaign.

President Harry S. Truman reportedly told author Merle Miller that in 1945, Eisenhower asked permission from General George Marshall to divorce his wife to marry Summersby, but permission was refused. Truman also allegedly said he had the correspondence between Marshall and Eisenhower retrieved from the Army archives and destroyed. But Truman's account of the Summersby controversy has been widely rejected by most (but not all) scholars. Historians say Truman had a mistaken recollection, and emphasise that Eisenhower had asked permission to bring his wife to England. Others have speculated that Truman was not truthful about Eisenhower because of animosity between the two men that intensified during the Eisenhower presidency (Truman stated that Eisenhower did not invite him back to the White House during his administration). Historian Robert H. Ferrell stated he found that the tapes of Miller's interviews with Truman contain no mention whatever of Summersby, and concludes that Miller concocted the story.

Eisenhower biographer Jean Edward Smith wrote, "Whether he and Kay were intimate remains a matter of conjecture. But there is no question they were in love". He accepted Miller's account because Garrett Mattingly, who as a naval officer in Washington censored outgoing cables, told a similar story to his Columbia University faculty colleagues in the early 1950s. Smith cited several other people who believed in or were told of the existence of an affair. Omar Bradley in his autobiography wrote that the two were in love and that "Their close relationship is quite accurately portrayed, so far as my personal knowledge extends, in Kay's second book, Past Forgetting".

Foch Ferdinand

0
0

Ferdinand Foch, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, est un officier général et académicien français né à Tarbes le 2 octobre 1851 et mort à Paris le 20 mars 1929. 

Foch Ferdinand

Son nom : Foch pourrait venir aussi bien de focus en latin: foyer, de fodium en latin: la fosse ou de lolijkuytg le fossoyeur des oppresseurs de l'Alsace-Lorraine, la foulque pour son esprit qui restera souvent noir, sombre pour ses collaborateurs et enfin le feu pour sa force de travail. Ferdinand Jean Marie Foch est né à Tarbes, le 2 octobre 1851. Ferdinand est le sixième des sept enfants de Napoléon Foch (1803-1880) et de Sophie Dupré (1812-1883). Son père était un fonctionnaire originaire du Comminges (Gascogne). Il suivit sa scolarité à Tarbes, Rodez, Baccalauréat de lettres puis de sciences à la faculté de Lyon. Les collèges jésuites de Saint-Étienne Saint-Clément de Metz d'où il est chassé par les Allemands et la guerre de 1870, son collège est occupé par un bataillon de Poméraniens. Il passe les concours à Nancy et en novembre 1871 il intègre l'École polytechnique. Le 5 novembre 1883, il se marie avec Julie Bienvenüe (1860-1950) à l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), une petite-cousine de Fulgence Bienvenüe, créateur du métro de Paris. Le couple aura quatre enfants :
 

  • Marie Foch (1885-1972), épouse de Paul Bécourt (+ 22 août 1914), Mort pour la France et postérité dont Jean Bécourt-Foch (1911-1944), compagnon de la Libération ;
  • Anne Foch (1887-1981), épouse d'Alex Fournier (+ 1929), postérité ;
  • Eugène Foch (né et + 1888) ;
  • Germain Foch (1889 - 22 août 1914), Mort pour la France.


À la déclaration de guerre contre l'Allemagne, en 1870, il s'engage au 4e régiment d'infanterie. À la fin de la guerre franco-prussienne, il décide de rester dans l'armée et intègre l'École polytechnique, choisit l'école d'application de l'artillerie et du génie dont il sort en 1873 comme officier d'artillerie. Il est affecté comme lieutenant au 24e régiment d'artillerie. Il gravit alors les grades un par un, 1876, Saumur, il intègre l'école de cavalerie. 30 septembre 1878, il devient capitaine. Il arrive à Paris le 24 septembre 1879 comme adjoint au service du personnel du dépôt central de l'artillerie. Il entre ensuite à l'École supérieure militaire comme élève, effectue en 1885 le stage de l'école au 16e corps d'armée et devient lui-même professeur à cette école de 1895 à 1901. Il y est professeur d'histoire militaire, de stratégie et tactique générale, et devient l'un des théoriciens français de l'offensive. Il se fait connaître par ses analyses critiques de la Guerre franco-prussienne et des Guerres napoléoniennes.

Il poursuit son ascension dans l'armée : promu lieutenant-colonel en 1898, il est nommé colonel en 1903, puis général de brigade (1907). Il assume le commandement de l'École de Guerre de 1907 à 1911, année où il est nommé général de division ; puis en 1913, général commandant de corps d'armée, à la tête du 20e corps d'armée de Nancy. Son dernier frère, Germain Foch (1854-1929), qui lui survivra quelques mois, deviendra Jésuite, ce qui freina peut-être la progression de Ferdinand Foch dans l'Armée, le gouvernement républicain étant très anticlérical. Il croisera un contexte politique marquant l'Affaire des fiches, Affaire Dreyfus, Loi de séparation des Églises et de l'État. « Le capitaine Foch du 10e RA est affilié à l'Union catholique. Son nom a été relevé au bureau central rue de Verneuil », dans l'Affaire des fiches.

Il est l'ami de Gustave Doré et croise chez ce dernier Sarah Bernhardt, Pierre Loti, Charles Gounod, Louis Majorelle et participe à la vie parisienne intense de l'avant guerre. Durant la Grande Guerre, il commande le 20e corps d'armée de Nancy, appartenant à la IIe armée du général de Castelnau. Le 14 août 1914, pendant la bataille de Lorraine, son corps avança vers la ligne Sarrebourg-Morhange, subissant de lourdes pertes. La déroute du 15e corps à sa droite le contraignant, cependant, à la retraite. Foch parvint à bien gérer la situation en couvrant la retraite pour livrer la bataille du Grand Couronné qui couvre Nancy et en contre-attaquant, empêchant les Allemands de traverser la Meurthe. C'est pour ces actes qu'il fut choisi pour commander la IXe armée lors de la bataille de la Marne. Il coordonne les armées britanniques, françaises et belges durant la course à la mer. Avec le chef de l'état-major, Maxime Weygand, Foch dut gérer la retraite de la Marne, alors qu'il venait à peine d'être nommé à son poste. Il aura alors ces mots restés célèbres : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j'attaque. ». Sa contre-attaque était la mise en pratique d'idées qu'il avait développées en tant qu'enseignant, elle lui permit de mettre un terme à l'offensive de l'armée allemande. Ce succès lui valut une nouvelle promotion et le 4 octobre 1914, il fut nommé commandant-en-chef adjoint de la zone Nord, avec le général Joffre. Le 13 octobre, les Allemands lancèrent une nouvelle offensive, contenue au prix de pertes très lourdes ; situation qui se reproduisit à nouveau lors de la première bataille d'Ypres. À chaque fois, Foch parvenait à sortir les troupes françaises de situations très difficiles.

À l'origine de la bataille de l'Artois (1915) et de celle de la Somme (1916) il tombe en disgrâce provisoire, conséquence de sanglants échecs,(Lucien Lacaze, ministre de la marine et par intérim de l'armée : « au moment où l'état de votre santé vous oblige à abandonner provisoirement un commandement actif, le gouvernement tient à témoigner, une fois de plus par la plus haute des distinctions militaires (médaille militaire) la reconnaissance du pays ». En décembre 1916, le général Joffre le relève du commandement du GAN (groupe d'armée nord). Joffre sera lui-même limogé quelques jours plus tard. Cette disgrâce est relative car le général Lyautey, nouveau ministre de la guerre lui fait obtenir un commandement provisoire du groupe d'armée de l'est (GAE), 18 janvier 1917, car le général Curières de Castelnau est en tournée en Russie. Et lui est confié la tâche de réfléchir à l'éventualité d'une violation de la neutralité de la Suisse, il a son poste à Senlis. Plus tard il sera envoyé en Italie pour rétablir la situation après le désastre de la bataille de Caporetto.

22 août 1917, se tient la première séance de la commission d'enquête (le général Joseph Brugère en est le président, le général Gouraud et Foch y siègent) « chargée d'étudier les conditions dans lesquelles s'est effectuée l'offensive dans la région de l'Aisne du 16 au 23 avril 1917 (bataille du Chemin des Dames) et de déterminer le rôle des généraux qui ont exercé le commandement dans cette offensive ». C'est une mission délicate, « qu'il condamne et il sera accusé par les militaires d'ignorance, … qu'il excuse, et il lui sera reproché par les politiques indulgence et esprit de clan ». Le 27 octobre, 2 divisions françaises, 2 divisions britanniques, de l'artillerie lourde et un QG sont dirigés vers l'Italie. Le 28 octobre 1917, le général Duchêne commande sur place une aide franco-britannique sur le front italien. Foch arrive le 29 à Trévise. Il restera en poste de nombreux mois.

Le 7 novembre, le Conseil suprême de guerre, où chaque pays est représenté par le chef et un membre de son gouvernement, est instauré « en vue d'assurer une meilleure coordination de l'action militaire sur le front occidental [... et] de veiller à la conduite générale de la guerre. ». Il a son siège à Versailles. Le 26 mars 1918, à Doullens, il est nommé commandant-en-chef du front de l'ouest, avec le titre de Généralissime, "le général Foch est chargé par les gouvernements britanniques et français de coordonner l'action des armées alliées sur le front de l'ouest". Bien qu'il ait été surpris par l'offensive allemande au Chemin des Dames, il parvient à bloquer les dernières offensives allemandes de l'année 1918. Le 6 août 1918, il est fait maréchal de France, et c'est avec cette distinction qu'il planifie et mène l'offensive générale qui force l'Allemagne à demander l'armistice, le 11 novembre 1918. Il fait partie des signataires alliés de l'Armistice de 1918 conclu dans la clairière de Rethondes. Il est élevé à la dignité de maréchal du Royaume-Uni et de Pologne, à l'issue de la Première Guerre mondiale. Le jour de l'armistice, il est nommé à l'Académie des sciences, et dix jours plus tard il est élu à l'Académie française, au fauteuil n° 18. Dès janvier 1919, une conférence internationale réunit à Paris vingt-sept États pour préparer lest traités de paix sans les vaincus. La France, les USA et l'Angleterre dominent la conférence. Par le Traité de Versailles du 28 juin 1919) l'Allemagne reconnaît sa responsabilité dans la guerre et perd un septième de son territoire au profit :
 

  • du Danemark avec le Schleswig du Nord, peuplé de Danois
  • de la Belgique avec les villes d' Eupen et Malmédy
  • de la France (Alsace-Lorraine)
  • de la Pologne (elle obtient le corridor de Dantzig)


De plus, l'Allemagne perd toutes ses colonies qui sont attribuées à la France et à l'Angleterre. À la parution en librairie du Mémorial de Foch, Clemenceau a eu sur lui ce mot : « Il se prend pour Napoléon [...] Il y a du César dans le maréchal. Enfin, un César passé par l'École de Guerre. » Il fut un adepte de l’offensive à outrance en s’inspirant de Clausewitz et de Napoléon Ier. Ses idées eurent une grande influence sur les officiers français en 1914. On lui a reproché par la suite un aveuglement envers les nouvelles armes (l’aviation, les chars, …) et son refus d’une dernière offensive en Lorraine en 1918 afin de prendre des gages.

Ludendorff Erich

0
0

Erich Ludendorff, né le 9 avril 1865 à Kruszewnia près de Posen en Prusse (aujourd'hui Poznań en Pologne), mort le 22 décembre 1937 à Tutzing en Bavière, est général en chef des armées allemandes pendant la Première Guerre mondiale, de 1916 à 1918. 

Ludendorff Erich

Il soutient activement le mouvement nazi dans ses débuts (années 1920), avant de s'opposer à Hitler, et se détourner de la politique pour créer, avec sa femme, un mouvement néopaïen. Ludendorff est « Erich Ludendorff » et non pas « Erich von Ludendorff » ; seule sa mère, Klara von Tempelhoff, est la fille d'une grande famille de Junkers. Erich Ludendorff, alors âgé de 18 ans, gagne ses galons d’officier et sert dans l’infanterie avant d’être appelé à rejoindre, dès 1894, le Generalstab (entité pouvant être comparée aux états-majors actuels).

Militariste convaincu, Ludendorff aime à dire que la paix n’est en fait qu’un intervalle de temps entre deux périodes de guerres : cette devise l’amène à participer activement à l’élaboration du plan Schlieffen pour l’invasion de la France. À peine le conflit est-il engagé que Ludendorff est nommé au poste de Generalquartiermeister à la seconde armée de von Bülow. L’objectif de cette seconde armée est de mettre en œuvre ce qui a été décidé par le plan Schlieffen, à savoir la prise des forts de Liège afin de s’ouvrir la route du territoire français.

Après le succès de l’opération, Ludendorff est rappelé à l'OHL (Oberste Heeresleitung ou « Commandement suprême de l'armée de terre ») aux côtés de Paul von Hindenburg — ce qu'on appellera le « troisième OHL » — qui remplace Falkenhayn comme chef suprême de l’armée allemande en août 1916. Après la victoire de Tannenberg (26-30 août 1914) sur la IIe armée du général Alexander Samsonov, Ludendorff est nommé Generalquartiermeister de Hindenburg : inséparables, ils deviennent peu à peu les véritables décideurs de l’Allemagne, reléguant le Kaiser Guillaume II dans un rôle de faire-valoir.

Face à la supériorité maritime britannique, Ludendorff est l’apôtre de la guerre totale en utilisant à outrance sa flotte sous-marine : les très nombreuses catastrophes maritimes provoquées par cette arme, envoyant de multiples navires civils comme le Lusitania par le fond, amèneront les États-Unis à entrer en guerre. En 1917, Ludendorff est un des principaux acteurs qui négocient le traité de Brest-Litovsk avec la Russie révolutionnaire. Les forces allemandes pouvant être retirées du front Est, Hindenburg et Ludendorff décident alors de planifier une vaste offensive pour le printemps 1918.

Le 21 mars 1918, 181 divisions allemandes s’attaquent à 211 divisions alliées, dont 104 françaises. Le Grand État-major avait pallié le manque de chars par la constitution d’une artillerie mobile pour suivre les progressions de l’infanterie. Devant l’imminence du danger, le maréchal Foch est nommé commandant en chef des armées alliées à la conférence de Doullens le 26 mars. Paris est à nouveau sous le feu des canons allemands. Clemenceau défend bec et ongles Foch à la Chambre devant les critiques. Cependant, l’offensive est enrayée. Le 18 juillet, pour la première fois, 500 chars français utilisés en masse permettent la percée du front au sud de Soissons : cette leçon sera retenue par les Allemands pour la guerre suivante.

L’offensive franco-britannique commence le 8 août et ne s’arrêtera plus. Dans ses mémoires, Ludendorff qualifie cette date du 8 août de « jour de deuil de l’armée allemande » parce qu’il sait à ce moment que la guerre est définitivement perdue. L’échec de leur offensive combiné à l’arrivée des troupes américaines (deux millions d'hommes en novembre 1918), finit de convaincre les deux décideurs que la guerre ne peut plus être gagnée. Le couple Hindenburg-Ludendorff admet que l’armistice du 11 novembre 1918 est devenu inévitable, avis que le Reichstag partage. Ludendorff doit démissionner de son poste en octobre après la parution de déclarations qui expriment une volte-face sur le choix de signer l’armistice. Après l’armistice, Ludendorff s’expatrie en Suède où il écrit des ouvrages sur la tactique militaire et d’autres, plus politiques, dénonçant le sabordage de l’Allemagne par le pouvoir politique alors dominé par le SPD. C'est l'un des grands propagandistes de la fameuse thèse du coup de poignard dans le dos (Dolchstoßlegende) selon laquelle l'armée allemande, invaincue sur le terrain, a été trahie par les politiciens de l'arrière.

Revenu en Allemagne en 1920, il fréquente les milieux nationalistes et les intellectuels de la Révolution conservatrice. Il participe au putsch de Kapp, puis rencontre Adolf Hitler, à qui il fait initialement confiance. Impliqué dans le putsch de la Brasserie de 1923, il est acquitté, mais, bien que restant membre du parti national-socialiste, il ne pardonnera pas à Hitler de l'avoir entraîné dans ce coup d’État raté. En 1924, il est élu représentant au Reichstag avec l’étiquette du NSDAPEn 1925, Adolf Hitler, cherchant à le déconsidérer, le pousse à se présenter dans une élection où il sait qu'il n'a aucune chance. Résultat : avec le score de 1,1 % des voix au premier tour, Ludendorff perd l'élection présidentielle, remportée par son ancien supérieur, Paul von Hindenburg. « C'est parfait. » confie Hitler à l'un de ses proches, « Nous lui avons porté le coup de grâce. » Ludendorff ne se remettra jamais de sa défaite.

Considérant que son ancien allié est devenu gênant pour le mouvement nazi, Hitler l'accuse en 1927 d'être franc-maçon. Il est pourtant l'auteur d'un livre pamphlétaire antimaçonnique : Destruction of freemasonry, trough revelation of their secrets. Marginalisé, et ne jouant plus le moindre rôle, le vieux général se retire de la vie politique en 1928. Se détournant de la politique, il fonde avec sa femme Mathilde von Kemnitz le Tannenbergbund, mouvement païen de « connaissance de Dieu », qui existe toujours sous le nom de Bund für Deutsche Gotterkenntnis, et dont les membres sont parfois appelés Ludendorffer. En apprenant que son ancien collègue, le maréchal-président Hindenburg, vient d'appeler Hitler à la chancellerie le 30 janvier 1933, Ludendorff lui adresse une lettre de reproche: « Et moi, je vous prédis solennellement que cet homme exécrable entraînera notre nation vers des abîmes de déshonneur (...). Les générations futures vous maudiront dans votre tombe pour ce que vous avez fait. » Erich Ludendorff meurt le 22 décembre 1937 à l’âge de 72 ans après avoir rejeté, en 1935, l’offre d’Hitler lui proposant de l’élever à la dignité de maréchal.

Bataille de Normandie

0
0

Opérations qui opposèrent jusqu'au 21 août 1944, après le débarquement (6 juin), les forces alliées débarquées (Ire armée américaine, IIe armée britannique, puis IIIe armée américaine et Ire armée canadienne) aux forces allemandes (VIIe armée et Ve armée blindée).

 

Les Américains dans Argentan, en 1944

Les Américains dans Argentan, en 1944

Reconquérir Cherbourg

Du 10 au 27 juin, après le débarquement, il s'est agi, d'une part, de déboucher rapidement en plaine de Caen et, d'autre part, de saisir un port important, Cherbourg. Celui-ci s'avère d'autant plus indispensable que le port artificiel de Saint-Laurent n'a pas résisté à la tempête du 19 juin. C'est l'échec en direction de Caen, mais le 17 juin le 7e corps d'armée américain coupe le Cotentin, isolant la garnison de Cherbourg, dont la résistance allemande cesse le 27 juin.

Puis, du 27 juin au 25 juillet, les Anglo-Canadiens lancent de coûteuses attaques, pénètrent dans Caen en ruines le 8 juillet et abordent la plaine de Caen. Dans le bocage du Cotentin, les divisions américaines piétinent et ne libèrent Saint-Lô que le 18 juillet. Pour tenter de vaincre la résistance allemande, le général américain Bradley monte alors une énorme opération : Cobra.

L'opération Cobra

C'est Kluge, qui a remplacé Rundstedt le 2 juillet et Rommel, blessé le 18, qui tente de s'opposer à l'opération, déclenchée le 25 juillet à l'ouest de Saint-Lô. La rupture du front est obtenue quand Patton, fraîchement débarqué, lance deux divisions blindées sur Coutances et Avranches (→ trouée d'Avranches), bientôt atteintes, ce qui ouvre la porte de la Bretagne.
Un corps d'armée américain s'y engouffre en direction des ports bretons, un autre exploite en direction de la Loire et du Mans. Mais le passage par où s'écoule l'armée Patton est étroit entre Avranches et Mortain. Kluge tente de le cisailler en contre-attaquant à Mortain le 6 août. La réaction alliée se manifeste par une manœuvre d'encerclement de la VIIe armée allemande par le nord (Iere armée canadienne en direction de Falaise) et par le sud (15e corps d'armée américain, dont la 2e DB française vers Alençon et Argentan) [→ bataille de Mortain].

La retraite des unités allemandes

Le 13 août, Kluge donne l'ordre de retraite, mais une partie des unités allemandes est prise dans la nasse qui se ferme avec la jonction des Américains et des Canadiens le 19 à Chambois. La poche de Falaise est définitivement fermée le 21, tandis que les forces alliées entament la poursuite vers la Seine, de Rouen à Paris (atteint le 24 par la 2e DB) et vers l'Aube (Troyes atteinte le 25).

bataille de Mortain (6 août 1944)

0
0

Contre-offensive déclenchée par Kluge pour sectionner l'armée Patton progressant par la trouée d'Avranches.

 

bataille de Mortain (6 août 1944)

Le 7 août, le 47e corps blindé de Kluge avec trois divisions Panzers reprend Mortain et parvient à 20 km d'Avranches. Il est bloqué par l'aviation alliée, doit évacuer Mortain le 12 août et se retirer sur Argentan, menacé par l'attaque convergente sur ses arrières des Canadiens et du 15e corps américan.


Trouée d'Avranches

0
0

On donne le nom de trouée d'Avranches à la brèche opérée le 31 juillet 1944 dans le front allemand par la Ire armée américaine, dans laquelle Eisenhower allait, le lendemain, lancer la IIIe armée Patton, en direction de la Bretagne et du Bassin parisien.

Trouée d'Avranches

Utah Beach

0
0

Utah Beach est l'appellation d'une des cinq plages du débarquement de Normandie le 6 juin 1944. Plage la plus à l'ouest des zones du débarquement allié et la seule située sur la côte nord-est du Cotentin, à l'ouest de l'estuaire de la Vire (les quatre autres se trouvent sur la côte du Calvados), Utah Beach s'étendait de Sainte-Marie-du-Mont jusqu’à Quinéville sur environ 5 km de long, avec une zone d'assaut principal à hauteur de Varreville.

 

Utah Beach

Elle fut ajoutée aux plans initiaux du débarquement, du fait d'un plus grand nombre de chalands de débarquement finalement disponibles et permettait ainsi d'avoir une tête de pont plus proche du port de Cherbourg. La 2e DB, commandée par le général Leclerc, y débarqua 30 juillet 19441. Le débarquement à Utah Beach fut certainement le moins coûteux en vies humaines et celui avec les résultats, à la fin de la première journée, les plus proches des objectifs initiaux des Alliés. La 4e division d'infanterie américaine n'y rencontra qu'une relativement faible résistance ennemie, en contraste avec Omaha Beach l'autre plage du secteur américain. Les fortifications allemandes y étaient moindres du fait d'une configuration des lieux jugée peu propice par les Allemands pour un débarquement. En effet, la plage se trouve sur un cordon littoral adossé à des zones marécageuses. Le débarquement américain sur Utah sera donc précédé d'une opération aéroportée de nuit, elle coûteuse en vies humaines, sur Sainte-Mère-Église et Chef-du-Pont afin de contrôler les quelques routes au travers des marais permettant les sorties de plage.

La partie est du Cotentin, à la limite des départements de la Manche et du Calvados est une zone de terres basses et humides, sujette à des inondations régulières en hiver. Sur le littoral, s'étendent de larges plages de sable bordées d'un cordon dunaire les séparant des marais que l'on franchit en empruntant des chemins surélevés. Les Allemands avaient volontairement maintenu plusieurs zones inondées pour rendre plus difficile un débarquement. Cette plage, particulièrement propice à un assaut amphibie, verra ses défenses renforcées après que le maréchal Rommel détectera de nombreuses faiblesses dans le dispositif défensif allemand lors de ses multiples visites d'inspection. Ainsi, les dunes entre la baie des Veys et Saint-Vaast-la-Hougue seront truffées de nids de mitrailleuses et sur les hauteurs de l'arrière-pays seront aménagées quelques batteries lourdes, notamment à Azeville, Crisbecq, Morsalines, La Pernelle. Néanmoins cette zone restera moins fortifiée que d'autres zones de la côte normande du fait que les Allemands estimaient que les marais et les zones inondées rendaient difficile un accès à l'intérieur des terres.

Initialement, les Alliés n'avaient pas prévu de débarquer sur les côtes du Cotentin. La proximité du port de Cherbourg et la nécessité de disposer d'une solution de repli au cas où la situation tournerait mal sur les plages du Calvados, décidèrent les responsables du haut commandement allié (le général Eisenhower et le maréchal Montgomery) à ajouter une cinquième plage. Un plus grand nombre de chalands de débarquement disponibles permit cette plage supplémentaire. L'endroit retenu reçut le nom de code d’Utah Beach. Il s'étend de Sainte-Marie-du-Mont jusqu’à Quinéville, avec une zone d'assaut d'environ deux kilomètres à hauteur de Varreville. Afin de permettre une sortie de plage des troupes fraîchement débarquées et qu'elles ne se trouvent pas bloquées entre la plage et les marais, les Alliés décidèrent d'engager deux divisions parachutistes, la 82e et la 101e divisions aéroportées américaines qui devront pour cela établir un point de fixation sur la zone de Sainte-Mère-Église et Chef-du-Pont et contrôler les quelques routes d'accès aux plages. Ils doivent également prendre le contrôle de la N 13, route nationale reliant Paris à Cherbourg via Caen et d'importance stratégique, cela afin d'éviter tout mouvement de troupes ou contre-attaque ennemis par cette voie et aussi de couper la liaison avec la forteresse de Cherbourg. 

Dans ce même but, ils doivent également contrôler la ligne de chemin de fer reliant Caen à Cherbourg, les ponts de la Douve et le contrôle du canal de Carentan à la mer. L'assaut aéroporté porte les noms d'opérations Albany et Boston. C'est la 4e division d'infanterie américaine du major général Barton, appartenant au VIIe corps américain commandé par le général J. Lawton Collins, qui fut chargée de prendre d'assaut Utah Beach. La première vague d'assaut est menée par le brigadier général Theodore Roosevelt Junior, cousin germain de l'épouse du président américain en exercice, Franklin Delano Roosevelt (dont il est également un lointain cousin), fils de l'ancien président Theodore Roosevelt et seul général, ce jour du 6 juin, à accompagner une vague d'assaut. Ce débarquement bénéficie de l'appui feu du groupe de bombardement de l'amiral ML Deyo et d'un écran de fumée lancé par le squadron 342, groupe Lorraine des ex-forces aériennes françaises libres. En tout ce sont plus de 865 navires, la « Force U », de convoyage, de protection ou d'appui aux troupes à terre qui seront impliquées dans le débarquement sur Utah Beach.

C'est à 6 h 30 le 6 juin, après une intense préparation d'artillerie et d'un bombardement aérien efficace des principales positions allemandes, que la 4e division d'infanterie US est engagée. Deux escadrons de chars DD amphibies sont mis à l'eau à 3 kilomètres du rivage. Ils rejoignent la plage par leurs propres moyens grâce à deux hélices et une jupe de caoutchouc. Ils s'approchent en deux vagues d'assaut, 12 chars pour l'une, 16 pour l'autre, de la plage où ils commencent à tirer sur les positions des Allemands alors que ceux-ci peinent à réorganiser leur défense après le terrible et efficace bombardement allié qui vient juste de cesser. En raison d’une erreur de navigation, les premières vagues d’assaut prirent pied à environ 2 kilomètres au sud de l'endroit prévu. Heureuse erreur pour les Alliés puisque les défenses allemandes étaient ici nettement moins redoutables. Pendant le début du débarquement de la division d'infanterie américaine, les tirs allemands sont nourris mais peu précis et peu à peu, les positions de mitrailleuses allemandes sont rapidement neutralisées. Il subsistera tout au long de la journée des tirs aléatoires mais meurtriers des canons et mortiers de la 709e division d'infanterie allemande située dans les terres mais que l'avancée des troupes à terre et les tirs guidés des navires alliés réduiront progressivement.

La plage est aux mains des Alliés assez rapidement. La marée se retirant, découvre les défenses des plages que les unités du génie commencèrent à éliminer moins d'une heure après le début du débarquement, afin d'ouvrir des passages aux chalands de débarquement de matériels et véhicules lourds. Deux heures après le débarquement, le mur antichar fut dynamité en plusieurs endroits et les chars purent commencer leur progression à l'intérieur des terres. La jonction des troupes débarquées et des parachutistes se fit en début d'après midi du côté de Pouppeville. Les pertes de la 4e division (tués, blessés et disparus) ne dépassèrent pas les 200 hommes pour la journée du 6 juin. Comparativement à Omaha Beach, Utah Beach fut un succès, et ce dû à plusieurs facteurs : Moins de fortifications allemandes comparé à d'autres plages. La défense est largement fondée sur l'isolement du cordon littoral de l'intérieur du pays par les zones inondées.

Un bombardement avant l'assaut efficace : beaucoup des grands bunkers identifiés, comme la batterie côtière près de Saint-Martin-de-Varreville, furent détruits par les B-26 Marauder, bombardiers moyens de la 9e US Air Force, volant à moins de 5 000 pieds (1 600 m) et fournissant aussi un appui aérien rapproché aux forces d'assaut. Les tanks DD: 28 des 32 tanks amphibies ont atteint le rivage car ils ont été mis à l'eau 2 fois plus près de la plage qu'à Omaha et furent aussi capables de se diriger dans le courant de manière plus efficace pour éviter la houle. L'erreur sur la zone de débarquement avec un débarquement vers une zone plus au sud que prévue se révélant une des zones de sortie de plage la moins fortifiée. Les troupes parachutistes : la différence la plus significative fut les 13 000 hommes de la 101e et de la 82e division aéroportée qui combattaient déjà dans l'intérieur des terres lors du début du débarquement. Cinq heures avant la première vague d'assaut, les troupes parachutées ou arrivées par planeurs combattaient au-delà des plages, éliminant l'ennemi des positions le long des sorties de plages et créant la confusion parmi les Allemands, prévenant ainsi toute contre-attaque organisée de la part de l'ennemi vers les zones de débarquement.

Mais ce succès doit être relativisé par les lourdes pertes subies par les troupes aéroportées. La 101e perdit 40 % de ses effectifs le jour J, dus à une dispersion au largage (plusieurs tombèrent dans les marais) et à de durs combats au sol. Dans les 12 premières heures, ce sont 23 250 hommes, 1 700 véhicules de combats et 1 695 tonnes d'approvisionnement qui seront débarqués sur cette plage. Par la suite, une véritable logistique d'approvisionnement va être mise en place à Utah Beach par la brigade spéciale de génie américain, forte de 19 500 hommes, brigade qui sera portée dans les semaines qui suivent à près de 70 000 hommes. Cette unité, commandée par le major général Eugene Meode Caffey, permettra de juin à novembre 1944 le débarquement sur la plage et l'acheminement jusqu'au front de 836 000 hommes, 220 000 véhicules de la jeep à la locomotive, 775 000 tonnes d'approvisionnements. 

En effet, privé rapidement de leur port artificiel de Saint-Laurent-sur-Mer détruit par la tempête du 19 juin, les Américains durent imaginer des solutions de rechange, la plage sera donc utilisée par des chalands mais aussi par des échouages volontaires de bateaux de plus fort tonnage, repris ensuite par la marée montante. Le quartier général de cette unité de génie sera durant les premières semaines établi dans le premier blockhaus pris aux Allemands à Utah Beach. Sur celui-ci s'élève aujourd'hui le monument à la mémoires des hommes de la 1re brigade de génie.

Patton George

0
0
George Smith Patton (11 novembre 1885 – 21 décembre 1945), né à San Gabriel (Californie), était un général américain de l'US Army pendant la Seconde Guerre mondiale.Il mouru dans un accident de voiture sur une route montagneuse. 
Patton George

George Smith Patton naquit le 11 novembre 1885 en Californie. Fils d'une famille aisée et petit-fils d'un officier général confédéré lors de la Guerre de Sécession, Patton suivit un enseignement, dispensé par ses parents, fondé sur la littérature classique, la mythologie, l'histoire ainsi que la morale chrétienne. Il parlait l'anglais et le français et lisait les œuvres classiques grecques et latines dans le texte (notamment Thucydide et Jules César). Il était un fin connaisseur de l'histoire de France, de Grande-Bretagne et des États-Unis, un brillant historien militaire et un génial tacticien.

C'est seulement en 1897 que Patton intégra le cycle scolaire « classique », avec un physique d'athlète. Comme George Marshall, Patton étudia à l'Institut militaire de Virginie (Virginia Military Institute) puis il intégra l'Académie militaire de West Point dont il sortit diplômé en 1909 en tant qu'officier de cavalerie (sous-lieutenant). Bon athlète, Patton participa, avec l'accord de l'État-major, aux Jeux olympiques de Stockholm en 1912. Il termina cinquième du pentathlon moderne. C'est également en 1912 qu'il rédigea en France, durant son voyage de noces, un mémoire sur les tactiques militaires les plus adaptées au bocage normand. Patton épousa la fille d'un magnat du textile, Beatrice Banning Ayer, dont la fortune dépassait la sienne, ce qui leur permit de vivre sans soucis matériels. George Patton n'avait pas besoin de sa solde pour vivre, mais il avait besoin de l'armée pour exprimer ce qu'il était dans l'âme : un soldat.

En 1913 il fut affecté à Fort Riley et Fort Bliss sous les ordres du déjà célèbre général Pershing qui le prit sous son aile. Sous les ordres de ce dernier, Patton participa en 1916 au Mexique, à des raids contre Pancho Villa. Il livra même un duel au pistolet contre l'un des chefs d'état-major de Villa, qui y perdit la vie. Lors de l'entrée en guerre des États-Unis, le général Pershing promut Patton au grade de capitaine. Patton désirant exercer un commandement de combat, Pershing lui confia le commandement du nouveau corps blindé américain (US Tank Corps). Il fut d'abord observateur lors de la bataille de Cambrai où pour la première fois les chars furent utilisés en nombre. Il organisa la 1ère brigade de chars d'assaut et l'école américaine des blindés à Langres (en France). Promu major, puis lieutenant-colonel il fut placé à la tête du Corps blindé américain de l'AEF qui était rattaché à la Première armée.

Lors de la première opération de l'armée américaine sur le sol français, il reçut la charge de commander la contre-offensive de Saint-Mihiel en septembre 1918, après laquelle il obtint le grade provisoire de colonel. Blessé lors de l'offensive Meuse-Argonne, il fut décoré de la Distinguished Service Cross et de la Distinguished Service Medal. Pour sa blessure au combat, il reçut le Purple Heart. L'entre-deux-guerres permettra à Patton de valider en 1924 le diplôme de la Command and General Staff School et, en 1932, celui de l'Army War College. Il fit la connaissance d'Omar Bradley qu'il retrouvera plus tard en Europe. Il écrivit des articles sur les tactiques des chars des forces blindées, suggérant de nouvelles méthodes pour utiliser ces armes. Cette longue période lui permet aussi de publier sur le jeu de bridge après y avoir souvent joué avec Eisenhower. La plupart des finales fédérales de bridge-contrat disputées en France en ce début de IIIe millénaire suivent son mouvement Patton.

En 1938, Patton reçut l'ordre de rejoindre le général George Marshall afin d'intégrer son État-major. En juillet 1940, Patton prit les commandes d'une brigade de la Deuxième Division blindée à Fort Benning et alla même jusqu'à payer avec ses propres deniers des pièces détachées pour ses chars. Moins d'une année plus tard, il fut nommé au grade de général de brigade et prit la responsabilité de la division.

En 1941, alors que les États-Unis déclaraient la guerre au Japon suite à l'attaque de Pearl Harbor, « le vieux sang et tripes » ou « Old blood and guts » (surnom donné par ses hommes) obtint le grade de général de division. En 1942, les alliés préparèrent l'opération Torch, qui prévoyait un débarquement en Afrique du Nord française (Maroc et Algérie). Patton, nommé pour prendre le commandement des troupes terrestres destinées à débarquer au Maroc fut très critiqué par les Britanniques. Ceux-ci lui reprochaient son manque de rigueur. Ils peinaient à comprendre un général qui portait deux Colts à crosses d'ivoire au ceinturon... Heureusement, Eisenhower, général en chef des forces alliées en Europe soutenait son turbulent subordonné. Patton prenait soin de ses hommes et avait organisé avec l'aide de son épouse un réseau de renseignement sur leurs familles, qui lui permettait de les informer sur leurs vies et événements familiaux.

Le 8 novembre 1942, le débarquement eut lieu. Après quelques combats, le Maroc français fut occupé et Patton joua alors un rôle diplomatique et militaire. De son côté, Rommel, chassé d'Égypte et de Libye par la VIIIe Armée britannique avait installé son Afrika Korps en Tunisie. Il ne cessait d'y recevoir des renforts, dont un bataillon de Panzerkampfwagen VI Tiger et la 10e Panzerdivision. Le « Renard du désert » donna une leçon aux troupes inexpérimentées du Deuxième corps lors de la bataille de Kasserine. Eisenhower nomme alors Patton pour rétablir la situation et remonter le moral des soldats. L'effet recherché ne se fit pas attendre puisque Patton, en coopération avec les troupes britanniques et françaises commandées par le général Montgomery, contre-attaqua à Gafsa. Il obtint quelques semaines plus tard la reddition des Allemands. Ces derniers perdirent 250 000 hommes au cours de cette campagne.

Après la campagne de Tunisie, les alliés étaient maîtres de l'Afrique du Nord. La reconquête de la Sicile devrait permettre de contrôler totalement la Méditerranée. Patton prit le commandement de la VIIe Armée US chargée de débarquer au sud de la Sicile en compagnie de la VIIIe armée britannique du général Montgomery : l'opération Husky était lancée. Une véritable course de vitesse s'engagea entre les deux armées alliées. Palerme puis Messine tombèrent entre les mains de Patton le 17 août, au nez et à la barbe des Tommies de Montgomery.

Sa carrière faillit prendre fin en août 1943 quand il gifla et injuria deux soldats malades lors d'une visite d'un hôpital militaire. Patton crut que les soldats étaient des lâches réfugiés à l'arrière car ils n'avaient pas de blessures visibles (ils souffraient en fait de troubles psychologiques dus aux combats et aux bombardements). Cette affaire causa une certaine émotion aux États-Unis et Patton dut faire des excuses publiques. Il fut alors déchargé de son commandement de la VIIe Armée avant la poursuite de l'offensive en Italie. Mis en quarantaine à Malte puis en Grande-Bretagne, il passa une année complète loin des champs de batailles.

Dans la période précédant l'invasion de la Normandie, Patton se fit passer pour le commandant du Premier Groupe d'armée (fictif) américain afin de faire croire au débarquement en France par le Pas-de-Calais. Cela faisait partie de la campagne de désinformation alliée : l'opération Fortitude. Les Allemands considérant Patton comme le meilleur général allié, leur foi dans un débarquement dans le Pas-de-Calais se vit renforcée.

Après l'invasion normande, Patton fut placé à la tête de la 3e armée américaine, à l'aile droite des forces alliées, sous les ordres d'Omar Bradley, l'un de ses bras droits en Afrique du Nord. Il mena cette armée durant l'opération Cobra dont le but était de percer le front allemand dans le Cotentin. Patton participa à cette percée, prenant Avranches et pénétrant en Bretagne, avant de se déplacer du Sud vers l'Est, en prenant à revers plusieurs centaines de milliers de soldats allemands dans la poche de Falaise. Patton employa la propre tactique de l'attaque-éclair allemande, en parcourant près de 1 000 km en seulement deux semaines. Avec le recul, les historiens pensent que Patton a été l'un des premiers stratèges à envisager la Blitzkrieg dès les années 1930. Or c'est en Normandie, entre Avranches et Argentan que le général américain l'appliqua le mieux.

L'offensive de Patton s'arrêta le 1er septembre 1944 sur la Meuse à l'est de Metz, car son armée était à court d'essence. Pendant le réapprovisionnement, les Allemands eurent le temps de fortifier leurs positions de Metz et Nancy. la 3e Armée américaine de Patton repris en direction de Nancy, libérée en septembre puis l'ensemble des troupe attaqua la place fortifiée de Metz, l'armée rencontra une forte résistance de la défense allemande et se solda par de lourdes pertes, de part et d'autre. La bataille a duré plusieurs semaines entre septembre et décembre 1944. Elle s'est terminée par la victoire des alliés et par la reddition des forces allemandes occupant Metz et ses fortifications. Parallèlement, entre octobre et novembre 1944, la 3e armée mena des combats difficiles dans les Vosges.

Le 16 décembre 1944, l'armée allemande jeta 29 divisions (environ 600 000 hommes) dans une contre-attaque à travers les Ardennes, pour tenter de couper les armées alliées, de progresser vers la Meuse et de prendre le port d'Anvers. Patton dirigea sa 3e armée depuis l'Alsace vers Bastogne, pour délivrer la 101e division aéroportée, encerclée par les Allemands. En février, les Allemands étaient de nouveau en pleine retraite et Patton fit mouvement dans le bassin de la Sarre. Il projetait de prendre Prague et la Tchécoslovaquie, quand le Général Eisenhower lui donna l'ordre de stopper tout mouvement des forces américaines, à la grande fureur de Patton.

En octobre 1945, le général Patton assuma le contrôle de la 15e Armée, une armée de papier, en Allemagne occupée. Ce nouveau commandement est en réalité une sanction suite à ses critiques vis-à-vis de la dénazification et sa volonté de déclarer la guerre à l'Union soviétique qu'il présenta comme le futur adversaire des États-Unis. Eisenhower, qui couvre plus ou moins régulièrement ses déclarations, lui retire le commandement de la 3e Armée et son poste de gouverneur militaire de Bavière. Il mourut à Heidelberg, à la suite d'un accident de voiture, le 21 décembre 1945 et est enterré au cimetière américain de Hamm, au Grand-Duché de Luxembourg, au milieu des hommes de sa 3e armée.

Bradley Omar

0
0

Omar Nelson Bradley (12 février 1893 à Clark (Missouri) - 8 avril 1981) était un militaire américain. Il fut l'un des principaux chefs de l'armée américaine sur les théâtres nord-africain et européen durant la Seconde Guerre mondiale.

The day after the Allied invasion of France,Gen. Omar Bradley and Maj. Gen. Ralph Royce of 9th Air Corps check map as Bradley's aide, Maj. Hanson, indicates direction(rudeerude)

The day after the Allied invasion of France,Gen. Omar Bradley and Maj. Gen. Ralph Royce of 9th Air Corps check map as Bradley's aide, Maj. Hanson, indicates direction(rudeerude)

Il fut élevé au grade de General of the Army (cinq étoiles) et le premier chef d'état-major inter-armes des États-Unis du 16 août 1949 au 15 août 1953. Il sort de l'Académie militaire de West Point en 1915 et rejoint le 14e régiment d'infanterie qui garde la frontière avec le Mexique puis obtient le grade de capitaine cette même année. Il doit s'embarquer pour l'Europe avec la 19e division d'infanterie mais la pandémie de grippe espagnole puis l'armistice l'en empêchent. Entre les deux guerres, il enseigne les mathématiques à West Point et est promu major en 1924. Après un bref séjour à Hawaii il étudie à l'école de commandement général à Fort Leavenworth de 1928 à 1929. À partir de cette année, il retourne enseigner à West Point. Élevé au grade de lieutenant-colonel en 1936, il travaille au département de la guerre à partir de 1938.

En février 1941 il est promu brigadier-général et obtient le commandement de Fort Benning en Georgie. En février 1942 il prend le commandement de la 82e division d'infanterie (avant sa conversion en division parachutiste) avant de passer en juin à la 28e. En raison de l'empathie qu'il suscitait auprès des soldats, il a parfois été surnommé GI General. Il ne reçoit pas d'affectation au front avant 1943, lors de l'opération Torch il sert sous les ordres de Dwight D. Eisenhower. Il est nommé chef du IIe corps en avril et le commande lors des batailles finales d'avril et mai 1943. Il conduit ensuite son corps en Sicile en juillet 1943.

Pendant la préparation de la bataille de Normandie, il est choisi pour commander l'important premier groupe d'armées. Lors de l'opération Overlord (Débarquement de Normandie), il dirige trois corps sur les missions Utah Beach et Omaha beach. En juillet 1944, il planifie l'Opération Cobra qui est le début de la percée à partir des plages (percée d'Avranches). En août 1944, le tout nouveau 12e groupe d'armée est renforcé pour atteindre 900 000 hommes. Bradley utilise cette force sans précédent pour réaliser un plan ambitieux d'encerclement des forces allemandes en Normandie, les piégeant dans la poche de Chambois (ou poche de Falaise). Les armées allemandes subissent un affaiblissement considérable, bien que l’opération soit partiellement réussie. Les alliés atteignent la ligne Siegfried à la fin septembre 1944 et s'arrêtent. Les troupes sous le commandement de Bradley et de son subordonné, George Patton, subissent l'essentiel du choc initial lors de la bataille des Ardennes, puis font refluer la contre-attaque allemande.

Bradley utilise la faiblesse de l'adversaire après la reprise des combats pour enfoncer les défenses allemandes et traverser le Rhin et prendre le cœur industriel de la Ruhr. La prise chanceuse du pont de Remagen est rapidement exploitée amenant un énorme mouvement en tenailles qui permet la capture de 300 000 prisonniers. Lorsque son groupe rencontre l'Armée rouge près de l'Elbe, à la mi-avril 1945, il est composé de quatre armées (1re, 3e, 9e et 15e) pour un total dépassant 1,3 million d'hommes. Omar Bradley et ses troupes ont libéré le camp d'extermination de Mauthausen le 5 mai 1945. Bradley est à la tête de l'administration des vétérans pendant deux ans après la guerre.

Il est fait chef d'état-major en 1949 et premier coordinateur des forces armées. Le 21 septembre 1950, il est nommé général à cinq étoiles, le cinquième homme à atteindre ce rang. À ce grade, il gère le début de la guerre froide et de la guerre de Corée. Il prend sa retraite militaire en août 1953. Il devient ensuite membre de divers conseils d'administrations de sociétés importantes. Il publie ses mémoires en 1951 sous le titre Une histoire de soldat, où il se montre critique vis-à-vis du commandant britannique Bernard Montgomery. Comme un général cinq étoiles est toujours membre de l'armée des États-Unis d'Amérique, il passe ses dernières années dans le centre médical William Beaumont à Fort Bliss, Texas. Il repose au cimetière d'Arlington.

Kluge Hans Günther von

0
0

Hans Günther von Kluge (né le 30 octobre 1882 à Poznań et décédé le 18 août 1944), fut un militaire allemand. 

Kluge Hans Günther von

Il servit dans l'artillerie de campagne pendant la Première Guerre mondiale puis demeura dans l'armée et, en 1933, avait atteint le rang de "Generalmajor" (Général de brigade). L'année suivante, il était placé en charge du Wehrkreis VI en Westphalie. En février 1938, Kluge, comme la plupart de ses collègues qui ont fait objection à la politique étrangère agressive vis-à-vis de la Tchécoslovaquie, est limogé. Il est cependant rapidement rappelé, et nommé chef du Gruppenkommando 6 le 1er décembre 1938, avec le grade de "General der Artillerie". Il participe alors à la tête de ce corps à l'invasion des Sudètes ! En septembre 1939, il commande la IVe armée durant l'invasion de la Pologne et joue un rôle important dans les combats du corridor de Dantzig, puis ceux de la Vistule. C'est ensuite la bataille de France qui amène ses troupes de la Belgique au sud-ouest de la France. Ses qualités, sa grande intelligence, son énergie et son professionnalisme l'ont fait remarquer par Hitler, qui l'inclut dans la promotion des 12 Generalfeldmarschallen du 19 juillet 1940.

Pendant l'invasion de l'Union Soviétique, sa IVe armée, forte de 13 divisions, prend Smolensk en juillet 1941, puis est envoyée en Ukraine. Trois mois plus tard, elle reçoit l'ordre d'attaquer Moscou, mais est finalement bloquée. Kluge remplace Fedor von Bock, malade, à la tête de l'armée Centre à la fin 1941. Sa réputation est alors celle d'un stratège et d'un chef énergique, mais aussi d'un homme impulsif et de caractère difficile. Ainsi, après d'être opposé au Generaloberst Erich Hoepner à qui il reproche son inactivité devant Moscou, ce qui vaut à ce dernier d'être purement et simplement congédié par Hitler, il se retourne contre Heinz Guderian qui subit le même sort en se faisant retirer le commandement de la deuxième armée blindée (Panzer). En suivra une inimitié totale et durable entre les deux hommes, inimitié qui trouvera son épilogue deux années et demi plus tard, en pleine tourmente de Normandie.

Après avoir été à la tête de son groupe d'armée pendant près de deux années (un record de longévité pour un commandement de cette importance) et mené celui-ci lors de la bataille de Koursk, Kluge, qui rentrait d'une permission passée à Berlin, est sérieusement blessé à la mi-octobre 1943 quand sa voiture se retourne sur la route reliant Orscha à Minsk. Renvoyé en convalescence dans sa famille, il est remplacé le 27 octobre 1943, par le Generalfeldmarschall Ernst Busch et ne reprendra un service actif qu'au début juillet 1944 en remplaçant à son tour le Generalfeldmarschall von Rundstedt comme commandement en chef à l'ouest et chef du groupe d'armées D.

Sollicité depuis plusieurs années par les opposants à Hitler (Henning von Tresckow, Ludwig BeckCarl Friedrich GoerdelerFriedrich Olbricht) avec qui il entretenait des liens d'amitiés, il se fait complice de ceux-ci à l'issue de l'attentat du 20 juillet 1944 en relayant trop vite l'annonce de la mort du Führer. Soupçonné par la Gestapo et fort des informations que lui aurait communiquées Guderian, devenu entre temps chef d'état-major de l'armée de terre, Hitler ordonne une enquête qui cependant n'aboutit pas. Von Kluge conserve son commandement pour quelques semaines encore, semaines durant lesquelles il se montre incapable de mener à bien la contre offensive d'Avranches et d'enrayer l'encerclement des forces allemandes autour de Falaise qui la suit.

À la suite d'un incident qui l'isole de son état-major pendant plusieurs heures le 15 août 1944, Hitler prend prétexte de ce qu'il soupçonne comme une tentative de passer à l'ennemi, pour le relever de ses fonctions et le remplacer par le Generalfeldmarschall Walter Model, ce dernier l'invitant dès son arrivée en France à rejoindre immédiatement Berlin pour s'expliquer devant Hitler. Augurant d'une arrestation, Hans Günther von Kluge préfère le suicide au déshonneur et s'empoisonne vers Metz le 18 août 1944 alors que sa voiture roule vers l'Allemagne. Hitler lui refusera les honneurs militaires lors de ses funérailles, honneurs qu'il accordera à Erwin Rommel après avoir contraint celui-ci quelques semaines plus tard au suicide !

Viewing all 30791 articles
Browse latest View live




Latest Images