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Jean-Marie Le Pen rend coup pour coup

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Le leader historique du Front national critique les dirigeants du parti qui «se sont alignés sur la pensée unique» en condamnant ses propos.

 

Jean-Marie Le Pen et sa fille en mars 2007 à La Trinité-sur-Mer

Jean-Marie Le Pen et sa fille en mars 2007 à La Trinité-sur-Mer

Après la condamnation de sa sortie verbale par son propre parti (le président d'honneur du FN a évoqué une «fournée» d'artistes hostiles au FN, dont Patrick Bruel) , Jean-Marie Le Pen contre-attaque. Il n'a pas apprécié que sa fille Marine lui reproche une «faute politique», et l'a fait savoir ce lundi sur RMC: «Je considère que la faute politique, c'est ceux qui se sont alignés sur la pensée unique. Ils voudraient ressembler aux autres partis politiques. Si c'est le voeu d'un certain nombre de dirigeants du FN, ils ont réussi. C'est eux qui ont fait une faute politique, pas moi.»

Jean-Marie Le Pen critique ouvertement l'orientation prise par le parti depuis sa prise en main par sa fille Marine Le Pen. Elle a engagé un processus de dédiabolisation et lancé le Rassemblement bleu marine, une coalition à vocation électorale pour élargir l'horizon du mouvement à «tous les patriotes». Mais sur RMC, le fondateur du parti a qualifié ce rassemblement de «formation bizarre, sans consistance», avant d'ajouter: «Ce qui est important, c'est le Front national

A Gilbert Collard qui lui suggérait dimanche de «prendre sa retraite» après avoir «fait du mal au Rassemblement bleu marine et au Front national», Jean-Marie Le Pen a répliqué: «Gilbert Collard n'est pas de mon parti. C'est le parti qui l'a fait élire, mais lui n'est pas du parti.»

Cette fracture entre la vieille garde du parti et les nouveaux cadres de Marine Le Pen pourrait ressurgir lors d'un meeting jeudi à Nice. «Nous verrons bien quelle est l'atmosphère des militants du Front national», s'amuse déjà Jean-Marie Le Pen.

En attendant, Florian Philippot a estimé lundi sur RTL qu'il y aurait «forcément une explication» familiale entre les Le Pen. «C'est ça aussi la vie des partis politiques, c'est une communauté humaine», assure-t-il avant d'ajouter: «Ce serait bien qu'on reprenne rapidement le travail sur le fond car les Français nous attendent.

 


Hortefeux Brice

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Brice Hortefeux, né le 11 mai 1958 à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique français. Depuis le 23 juin 2009, il est ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, après avoir occupé plusieurs autres ministères dans les gouvernements Fillon et Villepin. Ami très proche depuis 1976 de Nicolas Sarkozy, il est considéré comme son principal lieutenant. Témoin de celui-ci lors de son premier mariage, il est le parrain de baptême de l'un de ses fils. Il est surnommé par les journalistes « le porte-flingue de Nicolas Sarkozy ».

Hortefeux Brice

Fils d'un banquier de Neuilly-sur-Seine, et d'une professeur d'histoire-géographie ayant créé le centre "retravailler" à Clermont-Ferrand, il obtient sa licence de droit privé en 1982, sa maîtrise en droit public en 1984, puis est élève à l'Institut d'études politiques de Paris, dont il sort sans diplôme en 1986 suite à son succès au concours externe d'Administrateur territorial. Il est, depuis 1992, membre du Conseil Régional d'Auvergne. Administrateur territorial entre 1986 et 1993, il est ensuite chef du cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget et Porte-Parole du gouvernement de 1993 à 1995. Il est nommé préfet, chargé d'une mission de service public relevant du gouvernement en 1995, puis chargé de mission au cabinet du président du Sénat entre 1998 et 1999.

Au niveau local, il est conseiller régional d'Auvergne entre 1992 et 2004, et entre 1998 et 2004 président de la Commission des finances et rapporteur du budget du Conseil régional d'Auvergne. Entre 1991 et 2001, il est secrétaire départemental de la fédération RPR du Puy-de-Dôme, puis de 1998 à 2002, membre du comité politique du RPR. À partir de 2002, il est membre du Bureau Politique de l'UMP. Il a succédé en 1999 au Parlement européen à Nicolas Sarkozy, démissionnaire. Il est réélu conseiller régional d'Auvergne lors des élections régionales des 21 et 28 mars 2004, sur la liste d'union UMP-UDF conduite par Valéry Giscard d'Estaing (région d'Auvergne, section départementale du Puy-de-Dôme). Puis il mène la liste UMP-UDF pour les élections européennes de juin 2004 dans la circonscription Massif central-Centre. Sa liste est devancée par celle du Parti socialiste mais il est néanmoins élu et siège au Parlement européen.

Le 28 novembre 2004, il accède au poste de secrétaire général délégué de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), aux côtés de Nicolas Sarkozy. Du 2 juin 2005 au 15 mai 2007, il est ministre délégué aux Collectivités territoriales auprès du ministre d'État (ministre de l'intérieur) dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il a notamment la mission de mettre en place concrètement l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale. Après sa nomination au gouvernement en juin 2005, il met fin à son mandat de député européen au sein du Groupe du PPE-DE. Jean-Pierre Audy, troisième sur la liste de 2004, lui succède. Parallèlement à ces fonctions, il assure également la présidence de l'UMP du département du Puy-de-Dôme. Suite à la démission de Nicolas Sarkozy de la présidence de l'UMP le 14 mai 2007, il en assure la présidence par intérim, aux côtés de Jean-Claude Gaudin et de Pierre Méhaignerie.

La victoire de M.Sarkozy à la présidentielle de 2007 lui permet de devenir ministre de l'Immigration , de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Codéveloppement au sein du nouveau gouvernement de François Fillon, l'Intérieur pour lequel il fut longtemps favori revenant finalement à Michèle Alliot-Marie. Il se déclare ouvertement intéressé par les prochaines élections municipales à Clermont-Ferrand en 2008. Il veut ainsi prendre cette ville qui a toujours été un bastion de gauche ; Valéry Giscard d'Estaing échouant par deux fois en 1959 et 1995. Cependant, le magazine Modergnat (n°26, décembre 2006) évoque la possibilité qu'il renonce finalement à se présenter à Clermont-Ferrand pour retourner dans le fief de Nicolas Sarkozy, Neuilly-sur-Seine. Son avenir était alors conditionné par le résultat de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, Brice Hortefeux ayant longtemps été annoncé comme un futur ministre de l'Intérieur.

Néanmoins, sa présence permanente sur le terrain clermontois (lors d'une interview accordée au journal La Montagne en 2006, Serge Godard, actuel maire socialiste de Clermont-Ferrand confiera d'ailleurs : "...Le problème avec Brice Hortefeux, c'est qu'on le voit trop souvent à Clermont-Ferrand.) et la création de l'association "Mieux vivre à Clermont" devant servir de relais à sa candidature aux élections municipales confirment bel et bien ses vues sur Clermont-Ferrand en 2008. Le 30 novembre 2007, par un communiqué envoyé au journal La Montagne, il renonce à se présenter à l'élection municipale à Clermont-Ferrand, en mars 2008. Officiellement, il ne se présente pas parce que selon lui « l'honnêteté consiste à assurer le succès des responsabilités que [lui] a confiées le président de la République », mais selon Le Canard enchaîné, c'est en raison de sondages « calamiteux ». À l'issue de l'élection européenne de 2009, il est élu député européen. Cependant, cette élection est considérée comme une surprise, Brice Hortefeux occupant la troisième position sur la liste UMP de la circonscription Massif central-Centre, qui n'avait que cinq sièges à offrir lors d'une élection à la proportionnelle. Ce dernier laisse entendre qu'il restera au gouvernement et l'Élysée affirme qu'il « n'avait pas pris l'engagement d'être sur les listes pour être élu » et ne respectera donc pas l'un des engagements de l'UMP concernant le fait que « les candidats de la Majorité présidentielle s'engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles ».

Du 2 juin 2005 au 15 mai 2007, il est ministre délégué aux collectivités territoriales auprès du ministre d'État (ministre de l'intérieur) dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il a notamment la mission de mettre en place concrètement l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale. Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. La victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 lui permet de devenir ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire au sein du nouveau gouvernement de François Fillon. Il quitte alors ses fonctions de secrétaire général délégué de l'UMP, remplacé par Patrick Devedjian. Il est alors nommé conseiller politique du parti par Jean-Claude Gaudin. Il est le promoteur de la loi de maîtrise de l'immigration adoptée le 23 octobre 2007, qui complète en grande partie les lois Sarkozy de 2003 et 2006. Cette loi limite en particulier le regroupement familial. Il fixe aux forces de l'ordre des objectifs chiffrés en matière d'expulsions et de reconduites à la frontière : 25 000 en 2007, 26 000 en 2008 et 28 000 en 2010. Si l'on exclut du bilan de Hortefeux les reconduites de personnes qui sont libres de circuler en Europe (Roumains, Bulgares, etc.), les expulsions de sans-papiers atteignent moins de la moitié des objectifs prévus.

Le 8 octobre 2007 dans le journal Aujourd'hui en France, Brice Hortefeux dit : « La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir ». [...] « Ayons surtout le courage de regarder la réalité en face ! [...] Est-il normal que 60% des immigrés soient concentrés sur trois des vingt-deux régions françaises ? Que le taux de chômage de ces personnes atteigne 22% et que leurs enfants soient bien souvent en échec scolaire ? Non, ce n'est pas acceptable. » L'article rappelle que sa mère Marie-Claude Hortefeux ancienne présidente de l'Association nationale d'entraide féminine (ANEF) a une sensibilité brulante sur le sujet car ses convictions religieuses lui rappellent de toujours accueillir l'étranger. Une de ses amies dit sur le débat sur l'immigration : « Je sais qu'elle est malheureuse ». Fin novembre 2007, il soulève une polémique en sous-entendant, lors de l'émission Capital sur M6, que les sans-papiers n'étaient pas des « citoyens honnêtes, propres ». Au cours de l'année 2008, Brice Hortefeux souhaite que des associations autres que la Cimade puissent intervenir dans les centres de rétention. L'appel d'offres, qui faisait suite à un décret, est cassé par le tribunal administratif. Les plaignants dont le Gisti voient dans cette réforme une tentative d'éloigner la Cimade des centres de rétention, et de réduire l'aide juridictionnelle apportée aux immigrés.

Le 15 janvier 2009, en remplacement de Xavier Bertrand qui devient secrétaire général de l'UMP, Brice Hortefeux devient ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. C'est Eric Besson, ancien socialiste, qui reprend son ancien poste. Neuf jours plus tard, Brice Hortefeux devient vice-président de l'UMP, élu sur un ticket qui recueille 93 % des voix au conseil national du parti. Le 23 juin 2009, Brice Hortefeux est nommé ministre de l'Intérieur par le Président de la République. Le 13 décembre 2009, Brice Hortefeux reçoit le "Prix de la lutte contre le racisme et contre l'antisémitisme" par l'Union des patrons et des professionnels juifs de France (UPJF) . La remise de ce prix est critiquée par Guillaume Weill-Raynal du magazine Marianne, notamment en raison des positions de l'UPJF sur le Conflit israélo-palestinien et la place de l'Islam en Europe . Ses propos à l’égard d’un militant d'origine maghrébine lors de l'université d'été 2009 de l'UMP, filmés par une équipe de Public Sénat et diffusés par Le Monde sur son site Internet, conduisent le MRAP à porter plainte pour « diffamation à caractère raciste » ou pour injures raciales. Condamné le 4 juin 2010, par le tribunal correctionnel de Paris à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts, Brice Hortefeux est relaxé le 15 septembre 2011 par la cour d’appel de Paris qui repousse la qualification d'injures publiques pour la raison que les paroles du ministre n'ont pas été "proférées" et n'avaient pas vocation à "s'adresser au-delà du cercle restreint formé par les militants qui l'entourent". 

L'infraction alléguée est donc requalifiée en contravention d'injures non publiques, pour laquelle le MRAP n'avait pas capacité à se constituer partie civile et était donc irrecevable, ce que confirme la Cour de cassation en rejetant le pourvoi du MRAP le 27 novembre 2012. Certaines personnes disent que Brice Hortefeux a déclaré plus tard que la défense adoptée, selon laquelle ses propos ne s'appliquaient pas aux Maghrébins mais aux Auvergnats, était loufoque. Après une année passée au ministère de l'Intérieur et 150 déplacements auprès de victimes, il se félicite notamment de la baisse de 2,91 % de la criminalité, du rapprochement entre la police et la gendarmerie (un peu en défaveur de cette dernière cependant) et de la subvention de 6 100 nouvelles caméras sur les six premiers mois de 2010. Il annonce la création de 26 nouvelles unités territoriales de quartier, en plus des 34 déjà existantes, et de 96 cellules spécialisées pour lutter contre les cambriolages. À l'été 2010, après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, il décide de l'éloignement de nombreux Roms en situation irrégulière. Il fait état de l'augmentation du nombre d'actes de délinquance de la part de roumains à Paris. La circulaire qui vise ensuite la population rom « en priorité » fait l"objet d'une polémique auprès de l'opposition, des ONG, de la Commission européenne et de l'ONU. Brice Hortefeux présente en réaction une nouvelle circulaire enlevant toute mention d'un ethnie.

Pour avoir laissé entendre que David Sénat, ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Justice était à l'origine de fuites au journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt, Brice Hortefeux est condamné, le 17 décembre 2010, par le tribunal de grande instance de Paris pour atteinte à la présomption d'innocence à l'encontre de celui-ci. Il doit verser au plaignant un euro de dommages et intérêts et s'acquitter du versement de 3 000 euros pour frais de procédure. Il a interjeté appel du jugement. Lors de la formation du gouvernement François Fillon III, le 14 novembre 2010, Brice Hortefeux est reconduit dans ses fonctions et obtient en plus le portefeuille de l'Immigration, le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire disparaissant. Il quitte ses fonctions le 27 février 2011, lors d'un remaniement gouvernemental provoqué par la démission de Michèle Alliot-Marie. Il est remplacé place Beauvau par Claude Guéant, jusque-là Secrétaire général de la présidence de la République.

Après son départ du gouvernement, il est nommé « conseiller politique » de Nicolas Sarkozy en vue de préparer la campagne présidentielle de 2012. En mars 2011, Brice Hortefeux annonce son intention de retrouver un siège de député européen. Élu lors des élections européennes de 2009 mais n'ayant jamais siégé du fait de ses fonctions ministérielles, la possibilité de son retour est mise en cause par le règlement intérieur du Parlement européen. La démission de sa suppléante Catherine Soullie lui permet finalement de retrouver son siège le 24 mars, la loi française prévoyant de son côté qu'un ancien ministre peut retrouver son mandat parlementaire après son départ du gouvernement s'il le souhaite.

En novembre 2012, il est condamné par le tribunal correctionnel de Paris, à une amende de 5 000 euros avec sursis pour avoir menacé Me Olivier Morice, l'avocat des familles de victimes de l'affaire Karachi. Brice Hortefeux avait déclaré en septembre 2011 dans Le Nouvel Observateur, que cet avocat « devrait être fracassé ». Il est relaxé en janvier 2014 par la Cour d'appel de Paris. En janvier 2013, dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP avec cinq autres personnalités du parti, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012. Fin janvier 2014, il est désigné tête de liste pour la circonscription Massif central-Centre pour les élections européennes de la même année. Le 4 juin 2014, il déclare au journal Le Monde : "Je souhaite que Sarkozy soit candidat à la présidence de l'UMP".    

Fillon François

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François Fillon (4 mars 1954, Le Mans, Sarthe) est un homme politique français. Membre du RPR puis de l'UMP, François Fillon occupe plusieurs mandats et fonctions politiques à partir de 1981 : député, maire de Sablé-sur-Sarthe, président du conseil général de la Sarthe, ministre des gouvernements Édouard Balladur et Alain Juppé, président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, sénateur.

 

Fillon François

Pendant le second mandat présidentiel de Jacques Chirac, il est ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité de 2002 à 2004, et mène des réformes sur la durée du travail et sur les retraites. Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche entre 2004 et 2005, il fait voter la loi Fillon pour l'éducation. Il participe ensuite à l'élaboration du programme de Nicolas Sarkozy pour la campagne présidentielle de 2007, puis joue le rôle de conseiller et de partenaire du candidat. À la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy, François Fillon est nommé Premier ministre le 17 mai 2007 et forme son premier gouvernement. Il est reconduit le 18 juin suivant, après la suite de la victoire de la droite aux élections législatives : son deuxième gouvernement est, en durée, le deuxième gouvernement le plus long de la Ve République, après celui de Lionel Jospin. Il forme son troisième gouvernement le 14 novembre 2010.

François Fillon est le fils de l'historienne basque Anne Soulet et de Michel Fillon, notaire originaire de Vendée (les Essarts) et des Deux-Sèvres (Secondigny). Aîné de quatre enfants, François Fillon grandit, avec ses trois frères, Pierre, Arnaud et Dominique, dans la petite ville de Cérans-Foulletourte, dans la Sarthe, où il fréquente l'école communale. Il étudie ensuite au collège privé de Saint Michel des Perrais à Parigné-le-Pôlin d'où il est exclu provisoirement pour avoir jeté une ampoule lacrymogène en plein cours. Il est inscrit ensuite au lycée Notre-Dame de Sainte-Croix au Mans d’où il est exclu pendant quelques jours pour indiscipline (pour avoir mené un rassemblement d'élèves demandant la démission d'une professeur d'anglais qu'il jugeait incompétente) avant d'être réintégré. Attiré par l'action, passionné de randonnée en montagne et d’alpinisme, il s'engage chez les scouts et à l'âge de 17 ans, demande et obtient la direction d'une équipe.

Il obtient en 1972 un baccalauréat de philosophie. Il envisage à l'époque de devenir journaliste et effectue pendant deux ans des stages d'été à l’AFP. Son premier stage de trois mois est effectué auprès de l'agence AFP d’Espagne où, entre autres, il rédige une note biographique sur le général Franco et une note consacrée au déraillement du train « El Cuervo » à l'origine de la mort de 76 personnes en juillet 1972 ; il interviewe Danielle Darrieux à Madrid, et couvre les courses de tauromachie. En 1973, il effectue un nouveau stage d’été à l’agence AFP de Bruxelles. Il poursuit des études supérieures à l’Université du Maine au Mans, où il est l'élève de Christian Philip. Il y obtient une maîtrise de droit public en 1976. L'année suivante il obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en droit public de l’Université Paris Descartes. En 1974, admirateur du général de Gaulle, qui représente pour lui le symbole d'une France forte et indépendante, il commence à affirmer ses convictions politiques. Ses parents sont d'ailleurs d'anciens militants de l'UDR. En 1976, il entre dans la vie politique comme assistant parlementaire de Joël Le Theule, député de la Sarthe. Il dirige la campagne électorale de ce dernier avec succès lors des élections législatives de 1978. En 1977, il adhère au Rassemblement pour la République (RPR) fondé par Jacques Chirac.

En 1979, il effectue son service militaire. Il se marie le 28 juin 1980 avec la Galloise Penelope Kathryn Clarke, née en 1956 à Llanover, près d'Abergavenny, fille de George Clarke, avocat, et Gladys Clarke. Ils s'étaient rencontrés dans les années 1970 au lycée de Sablé-sur-Sarthe. Ils ont cinq enfants : Marie (1982), Charles (1984), Antoine (1985), Édouard (1989) et Arnaud (2001). Le 14 décembre 1980, François Fillon est témoin du décès de Joël Le Theule. Celui-ci, victime d'un malaise cardiaque, avait demandé à Fillon, son collaborateur le plus proche, de le conduire à l'hôpital. Arrivé aux urgences, Le Theule est descendu du véhicule automobile et perd connaissance quasiment dans les bras de François Fillon, rendant son dernier souffle. Les médecins tentent pendant trois heures de réanimer Joël Le Theule à la demande insistante de François Fillon qui perd alors son mentor en politique. Le 17 avril 1981, en plein week-end de Pâques, Arnaud Fillon, 18 ans, le plus jeune des frères de François Fillon, trouve la mort dans un accident de voiture. L’évènement, qui survient moins de six mois après la mort de Le Theule, est traumatisant pour François Fillon, qui expliquera ne plus se souvenir de rien de ce jour-là.

Passionné par la course automobile, François Fillon participe, en 2003, aux 24 Heures du Mans Classic avec Henri Pescarolo, sur Ferrari 250 GTO. Il est même membre du comité de direction des 24 Heures du Mans et de l'Automobile Club de l'Ouest. Lecteur de Chateaubriand, il apprécie, par ailleurs, la course à pied, le cyclisme, la tauromachie et l'alpinisme. C'est sous la pression des amis de Joël Le Theule et en vertu des préférences affirmées par ce dernier que François Fillon va progressivement reprendre les mandats de son ancien mentor. Il est d'abord élu conseiller général de la Sarthe, dans le canton de Sablé-sur-Sarthe en février 1981 avec 76 % des voix. En juin 1981, il est élu député de la 4e circonscription de la Sarthe dès le premier tour, avec 50,14 % des voix, et reprend ainsi le siège de député de Joël Le Theule. À 27 ans, il est alors le benjamin de l'Assemblée nationale. François Fillon se rapproche de Philippe Séguin, autre jeune député de droite élu en pleine vague socialiste. Ils font alors partie du « Cercle », une association de jeunes députés libéraux ou partisans d'un « gaullisme social » prônant la rénovation de la vie politique et dans laquelle on retrouve également François d'Aubert, Charles Millon et Michel Noir. Philippe Séguin devient son nouveau mentor en politique, d'autant plus que les relations de François Fillon avec Jacques Chirac, président du RPR, sont médiocres.

François Fillon devient alors un expert des questions relatives à la défense nationale au sein de l’Assemblée nationale et, dès cette époque, se fait le partisan d'une armée de métier, aborde le problème du vieillissement des Mirage IV, les avantages de la bombe à neutrons… Lors des élections municipales de 1983, François Fillon est élu maire de Sablé-sur-Sarthe dès le premier tour, avec 68,05 % des voix. Il dirige la liste RPR dans la Sarthe lors de des élections législatives au scrutin proportionnel du 16 mars 1986, et est ainsi réélu député ; il devient président de la Commission de la Défense jusqu'à la fin de la législature. En juin 1988, il est réélu député dès le premier tour alors qu'un mois plus tôt, lors de l'élection présidentielle, sa circonscription avait voté François Mitterrand à 58 %. Il fait alors partie de l'aventure des rénovateurs de la droite aux côtés de Philippe Séguin, Michel Noir, Charles Millon, philippe de villiers, Bernard Bosson, Michel Barnier, Alain Carignon, François Bayrou, Étienne Pinte et Dominique Baudis. En 1990, l'aventure sans lendemain des rénovateurs lui coûte sa place au bureau national du RPR. Lors du congrès du mouvement gaulliste durant l’hiver 1990, il suit Philippe Séguin dans son alliance avec Charles Pasqua visant à contester la présidence du RPR à Jacques Chirac et le secrétariat général à Alain Juppé. Quand Pasqua fonde l'association Demain la France, Fillon fait partie du comité d'orientation. Le but de l'alliance est alors de rénover le gaullisme. Lors du congrès du RPR, la liste Pasqua-Séguin remporte 30 % des suffrages contre 70 % à la liste Chirac-Juppé. L’échec est relatif car personne ne pensait que la liste de Jacques Chirac serait battue, et le score réalisé par la liste Pasqua-Séguin dépasse les attentes de leurs promoteurs.

En avril 1992, François Fillon est élu président du conseil général de la Sarthe par 16 voix contre 14 à Roland du Luart. Il succède alors à Michel d'Aillières, président du département pendant 19 ans. À 38 ans, il est alors l'un des plus jeunes présidents de conseil général de France et se retrouve à gérer 750 personnes et un budget de 2 milliards de francs. Durant l’été 1992, il mène campagne aux côtés de Philippe Séguin contre la ratification du traité de Maastricht. À l'Assemblée nationale, il déclare vouloir « l’Europe, mais debout ». Il dénonce notamment l’établissement d'une monnaie unique avant l’attribution d'institutions politiques à l’Europe ainsi que l'absence de politique économique et sociale. La victoire étriquée du « oui » au référendum sur le traité de Maastricht (51,05 %) sonne comme une demi-victoire pour François Fillon et Philippe Séguin. Lors des élections législatives de 1993, il est réélu dès le premier tour avec 58,58 % des voix. C'est grâce à Philippe Séguin que Fillon entre au gouvernement Édouard Balladur où il devient ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il plaide à cette fonction en faveur de l'autonomie des universités et souhaite séparer la formation des professeurs des écoles de celle des professeurs du secondaire. Finalement, sa loi sur les universités est censurée par le Conseil constitutionnel et sa réforme de la filière technologique est retirée.

En 1995, contrairement à Séguin qui choisit de soutenir Jacques Chirac, Fillon prend position en faveur d’Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle. En dépit de l'échec de Balladur et de la victoire de Chirac, il est avec Michel Barnier et François Bayrou l'un des rares balladuriens dans le premier gouvernement d'Alain Juppé en 1995 sous la présidence de Jacques Chirac. François Fillon devient le nouveau ministre des Technologies de l'information et de la Poste puis en novembre 1995, ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace. Il est alors chargé de la modernisation de France Télécom, notamment de la gestion de la fin de son monopole et de la transformation du statut de cette entreprise publique. Bien que conspué par la gauche, il fait voter la fin du monopole de France Télécom et le principe d'ouverture de son capital. Celui-ci sera d'ailleurs réalisé par son successeur socialiste après la dissolution par Jacques Chirac de l'assemblée nationale en juin 1997.

En 1996, il propose un amendement à la loi de réglementation des télécoms (dit "amendement Fillon") visant notamment à rendre les fournisseurs d’accès pénalement responsables des contenus des services ayant fait l’objet d’un avis défavorable du Comité supérieur de la télématique (émanation du CSA) et donc à censurer de façon indirecte Internet. Cet amendement a été censuré par le conseil constitutionnel le 23 juillet 1996 suite à un recours déposé par le parti socialiste rédigé par l'avocate Valérie Sédallian. François Fillon est réélu député en juin 1997 au deuxième tour, face à Stéphane Le Foll, avec 52,7 % des suffrages exprimés. Philippe Séguin décide alors de s’emparer de la présidence du RPR et se rapproche de Nicolas Sarkozy pour contrer Alain Juppé. En juillet 1997, Séguin est élu président du RPR avec 78 % des voix et Sarkozy devient secrétaire général. François Fillon fait partie de la garde rapprochée de Séguin et devient secrétaire national du RPR, chargé des fédérations puis porte-parole de la commission exécutive. En 1998, Fillon est élu président du conseil régional des Pays de la Loire. Il met alors tout son poids politique pour empêcher les alliances entre certains élus de droite avec le Front National dans les régions ou aucune majorité claire ne s’est dégagée.

En 1999, quand Séguin démissionne soudainement de la présidence du RPR peu de temps avant les élections européennes, Fillon soutient et seconde Nicolas Sarkozy, président par intérim, aux côtés de Roger Karoutchi, un autre séguiniste. L'échec de la liste RPR/DL aux élections européennes, arrivée derrière celle menée par Charles Pasqua et philippe de villiers, conduit le RPR à se réorganiser. Les 50 000 militants du mouvement gaulliste sont alors appelés pour la première fois à élire leur président. Bien qu'ayant d'abord apporté son soutien à Nicolas Sarkozy encore hésitant sur l’idée de concourir au poste, François Fillon décide finalement de se présenter à la présidence du parti. Sarkozy renonce finalement et Fillon se retrouve alors face à Jean-Paul Delevoye, Michèle Alliot-Marie et Patrick Devedjian. En réalisant le score honorable de 25 % des suffrages exprimés, Fillon est éliminé du second tour. Il apporte son soutien à Alliot-Marie qui est élue présidente du RPR. Il reste conseiller politique du RPR jusqu'en mars 2001.

À partir de 2000, grâce à Jérôme Monod, Fillon se rapproche de Jacques Chirac avec qui les rapports avaient toujours été froids et tendus comme ceux que Chirac avait entretenu avec Joël Le Theule. Sur le plan local, pour cause de cumul des mandats, Fillon ne se représente pas aux élections municipales à Sablé en mars 2001. Il laisse à son successeur UMP, Pierre Touchard, une ville où le taux de chômage est inférieur à 4 %, des quartiers rénovés, plus de 40 % de logements sociaux, une gare TGV reliant la petite ville à Paris et une centaine d'entreprises spécialisées principalement dans l’agro-alimentaire, l’électronique, la métallurgie et la transformation de plastique. Il garde un ancrage local en devenant président de la communauté de communes de Sablé. En tant que président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, il soutient tout particulièrement une plus grande coopération avec son homologue breton Josselin de Rohan (entamée en 1990 par leurs prédécesseurs respectifs, Olivier Guichard et Yvon Bourges).

Il milite ainsi pour la constitution d'un « Grand Ouest » réunissant les deux régions plutôt que le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Dès juin 1999, les deux conseils régionaux sont réunis en une assemblée plénière à Rennes, tandis que les deux collectivités défendent ensemble des projets touchant le développement de leurs territoires respectifs, tels que la mise en place d'un « Pôle agro ouest » (structure de recherche commune dans le domaine de l'agroalimentaire), le lancement de programmes d'installation de réseaux de communication à haut débit, le choix de Saint-Nazaire comme l'un des sites d'assemblage du futur avion Airbus A3XX (devenu l'A380) ou encore le rapprochement des candidatures jusque là concurrentes pour le projet de LGV Ouest qui donne naissance à l'objectif commun d'une LGV Bretagne-Pays de la Loire.

Au niveau national, aux côtés de Philippe Douste-Blazy, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, Fillon participe à la mise au point du programme électoral du président de la République pour la campagne présidentielle de 2002. Pour la première fois, le député de la Sarthe lui apporte son soutien politique dès le premier tour d’une campagne présidentielle. Contre l’avis d’Alliot-Marie, du président de Démocratie libérale alain madelin, et du président de l’UDF François Bayrou, Fillon se fait alors le chantre auprès de Jacques Chirac d'un grand parti unique présidentiel dont les prémices sont Alternance 2002 puis l’Union En Mouvement (UEM). Il rédige le discours de politique générale de Jacques Chirac pour la première convention de l’UEM dans lequel il prône la modernisation sociale de la France et la rupture. De septembre 2001 à mai 2002, Fillon effectue 76 déplacements en tant qu’animateur de la campagne de Jacques Chirac et s’appuie sur France.9 (France Point 9), un club de réflexion rassemblant le courant républicain (ex-séguiniste) travaillant sur des thèmes comme la bonne gouvernance et l’avenir de la France.

Au début de l'année 2002, François Fillon devient l'un des premiers ministrables aux côtés de Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy. Après le premier tour de l'élection présidentielle et la qualification de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen le 21 avril 2002, l'UEM est transformé en Union pour la majorité présidentielle (UMP). La réélection de Jacques Chirac acquise le 5 mai 2002, c'est Jean-Pierre Raffarin qui est nommé Premier ministre dès le lendemain. Après avoir été proposé pour le poste de ministre des finances au sein du deuxième gouvernement Raffarin, c'est finalement celui des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité qui échoit à François Fillon sur recommandation notamment de Nicole Notat, ancienne patronne de la CFDT et de Jérôme Monod. Bien que déçu, il relève le défi qui consiste à assouplir la loi sur les 35 heures, revenir partiellement sur la loi de modernisation sociale de 2002 et à réformer les retraites dont le régime général est déficitaire. Il devient également le numéro 3 du gouvernement Raffarin juste derrière Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur. Il est par contre obligé de laisser sa place de président de conseil régional à Jean-Luc Harousseau, son premier vice-président. Il est également réélu député (dorénavant UMP) en juin 2002, dès le premier tour avec 55,21 % des voix avant de laisser son siège à son suppléant de 34 ans, Marc Joulaud.

Il mène alors la principale réforme de ce gouvernement : celle des retraites, par la loi Fillon (ou réforme Fillon), qu'il conduit jusqu'au bout, malgré le mécontentement d'une partie de l'opinion publique française. Il conduit également un assouplissement des 35 heures (en modifiant le calcul des heures supplémentaires). Selon La Tribune, il gagne des « galons d'homme d'écoute et de dialogue, une bonne connaissance des dossiers et l'estime des organisations syndicales ». Il mène également de front plusieurs réformes comme celles concernant les contrats jeune en entreprises pour les 16-22 ans sans qualification (en procédant à l'exonération des cotisations sociales pendant deux ans) ou l’harmonisation des 6 SMIC existants (dont le niveau est relevé pour 2/3 des bénéficiaires). Ces réformes passent sans encombres et la presse parle de la « méthode Fillon ». Le dialogue avec les leaders syndicaux se passe bien, notamment avec François Chérèque (CFDT) mais aussi Bernard Thibault (CGT) bien que les marges de manœuvre de ce dernier soient plus étroites. De nouveau premier-ministrable, François Fillon passe, du point de vue notamment méthodologique et pour sa discrétion, pour l’anti-Sarkozy au sein du gouvernement.

Les grandes réformes sur les retraites de François Fillon ont lieu en 2003. Il passe deux ans à étudier les systèmes étrangers, notamment en compagnie de François Chérèque et de plusieurs responsables syndicaux, et multiplie les rencontres avec les associations et les experts concernés. Sa méthode est qualifiée de trop lente et trop timorée par ses adversaires au sein de l’UMP. Parallèlement, il annonce plusieurs initiatives comme le contrat initiative emploi, la création du Revenu minimum d'activité (RMA), le contrat d'insertion dans la vie sociale et un train de mesures pour favoriser l'emploi des plus de 45 ans.

En 2003, il annonce la Loi Fillon pour réformer les retraites, consistant à repousser l’âge de départ à la retraite, augmenter les cotisations et favoriser l'épargne individuelle. Comme attendu, elles sont mal acceptées par les fonctionnaires qui manifestent en masse le 13 mai 2003. Fillon reprend les négociations. Partisan d'une ligne sans concession, il doit à contrecœur lâcher du lest sur la gestion des longues carrières à l’initiative de Jean-Pierre Raffarin afin de parvenir à un accord avec 5 des 8 syndicats, dont la CFDT, le 15 mai. La CGT et FO, majoritaires dans la fonction publique et hostiles à l’accord tentent des actions pour contrer l'harmonisation entre le secteur public et le secteur privé. Le 25 mai, une manifestation de grande envergure, composée notamment d'enseignants et de cheminots défile à Paris. Le soir même, Fillon déclare à la télévision qu’il ne rouvrira pas les discussions. La réforme reste incomplète cependant à son grand dam car l'inégalité demeure avec les régimes spéciaux de retraite mais son projet de loi est adopté le 24 juillet 2003 par le Parlement après avoir fait l’objet du deuxième plus long débat parlementaire (19 jours, 155 h. de discussions) après celui sur la presse en 1983. Dorénavant, pour bénéficier d'une retraite à taux plein, la loi prévoit l'allongement à 40 années d'activités pour tout le monde en 2008, 41 ans en 2012 et 42 ans en 2020.

La crise de la canicule européenne de 2003 occulte le succès de sa réforme. Il prend en charge le problème dès le 12 août avec Hubert Falco, son secrétaire d'état aux personnes âgées, et est le premier membre du gouvernement à reconnaître les dysfonctionnements de l’État, ce qui lui attire de sévères critiques de Jean-Pierre Raffarin à la recherche d'un bouc émissaire. Les médias finalement ne s'en prennent pas à Fillon, mais à Raffarin lui-même et au ministre de la Santé, Jean-François Mattéi. Il apporte un soutien réservé au projet du Premier ministre consistant à rendre travaillé un jour férié et les difficultés de communication s'enchaînent alors avec Jean-Pierre Raffarin. Celui-ci voit d'ailleurs en Fillon un concurrent ambitieux qui cherche à reprendre son poste, d'autant plus que le président Chirac pousse Fillon à répondre aux « provocations » de Nicolas Sarkozy. Alors que Nicolas Sarkozy propose d'instituer la discrimination positive, Fillon s'y oppose en déclarant qu'elle est « techniquement, juridiquement et politiquement inconcevable ». Il se déclare aussi choqué de la précocité avec laquelle, moins de deux ans après une élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il était intéressé à reprendre le poste.

François Fillon déclare plus tard avoir été instrumentalisé par Jacques Chirac lorsqu'il se rend compte, à la fin de l'année 2003, que son train de réformes est gelé et que, notamment, sa réforme de l'ANPE et de l'UNEDIC, qu'il estime fondamentale, est refusée par le président de la République. Il refuse alors de poursuivre l’acharnement contre Nicolas Sarkozy quand celui-ci se présente pour succéder à Alain Juppé à la présidence de l'UMP. Son revirement est quasi-officiel quand il récuse le « tout sauf Sarkozy » dans une interview au journal Le Parisien le 12 février 2004 et reconnaît la légitimité de ce dernier à être candidat à l'élection présidentielle. Ce rapprochement avec Sarkozy, que Fillon justifie par la nécessité de conclure des alliances pour progresser, lui vaut alors l'hostilité des chiraquiens en général et de Jean-Pierre Raffarin, potentiel candidat à la présidence de l'UMP, et de Jérôme Monod en particulier. Fillon impose néanmoins ses conditions à Nicolas Sarkozy pour officialiser cette alliance et relance son association France.9. Il exige du candidat à la présidence de l'UMP que ce dernier accepte en son sein l'existence de différences mouvances politiques. Au final, Fillon est intégré dans la nouvelle équipe dirigeante proposée par Nicolas Sarkozy pour prendre en charge le projet de réforme des statuts de l’UMP et il participe à leur premier meeting commun à Bourges le 7 octobre 2004. Le 28 novembre 2004, Nicolas Sarkozy est élu président de l'UMP par 85,1 % des militants et François Fillon devient conseiller politique de l’UMP. Désormais, il est ignoré par Jean-Pierre Raffarin lors de ses interventions publiques. La discorde entre les deux hommes ne faiblira pas alors que Jacques Chirac se montre plus conciliant du fait de la fidélité réaffirmée de Fillon envers ce dernier.

Nicolas Sarkozy et François Fillon

Nicolas Sarkozy et François Fillon

C'est aussi durant l'année 2004 que François Fillon connaît son premier échec électoral en 23 ans de carrière. Le ministre des Affaires sociales est la tête de liste UMP en Pays de Loire lors des élections régionales de mars 2004. La région, qui fut dirigée par le gaulliste Olivier Guichard durant 18 ans, est un bastion historique de la droite, comprenant notamment la Vendée de philippe de villiers. François Fillon, qui avait dû céder la présidence de la région à un fidèle en 2002, était resté néanmoins très présent. En 2003, il avait lancé le pôle santé Sarthe et Loir au Bailleul pour favoriser la venue de spécialistes de toutes disciplines pour que les habitants soient mieux pris en charge sur le plan médical. Dans un contexte général maussade pour la droite, la région Pays de Loire est ainsi considérée comme imprenable par la gauche d'autant plus que Fillon noue adroitement ses alliances avec philippe de villiers (MPF) en Vendée, avec Jean Arthuis (UDF) en Mayenne et Roselyne Bachelot en Maine-et-Loire.

Au soir du premier tour, le 21 mars 2004, la liste conduite par François Fillon arrive en ballotage favorable face à la liste de gauche conduite par Jacques Auxiette alors qu'au plan national, le résultat ressemble à une déroute pour la droite y compris dans ses bastions autrefois traditionnels comme l’Île-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ou la région Auvergne. Seules l’Alsace et les Pays de Loire semblent assurés de rester à droite alors que la Lorraine, la Basse-Normandie et la région Champagne-Ardenne semblent difficilement pouvoir être sauvées. Les sondages et les calculs restent tellement favorables à Fillon que son adversaire socialiste, Jacques Auxiette, reconnaît ne pas croire au basculement à gauche de la région. Pourtant, le 28 mars 2004, la région Pays de la Loire bascule à gauche par 52,35 % des voix contre 47,65 % à la liste de la majorité. Le choc est d'autant plus rude pour François Fillon que c'est son département, la Sarthe, qui provoque son échec (la Vendée, la Mayenne et le Maine et Loire ont voté majoritairement pour sa liste alors que dans la Sarthe il ne recueille que 46,30 % des suffrages). Pire, pour lui, les résultats des élections cantonales dans le département de la Sarthe sont aussi favorables à la gauche (même si le département conserve sa majorité de droite). Enfin, affront final, sa propre circonscription vote pour son adversaire socialiste.

Le 28 mars au soir, sur la chaîne de télévision TF1, il annonce lui-même sa défaite alors que les résultats ne sont pas définitifs. Les mots qu'il prononce sont très forts. Il parle de « 21 avril à l'envers », formule qui lui est ensuite reprochée par Jacques Chirac et les chiraquiens, et précise également que l'« on ne peut pas réformer sans avoir le soutien du peuple ». Lors d'une conférence de presse dans la soirée, commentant les résultats nationaux, il dit espérer que « le président de la république en tirera les enseignements ». Au niveau national, seules l’Alsace et la Corse restent à droite. Cette défaite marque un coup d'arrêt aux ambitions politiques de François Fillon et le retire de la liste des premiers ministrables. Cependant, selon son analyse, le « 21 avril à l'envers » n'est pas un rejet de la politique sociale du gouvernement mais une impatience face aux changements trop lents à se mettre en place. Mais ce constat n'est pas celui de Jacques Chirac.

Le 1er avril 2004, François Fillon fait partie du gouvernement remanié de Jean-Pierre Raffarin. Alors que Nicolas Sarkozy est nommé aux Finances, François Fillon est nommé ministre de l’Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il se déclare déçu par ce transfert car il espérait, depuis toujours, le portefeuille de la Défense. Encore numéro 3 du gouvernement, il en sera le numéro 2 après le départ de Nicolas Sarkozy en novembre 2004. Par ailleurs, le 26 septembre 2004, il est élu au Sénat mais laisse son siège à son suppléant Jean-Pierre Chauveau. Obéissant aux souhaits présidentiels, Fillon met un terme à certains dossiers chauds dont il hérite comme la réforme de la recherche en cédant aux revendications des syndicats. Il décide d'orienter son action autour de 3 priorités : l'apprentissage des fondamentaux en primaire, la lutte contre l'échec scolaire et la réussite des élèves en zones défavorisées. Il lui revient aussi de rédiger une énième et dernière version de la circulaire sur les signes religieux à l'école. Sa prudence voire sa transparence lui est encore reproché alors que le Premier ministre le considère comme « le maillon faible du gouvernement ». À la rentrée scolaire de 2004, il peut néanmoins se féliciter du respect de la circulaire sur le voile islamique et du succès rencontré par son projet d'acquisition d'ordinateurs à un euro par jour par les étudiants.

Son grand projet pour l'école est présenté le 18 novembre 2004. Il déclenche une vague de mécontentement social. Ce projet prévoit l'enseignement d'une langue vivante dès le CE2, un nouveau baccalauréat combinant contrôle continu et un nombre d'épreuves finales ramenées de 12 à 6, la suppression des travaux personnels encadrés, un brevet obligatoire pour les classes de troisième et la réhabilitation du redoublement. C'est la refonte du bac qui cristallise les mécontentements. Le texte est très vite édulcoré sous la pression de l’Élysée et le projet de la Loi Fillon est présenté le 12 janvier 2005. Il est critiqué par le conseil supérieur de l'éducation, et les manifestations se multiplient contre la réforme du bac à laquelle s'agglutinent d'autres revendications comme celles sur le pouvoir d'achat. Les lycéens se joignent aux professeurs alors que de nombreux amendements sont entérinés. Celui-ci est seul en première ligne et le seul soutien qu'il reçoit publiquement est celui de Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, avant que Jacques Chirac ne le soutienne concrètement. Ce dernier conseille néanmoins à son ministre de lâcher du lest. Le 10 février 2004, plus de 100 000 lycéens défilent dans les rues contre la réforme du bac. Le soir même, Fillon annonce la suspension de celle-ci pour sauver le reste de son projet. Pourtant, les manifestations continuent en exigeant le retrait total de toute la réforme Fillon. La loi est finalement votée, puis Fillon annonce qu’il ne rouvrira pas le débat. En avril, face aux casseurs et aux blocages de lycées de plus en plus nombreux, il envoie les CRS dans les établissements scolaires et déclare « À chaque blocage de lycée, il y aura déblocage ». Le mouvement perd rapidement alors en intensité, assurant la réussite de François Fillon. Le 22 avril 2005, le conseil constitutionnel censure deux articles clés de sa loi pour des problèmes de forme, celui définissant les missions de l'école et celui approuvant les orientations et objectifs. Les deux articles sont par la suite entérinés sous forme de décrets.

Une fois l'épreuve de sa réforme passée, François Fillon participe à la campagne référendaire sur le Traité constitutionnel européen qu'il approuve parce que, selon lui, il vient combler les lacunes du Traité de Maastricht. Cependant, le 29 mai 2005, le « non » l'emporte par 54,67 % des suffrages. La Sarthe de François Fillon a également voté « non » à 57 %. Après le « non », Jean-Pierre Raffarin démissionne de son poste de Premier ministre le 30 mai. Le chef de l'État choisit Dominique de Villepin pour succéder à Raffarin et demande à Nicolas Sarkozy de revenir au gouvernement, tout en restant président de l'UMP. Le 1er juin, le nouveau Premier ministre consulte pour constituer son équipe gouvernementale. François Fillon n'est pas contacté ni invité à se rendre à Matignon. Pour lui, la mise à l'écart du numéro 2 du gouvernement sortant par l'Élysée et Matignon n'est rien de moins qu’un affront. C’est par un coup de téléphone de Jacques Chirac qu'il apprend qu'« il n'y a pas de place » pour lui au gouvernement. La formule employée est ressentie comme une humiliation pour le ministre et un désaveu explicite. C'est alors, que peu de temps après, il déclare à un journaliste du Monde qu'il est le seul à avoir mené neuf réformes législatives (dont les réformes portant sur le RMI, les retraites ou les 35 heures) et que lorsque le bilan du mandat de Chirac sera fait, « on ne se souviendra de rien, sauf de [ses] réformes », propos qu'il nuancera plus tard comme celui d'« un accès de colère et de vanité ». Il avait auparavant déclaré : « Il y a ceux qui se font mousser devant les caméras tous les soirs, et puis il y a ceux qui font les réformes dont on parlera encore dans vingt ans. »

Il prévient dès lors qu'il va « s'investir à fond dans l'UMP, préparer les échéances futures pour Nicolas Sarkozy en 2007 » et qu'en le refusant dans le nouveau gouvernement, on a fait de lui « un directeur de campagne avant l'heure ». Les propos de Fillon font mouche dans la classe politique peu habituée à ces emportements de quelqu'un perçu comme « gentil », pondéré, voire en retrait. C'est le discours de la rupture définitive avec Jacques Chirac. Une entrevue houleuse a lieu avec Dominique de Villepin. Fillon conteste plus la forme que le fond de son éviction. Il se sent injustement puni, bouc émissaire des manifestations massives contre ses réformes des retraite et de l’école mais aussi pour son rapprochement politique avec Nicolas Sarkozy. Il retourne alors sur ses terres à Sablé et se fait élire de nouveau sénateur le 18 septembre 2005. Conseiller politique du président de l'UMP, il se réfugie aussi un temps dans l’écriture et publie ses réflexions et ses idées dans un ouvrage intitulé La France peut supporter la vérité à l'automne 2006. La phrase « La France peut supporter la vérité » (reprise de Pierre Mendès France) devient son mot d’ordre et sa ligne politique : « dire la vérité aux Français ». En avril 2006, il dit : « Plus il y a d'impôts, moins il y a d'emplois. » Il est souvent qualifié de « gaulliste social ».

Parallèlement, il participe durant 2 ans à la mise au point du programme de l’UMP en vue de l'élection présidentielle de 2007, participant à de nombreuses conventions thématiques. Aux côtés notamment d’Emmanuelle Mignon, il va travailler sur le programme de l’UMP qui sera présenté lors de l'élection présidentielle. Sur les deux cents propositions émises par les groupes de réflexion qu’il coordonne, trente d'entre elles sont retenues et constituent la colonne vertébrale du projet de l’UMP. Bien qu’il n'apparaisse pas dans l’organigramme officiel de campagne de Nicolas Sarkozy, Fillon devient l’un de ses collaborateurs principaux aux côtés de Claude Guéant, le directeur de la campagne présidentielle, et de David Martinon, le chef de cabinet du candidat à la présidence de la République française. En septembre 2006, sans consulter Nicolas Sarkozy, François Fillon commence à s’impliquer concrètement dans les médias et annonce qu’en cas de victoire de ce dernier, les régimes spéciaux de retraites seront réformés dès le début de la législature. Si ces propos provoquent un tollé dans la classe politique et chez les syndicats, ils sont approuvés par Nicolas Sarkozy et par l'opinion publique. En 2007, il déclare : « La division est toujours nuisible. »

Le 6 mai 2007, le candidat UMP Nicolas Sarkozy est élu président de la république avec 53,06 % des suffrages contre 46,94% pour la candidate PS Ségolène Royal. François Fillon est parmi les proches et intimes du nouveau président qui célèbrent le soir-même la victoire par un diner au Fouquet's. Il est plus tard encore également présent sur la scène dressée place de la Concorde devant 30 000 personnes venues célébrer la victoire. Le 17 mai 2007, un communiqué de l’Elysée où vient d'emménager le nouveau président, annonce la nomination de François Fillon au poste de Premier ministre. À 53 ans, il est le 19e Premier ministre de la Ve République. Le sondage réalisé par l'institut CSA-Cisco indique que 54 % des Français sont satisfaits de ce choix. La passation des pouvoirs avec le Premier ministre sortant Dominique de Villepin a lieu le 18 mai. Fillon organise son cabinet et nomme l'ancien préfet de Vendée et son ancien directeur de cabinet aux affaires sociales, Jean-Paul Faugère, comme directeur de cabinet à Matignon. Sa première journée est médiatiquement marquée par le jogging qu'il effectue à 12h45 avec le président de la République au bois de Boulogne marquant l'arrivée d'un style nouveau et plus décontracté à l’Élysée et à Matignon. Il déclare : « Ce sera un gouvernement libre, mais qui mettra en œuvre scrupuleusement le projet. »

Pour la formation du gouvernement, il pousse les nominations de Roselyne Bachelot, de Laurent Wauquiez et de Roger Karoutchi. Le premier gouvernement Fillon est resserré (seulement 15 ministres) et marqué par le respect de la parité au niveau des ministres (8 hommes et 7 femmes) – mais moins au niveau des secrétaires d'État. Par ailleurs, le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (« MINEFI » ou « Bercy ») est scindé en deux, avec d'un côté le ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi et de l'autre le ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Enfin, ce premier gouvernement est marqué par une ouverture politique vers des personnalités venues du centre (Hervé Morin, alors membre de l'UDF), du Parti socialiste (Bernard Kouchner et Eric Besson sont deux ex-membres du PS, l'un exclu après l'élection, l'autre pendant la campagne), de la gauche (Jean-Pierre Jouyet et Martin Hirsch sont historiquement « de gauche »), et de la société civile (Christine Lagarde …). Cette ouverture envers des individualités de l'opposition n'est d'ailleurs pas une première, puisque Michel Rocard, en 1988, avait tenté une opération similaire, mais uniquement avec des centristes. Le second gouvernement Fillon confirmera ces choix, mais avec une équipe élargie.

À peine 48 heures après sa nomination, François Fillon revient à Sablé où il se recueille devant la tombe de Joël Le Theule, à qui il rend hommage avant de lancer la campagne des élections législatives. Il est élu député dès le premier tour de la 4e circonscription de la Sarthe le 10 juin 2007 avec 53,40 % des voix. Il s'implique totalement dans la campagne distribuant au passage ses coups de griffe sur un ton polémique et ironique qui lui était inconnu. Ainsi, quand il évoque le style présidentiel de Jacques Chirac, il parle de celui qui ne s’exprimait que le 14 juillet. Ses mots sont plus rudes pour la gauche quand il déclare « du parti de la rose, ne reste que les épines, les luttes de clans, les règlements de compte et les couteaux tirés. Pour prétendre rassembler un pays, encore faut-il rassembler son parti ». Cependant, ses déclarations, entre les deux tours de l'élection, qui suivent celles de Jean-Louis Borloo sur l'ouverture du chantier de la TVA sociale, voire de l'augmentation de la TVA de 5 points afin de financer la protection sociale, coûtent quelques sièges de députés à l'UMP, qui obtient néanmoins 320 des 577 sièges, soit la majorité absolue.

Dès l'été 2007, les premières mesures du gouvernement semblent indiquer une diminution du rôle même de Premier ministre, Nicolas Sarkozy semblant vouloir prendre en main directement les dossiers avec les ministres, y compris médiatiquement. Les observateurs de gauche et de droite parlent assez rapidement d'« hyper-présidence ». Les proches de Fillon soulignent que cette discrétion de sa part est conforme à chacune de ses entrées en fonction. Par ailleurs, le nouveau chef du gouvernement lui-même fut durant les années 2000 partisan de la présidentialisation de la Ve république et évoquait déjà en 2000, dans le cadre d’une large réforme constitutionnelle, la suppression du poste de Premier ministre. La presse pose la question du rôle de François Fillon (« qui gouverne ? »). Ses déplacements à Bruxelles au sommet du Parti populaire européen passent inaperçus dans les médias tout comme ses rencontres avec José Manuel Durão Barroso (Président de la Commission européenne), Hans-Gert Pöttering (Président du Parlement européen) et enfin Jean-Claude Juncker (Président de l'Eurogroupe), alors que Nicolas Sarkozy monte en première ligne sur les dossiers brûlants comme celui de la restructuration d’Airbus ou la relance de la réforme constitutionnelle européenne. Fillon doit aussi supporter les déclarations intempestives des conseillers de l’Élysée comme Henri Guaino ou Claude Guéant qui n'hésitent pas à contredire des ministres. Ainsi, la veille du discours de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale le 3 juillet 2007, Claude Guéant dévoile dans une interview à La Tribune des pans entiers de la déclaration que François Fillon doit effectuer. Dans son discours, le 3 juillet, Fillon annonce notamment sa volonté de moderniser les institutions et se porte garant de la rupture sarkozienne. Il obtient la confiance de 321 députés contre 224.

Plusieurs différends surgissent durant l'été 2007 entre François Fillon et l'équipe élyséenne. Il est ainsi désavoué quand il envisage l'extension du service minimum à tous les services publics, y compris l'éducation nationale. Il renâcle publiquement quand il est qualifié de « collaborateur » par Nicolas Sarkozy lors d'un déjeuner de celui-ci avec la presse quotidienne régionale le 21 août 2007. Enfin, il contrarie le président en annonçant que la réforme des régimes spéciaux est prête et n'attend plus que le feu vert de l’Élysée[réf. nécessaire]. La pacification des relations toujours franches entre les deux hommes reprend cependant rapidement. Le 21 septembre 2007, il déclare que la France est en « état de faillite » ; Henri Guaino estimera le terme inadapté. Le 15 janvier 2008, il fait au cours de sa séance de vœux aux journalistes une allusion à la précédente conférence de presse de Nicolas Sarkozy et déclare qu’il répondra aux questions qu'il va « se poser [lui]-même ».

François Fillon a été décoré de la Grand croix de l'Ordre national du mérite par Nicolas Sarkozy, à l'issue du Conseil des ministres, le 21 novembre 2007, respectant la tradition inaugurée par VGE. Le début de l’année 2008 est surtout pour lui une période de relatif état de grâce dans l’opinion, alors qu’il dépasse pour la première fois largement Nicolas Sarkozy dans les sondages de popularité, y compris parmi l'électorat traditionnel de l'UMP. Cette situation, sans précédent dans la Ve République en début de mandat d'un Président suscite des analyses politiques diverses, y compris hors de France. Cette « avance » est conservée une partie de l'année 2008. Au printemps 2008, les relations entre Sarkozy et Fillon semblent à nouveau se tendre du fait de la constitution par l'Élysée d'un groupe des sept ministres chargés de relayer la parole présidentielle. Les 10 et 11 octobre 2009, François Fillon, son épouse Penelope et deux de ses enfants, sont reçus au Vatican, en audience privée, par le pape Benoît XVI à l'occasion de la messe de canonisation de Sainte Jeanne Jugan (1792-1879).

Lors d'un voyage au Japon, le 16 juillet 2010, alors que la France doit réduire de cinq points son déficit public en trois ans, il évoque pour la première fois une politique de « rigueur », à laquelle échappent « le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche ». Quelques jours, alors en visite en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre précise qu'il s'agit d'une « politique de rigueur s'agissant de la dépense » et non pas « une politique économique de rigueur ». À l'automne 2010, alors que le ministre du Travail Éric Woerth est mis en cause dans l'affaire Bettencourt, il reprend la main sur la réforme des retraites. Par ailleurs, confirmant selon l'opposition l'existence de certaines pratiques concernant l' Affaire Woerth-Bettencourt, les services de Matignon rappellent début novembre au Ministère de l'Intérieur les principes encadrant les écoutes de journalistes, François Fillon affirmant à l'Assemblée : « L'intérêt national commande [l'action des services de renseignement] dans le strict respect des libertés publiques ». Le 30 juin 2010, le députe UMP Yannick Favennec annonce sur Twitter un remaniement pour octobre 2010. Il s'ensuit pour les observateurs une compétition inédite entre plusieurs candidats supposés au remplacement de François Fillon, en particulier Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot-Marie. Le 3 novembre, lors d'un discours à l'hôtel Matignon, devant des chercheurs et des ingénieurs, alors que le remaniement annoncé n'a pas encore eu lieu, François Fillon vante son bilan social et fait implicitement savoir qu'il se verrait bien rester à la direction du gouvernement, en affirmant : « Je crois à la continuité de notre politique réformiste parce qu'on ne gagne rien à changer de cap au milieu de l'action et parce que le redressement de la France réclame de la durée ».

Le 13 novembre 2010 au soir, après deux entretiens dans la journée avec le Président Nicolas Sarkozy, il présente sa démission et celle de son gouvernement, que le président de la République accepte. Il est reconduit au poste de Premier ministre le lendemain, le communiqué de Matignon louant « la fidélité [du Président] à son cap réformiste ». Après une série de consultations menées par le Président et le Premier ministre, et les annonces anticipées de certains ministres entrants et sortants, la composition du gouvernement Fillon III est annoncée à 20 h 15 par Claude Guéant, depuis le perron de l'Elysée. Composé de 31 membres, il signe le retour d'Alain Juppé et de Xavier Bertrand, ainsi que le départ de plusieurs ministres, dont Éric Woerth et plusieurs personnalités d'« ouverture », comme Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel ou Fadela Amara ; il est qualifié de gouvernement « estampillé RPR » par l'opposition et une partie des élus du Nouveau Centre et du Parti radical, qui s'estiment lésés avec le départ de Hervé Morin, de Jean-Louis Borloo et de plusieurs des leurs, et ce malgré la nomination de Michel Mercier au ministère de la Justice et l'arrivée de Maurice Leroy au ministère de la Ville. Pour la presse française et étrangère, ce changement de gouvernement marque un « rééquilibrage des pouvoirs au profit du Premier ministre »,,. Le 24 novembre 2010, après un discours de politique générale du chef du gouvernement à l'Assemblée nationale, le nouveau gouvernement obtient la confiance de 326 députés contre 226.

Ce gouvernement subit un remaniement le 27 février 2011, sa nouvelle composition étant annoncée par Nicolas Sarkozy lors d'une allocution télévisée. Au poste de ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé remplace Michèle Alliot-Marie, mise en cause dans les médias pour ses vacances en Tunisie fin décembre 2010 dans le contexte d'une révolte populaire qui allait renverser le président Ben Ali au mois de janvier 2011, tandis qu'à l'Intérieur, Claude Guéant remplace Brice Hortefeux. Ce même mois de février 2011, François Fillon n'échappe pas à une polémique, en indiquant avoir été invité à Noël 2010 par le président égyptien Moubarak pour passer une semaine de vacances en famille aux frais de l'État égyptien. Lors de ce voyage, il s'était rendu à la cathédrale d'Assouan pour manifester la solidarité de la France vis-à-vis de la communauté copte d'Égypte, visée par un attentat à Alexandrie pendant la nuit du Nouvel An, les protestations consécutives à cet attentat constituant un prélude aux émeutes nationales amenant au départ du président Moubarak, le 11 février 2011.

À la suite du premier tour des élections cantonales de mars 2011, qui ont vu une poussée du Front national, il défend l'instauration d'un « Front républicain » contre le FN en se démarquant des responsables UMP Jean-François Copé et Xavier Bertrand mais aussi, selon certains observateurs, de Nicolas Sarkozy, en déclarant : « En cas de duels PS-FN, il faut voter contre le FN ». Début septembre 2013, il nuance cette position en considérant qu'il faut voter pour « le moins sectaire », en reconnaissant « qu'il peut arriver » qu'un candidat PS le soit plus qu'un candidat FN. Le 24 août 2011, le Premier ministre, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Matignon, présente un plan d'économies de 12 milliards d'euros pour 2011 et 2012, afin de compenser le ralentissement de la croissance économique. Il annonce notamment l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les revenus fiscaux supérieurs à 500 000 euros par an, une modification de la taxation des plus-values immobilières, une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital, l'augmentation des prix du tabac, de l'alcool, des boissons avec des sucres ajoutés. En octobre 2011, François Fillon annonce sa décision de quitter la Sarthe de sorte à présenter sa candidature aux élections législatives à Paris, en 2012.

Le 22 février 2012, il est chargé d'exercer les fonctions de ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement du fait de la démission de Nathalie Kosciusko-Morizet nommée porte-parole de Nicolas Sarkozy. Le 10 mai 2012, à la suite de la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, il remet la démission de son gouvernement au président Nicolas Sarkozy, qui le charge d'expédier les affaires courantes jusqu'à la nomination de son successeur. Le 15 mai 2012, Jean-Marc Ayrault lui succède en devenant le nouveau Premier ministre. Pour les élections législatives, il est « parachuté » dans la deuxième circonscription de Paris et choisit Dominique Stoppa-Lyonnet pour être sa suppléante. Le 23 mai 2012, François Fillon annonce qu'il sera candidat à la présidence de l'UMP lors du prochain congrès prévu à l'automne. Lors du premier tour des législatives le 10 juin 2012, il obtient 48,62 % des suffrages contre 33,88 % à son principal concurrent Axel Kahn investi par le Parti socialiste. Le 17 juin, il l'emporte au second tour avec 56,46 % des voix et devient ainsi député de la 2e circonscription de Paris. Avant d'être élu député, François Fillon crée une société de conseil dénommée 2 F Conseil, l’article 146-1 du code électoral lui interdisant cette création une fois élu.

Le 30 juin 2012, François Fillon annonce sa candidature officielle à la présidence de l'UMP. Sa campagne est perturbée par un accident de scooter survenu à Capri, le 30 juillet 2012, alors qu'il est l'invité de Luca di Montezemolo, puis par un calcul rénal. Donné largement favori tout au long de la campagne par les sondages auprès des sympathisants, il revendique sa victoire, tout comme Jean-François Copé, son adversaire, au soir de l'élection qui laisse apparaître des résultats extrêmement serrés et des anomalies lors du vote. Ce différend donne lieu à une tempête politique et médiatique qui laisse pronostiquer ou craindre à de nombreux commentateurs l'éclatement de l'UMP. Après la confirmation par la Commission nationale des recours — contestée dans sa composition par le camp Fillon — de la victoire de Jean-François Copé, puis d'une médiation avortée d'Alain Juppé, François Fillon et ses partisans évoquent la possibilité de la création d'un groupe parlementaire distinct et de recours en justice. Après une médiation de Nicolas Sarkozy et une entrevue infructueuse entre les deux concurrents, François Fillon passe à l'acte en prenant la tête de soixante-neuf parlementaires réunis au sein du groupe parlementaire autonome baptisé Rassemblement-UMP dont les statuts sont déposés le 27 novembre, conservant cependant son rattachement financier à l'UMP. Après la conclusion d'un accord avec Jean-François Copé, il dissout son groupe en janvier 2013.

Après avoir laissé planer le doute sur une éventuelle participation, François Fillon annonce le 26 février 2013 qu'il n'est pas candidat aux élections municipales de 2014 à Paris et apporte son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet. Le 9 mai 2013, François Fillon a annoncé, lors d'un voyage officiel au Japon, qu'il serait candidat aux primaires UMP de 2017 en vue de l'élection présidentielle. Pour rassembler ses soutiens et ses partisans, il met en place l'association Force républicaine, avec une antenne dans chaque département. Le 6 octobre 2013, dans Le Journal du Dimanche, l'ancien premier ministre reconnaît une maladresse à propos du FN. Il assure en outre être de facto en compétition avec Nicolas Sarkozy pour 2017.    

Raffarin Jean-Pierre

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Jean-Pierre Raffarin est un homme politique français, né le 3 août 1948 à Poitiers. Il fut Premier ministre français du 6 mai 2002 au 31 mai 2005.

 

Raffarin Jean-Pierre

Né le 3 août 1948 à Poitiers, il est le fils de Jean Raffarin, qui fut secrétaire d'État à l'agriculture du gouvernement Pierre Mendès France en 1954, et de Mme, née Renée Michaud. Il a deux sœurs (Jacqueline Raffarin, née en 1938, et Françoise, épouse Vilain, née en 1947) et un frère, Gérard Raffarin (né en 1939). Il est marié à Anne-Marie Perrier (née en 1952 à Chamalières) et père d'une fille prénommée Fleur. Il étudie au lycée Henri IV de Poitiers, puis part à Paris étudier le droit à l'université Assas. Il est ensuite diplômé de l'École supérieure de commerce de Paris, promotion 1972 (la même que Michel Barnier). Il effectue un stage pendant près d'une année, dans le cadre de sa scolarité, dans la savonnerie Fébor dans l'Eure.

Contrairement à beaucoup d'hommes politiques, il effectue une partie de sa carrière professionnelle dans le privé : membre de la direction marketing des cafés Jacques Vabre de 1973 à 1976. Directeur général de Bernard Krief Communication de 1981 à 1988. Délégué général de l'Institut Euro-92 de 1988 à 1989.  Le Canard enchaîné révèle qu'il a été salarié de l'ANPE (Agence nationale pour l'emploi) de 1976 à 1981, tout en occupant la fonction de chef de la cellule communication au cabinet de Lionel Stoléru, secrétaire d'Etat aux Travailleurs manuels puis aux Immigrés. Conseiller technique de Lionel Stoléru de 1976 à 1981, il est aussi maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris de 1979 à 1988. En 1978, suite à la démission de son père, il devient président de la société anonyme de crédit immobilier rural de la Vienne, structure fondée en 1956 par Jean Raffarin et affiliée au Crédit immobilier de France. Il fait fructifier cet héritage tout au long des années 80, et devient, de fusion en fusion avec d'autres sociétés de crédit immobilier, président du Crédit immobilier de Poitou-Charentes puis du Crédit immobilier de France Centre-Ouest.

Il est membre des Jeunes giscardiens, et secrétaire général de GSL (Génération sociale et libérale), qui se fond dans le Parti Républicain en 1977. Il sera successivement délégué national, secrétaire national adjoint et membre du bureau politique de ce parti (1977), puis secrétaire national chargé des élus locaux de ce parti(1989-1995). Il devient ensuite secrétaire général adjoint et porte parole (1993-1995), puis secrétaire général de l'UDF, co-fondateur et délégué général adjoint du Parti populaire pour la démocratie française (1995-1997), avant de prendre part à la création de Démocratie libérale (1997), dont il est vice-président jusqu'à la fusion avec l'UMP (2002). Sa carrière locale le fait conseiller municipal (opposition) de Poitiers de 1977 à 1995, conseiller régional de la région Poitou-Charentes en 1986, puis président du Conseil régional (1988-2002). En 1995, il quitte le conseil municipal de Poitiers pour devenir, jusqu'en 2001, adjoint au maire de Chasseneuil-du-Poitou, commune de résidence de sa famille.

Il est parlementaire européen de 1989 à 1995, élu sur une liste UDF-RPR. Le 17 mai 1995, il est nommé ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l’Artisanat par Alain Juppé. En septembre de la même année, il se fait élire sénateur de la Vienne mais n'exerce pas ce mandat pour rester au gouvernement. Il se fait surtout connaître à cette époque pour son action en faveur de la protection des artisans boulangers. Après la défaite de la droite en 1997, il lance le club Giscardisme et modernité en 1997, cultivant un positionnement qui fait de lui l'un des rares giscardiens « chiraco-compatibles ». L'alternance politique de 2002 lui est favorable, Jacques Chirac, réélu Président de la République, faisant de lui son Premier ministre. Il conserve ce poste jusqu'au 31 mai 2005, participant à la campagne du référendum sur le projet de constitution europénne. L'échec de cette campagne, combiné avec une popularité au plus bas, l'amène à remettre sa démission de Premier ministre le 18 septembre 2005.

Il est réélu sénateur (UMP) de la Vienne, obtenant au premier tour 56,98% des voix des 1 046 grands électeurs. En 2002, Jacques Chirac hésite entre lui et Nicolas Sarkozy comme Premier ministre. La présence de Jean-Marie Le Pen au second tour l'incite à choisir, le 6 mai, Jean-Pierre Raffarin, jugé moins à droite que le maire de Neuilly. Il commence par gouverner par décrets, avant d'obtenir une large majorité UMP pour le soutenir lors des élections législatives (363 députés UMP sur 577). Sa ligne de conduite politique, marquée d'un style personnel en matière de communication, s'attache aux réformes avec une certaine fermeté, et, selon ses adversaires, empreinte de néolibéralisme, en tout cas conforme aux principes de son parti originel Démocratie Libérale.

En 2003, il conduit la réforme des retraites, celle de la décentralisation et de l'assurance maladie, en dépit de plusieurs grèves et manifestations. Il refuse en particulier de payer les jours de grève des fonctionnaires. Son médiatique ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, lui fait de l'ombre et l'importance prise par celui-ci, comme le grand investissement du président de la République dans les affaires de l'État, réduisent son champ d'action. L'importante baisse de sa popularité, un temps stable et élevée, comme la cinglante défaite aux élections régionales (sa région, comme toutes les autres à l'exception de l'Alsace et de la Corse, passe à gauche) sont interprétées comme étant dues à une politique sociale insuffisante. Un remaniement ministériel dans ce sens à lieu, offrant à Nicolas Sarkozy le ministère des Finances et à Jean-Louis Borloo le ministère des Affaires sociales. Jean-Pierre Raffarin est alors écartelé entre la politique de ce dernier (en particulier sa politique de construction de HLM et de développement des emplois aidés) soutenue par Jacques Chirac et la volonté de Nicolas Sarkozy de gérer les finances « en bon père de famille », avant que ce dernier ne quitte le gouvernement pour prendre la présidence de l'UMP.

Au rang des textes importants qu'il a fait adopter, la loi relative à l'application du principe de laïcité à l'école l'a été en 2004. La victoire du « non » au référendum sur le projet de constitution européenne du 29 mai 2005, est fatale à Jean Pierre Raffarin. Le 31 mai, il présente sa démission au Président Jacques Chirac et il est aussitôt remplacé par Dominique de Villepin. Ses « raffarinades » ont marqué pour longtemps un style d'expression qui lui est très personnel, renouvelant en quelque sorte les lapalissades d'antan.

Carrière ministérielle :

  • De 1995 à 1997, ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat. 
  • Premier ministre du 6 mai 2002 au 31 mai 2005 
  • Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (1) du 7 mai 2002 au 17 juin 2002 
  • Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (2) du 17 juin 2002 au 31 mars 2004 
  • Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (3) du 31 mars 2004 au 31 mai 2005 

Au commencement de 2006, le président Jacques Chirac a nommé M. Raffarin président du comité d'organisation français pour célébrer le 400e anniversaire de la ville de Québec, lui confiant la mission de rassembler des initiatives françaises cohérentes pour commémorer, à sa juste valeur, cet anniversaire hautement symbolique. La ville de Québec est la première colonie française permanente en Amérique et fut la seule et unique capitale de la Nouvelle-France. Elle a été fondée en 1608, par le français Samuel de Champlain, lui même originaire de l'actuelle région Poitou-Charentes.

Collard Gilbert

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Gilbert Collard, né le 3 février 1948 à Marseille, est un écrivain, avocat et homme politique français. Avocat médiatique, il plaide dans des affaires de premier plan. Président du comité de soutien de Marine Le Pen, candidate du Front national (FN) à l'élection présidentielle de 2012, il est ensuite élu député de la 2e circonscription du Gard lors des élections législatives qui suivent.

 

Collard Gilbert

Gilbert Collard grandit au sein d’une famille bourgeoise. Né d’une mère héritière et d’un père notaire maurrassien (travaillant d'ailleurs pour la fille adoptive de Charles Maurras), ami de Léon Daudet et membre des Camelots du roi avant de devenir communiste et résistant, il vit son enfance au château de la Madone, le domaine familial à proximité de Marseille, ainsi qu’à l’hôtel Métropole à Châtel-Guyon où est enterré un grand-père. Il fait ses études dès l'âge de 8 ans à l'Institution Sainte-Marie, à La Seyne-sur-Mer, puis à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Marié, il est père de deux filles. Il a une sœur, Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes d'accidents. Gilbert Collard est avocat au barreau de Marseille depuis 1971. Il devient secrétaire de la Conférence du stage en 1973. Il a quatre associés et une dizaine de collaborateurs, et ne traite qu'une infime partie des dossiers qu'il reçoit.

Il a défendu de nombreux clients célèbres : Laurent Gbagbo, Charles Pasqua, Marine Le Pen, Paul Aussaresses et Richard Virenque dans l’affaire Festina. Il fut aussi l'avocat de certaines parties civiles dans le procès Barbie, ainsi que aussi dans le procès Christian Rannucci. Il a aussi plaidé dans plusieurs procès médiatiques tel que l'affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras, l'affaire Alègre, l'affaire AZF ou l'affaire VA-OM. Il participe régulièrement à l’émission Les Grandes Gueules sur RMC. Franc-maçon depuis la fin des années 1960 en étant d'abord initié dans l'atelier marseillais des Vieux Amis de la GLDF (fréquentée par son père), il rejoint ensuite la Grande Loge nationale française. Il adhère dès sa jeunesse au Parti socialiste. En 1981, il entre au comité de soutien de François Mitterrand pour sa candidature à l'élection présidentielle. En 1988, il soutient Pierre Boussel (candidat du Mouvement pour un parti des travailleurs) pour l'élection présidentielle. Il déclare cependant qu'il n'a « jamais été trotskiste » et que c'est à la « demande d'un ami » qu'il a figuré dans un clip du MPPT.

En 1990, il est exclu du MRAP en même temps qu'il en démissionne, à la suite de son annonce de la défense de Bernard Notin (auteur, en 1989, d'un article controversé) dans un procès pour négationnisme avant la lettre (la loi Gayssot datant de juillet 1990), alors qu'il était membre du Secrétariat national du mouvement. La même année, il soutient l’organisation des « Premières Assises en défense de l’immigration », montées par le CNDTI (Comité national pour la défense des travailleurs immigrés), et dénonce le « vocabulaire microbien » de Jean-Marie Le Pen. En 1992, il quitte le Parti socialiste lors de l'entrée au gouvernement de Bernard Tapie. L'année suivante, il devient le président du comité de soutien à Hervé Fabre-Aubrespy, adversaire RPR de Bernard Tapie aux élections législatives dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône. Alors qu'il avait déclaré au Midi libre en 1997 : « Je veux bien courtiser la politique, mais pas coucher avec elle », il est candidat à la mairie de Vichy en 2001, se disant investi par Démocratie libérale, le Parti radical valoisien (PR) et le RPF. Il est battu par Claude Malhuret (maire sortant disposant de l'investiture Démocratie Libérale (dont il est secrétaire national) - PR - RPR - UDF) et Gérard Charasse, de 350 voix ; mais il est élu au conseil municipal, où il choisit finalement de ne pas siéger pendant les sept années de son mandat.

En 2005, il déclare à France-Soir être « radical et chiraquien » et « rejeter les extrêmes ». À nouveau candidat à Vichy sous l'étiquette Nouveau Centre lors des élections municipales de 2008, il arrive troisième. Il ne se maintient pas au second tour et appelle à voter pour la liste conduite par Gérard Charasse (Parti radical de gauche), qu'il avait qualifié de « vrai baudet à mandats » lors de la campagne de 2001. Proche de Marine Le Pen depuis la défense de sa mère Pierrette Le Pen pour son divorce avec Jean-Marie Le Pen, il préside son comité de soutien dès 2011, et se déclare « mariniste » et favorable au principe de la préférence nationale défendue par le Front national, en mai 2011. Il est le symbole de la « délepénisation » du FN entreprise depuis l'accession au pouvoir de Marine Le Pen ; le vice-président du parti, Louis Aliot, affirme même qu'il s'agit de sa « plus belle prise de guerre ». « Il a contribué à accélérer la banalisation du FN sans jamais y adhérer, faisant venir au FN des gens comme Jacques Clostermann, fils d'un Compagnon de la Libération, ou encore Denis Seznec. Se contentant d'être un “mariniste de la première heure” ».

Il annonce sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Gard le 15 janvier 2012. Le Gard est le seul département à avoir placé Marine Le Pen en tête au premier tour de l'élection présidentielle. Il arrive en tête au premier tour avec 35,47 % des suffrages exprimés. Le 17 juin 2012, il est élu au second tour avec 42,82 % des voix lors d'une triangulaire face à la candidate socialiste Katy Guyot (41,56 %) et au candidat UMP Étienne Mourrut (15,63 %). Il est membre de la commission des lois. Il installe sa permanence à Aimargues, et ce jusqu'en janvier 2014. Il devient secrétaire général du Rassemblement bleu Marine (RBM) lors de sa création officielle, en septembre 2012. Début octobre 2013, il annonce sa candidature sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine aux élections municipales de 2014 à Saint-Gilles, première ville à avoir élu un maire frontiste, en 1989 (Charles de Chambrun). Gilbert Collard, qui possède une propriété dans la commune limitrophe de Vauvert, y a obtenu 48 % des suffrages au premier tour des législatives. Dans cette municipalité ancrée à droite depuis plusieurs décennies, des dissensions personnelles ont conduit à l'éclatement de la majorité UMP en 2010 et à l'arrivée d'une majorité socialiste de façon totalement inattendue. 

L'ancien maire UMP Olivier Lapierre a annoncé son soutien à l'avocat marseillais au printemps 2013, avant de revenir sur ses propos. Ce dernier promet d'arrêter son activité professionnelle s'il est élu. En ballottage favorable à la sortie du premier tour (42,57 %), il est finalement battu par l'UMP Eddy Valadier à la suite de la constitution d'un « front républicain » avec le retrait d'Alain Gaido, tête de liste de l'union de la gauche. Le politologue Jean-Yves Camus estime également que « l'échec de Collard est lié à un coefficient personnel ». Depuis sa défaite, il siège comme conseiller municipal d'opposition et conseiller communautaire de Nîmes Métropole.

Blanche Francis

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Francis Blanche, de son nom complet Francis Jean Blanche, né le 20 juillet 1921 à Paris 11e et mort le 6 juillet 1974 à Paris 15e, est un auteur, acteur et humoriste français. Issu d'une famille d'artistes, en particulier d'acteurs de théâtre (parmi lesquels son père Louis Blanche, mais aussi son oncle le peintre Emmanuel Blanche), il est, à l'âge de quatorze ans, le plus jeune bachelier de France.

Francis Blanche, Robert Dalban et Jean Lefebvre

Francis Blanche, Robert Dalban et Jean Lefebvre

Il forme, avec Pierre Dac, un duo auquel on doit de nombreux sketches dont Le Sâr Rabindranath Duval (1957), et un feuilleton radiophonique, Malheur aux barbus !, diffusé de 1951 à 1952 sur Paris Inter (deux cent treize épisodes), et publié en librairie cette même année; personnages et aventures sont repris de 1956 à 1960 sur Europe 1, sous le titre Signé Furax (soit mille trente-quatre épisodes). Ces émissions sont suivies par de nombreux auditeurs. Toujours avec Pierre Dac il crée le Parti d'en rire.

Il est également l'auteur de canulars téléphoniques qui sont régulièrement diffusés à la radio dans les années 1960. On lui doit également des poèmes, des paroles de chansons comme Débit de l'eau, débit de lait chanté par Charles Trenet ou bien Le complexe de la truite (sur l'air de la Truite de Schubert) chantée par Les frères Jacques.

Parallèlement à sa carrière sur scène, il tourne sans discontinuer dans des films où il est souvent intervenu aussi comme scénariste et dialoguiste. Sa composition la plus populaire est celle du commandant Obersturmführer Schulz face à Brigitte Bardot dans Babette s'en va-t-en guerre (1959). Il est un des acteurs favoris de Georges Lautner (Les Tontons flingueurs). Il meurt d'une crise cardiaque à cinquante-deux ans, peut être à cause de son traitement négligé du diabète de type 1. Il est enterré à Èze. Très affecté, Pierre Dac (quatre-vingt-un ans) le suivra quelques mois plus tard.

Filmographie
 

  • 1942 : Frédérica de Jean Boyer : Un ami de Gilbert
  • 1948 : L'assassin est à l'écoute de Raoul André : lui-même (également co-scénariste et co-dialoguiste)
  • 1949 : Tire au flanc de Fernand Rivers : Mr du Bois d'Ombelles
  • 1950 : Ils ont vingt-ans de René Delacroix : Michel Barbarin
  • 1950 : Une fille à croquer ou Le petit chaperon rouge de Raoul André : Gilles (également scénariste et dialoguiste)
  • 1951 : Un curieux cas d'amnésie court métrage d' Henri Verneuil
  • 1952 : Minuit quai de Bercy de Christian Stengel : Mr Boulay, l'épicier
  • 1953 : Faites-moi confiance de Gilles Grangier : Nicolas (également scénariste, adaptateur, dialoguiste et auteur des chansons)
  • 1954 : Ah ! les belles bacchantes de Jean Loubignac : Garibaldo Tronchet, le ténor (également l'auteur des chansons)
  • 1954 : Le Tzarevitch (Der Zarewitsch) d'Arthur-Maria Rabenalt : Il est seulement l'auteur des chansons
  • 1956 : Honoré de Marseille de Maurice Regamey : Pasquale Marchetti
  • 1956 : La Polka des menottes de Raoul André : Un locataire
  • 1956 : La vie est belle de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault : Le speaker "ou un voisin"
  • 1957 : Tous peuvent me tuer de Henri Decoin : La bonbonne
  • 1957 : Monsieur Victor, ou la machine à retrouver le temps court métrage de Jean Image
  • 1958 : À pied, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville : Mr Chazot
  • 1958 : Les Motards de Jean Laviron : Son excellence Airacagua Curacagua
  • 1958 : Le train de 8h47 film resté inachevé de Jack Pinoteau
  • 1958 : Le Petit Prof de Carlo Rim : Le surveillant général
  • 1958 : Pourquoi viens-tu si tard ? de Henri Decoin : Camille, le patron du bistrot
  • 1958 : Toto à Paris (Toto a Parigi) de Camillo Mastrocinque : Le majordome
  • 1959 : L'Increvable de Jean Boyer : Francis Blanchard, garagiste
  • 1959 : Babette s'en va-t-en guerre de Christian Jaque : Le commandant Schultz
  • 1959 : Certains l'aiment froide ou Les râleurs font leur beurre de Jean Bastia : William Forster Valmorin
  • 1959 : La Jument verte de Claude Autant-Lara : Ferdinand Haudoin, vétérinaire
  • 1959 : Match contre la mort de Claude Bernard-Aubert : Mr Pascal
  • 1959 : Vive le duc de Jean Landier et Michel Romanoff : Le bourgmestre
  • 1960 : Le chat miaulera trois fois (A noi piace freddo) de Steno - Von Krussendorf
  • 1960 : Petites femmes et haute finance (Anonima cocottes) de Camillo Mastrocinque
  • 1960 : La Française et l'Amour -Sketch: "Le divorce"- de Christian Jaque - Mr Marcelou
  • 1960 : Le olimpiade dei mariti de Giorgio Bianchi
  • 1960 : L'Ours d'Edmond Séchan - Mr Chapuis, le chef des gardiens
  • 1960 : Les pilules d'Hercule (Le pillole di Ercole) de Luciano Salce
  • 1960 : Les Pique-assiette de Jean Girault - Félix, le copain d'Eouard
  • 1960 : Un couple de Jean-Pierre Mocky - Mr Gratteloup
  • 1961 : Vive Henri IV, vive l'amour de Claude Autant-Lara - Le prieur
  • 1961 : Accroche-toi, y'a du vent de Bernard Roland
  • 1961 : L'Enlèvement des Sabines (Il ratto delle Sabine) de Richard Pottier - Mezio
  • 1961 : En plein cirage de Georges Lautner - Camille Fellous, le commissaire
  • 1961 : Le Septième Juré de Georges Lautner - Le procureur général
  • 1961 : Les Livreurs de Jean Girault - Félix, le copain d'Edouard
  • 1961 : Les menteurs d'Edmond T. Gréville - Mr Blanchin
  • 1961 : En pleine bagarre (Mani in alto) de Giorgio Bianchi
  • 1961 : Les Petits Matins ou Mademoiselle Stop de Jacqueline Audry - Le douanier
  • 1961 : La planque de Raoul André - Edouard, un "mouton"
  • 1961 : Défense d'y toucher (La ragazza di mille mesi) de Steno - Le commandeur Borgioli
  • 1961 : Snobs ! de Jean-Pierre Mocky - Morlock, l'économe général
  • 1962 : L'Abominable Homme des douanes de Marc Allégret - Arcanos, un chef de bande
  • 1962 : Clémentine chérie de Pierre Chevalier - L'importun à la cérémonie des Miss
  • 1962 : Tartarin de Tarascon de Francis Blanche et Raoul André - également co-adaptateur - Antoine Tartarin''
  • 1962 : La Vendetta de Jean Chérasse - Nartoli
  • 1962 : Les Vierges de Jean-Pierre Mocky - Mr de Bretevieille, père
  • 1963 : Les Bricoleurs de Jean Girault - Félix, l'ami d'Edouard
  • 1963 : Les Veinards Sketch: « le repas gastronomique » de Jean Girault - Mr Bricheton, le gagnant
  • 1963 : Un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky - L'inspecteur-chef Cucherot, de la brigade des églises
  • 1963 : Les Tontons flingueurs de Georges Lautner - Maître Folace
  • 1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier - Herr Frantz - il chante également "Gloub-gloub"
  • 1964 : La Tulipe noire de Christian Jaque - Plantin
  • 1964 : Les Plus Belles Escroqueries du monde Sketch: "L'homme qui vendit la Tour Eiffel" de Claude Chabrol - L'allemand
  • 1964 : Des pissenlits par la racine de Georges Lautner - L'oncle Absalon
  • 1964 : Les Pieds-Nickelés de Jean-Claude Chambon - Le commissaire Lenoir
  • 1964 : La Chasse à l'homme d'Edouard Molinaro - Nino Papatakis
  • 1964 : La Chance et l'Amour Sketch: "La chance du guerrier" de Claude Berri - L'adjudant
  • 1964 : Les Gros Bras de Francis Rigaud - Andromèze
  • 1964 : Les Gorilles de Jean Girault - Félix, l'ami d'Édouard
  • 1964 : Les Barbouzes de Georges Lautner - Boris Vassilieff, un barbouze
  • 1964 : Requiem pour un caïd de Maurice Cloche - Emile
  • 1964 : Le Repas des fauves de Christian Jaque - Francis
  • 1964 : La Grande Frousse ou La Cité de l'indicible peur de Jean-Pierre Mocky - Mr Franqui
  • 1964 : Jaloux comme un tigre de Darry Cowl et Maurice Delbez - Le chauffeur
  • 1965 : La Bonne Occase de Michel Drach - Paul Soufflé
  • 1965 : Les Baratineurs de Francis Rigaud - Louis Dujardin
  • 1965 : Pas de caviar pour tante Olga de Jean Becker - Mr Dufour
  • 1965 : La Tête du client de Jacques Poitrenaud - Mario, l'enchanteur
  • 1965 : Les Enquiquineurs ou Bon week-end de Roland Quignon - Mr Eloy
  • 1965 : Galia de Georges Lautner - L'homme à la piscine
  • 1966 : La Sentinelle endormie de Jean Dréville - Constant
  • 1966 : Les malabars sont au parfum de Guy Lefranc - Ivanov
  • 1966 : Du mou dans la gâchette de Louis Grospierre - Raoul Bertrand dit: "La Prudence"
  • 1967 : Les Compagnons de la marguerite de Jean-Pierre Mocky - L'inspecteur Maurice Leloup
  • 1967 : Le Canard en fer blanc de Jacques Poitrenaud - Le docteur Grego
  • 1967 : La Grande Sauterelle de Georges Lautner - Gédéon
  • 1967 : Le Plus Vieux Métier du monde Sketch: "Aujourd'hui" de Claude Autant-Lara - Le docteur
  • 1967 : Belle de jour de Luis Bunuel - Mr Adolphe
  • 1967 : La Grosse Pagaille (La Feldmarescialla) de Steno - Le capitaine Hans Vogel
  • 1967 : Le Grand Bidule de Raoul André - Francis Gopec
  • 1968 : Ces messieurs de la famille de Raoul André - Strumberger
  • 1968 : Les Gros Malins ou "Le Champion du tiercé" de Raymond Leboursier - Francis Bertolde, dit: "Le Boockmaker"
  • 1968 : La Grande Lessive ! de Jean-Pierre Mocky
  • 1969 : Faites donc plaisir aux amis de Francis Rigaud - Maximilien
  • 1969 : Erotissimo de Gérard Pirès - Le polyvalent
  • 1969 : Le Bourgeois gentil mec de Raoul André - Spinosa
  • 1969 : Un merveilleux parfum d'oseille de Rinaldo bassi - Loïc de Kerfuntel
  • 1969 : Je, tu, elles de Peter Foldès
  • 1969 : Au frais de la princesse de Roland Quignon - Achille
  • 1969 : Poussez-pas grand-père dans les cactus de Jean-Claude Dague - Alphonse Ramier et Mac Grégor
  • 1969 : Salut Berthe de Guy Lefranc - Le passant à la pipe
  • 1969 : Midi à 14 heures court métrage, sorti en 1980 de Peter Foldès
  • 1970 : Ces messieurs de la gâchette de Raoul André - Marco Lombardi
  • 1970 : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky - Dupuis
  • 1970 : Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ? de Jean Aurel - Mr Gambaud
  • 1970 : Les Jambes en l'air ou César Grandblaise de Jean Dewever
  • 1971 : La Grande Java de Philippe Clair - Auguste Colombani
  • 1971 : Le député plait aux femmes ou Obsédé malgré lui (Al onorevole piaccione le done) de Lucio Fulci - Le père Scirer
  • 1971 : La Grosse Combine (Il furto e l'anima del commercio) de Bruno Corbucci
  • 1971 : La Grande Maffia de Philippe Clair - Modeste Miette
  • 1971 : Qu'est-ce qui fait courir les crocodiles ? de Jacques Poitrenaud - Hector Grogenol
  • 1972 : L'Odeur des fauves de Richard Balducci - Paluche
  • 1972 : Le Solitaire d'Alain Brunet - Norbert
  • 1973 : Quand c'est parti, c'est parti ou J'ai mon voyage de Denis Héroux - Mr de Chartier
  • 1973 : Don Pépès (I raconti romani di un'ex novizia) de Pino Tosini
  • 1973 : L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise de Nina Companeez - Le vagabond
  • 1973 : La Dernière Bourrée à Paris de Raoul André - Gaston Payrac
  • 1973 : Il terrore con gli occhi storti de Steno
  • 1973 : La Grande Bouffe de Marco Ferreri - F. Blanche est uniquement le scénariste du film
  • 1974 : Dites-le avec des fleurs de Pierre Grimblat - Gaston Rollain
  • 1974 : France société anonyme d' Alain Corneau - Pierre, le financier pervers
  • 1974 : Par le sang des autres de Marc Simenon - Le médecin
  • 1974 : OK patron de Claude Vital - Victor Hutin, le père de Sophie
  • 1974 : Une baleine qui avait mal aux dents de Jacques Bral - Francis
  • 1974 : Un linceul n'a pas de poches de Jean-Pierre Mocky - Nathaël Grisson


Scénariste
 

  • 1973 : La grande bouffe de Marco Ferreri (dialogue)
  • 1981 : Signé Furax de Marc Simenon - Francis Blanche est le scénariste du film avec Pierre Dac

Lelong Lucien

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Lucien Lelong, né le 11 octobre 1889 à Paris 9e et décédé le 11 mai 1958 à Anglet1, est un couturier français.

 

Nathalie Paley et Lelong Lucien

Nathalie Paley et Lelong Lucien

Fils de Arthur Camille Joseph Lelong et d'Éléonore Marie Lambelet1, couturiers qui déménagent leur boutique de la rue Vignon en 1898, pour s'installer au 18 place de la Madeleine. Lucien voit le jour, l'année d'après. Ses parents ont une certaine notoriété et sont inscrits à la toute jeune Chambre Syndicale de la Couture, aux côtés des grands couturiers en renom  : Lanvin, Paquin, Poiret. Il effectue son service militaire au 4e Régiment de Hussards en 1909 et entre comme étudiant à l'École des Hautes études commerciales de 1911 à 1913. Il apprend le métier et aux côtés de son oncle, marchand de tissus, découvre les étoffes. Il redécore le salon d'essayage de ses parents tout en noir. Le 4 août 19142, il devait présenter sa première collection, mais le 2 aout il est mobilisé et part en première ligne au 2e Cuirassiers. Le 22 janvier 1915, il est nommé sous-lieutenant de réserve. Il est attaché à la mission française auprès de l'armée britannique. Le 24 mai 1917, il est grièvement blessé par un éclat d'obus et passera neuf mois à l'hôpital.

Il reprend les activités de la maison de couture familiale en 1918, et bien qu'elle soit restée ouverte, les caisses sont vides. La raison sociale est transformée en Lelong & Fried (du nom de son associé), en 1920, année qui voit la naissance de sa fille Nicole, dont il a épousé la mère Anne-Marie Audoy en 19191. En 1921, la maison devient Lucien Lelong. Les collections de 1921, 1922 et 1923 reçoivent un bon accueil de la presse et des clientes. Parmi les femmes en vue, certaines n'hésitent pas à poser pour ses toilettes dans les magazines : Simone de Caillavet, future femme d'André Maurois, la Comtesse de Chabannes, la princesse Galitzine (Marina Petrovna de Russie), la danseuse Georgia Graves. En 1924, il quitte le quartier de la Madeleine pour s'installer au 16, avenue Matignon et dépose les statuts de sa société de parfums. En 1925, il crée la silhouette « kinétique », ou encore « kinoptique » et « cinématique » ; c'est-à-dire d'une ligne souple, moderne, dynamique. Il fut le premier à imaginer, une dizaine d'années plus tard, le prêt à porter de luxe et à penser à l'unité d'une production[réf. nécessaire], du vêtement aux accessoires et aux parfums, considérant la mode autant dans sa dimension esthétique, qu'industrielle et commerciale. C'est la même année qu'il fait son premier voyage aux États-Unis. C'est un homme de petite taille, mince, un brun ténébreux aux yeux bleus qui vient conquérir l'Amérique.

Il participe à l'Exposition des Arts décoratifs et présente ses modèles dans le Pavillon de l'élégance sur des mannequins de Siegel. En 1926, il lance son trio de parfums A B C dans des flacons de René Lalique3. Un an après, il sort deux nouveaux parfums : J pour Jasmin et N pour Natalie, du prénom de Natalie Paley, princesse Romanov, qu'il épouse le 9 août 19271, soit à peine un mois après son divorce de sa première épouse. Cette union prend fin en 1937. De 1925 à 1950, il va lancera près de 40 parfums. Il avait ouvert une boutique rue Gardères à Biarritz, c'est là qu'il avait connaissance avec la famille Paley et que Natalie était devenue mannequin pour sa maison. En 1928, il inaugure une succursale pour ses parfums à Chicago.

En 1927, il rallonge ses modèles. En 1928, la taille est plus marquées. 1930 la taille remonte, il lance son parfum Passionnément. En 1933, il essaie les crêpe Rosalba et Phosphora et la viscose. Il habille dans ces années 1930 : Marlene Dietrich et Baba de Faucigny-Lucinge, deux amies de sa femme. Jean Ebel, est son modéliste durant ces années-là. En 1931, Natalie est à Venise et séduit Serge Lifar, puis en 1932, Jean Cocteau, qui va rencontrer Lucien Lelong pour qu'il la quitte afin de pouvoir l'épouser. Lelong ne le croit pas, Natalie reste en bons termes avec Lucien, mais s'installe dans un appartement du quartier des Invalides. Ils divorceront en 1937. Pour faire face à la crise, il lance en 1934 la première collection de prêt-à-porter de luxe  : la collection Édition comportant 80 modèles. Malheureusement il ne sera pas suivi, il a trente ans d'avance. Il fait refaire ses salons en 1935 par le décorateur Jean-Michel Frank et lance un nouveau parfum  : L'Indiscret dont le flacon a la forme d'un drapé de robe. Il reprendra plus tard ce modèle pour créer une robe. Les sculptures du luminaire sont de Diego Giacometti. Cette année-là, il participe à l'Exposition universelle de Bruxelles.

Il propose en 1937 un patron dans la revue Votre beauté et après la guerre des conseils dans Elle. Il devient Président de la Chambre Syndicale de la Haute Couture Parisienne (jusqu'en 1947), il a quarante huit ans. Le secrétaire général en est Daniel Gorin. Il pratique le yachting, collectionne les porcelaines chinoises, fume des Filtra. Ces mannequins sont de très jolies femmes parmi lesquelles Sophie, Sophie Vaillant, la future Madame Marcel Bleustein-Blanchet ; Lise Lalune, qui deviendra la directrice de ses salons, Hélène Bigotte, son mannequin favori depuis la fin des années 1920. Puis encore Galina, Genya, Ludmilla dite Lud, Mona, Tania. C'est à la fin des années trente qu'il se découvre une passion pour la sculpture et obtiendra un prix au Salon de 1938. La modéliste de l'époque est Nadine Robinson. Le marionnettiste Jacques Chesnais, demande à Lucien Lelong, Maggy Rouff, Schiaparelli et Jeanne Lanvin d'habiller ses 90 marionnettes qu'il veut présenter à l'étranger comme un défilé de mode. Lucien Lelong habille deux poupées l'une porte une longue jupe de satin rose pâle ornée de larmes de cristal, l'autre une jupe de tulle sombre rebrodé de paillettes bleu nuit. Elles furent présentées à Amsterdam mais la guerre éclata, le spectacle fut suspendu. Elles furent photographiées par Geiger puis Jacques Chesnais, en 1941, lui envoya un exemplaire de l'album.

C'est la Guerre, mobilisé, il est exempté au bout d'une dizaine de jours. Il se fixe pour objectif de faire fonctionner malgré toutes les difficultés la Haute Couture parisienne, afin de sauver les emplois. Si cet objectif est atteint, cela permet aussi de protéger et faire perdurer le savoir-faire. C'est ainsi qu'il arrive à persuader les 150 acheteurs new-yorkais à venir voir les dernières collections en leur faisant prendre un bateau pour l'Italie d'où un train les conduit à Paris. Le 17 juin l'armistice est signé, Lelong est à Biarritz.

Rentré à Paris, les officiers allemands lui font savoir que les ouvriers et ouvrières parisiens doivent gagner Berlin et Vienne où ils devront enseigner la couture dans l'école qu'ils comptent ouvrir dans ces villes. Les ateliers de couture parisiens seront transférés à Berlin. Lelong refuse et les officiers l'invitent à aller exposer son point de vue à Berlin. Il y arrive avec le soutien de la Chambre syndicale et du ministre de la Production industrielle. Il obtient gain de cause et la restitution de ses archives. Il lance son parfum Mon Image en 1940. En 1941, il engage comme modélistes, à quelques semaines d'intervalle, Christian Dior, le 6 octobre 1941 et Pierre Balmain qui y avait travaillé avant guerre et qui revient le 1er décembre. Lancement d'un nouveau parfum : Elle. Elle.... Germaine Devaucou, 1er de l'atelier tailleur engage en octobre 1941, Christiane Lanteri 1re main, qui quittera la maison en avril 1946. Parmi les clientes : Michèle Morgan, Sophie Desmarets, Madame Paul Renard l'épouse du fromager[Quoi ?], Greta Garbo, Colette, Jacqueline Delubac. Son modèle de sac en bois fut créé en 1941 et par la suite beaucoup copié. Le mannequin Janine Sagny-Marsay, qui deviendra plus tard Praline chez Pierre Balmain, est prise en amitié par les deux modélistes.

Il organise à Lyon en mars 1942 un défilé pour une vingtaine de couturiers avec un gala pour le Secours national avec dans le spectacle de danse Serge Lifar, afin d'obtenir les 200 laissez-passer nécessaires à cette expédition en zone libre, il participe à un déjeuner de la Table ronde (association pro-allemande). Il expose son problème à son voisin de table ; l'officier allemand les lui obtient. 350 professionnels, venus de tous les pays neutres furent invités et repartirent avec patrons et modèles. Les Allemands furieux interdisent la publicité à la haute Couture, surveillent les journaux de mode, restreignent les matières premières et réquisitionnent les ouvrières.

C'est grâce à lui si la haute couture n'a pas sombré pendant l'occupation. Cependant un article du journal Ce soir daté du 22 septembre 1944 et signé Georgette Lavigne accuse Lelong et Gorin d'avoir été les dictateurs de la mode et même des collaborateurs, et qui ne tarde pas à faire du tort à Lucien Lelong qui est obligé la coquetterie des Françaises dans un article de Vogue[Quoi ?]. La Chambre syndicale rendra un brillant hommage à Lelong et à Gorin à cette occasion. Il sera traduit devant un tribunal et acquitté en 1945, la cour reconnaissant qu'il avait collaboré au minimum à la seule fin de préserver le patrimoine et l'emploi du personnel de la profession. Balmain le quitte en 1944, entraînant Juliette qui deviendra sa première d'atelier, puis Praline, et fonde sa maison l'année suivante.

Il effectuera une dernière mission aux États-Unis pour la Chambre syndicale et donnera sa démission le 5 novembre 1945. Celle-ci le nommera Président d'Honneur à vie. Il organise Le Théâtre de la Mode, mis en scène par Christian Bérard, chef éclairagiste : Boris Kochno, décors de Jean Cocteau, Louis Touchagues, Georges Wakhévitch. Les figurines en fil de fer sont de Éliane Bonabel, les bijoux sont de Van Cleef, les coiffures sont réalisées par 20 coiffeurs dont Alexandre. Une des poupées de Lucien Lelong porte le modèle Faïence. Cette exposition démarre au Musée des Arts décoratifs puis, Londres, Barcelone, Stockholm, et New-York, où elle triomphe.

Hubert de Givenchy fera un court passage chez lui en 1946, avec deux autres modélistes Serge Guérin, avec lequel il ne s'entend pas très bien, et Serge Kogan. Il n'apprécie pas de devoir présenter ses modèles à ce qu'il appelle dans ses mémoires : Le Tribunal composé de Lucien et Nicole Lelong et de la baronne d'Aviliers. Christian Dior part à son tour en 1946, avec Raymonde Zunacker la directrice du studio, et qui deviendra son bras droit. Une jeune mannequin fait ses débuts en 1946 : Bettina. Sa fille Nicole arrête ses études de médecine pour travailler avec son père. Le 12 février 1947, il voit le triomphe du New Look et le triomphe de Christian Dior. En 1948 il présente sa collection inspirée par des modèles New Look, entouré de Robert Capa, de son personnel, et ses mannequins. Son parfum Orgueil sort en 1947.

Il concevait ses modèles comme des épures d'architecte, épousant le corps pour mieux le libérer. Ses drapés sont aussi fluides et sculpturaux – en quoi ils inspirèrent les plus grands photographes, de Horst P. Horst à Cecil Beaton en passant par George Hoynigen-Huene et Man Ray– que ceux d'une Madeleine Vionnet ou d'une Madame Grès. Pour raison de santé, il ferme sa maison en août 1948. Bien qu'épuisé, il décide de continuer les parfums au 6 place Vendôme, et lance en 1949 Cachet Bleu après les célèbres : Mélodie, Jabot, Sirocco, Murmure, Bois vert, Cachet, Plumes, Penthouse, Balalaïka, etc. Il se remarie pour la troisième fois en 1954, avec Sanda Dancovici1, après avoir arrêté son activité en 1952. Ils vivent ensemble près de Biarritz sur la commune d'Anglet, au domaine de Courbois qu'ils restaurent à grands frais. Ils jouent au golf avec le duc de Windsor et donnent des réceptions au Domaine. Ils ont une fille, Christine, qui a gardé le souvenir de celles-ci. Il s'éteint d'une crise cardiaque dans la nuit du 11 mai 1958, six mois après Christian Dior. À ses funérailles, assiste Maurice Goudeket, le veuf de Colette, qui épousera la veuve de Lelong quelques mois plus tard.

Darrieux Danielle

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Danielle Darrieux, née le 1er mai 1917 à Bordeaux, est une actrice française. En huit décennies de carrière, Danielle Darrieux a traversé l’histoire du cinéma parlant et a une carrière parmi les plus longues du cinéma. Elle est aujourd'hui l'une des dernières actrices mythiques du cinéma mondial.

Darrieux Danielle

Excellente comédienne, elle s'est montrée à son aise dans tous les genres, avec un égal bonheur, depuis les jeunes filles ingénues dans des comédies musicales « à la française », aux jeunes filles romantiques de drames historiques, la Marie Vetsera de Mayerling (1936) d’Anatole Litvak et la Catherine Yourevska de Katia (1938) de Maurice Tourneur, en passant par les mélodrames et les comédies pétillantes d’Henri Decoin dont Abus de confiance (1938), Retour à l'aube (1938), Battement de cœur (1939), Premier rendez-vous (1941), jusqu'aux sommets de sa carrière que représentent notamment Occupe-toi d'Amélie (1949) de Claude Autant-Lara, La Vérité sur Bébé Donge (1952) de Decoin et surtout les films de Max Ophüls. Après la bourgeoise de La Ronde, Ophüls lui fera jouer une prostituée dans Le Plaisir et enfin lui offrira son plus beau rôle dans Madame de...

La comédienne, bien des années avant Brigitte Bardot, va imposer les initiales de son prénom et de son nom : DD. Danielle Darrieux voit le jour en 1917 au sein d’une famille de mélomanes. Elle passe son enfance à Paris où elle devient élève au Conservatoire de musique (études de violoncelle). La mort prématurée de son père contraint sa mère à donner des leçons de chant pour subsister. Danielle en retire très tôt un goût prononcé pour la musique. Elle est dotée d’une voix menue mais juste et claire. Elle prend également des cours de violoncelle et de piano. C’est par l’intermédiaire du mari d’une élève de sa mère, Marie Serta, qu’elle apprend que deux producteurs, Delac et Vandal, recherchent une héroïne d'environ treize ou quatorze ans pour leur prochain film. Elle se présente et passe des essais aux studios d’Epinay qui se révèlent concluants. Elle débute à 14 ans pour un premier rôle dans Le Bal (1931) de Wilhelm Thiele et tout de suite, séduisant les producteurs par son allant et sa spontanéité, elle décroche un contrat de cinq ans.

Danielle Darrieux ne pensait pas initialement exercer le métier d'actrice, et n'a jamais pris de cours d'art dramatique. « Jeune première idéale » du cinéma français dans les années 1930, elle a connu un succès qui ne s'est jamais démenti. Elle a beaucoup tourné, évoluant discrètement avec les années. » Sa carrière commence avec des rôles de gamine facétieuse et fantasque aux côtés des plus grands acteurs populaires du cinéma français d'avant-guerre : Jean-Pierre Aumont, Henri Garat, Pierre Mingand et surtout Albert Préjean avec qui elle forme, en six films, le couple de charme des comédies musicales françaises des années 1930 (La crise est finie, Dédé, Quelle drôle de gosse...) Dès son premier film, elle chante et interprète, dans bon nombre de ses films (bien souvent dans des compositions de Georges Van Parys) des chansons populaires qui font la joie du public. La crise est finie, Un mauvais garçon, Une charade et Premier rendez-vous que la France entière fredonnera pendant des mois durant l’occupation. Durant cette période, elle a aussi tourné dans le film Mauvaise graine (1933), réalisé par un scénariste autrichien exilé, fuyant l’Allemagne nazie, Billy Wilder. Un film tourné dans les rues de Paris en décors naturels, « C’était une sorte de film d’avant-garde » dira Wilder. Elle devient en 1935, l'épouse du réalisateur Henri Decoin, rencontré un an plus tôt lors du tournage de L'Or dans la rue, il lui fait tourner des comédies charmantes qui, aujourd'hui encore, font la joie des cinéphiles : J'aime toutes les femmes, Le Domino vert, Mademoiselle ma mère...

On la surnomme alors, la fiancée de Paris et elle triomphe déjà au box-office. « Le succès, c’est un mystère, j’ai réussi peut-être parce que mon personnage n’était pas courant sur les écrans : je veux dire par là que je n’étais simplement qu’une jeune fille, alors que les autres gamines de quatorze ans jouaient déjà à la vamp. » Toujours en 1935, Anatole Litvak lui offre un rôle plus dramatique : dans Mayerling, elle interprète une fragile et touchante comtesse Marie Vetsera aux côtés de Charles Boyer, déjà star en Amérique du Nord. C'est une révélation : Danielle Darrieux se montre émouvante tout en restant spontanée et naturelle. Le film connaît un succès mondial qui lui ouvre les portes d’Hollywood. C'est la consécration internationale pour Danielle Darrieux qui signe un contrat de 7 ans avec les studios Universal. Accompagnée de son mari, elle s’embarque pour Hollywood et tourne son premier film américain en 1938, La Coqueluche de Paris avec Douglas Fairbanks Jr.. Nino Frank, journaliste, déclara : « Danielle Darrieux débute à Hollywood et elle le fait avec une grâce extrêmement nuancée, un charme dépourvu de timidité, un talent qui enchante parce qu’elle est à l’aise et ne le brandit pas comme un drapeau. »

Mais très vite Danielle Darrieux s’ennuie à Hollywood et préfère casser son contrat pour rentrer en France. Entre-temps, Danielle Darrieux a déjà tourné un film de Maurice Tourneur, Katia qui exploite le succès et la magie de Mayerling. Henri Decoin confirmera également le talent dramatique de Danielle Darrieux avec Abus de confiance et Retour à l'aube, et surtout, profitant de son expérience acquise aux États-Unis, il tourne un chef-d’œuvre digne des meilleures comédies américaines Battement de cœur, un autre triomphe. Danielle Darrieux déclare à propos de Henri Decoin : « ...J’ai toujours eu une absolue confiance en lui et je lui ai obéi en tout. Sans ses conseils, son flair et son appui, je serais sans aucun doute restée une jolie fille chantant et bêtifiant dans des productions mineures et j’aurais probablement quitté le métier assez rapidement. Il a su me mettre en valeur et me persuader que je pouvais jouer de grands rôles dramatiques. Il a même écrit pour moi, m’imposait ainsi dans un emploi où personne ne m’imaginait et ne me voulait. Il m’encourageait quand je perdais confiance ou quand je voulais abandonner. C’est à lui et à lui seul, que je dois d'être ce que je suis devenue. »

Les trois derniers films de Decoin sont des succès et Darrieux est l’une des vedettes les plus populaires du moment. « ...Le public plébiscite, ovationne Danielle Darrieux. Les femmes portent à son instar des cravates, des jupes souples, les cheveux ondulés et libres sur les épaules... N’est-elle pas (sondage de la Cinématographie française) la plus populaire des vedettes ? N’est-elle pas copiée par toutes les jeunes femmes et jeunes filles qui voudraient posséder son aisance, sa joyeuseté, son élégance jamais tapageuse, toujours dans le vent ? » Darrieux tourne un nouveau film avec Decoin, Coup de foudre mais la guerre est déclarée et le film interrompu restera inachevé. Divorcée d’Henri Decoin en 1941, avec qui elle aura toujours des relations amicales, Danielle accepte, la même année, de tourner dans Premier rendez-vous pour la Continental. « Comme j’avais - à l’instar de beaucoup de mes camarades - tourné en Allemagne avant la guerre, je n’avais pas une idée bien précise de ce que représentait cette compagnie. » Le film et la chanson-titre connaissent un succès énorme en cette époque des années sombres de la guerre où le public a besoin de divertissement.

Elle se remarie en 1942 avec Porfirio Rubirosa, rencontré dans le Midi de la France, ambassadeur de Saint-Domingue, il sera soupçonné d’espionnage contre l’Allemagne au point d’être interné en Allemagne. Alfred Greven, directeur de la Continental, fait subir des pressions à Danielle Darrieux au point d’exiger d’elle, si elle ne veut pas que « la personne qui lui était chère eût de gros ennuis », de tourner deux autres films Caprices et La Fausse maîtresse pour la compagnie. Elle fit également partie du tristement célèbre voyage à Berlin en 1942 en compagnie d’autres acteurs français sous contrat avec la Continental dont Albert Préjean, René Dary, Suzy Delair et Viviane Romance. Dans un documentaire diffusé sur ARTE au début des années 1990, elle déclarait qu’elle n'était partie en Allemagne, qu'après un accord avec les Allemands, en ayant l'assurance de rencontrer son mari Porfirio Rubirosa qui y était incarcéré. Une fois son mari libéré, Danielle rompt son contrat avec la Continental et passe la fin de la guerre en résidence surveillée à Megève puis, sous un faux nom, dans la région parisienne. Elle ne fut que peu inquiétée à la Libération... Contrairement à Arletty qui, bien qu'elle n'ait jamais accepté de travailler pour la Continental, paiera de sa carrière la liaison sincère qu’elle eut avec un officier allemand.

Après trois années d’interruption, Danielle Darrieux revient à l’écran décidée à tourner la page aux rôles de jeunes filles écervelées de ses débuts. Après quelques années un peu grises, elle se remarie une troisième et dernière fois avec Georges Mitsinkidès en 1948, et commence pour elle une seconde carrière encore plus brillante que la première. Après quelques films mineurs, Jean Cocteau, pour laquelle il envisagea quelques années plus tôt d’adapter La Princesse de Clèves, fait appel à elle pour interpréter la reine d’Espagne dans Ruy Blas (1948) de Pierre Billon avec Jean Marais. Mais c’est Claude Autant-Lara qui, l’employant différemment, lui donne l’occasion de renouer avec le succès avec trois films, un truculent vaudeville Occupe-toi d'Amélie (1949), où elle joue une femme entretenue de la Belle Époque, dans Le Bon Dieu sans confession (1953) où rouée et ambiguë elle interprète la garce assumée et Le Rouge et le Noir. À nouveau, Henri Decoin la sollicite et l’impose dans un rôle très noir La Vérité sur Bébé Donge (1952) avec Jean Gabin. Elle est sublime dans ce rôle, un de ses meilleurs, d’une épouse aimante et bafouée qui devient une meurtrière statufiée. Elle fera deux autres films avec Decoin, un polar Bonnes à tuer et un film historique, L'Affaire des poisons où elle incarne Madame de Montespan.

Dans les années 1950, elle retrouve Hollywood pour quelques films. Elle chante et danse dans une comédie musicale aux côtés de Jane Powell dans Riche, jeune et jolie. Elle est choisie par Joseph Mankiewicz pour incarner la comtesse Anna Slaviska dans L'Affaire Cicéron avec James Mason, elle joue également la mère de Richard Burton (pourtant son cadet de 7 ans seulement) dans Alexandre le Grand (1956) de Robert Rossen. Danielle Darrieux est au sommet de sa beauté et de son talent, elle triomphe aussi bien à l'écran qu'à la scène. Un grand directeur d’actrices va exploiter son admirable talent de tragédienne et revenu de son exil américain, Max Ophüls fait de Darrieux, au début des années 1950, son égérie. Danielle Darrieux n’a jamais été aussi belle que dans les films de ce « magicien » comme elle le nommera. Elle tourne dans trois chefs-d’œuvre : La Ronde (1951) où elle incarne une épouse infidèle que ni son mari ni son amant ne parviennent à satisfaire ; Le Plaisir (1952) la transfigure, sous le soleil de Normandie, en putain respectueuse touchée par la grâce ; et surtout Madame de... Chef-d’œuvre absolu qui commence comme une comédie légère et sombre dans le drame. Danielle Darrieux y fait une création digne de Dietrich et Garbo. Madame de... : « … une femme prise au piège des passions, oiseau qui se croyait volage et se trouve tout à coup captif, masque mondain qui recèle une âme inquiète, corps d’apparat où le cœur va exercer ses terribles ravages. »

Karl Guérin écrira sur cette collaboration : « ...de La Ronde au Plaisir, du Plaisir à Madame de... , les personnages interprétés par Danielle Darrieux découvrent la réalité du masque social dont ils finissent par être les victimes. Errant au milieu de tous les bonheurs possibles et jamais réalisés, celle qui fut la plus célèbre ingénue du cinéma français semble de film en film découvrir avec naïveté et étonnement l’univers des sensations et des passions. Parvenir à animer d’un frémissement ce visage et ce corps si ordinairement élégants, parvenir à attirer à la lumière du jour un peu de la femme dissimulée derrière l’image frivole et rassurante chère à l’actrice : voilà l’indice d’un certain plaisir ophulsien dont Danielle Darrieux fut plus que tout autre la victime consentante. » Elle tourne aussi avec les plus grands acteurs de l’époque Jean Gabin, Jean Marais, Jeanne Moreau, Bourvil, Fernandel, Louis de Funès, Alain Delon, Jean-Claude Brialy, Michèle Morgan, Michel Piccoli... Elle donne également la réplique à Gérard Philipe dans deux adaptations de classiques de la littérature, en amoureuse éplorée dans Le Rouge et le Noir (1954) de Claude Autant-Lara d’après Stendhal et en femme d’affaires mêlant autorité et séduction dans Pot-Bouille (1957) de Julien Duvivier d’après Zola, deux énormes succès. Devenue son actrice préférée, Duvivier la retrouve et l’entoure d’une pléiade d’acteur comme Paul Meurisse, Lino Ventura, Serge Reggiani, Bernard Blier... dans un huis clos dramatique, Marie-Octobre (1959). Elle tournera encore avec Marcel L'Herbier, Sacha Guitry, Christian-Jaque, Marc Allégret, Henri Verneuil...

Désormais, dans les années 1960, le temps est aux rencontres avec des cinéastes qui sont, avant tout, ses admirateurs. La nouvelle vague la fait tourner, Claude Chabrol dans Landru (1962) et Jacques Demy dans Les Demoiselles de Rochefort (1967). Elle reste dans cette comédie musicale, la seule comédienne non doublée au chant. Parallèlement, le théâtre la rattrape. Après avoir fait ses débuts en 1937 dans une pièce d’Henri Decoin Jeux Dangereux et quelques pièces au cours des deux décennies suivantes (Sérénade à trois de Noel Coward, Faisons un rêve de Sacha Guitry...), Françoise Sagan, scénariste du Landru de Chabrol, lui offre un rôle en or en 1963, La Robe mauve de Valentine qui est un immense succès. Dominique Delouche jeune cinéaste, la sollicite pour deux films, Vingt-quatre Heures de la vie d'une femme (1967), un film que Max Ophüls rêvait déjà de tourner avec Danielle Darrieux et Divine (1975), une comédie musicale.

Jacques Demy reprend le projet d’un film abandonné sept ans plus tôt, Une chambre en ville. Apprenant cela, Danielle Darrieux contacte le réalisateur, démarche qu’elle n’avait jamais entreprise pour aucun film, en espérant interpréter la Baronne Margot Langlois prévue auparavant pour Simone Signoret. Demy, qui s’était toujours promis de retrouver l’actrice, n’osait pas la solliciter pour incarner le rôle d’une alcoolique. Danielle effectue un magistral retour pour ce film, un drame social entièrement chanté (seule Danielle Darrieux et Fabienne Guyon chantent avec leur propre voix), qui fut encensé par la critique mais connu un échec public. À Jacques Demy, en 1982, elle a précisé : « Je suis un instrument, il faut savoir jouer de moi, alors on sait en jouer ou on ne sait pas. » « Un instrument, oui, rétorquera Demy, mais un Stradivarius. »

À son tour, Paul Vecchiali, qui admire la comédienne depuis son enfance et souhaite la diriger depuis longtemps, parvient également à concrétiser son rêve grâce à En haut des marches (1983). Elle y incarne le premier rôle d’une institutrice, très proche de la propre mère du cinéaste, qui revient à Toulon quinze ans après la guerre et affronte les souvenirs liés à la mort de son mari, accusé de collaboration et assassiné à la Libération. Elle y chante trois chansons. Danielle Darrieux avait déjà fait une apparition dans son premier film Les Petits drames et le retrouvera plus tard dans un téléfilm de 1988 avec Annie Girardot, Le Front dans les nuages. André Téchiné, après un projet avorté Les Mots pour le dire, parvient à réunir Catherine Deneuve et Danielle Darrieux dans Le Lieu du crime (1986). Par la suite Benoît Jacquot lui donne le rôle d'une vieille excentrique qui veut venger la mort de son amie dans Corps et biens, Claude Sautet la hisse en directrice d’une chaîne de magasins, mère de Daniel Auteuil dans Quelques jours avec moi, elle retrouve deux amies complices de toujours, Micheline Presle et Paulette Dubost, dans le truculent Le Jour des rois.

Danielle redouble d’activité dans les années 2000, outre le succès au théâtre avec Oscar et la dame rose, François Ozon lui fait tourner son 99e film, qui marque ses soixante-dix ans de carrière, et en fait l'une des suspectes de 8 Femmes. Mère de Catherine Deneuve pour la troisième fois, elle y chante le poème d'Aragon mis en musique par Georges Brassens, « Il n'y a pas d'amour heureux ». En 2006, Danielle Darrieux joue un premier rôle dans Nouvelle chance d'Anne Fontaine aux côtés d'Arielle Dombasle et à 90 ans elle est la victime du film L'Heure zéro adaptation d’un roman d’Agatha Christie. En 2008, elle prévoit de remonter une dernière fois sur scène pour jouer La Maison du lac au côté de Jean Piat mais une chute lors des dernières répétitions l'amène à renoncer à ce projet. En 2009, à 92 ans, elle accepte de tourner dans le nouveau film de Denys Granier-Deferre intitulé Une pièce montée au côté de Jean-Pierre Marielle.

Elle fit aussi un tour de chant en 1967. À partir des années 1970, Danielle Darrieux partage équitablement sa carrière entre théâtre, télévision et cinéma. Une de ses fiertés théâtrale est d’avoir joué et chanté en anglais à Broadway en 1970, dans la comédie musicale Coco interprétant le rôle de Coco Chanel qui avait été joué auparavant par son idole Katharine Hepburn. Elle fit l’unanimité de la critique new-yorkaise, pourtant réputée pour sa férocité, qui salua sa performance. « ...Je reprenais le rôle de Coco Chanel, que Katharine Hepburn, mon idole, avait tenu durant sept mois… C’est la seule personne à qui j’ai demandé un autographe. Je l’adorais. À mes yeux, il n’y avait personne de plus talentueux qu’elle. Dès mon arrivée à New York, elle a été adorable. Elle m’a emmenée dîner chez elle et m’a offert deux tailleurs Chanel. « Je ne m’habille jamais comme ça », m’a-t-elle expliqué. « Moi non plus ! », lui ai-je répondu. On était parfaites pour ce rôle toutes les deux ! »

Elle est chevalier de la Légion d'honneur et officier des Arts et des Lettres. Elle a reçu en 1955, 1957, 1958 la Victoire de la meilleure comédienne du cinéma français. Elle est également lauréate d'un César d'honneur reçu en 1985, d'un Molière d'honneur décerné en 1997 et en 2003 d'un Molière de la Meilleure comédienne dans Oscar et la dame rose ainsi qu'un Sept d'or en 1995 comme Meilleure comédienne pour Jalna et un Globe de Cristal d'honneur en 2010.

Filmographie

 

  • 1931 : Le Bal de Wilhelm Thiele - Antoinette
  • 1931 : Coquecigrole d'André Berthomieu - Coquecigrole, l'orpheline
  • 1932 : Panurge de Michel Bernheim - Régine
  • 1932 : Le Coffret de laque de Jean Kemm - Henriette Stenay
  • 1933 : Château de rêve de Géza von Bolváry et Henri-Georges Clouzot - Béatrix
  • 1934 : L'Or dans la rue de Kurt Bernhardt - Gaby
  • 1934 : Mauvaise Graine de Billy Wilder et Alexander Esway - Jeannette
  • 1934 : Le Secret d'une nuit de Félix Gandéra : présence non créditée
  • 1934 : Volga en flammes de Victor Tourjansky - Macha
  • 1934 : Mon cœur t'appelle de Carmine Gallone et Serge Veber - Nicole Nadin
  • 1934 : La crise est finie de Robert Siodmak - Nicole
  • 1935 : L'Auberge du Petit-Dragon de Jean de Limur (non créditée)
  • 1935 : Mademoiselle Mozart de Yvan Noé - Denise
  • 1935 : Dédé de René Guissart - Denise
  • 1935 : Le Contrôleur des wagons-lits de Richard Eichberg
  • 1935 : Quelle drôle de gosse de Léo Joannon - Lucie
  • 1935 : J'aime toutes les femmes d'Henri Decoin et Carl Lamac - Danielle
  • 1935 : Le Domino vert d'Herbert Selpin et Henri Decoin - Hélène et Marianne de Richmond
  • 1936 : Port-Arthur de Nicolas Farkas - Youki
  • 1936 : Un mauvais garçon de Jean Boyer et Raoul Ploquin - Jacqueline Serval
  • 1936 : Mademoiselle ma mère de Henri Decoin - Jacqueline Letournel
  • 1936 : Mayerling d'Anatole Litvak - Maria Vetsera
  • 1936 : Tarass Boulba de Alexis Granowsky - Marina
  • 1936 : Club de femmes de Jacques Deval - Claire Derouve
  • 1938 : Abus de confiance d'Henri Decoin - Lydia
  • 1938 : Retour à l'aube d'Henri Decoin - Anita Ammer
  • 1938 : Katia de Maurice Tourneur - Katia Dolgoronsky
  • 1938 : La Coqueluche de Paris (The rage of Paris) d'Henry Koster - Nicole
  • 1940 : Battement de cœur d'Henri Decoin - Arlette
  • 1940 : Coup de foudre film resté inachevé de Henri Decoin
  • 1941 : Premier rendez-vous d'Henri Decoin - Micheline Chevasse
  • 1941 : Caprices de Léo Joannon - Lise
  • 1942 : La Fausse Maîtresse d'André Cayatte - Lilian Rander
  • 1945 : Adieu chérie de Raymond Bernard - Chérie
  • 1946 : Au petit bonheur de Marcel L'Herbier - Martine Cavignol
  • 1947 : Bethsabée de Léonide Moguy - Arabella Delvert
  • 1948 : Ruy Blas de Pierre Billon - La reine d'Espagne
  • 1948 : Jean de la Lune de Marcel Achard - Marceline
  • 1949 : Occupe-toi d'Amélie de Claude Autant-Lara - Amélie
  • 1950 : La Ronde de Max Ophüls - Emma Breitkopf, la femme mariée
  • 1950 : Toselli (Romenzo d'amor) de Duilio Coletti - Luisa d'Asburgo-Lorena
  • 1951 : Riche, jeune et jolie "Rich, young and pretty" de Norman Taurog - Marie Devaronne
  • 1951 : La Maison Bonnadieu de Carlo Rim - Gabrielle Bonnadieu
  • 1951 : L'Affaire Cicéron "Five Fingers" / "Operation Cicéron" de Joseph Mankiewicz - La comtesse Anna Staviska
  • 1952 : La Vérité sur Bébé Donge d'Henri Decoin - Elisabeth "Bébé" Donge
  • 1952 : Le Plaisir de Max Ophüls - "Rosa, une pensionnaire dans le sketch : "La maison Tellier"
  • 1952 : Adorables Créatures de Christian-Jaque - Christine
  • 1953 : Le Bon Dieu sans confession de Claude Autant-Lara - Janine Frejoul
  • 1953 : Madame de... de Max Ophüls - La comtesse Louise de...
  • 1954 : Châteaux en Espagne (El torero) de René Wheeler - Geneviève Dupré
  • 1954 : Escalier de service de Carlo Rim - Béatrice Berthier
  • 1954 : Napoléon de Sacha Guitry - Eléonore Denuelle
  • 1954 : Bonnes à tuer d'Henri Decoin - Constance "Poussy" Andrieux
  • 1954 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara - Madame de Rénal
  • 1955 : L'Affaire des poisons d'Henri Decoin - Madame de Montespan
  • 1955 : L'Amant de lady Chatterley de Marc Allégret - Constance Chatterley
  • 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry - Agnès Sorel
  • 1956 : Alexandre le Grand (Alexander the great) de Robert Rossen - Olympias
  • 1956 : Le Salaire du Péché de Denys de La Patellière - Isabelle Lindstrom
  • 1957 : Typhon sur Nagasaki de Yves Ciampi - Françoise Fabre
  • 1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier - Caroline Hédouin
  • 1957 : Le Septième ciel de Raymond Bernard - Brigitte de Lédouville
  • 1958 : Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier - Thérèse Marken, la pharmacienne
  • 1958 : La Vie à deux de Clément Duhour - Monique Lebeaut
  • 1958 : Un drôle de dimanche de Marc Allégret - Catherine
  • 1958 : Marie-Octobre de Julien Duvivier - Marie-Hélène Dumoulin, dite: "Marie-Octobre"
  • 1959 : Les Yeux de l'amour de Denys de La Patellière - Jeanne Moncatel
  • 1959 : Meurtre en quarante-cinq tours de Étienne Périer - Eve Faugères
  • 1960 : L'Homme à femmes de Jacques-Gérard Cornu - Gabrielle/Françoise
  • 1960 : Vive Henri IV, vive l'amour de Claude Autant-Lara - Henriette d'Entragues
  • 1961 : Un si bel été (The greengage summer / Loss of innocence) de Lewis Gilbert - Madame Zisi
  • 1961 : Les Lions sont lâchés d'Henri Verneuil - Marie-Laure
  • 1961 : Les Bras de la nuit de Jacques Guymont - Danielle Garnier
  • 1961 : Les Petits drames de Paul Vecchiali - Simplement une apparition
  • 1961 : Le crime ne paie pas un film à sketches inspiré des bandes dessinées de Paul Gordeaux, de Gérard Oury - Madame Marsais dans le sketch: "L'homme de l'avenue"
  • 1962 : Le Diable et les Dix Commandements de Julien Duvivier - Clarisse Ardan dans le sketch: "Tes père et mère honoreras"
  • 1962 : Les Don Juan de la Côte d'Azur (I Don Giovanni della Costa Azzura) de Vittorio Sala - images d'archives
  • 1962 : Pourquoi Paris ? de Denys de La Patellière - La prostituée dans le café de Denis
  • 1963 : Landru de Claude Chabrol - Berthe Héon
  • 1963 : Du grabuge chez les veuves de Jacques Poitrenaud - Judith
  • 1963 : Méfiez-vous, mesdames "Un monsieur bien sous tous rapports" de André Hunebelle - Hedwige
  • 1964 : Patate de Robert Thomas - Edith Rollo
  • 1964 : Le Coup de grâce (Les temps héroïques) de Jean Cayrol et Claude Durand - Yolande
  • 1965 : L'Or du duc de Jacques Baratier et Bernard Toublanc-Michel - Marie-Gabrielle
  • 1966 : L'Homme à la Buick de Gilles Grangier - Madame Delayrac
  • 1967 : Le Dimanche de la vie de Jean Herman - Julia
  • 1967 : Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy - Yvonne Garnier
  • 1967 : Vingt-quatre Heures de la vie d'une femme de Dominique Delouche - Alice
  • 1968 : Les oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary - Madame Fernande
  • 1969 : La Maison de campagne de Jean Girault - Lorette Boiselier
  • 1972 : Roses rouges et piments verts, (No encontré rosas para mi madre) de Francisco Rovira Beleta - Teresa, la mère de Jaci
  • 1975 : Divine de Dominique Delouche - Marion Renoir
  • 1976 : L'Année sainte de Jean Girault - Christina
  • 1979 : Le Cavaleur de Philippe de Broca - Suzanne Taylor
  • 1982 : Une chambre en ville de Jacques Demy - Margot langlois
  • 1983 : En haut des marches de Paul Vecchiali - Françoise Canavaggia
  • 1986 : Le Lieu du crime d'André Téchiné - La grand-mère
  • 1986 : Corps et biens de Benoît Jacquot - Madame Krantz
  • 1988 : Quelques jours avec moi de Claude Sautet - Madame Pasquier, la mère de Martial
  • 1989 : Bille en tête de Carlo Cotti - L'Arquebuse
  • 1991 : Le Jour des rois de Marie-Claude Treilhou - Armande
  • 1992 : Les Mamies de Annick Lanoë - Lolotte
  • 1993 : Les Demoiselles ont eu 25 ans documentaire de Agnès Varda - Seulement une apparition
  • 1994 : L'Univers de Jacques Demy documentaire de Agnès Varda - Seulement une apparition
  • 2000 : Ça ira mieux demain de Jeanne Labrune - Eva
  • 2001 : Emilie est partie court métrage de Thierry Klifa - Émilie
  • 2001 : 8 Femmes de François Ozon - Mamy
  • 2003 : La marquise est à Bicêtre de Paul Vecchiali
  • 2004 : Une vie à t'attendre de Thierry Klifa - Émilie
  • 2006 : Nouvelle chance de Anne Fontaine - Odette Saint-Gilles
  • 2006 : Persepolis film d'animation de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi - Voix de la grand-mère
  • 2007 : L'Heure zéro de Pascal Thomas - Camille Tressilian
  • 2010 : Pièce montée de Denys Granier-Deferre : Madeleine

 


Morgan Michèle

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Michèle Morgan, de son vrai nom Simone Roussel, est une actrice française, née le 29 février 1920 à Neuilly-sur-Seine, dans le département de la Seine (aujourd'hui Hauts-de-Seine). Elle est l'aînée de 4 enfants. 

Morgan Michèle

Lorsqu'elle a 3 ans, Marcel Schultz, un collègue de travail de son père et astrologue amateur, lui prédit dans son thème astral la célébrité dans le monde. Son père, chef de service dans une maison de parfum d’exportation, est au chômage après la crise de 1929. En 1933, il installe sa famille à Dieppe, rue de la Barre, où il reprend le fonds de commerce d'une épicerie mais fait faillite deux ans plus tard1. Elle découvre la scène lors des spectacles du Casino de Dieppe.

1935 : elle décide avec son frère cadet Paul de fuguer de l'école et d'aller chez ses grands-parents à Paris ; par l'intermédiaire d'agences de casting, elle y décroche son premier rôle de figurante dans Mam'zelle Mozart au cours duquel le réalisateur Yvan Noé lui conseille de se perfectionner en prenant des cours d’art dramatique. 1936 : elle suit des cours de formation théâtrale chez René Simon. 1937 : Jeanne Witta la recommande à Marc Allégret. Après un essai concluant, elle signe son premier contrat (12 500 F) pour Gribouille. Tournage de Février à Avril. Premier succès. RKO lui propose un contrat à Hollywood sur la base de 2000 F par semaine. En octobre et décembre, elle tourne Orage avec Charles Boyer, la grande star de l'époque. Elle prend le surnom de Michèle Morgan.

1939 : le 3 septembre c'est la guerre. Jean Gabin est mobilisé à Cherbourg dans la marine nationale. Il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le film Remorques. Le 15 septembre 1942, elle épouse aux États-Unis William Marshall, dont elle aura un fils, Mike Marshall (1944-2005). Toujours en 1942, lors de son séjour aux États-Unis, Michèle Morgan tourne un bout d'essai pour le rôle principal de Soupçons le film que prépare Alfred Hitchcock ; elle ne fut pas retenue à cause de son anglais insuffisant et il est permis aujourd'hui de regretter que cette rencontre n'eût jamais lieu. Également pour un problème de production, le rôle féminin de Casablanca, qui révéla la comédienne Ingrid Bergman, lui échappe. Michèle Morgan reconnaît par la suite avoir commis plusieurs erreurs durant sa carrière : elle refuse ainsi le rôle principal de Johnny Belinda, qui vaut à Jane Wyman l'Oscar de la meilleure actrice, et celui de La Nuit de Michelangelo Antonioni. Au théâtre, elle renonce, par peur de la scène, à participer à la création de Thé et Sympathie, qui connaît ensuite le succès avec Ingrid Bergman. En 1948, elle divorce. En 1950, elle convole avec Henri Vidal ; ils tourneront plusieurs films ensemble. Après le décès de celui-ci en 1959, elle sera la compagne du cinéaste Gérard Oury, jusqu'au décès de ce dernier en 2006.

En 1957, elle tourne Retour de manivelle, film qui marque un tournant dans sa carrière : incarnant jusqu'ici principalement des héroïnes fragiles, elle y joue une femme fatale de série noire, ce qui lui vaut ce jugement : « On est étonné de voir comment ses yeux peuvent devenir durs, sa bouche méprisante et sa voix cruelle ». Après Benjamin ou les Mémoires d'un puceau en 1967, elle suspend sa carrière, enregistre des poèmes et se consacre essentiellement à la peinture (dont la passion correspond à sa rencontre avec Moïse Kisling en 1943 à Los Angeles, le peintre franco-polonais réalisant son portrait) ou à la haute couture. Elle réapparaît épisodiquement pour la télévision, le cinéma ou le théâtre. Elle a publié ses mémoires, Avec ces yeux-là, en 1977 : Elle est surtout connue pour son regard d'un bleu limpide très photogénique, un peu énigmatique et lointain, qui fut parfois comparé à celui de Garbo, et gravé à tout jamais dans la mythologie du cinéma. Ce regard fut souligné par Jacques Prévert dit par Jean Gabin dans Le Quai des brumes de Marcel Carné où le personnage incarné par Jean Gabin (avec qui elle noue une idylle) lui murmure : « T'as d'beaux yeux, tu sais. », à quoi elle répond : « Embrassez-moi » puis « Embrasse-moi ».

En 1944, elle fait construire dans les collines d'Hollywood, au 10 050 Cielo Drive, une jolie maison et une piscine dans une belle propriété. Vingt-cinq ans plus tard, la propriété appartient à Roman Polanski et sa jeune femme, l'actrice Sharon Tate, enceinte de leur premier bébé. Le 9 août 1969, la maison est envahie par « la famille Manson », qui tue brutalement Sharon Tate et les autres invités présents. Connue depuis ses débuts pour son élégance et sa classe (sur lesquelles elle capitalisera toute sa vie), Michèle Morgan se dit consternée vers la fin des années 1970 par les cravates qui sont disponibles à l'époque sur le marché. Elle réagit en créant sa propre ligne, les Cravates Michèle Morgan. Fabriquées avec des soies choisies, comportant une grande recherche dans les motifs et la luminosité des couleurs, ces cravates tranchent assurément sur le reste de ce qui existe à l'époque. Mais il s'agit là d'un métier à part entière, et les cravates Michèle Morgan n'auront qu'une existence éphémère. Ce qui n'empêche pas quelques collectionneurs emballés de les chercher aujourd'hui dans tous les vide-greniers organisés dans la capitale.

Le prix d'interprétation féminine (le premier de l'histoire française) lui sera décerné au Festival de Cannes en 1946 pour le rôle de Gertrude dans La Symphonie pastorale de Jean Delannoy. Elle est la présidente du jury en 1971. Elle reçoit le triomphe Belge en 1955. 1960 : Elle est faite Chevalier des Arts et des Lettres ; 1967 : Médaille de vermeil de la ville de Paris ; 1969 : Chevalier de la Légion d'honneur ; 1975 : Officier de l'ordre national du mérite,  membre du conseil d'administration de FR3 (jusqu'en 1981) ; 1994 : Commandeur de la Légion d'honneur ; 2009 : Grand officier de la Légion d'honneur.

Filmographie complète

Sous le pseudonyme de Simone Morgan :
 

  • 1935 : La Vie parisienne de Robert Siodmak - Une figuration
  • 1935 : Mademoiselle Mozart d'Yvan Noé - Une entraîneuse à "l'Eléphant Blanc"


Sous le pseudonyme de Michèle Morgan :
 

  • 1935 : Une fille à papa de René Guissart - Une voyageuse
  • 1936 : Mes tantes et moi d'Yvan Noé - Michèle
  • 1936 : Gigolette d'Yvan Noé - Une soubrette
  • 1936 : Le Mioche de Léonide Moguy - L'élève
  • 1936 : La Vie parisienne de Robert Siodmak - Une figuration
  • 1937 : Gribouille de Marc Allégret - Nathalie Roguin
  • 1938 : Orage de Marc Allégret - Françoise Massart
  • 1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné - Nelly
  • 1938 : L'Entraîneuse d'Albert Valentin - Suzy
  • 1939 : Le Récif de corail de Maurice Gleize - Lilian White
  • 1939 : Les Musiciens du ciel de Georges Lacombe - La lieutenante Saulnier
  • 1940 : Remorques de Jean Grémillon - Catherine
  • 1940 : Untel père et fils de Julien Duvivier - Marie Froment-Léonard
  • 1941 : My Life with Caroline de Lewis Milestone non créditée dans le rôle d'Annette
  • 1942 : La Loi du Nord ou La Piste du nord de Jacques Feyder - Jacqueline Bert
  • 1942 : Jeanne de Paris (Joan of Paris) de Robert Stevenson - Jeanne
  • 1941 : Hedda hopper's Hollywood No 1 - court métrage, documentaire - de Herbert Moulton - Elle-même
  • 1943 : Rencontre à Londres (Two Tickets to London) d'Edwin L. Marin - Jeanne
  • 1943 : Amour et swing (Higher and Higher) de Tim Whelan - Millie Pico dite: Paméla Drake
  • 1944 : Passage pour Marseille ou Cap sur Marseille (Passage to Marseille) de Michael Curtiz - Paula
  • 1946 : L'Évadée (The Chase) d'Arthur Ripley - Lorna Roman
  • 1946 : La Symphonie pastorale de Jean Delannoy - Gertrude, la jeune aveugle
  • 1947 : Première Désillusion (The Fallen Idol) de Carol Reed - Julie
  • 1948 : Aux yeux du souvenir de Jean Delannoy - Claire Magny
  • 1949 : Fabiola d'Alessandro Blasetti - Fabiola
  • 1949 : La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois - Jeanne Morel
  • 1950 : Le Château de verre de René Clément - Evelyne Bertal - Ainsi que la version italienne L'amante di una notte de René Clément
  • 1950 : L'Étrange Madame X de Jean Grémillon - Irène Voisin-Larive
  • 1950 : Maria Chapdelaine de Marc Allégret - Maria Chapdelaine
  • 1951 : Les Sept Péchés capitaux (L'Orgueil) de Claude Autant-Lara - Anne-Marie de Pallières
  • 1951 : Vedettes sans maquillage - court métrage - de Jacques Guillon - Elle tient son propre rôle
  • 1952 : La Minute de vérité de Jean Delannoy - Madeleine Richard, comédienne
  • 1953 : Les Orgueilleux d'Yves Allégret - Nelly
  • 1954 : Destinées de Jean Delannoy - Jeanne d'Arc dans le sketch : Jeanne d'Arc
  • 1954 : Obsession de Jean Delannoy - Hélène Giovanni
  • 1954 : Napoléon de Sacha Guitry - Joséphine de Beauharnais
  • 1955 : Les Grandes Manœuvres de René Clair - Marie-Louise Rivière
  • 1955 : Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara - Marguerite, la chanteuse de cabaret
  • 1955 : Marie-Antoinette reine de France de Jean Delannoy - Marie-Antoinette, la reine de France
  • 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry - Gabrielle d'Estrée
  • 1956 : Oasis d'Yves Allégret - Françoise Lignières
  • 1957 : Les Vendanges (The Vintage) de Jeffrey Hayden - Léonne Morel
  • 1957 : Retour de Manivelle de Denys de La Patellière - Hélène Fréminger
  • 1958 : Le Miroir à deux faces d'André Cayatte - Marie-Josée Tardivet, la femme de Pierre
  • 1958 : Maxime d'Henri Verneuil - Jacqueline Monneron
  • 1958 : Femmes d'un été (Racconti d'estate) de Gianni Franciolini - Micheline
  • 1959 : Grand Hotel (Menschen im hotel) de Gottfried Reinhardt - La Grusinskaïa
  • 1959 : Brèves amours (Vacanze d'inverno) de Camillo Mastrocinque - Steffa Tardier
  • 1959 : Les Scélérats de Robert Hossein - Thelma Rooland
  • 1959 : Pourquoi viens-tu si tard ? de Henri Decoin - Catherine Ferrer
  • 1960 : Fortunat d'Alex Joffé - Juliette Valcourt
  • 1961 : Le Puits aux trois véritésde François Villiers - Renée Plège
  • 1961 : Les lions sont lâchés de Henri Verneuil - Cécile
  • 1962 : Landru de Claude Chabrol - Célestine Buisson
  • 1962 : Rencontres de Philippe Agostini - Bella Krastner
  • 1962 : Le crime ne paie pas un film à sketches inspiré des bandes dessinées de Paul Gordeaux, de Gérard Oury - Jeanne Hugues dans le sketch : L'Affaire Hugues
  • 1962 : Un cœur gros comme ça de François Reichenbach - Elle tient son propre rôle
  • 1963 : Méfiez-vous, mesdames de André Hunebelle - Denise Duparc
  • 1963 : Constance aux enfers de François Villiers - Constance
  • 1964 : Les Yeux cernés de Robert Hossein - Florence
  • 1964 : Les Pas perdus de Jacques Robin - Yolande Simonet
  • 1964 : Le Petit boulanger de Venise ou Le Procès des Doges (Il fornaretto di Venezia) de Duccio Tessari - La Princesse Sofia
  • 1964 : Le Corniaud de Gérard Oury : - La scène où elle est en voiture a été coupée au montage
  • 1965 : Dis-moi qui tuer de Étienne Périer - Geneviève Montanet
  • 1966 : Les Centurions (Lost command) de Mark Robson - La comtesse de Clairfond
  • 1967 : Benjamin ou les Mémoires d'un puceau de Michel Deville - La comtesse
  • 1975 : Le Chat et la Souris de Claude Lelouch - Mme Richard, la veuve du financier milliardaire
  • 1977 : Jacques Prévert - Documentaire - de Jean Desvilles - Témoignage
  • 1978 : Robert et Robert de Claude Lelouch - Elle y fait une figuration
  • 1985 : Carné, l'homme à la caméra - Documentaire - de Christian Jaque - Témoignage
  • 1986 : Un homme et une femme : vingt ans déjà de Claude Lelouch - Une spectatrice à la projection privée
  • 1990 : Ils vont tous bien ! (Stanno tutti bene) de Giuseppe Tornatore - Une femme dans le train


Télévision
 

  • 1953 : Camille et Silent the Song -Épisodes de "Studio One" - d'Anthony Barr, Yul Brynner...
  • 1967 : La Bien-aimée de Jacques Doniol-Valcroze - Fanny Dréal
  • 1976 : Hommage à Raimu - Documentaire - de Raymond Castans et Solange Peters - Témoignage
  • 1981 : Le Tout pour le tout de Jacques Brialy
  • 1984 : Chéri d'Yves-André Hubert - Léa, la maîtresse de chéri
  • 1986 : Le Tiroir secret - Feuilleton en 6 épisodes - : La saisie d'Édouard Molinaro, L'Enquête de Roger Gillioz, Top secret de Michel Boisrond, La Rencontre d'Édouard Molinaro, La Mise au point de Nadine Trintignant et Le Retour de Michel Boisrond - Colette Dutilleul-Lemarchand
  • 1995 : La Veuve de l'architecte de Philippe Monnier - Héléna Kramp
  • 1997 : Des gens si bien élevés de Alain Nahum - Geneviève
  • 1999 : La Rivale d'Alain Nahum - Judith Legrand
  • 2007 : Michèle Morgan avec ces yeux-là, documentaire d'Anne Andreu 55 min (France) - Témoignage
  • 2010 : Les trois glorieuses documentaire de Henry-Jean Servat et Pierrick Bequet - Témoignage


Théâtre
 

  • 1936 : quelques petits rôles (La fête du printemps, Monsieur Mécano)
  • 1978 : Le Tout pour le tout de Françoise Dorin, mise en scène Raymond Gérôme, Théâtre du Palais-Royal
  • 1981 : Chéri de Colette, mise en scène Jean-Laurent Cochet, Théâtre des Variétés
  • 1983 : Chéri de Colette, mise en scène Jean-Laurent Cochet, Théâtre des Célestins
  • 1988 : Une femme sans histoire d'Albert Ramsdell Gurney, mise en scène Bernard Murat, Comédie des Champs-Elysées
  • 1993 : Les Monstres sacrés de Jean Cocteau, mise en scène Raymond Gérôme, Théâtre des Bouffes-Parisiens

 

Deuxième Bureau

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L'expression Deuxième Bureau désigne communément le service de renseignements de l'armée française, entre 1871 et 1940, en référence au Deuxième Bureau de l'État-major général dont il était une composante. 

Membres du deuxième bureau à Salonique en 1914

Membres du deuxième bureau à Salonique en 1914

Le SR-Guerre français a été créé en 1871 au sein de l’État-major des Armées. Le Deuxième Bureau fut dirigé par le colonel Jean Sandherr entre 1886 et 1895, puis Georges Picquart entre 1895 et 1896, et Hubert-Joseph Henry de 1897 à 1898. Le deuxième bureau fut impliqué dans l'affaire Dreyfus. Dirigé par le colonel Charles Joseph Dupont de 1913 à 1917 puis par le colonel de Cointet. Après l'armistice de 1940, le SR Guerre est officiellement dissout. Les services de renseignements militaires sont clandestinement restructurés. L'amiral Darlan s'efforce de développer à son profit le petit service de renseignements de la Marine, sans grand succès. La Section Air du SR devient le SR Air sous l'autorité du colonel Georges Ronin.

Les activités du 2ème bureau de l'état-major de l'armée de terre (EMA), commandé par le colonel Louis Baril, sont reprises par le Bureau des menées antinationales (BMA). Le M.A.1 est braqué contre l'Allemagne et l'Italie. Le 5e bureau EMA est commandé par le colonel Louis Rivet. Officiellement, c'est le M.A.3. Sous son autorité, Paul Paillole dirige le contre-espionnage militaire offensif. Ce service est camouflé sous le nom d'une entreprise de travaux ruraux (T.R.). Les services spéciaux français font du renseignement en zone occupée et en zone interdite d'une part, du contre-espionnage en zone non-occupée d'autre part.

Pour le contre-espionnage, les activités du SR Air et des TR sont communes. En zone libre, les enquêtes et les arrestations sont du ressort de la Police Spéciale de Surveillance du Territoire créée en 1937. Les BMA et les TR ciblent non seulement les espions de l'Axe, mais encore les agents britanniques, les "gaullistes" et "communistes" considérés comme agents de l'étranger. La situation est compliquée. Au départ, Henri Frenay, Robert Guédon, Pierre de Froment, sont parrainés par le colonel Baril. Maurice Chevance est un correspondant de Rivet. Frenay et Paillole sont des amis. En août 1942, sous la pression allemande, les BMA sont dissous par Pierre Laval, ce qui ne change pas grand chose. Après les débarquements alliés en Afrique du Nord et l'invasion de la zone libre, Rivet et Paillole, passés à Alger, poursuivent leur activité clandestine, en liaison avec les réseaux de métropole : TR et TR jeune notamment. Paillole met en place un Service de Sécurité Militaire.

Simultanément, la France libre met en place, à Londres, son propre service de renseignement, le "2ème Bureau" puis Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), sous la direction du colonel Passy (André Dewavrin). Lors du rapprochement Giraud-de Gaulle, le comité français de la Libération nationale ordonne la fusion du BCRA et des services de renseignement de Rivet dans une nouvelle structure, la Direction générale des services spéciaux (DGSS). Opposé aux conditions de cette fusion, Louis Rivet démissionne. La DGSS devient la Direction générale des études et recherches (DGER) le 6 novembre 1944. En 1946, elle est remplacée par le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), qui deviendra la DGSE en 1982.

Les directeurs du deuxième bureau

 

  • Paul Paillole : Services Spéciaux, éditions Robert Laffont, 1975
  • Henri Navarre : Le Service de Renseignements (1871-1944), édition Plon, 1978 (ISBN 2-259-00416-4) (co-écrit avec un groupe d'anciens membres du SR)

Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X

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La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X ou FSSPX est une société de prêtres catholiques fondée en Suisse, dont les buts sont « de former des prêtres et créer des séminaires ». 

Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X

Elle a son siège à Menzingen, dans le canton de Zoug (Suisse). Toutefois, la Fraternité Saint-Pie-X n'est pas en « parfaite communion » avec l’Église et le pape. Fondée le 1er novembre 1970, cette société, dont les statuts avaient été reconnus et approuvés par l’évêque diocésain d’Écône en 1970 à titre de « pieuse union », perd sa reconnaissance officielle le 6 mai 1975. La décision de son fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, d'ordonner lui-même quatre évêques sans l'accord du pape Jean Paul II, en 1988, a conduit à leur excommunication (levée en 2009), provoquant un schisme avec l'Église catholique. Marcel Lefebvre et ses disciples se considèrent comme traditionalistes tandis que pour beaucoup, ainsi que l'explique Émile Poulat, le mouvement est l'incarnation de l’intégrisme, dans un débat sémantique qui n'est pas tranché.

Des négociations avec le Vatican en vue de la réintégration de la communauté dans le giron de l'Église catholique amènent à la levée de l'excommunication des évêques en janvier 2009 sans que cela signifie le retour à la pleine communion de la FSSPX qui doit reconnaître l'autorité du pape et du Concile Vatican II.

Buts : Aux termes de ses statuts, la FSSPX, a pour but « le sacerdoce et tout ce qui s'y rapporte et rien que ce qui le concerne », principes qui impliquent, entre autres, « d'orienter et réaliser la vie du prêtre vers ce qui est essentiellement sa raison d'être : le saint sacrifice de la Messe » tout en évitant « avec soin les erreurs modernes, en particulier le libéralisme et tous ses succédanés ». En pratique, cela sous-entend le maintien du rite tridentin, une théologie fondée sur saint Thomas d'Aquin et une critique virulente des « erreurs modernes ».

Droit : Du point de vue du droit canonique de l'Église catholique romaine, si la FSSPX fut une œuvre d'Église entre 1970 et 1975, elle ne l'est plus aujourd'hui et ne reçoit de Rome aucune forme d'approbation ou de reconnaissance. En effet, cette société de vie commune sans vœu fut approuvée par Mgr Charrière, évêque de Fribourg, et érigée dans son diocèse le 1er novembre 1970 ; le 18 février 1971, le préfet de la Sacré Congrégation pour les religieux, le cardinal Wright, signe un décret d'approbation des statuts de la Fraternité. Cependant,le 6 mai 1975, Mgr Mamie, nouvel évêque de Fribourg, annonce dans une lettre adressée à Mgr Lefebvre qu'il décide de retirer l'approbation de 1970, en grande partie à cause de son refus de la « liturgie nouvelle ».

De plus, lors des sacres d'évêques en 1988, Mgr Lefebvre, son co-célébrant Mgr Antonio de Castro-Mayer, et les quatre nouveaux évêques furent excommuniés. Néanmoins, à plusieurs reprises, le cardinal Castrillon Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei jusqu'en juillet 2009 a indiqué dans les médias que la FSSPX était à l'intérieur de l'Église, mais qu'il lui manquait néanmoins « une plus parfaite communion ». Pour sa part, la FSSPX considère que son retrait d'approbation prononcé en 1975 est juridiquement nul car entaché d'irrégularités.

Enfin du point de vue des pouvoirs politiques, le Bureau des cultes du ministère de l'Intérieur français la considère comme une association cultuelle chrétienne indépendante de l'Église catholique romaine et n'ayant aucun contact avec elle. La situation est la même dans la majeure partie des pays du monde où elle est présente.

Organisation

La FSSPX revendique aujourd'hui 551 prêtres, 214 séminaristes dans six séminaires (dont le plus célèbre, à Écône, fut fondé en 1971), 117 frères, 164 religieuses, et considère qu'elle représente 600 000 fidèles dans au moins 30 pays. En 2011, des sources indépendantes de la FPSSX évoquent plutôt les chiffres de 150 000 fidèles et de 600 prêtres.

Le supérieur Général de la FSSPX est Mgr Bernard Fellay, qui fut sacré le 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre avec trois autres prêtres. La Fraternité est organisée en 14 « districts », c'est-à-dire des pays ou groupes de pays où elle possède plus de 3 prieurés formés et en 6 « maisons autonomes », qui sont des districts en préparation.

En France, l'une des implantations les plus connues est l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, dans le Ve arrondissement de Paris. L'occupation par la force de cette église a été reconnue comme irrégulière par la justice française. À la demande du curé affectataire une décision d'expulsion a été obtenue mais jamais exécutée. Sous la mandature Delanoë, le groupe des Verts a effectué de nouvelles tentatives, désapprouvées par le Maire, pour obtenir que la FSSPX soit expulsée mais sans succès : cette décision n'appartenant de toute façon pas à la Mairie, mais à l'Archevêché de Paris, à qui échoit l'affectation de cette église .

En 1970, Mgr Marcel Lefebvre fonde à Écône (Suisse) la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X à la demande de plusieurs séminaristes français. Les buts de cette fraternité sacerdotale sont « le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne ». Avec l'autorisation de Paul VI, l'institution est érigée canoniquement par Mgr Charrière, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg en tant que « pieuse union » pour une durée de trois ans ad experimentum renouvelables. De son côté, l'évêque de Sion l'autorise à fonder un séminaire à Écône.

Par la suite, Mgr Lefebvre continue de stigmatiser, plus ou moins violemment, la politique d'ouverture post-conciliaire, attaquant en particulier le dialogue inter-religieux auquel s'essaie l'Église catholique. Le 21 novembre 1974, il publie un manifeste résumant ses positions :

« Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la Foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. (…)
Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l'Église depuis dix-neuf siècles. (…)
Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l'hérésie et aboutit à l'hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d'adopter cette Réforme et de s'y soumettre de quelque manière que ce soit. (…)
C'est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l'étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures.
»

En conséquence, au printemps 1975, le nouvel évêque de Fribourg retire l'autorisation accordée par son prédécesseur à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Malgré cela Mgr Lefebvre décide de continuer son action de formation de prêtres, et en juin 1976, il ordonne treize prêtres sans lettres dimissoires. Le 22 juillet 1976, Paul VI frappe Marcel Lefebvre d'une suspense a divinis pour son opposition au Concile Vatican II et son opposition aux réformes qui s'y rattachent et la Fraternité est dissoute. En réponse, dans une interview au Figaro, Mgr Lefebvre décrit Vatican II comme « un concile schismatique » ». Et le 29 août, Mgr Lefebvre célèbre la « messe de Lille ».

Après cette première fêlure dans l'union avec Rome, Mgr Lefebvre et la Fraternité Saint-Pie-X choisissent de continuer leur action en formant des prêtres, ouvrant des lieux de culte dans tout le monde chrétien avec la volonté de « maintenir et perpétuer le sacrifice glorieux et expiatoire du Christ dans l'Église ». Peu à peu, la fraternité se dote d'une structure hiérarchique distincte et séparée de l'Église romaine, dans le but de « maintenir la Sainte Église catholique et romaine, vouloir la continuer et la continuer par le Sacerdoce ». Le 3 octobre 1984, Rome publie la lettre Quattuor abhinc annos libéralisant sous certaines conditions la célébration du rite tridentin, sous la juridiction des évêques. La FSSPX, tout en se réjouissant de ce premier pas, reste très méfiante envers la hiérarchie diocésaine et demande une libéralisation générale des livres de 1962 ainsi qu'un statut juridique directement soumis au pape. En 1980, Mgr Lefebvre crée l'Institut Universitaire Saint-Pie X à Paris.

Mgr Lefebvre critique sévèrement la visite d'une synagogue par Jean-Paul II, ou les rencontres inter-religieuses d'Assise en 1986. À l'occasion de cette rencontre, donnant lieu à des prières pour la paix mondiale, tous les représentants religieux présents avaient prié chacun leur Dieu. Pour la tradition catholique, cela peut sembler dire que « toutes les religions se valent », ce qui fut toujours condamné par l'Église catholique. Mgr Lefebvre affirme, lors d'une conférence spirituelle à Écône, que le pape est alors inspiré par le diable et les francs-maçons. Les rapports sont maintenus avec Rome, et une tentative de normalisation de la situation de la FSSPX a lieu le 5 mai 1988, par la signature d'un accord entre le cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre. Cet accord reconnaissait le principe de l'ordination d'un évêque, le maintien de « la discipline spéciale concédée à la Fraternité par une loi particulière ». Mais le lendemain, 6 mai, Mgr Lefebvre revient sur sa signature.

Se sentant vieillir, et voulant garantir la pérennité de son œuvre, Mgr Lefebvre décide de procéder à des sacres d'évêques, même sans l'accord de Rome. Ce qu'il fait, malgré les mises en garde canoniques, le 30 juin 1988. Mgr Lefebvre, assisté de Mgr Antonio de Castro-Mayer, évêque émérite de Campos, sacre quatre évêques, Alfonso de GalarretaBernard FellayBernard Tissier de Mallerais et Richard Williamson.

Ce sacre d'évêques malgré l'interdiction de Rome relève de l'excommunication latæ sententiæ : l'individu s'excommunie lui-même, du simple fait de son acte, mais l'excommunication doit faire l'objet d'une déclaration publique. C'est ce que fait le cardinal Gantin, le 1er juillet 1988 par le décret Dominus Marcellus Lefebvre : il avertit toute personne de bonne volonté que Mgr Lefebvre a « posé un acte schismatique » en citant les canons 1364-1 et 1382 du Code de droit canonique. « L'apostat de la foi, l'hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latæ sententiæ. » « L'Évêque qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu'un Évêque, et de même celui qui reçoit la consécration de cet Évêque encourent l'excommunication latæ sententiæ réservée au Siège Apostolique. »

Il déclare donc excommuniés Mgr Lefebvre lui-même, Mgr de Castro-Mayer, évêque co-consécrateur, et les quatre nouveaux évêques. Le 2 juillet 1988 par le motu proprio Ecclesia Dei, Jean-Paul II rappelle aux fidèles que nul ne doit ignorer que « l'adhésion formelle au schisme constitue une grave offense à Dieu et comporte l'excommunication prévue par le droit de l'Église ». Certaines communautés de la mouvance de la FSSPX, comme les bénédictins du Barroux, n'acceptent pas la situation de schisme provoquée par les sacres du 30 juin. Ils sont canoniquement accueillis dans l'Église catholique en juillet 1988. Quelques prêtres de la FSSPX fondent la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, sur le modèle des accords du 5-Mai. Une commission cardinalice — la commission pontificale « Ecclesia Dei » — veille aux applications pratiques du motu proprio.

Jusqu'en 2000, il n'y a plus de relations officielles entre Rome et la Fraternité. Celle-ci s'attache à développer son implantation mondiale et à fustiger les « ralliés ». En août 2000, la Fraternité Saint-Pie-X effectue un pèlerinage à Rome dans le cadre du Jubilé. À cette occasion, divers membres importants dont Mgr Fellay, le supérieur général, rencontrent le cardinal Castrillon-Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei. Durant toute cette année 2000, les rencontres se multiplient, mais à la mi-2001 les relations sont au point mort. Une des communautés de la mouvance de la fraternité Saint-Pie-X, l'Union Saint-Jean-Marie-Vianney, de Campos au Brésil, dirigée par Mgr Rangel, continue quant à elle les pourparlers avec le Vatican, reconnaît le concile Vatican II interprété à la « lumière de la tradition » et la validité et licéité du rite de Paul VI et obtient le 18 janvier 2002 le statut « d'administration apostolique de caractère personnel » soumise directement au pape. Le rite tridentin leur est reconnu comme rite propre.

Au sein de la Fraternité Saint-Pie-X, ce genre d'accord paraît satisfaisant à certains. Ainsi, au cours de l'année 2003, l'abbé Paul Aulagnier, ancien supérieur du district de France, exprime son soutien aux « accords de Campos » ; il est exclu de la FSSPX en octobre 2003. En 2004, l'abbé Philippe Laguérie, ancien curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet exprime son mécontentement quant au fonctionnement des séminaires et à certains choix de la Fraternité ; il fait l'objet d'une mutation disciplinaire au Mexique, qu’il refuse. Mgr Bernard Fellay déclare alors que l’abbé Laguérie « ne faisait plus partie de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X ». La sanction est la même pour ceux qui lui avaient manifesté son soutien, tels les abbés Guillaume de Tanoüarn, Christophe Héry et Henri Forestier. Le 8 septembre 2006, les abbés Philippe Laguérie, Guillaume de Tanoüarn, Paul Aulagnier, Christophe Héry et Henri Forestier rejoignent la pleine communion avec l'Église catholique romaine au sein de l'Institut du Bon-Pasteur, avec l'usage exclusif des livres de 1962 et le droit à une « critique constructive » du concile Vatican II.

Le 30 juillet 2006, un pasteur luthérien suédois, Sten Sandmark, abjure le luthéranisme et fait profession de foi catholique en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet devant Mgr Tissier de Mallerais. La Fraternité Saint-Josaphat, fondée en 2001, regroupant des prêtres de rites slavons en Ukraine, se place dans la mouvance FSSPX en demandant à celle-ci des professeurs pour son séminaire. Mgr Tissier de Mallerais ordonne un prêtre de cette communauté en 2003. En 1995, Mgr Lazo, évêque émérite de La Union (Philippines), rejoint la FSSPX. Il décède en 2000. Par le motu proprio Summorum Pontificum, publié le 7 juillet 2007, le pape Benoît XVI, qui en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi était très sensibilisé au « problème traditionaliste », remet en valeur le rite tridentin. Dans sa lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio, le pape précise que l'un des buts de ce texte est la « réconciliation interne au sein de l’Église ».

Ces dispositions sont saluées par Mgr Fellay au nom de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Pour lui, ce « climat favorable instauré » par Benoit XVI, et cette « indéniable avancée liturgique » doivent précéder le retrait de excommunications et l'ouverture de vraies discussions doctrinales. Répondant à la presse au sujet des ordinations sacerdotales qui ont eu lieu au sein de la Fraternité Saint-Pie X le 29 juin 2011, le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a confirmé que ces ordinations sacerdotales étaient illégitimes. « Ce sont 20 nouveaux prêtres, dont 11 Français, qui ont en effet été ordonnés de façon illégitime – les évêques qui les ont ordonnés ont été consacrés de façon illégitime en dépit de l’opposition du pape, au séminaire d’Écône, en Suisse, dans le Valais et à Zaitskofen, en Allemagne. Si, du point de vue sacramentel, les ordinations sont valides, ces prêtres ne peuvent pas administrer les sacrements. »

Par décret de la congrégation pour les évêques du 21 janvier 2009 signé par le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation, l'excommunication latae sententiae (c'est-à-dire de facto) qui frappait les quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre, Mgr Bernard Fellay, Mgr Alfonso de Galarreta, Mgr Bernard Tissier de Mallerais et Mgr Richard Williamson, est levée. Ce même décret ajoute qu'« on espère que ce pas sera suivi de la réalisation rapide de la pleine communion avec l'Église, de toute la Fraternité de Saint Pie X », signifiant que la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X n'est pas encore considérée comme en pleine communion avec l'Église de Rome. D'après le droit de l'Église, la levée de l'excommunication n'est pas la réconciliation ou la réhabilitation, mais l'ouverture de la voie vers la réconciliation ; les quatre évêques demeurent suspendus (suspens a divinis), ce qui fait qu'il ne leur est toujours pas permis d'exercer leur ministère épiscopal au sein de l'Église catholique.

La vive émotion qui naît au sein de l'Église catholique, à la suite des propos négationnistes de l'un des quatre évêques et face à la position de la FSSPX par rapport au concile Vatican II, amène Benoît XVI a préciser que la levée de l’excommunication pour les évêques de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX) « ne signifiait pas de soi le retour à la pleine communion du mouvement intégriste, et qu’elle ne pouvait se faire que dans le respect de l’enseignement du Concile Vatican II ». Cependant, l'autorité romaine, par l'intermédiaire du cardinal Darío Castrillón Hoyos (alors préfet de la commission pontificale Ecclesia Dei) qui a ainsi rapporté l'analyse du Conseil pontifical pour les textes législatifs, a assuré que les quatre évêques n’étaient plus suspendus (suspens a divinis). Cette affirmation, relevant de l'autorité romaine, a par ailleurs été confirmée une lettre du cardinal Re. Quant à Mgr Bernard Tissier de Mallerais, il n'a jamais été suspens a divinis, puisqu'il avait déjà été ordonné le 29 juin 1975, alors que la peine du Saint-Siège ne touchait que les prêtres ordonnés par Mgr Lefebvre à partir de juillet 1976. L'ouverture dans la recherche du rapprochement se poursuit.

Le 8 juillet 2009, le Vatican publie le motu proprio Ecclesiae unitatem qui rattache la Commission Ecclesia Dei à la Congrégation pour la doctrine de la foi dirigée par le cardinal américain William Levada, motivant cette décision par le but que la FSSPX retrouve la pleine communion avec l'Église. Il rappelle toutefois que « la Fraternité ne jouira d'aucun statut canonique dans l'Église et ses ministres ne peuvent exercer de façon légitime aucun ministère » tant que les questions doctrinales demeurent. Une semaine plus tôt, l'un des responsables de la FSSPX, Bernard Tissier de Mallerais, considéré comme le théologien de la FSSPX, déclare pour sa part que « les discussions n'avanceront que si Rome réforme sa manière de voir et reconnaît les erreurs dans lesquelles le Concile a mené l'Église.» La libération de la célébration de la messe selon le rite tridentin et la levée des excommunications remplissent les conditions émises par Mgr Fellay permettent aux deux parties d'entamer des discussions portant sur des points de la doctrine considérée comme étant à l'origine de la division. Ces réunion bilatérales débutent le 26 octobre 2009 et se terminent en juin 2011 à un rythme bimestrielle. Les conclusions de ces discussions restent confidentielles.

Ces discussions n'empêchent pas des membres influents de la FSSPX de continuer leur critique des initiatives du pape, contre sa pensée voire sa personne ou encore celles émise à l’encontre de la béatification de Jean-Paul II en mai 2011. En août 2011, à l'issue de ces rencontres romaines, Mgr Fellay, réaffirme son opposition intangible à Vatican II, en se prévalant de quelques soutiens au sein de la Curie romaine, bien que leur nombre soit réduit. Pour Benoît XVI, la liberté religieuse, le dialogue inter-religieux, la collégialité épiscopale et l'évolution de la liturgie constituent des « points non négociables », qui avaient déjà fait l’objet d'un accord en 1988 avec Mgr Lefebvre avant que celui-ci ne se rétracte58.

Le 14 septembre 2011, Mgr Fellay et deux assistants (Niklaus Pfluger et Alain-Marc Nély) sont reçus à Rome invités58 par William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Luis Ladaria et Guido Pozzo, qui transmettent à la fraternité Saint-Pie X un « préambule doctrinal », document considéré par Rome comme préalable indispensable à une réintégration de la fraternité au sein de l'Église catholique . Le préambule — soulignant en particulier le rôle doctrinal irrévocable du concile Vatican II, le respect de son authenticité et de la légitimité de son enseignement, jusqu'ici toujours réfuté par la fraternité — est une « base indispensable » à une « éventuelle » réconciliation avec la FSSPX. Le Vatican envisagerait en un tel cas la possibilité d'une « prélature personnelle internationale », à l'instar de la situation de l’Opus Dei. Les observateurs notent la similitude de formulation des conditions du Vatican avec les accords préalablement refusés en 1988 par Mgr Lefebvre.

Le préambule doctrinal est analysé par la direction de la FSSPX notamment au cour d'une réunion réunissant les responsables de cette dernière à Albano en octobre 2011. Début décembre 2011, une première réponse de la FSSPX est envoyée à Rome à la Commission 'Ecclesia Dei'. Ce document n'est pas considérée comme une réponse par les autorités vaticanes qui demandent un complément d'information. Mgr Fellay envoie un deuxième document début janvier qui sera finalement étudié par l'Assemblée plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi fin janvier 2012. Les conclusions de cette étude sont négatives et la Congrégation pour la doctrine de la foi transmet le cas auprès du pape qui doit trancher de manière définitive le problème.

La rupture entre Rome et la Fraternité s'est faite en deux temps au plan juridique. Mais la séparation est due à des problèmes plus profonds reposant sur l'expression du dogme de l'Église catholique. Ainsi la FSSPX refuse l’aggiornamento et ce qu'elle nomme les mesures libérales du concile Vatican II, notamment :

 

  • la liberté religieuse qui, selon elle, s'opposerait à la doctrine de la royauté sociale du Christ ;
  • la collégialité, qui diluerait et lierait l'autorité pontificale en accordant trop de pouvoir aux conférences épiscopales ;
  • l'œcuménisme et ce qui serait son corollaire, l'abandon du prosélytisme ou de la mission ;
  • les modifications dans la liturgie.


Le cardinal Castrillon-Hoyos, préfet de la Congrégation du clergé, énumère dans une lettre du 5 avril 2002 à Mgr Bernard Fellay plusieurs points de contestation, indiquant : « Je me permets (…) d'énumérer quelques-unes de ces attitudes et affirmations contradictoires dans lesquelles votre Fraternité semble s'être hasardée, qui suscitent la perplexité et sont en contradiction avec la Tradition de l'Église ». Sur le plan doctrinal, le cardinal Castrillon-Hoyos rappelle les enseignements du premier concile du Vatican, selon lesquels la papauté est exempte de tout risque d'erreur. Pour lui, le magistère pontifical de Jean-Paul II ne contredit donc pas l'enseignement antérieur de l'Église. Il rappelle que les « états de nécessité » invoqués par la Fraternité pour justifier les ordinations de 1988 sont toujours soumis au jugement du pape et ne peuvent être invoqués contre celui-ci ou en dehors de lui. Enfin, il reproche aux prélats de la Fraternité leurs « manques de charité » et leur ton volontiers polémique.

La FSSPX célèbre exclusivement la messe selon le rite dit « de saint Pie V » ou rite tridentin, aujourd'hui dénommé forme extraordinaire du rite romain, en latin dans sa version de 1962. Elle reconnaît la validité de la messe de Paul VI (Novus Ordo Missæ), la forme ordinaire, mais selon elle cette messe affaiblit l'expression de la doctrine sur le sacrement de l'Eucharistie.

Ainsi, les disciples de Mgr Lefebvre dénoncent le caractère « équivoque » de la nouvelle liturgie qui serait, selon eux, susceptible de permettre une interprétation « protestante » de la messe : ils reprochent notamment à la réforme liturgique d'avoir affaibli et obscurci la conception traditionnelle de la messe (tel que son caractère propitiatoire par exemple) afin de faciliter le dialogue avec les communautés protestantes. Pour la FSSPX, la modification de la liturgie traditionnelle est emblématique des modifications apportées par le concile Vatican II. Mgr Lefebvre écrit ainsi dans une déclaration du 21 novembre 1974 : « On ne peut modifier profondément la lex orandi sans modifier la lex credendi. À messe nouvelle correspond catéchisme nouveau, sacerdoce nouveau, séminaires nouveaux, universités nouvelles, Église charismatique, pentecôtiste, toutes choses opposées à l'orthodoxie et au magistère de toujours. »

La publication du motu proprio Summorum Pontificum a levé une grande partie des difficultés dues à l'interdiction de facto du rite tridentin. Suite à une demande de Mgr Norbert Brunner, évêque catholique romain de Sion (Suisse), diocèse dans lequel sont situés, à Écône, le séminaire et la Fraternité Saint-Pie-X, Rome, par l'intermédiaire de la Congrégation des évêques et le Conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs, émet cet avis :

Le droit canon revu en 1983 précise que le sacre d'évêque sans mandat du Saint-Siège cause une excommunication automatique (latæ sententiæ) du prélat qui ordonne et des ordinands. C'est à Rome que revient ensuite de rendre publique cette sanction. Par la lettre Dominus Marcellus Lefebvre11 du 1er juillet 1988, le cardinal Gantin effectue cette procédure.
le délit de schisme est, pour le Conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs, le processus d'éloignement de la communion hiérarchique. En conséquence, le fait de persévérer dans la désobéissance à l'autorité légitime suite à l'acte schismatique de 1988, entraîne une scission entre la FSSPX et Rome.

Pour l'Église catholique, si tous les prêtres et évêques membres de la FSSPX sont validement ordonnés, leur statut juridique n'est pas conforme aux lois ecclésiales. En conséquence, baptême, eucharistie, confirmation, ordination et sacrement des malades sont tout à fait valides, même si effectués dans un cadre illicite. En revanche, pour être valides, les sacrements de pénitence et de mariage doivent être conférés par un ministre ayant reçu juridiction pour le faire. Pour ces deux sacrements, il y a donc doute sur la validité. Pour autant, le cardinal Castrillon-Hoyos, préfet de la Congrégation du Clergé et président de la commission Ecclesia Dei explique le 13 novembre 2003 « Nous ne sommes pas face à une hérésie. On ne peut pas dire en termes corrects, exacts, précis qu’il y ait un schisme. Il y a, dans le fait de consacrer des évêques sans le mandat pontifical, une attitude schismatique. Ils sont à l’intérieur de l’Église. Il y a seulement ce fait qu’il manque une pleine, une plus parfaite – comme cela a été dit durant la rencontre avec Mgr Fellay – une plus pleine communion, parce que la communion existe. »

Cependant, le 23 février 2006, ce même cardinal précise dans un courrier au sujet du départ de séminaristes indiens de la FSSPX vers le diocèse : « Le témoignage de ces séminaristes donne raison aux sérieuses inquiétudes quant à la mentalité séparatiste qui les a entourés au séminaire de Goulburn. » Ainsi, pour lui, le schisme n'est pas consommé mais il peut le devenir. Il a confirmé cette opinion lors d'un entretien le 16 mars 2007. Mais, en mai 2008, le cardinal Castrillon-Hoyos est interviewé par Vittoria Prisciandaro pour la Société Saint-Paul (congrégation religieuse italienne fondée en 1914) et déclare ceci : « Il y a des signes positifs ; il y a un dialogue non interrompu...Je considère viable une réconciliation avec la Fraternité Saint Pie X parce que, comme nous l'avons souvent dit à "Ecclesia Dei", il ne s'agit pas d'un vrai schisme mais d'une situation anormale apparue après l'"action schismatique" de monseigneur Lefebvre avec l'attribution de l'épiscopat sans mandat pontifical, à l’encontre de la volonté exprimée par le Pape. Dans mon cœur, j'ai une grande confiance que le Saint-Père réussira à retisser les liens de l'Église avec l’accès de ces frères à la pleine communion. Il restera toujours quelques différences, comme nous en avons toujours eu dans l'histoire de l'Église ».

Dès les sacres de 1988, la FSSPX publie plusieurs articles justifiant ses choix. À la fin des années 1990, la FSSPX lance une campagne d'information auprès de ses fidèles. Un tract est largement distribué, proclamant en première page : « La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est-elle schismatique ? excommuniée ? Rome répond non ! Les fidèles peuvent-ils assister à une Messe de Saint Pie V célébrée par un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X ? Oui ! »

La base argumentaire repose sur plusieurs points :

 

  • L’état de nécessité : « En effet, lorsque l'extrême ou quasi extrême nécessité spirituelle de l'individu (danger de mort) ou la grave nécessité spirituelle d'un grand nombre (par exemple la diffusion incontestée d'une hérésie) le requièrent, et que le secours des Pasteurs ordinaires manque, toutes les limitations posées par le droit ecclésiastique tombent, et tout ministre de Dieu (prêtre ou Évêque) a le devoir de faire, donc légalement, même « sans l'autorisation nécessaire », tout ce qu'il peut validement faire par droit divin en vertu de son pouvoir d'ordre. S'il ne le faisait pas, il pécherait mortellement, parce que le droit divin naturel et positif oblige à secourir, chaque fois que c'est possible, toute personne en état de grave nécessité. » (Voir, entre autres, Saint Alphonse, Teologia Moralis, I.3, tract. 3 n. 27 et I.6, tract. 4, n. 560 ; F. Suarez De charitate disput. 9, sect. II, n. 4 : Billuart De charitate disert. IV, art. 3 ; Saint Thomas, S. Th. Suppli Q. 8 a. 6.3 ; Cappello, Summa Iuris Canonici vol. I, p. 258, n. 258 § 2.).
  • La volonté de schisme : pour qu’il y ait schisme, selon le canon no 1364, il faut qu’il y ait volonté de créer une Église parallèle. Or, pour la FSSPX, cette volonté n'a jamais existé, donnant pour arguments que lors de la messe les prêtres prient pour le pape régnant, que les sédévacantistes sont exclus de la Fraternité, et que la Fraternité adhère totalement à la doctrine catholique. De plus, pour eux, Rome n'a jamais défini en quoi la FSSPX était schismatique.
  • L’invalidité des excommunications : citant le canon no 1323 « N'est punissable d'aucune peine la personne qui, lorsqu'elle a violé une loi ou un précepte, a agi forcée par une crainte grave, ou bien poussé par la nécessité, ou pour éviter un grave inconvénient, a commis une violation… », ainsi que le canon no 1324, qui réduit la peine pour celui qui se croyait en état de nécessité, la FSSPX défend le fait que s'il y a eu acte schismatique, les circonstances atténuantes de ces deux canons font que le terme d'excommunication n'aurait pas dû être prononcé et que celle-ci est par là-même invalide.


La situation irrégulière de la Fraternité Saint-Pie X entraîne une remise en cause de la soumission au pouvoir pontifical. La position de la Fraternité est un refus du sédévacantisme. Certains prêtres qui, tel l’abbé Claude Barthe en 1980, ou l'abbé Daniel Dolan en 1983 ont exprimé à une époque cette opinion, ont été exclus de la Fraternité. La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X reprend la doctrine catholique quant à l'engagement en politique : « L'action politique, réellement politique, concrètement politique, fait partie du devoir d'État, même si ses modalités pratiques peuvent varier d'un individu à l'autre en fonction des capacités, des situations et des urgences ». Mgr Tissier de Mallerais explique que, selon les paroles du Christ « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Mt 22, 21) », le domaine temporel, celui de la société civile, et le domaine spirituel, celui de l'Église sont souverains chacun en son genre, sans pour autant devoir être dissocié. Pour lui, le bien commun, but de la société civile est lié au salut éternel, but de l'Église.

Dans ce contexte, les membres (clercs) de la FSSPX n'ont pas d'engagement politique partisan, car cela risquerait d'entraîner la confusion des domaines, et ce même si certaines activités spirituelles ont pu susciter un certain trouble, comme les pèlerinages à l'île d'Yeu, sur la tombe du maréchal Pétain à l'instar de celui du 22 septembre 2007 au cours duquel, l’abbé de Cacqueray « compare le combat du maréchal Pétain pour la France à celui de Mgr Lefebvre pour l’Église. ». Certains observateurs pointent cependant que la sécession des traditionalistes a, au-delà des éléments idéologiques, des fondements politiques et que les liens de la FSSPX avec l'extrême droite sont « notoires » en France et en Belgique.

Ainsi, nombre de laïcs proche de cette fraternité ont un engagement politique. En lien avec la doctrine catholique, ils sont très opposés au communisme que le pape Pie XI a fermement condamné en 1937, par l'encyclique Divini Redemptoris. Ils sont aussi fidèles à l'enseignement de l'Église sur le « droit à la vie » développé par l'encyclique Evangelium vitae en 1992. Ces fidèles refusent généralement de militer dans des mouvements ou partis qui ne sont pas en accord avec la doctrine morale de l'Église. C'est la raison pour laquelle l'abbé Laguérie, membre de la FSSPX jusqu'en 2004, avait reconnu en 1991 le Front national comme « le parti le moins éloigné du droit naturel ». En France et en Belgique, un certain nombre d'associations à buts politique, telle Belgique et Chrétienté se réclament de cette doctrine morale de l'Église telle qu'elle est prônée par la FSSPX.

En 2007, la Fraternité Saint-Pie-X d'Amiens arrive au terme du bail de la chapelle qu'elle occupait jusque là, le propriétaire souhaitant la transformer en crèche dans le cadre d'un projet global. La FSSPX demande alors à l'évêque Mgr Bouilleret la mise à disposition d'une église ou d'une chapelle pour célébrer la messe avec ses propres officiants selon la forme extraordinaire du Rite Romain, c'est-à-dire selon le missel de 1962, en s'appuyant sur le motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI de juillet 2007. Suite à la réponse négative de l'évêque d'Amiens par lettre du 16 septembre 2007 et suite à l'échec d'une tentative de dialogue avec l'évêque, la FSSPX a organisé des messes sur le parvis de la cathédrale ou devant l’église Saint Germain depuis le 11 novembre 2007.

Le 25 novembre 2007, Mgr Bouilleret a annoncé qu'une messe tridentine serait célébrée à Amiens par un prêtre diocésain un dimanche sur deux. Les membres de la FSSPX n'ont pas souhaité assister à ces célébrations. Mgr Bouilleret estime que le motu proprio s'adresse aux catholiques traditionalistes qui sont en pleine communion avec le pape et l'évêque du lieu, ce qui n'est pas le cas des fidèles de la Fraternité Saint Pie X. Il fait valoir que la municipalité d'Amiens pourrait mettre une salle à disposition, ce que les membres de la FSSPX refusent. Ses membres poursuivent leur manifestation sous forme de messe sur les parvis d'églises. Pour eux, il s'agit de demander à l'évêque le prêt d'une église. L'évêque souligne que les lefebvristes « démontrent ainsi que les enjeux ne sont pas la messe en latin mais ceux de l'unité de l'Église catholique romaine », dimension que, selon lui, les membres de la FSSPX « ne comprennent pas ».

Dans une entrevue à l’émission Uppdrag granskning de la télévision publique suédoise SVT, le 1er novembre 2008, Richard Williamson, un des quatre évêques de la FSSPX, a déclaré qu'il ne croyait pas que des juifs étaient morts dans des chambres à gaz durant l'Holocauste : « Je ne crois pas qu'il y ait eu des chambres à gaz. Je crois que 200 000 à 300 000 juifs sont morts dans les camps de concentration, mais aucun dans des chambres à gaz ». Ces déclarations ont été médiatisées au moment même où le Vatican s'apprétait à rendre publique la levée de l'excommunication prononcée en 1988 contre lui et ses trois collègues.

Dans un premier temps, le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Bernard Fellay, déclare dans un courrier à la SVT que R. Williamson était l'unique responsable de ses opinions et que la Fraternité n'avait pas l'autorité pour juger des questions historiques. Ne condamnant pas les propos de son évêque, il estime même « honteux » que l'interview aie porté sur des sujets séculiers « controversés » et non exclusivement sur la religion. Bernard Fellay affirme peu après que la position avancée par R. Williamson n'est absolument pas celle de la Fraternité, que ce dernier « n'engage que sa personne », ajoutant que l'« on va conclure que toute la Fraternité est antisémite », s’« érigeant avec véhémence contre une telle accusation ».

Dans une lettre adressée au cardinal Dario Castrillon Hoyos, prélat en charge au Vatican des négociations avec la FSSPX, Richard Williamson exprime des « regrets sincères » pour les « souffrances » causées au pape Benoît XVI par ses propos « imprudents », sans pour autant les rétracter. Ces « excuses » sont aussitôt jugées « tout à fait insuffisantes » par le Primat des Gaules, le cardinal Philippe Barbarin tandis que le porte parole du Vatican, Federico Lombardi rappelle que l'évêque intégriste n’est pas un « évêque normal » de l’Église catholique.

Le Vatican, à nouveau contraint de s'expliquer le 4 février après de vives critiques de la chancelière allemande Angela Merkel, demande à Richard Williamson de renier « publiquement » ses propos sur la Shoah. Le Vatican estime que Richard Williamson doit « prendre sans équivoque et publiquement ses distances » avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Église catholique. Ce dernier, loin de se rétracter, réplique plutôt qu'il va se pencher sur les « preuves » historiques de l'existence des chambres à gaz avant d'envisager une « rectification ». Suite à ces propos, la direction de la Fraternité et Richard Williamson s'entendent pour que ce dernier se retire de son poste de directeur du séminaire de La Reja.

Sommé de quitter le territoire par le ministre argentin de l'Intérieur Florencio Randazzo, « sous peine d'être expulsé », Richard Williamson quitte l'Argentine pour Londres le 24 février. Le 26 février, à la demande conjointe du pape et du supérieur de la FSSPX, Williamson demande pardon à l'Église ainsi qu'aux survivants et aux familles des victimes de l'holocauste pour le « mal » qu'ont fait ses propos à la télévision suédoise. Le Vatican juge les excuses insuffisantes tant sur la forme que sur le fond et exige que Williamson se rétracte « de façon absolue et sans équivoque (...) concernant la Shoah » tandis que les communautés juives d'Allemagne et d'Italie, rejoints par des représentants d'associations catholiques, n'accordent aucun crédit à ces « regrets ». La Commission européenne rappelle que le négationnisme est un délit dans plusieurs pays européens et les autorités allemandes songent, elles, à poursuivre l'évêque lefebvriste pour négationnisme.

Au sein de l’Église catholique, l’émotion est vive et s'exprime notamment par les évêques de différents pays et jusqu'au sein de la Curie. Les craintes portent entre autres sur un éventuel reniement des enseignements du concile Vatican II dont l’une des avancées réside précisément dans les nouveaux rapports créés avec le peuple juif. Lors d'une audience pontificale du 28 janvier 2009, le Pape Benoît XVI exprime sa solidarité « pleine et indiscutable » avec le peuple juif et condamne la négation de la Shoah. Il rappelle en outre que La levée de l'excommunication est un acte de « miséricorde paternelle », qu'il ne signifie pas le retour à la pleine communion de la FSSPX qui est conditionnée à la reconnaissance par les intégristes de l’autorité du pape et de celle du Concile.

L'Église catholique de Suède prend ses distances par rapport à ces propos, ainsi que par rapport à toute forme de racisme et d'antisémitisme. Le cardinal André Vingt-Trois archevêque de Paris reconnaît que de telles déclarations sont « une arête en travers de la gorge », mais rappelle que « l’excommunication ne visait pas les propos négationnistes mais l’ordination illégitime d’évêques. ». Le 27 janvier 2009, le président de la conférence des évêques suisses rappelle également que « les quatre évêques ont maintes fois déclaré, qu'eux-mêmes et la fraternité, n'acceptaient pas la déclaration du concile Vatican II Nostra Ætate sur les relations avec le judaïsme et les religions non-chrétiennes ». Il fait aussi de l'acceptation du Concile Vatican II et en particulier de la déclaration Nostra Ætate un prérequis au rétablissement de la communion et à la levée des suspensions.

Les propos négationnistes de l'évêque traditionaliste, concomitants à l'annonce de la levée d'excommunication, suscitent un vif émoi, voire de la colère, au sein des organisations juives, remettant en cause le dialogue interreligieux. Les rabbins italiens, puis américains, expriment leur « profond regret » tandis que le Conseil central des juifs d'Allemagne suspend tout dialogue avec l'Église catholique et que la communauté juive, dans son ensemble, attend des éclaircissements de la part du Saint-Siège. Une fois les ambiguïtés levées, le voyage officiel du souverain pontife en Israël, quelques semaines plus tard, a lieu comme prévu. Lors de ce voyage, l'une des premières visites de Benoît XVI est pour le mémorial de Yad Vashem, où il parle nommément et sans équivoque des « six millions de Juifs » assassinés lors de la Shoah.

Après de nombreux échanges avec le Vatican, B. Fellay revient sur les déclarations de R. Williamson, précisant que celles-ci « ne reflètent en aucun cas la position de notre société » et qu'il « lui a interdit, jusqu’à nouvel ordre, toute prise de position publique sur des questions politiques ou historiques ». Il demande ensuite « pardon au Souverain Pontife, et à tous les hommes de bonne volonté, pour les conséquences dramatiques d’un tel acte » au nom de la Fraternité Saint-Pie X. L’ambassadeur d’Israël au Saint-Siège note cependant que Bernard Fellay ne condamne pas explicitement le négationnisme en soi, se contentant d’utiliser l’adjectif « bien faible » d’« inopportun ».

Dès le lendemain d'une déclaration papale condamnant le négationnisme le 28 janvier, Floriano Abrahamowicz, le prêtre de la Fraternité responsable pour le nord-est de l'Italie relance la polémique par des propos ambigus, expliquant que « les chambres à gaz ont existé au moins pour désinfecter », mais ne sachant dire « si elles ont causé des morts ou non » au prétexte qu'il n'« [a] pas approfondi la question ». Il prétend aussi que ceux qui s'indignent publiquement des propos de R. Williamson ne le font que pour embêter le Vatican. Ce dernier est expulsé le 6 février de la branche italienne de la FSSPX « pour des motifs disciplinaires graves » et afin d'« éviter que l'image de la Fraternité Saint Pie X ne subisse des distorsions supplémentaires ».

De manière plus générale, Gilles Karmasyn relève que depuis le début des années 1990, les lettres pastorales de Williamson sont émaillées de propos racistes, sexiste et antisémites sans que la FSSPX ait jamais pris ses distances vis-à-vis de ces propos.

Reichsleiter

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Reichsleiter (gouverneur du Reich), était le deuxième grade politique le plus élevé du parti nazi, après celui de Führer uniquement. Le titre de Reichsleiter était également un rang paramilitaire, et le grade le plus élevé de toutes les organisations nazies.

Durch ein Lachen zollen sie dem Führer Beifall. Von rechts: Reichsleiter Dr. Ley, Reichsleiter Buch, Reichsleiter Hierl und Reichsstatthalter Baldur von Schirach. 26/4-42

Durch ein Lachen zollen sie dem Führer Beifall. Von rechts: Reichsleiter Dr. Ley, Reichsleiter Buch, Reichsleiter Hierl und Reichsstatthalter Baldur von Schirach. 26/4-42

Les Reichsleiters ne rendaient compte qu'à Adolf Hitler, et en recevaient des ordres pour le domaine dont chacun était responsable. L'assemblée des 18 Reichsleiters constituait le Reichsleitung du parti nazi, qui siégeait initialement à la Braunen Haus ("maison brune") à Munich. Certains Reichsleiters étaient également membres du gouvernement du Troisième Reich.

Liste des Reichsleiters :
 

 

Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti (KGB)

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Le KGB, sigle du russe Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti, soit le Comité pour la Sécurité de l'État, était le nom du principal service de renseignement de l'Union soviétique. 

Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti (KGB)

À l'intérieur de cet État, il avait également fonction de police politique. Du 13 mars 1954 au 6 novembre 1991, le KGB fut l'organisation chargée de la sécurité de l'Union soviétique, de la police secrète, et des services de renseignement. Le terme KGB est aussi utilisé pour se référer de manière générale à l'organisation chargée de la sécurité de l'Union Soviétique depuis sa fondation sous le nom de Tchéka, en 1917, par Félix Dzerjinski. Apparemment, le domaine d'action du KGB recoupait plus ou moins les mêmes fonctions et pouvoirs que ceux exercés aux États-Unis par la Central Intelligence Agency (CIA), la division de contre-espionnage du Federal Bureau of Investigation (FBI), du Federal Protective Service et du Secret Service. Mais il n'y avait aucun contrôle de ses activités, ni des limites de ses moyens. En fait, le KGB, en tant que police politique secrète était soumis au Politburo, et plus précisément, au secrétaire général du parti communiste de l'URSS.

L'ancêtre du KGB, la Tchéka, fut créée le 20 décembre 1917, par Félix Dzerjinski et désignée par Lénine comme « une arme dévastatrice contre les innombrables conspirations et les innombrables atteintes contre le pouvoir soviétique, par des personnes infiniment plus fortes que nous ». Elle fut créée en remplacement de l'Okhrana tsariste. La Tchéka emprunta différents noms et subit de multiples changements organisationnels durant son existence, devenant le Direction de la Politique d'État (OGPU ou Guépéou), en 1923, le Commissariat du Peuple à l'Intérieur (NKGB ou NKVD) en 1941, et le Ministère de la Sécurité de l'Etat (MGB) en 1946, entre autres. En mars 1953, après la mort de StalineLavrenti Beria refond le Ministère des Affaires Intérieures (MVD) et le MGB en un seul et même organisme - le MVD. Dans la même année, Beria fut exécuté et le MVD dissout. Le nouveau MVD conservait ses pouvoirs de police et de respect des lois, alors que le KGB, nouvellement créé assumait les fonctions de sécurité intérieure et extérieure, restant sous les ordres du Conseil de ministres. Le 5 juillet 1978 le KGB fut rebaptisé "KGB d'Union soviétique", dont le directeur obtint une place au Politburo.

Depuis sa création, le KGB fut pensé comme « l'épée et le bouclier » de la Révolution bolchévique et du parti communiste de l'Union soviétique. Le KGB obtint un nombre remarquable de succès dans les premières années de son existence. La faiblesse des services de sécurité américains et britanniques d'alors, constitua pour le KGB une opportunité unique pour pénétrer dans ces services de renseignement étrangers avec ses propres agents comme les Cinq de Cambridge. Le succès le plus important des services secrets soviétiques fut incontestablement l'obtention d'informations détaillées concernant le bâtiment où avait été construite la bombe atomique (Projet Manhattan), possible grâce aux agents infiltrés du KGB tels que Klaus Fuchs et Theodore Hall.

Pendant la Guerre froide, le KGB servit à contrôler, intimider voire tuer des dissidents politiques (accusés de « subversion idéologique ») tels Alexandre Soljenitsyne ou Andreï Sakharov. Il obtint également des succès remarquables dans l'espionnage, comme la récolte continue de technologie occidentale par des agents tels que Melita Norwood et l'infiltration du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest sous Willy Brandt par l'intermédiaire de la Stasi. Cependant, la révélation d'opérations du KGB en cours par des défections haut-placées en son sein comme celles d'Elizabeth Bentley aux États-Unis et d'Oleg Gordievsky en Grande-Bretagne d'une part, et d'autre part l'essoufflement des vocations idéologiques après la répression de l'insurrection de Budapest en 1956 et le Printemps de Prague en 1968, dont le résultat fut un déclin important des capacités opérationnelles du KGB, constitua un double revers. Néanmoins, le KGB fut renseigné par des membres des services secrets de l'Ouest comme les taupes Aldrich Ames (ancien de la CIA) ou Robert Hanssen (ancien du FBI), l'aidant à contrebalancer la perte de ses agents talentueux. Les services secrets soviétiques sont responsables, au cours de leur existence dans l'Union soviétique, de la mort de plusieurs milliers de personnes.

Le KGB fut compromis quand son Président, le Général d'armée Vladimir Krioutchkov, utilisa les ressources internes du KGB pour aider la tentative de putsch de Moscou d'août 1991, pour renverser Mikhaïl Gorbatchev. Le 22 août 1991, Kriouchkov fut arrêté, et le général Vadim Bakatine nommé à la tête du KGB avec pour mission de le dissoudre. Le KGB cessa officiellement d'exister le 4 décembre 1991. Ses services furent divisés en plusieurs branches distinctes : la Sécurité intérieure (Service de sécurité intérieure de l'URSS - futur FSB), le Service central de renseignement de l'URSS - futur SVR et le Service des gardes-frontières. D'autres services autonomes ont vu le jour en 1992, tel le Service de création de codes et de décryptage (FAPSI), tandis que les unités d'élites étaient confiées au ministère de l'Intérieur et le FSB se voyait retirer ses pouvoirs d'instruction. En 1995, le FSB a retrouvé ses pouvoirs d'instruction et ses unités d'élite. En 2002, les gardes-frontières et le FAPSI sont revenus dans le giron du FSB.

Nombre d'anciens officiers se sont reconvertis dans la nouvelle économie de marché russe légale et illégale ou dans la politique comme l'ancien président russe Vladimir Poutine. En Biélorussie, le service secret a conservé ce nom. Le KGB avait sa propre unité de forces spéciales "anti terroriste", le Vympel crée en 1981, repris depuis par le FSB dont voici l'écusson. Le KGB ne peut pas être considéré comme un service de renseignement fonctionnant comme ses concurrents occidentaux (CIA, DGSE ou MI-6) étant donné sa très forte influence et ses multiples fonctions, son contrôle de la société soviétique et ses effectifs considérables. Le KGB tirait sa mission idéologique de ses insignes : le bouclier pour défendre la révolution, l'épée pour écraser ses ennemis (L'Épée et le Bouclier, 23). Ses missions attitrées étaient l'espionnage extérieur, le contre-espionnage, la liquidation des opposants politiques et des organisations contre-révolutionnaires à l'intérieur de l'Union Soviétique et à l'étranger, la garde des frontières, la sécurité du Parti communiste et des chefs de l'État, et les propriétés de l'État soviétique.

Certains experts estiment que le KGB comptait 1,5 million de collaborateurs alors que le gouvernement soviétique affirmait que ses services secrets comptaient 480 000 employés dont 217 000 gardes-frontières. Toutes les administrations soviétiques étaient sous surveillance de ce service qui les utilisait comme couverture pour ses missions; Selon Edouard Chevardnadze, environ 30% des employés du ministère des Affaires étrangères étaient agents du KGB. Le KGB a su tisser un des plus importants réseaux internationaux d’agents capables d’infiltrer énormément de milieux, qu'ils soient intellectuels, politiques (notamment dans les partis communistes d’Europe), religieux, militaires, maçoniques, étudiants, industriels.

 

De nombreuses associations furent utilisées par celui-ci :

 

  • Union internationale des étudiants (IUS)
  • Organisation internationale des journalistes (OIJ)
  • Fédération syndicale mondiale (FSM)


Autant de « front associations » qui permettaient parfois au KGB et alliés d'implanter ses agents à l'Ouest mais qui, surtout, étaient régulièrement utilisés dans le cadre de mesures actives pour propager la désinformation concoctée par le « Service des mesures actives » de la 1re Direction générale du KGB avec parfois l'aide de journalistes comme le français André Ullmann.

De très nombreux étrangers ont travaillé pour l'Union soviétique, que ce soit pour raisons idéologiques, mercantiles ou contraints par un chantage ainsi le journaliste communiste américain Whittacker Chambers révéla en 1948 qu'au moins 75 fonctionnaires de l'administration américaine dont Alger Hiss, membre de la délégation américaine lors de la conférence de Yalta et Harry Dexter White, bras droit du Secrétaire au Trésor des États-Unis de l'époque ont livré des informations capitales à cet État durant la Seconde Guerre mondiale.

À la différence de la CIA ou des services secrets britanniques (SIS ou MI-6), un service d'analyse des renseignements faisait défaut au KGB, limitant considérablement sa capacité à tirer profit des très nombreux renseignements collectés. Ceci était dû au système de parti unique en URSS ; Staline, puis plus tard Nikita Khrouchtchev, agissaient souvent comme leur propre analyste : les officiers du KGB qui avaient une opinion contraire ou différente étaient régulièrement écartés. La peur de transmettre des informations allant à l'encontre de l'opinion d'un supérieur signifiait que les renseignements technologiques et scientifiques avaient une position prédominante au KGB.

En espionnage, le KGB se reposait beaucoup sur le renseignement humain (HUMINT) dans ses premières années, particulièrement illégal, comme sa contrepartie occidentale, qui faisait d'avantage confiance à des renseignements basés sur la technologie et l'imagerie (IMINT) et le renseignement par signaux (SIGINT). Pendant la Guerre froide, l'augmentation des mesures de sécurité empêchèrent les tentatives du KGB de reconstruction de ses réseaux de renseignement humains dans leur ampleur originelle, la priorité fut alors donnée à l'espionnage électronique.

Organigramme du KGB

 

Président du KGB


Le KGB était dirigé par un haut fonctionnaire, nommé par le Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) sur recommandation du Département des organes administratifs du CC du PCUS et avec un avis favorable du Politburo du CC du PCUS.

Les présidents du KGB après Iouri Andropov étaient en même temps membres du Politburo du CC du PCUS.

 

Le Président du KGB était secondé par :

 

  • un Présidium du KGB (Collège composé de principaux chef de services) ;
  • un Comité du PCUS (ayant les droits et le statut d'un comité d'arrondissement de la ville de Moscou) ;
  • un Comité de la jeunesse communiste - Komsomol (avec le même statut du comité d'arrondissement) ;
  • un Comité du club sportif Dynamo Moscou.


Les officiers de carrière ayant le statut militaire, il n'y avait pas pour eux de syndicat (interdit aux militaires). Seuls les employés civils étaient réunis en syndicat.
 

  • Directions générales
  • Première direction générale du KGB dont la mission était le renseignement extérieur ;
  • Deuxième direction générale dont la mission était le contre-espionnage ;
  • Direction générale des garde-frontières ;
  • Huitième direction générale dont la mission était les transmissions et la protection des transmissions (cryptage).

 

Directions

 

  • Troisième direction dont la mission était le contre-espionnage militaire (dans l'armée) ;
  • Cinquième direction ou la police politique et idéologique dont la mission était la chasse des dissidents et la surveillance des groupes religieux ;
  • Sixième direction : contre-espionnage économique et sécurité industrielle ;
  • Septième direction : service des "fileurs" ;
  • Neuvième direction dont la mission était la protection des hauts dignitaires du Parti communiste et de l'État soviétique ;
  • Direction opérationnelle technique ;
  • Quinzième direction : protection des sites d'État, dont le contrôle des armes nucléaires ;
  • Seizième direction : le renseignement électronique ;
  • Construction des sites militaires stratégiques.

 

Présidents du KGB

 

 

Central Registry of War Criminals and Security Suspects (CROWCASS)

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Le CROWCASS (Central Registry of War Criminals and Security Suspects, ou Registre central des criminels de guerre et des suspects pour la sécurité) était un fichier recensant les nazis et collaborationnistes soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Central Registry of War Criminals and Security Suspects (CROWCASS)

L'organisation CROWCASS fut établie à Paris en mars 1945, par le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF), pour assister la Commission des Crimes de guerre des Nations unies dans sa tentative de faire juger les crimes de guerre commis par le Troisième Reich. L'idée provenait des Américains, et l'organisation était dirigée par le lieutenant-colonel britannique William Palfrey, qui disposait de 400 femmes françaises pour l'aider à établir le fichier.

Celui-ci utilisait le système de cartes perforées mis au point par Hollerith, le fondateur de l'ancêtre d'IBM. D'innombrables problèmes de logistique, attribuables à la fois à la conduite de la guerre et à une importance politique faible accordée à ce projet, affectèrent la mise en œuvre de CROWCASS, qui se révéla finalement un échec lourd. Palfrey dut par exemple attendre trois mois avant de pouvoir prendre possession de l'immeuble rue des Mathurins, pourtant inoccupé depuis le 8 novembre 1944. Les câbles électriques pour les machines Hollerith manquaient, de même que le papier, tandis que les pannes étant ensuite fréquentes. Les camps de concentration libérés par les Alliés ne disposaient pas des appareils photographiques nécessaires pour envoyer à CROWCASS les photos d'identité nécessaires.

En mai 1945, CROWCASS publia toutefois la première liste de suspects, qui comportait le nom de Joseph Mengele (n°240) ainsi que du SS flamand Robert Jan Verbelen. Rendue publique, celle-ci fut considérée comme dépassée, « inexacte et de peu de foi ». Une deuxième liste, qui devait être établie pour juin 1945, ne le fut qu'en septembre 1945, étant déjà à cette date également dépassée. De surcroît, il fallu plusieurs semaines pour qu'elle fusse diffusé dans les zones occupées afin de pouvoir être utilisée; lorsque Mengele fut transféré au camp de Helmbrechts (Flossenbürg), à une centaine de km de Nuremberg, il fut libéré au bout d'une semaine - les autorités du camp d'internement ne disposaient même pas de la liste du CROWCASS. L'existence de CROWCASS demeurait confidentielle: au sein même de l'UNWCC, chargé de l'instruction des crimes, le Dr. Ecer n'en avait jamais entendu parler.

Doté de 30 000 dollars par mois, CROWCASS manquait énormément de moyens. En octobre 1945, il ne pouvait traiter que 5 à 7 000 cartes perforées par jour, les besoins étant de 30 000 cartes par jour. Certains, dont le capitaine britannique Yurka Galitzine, tentèrent sans succès de transformer CROWCASS en objectif prioritaire. Fin 1945, Palfrey fut victime de rivalités internes, et devint la cible d'une campagne de diffamation, aboutissant à sa démission contrainte. Il fut remplacé par le lieutenant-colonel R. F. « Freddie » Luck, qui se plaignit du manque de personnel. Le USFET, successeur en juillet 1945 du SHAEF, considérait le CROWCASS comme trop coûteux. Le 15 mai 1946, ses bureaux furent transférés à Berlin. Sous la direction de Luck, le CROWCASS n'avait plus que huit hommes: Luck, un directeur administratif à temps partiel, un major, un capitaine, trois chauffeurs et un magasinier. En 1947 il publia une liste, de quatre volumes, de suspects de crimes de guerre, divisée en suspects allemands, non-allemands, et avec deux autres listes complémentaires, soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre entre septembre 1939 et mai 1945. La catégorie des « suspects pour la sécurité » avait en effet disparu des listes dressées après 1945.

On parla par la suite de « bible des chasseurs de nazis », celle-ci contenant les noms de 60 000 personnes. Certains des criminels de guerre les plus importants y étaient fichés, dont Hitler lui-même, recherché par la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Belgique; Klaus Barbie ; Joseph Mengele ou le flamand Robert Jan Verbelen. Le Royaume-Uni a rendu public ce registre en 2005, alors qu'il devait demeurer classifié jusqu'en 2023.

Les 99 pendus de Tulle, un crime méconnu de l'Occupation nazie

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Histoire – François Hollande rendra hommage ce lundi aux 99 pendus de Tulle, victimes en juin 1944 de la terreur SS en représailles des actions de la Résistance. Un épisode douloureux bien moins connu que le massacre d'Ouradour-sur-Glane.

 

Le 9 juin 1944, la division SS Das Reich exécutait 99 innocents.

Le 9 juin 1944, la division SS Das Reich exécutait 99 innocents.

François Hollande revient ce lundi de retour dans son fief corrézien de Tulle. Le chef de l'Etat, maire de la ville de 2001 à 2008, y rendra hommage aux "99 pendus", un épisode aussi horrible que méconnu de la terreur nazie. Le lendemain du Débarquement, les résistants FTP (francs-tireurs-partisans) de Jacques Chapou, dit "Kléber", attaquent Tulle tenu par une garnison allemande de quelques centaines d'hommes aidés par des supplétifs français. L'objectif est de mettre fin aux opérations de ratissages et de répression menées par les troupes nazies dans la région.

Rapidement, les maquisards prennent le contrôle de la ville, les Allemands se repliant dans l'école normale de jeunes filles, la manufacture d'armes et l'école de Souilhac, un village proche. Le 8 juin, les combats font rage et plusieurs victimes dans les deux camps.

Rafle dans la ville

En soirée, les premiers éléments de la terrible division SS Das Reich pénètrent dans les faubourgs de la ville corrézienne. N'étant pas de taille à les affronter, Kléber ordonne le repli des partisans, laissant les nazis réoccupper la ville. Trouvant les cadavres de leurs compatriotes, les Allemands se lancent le 9 juin dans une vaste opération de terreur. Tous les hommes de 16 à 60 ans, soit environ 5 000 personnes, sont raflés et rassemblés devant la manufacture d'armes.

Après plusieurs tris selon des critères parfaitement aléatoires, 120 hommes sont "sélectionnés" par les SS et destinés à être pendus. Les victimes sont exécutées en public par groupe de dix mais étrangement, sans raison précise, 21 condamnés sont épargnés. Puis le lendemain, 149 Tullistes, de nouveau choisis au hasard, sont déportés dans le camp de concentration de Dachau. Seuls 48 d'entre eux reviendront vivants. Et c'est également ce jour-là, le 9 juin 1944 que la division Das Reich commettra le massacre d'Oradour-sur-Glane, à une centaine de kilomètres de Tulle.

La Résistance n'était pas responsable

Cette terreur nazie a néanmoins atteint son objectif en suscitant chez certains habitants une forme de rancœur envers la résistance, jugée implicitement responsable du massacre. Si les FTP n'avaient pas attaqué Tulle, les représailles n'auraient pas eu lieu. Ce contexte particulier a ainsi conduit à passer sous silence la tragédie des 99 pendus tandis que le massacre d'Oradour restera dans l'histoire comme le symbole de la terreur nazie en France.

Et pourtant. "Dire que la Résistance a causé les pendaisons n’est pas juste", explique l'historien Bruno Kartheuser, dans les colonnes de La Montagne à la veille de la visite présidentielle. "Ce drame est le fait du hasard. C'est une cascade d'éléments malheureux qui se sont succédé," abonde l'historien Fabrice Grenard toujours au quotidien régional. Pour les deux hommes, les maquisards ignoraient que la division Das Reich se trouvait à proximité et n'auraient certainement pas attaqué Tulle s'ils avaient eu connaissance de cette présence. Lundi matin, François Hollande réitèrera peut-être ce message. Soixante-dix ans après un massacre dont les responsables n'ont jamais été inquiétés par la justice. 


Cadillac Rita

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Rita Cadillac, née Nicole Yasterbelsky le 18 mai 1936 à Paris et décédée le 4 avril 1995 à Deauville dans le Calvados, est une danseuse, chanteuse et actrice française.

 

Cadillac Rita

Elle commence sa carrière musicale comme un accordéoniste sous le pseudonyme "Rita Rella", c'est au Crazy Horse Saloon en 1951 qu'elle entame véritablement une carrière de danseuse très déshabillée sous le pseudonyme de Rita Cadillac, elle fut également au théâtre des Folies Bergère. Sous ce même pseudonyme, elle se lance ensuite dans la chanson et apparaît dans de nombreux films.

 

Filmographie

 

  • 1954 : Soirs de Paris (ou Folies de Paris) de Jean Laviron
  • 1955 : Gueule d'ange de Marcel Blistène
  • 1955 : Pas de pitié pour les caves de Henri Lepage
  • 1957 : Jusqu'au dernier de Pierre Billon
  • 1958 : Porte océane (court-métrage) de Ado Kyrou
  • 1960 : Me faire ça à moi de Pierre Grimblat
  • 1961 : Juventud a la intemperie, ( La regina dello strip-tease, Les Insatisfaits, The Unsatisfied ou L'empreinte du Caïd ) de Ignacio F. Iquino
  • 1961 : Cadavres en vacances de Jacqueline Audry
  • 1962 : La Prostitution de Maurice Boutel
  • 1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Cherasse
  • 1962 : Afto to kati allo ! de Grigoris Grigoriou
  • 1962 : Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil
  • 1962 : Le Livre muet (court-métrage) de Gérard Dumont avec Marcel Mouloudji
  • 1962 : Dossier 1413 de Alfred Rode,Gli avvoltoi della metropoli ( titre Italie ), Les Ballets Roses ( titre Belgique ), O fakellos ton amartolon koritsion ( titre Grèce ), Secret File 1413 ( titre USA )
  • 1981 : Das Boot- Le bateau de Wolfgang Petersen

 

Télévision

 

  • 1967 : Max le débonnaire : série télévisée, épisode "De quoi je me mêle".
  • 1985 : Das Boot : série télévisée, version de trois minutes de 100 épisodes a été diffusée sur BBC Two dans le Royaume-Uni en octobre 1984, et en Allemagne et en Autriche l'année suivante.

 

Théâtre

 

  • 1956 : Ah ! Quelle Folie... théâtre les Folies Bergère.
  • 1963 : Le temps des guitares de Raymond Vincy et Francis Lopez, opérette à grand spectacle en deux actes et vingt tableaux montée sur la scène de l'A.B.C; avec Tino Rossi qui interprète son propre rôle, gaiment assisté de Josy Andrieu, Maurice Baquet et Pierre Doris.
  • 1971 : La Maison de Zaza de Gaby Bruyère, mise en scène Robert Manuel, Théâtre des Nouveautés
  • 1972 : Madame Pauline comédie musicale de Darry Cowl d'après La Maison de Zaza de Gaby Bruyère, mise en scène Darry Cowl, Théâtre des Variétés
  • 1974 : The Tour de Nesles d'Alec Pierre Quince d'après Alexandre Dumas, mise en scène Archibald Panmach, Théâtre de la Porte-Saint-Martin

 

Discographie (45 tours)

 

  • 1959 : Ne comptez pas sur moi (pour me montrer toute nue) / Arrivederci / Adonis / Personnalités
  • 1960 : Souvenirs, souvenirs / Y'en avait qu'un comme ça / C'est fou / Jamais je n'oublierai
  • 1962 : J'ai peur de coucher toute seule / Il n'y a qu'à Paris / Non, ce n'est pas dangereux / Chaque fois qu'on aime.
  • 1969 : Erotica.
  • 1971 : Ne Touchez Pas A L'Animal.
  • Remarque : les chansons Y'en avait qu'un comme ça et C'est fou ont fait l'objet à l'époque d'un clip scopitone.

Moynihan Daniel Patrick

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Daniel Patrick Moynihan (né le 16 mars 1927 et mort le 26 mars 2003) est un homme politique américain et un sociologue. Membre du Parti démocrate, il est sénateur pour l'État de New York de 1977 à 2001. Il a aussi été ambassadeur des États-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies et de l'Inde.

 

 

Moynihan Daniel Patrick

En 1965, alors qu'il est Assistant Secretary of Labor (adjoint du ministre du travail), il publie le rapport Moynihan, étude influente et controversée sur la structure de la famille noire et ses effets économiques et comportementaux. Moynihan a été ambassadeur des États-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies et de l'Inde.

Il a aussi été membre de quatre administrations successives présidentielle, en commençant par l'administration de John F. Kennedy, jusqu'à celle de Gerald Ford. Il est sénateur de l'État de New York entre 1977 et 2001 (réélu 3 fois, en 1982, 1988 et 1994, et ne se représentant pas en 2000). En 2001, Hillary Rodham Clinton lui succède au Sénat.

Daniel Patrick Moynihan affirme paradoxalement que le respect des droits de l'homme par un État suit une fonction inverse du nombre de plaintes relatives aux droits de l'homme qu'il enregistre : « Le nombre de violations des Droits de l'homme dans un pays est toujours une fonction inversement proportionnelle du nombre de plaintes pour violations des Droits de l'homme reçues de ce pays. Plus le nombre de plaintes déposées est grand, plus les Droits de l'homme de ce pays sont bien protégés. »

En effet, les pays dans lesquels les Droits de l'homme sont les plus sévèrement bafoués sont également ceux dans lesquels la liberté d'expression, la liberté de la presse et la justice sont les plus touchées. D'autre part, le nombre de plaintes déposées est également fonction des possibilité perçues d'être entendu et que réparation soit faite. Ce phénomène est connu sous le nom de « loi de Moynihan » ou « syndrome de Moynihan ».

Sihanouk Norodom

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Norodom Sihanouk (né le 31 octobre 1922 à Phnom Penh et mort le 14 octobre 2012 à Pékin) est un homme d'État et monarque cambodgien, actuel Roi-Père du Cambodge. 

Sihanouk Norodom

Il fut l'une des principales figures de la vie politique cambodgienne au XXe siècle, exerçant notamment une période de pouvoir personnel entre 1953 et 1970, sous les titres successifs de roi, puis de chef de l'État à vie, avant de redevenir roi dans les années 1990. Il fut également à plusieurs reprises Premier ministre, cumulant parfois cette charge avec ses fonctions de roi ou de chef de l'État. Il est aussi poète, compositeur, romancier, journaliste et cinéaste. Le nom dynastique Norodom dérive du sanskrit Narottama : "le meilleur (uttama) des hommes (nara)", épithète de Vishnu. Le prénom Sihanouk est issu du pâli Sihahanu : "à la mâchoire (hanu, cf. Hanuman) de lion (siha)", qui est une épithète du Bouddha et le nom du grand-père paternel de celui-ci.

Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de la Francophonie, avec le Sénégalais Léopold Sedar Senghor et le Nigérien Hamani Diori. Norodom Sihanouk suit des études secondaires au Lycée Chasseloup Laubat de Saïgon au Vietnam, le Cambodge n'ayant pas d'écoles secondaires. C'est le gouverneur général de l'Indochine, l'amiral Decoux qui lui annonce au début 1941 que la France nourrit des ambitions politiques pour sa personne et lui remet quelques mois plus tard la couronne d'or des souverains d'Angkor. Il a alors 18 ans. « J’ai appris la nouvelle en versant un torrent de larmes. Je suis trop jeune et je ne m’en sens pas capable », écrira-t-il plus tard dans ses mémoires Souvenirs doux et amers. En soutenant l'accession de Norodom Sihanouk au trône, en 1941, la France aurait espéré qu'il serait aussi docile que l'empereur du Vietnam Bảo Đại.

Devenu Dieu Roi, il se fait appeler Samdedh'Euv (Monseigneur Papa) et exige que les paysans se prosternent à ses pieds, considérant que « c'est l'expression de l'unité du royaume ». En mars 1945, l'Empire du Japon prend le contrôle de l'Indochine, détruisant l'administration coloniale française. Pressé par les Japonais, Norodom Sihanouk proclame l'indépendance du Cambodge, mais sans s'avancer dans la collaboration avec le Japon. Toutefois, il est très vite mis sous la tutelle de Son Ngoc Thanh, un dirigeant nationaliste jusque-là en exil à Tokyo et qui, par sa francophobie, offrait de meilleures garanties de soutien aux autorités nipponnes. Son Ngoc Thanh, soutenu par les Japonais, s'auto-proclame chef du gouvernement dans la nuit du 8 au 9 août. Cette première indépendance, toute relative, sera de courte durée et prendra fin en octobre de la même année, avec le retour des Français et l'emprisonnement en métropole de Son Ngoc Thanh.

Le monarque prend alors goût à la politique et dirige même pendant un mois, le gouvernement en 1950. Il reviendra à la tête du gouvernement en juin 1952 et se donnera trois ans pour obtenir une indépendance totale. Il va lancer sa "campagne royale pour l’indépendance". En 1953, il vient en France, puis se rend au Canada et aux États-Unis, s’exile en Thaïlande pour faire pression sur Paris avant de rentrer triomphalement chez lui en novembre. Depuis le 17 octobre, le Royaume du Cambodge est pleinement souverain. Dès lors, le pouvoir appartient à Sihanouk. Il lance un mouvement – il insiste pour qu'on ne l’appelle pas "parti" -, le Sangkum Reastr Niyum, la communauté socialiste populaire. En mars 1955, Sihanouk accompli un geste peu banal : il abandonne sa couronne au profit de son père, Norodom Suramarit pour pouvoir mieux se consacrer à la politique.

En 1956, il devient co-fondateur du Mouvement des pays non-alignés avec le président yougoslave Josip Broz Tito, le président égyptien gamal abdel nasser, le président indonésien Soekarno et le Premier ministre indien Jawaharlal nehru. En 1960, à la mort de son père, il ne reprend pas sa place de roi. Il prend le titre de chef de l'État et laisse le trône vacant, l'institution monarchique étant incarnée dans la personne de la reine mère Kossamak. Au début des années 1960, il se rapproche des pays de l'Est et le Cambodge accueille alors plus de mille experts soviétiques. Il permet aussi à quarante mille soldats nord-vietnamiens et vietcong de s'installer dans son pays. De fait, sous couvert d'une neutralité officielle, il apporte son soutien au camp communiste, ce qui correspond à une déclaration de guerre contre les Américains. Plus tard, il expliquera qu'il avait fait cette alliance pour sauver sa monarchie et museler les communistes cambodgiens.

Sa police continue à pourchasser les communistes khmers qu'il qualifie de « rouges » et qu'il accuse de conspirer contre lui. En 1967, il déclare se moquer de la Constitution et des lois du royaume, et il fait exécuter sans jugement des centaines de Khmers. À la fin des années 1960, il entreprend un rapprochement avec les Chinois exprimant sa vénération pour zhou enlai et Mao Zedong, qui savait le flatter en lui disant que s'il était chinois, il serait l'empereur de Chine. Les Russes n'apprécient pas ce rapprochement qu'ils considèrent comme une trahison. En août 1966, il reçoit à Phnom-Penh le général de Gaulle, président de la République française, qui y prononce un discours clairement hostile à l'intervention américaine au Vietnam. Au Cambodge même, de nombreux scandales financiers touchent la famille royale et une partie de la population commence à se fatiguer de ses facéties et de ses caprices. Une opposition se fait jour et le 6 janvier 1970, il se rend en France à Grasse, officiellement pour des problèmes neuro-psychologiques.

Le 18 mars 1970, alors que Sihanouk est en visite en URSS, le général Lon Nol, chef du gouvernement, le renverse. Immédiatement, le roi part à Pékin pour fonder un gouvernement en exil, le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, et se range du côté du Nord Viêt-Nam espérant du gouvernement de Hanoï de l'aide militaire pour lutter contre le gouvernement dissident du Cambodge. Le 23 mars 1970, il devient président du Front uni national du Kampuchéa et en avril, à Canton, il est l'initiateur de la conférence au sommet des peuples indochinois regroupant le Premier ministre nord-vietnamien Pham Van Dong, le président du Front national de libération du Sud-Vietnam Nguyen Huu Tho et le président Souphanouvong du Neo Lao Haksat. Le 17 avril 1975 : l'Armée populaire de libération nationale du FUNC remporte la victoire militaire. Le Kampuchea démocratique est fondé et Norodom Sihanouk en devient le président. Cependant, en avril 1976, il démissionne et est détenu en résidence surveillée. En 1979, à la chute des Khmers rouges, il fuit le Cambodge avant l’invasion vietnamienne et trouve refuge en Corée du Nord.

En 1981, il crée le FUNCINPEC qui intègre en 1982 un gouvernement de coalition en exil mais reconnu par la communauté internationale, regroupant les différents partis politiques dont les Khmers rouges et le FLNPK (parti républicain de Son Sann). Son rôle est alors essentiellement honorifique, le prince restant en exil à Pékin. Il se considère alors chef de la Résistance nationale du Cambodge (contre l'État du Cambodge) et président du Kampuchea démocratique, État qui en fait n'existe plus, mais est reconnu par la communauté internationale. Le 17 juillet 1991, Sihanouk quitte la présidence du Kampuchéa démocratique et de la R.N.C. pour se placer au-dessus des factions et partis politiques cambodgiens. Les 11 membres du Conseil national suprême du Cambodge l'élisent président.

Grâce aux accords de Paris sur le Cambodge de 1991, le pays se dote d'une nouvelle constitution, celle d'une monarchie constitutionnelle. Sihanouk retrouve en 1993 son titre de roi. Il abdique en octobre 2004, pour des raisons de santé. Il souffre d'un lymphome depuis 1993. Pour se soigner, il fait de longs séjours à Pyongyang (Corée du Nord) puis à Pékin. Il laisse le trône à son avant-dernier fils, Norodom Sihamoni et prend alors le titre de Roi-Père. Ses activités de monarque, bien que réduites à quelques rares apparitions publiques, continuent au moins jusqu'en 2010. Il vit à Siem Reap ou à Phnom Penh quand il est au Cambodge, mais fait de longs séjours à Pékin pour se faire soigner. Il y est mort le 14 octobre 2012 selon l'Agence Chine Nouvelle.

Massacre de Tulle

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Le massacre de Tulle désigne les crimes commis dans la ville de Tulle par la 2e division SS Das Reich le 9 juin 1944, 72 heures après le débarquement en Normandie. Après une offensive des FTP, les 7 et 8 juin 1944, au cours de laquelle les troupes allemandes assassinent dix-huit gardes-voies, l'arrivée d'éléments de la Das Reich contraint les maquisards à évacuer la ville. 

Massacre de Tulle

Le 9 juin 1944, après avoir raflé les hommes de seize à soixante ans, les SS et des membres du Sipo-SD vouent 120 habitants de Tulle à la pendaison, dont 99 sont suppliciés. Dans les jours qui suivent, 149 hommes sont déportés à Dachau, où 101 perdent la vie. Au total, les crimes de la Wehrmacht, de la Waffen-SS et du Sipo-SD font 213 victimes civiles à Tulle.  Au début de 1944, après avoir subi de lourdes pertes sur le front de l'Est, la 2e division blindée SS Das Reich, sous le commandement du Gruppenführer Heinz Lammerding, est regroupée dans la région de Montauban, pour être reformée en prévision d'un débarquement allié quelque part sur le front Ouest. Elle est composée de 18 000 hommes appuyés de blindés légers et de chars. Cette division présente les quatre critères déterminants pour devenir les auteurs de massacres en France, tels que définis par Peter Lieb : ses membres sont imprégnés par l'idéologie nationale-socialiste, ils ont combattu sur le front de l'Est, se perçoivent comme une unité militaire d'élite et ont déjà participé à des opérations de lutte contre les partisans. Au lendemain du débarquement de Normandie, elle reçoit l'ordre de se positionner dans la région entre Tulle et Limoges pour y réduire les maquis qui, depuis l'annonce du débarquement allié, ont intensifié les actions de sabotage et de harcèlement des garnisons allemandes. C'est le régiment Der Führer qui est chargé de préparer l'arrivée de la division.

La lutte contre les partisans est régie par des ordres émis début 1944, connus sous le nom d’ordonnance Sperrle, du nom du Maréchal, adjoint au haut commandement de l'Ouest. Selon ces ordres, la troupe est tenue de riposter immédiatement aux attaques terroristes en ouvrant le feu et si des civils innocents sont touchés, c'est regrettable, mais la responsabilité en incombe exclusivement aux terroristes ; les zones doivent être bouclées et tous les habitants, quels qu'ils soient, arrêtés ; les maisons qui ont abrité des partisans doivent être incendiées. L'ordonnance poursuit en précisant qu'« il ne faut punir que le chef manquant de fermeté et de résolution car il menace la sécurité des troupes qui lui sont subordonnées et l'autorité de l'armée allemande. Face à la situation actuelle, des mesures trop sévères ne peuvent entraîner de punitions pour leurs auteurs ». Les ordres particuliers du commandant de la division apportent des précisions tactiques : « Les forces de la Résistance doivent être anéanties par des manœuvres d'encerclement ». Le 5 juin 1944, le général Lammerding fait approuver par sa hiérarchie un programme répressif qui reprend les mesures mises en œuvre en Europe de l’Est et à l'arrière du front dans la lutte contre les partisans à partir de 1941. Ce programme prévoit notamment des actions de contre-propagande et de discrimination, « actions ayant pour but de monter la population contre les terroristes » ; il prévoit aussi des arrestations massives et préventives, l'occupation de localités et le ratissage de zones, la réquisition de véhicules. Il précise enfin « l'annonce et l'exécution de la disposition que, pour chaque Allemand blessé et pour chaque Allemand tombé, 10 terroristes seront pendus (et non fusillés). L'exécution par pendaison n'est pas usuelle dans la justice française. Par son application aux terroristes, ceux-ci seront discriminés et exclus de la communauté du peuple français ».

Entre le début mai et le 9 juin, la division, et particulièrement le régiment Der Führer effectue, sous les directives du service de renseignements, de nombreuses missions de recherche de bases et dépôts de partisans ainsi que des opérations suite aux actes de la résistance. Au cours de ces opérations, une soixantaine de maquisards est tuée et une vingtaine envoyée en déportation ; une centaine de civils est également tuée en diverses circonstances et un millier déporté en Allemagne. Plusieurs centaines de maisons sont incendiées. Compte tenu de l'activité de la Résistance dans la région, la Corrèze et plus particulièrement la ville de Tulle et ses alentours font l'objet de nombreuses interventions des services de sécurité allemands. Le 14 mars 1944, un kommando de douze membres du Sipo-SD dépendant du Kommandeur der Sicherheitspolizei und Siecherheitsdienst de Limoges, August Meier, arrive à Tulle. Dirigés par le Hauptsturmführer Friedrich Korten, ces hommes participent à la répression des maquis avec des éléments de la Légion nord-africaine sous le commandement de Henri Lafont. Pour le préfet Trouillé, « Tulle est en révolution : les loups de la Sicherheitspolizei et les charognards de la Gestapo française arrivent de concert. »

Ils collaborent au ratissage systématique effectué au cours du mois d'avril par la division Brehmer. Celle-ci est une réunion temporaire d'unités composites, qui comporte notamment le 1er régiment de la 325e division de sécurité et les Géorgiens du 799e bataillon d'infanterie, recrutés parmi les prisonniers de guerre de l'Armée rouge. Du 1er au 7 avril 1944, la division du général Brehmer arrête 3 000 personnes ; dans le village du Lonzac, 17 habitants sont abattus et 24 maisons incendiées ; à Brive, 300 personnes sont arrêtées et envoyées dans des camps de travail en Allemagne. Le bilan des opérations de répression de la division Brehmer se solde par 1 500 arrestations maintenues, 55 fusillades, 128 crimes ou délits dans 92 localités et 200 Juifs assassinés, sans confrontation directe avec le maquis. La division Brehmer quitte la Corrèze en mai, après avoir également dévasté la Dordogne et la Haute-Vienne. Cette vague de répression explique en partie l'attaque de la ville de Tulle par la Résistance qui espère mettre fin aux souffrances de la population.

L'attaque de Tulle est planifiée par le commandant des maquis FTP de Corrèze, Jacques Chapou, dit Kléber, mi-avril ou début mai 1944 : « à l'origine, il semble bien que cette attaque ait été envisagée sans aucun lien avec le débarquement dont la date était encore imprévisible. » Elle poursuit plusieurs objectifs : « désarmer, et si possible, anéantir la garnison allemande ; désarmer les Gardes Mobiles et s'approprier leurs armes et véhicules ; rendre inoffensifs la Milice et les collaborateurs connus », mais aussi, « creuser des vides dans la garnison, inspirer une crainte salutaire à ses chefs et les amener à se retrancher dans Tulle sans en plus sortir, faisant ainsi cesser, au moins pour un temps, les expéditions contre les maquis. » Contactés, les responsables de l'Armée secrète se montrent tout à fait opposés à une opération contre un centre urbain.

Selon J. Delarue, Tulle est défendue par une garnison de sept cents hommes du 3e bataillon du 95e régiment de sécurité de la Wehrmacht, auxquels il faut ajouter six ou sept cents hommes des Gardes Mobiles et de la Milice française ; B. Kartheuser estime quant à lui les effectifs du 95e régiment de sécurité à 289 hommes, issus des 8e, 13e compagnies et le l'état-major, sur la base d'un relevé détaillé établi le 17 mai. Face à eux, les résistants disposent de 1 350 combattants, dont 450 ne participent pas au déclenchement de l'opération et de 1 350 hommes en soutien. Pour Jean-Jacques Fouché & Gilbert Beaubatie, les forces en présence s'élèvent à un peu plus de trois cents hommes du côté allemand, l'attaque étant lancée par quatre cents FTP, qui sont rejoints ensuite par cent-vingt combattants supplémentaires en milieu d'après-midi le 7 et le 8 au matin.

L'offensive se déclenche le 7 juin 1944 à cinq heures du matin et un coup de bazooka tiré sur la caserne du Champ de Mars où sont cantonnées les forces de maintien de l'ordre donne le signal de l'attaque. Dès six heures, les édifices dans lesquels se trouve la garnison allemande sont cernés ; la poste et la mairie, où les FTP établissent leur poste de commandement sont occupés vers sept heures. À huit heures, la gare elle aussi est prise par les résistants, qui y trouvent dix-huit gardes-voies et un employé des chemins de fer, Abel Leblanc : invités à rejoindre le maquis, ceux-ci préfèrent attendre la fin des combats dans la salle d'attente. À 11 h 30, les forces de la Milice et des GMR hissent le drapeau blanc sur la caserne du Champ de Mars : après des négociations, ils quittent la ville vers seize heures, en emportant tout leur matériel. Pour Elie Dupuy, dont le groupe de combat FTP n'avait pas été touché par l'ordre de repli de Chapu, ce départ est un échec, l'un des buts de l'opération étant de récupérer le matériel de guerre et de transport des forces de l'ordre ; mais avec son seul bataillon de quatre-vingt dix hommes, il n'a pas les moyens « de poursuivre l'attaque contre la garnison allemande et, en même temps, d'imposer une reddition inconditionnelle aux policiers ».

Pendant ce temps, vers 13 h 30, les Allemands profitent du retrait partiel des maquisards sur les hauteurs ordonné par Chapou et reprennent brièvement le contrôle de la gare, dans laquelle ils découvrent à leur tour les gardes-voies, porteurs d'un brassard blanc, signe distinctif de leur fonction, mais semblable à celui des FTP. Dès que les gardes-voies sortent du bâtiment, sans le moindre interrogatoire, sans même être fouillés, ils sont pris sous le feu des troupes allemandes dans la cour de la gare ou le long des voies menant au garage du chemin de fer départemental, fauchés « par des tirs croisés dont ceux d'une mitrailleuse leur tirant dans le dos », alors qu'ils s'adressent aux Allemands en leur criant « Camarades! Camarades! ». Seul Abel Leblanc survit à la fusillade. Pour B. Kartheuser, il s'agit d'un assassinat délibéré, les Allemands étant au courant de la présence des gardes-voies et connaissant leur tenue.

Dans la nuit du 7 au 8, alors que les maquisards, toujours privés des 450 hommes du groupe A, se sont retirés sur les hauteurs, la garnison allemande se regroupe en trois lieux : l'école normale de jeunes filles au nord, la manufacture d'armes et l'école de Souilhac au sud. Les combats reprennent à six heures trente du matin, la principale offensive étant dirigée contre l'école normale, bastion principal des troupes allemandes. Face à la résistance des Allemands, les FTP boutent le feu à l'édifice vers quinze heures. Vers dix-sept heures, dans des circonstances qui restent peu claires et discutées, les Allemands tentent une sortie ou essaient de se rendre : si l'un d'entre eux agite un chiffon blanc, d'autres portent des grenades amorcées. Dans la confusion la plus totale, les maquisards ouvrent le feu à l'arme automatique : certains soldats sont fauchés à bout portant, des grenades explosent, ce qui explique les blessures, terriblement mutilantes observées sur les cadavres. Après la reddition des troupes allemandes, neuf membres du Sicherheitsdienst sont identifiés, notamment avec l'aide d'une trentaine de maquisards libérés, emmenés au cimetière et fusillés sans jugement.

Les combats cessent dès ce moment, les résistants se contentant de maintenir l'encerclement de la manufacture d'armes et de l'école de Souilhac, qu'ils comptent attaquer le lendemain. Alors que les blessés allemands et français sont emmenés à l'hôpital, Kléber se rend à la préfecture et demande au préfet Trouillé de continuer à assurer la direction de l'administration. Pour la résistance, à l'exception des deux petits bastions à prendre le lendemain, Tulle est libérée. Les pertes allemandes sont estimées à 37 morts, 25 blessés et 35 disparus par Sarah Farmer. Pour G. Penaud, elles s’élèvent à une cinquantaine de morts, une soixantaine de disparus, sans doute faits prisonniers et de 23 à 37 blessés. La majorité des prisonniers est vraisemblablement abattue par la suite, seuls quelques soldats d'origine polonaise ayant accepté de se joindre au maquis. À 21 heures, les premiers chars de la 2e division blindée SS Das Reich arrivent à Tulle par trois axes de pénétration, prenant les maquisards par surprise. Les postes de l'Armée secrète et des FTP établis à distance ayant été balayés par les blindés, aucune alerte n'ayant pu parvenir à temps à Tulle. Les maquisards quittent immédiatement la ville vers les hauteurs, sans livrer de combats, face à « une colonne de secours [...] [qui] ne comprenait que des éléments lourds et disposait d'une puissance de feu considérable » : si des tirs de bazookas depuis le plateau qui domine la ville auraient pu infliger des pertes aux éléments de la Das Reich, les résistants y renoncent par crainte de causer de lourdes pertes parmi la population civile. Les SS installent leur premier poste de commandement dans le quartier de Souilhac, près de la manufacture d'armes, avant de s'installer, le lendemain en fin de matinée, à l'hôtel Moderne. À ce moment, l'officier les plus élevé en grade est le SS-Sturmbannführer Kowatsch, officier de renseignement de l'état-major de la division. Durant toute la nuit du 8 au 9 juin, les S.S. patrouillent dans la ville et assurent l'encerclement de celle-ci.

Le 9 juin, à six heures du matin, les Allemands fouillent la préfecture et menacent d'exécuter le préfet Trouillé, après avoir découvert des armes et munitions abandonnées par les Gardes Mobiles. Alors qu'il va être fusillé par des S.S. commandés par un sous-officier, le préfet échappe à l'exécution en indiquant qu'il a un rang équivalent à celui d'un général, et en exigeant de parler à un officier supérieur avant d'être fusillé. Il parvient à convaincre l'officier qui se présente de rendre visite aux blessés allemands soignés à l'hôpital. Durant la visite, un des blessés allemands confirme à l'officier que le préfet a empêché un maquisard de les fusiller : « Cet homme nous a sauvé la vie ». « Habitants de Tulle, vous avez suivi mes instructions et conservé pendant les dures journées que vient de traverser votre cité un calme exemplaire. Je vous en remercie. Cette attitude et la sauvegarde des militaires allemands blessés ont été les deux éléments qui m'ont permis d'obtenir du commandement allemand l'assurance que la vie normale allait reprendre dans la journée. » — Proclamation du préfet Trouillé diffusée par haut-parleur, le 9 juin 1944, vers dix heures du matin.

Le 9 juin, entre neuf et dix heures, le SS-Sturmbannführer Aurel Kowatsch déclare au préfet Trouillé, et au secrétaire général de la préfecture, M. Roche : « votre geste [les soins apportés aux blessés allemands] ne sera pas négligé par le commandant allemand qui en tiendra compte à la population dans la répression inévitable du crime commis contre nos camarades de la garnison de Tulle » ; il leur annonce, alors que la rafle a déjà commencé, la mise en arrestation de tous les hommes de seize à soixante ans et autorise « la libération de tous les indispensables après vérification de leur attitude ». Selon Trouillé et Roche, Kowatsch prend ses ordres directement auprès du général Heinz Lammerding, vraisemblablement par radio. La rafle touche une population désemparée par les événements : « par petits groupes, les SS ratissent les quartiers et les rues ; ils entrent dans les logements, examinent les hommes qu'ils font sortir ; aux femmes, ils affirment qu'il s'agit d'un contrôle d'identité, que l'absence de leur époux, fils ou frère ne sera pas longue et qu'il est inutile d'emporter des provisions. » « Encadrés par les S.S. nous descendons le quai de Rigny. [...] Un groupe plus important s'amalgame au nôtre. [...] Nous gagnons lentement Souilhac : des auto-chenilles, des tanks sont en bon ordre, rangés le long des trottoirs. [...] Notre groupe se joint à d'autres ; d'autres groupes se joignent au nôtre ; et comme l'inquiétude rapproche, les mains se serrent. [...] Nous marchons la tête haute, dissimulant au mieux notre angoisse. » Les membres des chantiers de Jeunesse, rassemblés dans la caserne des Enfants de troupe, sont également emmenés vers la manufacture d'armes. Au total, près de 5 000 hommes et jeunes gens sont regroupés devant la manufacture.

Conformément à l'accord passé avec Kowatsch qui avait autorisé la libération des personnes indispensables à la reprise d'une activité normale dans la ville, des responsables français se rendent à la manufacture d'armes pour négocier l'élargissement d'une partie des personnes raflées. « On remarqua bientôt le maire (le colonel Bouty) accompagné de plusieurs personnages, des chefs de service, le directeur de l'énergie industrielle, le chef de gare et d'autres employés avec leurs larges casquettes dorées, l'inspecteur d'Académie - parmi nous - mais ces messieurs restèrent là-haut, sur la chaussées, en compagnie des officiers allemands... Cela sentait la collaboration. » Les représentants des autorités françaises obtiennent la libération de 3 500 des 5 000 hommes et jeunes gens. Parmi eux, les employés de l'État et de la préfecture, de la mairie, des PTT, du gaz, des services des eaux, financiers et des colonies de vacances, des électriciens, des chefs d'atelier et agents de maîtrise de l'usine de La Marque et de la manufacture d'armes, des électriciens, des boulangers, des épiciers, des maraîchers, les médecins... mais ni les dentistes, ni les enseignants... « Cette première partie de la sélection des otages avait été conçue par les SS pour compromettre les autorités locales ; Lammerding s'en souviendra lorsqu'il sera interrogé en 1962, il affirmera que le maire désigna les maquisards. »

Après l'intervention des autorités françaises une seconde sélection est effectuée parmi les otages, sélection menée par les Allemands et eux seuls. Le principal responsable de ce deuxième tri est l'interprète du kommando du Sipo-SD, Walter Schmald, qui a survécu aux combats des deux jours précédents. Si Schmald n'a sans doute pas agi seul et s'il a vraisemblablement été assisté par d'autres membres du SD venus de Limoges, sa présence et son action ont frappé tous les témoins, pour lesquels Schmald incarne le processus de désignation des victimes. Aux côtés de Schmald, « le bossu » ou « le chacal », Paula Geissler, interprète de la Wehrmacht attachée au directeur allemand de la manufacture d'armes, surnommée « la chienne », participe également au tri et fait libérer seize à dix-sept otages, des ingénieurs de la manufacture ou des hommes qu'elle connaissait, dont le fils d'un pharmacien.

L'abbé Jean Espinasse, arrêté chez lui vers neuf heures trente, décrit Schmald comme « un allemand revêtu d'une vieille capote défraîchie, sans galon ni insigne d'aucune sorte, la tête découverte, l'air fatigué » et qui s'adresse à lui « dans un excellent français » en lui déclarant : « Je suis un des quatre survivants du combat d'hier. [...] Nous étions presque tous des Rhénans catholiques. Nous aurions bien voulu avoir un prêtre pour nous assister. » Pour Antoine Soulier, il a de longs cheveux blonds avec des reflets fauves et ramenés en arrière, le visage rasé, le teint mat, 30 ans environ, [les] yeux toujours demi-fermés pour mieux voir, et surtout la demi-lèvre supérieure droite toujours relevée, comme gonflée de venin.

Les otages sont répartis en trois groupes, de taille et de composition variable au fur et à mesure de la sélection qui débouche sur la constitution de deux groupes de soixante hommes, suspects, selon Schmald, de participation à la Résistance en se fondant sur des éléments comme le fait qu'ils soient mal rasés ou que leurs chaussures ne soient pas cirées. Pour J. Espinasse, si Schmald demande à vérifier certaines cartes d'identité, [il] juge les gens sur la mine et, on ne sait pourquoi, les désigne pour faire part du petit groupe de gauche [les futures victimes]. Selon Trouillé, « les trois groupes sont constamment modifiés, soit par le jeu des libérations, soit par le choix de quelques S.S. dont Walter, le ténébreux Walter ». Schmald veille à maintenir le chiffre de 120 hommes destinés à l'exécution, qui n'est pas encore annoncée : lorsque diverses interventions aboutissent à faire libérer l'un de ceux-ci, Schmald en sélectionne un autre dans le groupe principal : « sauver un ami, c'était du même coup condamner un autre homme, inconnu [...] avec pour résultat de ne laisser aux mains des bourreaux que les plus vulnérables, les plus solitaires, les plus faibles ou les plus malchanceux, ceux qui avaient le plus besoin d'être défendus. » Ce processus débouche sur la réflexion suivante de l'un des survivants, Jean-Louis Bourdelle : « Je m'étonne douloureusement d'apprendre que des Français ou des Allemands tirent vanité d'avoir fait libérer des otages, ils semblent les malheureux, ne pas se rendre compte qu'ils avouent ainsi avoir pris part aux exécutions. Je me rappelle en effet avec quelle terreur mes camarades et moi voyions, après chaque libération, le lieutenant Walter s'approcher de notre groupe et faire un nouveau choix pour compléter le peloton des futures victimes. »

Conformément à la note de Lammerding du 5 juin et à l'ordre donné par celui-ci arrivé à Tulle en fin de matinée du 9, ces cent-vingt hommes sont voués à la mort par pendaison. « Quarante soldats allemands ont été assassinés de la façon la plus abominable par les bandes communistes. [...] Pour les maquis et ceux qui les aident, il n'y a qu'une peine, le supplice de la pendaison. [...] Quarante soldats allemands ont été assassinés par le maquis, cent vingt maquis ou leurs complices seront pendus. Leurs corps seront jetés dans le fleuve. » — Affiche signée par le général commandant des troupes allemandes, placardée à Tulle.

Vers quinze heures trente, Kowatsch en réponse à une dernière intervention du préfet qui demande que les exécutions n'aient pas lieu par pendaison, lui répond que « nous avons pris en Russie l'habitude de pendre, nous avons pendu plus de cent mille hommes à Kharkov et à Kiev, ce n'est rien pour nous. » Il demande au colonel Bouty, président de la délégation spéciale, d'annoncer au groupe principal de prisonniers qu'ils doivent assister aux exécutions. Avant que ceux-ci soient conduits sur la place de Souilhac, Bouty leur déclare : « J'ai une nouvelle bien pénible à vous annoncer : vous allez assister à une exécution. Je vous demande le plus grand calme. Ne faites pas un geste, ne dites pas une parole. » À leur arrivée, les prisonniers découvrent, sur plusieurs centaines de mètres, des cordes terminées par un nœud coulant accrochées aux arbres, aux réverbères et aux balcons. Les préparatifs ont été assurés, dès la fin de la matinée, par le SS-Hauptsturmführer Wulf, chef du bataillon de reconnaissance et par son adjoint, l'Oberscharführer Hoff, chef de la section de pionniers, qui fait appel à des volontaires pour effectuer les pendaisons.

Les victimes désignées pour la pendaison sont conduites sur les lieux de leur exécution par groupe de dix. « Chacun d'eux se trouva bientôt au pied d'une échelle, entre les mains de deux des bourreaux. Deux SS se tenaient près de chaque corde ; l'un d'eux gravissait les degrés d'une seconde échelle ou d'un escabeau en même temps que le condamné. Dès que celui-ci atteignait la hauteur voulue, il lui passait le nœud coulant, le serrait, et le second SS enlevait brutalement l'échelle du supplicié. » Dans certains cas, les bourreaux, tous volontaires, se suspendent aux jambes de leur victime, le frappent ou l'achèvent à la mitraillette ou au pistolet. « Parfois, pour accélérer l'exécution, les barbares poussent leur victime à coups de crosse et avec des cris terribles donnent des coups de pied à l'échelle qui tombe. » Suite à l'intervention du colonel Bouty auprès d'un officier allemand, l'abbé Espinasse a été autorisé à offrir son ministère à ceux qui vont mourir. Il assiste aux premières exécutions. Lors de celle du premier groupe, « dans un cas [...], la victime, mal pendue sans doute, s'agite par spasmes ; alors, je vois le soldat qui venait d'ôter l'échelle s'en servir pour frapper le supplicié jusqu'à son immobilisation complète » ; par la suite, il constate que « le peloton d'exécution presse la marche des condamnés, et non sans violence ; je vois encore le soldat brisant, d'un geste rageur, la crosse de sa mitraillette sur le dos d'une victime qui a un mouvement d'horreur et d'arrêt à la vue des pendus. » « Pouvons-nous imaginer la scène? Des hommes immobiles sous la contrainte, des soldats en dessous des potences, des groupes d'otages conduits au supplice, et le silence. » Pendant toute l'opération, Paula Geissler et un groupe de SS, assistent aux pendaisons en vidant de bonnes bouteilles à la terrasse du café Tivoli, au son d'un phonographe.

« Pourquoi les exécutions ont-elles été arrêtées à 99 victimes? [...] 99 est un chiffre incompréhensible qu'on ne peut raccorder à rien. Par son absence de signification, le nombre des victimes restera un mystère » — Jean-Jacques Fouché et Gilbert Beaubatie. Dans les versions successives de son témoignage, l'abbé Espinasse s'attribue, et à lui seul, le mérite d'avoir fait arrêter les pendaisons. Selon lui, alors que neuf groupes, soit quatre-vingt dix hommes, ont déjà été pendus, et après avoir été ramené dans la cour de la manufacture d'armes après le meurtre de vingt ou trente Tullistes, il constate que le dixième groupe comporte treize hommes. Il intervient auprès de Walter Schmald et obtient non seulement que quatre hommes soient extraits du groupe, mais aussi que celui-ci soit le dernier à marcher vers la pendaison. Le nombre des victimes s'arrête donc à quatre-vingt-dix-neuf.

Cette version, reprise par de nombreux auteurs, est radicalement remise en cause par Bruno Kartheuser, qui juge ce récit incohérent et peu plausible. Kartheuser souligne tout d'abord que l'intervention décisive que s'attribue l'abbé Jean Espinasse n'est confirmée par aucun témoin, alors que plusieurs centaines de personnes sont rassemblées dans la cour de la manufacture ; cette intervention n'est pas mentionnée dans la déclaration faite en 1948 par le président de la délégation spéciale de Tulle, le colonel Bouty, qui attribue interventions et sauvetages au directeur des Établissements Brandt - Usine de la Marque, Henri Vogel, au directeur adjoint de la Manufacture d'armes de Tulle, Laborie et à l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Lajugie. Trouillé n'attribue à l'abbé que la grâce de trois hommes, « Vogel s'est magnifiquement débattu avec les officiers SS en vue de libérer quelques-uns de ses ouvriers condamnés au supplice [...]. De la sorte, il a obtenu quatre grâces et a permis au sous-directeur de la manufacture d'armes, Laborie, d'en réclamer et d'en enlever autant ; Lajugie, ingénieur en chef du service vicinal [...] est encore épuisé des efforts déployés en vain pour sauver du supplice un ingénieur de son service. » L'« intervention décisive » d'Espinasse n'est également pas reprise dans la citation lors de la remise à l'abbé de la Médaille d'argent de la Croix-Rouge française, en 1945, qui n'évoque que ses mérites sacerdotaux et l'assistance matérielle qu'il a apportée aux suppliciés. Enfin, pour Kartheuser, compte tenu du strict respect de la hiérarchie en vigueur dans la SS, il n'est pas possible que Schmald ait pris la décision d'arrêter les exécutions, alors que celles-ci avaient été ordonnées par le général Lammerding (qui déclare après guerre que c'est sur son ordre que les pendaisons ont été arrêtées avant les 120 victimes prévues), que les pendaisons avaient été supervisées par Kowatsch et que l'un des supérieurs de Schmald au SD (Korten ou Butsch) était présent sur les lieux.

Pour J.J. Fouché et G. Beaubatie, « le nombre de 99 victimes a été la conséquence d'une accumulation de données matérielles indépendantes les unes des autres [...] Mais plus encore que le nombre, la mise en scène des pendaisons devait renforcer la terreur de longue durée. L'efficacité n'était pas liée à un chiffre précis, mais bien plus encore, à la mise en spectacle de la violence destinée à humilier les hommes. » Les corps des suppliciés sont dépendus en début de soirée par des membres des chantiers de jeunesse, sous les ordres d'hommes de la 4e compagnie du bataillon d'éclaireurs ; malgré l'intervention des autorités locales, ils sont enterrés sur le site d'une décharge publique, à Cueille, sans aucune procédure d'identification, avec une brève cérémonie improvisée et écourtée par les Allemands, au cours de laquelle l'abbé Espinasse, en présence du préfet en uniforme et de son directeur de cabinet, bénit les corps.

Le 10 juin, les otages restés à la Manufacture des armes de Tulle sont traités de la même manière que lors de la sélection, la veille, des victimes des pendaisons : négociations entre membres de la Das Reich et du SD, dont Walter Schmald, et les autorités françaises, formation de groupes promis à la déportation, libération d'otages suite à des interventions. 311 hommes et 660 jeunes membres des Chantiers de Jeunesse sont transférés de Tulle à Limoges. Après un nouveau tri, dans lequel des membres de la Milice jouent un rôle essentiel, 162 hommes et tous les membres des Chantiers de Jeunesse sont libérés ; 149 prisonniers sont transférés à Poitiers, puis à Compiègne, d'où ils partent vers Dachau le 2 juillet : 101 ne survivent pas au voyage ou à la déportation. Le 11 ou le 12 juin, la division entame sa remontée vers le front de Normandie. Avec le massacre de Tulle et celui d'Oradour-sur-Glane, et de nombreuses autres tueries, elle a fait 4 000 victimes, dont de nombreux civils.

La répression se poursuit à Tulle pendant les semaines qui suivent les pendaisons. Du 11 juin au 31 juillet, le laboratoire de la manufacture d'armes est utilisé comme centre de torture, où opèrent des miliciens en coopération avec Walter Schmald. Le 21 juin, le préfet Trouillé y voit trois miliciens âgés au plus de vingt ans, verser de l'acide sur les plaies du visage d'un homme qu'ils venaient de frapper à coups de nerf de bœuf. Tulle connaît également une nouvelle rafle, le 21 juin, à la suite de laquelle 80 hommes sont envoyés en travail forcé en Autriche. Les troupes allemandes en Corrèze se rendent le 16 août 1944. Au total, les crimes de la Wehrmacht, de la Waffen-SS et du Sipo-SD ont fait 218 victimes civiles à Tulle. « D'une certaine façon, le général SS a atteint son objectif : la discrimination des résistants et la terreur de la population. »

Les proclamations publiques et les explications allemandes auprès des autorités françaises font systématiquement référence aux éventuels sévices et à l'assassinat de soldats allemands désarmés. Selon la thèse allemande, les représailles sont conformes au droit militaire international, au traité d'armistice et aux conventions de La Haye. Suite aux procès menés en Belgique concernant l'exécution d'otages par les troupes allemandes et à celui mené en Italie pour le massacre des Fosses ardéatines, on peut conclure que le massacre de Tulle a bien été effectué en violation du droit des conflits armés, notamment des articles 40, 41, 46 et 50 du règlement annexe à la 4e convention de La Haye de 1907 concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre ainsi que la « clause Martens » du préambule de cette convention. Bruno Kertheuser conteste quant à lui l'usage même du terme représailles : « le meurtre et la déportation de quelques centaines d'habitants de Tulle les 9 et 10 juin relèvent très clairement du crime de guerre. Toute autre appellation, comme celle de représailles, d'épuration ou de mesure expiatoire, appartient au jargon des auteurs de ces crimes et participe de leur logique à eux ». Le massacre de Tulle avait pour but de punir une des capitales du maquis, pour terroriser d'autres régions, conformément aux pratiques mises en œuvre par la Wehrmacht et la Waffen-SS sur le front de l'est ; il résulte « de l'action et de l'inaction de beaucoup de personnes », qu'il s'agisse de membres de la Wehrmacht, de la Waffen-SS ou du Sicherheitsdienst.

Selon le récit auto-publié du SS-Sturmbannführer Otto Weidinger, plusieurs dizaines de soldats allemands auraient été abattus après leur reddition et de nombreux cadavres auraient porté des traces de mutilations. Cette thèse est reprise et amplifiée par deux autres révisionnistes, Sadi Schneid, pseudonyme d'un ancien Waffen-SS Elimar Schneider, et Herbert Taege, ancien fonctionnaire des Jeunesses hitlériennes. Pour les historiens, le récit de Weidinger n'a aucun crédit. Eberhard Jaeckel « doute de la véracité de ces affirmations et se demande si les atrocités alléguées n'ont pas servi de justification au comportement des SS ». Pour G. Penaud, « divers témoignages de militaires ou de civils allemands retrouvés par Bruno Kartheuser sont assez contradictoires sur la question des mutilations dont auraient été victimes, d'après la rumeur, les victimes allemandes ; à vrai dire, à la lecture des déclarations ultérieures de SS, il n'a pas trouvé une seule qui rapporte un témoignage direct de ces atrocités : tous ceux qui exprimèrent ce reproche [...] colportèrent indirectement les dires de témoins dont il semble difficile de soutenir la crédibilité ».

B. Kartheuser a réfuté point par point ces thèses révisionnistes. Le seul fait contraire à l’article 23c et 23d de l'annexe à la Convention de La Haye de 1907 concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre qui stipule qu’«  il est notamment interdit [...] de tuer ou de blesser un ennemi qui, ayant mis bas les armes ou n'ayant plus les moyens de se défendre, s'est rendu à discrétion [ainsi que] de déclarer qu'il ne sera pas fait de quartier », consiste en l'exécution sans jugement de neuf membres du SD et Gestapistes en fin de l'après-midi du 8 juin. Quant aux prétendues mutilations, il ne s'agit que des traces d'impact de mitrailleuse. Selon un témoin, Robert Lajugie, « dès la reddition des assiégés, j'ai vu les corps des victimes. Certains, assurément, étaient abîmés et il est exact que des crânes laissaient échapper leur cervelle, mais c'était là le résultat d'une concentration des tirs d'armes automatiques. [...] C'est dans cet état que les éléments de la 2e panzerdivision SS Das Reich trouvèrent leurs compatriotes avec, en plus, cette aggravation que les camions venus enlever les cadavres furent pris par les arrivants, fous furieux, pour les instruments dont on se fût servi pour écraser les corps ou les têtes. » Ce récit est confirmé par le Dr. Heinz Schmidt, médecin du 3e bataillon du 95e régiment de sécurité : « Parce qu'on voulait avoir une justification présentable d'une certaine manière au niveau international pour les mesures de représailles, je fus cité en qualité de médecin de la place auprès du médecin principal de la division Das Reich. Il me demanda si j'avais constaté des mutilations sur les cadavres de nos soldats tombés la veille. Contrairement aux affirmations disant que cela avait été le cas, j'ai déclaré énergiquement que je n'avais pas constaté de mutilations sur les soixante morts que j'avais vus. »

À propos du livre de Schneid, Kartheuser écrit qu'il « formule, de la manière la plus grossière entre toutes les versions qui ont circulé, les reproches de mutilations voulues opérées sur certains cadavres allemands. Schneider n'évoque pas ce qu'il a vu. [...] Il ne fait que colporter une version qui fut répandue dès les premiers jours, entre autres par les milieux SS et nazis d'époque mais également par la propagande officielle. » Il remarque également que Weidinger et Taege ne se basent, eux aussi, sur aucun témoin direct. Walter Schmald, du SIPO-SD est capturé par des maquisards à Brive le 15 août 1944, et exécuté par ceux-ci le 22 août, sans avoir fait l’objet d’un procès. Otto Weidinger, dernier commandant du régiment Der Führer est interrogé au sujet du massacre pendant sa détention de 1947 à 1951. Il ne fait l’objet de poursuites que pour son adhésion volontaire à la Waffen-SS, jugée comme organisation criminelle lors du procès de Nuremberg, et est acquitté. Après sa libération, il écrit de nombreux ouvrages sur la 2e panzerdivision SS Das Reich, considérés en France comme révisionnistes.

La première enquête, qui porte sur l'assassinat de dix-huit gardes-voies est clôturée 25 mars 1948, et fonde le procès qui s'ouvre à Bordeaux le 29 mars 1949, où comparaissent dix membres du 95e régiment de sécurité, responsable du meurtre de dix-huit gardes-voies, sous les ordres du capitaine Franz Reichmann, commandant du 3e bataillon. Les trois officiers inculpés sont condamnés à quinze (Franz Reichmann, Willi Schlewski) ou dix (Jean Retzer) ans de travaux forcés ; 4 inculpés sont reconnus coupables mais libérés sous l'excuse absolutrice d'avoir agi sur ordre et trois sont acquittés. Schlewski et Retzer sont libérés le 18 septembre 1952 et Reichmann le 25 janvier 1953.

L’information judiciaire ouverte le 18 juin 1947 sur les pendaisons de Tulle débouche notamment sur un rapport provisoire rédigé par le commissaire de police criminelle Félix Hugonnaud, qui conclut que les pendaisons furent apparemment commandées par le SS-Gruppenführer Heinz Lammerding, à l'encontre duquel trois mandats d’arrêts successifs sont décernés. Le procès (affaire contre Kahn et autres. Pendaisons de Tulle) s'ouvre à Bordeaux le 4 juillet 1951 et le verdict est prononcé le lendemain. Seules cinq personnes y sont accusées : quatre officiers de la division Das Reich - Lammerding, Aurel Kowatsch, chef d'état-major de la division, Heinrich Wulf, commandant de la section de reconnaissance, Otto Hoff, commandant de la section de pionniers qui a procédé aux pendaisons, et une employée allemande de la Manufacture d'armes de Tulle, Paula Geissler. Cette dernière n'est accusée que de n'avoir pas sauvé un ingénieur de la MAT, ce qu'elle aurait pu faire sans courir de risque personnel. Curieusement, le tribunal omet de mettre en accusation la centaine d'acteurs, les membres du commando d'exécution qui auraient pu être décelés facilement.

Lammerding et Kowatsch, ce dernier tué en mars 1945 à la frontière hongroise, sont condamnés à mort par contumace ; Hoff et Wulf écopent de dix ans de travaux forcés et Paula Geissler de trois ans de prison. Après un appel devant le tribunal de Marseille, la peine de Hoff est réduite, le 27 mai 1952 à cinq ans absorbés par la détention déjà effectuée. Hoff est donc libéré au prononcé du jugement d'appel, comme l'avait été, la semaine précédente, Wulf, gracié par le président de la république Vincent Auriol. Après sa condamnation à mort, Lammerding fait l'objet d'une demande d'extradition du gouvernement français auprès des troupes d'occupation britanniques fin janvier 1953 et le Haut-Commissariat britannique décerne à son tour un mandat d’arrêt à son encontre le 27 février 1953, conformément à la loi n° 10 du Conseil de contrôle allié. Il n'y a aucune suite à ces demandes et Lammerding n'a jamais été inquiété par la justice.

Jusqu’à sa mort, Lammerding a nié toute responsabilité dans le massacre de Tulle, en déclarant que l'initiative avait été prise par le SS-Sturmbannführer Kowatsch : « connaissant la hiérarchie rigoureuse et la discipline terriblement rigide qui régnaient dans le corps des SS, une telle affirmation ne mérite aucun crédit. » Après avoir également nié, dans un premier temps, sa présence à Tulle, il a affirmé qu'il n'y était arrivé que tard dans l'après-midi, après les pendaisons : or l'ordre du jour de la division pour le 10 juin 1944 est rédigé par Lammerding à Tulle et daté du 9 juin à douze heures quinze ; cette mention « a été plus tard surchargée à la main en vingt-trois heures quinze. » La présence de Lammerding à Tulle aux environs de midi le 9 juin est également attestée par le médecin militaire de la garnison allemande, le Dr Schmidt. Une procédure est ouverte à l'encontre de Lammerding par le Zentralstelle in Nordrhein-Westfalen en décembre 1961, procédure au cours de laquelle Lammerding est interrogé en février 1962 ; le 9 octobre 1962 le directeur du Zentralstelle des Landes NRW für die Bearbeitung nazionalsozialistischer Massenverbrechen signifie l'arrêt des poursuites en se basant sur la seule version des événements de Lammerding.

Ce n'est qu'au détour d'une procédure au civil, intentée à Düsseldorf par Lammerding contre l'hebdomadaire communiste Die Tat, qui l'avait accusé dans son édition du 17 juillet 1965 d'avoir été condamné à mort en France pour le meurtre de nombreux otages, que la justice allemande établit, sans conséquences concrètes toutefois, la responsabilité de Lammerding dans le massacre de Tulle. Les attendus du jugement qui déboute Lammerding sont particulièrement clairs : « Un groupe de 120 hommes, la plupart jeunes, furent sélectionnés, leur groupe fut réduit sur l'intervention de plusieurs citoyens français de cette ville au chiffre de 99. Ces 99 furent tués d'une manière cruelle, sans jugement et sans qu'on leur ait prouvé leur participation à l'attaque des partisans la veille. Son affirmation [celle de Lammerding] selon laquelle il se serait agi dans le chef des 99 tués de partisans et non pas d'otages, est inexacte. Par ailleurs, il ne la maintient plus. [...] Ici, les suppliciés ont été tués en vengeance pour des attaques de partisans déjà commises et comme dissuasion pour des attaques de partisans futures. On peut à juste titre appeler la mise à mort de telles personnes civiles de meurtres d'otages, puisque ces mises à mort sont encore plus abjectes que la mise à mort de véritables otages. »

Une dernière tentative pour traduire Lammerding devant la justice fait suite à la publication de l'ouvrage de Jacques Delarue, Trafics et crimes sous l'occupation, en 1968. À la suite de cette parution, le député-maire socialiste de Tulle, Montalat, demande le 11 octobre 1968 que le gouvernement français exige de la République fédérale allemande d'introduire une procédure en Allemagne contre Lammerding et estime cette procédure d'autant plus impérieuse que le premier volume d'une apologie de la division Das Reich vient de paraître (sous la plume d'Otto Weidinger) en Allemagne. Comme les précédentes, cette tentative reste sans suite. En 2008, le Sénat a adopté un projet de loi portant adaptation du droit pénal français à celui de la Cour pénale internationale. Cette adaptation, partielle, stipule entre autres la prescription des crimes de guerre par trente ans (article 462-10). Ce texte a suscité l'indignation du collectif "Maquis de Corrèze", dirigé par le député honoraire Pierre Pranchère, car son adoption aurait pour conséquence directe l'amnistie pour les responsables des massacres de Tulle, Oradour-sur-Glane et Maillé.

Les ouvrages consacrés, en totalité ou partiellement, au massacre de Tulle sont relativement peu nombreux, notamment si on les compare à l’abondante bibliographie portant sur le massacre d'Oradour-sur-Glane. Deux ouvrages ont été rédigés par des otages qui ont échappé au supplice, Jean-Louis Bourdelle et Antoine Soulier. Le livre d’Antoine Soulier est « un des récits les plus exacts et les plus poignants du drame. L’auteur, instituteur, dont le fils a été pendu, a été l’un des personnages les plus actifs pour reconstituer la trame de l’événement et en retrouver les coupables. »

Le récit du chanoine Jean Espinasse, ne peut être écarté mais, « avec la distance grandissante au fur et à mesure des éditions successives le chanoine Espinasse a accentué de plus en plus l’importance sacerdotale que l’événement a présenté pour lui et ses souvenirs deviennent de plus en plus problématiques en tant que source historique. Les récits et la personnalité du Chanoine Espinasse ont le plus contribué à créer des mythes. » Le rôle que s'attribue l'abbé Espinasse dès 1946 a été remis en question de manière fondamentale par Bruno Kartheuser. Si l'idée du martyre chrétien est déjà présent dans le récit initial (« Ces héros français sont morts munis des sacrements, c'est-à-dire avec la vie surnaturelle... celle que n'ôte pas la mort et qui est plus que la survie des héros à laquelle cependant ils ont droit, ») dans la version de 1979, l'aspect religieux prend le pas sur les faits : « comme dans l'Évangile, les futurs condamnés étaient orientés vers la gauche », « chez aucun condamné je n'ai trouvé le refus de Dieu ou de Jésus ». L'abbé Espinasse va jusqu'à mentionner la conversion, avant sa pendaison, « d'un professeur de philosophie aux idées nettement marxistes, matérialistes et donc athées [...] qui après un Notre-Père, marche sans larmes vers les cordes qui le guettent ... vers la Vie! » ou que le gracié de la dernière chance aurait, s'il n'avait pas été épargné, « été le seul exécuté porteur du chapelet. »

Il faut aussi mentionner le journal du préfet Trouillé, « destiné surtout à la justification de son mandat [émanant du gouvernement de Vichy] à Tulle91. » Pour Bruno Kartheuser, « il est difficile de décider dans quelle mesure ce livre peut être utilisé comme une source historique fiable. Le document l'est certainement là où la responsabilité du préfet est moins engagée ; là toutefois où l'attitude du préfet pourrait être mise en cause, la relation des événements sera plus subjective. »

La plupart des ouvrages publiés des années 1960 aux années 1990 - Colonel Rémy (1963), Georges Beau et Léopold Gaubusseau (1969/1984), Henri Amouroux (1974), Marcel Meyssignac (1978) Max Hastings (1983), Henri Demay (1993), Jean Besse (1996) - « émanent de personnes qui ont vécu les événements de manière partielle ou qui fondent leur récit sur des déclarations de tiers ; ils se caractérisent par l’absence de connaissance éprouvée ou même minimale, des archives et documents allemands » et « souffrent de leur engagement patriotique. » Largement romancé, le livre du Colonel Rémy, qui n'a pas été témoin des événements, a connu une large diffusion et a été la principale source d'information sur les événements de Tulle pour de très nombreux lecteurs : « la volonté de l'auteur de fournir un récit captivant est gênante et fait surgir des doutes sur la valeur du témoignage. » L'ouvrage de Jacques Delarue, Trafics et crimes sous l'occupation (1968), comme celui consacré à l’Histoire de la Gestapo (1962), se dégagent du lot : « ces deux livres constituent des ouvrages de référence pour plusieurs raisons : ils n’émanent pas d’un groupe local impliqué dans les événements ; ils mettent les faits investigués au centre du récit et ils parviennent à une présentation cohérente des événements dans leur contexte. »

En 1971, sort la première édition de l'ouvrage Maquis de Corrèze, rédigé par un collectif d'anciens des maquis FTP. Cette première édition n'évoque ni l'assassinat des gares-voies, ni les pendaisons, sauf par une brève allusion. Ces deux épisodes n'apparaissent que dans les quatrième (1988) et cinquième (1995) éditions. Selon J.J. Fouché et G. Beaubatie, cet ouvrage, même s'il n'est pas dénué d'intérêt, est avant tout destiné à justifier les décisions des FTP et du Parti communiste.

La parution de Trafics et crimes sous l'occupation suscite une vive réaction d'anciens membres de la Waffen-SS, orchestrée par Otto Weidinger, de concert avec Heinz Lammerding et Albert Stückler. Notamment via des intermédiaires allemands et français, Otto Weidinger influence fortement la rédaction de l'ouvrage de Léopold Gaubusseau. Ce dernier affirme dans une lettre à Weidinger, datée du 12 juillet 1968 : « en France, le communisme est libre. Sa propagande est puissante et scientifique. [...] En 1945, la propagande communiste s'est servie de Tulle et d'Oradour à son profit. Elle disait : Das Reich, c'est le fascisme, la dévastation, la mort. » La servilité de Gaubusseau est mentionnée dans une lettre de Weidinger à Lammerding : « pour le Dr. Gaubusseau, il s'agit avant tout de réfuter de manière évidente les affirmations négatives et fausses de Delarue. [...] Il m'a demandé de vous soumettre sa demande d'organiser une rencontre commune. [...] Le Dr. Gaubusseau est convaincu que vous n'êtes pas responsable et voudrait absolument vous connaître. » Un des intermédiaires allemands, Helmut Grützmacher, partage cette opinion en écrivant à Weidinger : « Il est touchant en quelque sorte de voir combien il s'efforce de préserver la division Das Reich et l'Allemagne de ces événements tragiques en rendant responsable Schmald et ainsi le Sicherheitsdienst. »

Quant aux ouvrages allemands de Herbert Taege, Sadi Schneid et Otto Weidinger, il s’agit « de trois ouvrages négationnistes », « qui se disqualifient par la continuation de la rhétorique de justification coutumière dans les actions d’après guerre de la part des accusés et de leurs avocats » et « se distinguent par leur manière sélective de traiter les faits et la vérité. »

L’histoire du massacre de Tulle a été revisitée et approfondie par l’ouvrage en quatre volumes de Bruno Kartheuser, centré sur la personnalité de Walter Schmald. Kartheuser se base sur l'examen critique de toutes les sources françaises et allemandes (archives, publications, document judiciaires, témoignages oraux) en examinant les événements dans leur contexte et sans préoccupation patriotique. La parution du quatrième tome de l'ouvrage de Kartheuser, en 2008, coïncide avec celle de l'ouvrage de Jean-Jacques Fouché et Gilbert Beaubatie, qui apporte un éclairage nouveau sur les événements, notamment en mettant en évidence le mauvais état de la division Das Reich, son rôle dans la répression, qui ne relève pas du hasard, et l'impréparation de l'offensive des FTP sur Tulle.

Cour Pénale Internationale (CPI)

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L'histoire de la création de la Cour pénale internationale (CPI) s'étend sur plus d'un siècle. La “route vers Rome” a été longue et pleine d'embûches. 

Song Sang-Hyun

Song Sang-Hyun

Bien que les efforts entrepris pour créer une cour criminelle internationale remonte au début du 19ème siècle, l'histoire ne commence qu'en 1872 avec la proposition de Gustave Moynier – un des fondateurs du Comité international de la Croix-Rouge – de créer une cour permanente en réponse aux crimes de la guerre Franco-Prusse. La deuxième grande tentative pour créer un système de justice internationale vient des rédacteurs du traité de Versailles de 1919 qui envisagent la création d'une cour internationale ad hoc afin de poursuivre les criminels de guerre allemands de la Première Guerre mondiale. A la suite de la Seconde Guerre mondiale, les pays de l'Alliance mettent en place les Tribunaux de Nuremberg et Tokyo afin de juger les criminels de guerre de l'Axe.

En 1948, l'Assemblée générale de l'ONU adopte la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide, dans laquelle les criminels sont appelés à être jugés par des tribunaux pénaux internationaux, et invite la Commission du droit international à étudier la nécessité et la possibilité d'établir un organe judiciaire international afin de poursuivre les personnes responsables de crimes de génocide. Bien que la Commission ait préparé un tel Statut au début des années 50, la Guerre Froide bloque ces efforts et l'Assemblée générale abandonne cette initiative laissant en suspens la définition du crime d'agression et du Code des crimes internationaux.

En juin 1989, motivé en partie par une initiative pour lutter contre le trafic de drogue, Trinité-et-Tobago rouvre la question de la création d'une cour criminelle internationale et l'Assemblée générale de l'ONU demande à la Commission du droit international de reprendre ses travaux sur le projet de Statut. Les conflit en Bosnie-Herzégovine et en Croatie ainsi qu'au Rwanda au début des années 90 et la généralisation des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide poussent le Conseil de sécurité de l'ONU à établir deux tribunaux ad hoc temporaires afin de poursuivre les personnes responsables de ces atrocités, soulignant encore la nécessité de créer une cour pénale internationale.

En 1994, la Commission présente à l'Assemblée générale le texte final du projet de Statut donnant création à la CPI et lui recommande de convoquer une conférence plénipotentiaire afin de négocier un traité et de promulguer le Statut. Afin d'examiner les plus grandes questions de ce projet de Statut, l'Assemblée générale met en place un Comité ad hoc sur la création d'une cour criminelle internationale, qui se réuni deux fois en 1995. Après examen du rapport du Comité, l'Assemblée générale de l'ONU crée le Comité préparatoire sur la création d'une cour criminelle internationale afin de préparer un projet de texte. De 1996 à 1998, le Comité préparatoire de l'ONU tient six sessions au siège de l'ONU à New York, sessions au cours desquelles les ONG contribuent aux discussions et participent aux réunions sous l'égide de la Coalition des ONG pour la Cour pénale internationale (CCPI). En janvier 1998, le Bureau et les coordinateurs du Comité préparatoire se réunissent pour une Réunion inter-session à Zutphen aux Pays-Bas afin de consolider et restructurer les projets d'articles dans un projet final.

Partant du projet de texte du Comité préparatoire, l'Assemblée générale de l'ONU décide de convoquer la Conférence diplomatique de plénipotentiaires des Nations Unies sur la création d'une cour criminelle internationale lors de sa cinquante-deuxième session, afin de finaliser et adopter une convention sur la création d'une cour pénale internationale. La “Conférence de Rome” se déroule du 15 juin au 17 juillet 1998 en Italie, en présence de 160 pays et de la Coalition qui suit de près les discussions, distribuant partout dans le monde des informations sur les développements, et facilitant la participation et les activités de plus de 200 ONG. Après cinq semaines de négociations intenses, 120 pays votent en faveur de l'adoption du Statut de Rome de la CPI, tandis que sept pays votent contre (dont les États-unis, Israël, Chine, Irak et Qatar) et 21 autres s'abstiennent.

La Commission préparatoire (PrepCom) est chargée de finaliser les derniers éléments nécessaires à la création et au bon fonctionnement de la Cour, en négociant les documents complémentaires, dont le Règlement de procédure et de preuve, les Eléments des crimes, l'Accord de relation entre la Cour et l'ONU, le Règlement financier, l'Accord sur les privilèges et immunités de la Cour. Le 11 avril 2002, la 60ème ratification nécessaire à l'entrée en vigueur du Statut de Rome est déposée simultanément par plusieurs Etats. Le traité entre en vigueur le 1er juillet 2002. Le mandat de la Commission préparatoire étant arrivé à son terme et le Traité étant entré en vigueur, l'Assemblée des Etats parties (AEP) se réunit pour la première fois en septembre 2002.

Structure de la Cour

La Cour est une institution indépendante. Elle ne fait pas partie de l'Organisation des Nations Unies, mais coopère avec elle. La Cour a son siège à La Haye, aux Pays‑Bas, mais pourrait toutefois également siéger ailleurs.

La Cour se compose de quatre organes  : la Présidence, les Chambres, le Bureau du Procureur et le Greffe.

Présidence

La Présidence est chargée de l'administration générale de la Cour, à l'exception du Bureau du Procureur, et des fonctions spécifiques que lui confère le Statut. Elle se compose de trois juges élus par les autres juges pour un mandat de trois ans. M. le juge Sang-Hyun Song (République de Corée) est Président de la Cour, Mme la juge Sanji Mmasenono Monageng (Botswana) est première vice-présidente et M. le juge Cuno Tarfusser (Italie) est second vice-président.

Chambres

Les Chambres comptent dix-huit juges siégeant au sein de la Section préliminaire, la Section de première instance ou la Section des appels. Les juges de chaque section siègent au sein de chambres qui sont chargées de conduire les procédures à différents stades. L'affectation des juges aux sections est fondée sur la nature des fonctions assignées à chacune d'elles et sur les compétences et l'expérience des juges. Il est fait en sorte que chaque section bénéficie de la proportion voulue de spécialistes du droit pénal et de la procédure pénale et de spécialistes du droit international. Les juges de la Cour sont : Sang-Hyun Song (République de Corée), Sanji Mmasenono Monageng (Botswana), Cuno Tarfusser (Italie), Hans-Peter Kaul (Allemagne), Akua Kuenyehia (Ghana), Erkki Kourula (Finlande), Anita Ušacka (Lettonie), Ekaterina Trendafilova (Bulgarie), Joyce Aluoch (Kenya), Christine van den Wyngaert (Belgique), Silvia Alejandra Fernández de Gurmendi (Argentine), Kuniko Ozaki (Japon), Miriam Defensor-Santiago (Philippines), Howard Morrison (Royaume-Uni), Anthony T. Carmona (Trinité et Tobago), Olga Herrera Carbuccia (République dominicaine), Robert Fremr (République tchèque) et Chile Eboe-Osuji (Nigéria).

Les juges suivants restent en fonctions jusqu’à la conclusion des procès, conformément à l’article 36-10 du Statut de Rome :

 

  • Mme la juge Fatoumata Dembele Diarra (Mali)
  • Mme la juge Sylvia Steiner (Brésil)
  • M. le juge Bruno Cotte (France)


Bureau du Procureur

Le Bureau du Procureur est chargé de recevoir les communications et tout renseignement dûment étayé concernant les crimes relevant de la compétence de la Cour, de les examiner et de conduire des enquêtes et des poursuites devant la Cour. Il est dirigé par le Procureur, Mme Fatou Bensouda (Gambie), qui a été élu par les États parties pour un mandat de neuf ans.

Le Procureur est secondé par un procureur adjoint James Stewart, chargée des poursuites au Bureau du Procureur.

Greffe

Le Greffe est responsable des aspects non judiciaires de l'administration et du service de la Cour. Il est dirigé par le Greffier, qui est le responsable principal de l'administration de la Cour. Le Greffier exerce ses fonctions sous l'autorité du Président de la Cour. Le Greffier actuel, élu par les juges pour un mandat de cinq ans, est M. Herman von Hebel (Pays-Bas).

Autres bureaux

La Cour compte également d'autres bureaux, tels que le Bureau du conseil public pour les victimes et le Bureau du Conseil public pour la Défense. Ces bureaux relèvent du Greffe sur le plan administratif mais fonctionnent comme des bureaux totalement indépendants. L'Assemblée des États parties a également établi un fonds au profit des victimes de crimes relevant de la compétence de la Cour et de leurs familles.

Situations et affaires
20 affaires dans le contexte de 8 situations ont été ouvertes devant la Cour.

Le Procureur peut ouvrir une enquête sur une situation déférée par un État partie ou par le Conseil de sécurité de l’ONU, comme le prévoit le Statut de Rome. Il peut également décider de le faire de sa propre initiative s’il venait à recevoir de la part de certaines personnes ou organisations des renseignements (ou «communications») concernant des crimes relevant de la compétence de la Cour.

À ce jour, trois États parties au Statut de Rome - l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Mali - ont déféré à la Cour des situations concernant des faits s’étant déroulés sur leur territoire.

De plus, le Conseil de sécurité a déféré à la Cour la situation dans la région du Darfour au Soudan, ainsi que la situation en Libye. Le Soudan et la Libye sont tous les deux des États non parties au Statut de Rome. Après examen minutieux des renseignements en sa possession, le Procureur a ouvert des enquêtes concernant les situations susmentionnées.

Enfin, la Chambre préliminaire II a autorisé le Procureur à ouvrir une enquête de sa propre initiative dans le cadre de la situation au Kenya. Par ailleurs, la Chambre préliminaire III a, le 4 octobre 2011, fait droit à la requête du Procureur d’ouvrir une enquête de sa propre initiative concernant la situation en Côte d’Ivoire.

Situation en Ouganda :

La Chambre préliminaire II est actuellement saisie de l’affaire Le Procureur c. Joseph Kony, Vincent Otti, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen. Cinq mandats d’arrêt ont été délivrés dans le cadre de cette affaire à l’encontre des cinq principaux dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).

À la suite de la confirmation du décès de Raska Lukwiya, les procédures engagées à son encontre ont été abandonnées, tandis que les quatre autres suspects demeurent en liberté.

Situation en République démocratique du Congo :

Dans cette situation, les quatre affaires suivantes sont en cours d’examen par les chambres concernées : Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo, Le Procureur c. Bosco Ntaganda, Le Procureur c. Germain Katanga, Le Procureur c. Mathieu Ngudjolo Chui, Le Procureur c. Callixte Mbarushimana, et Le Procureur c. Sylvestre Mudacumura. Thomas Lubanga Dyilo, Germain Katanga et Bosco Ntaganda sont actuellement détenus par la Cour. Sylvestre Mudacumura demeure en fuite.

La Chambre de première instance I a déclaré M. Lubanga coupable le 14 mars 2012. Le procès dans l’affaire Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo s’était ouvert le 26 janvier 2009. Le 10 juillet 2012, il a été condamné à une peine totale de 14 ans d’emprisonnement. Le temps qu’il a passé en détention par la CPI sera déduit de cette peine. Le 7 août 2012, la Chambre de première instance I s’est prononcée sur les principes applicables aux réparations pour les victimes dans cette affaire. Ces trois décisions font actuellement l’objet d’appels.

Le procès dans l’affaire Le Procureur c. Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui s’est ouvert le 24 novembre 2009.  Les déclarations en clôture dans cette affaire ont eu lieu du 15 au 23 mai 2012. Le 21 novembre 2012, la Chambre de première instance II a décidé de disjoindre les charges à l’encontre de Mathieu Ngudjolo Chui et de Germain Katanga. Le verdict concernant Germain Katanga sera rendu ultérieurement. 

Le 18 décembre 2012, la Chambre de première instance II a acquitté Mathieu Ngudjolo Chui des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portées à son encontre et a ordonné sa libération immédiate. Le 21 décembre 2012, Mathieu Ngudjolo Chui a été libéré. Le Bureau du procureur a fait appel du verdict.

L’audience de confirmation des charges contre Callixte Mbarushimana s’est tenue du 16 au 21 septembre 2011. Le 16 décembre 2011, la Chambre préliminaire I a décidé à la majorité de ne pas confirmer les charges portées à l’encontre de M. Mbarushimana.M. Mbarushimana a quitté le quartier pénitentiaire de la Cour, le 23 décembre 2011 sitôt les mesures nécessaires à sa libération mises en œuvre, comme ordonné par la Chambre préliminaire I.

Le 22 mars 2013, Bosco Ntaganda, s’est rendu volontairement à la Cour et est actuellement en détention. Son audience de première comparution a eu lieu le 26 mars 2013 devant la Chambre préliminaire II. L’audience de confirmation des charges dans l’affaire s’ouvrira le 10 février 2014.

Situation au Darfour, Soudan :

Dans la situation au Darfour (Soudan), la Chambre préliminaire I est actuellement saisie de cinq affaires : Le Procureur c. Ahmad Muhammad Harun (“Ahmad Harun“) et Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman (“Ali Kushayb”) ; Le Procureur c. Omar Hassan Ahmad Al Bashir ; Le Procureur c. Bahar Idriss Abu Garda ; et Le Procureur c. Abdallah Banda Abakaer Nourain; et Le Procureur c. Abdel Raheem Muhammad Hussein.

Quatre mandats d’arrêt ont été délivrés par la Chambre préliminaire I à l’encontre de MM. Harun, Kushayb, Al Bashir et Hussein. Les quatre suspects sont actuellement en fuite.

Une citation à comparaître a été adressée à M. Abu Garda, qui a comparu volontairement devant la Chambre le 18 mai 2009. Après l’audience de confirmation des charges, le 8 février 2010, la Chambre préliminaire I a refusé de confirmer les charges. M. Abu Garda n’est pas détenu par la CPI.

Deux autres citations à comparaître ont été délivrées contre M. Banda et M. Jerbo qui ont comparu volontairement devant la Chambre préliminaire I le 17 juin 2010 ; l’audience de confirmation des charges s’est tenue le 8 décembre 2010. Le 7 mars 2011, la Chambre préliminaire I a décidé à l’unanimité de confirmer les charges de crimes de guerre à l’encontre d’Abdallah Banda et Saleh Jerbo. Le 16 mars 2011, la Présidence de la CPI a constitué la Chambre de première instance IV et lui a renvoyé cette affaire. Le 4 octobre 2013, la Chambre de première instance IV a mis fin à la procédure engagée contre Saleh Jerbo suite à la reception de preuves indiquant que M. Jerbo serait décédé le 19 avril 2013. La procédure contre Abdallah Banda continue et le début du procès est programmé pour le 5 mai 2014.

Situation en République centrafricaine :

Le gouvernement de la République centrafricaine a renvoyé la situation devant la Cour en décembre 2004. Le Procureur a ouvert une enquête en mai 2007. Dans l’affaire Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, la seule actuellement en cours d’examen dans le cadre de cette situation, la Chambre préliminaire II a, le 15 juin 2009, confirmé deux charges de crimes contre l’humanité et trois charges de crimes de guerre, et a renvoyé l’accusé pour être jugé devant une Chambre de première instance. Le procès a débuté le 22 novembre 2010.

Situation en République du Kenya :

Le 31 mars 2010, la Chambre préliminaire II a autorisé le Procureur à ouvrir une enquête proprio motu sur la situation au Kenya, Etat partie depuis 2005. Suite à la délivrance de citations à comparaître le 8 mars 2011, six citoyens kenyans ont comparu volontairement devant la Chambre préliminaire II les 7 et 8 avril 2011. L’audience de confirmation des charges dans l’affaire Le Procureur c. William Samoei Ruto et Joshua Arap Sang s’est tenue du 1er au 9 septembre 2011. L’audience de confirmation des charges dans l’affaire Le Procureur c. Uhuru Muigai Kenyatta s’est tenue du 21 septembre au 5 octobre 2011. Le 23 janvier 2012, les juges ont refusé de confirmer les charges à l’encontre de MM. Kosgey et Ali. La Chambre préliminaire II a confirmé les charges à l’encontre de MM. Ruto, Sang, Muthaura et Kenyatta et a renvoyé ces derniers en procès. Le 18 mars 2013, les charges portées à l’encontre de Francis Kirimi Muthaura ont été retirées. Le procès de William Samoei Ruto et Joshua Arap Sang s’est ouvert le 10 septembre 2013 et l’ouverture du procès d’Uhuru Muigai Kenyatta est programmée pour le 5 février 2014.

Le 2 octobre 2013, la Chambre préliminaire II a rendu public un mandat d’arrêt à l’encontre de Walter Osapiri Barasa, qui avait été délivré sous scellés le 2 août 2013. Il est suspecté d’avoir commis plusieurs atteintes à l’administration de la justice consistant en la subornation ou la tentative de subornation de témoins de la Cour.

Situation en Libye :

Le 26 février 2011, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé, à l’unanimité de ses membres, de saisir le Procureur de la CPI de la situation en Libye depuis le 15 février 2011. Le 3 mars 2011, le Procureur de la CPI a annoncé l’ouverture d’une enquête dans la situation en Libye. Cette situation est assignée par la Présidence de la Cour à la Chambre préliminaire I. Le 27 juin 2011, la Chambre préliminaire I a délivré trois mandats d’arrêt à l’encontre de Muammar Mohammed Abu Minyar Gaddafi, Saif Al-Islam Gaddafi et Abdullah Al-Senussi pour des crimes contre l’humanité (meurtre et persécution) qui auraient été commis en Libye du 15 jusqu’au 28 février 2011 au moins, à travers l’appareil d’Etat libyen et les forces de sécurité. Le 22 novembre 2011, la Chambre préliminaire I a ordonné la clôture de l’affaire à l’encontre de Muammar Gaddafi suite à la mort du suspect. Les deux autres suspects ne sont pas détenus par la Cour. Le 31 mai 2013, la Chambre préliminaire I a rejeté l’exception d’irrecevabilité soulevée par les autorités libyennes concernant l'affaire à l’encontre de Saif Al-Islam Gaddafi et a rappelé à la Libye son obligation de remettre le suspect à la Cour. Cette décision fait l'objet d'un appel. Le 11 octobre 2013, la Chambre préliminaire I a décidé que l’affaire concernant Abdullah Al-Senussi était irrecevable devant la Cour car elle faisait l’objet d’une enquête nationale par les autorités libyennes compétentes et que ce pays avait la volonté et était capable de mener véritablement à bien cette enquête. Le Procureur et la Défense peuvent interjeter appel à l’encontre de cette décision.

Situation en Côte d’Ivoire :

La Côte d’Ivoire, qui n’était pas alors partie au Statut de Rome, avait, le 18 avril 2003, déclaré accepter la compétence de la Cour. La présidence de la République de Côte d’Ivoire a récemment confirmé cette acceptation les 14 décembre 2010 et le 3 mai 2011. Le 15 février 2013, la Côte d’Ivoire a ratifié le Statut de Rome. Le 3 octobre 2011, la Chambre préliminaire III a autorisé le Procureur à ouvrir une enquête proprio motu pour les crimes présumés relevant de la compétence de la Cour, qui auraient été commis en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010, ainsi que sur les crimes qui pourraient être commis dans le futur dans le contexte de cette situation. Le 22 février 2012, la Chambre préliminaire III a décidé d’élargir son autorisation d’enquêter sur la situation en Côte d’Ivoire pour inclure les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis entre le 19 septembre 2002 et le 28 novembre 2010.​

Le 23 novembre 2011, la Chambre préliminaire III a émis un mandat d'arrêt, délivré sous scellés, dans l'affaire Le Procureur c. Laurent Gbagbo,   pour quatre chefs de crimes contre l’humanité. La Chambre a décidé de lever les scellés le 30 novembre 2011, jour du transfert du suspect au quartier pénitentiaire de la CPI à La Haye par les autorités ivoiriennes. Le 5 décembre 2011, M. Gbagbo a comparu pour la première fois devant la Chambre préliminaire III. L’audience de confirmation des charges s’est tenue du 19 au 28 février 2013. Le 3 juin 2013, la Chambre préliminaire I a ajourné l’audience de confirmation des charges et demandé au Procureur d’envisager d’apporter des éléments de preuve supplémentaires ou de procéder à de nouvelles enquêtes relativement aux charges portées contre Laurent Gbagbo.

Le 22 novembre 2012, la Chambre préliminaire I a levé les scellés sur un mandat d’arrêt émis à l’encontre de Simone Gbagbo​ pour quatre chefs de crimes contre l’humanité prétendument commis sur le territoire de la Côte d'Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Mme Gbagbo n’est pas détenue par la Cour.

Le 30 septembre 2013, la Chambre préliminaire I a levé les scellés sur le mandat d’arrêt à l’encontre de Charles Blé Goudé, initialement délivré le 21 décembre 2011, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences post-électorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. M Blé Goudé n’est pas détenu par la Cour.   

Situation au Mali

Le 16 janvier 2013, le Bureau du Procureur de la CPI a ouvert une enquête sur les crimes présumés commis sur le territoire du Mali depuis janvier 2012.

La situation au Mali a été déferrée à la Cour par le Gouvernement du Mali le 13 juillet 2012.

Après avoir procédé à un examen préliminaire de la situation, notamment une évaluation de la recevabilité d’affaires éventuelles, le Bureau du Procureur a conclu qu’il existait une base raisonnable pour ouvrir une enquête.

La situation au Mali est assignée à la Chambre préliminaire II.    

Le Bureau du Procureur effectue actuellement des examens préliminaires dans un certain nombre de pays dont l’Afghanistan, la Géorgie, la Guinée, la Colombie, le Honduras, la Corée et le Nigeria.

Affaires :

République démocratique du Congo
ICC-01/04-01/06
   
Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo
 
Le 14 mars 2012, M. Lubanga a été déclaré coupable des crimes de guerre consistant à avoir procédé à l’enrôlement et la conscription d’enfants de moins de 15 ans et à les avoir fait participer activement à des hostilités. Le 10 juillet 2012, il a été condamné à une peine totale de 14 ans.
Thomas Lubanga Dyilo
Date de naissance : 29 décembre 1960
Lieu de naissance : Jiba, dans le secteur d’Utcha du territoire de Djugu situé dans le district de l’Ituri de la Province orientale de la République démocratique du Congo (RDC)

Nationalité : Congolaise
Ethnie : Hema
Mandat d’arrêt    
Délivré sous scellés : 10 février 2006    
Levée des scellés : 17 mars 2006    
Transfèrement à La Haye : 16 mars 2006
Audience de confirmation des charges : Du 9 au 28 novembre 2006
Décision de confirmation des charges : 29 janvier 2007
Ouverture du procès : 26 janvier 2009

Verdict

Le 14 mars 2012, M. Lubanga a été déclaré coupable, en qualité de co-auteur, des crimes de guerre consistant en :

L’enrôlement et la conscription d’enfants de moins de 15 ans dans la Force patriotique pour la libération du Congo (FPLC), et les faire participer activement à des hostilités, dans le cadre d’un conflit armé ne présentant pas un caractère international du 1er septembre 2002 au 13 août 2003 (sanctionnés par l’article 8-2-e-vii du Statut de Rome).

Le verdict a été adopté par la Chambre de première instance I, composée des juges Adrian Fulford (Royaume Uni), juge président, Elizabeth Odio Benito (Costa Rica) et René Blattmann (Bolivie). Le verdict a été adopté à l’unanimité, les juges Fulford et Odio Benito adoptant des opinions séparées et dissidentes sur certains points.

Le 10 juillet 2012, Thomas Lubanga Dyilo a été condamné à une peine totale de 14 ans d’emprisonnement de laquelle sera déduit le temps qu’il a passé en détention de la CPI. M. Lubanga reste pour l’instant détenu au quartier pénitentiaire de la CPI, à La Haye.

République démocratique du Congo
ICC-01/04-01/07

Le Procureur c. Germain Katanga

Germain Katanga, également connu sous le nom de « Simba »
Né le 28 avril 1978, à Mambassa dans le district de l'Ituri.
Ressortissant de la République démocratique du Congo.
Présumé commandant de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI).
Requête de l'accusation aux fins de délivrance d'un mandat d'arrêt : 25 juin 2007.
Mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire I :    
Délivré sous scellés 2 juillet 2007
Levée des scellés 18 octobre 2007
Remise à la Cour et transfèrement au quartier pénitentiaire à La Haye    
17 octobre 2007
Première comparution devant la Chambre préliminaire 22 octobre 2007
Audience de confirmation des charges Du 27 juin au 16 juillet 2008
Décision de confirmation des charges 26 septembre 2008

Ouverture du procès 24 novembre 2009
Déclarations en clôture Du 15 au 23 mai 2012
Disjonction des charges à l’encontre Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui 21 novembre 2012

Charges

Germain Katanga aurait commis conjointement par l’intermédiaire d’autres personnes, au sens de l’article 25-3-a du Statut de Rome :

 

  • Trois chefs de crimes contre l’humanité : Meurtre (sanctionné par l’article 7-1-a du Statut) ; esclavage sexuel et viol (sanctionnés par l’article 7-1-g du Statut).
  • Sept chefs de crimes de guerre : Le fait de faire participer des enfants de moins de 15 ans à des hostilités (sanctionné par de l’article 8-2-b-xxvi du Statut) ; le fait de diriger intentionnellement une attaque contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités (sanctionné par l’article 8-2-b-i du Statut) ; homicide intentionnel (sanctionné par l’article 8-2-a-i du Statut) ; destructions de biens (sanctionnés par l’article 8-2-b-xiii du Statut) ; pillage (sanctionné par l’article 8-2-b-xvi du Statut) ; esclavage sexuel et viol (sanctionnés par l’article 8-2-b-xxii du Statut).

 

République démocratique du Congo
ICC-01/04-02/06
   
Préliminaire

Le Procureur c. Bosco Ntaganda
 
Présumé ancien chef adjoint de l’état-major général responsable des opérations militaires des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC)
Première requête de l'accusation aux fins de délivrance d'un mandat d'arrêt :    

12 janvier 2006
Premier Mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire I :    
 
Délivré sous scellés 22 août 2006
Levée des scellés 28 avril 2008
Deuxième requête de l'accusation aux fins de délivrance d'un mandat d'arrêt 14 mai 2012
Deuxième mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire II 13 juillet 2012
Reddition volontaire à la garde de la CPI : 22 mars 2013
​Ouverture de l’audience de confirmation des charges : programmée le 10 février 2014
​Statut actuel : En détention

Charges

Le premier mandat d’arrêt visant Bosco Ntaganda énumère trois chefs de crimes de guerre, mettant en cause sa responsabilité pénale individuelle au sens de l’article 25-3-a du Statut, à savoir :

 

  • L’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans;
  • La conscription d’enfants de moins de 15 ans;
  • Le fait de participer activement des enfants de moins de 15 ans à des hostilités.


Le second mandat d’arrêt visant Bosco Ntaganda énumère sept chefs de crimes, mettant en cause sa responsabilité pénale individuelle en tant que coauteur indirect, au sens de l’article 25-3-a du Statut, à savoir :

Quatre chefs de crime de guerre :

 

  • Meurtre ;
  • Attaque contre la population civile ;
  • Viol et esclavage sexuel ;
  • Pillage.


Et trois chefs de crime contre l’humanité :
 

  • Meurtre ;
  • Viol et esclavage sexuel ;
  • Persécution.


ICC-01/04-02/06
 

  • Communiqués de presse
  • Documents publics
  • Chambres
  • Documents déposés par les participants
  • Greffe
  • Présidence
  • Information générale
  • Transcriptions
  • Chambre préliminaire I
  • Chambre préliminaire II

 

République démocratique du Congo
ICC-01/04-01/10
   
Préliminaire

Le Procureur c. Callixte Mbarushimana

Présumé le secrétaire exécutif des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda - Forces Combattantes Abacunguzi (FDLR-FCA, FDLR)
Requête de l'accusation aux fins de délivrance d'un mandat d'arrêt 20 août 2010
Mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire I :   
Délivré sous scellés le 28 septembre 2010
Levée des scellés  11 octobre 2010
Arrêté par les autorités françaises 11 octobre 2010
Transfèrement à La Haye 25 janvier 2011
Comparution initiale 28 janvier 2011
Audience de confirmation des charges    16 - 21 septembre 2011
Décision refusant de confirmer les charges 16 décembre 2011
Remis en liberté par la CPI 23 décembre 2011
Charges Callixte Mbarushimana serait pénalement responsable au sens de l’article 25-3-d du Statut de Rome de :

 

  • Cinq chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, tortures, viols, actes inhumains et persécutions ;
  • Huit chefs de crimes de guerre : attaques contre la population civile, meurtres, mutilations, tortures, viols, traitements inhumains, destructions de biens et pillage.


Le 16 décembre 2011, la Chambre préliminaire I a décidé à la majorité de ne pas confirmer les charges portées à l'encontre de M. Mbarushimana. M. Mbarushimana a quitté le quartier pénitentiaire de la Cour, le 23 décembre 2011 sitôt les mesures nécessaires à sa libération mises en œuvre, comme ordonné par la Chambre préliminaire I.

République démocratique du Congo
ICC-01/04-01/12
   
Préliminaire

Le Procureur c. Sylvestre Mudacumura

Présumé commandant suprême des Forces démocratiques de libération du Rwanda
Requête de l'accusation aux fins de délivrance d'un mandat d'arrêt 13 juin 2012
Mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire II 13 juillet 2012
Actuellement en fuite   

Charges

M. Mudacumura serait pénalement responsable de neuf chefs de crimes de guerre du 20 janvier 2009 à la fin septembre 2010, dans le cadre du conflit dans les Kivus, en République démocratique du Congo (RDC) au sens de l’article 25(3)(b) du Statut de Rome: attaques contre la population civile, meurtres, mutilations, traitements cruels, viols, torture, destructions de biens, pillages et atteintes à la dignité humaine.

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