Georg Kolbe, né le 15 avril 1877 à Waldheim (Saxe) et mort le 20 novembre 1947, est un sculpteur allemand, de style figuratif. Il appartient à l'école de sculpture de Berlin. Georg
Kolbe est le quatrième des six enfants de Theodor Emil Kolbe et de Caroline Ernestine, née Krapp. Son grand-père, Gottfried Kolbe, était horloger et musicien. Le frère de Georg Kolbe, Rudolf, est
né en 1873, et fut un célèbre architecte et artisan à Leipzig. Georg Kolbe reçoit une formation de peintre à l'école d'art de Dresde et à l'Académie de Munich. En 1897, il se rend à Paris pour un
semestre d'étude à l'Académie Julian. De 1898 à 1901 il vit à Rome, où il étudie sous la direction de Louis Tuaillon. En parallèle, il se lance en 1900, dans des expériences sculpturales
notamment à Bayreuth.
En 1901, il rencontre dans le cercle de famille de Richard Wagner une étudiante néerlandaise, Benjamine van der
Meer de Walcheren. Ils se marient le 13 février 1902 à Uccle (Bruxelles). Le jeune couple s'installe à Leipzig, où le 19 novembre 1902, ils ont une fille baptisée Leonora. En 1904, Georg Kolbe
s'installe à Berlin et devient en 1905 membre de la Berliner Secession, mouvement artistique où il fait connaissance du marchand d'art Paul Cassirer. La même année, il devient l'un des premiers
lauréats du Prix de la Villa Romana à Florence. En 1909, il participe, avec d'autres artistes allemands, au Salon d'Automne de Paris. Il en profite pour rendre visite à Rodin dans sa propriété de
Meudon. En 1911, il devint président de la Berliner Secession. Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme conducteur de véhicule militaire. Il est envoyé en 1917 à Constantinople
avec son ami Richard von Kühlmann, ambassadeur allemand en poste en Turquie, alors alliée de l'Empire allemand. Il érige, dans le quartier huppé de Tarabya, un monument aux morts au cimetière
local.
En 1919, à son retour à Berlin, il devient membre de l'Académie des arts de Berlin et il est renommé à peine revenu président de la Berliner Secession, jusqu'en 1921. Cette année-là, il organise
avec Paul Cassirer, une exposition sur l'expressionnisme à la Galerie Cassirer. En 1927, il est fait docteur Honoris Causa de l'Université de Marbourg. Sa femme, Benjamine, meurt le 7 février
1927, dans des circonstances tragiques. À la suite de ce coup terrible, il réalise la statue de la "Solitude" (Statue Der Einsame). Il réalise ensuite des statues à la mémoire de personnalités
telles que Beethoven ou Nietzsche. En 1932, il se rend à Moscou et publie à son retour en janvier 1933 ses impressions positives sur son séjour en URSS dans une revue de Gauche, opposée au
national-socialisme. Kolbe devient la cible de critiques du nouveau régime, en tant que représentant de l'art de la République de Weimar. On lui reproche en effet d'avoir réalisé la statue de Friedrich Ebert, premier président de
la République de Weimar. Face à la répression du régime nazi, des artistes, tels que Barlach, Heckel ou
Mies van der Rohe résistent à ce nouveau régime à travers le Deutscher Künstlerbund (La Ligue des artistes allemands). Le régime du Troisième Reich taxe ce mouvement d'artistes d'« art dégénéré
».
L'association est interdite en 1936. Kolbe prend donc ses distances avec ce mouvement et choisit de se mettre au service du nouveau régime. Il reçoit le Prix Goethe en (1936 et la Médaille Goethe
pour l'art et la science en 1942. Entre temps, son état de santé se dégrade, on lui découvre un cancer de la vessie en 1939. C'est le professeur Ferdinand Sauerbruch qui est chargé de l'opération
chirurgicale. La même année, Kolbe sculpte un buste du caudillo, le général Franco, qu'il offre à l'Espagne franquiste, le jour de l'anniversaire d'Hitler. En 1944, Georg Kolbe est inscrit par Hitler sur la Gottbegnadeten-Liste, liste établie par le Ministère du Reich à l'Éducation du peuple et à la Propagande.
Kolbe est de retour à Berlin en 1945, où il découvre son atelier d'artiste détruit par les combats et les bombardements. Devenu aveugle et avec un cancer qui prend de l'ampleur, Georg Kolbe meurt
le 20 novembre 1947.
Kolbe Georg
Kühlmann Richard von
Richard Kühlmann, à partir de 1892 von Kühlmann (né le 3 mai 1873 à Constantinople (aujourd'hui Istanbul, Turquie) - mort le 6
ou le 16 février 1948 à Ohlstadt, landkreis (arrondissement) de Garmisch-Partenkirchen, Haute-Bavière), est un diplomate allemand, surtout connu pour avoir été le secrétaire d'État (auj.
ministre) des Affaires étrangères de l'Empire allemand, pendant la première Guerre mondiale (d'août 1917 à juillet 1918), ainsi que le chef négociateur de la délégation allemande pour le traité
de Brest-Litovsk, qui achève la guerre entre l'Allemagne et la jeune République russe soviétique en mars 1918. Ensuite, il devient industriel.
Richard von Kühlmann naît dans une famille d'industriels westphaliens. Son père, Otto von Kühlmann (1834–1915), est avocat, premier directeur général de la Société du Chemin de fer Ottoman
d’Anatolie, et politicien. Sa mère est la baronne Anna von Redwitz-Schmölz (1852–1924), fille du poète Oskar von Redwitz. C'est le père qui établit le statut nobiliaire de la famille, en étant
anobli héréditairement le 15 juin 18922. Il passe ses premières années d'enfance à Constantinople, où il fréquente une école allemande. Il ressentira positivement la rigueur de son père,
notamment en ce qui concerne la formation précoce de ses facilités linguistiques en anglais et français. Pendant ses premiers voyages en Allemagne, il est notablement influencé par les récits
historiques de son grand-père. Richard von Kühlmann étudie le droit aux universités de Leipzig, de Berlin, et de Munich.
Après avoir obtenu son grade de docteur en droit (Dr. jur.) en 1986, Kühlmann entre en 1899 au service diplomatique. Il est tout d'abord affecté comme secrétaire de légation à l'ambassade
d'Allemagne à Saint-Pétersbourg, puis va à la légation allemande à Téhéran, où il constate déjà précocément le rapprochement progressif entre le Royaume-Uni et l'Empire russe. Au moment de la
crise de Tanger de 1905, Kühlmann est à la légation de Tanger. Il provoque l'attention publique comme accompagateur de l'Empereur Guillaume II pendant sa tournée à Tanger, ressentie comme une provocation par la France, qui considère le Maroc comme
partie de sa zone d'influence. C'est pourquoi l'acte de l'empereur devient un sujet de querelle internationale. Kühlmann se marie en premières noces le 25 janvier 1906 avec Margarete von Stumm
(1884–1917). De ce mariage naitra entre autres le futur politicien Knut von Kühlmann-Stumm, membre du Groupe FDP au Bundestag de 1961 à 1972, puis de la CDU jusqu'en 1976.
En 1908, Kühlmann est nommé conseiller d'ambassade à Londres, où il reste en fonctions jusqu'à l'éclatement de la première Guerre mondiale en 1914. Comme les ambassadeurs von Metternich et von Lichnowsky, il plaide en ce temps pour une conciliation germano-britannique. Selon ses vues, elle
devrait survenir sans le moyen de pression de l'armement maritime3. Fin 1913, Kühlmann négocie au nom du gouvernement impérial avec des représentants du ministère britannique des Affaires
étrangères et des colonies au sujet d'un partage futur des colonies portugaises et belges d'Afrique. L'accord conclu par lui est accepté par le gouvernement de Berlin et signé par le secrétaire
d'État aux colonies impériales Wilhelm Solf. Les deux parties du contrat se mettent en gros d'accord pour que
l’Allemagne reçoive l'Angola, sauf la Rhodésie du Nord, ainsi que Sao Tomé-et-Principe, tandis que le Royaume-Uni recevrait le sud de la Mozambique.
Après de brèves affectations en Suède et aux Pays-Bas, Kühlmann est envoyé comme ambassadeur à Constantinople. Du 5 août 1917 au 9 juillet 1918, il reçoit les fonctions de Secrétaire d'État aux
Affaires étrangères (l'équivalent du ministre actuel des Affaires étrangères), et négocie pour le gouvernement civil du Reich la paix séparée avec l’Ukraine contre des approvisionnements, en
marge du traité de paix avec la Russie bolchevique, à Brest-Litovsk. Il se montre alors mesuré par rapport au Troisième commandement suprême de l’armée (OHL), sans pour autant obtenir le succès
escompté.
Kühlmann refuse les exigences de Ludendorff demandant la reconnaissance officielle de la Livonie, de l'Estonie et de la Géorgie, ainsi que le déplacement de la frontière est : ces exigences vont
à l'encontre du traité de paix avec la Russie soviétique. Mais il ne peut convaincre par son argumentation que la grande puissance russe développera toujours un besoin d'expansion vers les
provinces baltes. C'est dans ce sens qu'il s'exprime le 9 mars 1918 face au chancelier Georg von Hertling :
« Une séparation complète entre la Russie et la mer Baltique, avec la menace permanente de la proximité immédiate de sa capitale à la mer forment une situation qui ne peut que créer une
opposition permanente entre Allemagne et Russie, et conduire à une future guerre. » Kühlmann voit avec scepticisme les plans ambitieux d'expansion des généraux allemands vers l'est : « Plus cela
va mal pour eux à l'ouest, plus ils deviennent fous à l’est. »
L'exécution du traité de Brest-Litovsk est marquée par des querelles sévères entre Kühlmann d'une part et le commandement militaire (OHL), et particulièrement Ludendorff, d'autre part. Le concept pour l'est de Kühlmann est : pas d'engagement militaire à l'est, mais plutôt
concentration de toutes les forces à l'ouest, en tenant compte de l'Autriche-Hongrie, de l'opinion publique en Allemagne, et de l'offensive déterminante à l'ouest. Dans ce cadre, il se défend
contre une reprise prônée par Ludendorff des hostilités avec la Russie. Comme la Russie, aux yeux de Kühlmann, ne représente pas une menace militaire, il combat l'idée de l'état-major (OHL) et de
l'empereur Guillaume, d'éliminer le bolchevisme par une marche sur Saint-Pétersbourg. Son argument principal est
que c'est précisément grâce au bolchevisme que la Russie se trouve dans un état de faiblesse et de paralysie militaire, favorables à l’Allemagne. En outre, d'après lui, la domination des
bolcheviks, à côté de leurs dissensions internes, garantit le prolongement de l'incapacité de la Russie à se réunifier. Cette évaluation conduit Kühlmann au jugement que les puissances
occidentales ne pourront jamais prendre une Allemagne renforcée par le potentiel de la Russie, mais au contraire qu'une politique allemande d'expansion et d'annexion vers l'est les inciterait à
poursuivre la guerre à outrance. Le fait que la Wilhelmstrasse (Ministère des Affaires étrangères) finisse par s'imposer contre l'OHL dans son refus d'une intervention en Russie révolutionnaire
repose moins sur l'argumentation de Kühlmann que sur le fait que les combats sur le front de l'ouest ne laissent plus assez de troupes pour une telle intervention.
En été 1918, Kühlmann, partisan d'une paix de compromis, essaie de provoquer des négociations secrètes avec Sir William Tyrrell aux Pays-Bas, pour préparer une fin supportable à une guerre qu'il
n'estime plus devoir être victorieuse. L'empereur Guillaume II, qui a d'abord accueilli l'idée avec bienveillance,
la rejette sous la pression du haut état-major. Après un discours au Reichstag en juin 1918, où Kühlmann exprime prudemment ses doutes sur une victoire purement militaire et fait allusion à un
compromis avec le Royaume-Uni par voie de négociation, le haut état-major exige sa démission. Après la première Guerre mondiale, Kühlmann se retire du service diplomatique, écrit des livres et
administre ses biens à Ohlstadt. En outre, comme fondé de pouvoirs de la famille Stumm, il participe à de nombreux conseils d'administration dans l'industrie sidérurgique.
Après la mort de sa première femme en juin 1917, Kühlmann épouse le 4 mars 1920 Marie-Anne von Friedlaender-Fuld (1892−1973), la fille de l’industriel Fritz von Friedlaender-Fuld (1858–1917) et
de Milly Fuld (1875–1926), la correspondante du poète Rainer Maria Rilke. Il divorce le 13 avril 1923 à Munich. En 1928, Kühlmann prend la présidence du Deutsches Kulturbund (ligue culturelle
allemande). Dès 1932, Kühlmann rassemble des matériaux pour ses mémoires, mais ce n'est qu'au plus tôt en 1939/1940 qu'il commence à travailler dessus de manière intensive. Ses archives privées
brûlent pendant un bombardement à Berlin en novembre 1943. Il a pu emporter une partie de sa collection d'œuvres d'art en sécurité hors de Berlin. Kühlmann termine son manuscrit en septembre
1944. Comme de nombreux responsables de l’Empire et de la République de Weimar, il est emprisonné en
octobre 1944 en relation avec le complot du 20 juillet 1944 contre Hitler. La Gestapo confisque les documents qui
lui sont restés. Ce n'est qu'en été 1947 qu'il peut donner le manuscrit à l'éditeur. Il ne voit pas la parution, mourant avant la présentation des premières corrections.
Wolfgang Schadewaldt en fait le portrait suivant : « Richard von Kühlmann a toujours été une tête spirituellement ouverte, aux intérêts multiples, excellent connaisseur de la littérature et
habile amateur d'art […] Son aisance en société, son don de la conversation, apparaissaient au premier plan non seulement dans les cercles de la cour ou en diplomatie, mais ils lui ont toujours
suscité la sympathie et l’amitié. La conduite des discussions politiques était le côté le plus fort de son être : il recherchait l'expression ouverte […] Il lui manquait la grande passion
politique, qui cherche à s'imposer à tout prix, et parvient ainsi à son but. Il voit ce qui est nécessaire, essaie de le réaliser au-delà et malgré la résistance de facteurs décisifs, mais il se
met de côté en cas d'échec. Il ne se ressent pas comme un combattant […] »
Mies van der Rohe Ludwig
Ludwig Mies van der Rohe, né le 27 mars 1886 à Aix-la-Chapelle et mort le 17 août 1969 à Chicago, est un architecte allemand.
Né Ludwig Mies en 1886, il accole en 1921 au nom de son père celui de jeune fille de sa mère en les reliant par un « van der » artistique et devient Ludwig Mies van der Rohe. Les plans et projets
de Mies van der Rohe sont caractérisés par des formes claires et l'utilisation intensive du verre, de l'acier et du béton. Ses travaux posent les bases pour la construction de grands bâtiments
aux façades de verre (les gratte-ciel). Né à Aix-la-Chapelle, Mies van der Rohe commence par travailler dans l'entreprise familiale de tailleurs de pierre avant d'entrer dans le bureau
d'architecture de Bruno Paul à Berlin de 1905 à 1907.
Ensuite, il travaille au service de Peter Behrens de 1908 à 19111. Sous l'influence de ce dernier, Mies développe une approche de design basée sur des techniques de construction avancées et sur
le classicisme prussien. Il éprouve aussi une certaine sympathie pour les choix esthétiques du constructivisme russe et du groupe néerlandais De Stijl. Il commence à réaliser ses dessins
innovateurs mêlant acier et verre, empruntant certaines idées à Karl Friedrich Schinkel (son projet fait en 1921 de gratte-ciel tout en verre sur la Friedrichstraße constitue un des projets
majeurs de l'expressionnisme en architecture). C'est également dans l'atelier de Behrens qu'il fera la connaissance de Walter Gropius, le futur fondateur du Bauhaus.
De 1912 à 1914, il travaille comme architecte à Berlin puis, en 1914, il est appelé à servir sous les drapeaux du fait du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Mies contribue au magazine
G qui est lancé en juillet 1923. Il apporte des contributions majeures aux philosophies architecturales de la fin des années 1920 et dans les années 1930 en tant que directeur du projet
Weissenhof sponsorisé par le Werkbund et comme directeur du Bauhaus. En effet, de 1930 à 1933, il dirige l'école des arts Bauhaus à Dessau et à Berlin. De 1925 à son départ pour les États-Unis,
il travaille avec sa partenaire Lilly Reich. Il fut membre de l'association des artistes allemands Deutscher Künstlerbund. Devant la montée du nazisme en Allemagne, Mies s'exile. En 1938, il
émigre aux États-Unis. À son arrivée, on lui reconnaît déjà une certaine influence comme designer. Directeur du Bauhaus, il a aussi gagné de nombreux concours pour différents projets
architecturaux. Célèbre pour ses « Less is More » et « Gott steckt im Detail (God is in the details) », Mies essaye de créer des espaces neutres, contemplatifs grâce à une architecture basée sur
l'honnêteté des matériaux et l'intégrité structurale.
Ses réalisations témoignent de l'intérêt prononcé qu'il porte au rapport intérieur-extérieur. L'espace extérieur est en effet considéré comme un prolongement de l'espace intérieur. Son
architecture est aussi marquée par la dissociation de l'enveloppe et de la structure. Lors des vingt dernières années de sa vie, Mies arrive à atteindre sa vision d'une architecture fine et
élancée. Ses dernières réalisations sont le dénouement d'une vie dédiée à l'idée d'une architecture universelle simplifiée. Mies s'est installé à Chicago où il s'occupe du département
d'architecture du Chicago's Armour Institute of Technology (renommé plus tard Illinois Institute of Technology ou IIT). Il a accepté ce poste à la condition qu'il puisse réaménager le campus de
l'université. Certaines de ses réalisations les plus célèbres s'y trouvent encore dont le Crown Hall (siège de l'école d'architecture de l'IIT). En 1958, Mies construit ce qui est considéré comme
l'ultime expression de l'« International Style » en architecture : le Seagram Building à New York. C'est une large réalisation en verre, à laquelle Mies a adjoint une grande place, avec une
fontaine en face de la structure, créant un espace ouvert sur la Park Avenue. En 1981, le polémiste et critique d'art Tom Wolfe souligne dans From Bauhaus to Our House que, pour satisfaire les
règlements du code de construction, notamment de prévention d'incendie, certains éléments de structure métallique durent être protégés par du béton, puis recouverts d’acier, compromettant
l'expression directe et claire de la structure voulue par Mies van der Rohe. Mies conçut et réalisa de nombreux immeubles à Chicago et ailleurs.
Zeitgeschichte - Der Fluch der bösen Tat
publiziert 11/04/2011 at 19:59 Uhr von Klaus Wiegrefe
EICHMANN (II) Ein Hinweis aus Frankfurt führte den Mossad auf die Spur von Adolf Eichmann. 1960
entführte der Geheimdienst den Cheflogistiker des Holocaust aus Argentinien nach Israel. Kanzler Konrad
Adenauer wurde von der Festnahme überrascht. Würde Eichmann Minister und Beamte Bonns belasten? Der BND sollte herausfinden, was der Gefangene über "Persönlichkeiten des öffentlichen Lebens der
Bundesrepublik" wusste. Und Verteidigungsminister Franz Josef Strauß drohte den Israelis, wenn sie Bonn in dem Eichmann-Prozess nicht schonten, würden wichtige Waffengeschäfte platzen.
Die Angst vor Adolf Eichmann. Von Klaus Wiegrefe
Der Prozess gegen Adolf Eichmann vor dem Jerusalemer Bezirksgericht war ein Weltereignis. Ein US-Kamerateam
filmte im Gerichtssaal, einem umgebauten Theater. Hunderte Journalisten verfolgten in den Sitzreihen im Parkett und auf den Rängen oder im Pressesaal vor Bildschirmen die Auftritte der Zeugen,
die von Erschießungskommandos und Gaskammern berichteten.
Vorn links, in einer Zelle aus Panzerglas, saß Eichmann, der ehemalige SS-Obersturmbannführer und Cheflogistiker
des Holocaust.
Unter den Reportern hatte auch ein korpulenter Deutscher mit rundem Gesicht Platz genommen. Rolf Vogel war als Mitarbeiter der "Deutschen Zeitung" aus Köln akkreditiert, einer Wirtschaftszeitung,
die später vom "Handelsblatt" geschluckt wurde. Tatsächlich aber verfolgte der BND-Mann
das Verfahren im Auftrag des Bonner Kanzleramts, das sich keinen loyaleren Agenten wünschen konnte.
Die Nazis hatten Vogel, den Sohn eines Katholiken, als "Halbjuden" eingestuft; seine Mutter wurde nach Theresienstadt verschleppt, er selbst aus der Wehrmacht ausgestoßen. Dass er die "furchtbare
Zeit" (Vogel) dennoch überlebte, führte der Berliner auf Kanzleramtschef Hans Globke zurück, den wichtigsten und
zugleich umstrittensten Mitarbeiter Konrad Adenauers.
Der erzkatholische Globke hatte als Oberregierungsrat im Reichsinnenministerium 1936 die perfiden Nürnberger
Rassengesetze kommentiert - und an der Diskriminierung der Juden nichts auszusetzen gehabt. Für sogenannte Mischlinge wie Vogel allerdings war Globkes Kommentar durchaus hilfreich, weil sie so bessergestellt wurden als ursprünglich von radikalen Nazis vorgesehen.
Dafür war ihm der BND-Mann zeitlebens dankbar.
Der Reserveoffizier der Bundeswehr mit der schwarzen Brille hatte bereits mehrere heikle Missionen für Globke
übernommen. So fädelte er das erste Waffengeschäft mit Israel ein und beschaffte der Bundeswehr Uzi-Maschinenpistolen.
Nun sollte er versuchen, den Eichmann-Prozess zu beeinflussen, für 2000 Mark Pauschale im Monat plus Tagegeld,
Spesen und Erste-Klasse-Flüge, bezahlt aus dem Etat des Bundespresseamts. Es war Kanzler Adenauer persönlich, der Vogel geschickt hatte: "Sie müssen für mich zum Eichmann-Prozess gehen."
Und Vogel half gern. Er fütterte die israelischen Staatsanwälte mit entlastendem Material zu Globke. Er setzte
alles daran, dass die Anklage auf Eichmann beschränkt blieb und die Israelis nicht vor der Weltöffentlichkeit
die Mittäterschaft der vielen Deutschen thematisierten. Gemeinsam mit einem Journalisten der "Bild"-Zeitung klaute er in Jerusalem sogar die Dokumente eines DDR-Anwalts, der versuchte, den
Eichmann-Prozess für die DDR propagandistisch auszuschlachten. Vogel fürchtete, die Papiere könnten westdeutsche
Politiker oder Beamte belasten.
Der BND-Mann sei ein "Hansdampf in allen Gassen" gewesen, erinnert sich Manfred Baden, 88.
Globkes persönlicher Referent im Palais Schaumburg in Bonn wertete damals die BND-Berichte aus, die bei seinem Chef einliefen, auch die von Vogel aus Jerusalem.
Der Vogel-Einsatz war Teil einer der heikelsten diplomatischen und geheimdienstlichen Operationen in der Geschichte der alten Bundesrepublik. Aus Sicht der Bundesregierung ging es um nichts
weniger als das Ansehen der Deutschen in der Welt und - damit verbunden - vielleicht sogar um das Überleben des Landes.
Im Mai 1960 hatte Israel gegen Eichmann Haftbefehl erlassen, im April 1961 begann der Prozess, im Dezember 1961
verkündete das Jerusalemer Gericht seinen Schuldspruch, im Mai 1962 bestätigte der Oberste Gerichtshof das Todesurteil.
In diesen gut 24 Monaten wurde nicht nur in Berlin die Mauer gebaut. In Kuba landeten CIA-Truppen,
um Fidel Castro zu stürzen, die Sowjets standen kurz davor, Atomraketen auf der Karibikinsel zu stationieren.
Die Menschen mussten befürchten, dass der Kalte Krieg jederzeit in einen heißen Waffengang umschlagen konnte. Doch welcher Verbündete würde noch (West-)Berlin verteidigen, so fragten sich viele
in Bonn, wenn im Eichmann-Prozess der Eindruck entstand, die Bundesrepublik sei ein Hort der
Unverbesserlichen?
Zumal die Propaganda-Experten der DDR mal mit berechtigten, mal mit falschen Vorwürfen die Stimmung gegen Globke
schürten.
Heute wird die Zahl der deutschen und österreichischen Täter, die am Holocaust beteiligt waren, auf über 200 000 geschätzt. Nur ein kleiner Teil davon war damals bereits bestraft worden, und so
wirkte es wie ein Fluch der bösen Tat, dass sich nun in Bonn die Angst breitmachte.
Als ein US-General mit CIA-Anbindung dem Kanzler Hilfe anbot, "die Auswirkungen des Prozesses
abzuschwächen", erklärte Adenauer laut BND-Unterlagen, er sei "sehr stark an dieser
Gegenwirkung interessiert".
Auch das Auswärtige Amt fürchtete die Folgen des Verfahrens. Der Eichmann-Prozess werde "all jenen Kräften im
Ausland Auftrieb geben, die Deutschland und der Bundesrepublik mit Misstrauen oder Missgunst gegenüberstehen", notierte Außenminister Heinrich von Brentano, der sich wie Adenauer in der Nazi-Zeit nichts hatte zuschulden kommen lassen.
Aber nun schrieb er an den Kanzler: "Wir werden uns aus Anlass dieses schaurigen Prozesses eindeutig von diesen Verbrechen distanzieren müssen."
Die Betonung lag auf dem Wort "müssen". Die Aufklärung des Holocaust und die Aufarbeitung der NS-Vergangenheit standen nachweislich auf der Prioritätenliste der CDU/CSU-Regierung ganz weit
unten.
Dabei war der entscheidende Tipp zur Festnahme Eichmanns in Argentinien aus der Bundesrepublik selbst gekommen,
aus Hessen.
Die Tochter eines aus dem "Dritten Reich" nach Argentinien geflohenen Juden hatte sich durch Zufall mit einem Sohn Eichmanns angefreundet. 1957 schrieb der Emigrant an den hessischen Generalstaatsanwalt Fritz Bauer in Frankfurt am Main und meldete, wo der NS-Verbrecher unter falschem Namen in Buenos Aires wohnte.
Der jüdische Sozialdemokrat Bauer war einst selbst vor den Nazis geflohen. Er wollte Eichmann ausliefern lassen, traute aber den deutschen Behörden nicht. Bauer fragte daher beim US-Konsulat in Frankfurt an, ob die Amerikaner helfen würden, die Auslieferung eines
"nachgewiesenen NS-Verbrechers" aus einem anderen Land zu erwirken. Doch der zuständige US-Beamte verstand nicht, auf wen die kryptische Anfrage zielte, und blieb untätig.
Ein israelischer Diplomat war eher interessiert und informierte den Mossad. Doch der hatte lange Zweifel an Bauers Angaben. Ein erster Kundschafter des Mossad fuhr an Eichmanns Haus in Buenos Aires
vorbei, konnte sich aber nicht vorstellen, dass der einst so mächtige Holocaust-Organisator so ärmlich wohnte. Einem zweiten Abgesandten des Mossad erging es ähnlich.
Als Bauer insistierte, schickte der Mossad schließlich einen dritten Mann, der als besonders fähiger Ermittler galt.
Doch die Eichmanns waren wenige Wochen zuvor umgezogen. Eichmann hatte das neue Haus selbst gemauert, einen tristen Ziegelbau abseits der Hauptstraße. Schließlich waren es
Handwerker, von denen die Israelis entscheidende Hinweise auf seine neue Adresse bekamen. Am 19. März beobachtete der israelische Ermittler, wie der ehemalige SS-Obersturmbannführer vor dem Haus
Wäsche abhängte.
Fünf Wochen später trafen die ersten Mitglieder des insgesamt zehnköpfigen Mossad-Teams in Buenos Aires ein, das
Eichmann entführen sollte. Tagelang observierten die Agenten den Mercedes-Angestellten, um seine Gewohnheiten
herauszufinden.
Am Abend des 11. Mai 1960 schließlich war es so weit. Eichmann stieg wie immer gegen 20 Uhr aus dem Bus, mit dem
er von der Arbeit kam, und bog in die Seitenstraße ein, die zu seinem Haus führte. Als er nur noch fünf Meter von dem Wagen mit den vier wartenden Agenten entfernt war, ließ der Mann auf dem
Fahrersitz den Motor aufheulen. Der Lärm sollte mögliche Kampfgeräusche übertönen. Eine berechtigte Vorsichtsmaßnahme, denn Eichmann brüllte, schlug und trat um sich, als ihn die Israelis überwältigten und in ihren Buick zerrten. Dann rasten
sie davon.
Der Gefangene wurde einige Tage in dem umgebauten Schlafzimmer einer Villa versteckt. Dann musste er eine Uniform der israelischen Fluglinie El-Al anziehen, damit er so aussah wie ein Steward.
Die Entführer setzten ihn unter Drogen und fuhren zum Flughafen. Dort wartete eine Sondermaschine der El-Al, mit der eine israelische Delegation aus Anlass des argentinischen Nationalfeiertags
nach Buenos Aires geflogen war. Die Agenten taten so, als wäre Eichmann ein betrunkenes Mitglied der Crew,
hakten ihn unter und brachten ihn an Bord.
Der Leiter der Lufthansa-Vertretung in Buenos Aires beobachtete die Szene vom Flughafengebäude aus und fand sie merkwürdig. Die Maschine sei von einer "ungewöhnlich großen Menschenmenge umgeben
gewesen", erinnerte er sich später. Aber die Entführer blieben ungestört.
Am 22. Mai traf Eichmann in Tel Aviv ein und wurde in ein abseits gelegenes Gefängnis gebracht. Der deutsche
Staatsanwalt Bauer, der den Tipp gegeben hatte, wurde vorab vom Erfolg der Mission informiert.
Für die Regierung Adenauer hingegen kam die Verhaftung völlig überraschend. In Bonn war die Sorge nun groß, Eichmanns Aussagen könnten westdeutsche Politiker oder Behörden belasten.
Am 6. Juli notierte ein Referent einer "Koordinierungsbesprechung im Bundeskanzleramt", die Bundesregierung müsse deutlich machen, "dass Eichmann als Handlanger des SS-Apparates Himmlers tätig geworden (sei) und nicht als Beauftragter des damaligen
Deutschen Reiches". Dann sei es unmöglich, westdeutsche Beamte mit NS-Vergangenheit "mit den Untaten Eichmanns"
in Zusammenhang zu bringen.
Ein Beamter des Auswärtigen Amts wollte verhindern, dass "führende Persönlichkeiten der Bundesrepublik" belastet würden. Deshalb müsse man belegen, dass nur ein "kleiner Kreis von Personen" den
Holocaust durchgeführt habe und alle die, die "nicht unmittelbar beteiligt waren, keine Kenntnis haben konnten".
Auch die Finanzierung der Verteidiger Eichmanns schien ein Problem zu sein. Was, wenn der Ostblock einspringen
würde, um Einfluss auszuüben? Da schien es doch sinnvoller zu sein, wenn das Auswärtige Amt die Kosten übernehmen würde - um so womöglich seinerseits auf die Verteidigung einwirken zu können.
Um Parlament und Öffentlichkeit nicht zu alarmieren, riet das Amt dem Anwalt Eichmanns, "möglichst diskret"
einen Antrag auf Kostenübernahme zu stellen. Hans Rechenberg (BND-V-Mann 7396) sollte sich
um die Zwischenfinanzierung kümmern. Mit Nazis hatte er Erfahrung. In der NS-Zeit diente Rechenberg Hitlers Wirtschaftsminister Walther Funk als Pressereferent.
Rechenberg verhandelte bereits mit einem Frankfurter Bankhaus über einen Kredit über 100 000 Mark für Eichmanns
Verteidigung, als der SPIEGEL berichtete, dass die Bundesregierung Eichmanns Anwälte bezahlen wollte.
Außenminister Brentano blies das Projekt ab. Am Ende übernahmen die Israelis das Honorar.
Das Verhalten der Bundesregierung in der Eichmann-Affäre offenbart eine Mentalität, die erklärt, warum die
politische und juristische Aufarbeitung von NS-Verbrechen in der frühen Bundesrepublik so kraftlos betrieben wurde. Der Aufwand, mit dem der Regierungsapparat versuchte, die Folgen der Eichmann-Verhaftung zu bewältigen, war ungleich größer.
Im Bundespräsidialamt gewann man den Eindruck, dass sich im Auswärtigen Amt allein zwei Referate ausschließlich mit Eichmann beschäftigten.
Der "Ausschuss der Staatssekretäre für Fragen des Geheimschutzes" - Vorsitz: Globke - richtete sogar eine
interministerielle Arbeitsgruppe ein. Das Auswärtige Amt war vertreten, das Innen- und das Justizministerium, das Verteidigungsministerium, das Kanzleramt, BND und Verfassungsschutz, das Münchner Institut für Zeitgeschichte.
Die Runde sollte geheim bleiben. Sie sollte die Bonner Eichmann-Politik orchestrieren und vor allem überprüfen,
ob alle Deutschen, die im Eichmann-Verfahren belastet wurden, nach 1945 belangt worden waren. Es ging darum,
"aufkommende Vorwürfe" abzuwehren, Bonn habe NS-Verbrecher geschont.
Die Federführung übernahm Hans Gawlik vom Auswärtigen Amt, NSDAP-Mitglied seit 1933 und während des Krieges Staatsanwalt in Breslau. In den Nürnberger Kriegsverbrecherprozessen hatte er diverse
SS-Größen verteidigt.
Später stellte sich heraus, dass der harmlos wirkende, etwas schwerhörige Gawlik nach seinem Eintritt ins Amt deutsche Kriegsverbrecher vor Reisen ins Ausland gewarnt hatte, wenn sie dort in
Abwesenheit verurteilt worden waren und nun fürchten mussten, verhaftet zu werden (SPIEGEL 16/1968).
Vertreter des Verfassungsschutzes war Lorenz Bessel-Lorck. Vor seiner Zeit beim Verfassungsschutz hatte der Jurist als Staatsanwalt in Flensburg dazu beigetragen, dass ein früherer
Euthanasie-Arzt unter Decknamen weiter praktizieren konnte. Dieser Mediziner war mitverantwortlich für den Mord an über 100 000 Kranken und Behinderten.
Ernsthaft erwog die Runde, den Opfern von NS-Verbrechen eine Mitschuld zuzuschreiben. Ein Vertreter des Justizministeriums sollte Unterlagen beschaffen, aus denen hervorgehe, "dass ein großer
Teil des Bewachungspersonals in Konzentrationslagern außerhalb des Reichs aus Esten, Litauern, Polen, Ukrainern und auch Juden bestand" - als ob diese Menschen sich aus freien Stücken zum
KZ-Dienst gemeldet und nicht in deutschem Auftrag gehandelt hätten.
Der Historiker Hans Buchheim vom Institut für Zeitgeschichte verfasste Kurz-gutachten und beschäftigte sich beispielsweise mit der Frage: "Wie viele Deutsche nichtjüdischer Abstammung wurden vom
nationalsozialistischen Regime verfolgt?" Antwort Buchheims: In den KZ betrug ihr Anteil während des Krieges maximal fünf Prozent.
Das mache "natürlich als Zahlenangabe keinen sonderlichen Eindruck", schrieb der Wissenschaftler an Gawlik und ersann ein perfides Hilfsargument, um die Bedeutung der kleinen Zahl zu erhöhen.
Buchheim behauptete, nur nichtjüdische politische Häftlinge seien "wirklich Gegner oder mindestens Kritiker des Regimes" gewesen, weil sie freiwillig opponiert hätten. Jüdische KZ-Häftlinge wären
ja ohnehin umgebracht worden, "ganz unabhängig vom individuellen Verhalten". Ein nichtjüdischer Widerständler, so Buchheims absurde Logik, war demnach sehr viel mehr wert als ein jüdischer.
Die Beamten um Gawlik erwogen auch andere Möglichkeiten der Einflussnahme. Bonner Diplomaten hatten festgestellt, dass einer der Richter Eichmanns und der Deutschland-Referent im israelischen Außenministerium Anträge auf Wiedergutmachung gestellt hatten,
die noch nicht oder abschlägig beschieden worden waren. Das Auswärtige Amt empfand diese Situation als "besonders unangenehm" und drängte beim Innen- und beim Justizministerium darauf, guten
Willen zu zeigen.
Die Eichmann-AG verfügte über eine Standleitung nach Jerusalem, denn neben BND-Mann Vogel waren auch ein Vertreter des Bundespresseamts und eine mehrköpfige
Beobachterdelegation des Auswärtigen Amts angereist.
Die Deutschen hatten sich schon bald völlig zerstritten. In ihren Berichten an die Bonner Regierungszentrale warfen sie sich gegenseitig "übersteigenden Ehrgeiz" oder exzessiven Alkoholkonsum
vor. Offenbar war der Delegationsleiter mehrfach so betrunken, dass er vom Oberkellner aufs Zimmer getragen werden musste.
Über BND-Mann Vogel wiederum berichteten Kollegen aus dem Auswärtigen Amt, dass es ihm "an
Schulbildung und weitgehend auch an persönlichem Benehmen" fehle. War Vogel anderer Meinung, drohte er offenbar "mit Strafanzeigen, der Einleitung von Disziplinarverfahren, mit Zeitungsartikeln",
und zwar "alles unter Hinweis auf seine engen Beziehungen zum Herrn Kanzler".
Die Bonner Abgesandten hatten eigentlich nur die Aufgabe, den Prozess zu verfolgen. Doch natürlich verbreiteten einige von ihnen apologetische Thesen unter Journalisten, Diplomaten und den
israelischen Staatsanwälten. Sie rechneten die Zahl der Täter herunter oder behaupteten wider besseres Wissen, dass es vor der sogenannten Reichskristallnacht 1938 im "Dritten Reich" keine wilden
antisemitischen Ausschreitungen gegeben habe.
Klaus Bölling, später Regierungssprecher von Helmut Schmidt, berichtete damals als Korrespondent für den WDR über den Prozess. Die Auftritte der Bonner Abgesandten, sagt er, hätten teilweise
einen "verheerenden Eindruck" hinterlassen.
Es war ja auch ein hoffnungsloses Unterfangen. Bonns Repräsentanten versuchten, die Korrespondenten davon zu überzeugen, dass schlimme Gräuel nicht nur von Deutschen, sondern auch von Balten und
anderen begangen worden seien.
Und dann hörten dieselben Korrespondenten, wie im Gerichtssaal ein Vater von dem Moment erzählt, als er in Auschwitz seine dreijährige Tochter das letzte Mal sah. Sie stand in der Schlange vor
der Gaskammer, und das Rot ihres Mantels wurde immer kleiner.
Zuschauer weinten. Und Staatsanwalt Gabriel Bach blätterte minutenlang in seinen Papieren, um die
Selbstbeherrschung wiederzugewinnen. Er hatte zwei Wochen vor dem Prozess seiner kleinen Tochter einen roten Mantel gekauft. Zum Glück für die Deutschen sahen die israelischen Gastgeber über
viele Taktlosigkeiten hinweg.
So war die Lage 1960/61: Israel stellte Eichmann vor Gericht, um die eigene Jugend und die Weltöffentlichkeit
aufzurütteln. Das Jahrhundertverbrechen hatte in den Nürnberger Prozessen nur am Rande eine Rolle gespielt und drohte 15 Jahre nach Kriegsende der Vergessenheit anheimzufallen.
Und die Bundesregierung versuchte den Eindruck zu erwecken, der Holocaust sei kein Thema mehr.
Kanzler Adenauer griff dafür sogar auf den BND zurück. Die Akten des Geheimdienstes zu
Eichmann umfassen über 3000 Seiten. Dem SPIEGEL liegt ein Großteil vor, und die Papiere belegen, mit welchem
Aufwand der BND daranging, Bonns Ansehen zu retten.
So überprüfte der Dienst westdeutsche Journalisten wie Bölling, die aus Jerusalem berichteten. Er interessierte sich für eine Eichmann-Ausstellung in München, weil dort Globke eine Rolle spielte. Er versuchte, einen zwielichtigen Zeugen zu beeinflussen, weil der Mann - ehemaliges Mitglied
der deutschen Militärverwaltung in Griechenland - Globke beschuldigte, an der Deportation griechischer Juden
mitgewirkt zu haben. Pullach stellte ihm einen Job in Aussicht, natürlich nur als "kameradschaftliche Hilfe". Und natürlich gegen eine Schweigeverpflichtung. Doch der lehnte ab.
Der Dienst sollte vor allem herausfinden, was Eichmann über "Persönlichkeiten des öffentlichen Lebens der
Bundesrepublik, tätige oder ehemalige Mitarbeiter des eigenen Dienstes" aussagte - oder ausgesagt hatte.
Der Geheimdienst hatte mitbekommen, dass der spätere Angeklagte noch in Argentinien zwei Journalisten umfangreiche Interviews gegeben hatte.
Monatelang versuchten V-Leute und Mitarbeiter des BND, an das Transkript heranzukommen.
Dabei hatte schon wenige Wochen nach der Entführung Eichmanns das Magazin "Life" das Rennen gemacht. Als der
BND schließlich davon erfuhr, fühlte ein hochrangiger BND-Mann bei einem CIA-Kollegen vor, ob es hilfreich sein könne, wenn die Bundesregierung in Washington vorspreche, damit die
US-Administration eine Veröffentlichung "unterdrückte".
Die CIA riet ab: Nicht einmal die US-Regierung könne so etwas bewirken. Die Amerikaner hatten
offensichtlich ein anderes Verhältnis zum hohen Gut der Pressefreiheit in einem freien Land.
In der ersten Oktoberhälfte 1960 gelang es dem Dienst immerhin, an den damals berühmtesten Häftling der Welt heranzukommen.
Eichmann belegte die einzige Zelle in einem besonders gesicherten Polizeigebäude bei Haifa, das noch von den
britischen Kolonialherren errichtet worden war. Damit er sich nicht das Leben nahm, ersetzten seine Bewacher die Gläser seiner Brille durch Kunststofflinsen und ließen ihn zweimal am Tag von
Ärzten untersuchen.
Eine BND-Quelle berichtete detailliert über den ersten Besuch von Eichmanns Verteidigerteam. Von den Sicherungsmaßnahmen ("Stacheldraht und Wachposten") über die Leibesvisitation der
Besucher ("oberflächlich"), die Dauer des Gesprächs ("2 ? Stunden") bis hin zu Eichmanns Verfassung ("aufrecht,
geistig rege, selbstbewusst und nicht verängstigt oder verschüchtert").
Das Gespräch mit den Anwälten fand in einem Raum statt, der durch eine Wand aus Glas und Pressstoff geteilt wurde. Eichmann saß dahinter. Durch den Pressstoff verliefen die Leitungen für Kopfhörer und Mikrofone. "Augenzwinkernd" habe
der Häftling deutlich gemacht, dass er glaube, das Gespräch werde aufgezeichnet.
Der Dienst kannte bald Eichmanns Aussagen gegenüber den israelischen Vernehmern, seine Briefe an seinen Bruder
Robert in Linz, die Gespräche mit seinen Anwälten, sogar deren Telegramm-verkehr untereinander.
Als Eichmann in einem seiner ausschweifenden Briefe freundliche Sätze über die Sowjetunion einfließen ließ ("Aus
dem Osten kommt das Licht"), witterte der BND "eine Weltsensation ersten Ranges". Der
frühere SS-Mann war offenbar zum Kommunisten geworden. Was für ein Triumph im Propagandakrieg mit dem Osten!
Doch weder amerikanische noch französische Blätter wollten über den vermeintlichen Scoop berichten. Am Ende druckte die Münchner "Abendzeitung" einen Artikel.
Dabei lag die wichtigste Erkenntnis dem BND bereits am 25. Oktober 1960 vor. In einem
"streng geheimen" Vermerk hielt der Dienst fest, Eichmann habe auf ausdrückliches Befragen seinen Vernehmern
erklärt, der Name Globke "sage ihm nichts, jedenfalls nichts im Zusammenhang mit dem ,Auftrag der Endlösung'. Er
könne infolgedessen auch gegen Globke nicht aussagen".
Später gewann Pullach den Eindruck, Eichmann verfolge die "gutgemeinte Absicht", in Freiheit lebende Personen
"nicht zu gefährden". Die BND-Zentrale glaubte allerdings nicht, dass er diese Position
durchhalten würde.
Im Februar 1961, zwei Monate vor Prozessbeginn, schaltete sich schließlich der Kanzler ein. Adenauer stellte BND-Mann Vogel ein Empfehlungsschreiben für ein Treffen mit Israels Ministerpräsident David
Ben-Gurion aus. Vogel sollte herausfinden, was Eichmann den Israelis über Globke gesagt hatte.
Ben-Gurion empfing den deutschen Emissär im Sharon Hotel im Urlaubsort Herzlia. Der kleingewachsene Regierungschef mit der Einstein-Frisur war ein Sozialdemokrat polnischer Herkunft - 1906 nach
Palästina eingewandert -, und er teilte Adenauers Antikommunismus, denn die Sowjetunion unterstützte Israels Feinde Ägypten und Syrien.
Bezeichnenderweise hatten sich die meisten Ostblockstaaten geweigert, beim Eichmann-Prozess mit Zeugen oder
Beweismaterial zu helfen.
Ben-Gurion ließ dem Besucher Tee und Plätzchen servieren und erklärte Vogel zufolge, man brauche über Globke nicht
zu sprechen: "Wen Konrad Adenauer bei sich hat, so hat er ihn mehr geprüft, als wir das jemals könnten."
Das ist bis heute die Version der Beteiligten. Es habe keine Absprachen mit Bonn gegeben, um Globke oder andere
Beamte oder Politiker im Eichmann-Prozess zu schonen. Doch stimmte das?
Die Israelis befanden sich 1960/61 in einer Notlage. Die Armee benötigte dringend Waffen, und die schwächelnde Wirtschaft des jungen Staates war auf Kredithilfen angewiesen. Beides hatte Adenauer
einige Wochen vor der Verhaftung Eichmanns dem israelischen Premier zugesagt.
Doch dann wurde der NS-Verbrecher verhaftet, und die Detailverhandlungen kamen nicht zum Abschluss.
Aus Dokumenten im israelischen Staatsarchiv in Jerusalem geht hervor, dass Adenauer dem israelischen Unterhändler ausrichten ließ, er könne ihn nicht empfangen, weil er in den Urlaub wolle; dann
musste Wirtschaftsminister Ludwig Erhard dringend verreisen und war nicht zu sprechen.
Vor allem das Auswärtige Amt blockte. Sollte bekannt werden, dass Bonn Israel in bedeutendem Ausmaß unterstütze, befürchteten die Diplomaten, gerate "die Stellung der Bundesrepublik im nahen und
mittleren Osten in Gefahr".
Ausgerechnet Globke argumentierte gegenüber dem israelischen Unterhändler, Bonn werde das Urteil gegen Eichmann abwarten, ehe die erste Tranche des Kredits zur Verfügung gestellt werde. Sonst könne der "falsche Eindruck"
entstehen, es gebe eine Verbindung zwischen dem Prozess und der Bonner Hilfe.
Das Gespräch mit Globke fand am 2. Juni 1961 statt - gut 14 Monate nach Adenauers Zusage an Ben-Gurion und damit
während des Eichmann-Prozesses.
Wollte Bonn abwarten, um mit den Kredithilfen ein wichtiges Druckmittel gegenüber den Israelis nicht vorzeitig aus der Hand zu geben? Oder fürchtete Adenauer wirklich die Reaktion der
Weltöffentlichkeit, falls bekannt würde, dass Bonn ausgerechnet während des Prozesses Kredite und Waffen zusagte?
Empört über das deutsche Spiel auf Zeit notierte ein hochrangiger israelischer Beamter: "Die Deutschen belügen und betrügen uns." Israels Außenministerin Golda Meir schrieb an den Rand des
Dokuments: "Das stimmt." Intern berieten Israels Diplomaten, ob mit der "Wirkung des Eichmann-Prozesses Druck
auf Westdeutschland" ausgeübt werden solle.
Das wäre ein Leichtes gewesen. Die Historikerin Hanna Yablonka hat gezeigt, wie die legendäre Zionistin Golda Meir mehrfach aus politischen Gründen Einfluss auf den Eichmann-Prozess nahm. Besonders deutlich wurden im Gerichtssaal etwa die Verbindungen zwischen den Nazis und dem
palästinensischen Großmufti von Jerusalem herausgestellt.
Meir hätte auch die Bundesrepublik an den Pranger stellen können. Viele Täter saßen noch in den Ministerien, der Verwaltung, in den Geheimdiensten, der Wirtschaft.
Aber Israel benötigte die Finanzhilfen, die U-Boote und Panzer, und Bonns Verteidigungsminister Franz Josef Strauß, der über die Waffenlieferungen auch direkt mit Ben-Gurion verhandelt hatte,
ließ keinen Zweifel daran, dass die Israelis das Ansehen Bonns schonen mussten, wenn sie die Waffen haben wollten: "Ich habe es gegenüber meinen Gesprächspartnern als selbstverständlich
empfunden, dass nicht die Bundesrepublik, wenn sie sich für eine Sicherung Israels einsetzt … dann im Zusammenhang mit dem Eichmann-Prozess als kollektiv schuldig für die Verbrechen einer vergangenen Generation moralisch, politisch,
publizistisch haftbar gemacht wird."
Die Israelis hätten dafür "Verständnis und Entgegenkommen" gezeigt, berichtete Strauß. Und so wurde die Frage, wie es die Nazis geschafft hatten, dass beträchtliche Teile der deutschen
Gesellschaft am Holocaust mitgewirkt hatten, weitgehend ausgeblendet.
"Wir haben nur das in den Prozess eingeführt, was für Eichmann relevant war", sagt Gabriel Bach, der letzte noch lebende Zeuge aus dem Ankläger-Team. Und das Thema Globke sei eben nicht relevant gewesen.
Bald häuften sich die Erfolgsmeldungen, die BND-Mann Vogel und die Beobachterdelegation
nach Bonn übermittelten.
5. Juni 1961: Die Richter seien "auffallend darum bemüht, bei der Zeugenvernehmung den Widerstand vor allem auch von deutscher Seite, so gering er auch gewesen ist, deutlich werden zu
lassen".
15. Juni 1961: In der Anklagerede von Generalstaatsanwalt Gideon Hausner sei "stets dort, wo dies möglich
gewesen sei, das Wort ,Germans' durch das Wort ,Nazi' ersetzt" worden.
29. Juni 1961: Bei den Staatsanwälten sei eine "absolut positive Haltung gegenüber Herrn Staatssekretär Dr. Globke"
anzutreffen.
14. Juli 1961: Das israelische Außenministerium habe zugesagt, den Fall des Diplomaten Karl Werkmeister "nicht mehr aufzurollen". Am Rande des Prozesses war bekannt geworden, dass der Bonner
Botschafter in Stockholm einst üble antisemitische Lageberichte aus Ungarn verfasst hatte.
25. Juli 1961: Vogel meldete, er habe "soeben mit Generalstaatsanwalt Hausner, Oberstaatsanwalt Dr. Bach einzeln und gemeinsam über das Schlussplädoyer beraten".
Ob dabei die israelische Haltung immer korrekt wiedergegeben wurde, ist allerdings nicht mit letzter Gewissheit zu klären. Der damalige Staatsanwalt Bach etwa bestreitet, jemals eine "positive Haltung" zu Globke eingenommen zu haben. BND-Mann Vogel habe sich wohl nur wichtigmachen wollen.
Gesichert ist allerdings, dass Eichmanns Anwalt seinem Mandanten ein Buch über Globke gab und der Häftling dazu eine 40-seitige Ausarbeitung verfasste. Generalstaatsanwalt Hausner fragte bei Ben-Gurion an, ob politische Gründe gegen die Einführung dieser Notizen im Prozess sprechen würden.
Antwort Ben-Gurions: "Die gibt es." Und natürlich wurde Globke nicht als Zeuge vorgeladen.
An der Verurteilung Eichmanns zum Tode hätten weder ein Auftritt des Kanzleramtschefs noch die Vorlage der
Eichmann-Notate etwas geändert, denn die Schuld des einstigen SS-Obersturmbannführers stand außer Frage. Und bis
heute ist kein belastbares Dokument aufgetaucht, das eine Verbindung zwischen Eichmann, Globke und dem Holocaust belegt.
Eichmann starb in der Nacht zum 1. Juni 1962 im Gefängnis von Ramla, einer Stadt 20 Kilometer südöstlich von Tel
Aviv. Das Exekutionsteam legte ihm ein Seil um den Hals. Ob er noch ein letztes Wort sprechen wolle?
Eichmann ließ Deutschland, Österreich und Argentinien hochleben, grüßte Frau und Familie und schloss mit dem
Satz "Ich bin bereit". Die beiden Henker drückten jeder einen Knopf, von denen einer die Falltür öffnete. Eichmann stürzte drei Meter in die Tiefe.
Eine Woche später empfing Adenauer den stellvertretenden Verteidigungsminister und heutigen Präsidenten Israels, Schimon Peres. Der Kanzler bat den Besucher, er möge Ben-Gurion seine Hochachtung
dafür übermitteln, "wie der Eichmann-Prozess geführt und zu Ende gebracht" worden sei: "Das war ausgezeichnet.
Das werde ich nie vergessen."
Im August 1962 genehmigte Adenauer Rüstungshilfen für 240 Millionen Mark.
Ende
NS-Kriegsverbrechen: Der rüstige Herr Csatáry blamiert Ungarns Justiz
publiziert 19/07/2012 at 20:25 Uhr von Jan Puhl
Die Budapester Justiz hatte schon seit einem Jahr Hinweise darauf, dass der mutmaßliche Kriegsverbrecher László Csatáry in der Stadt lebte - doch sie unternahm nichts. So gaben die Nazi-Jäger
vom Simon-Wiesenthal-Zentrum schließlich einem britischen Boulevardblatt den Tipp.
Die Rollläden vor den Fenstern sind geschlossen, László Csatáry hat sich in den zwei Zimmern seiner Wohnung an
der Jagello-Straße 3 verkrochen. Hier im vornehmen 12. Budapester Bezirk steht er unter Hausarrest, darf das Haus nur noch verlassen, wenn der Staatsanwalt es erlaubt.
Am Mittwochmorgen hatten zwei Streifenwagen der Polizei vor der Tür gehalten und den 97-jährigen mutmaßlichen Kriegsverbrecher zum Verhör auf das Präsidium gebracht. Es sind fast genau 68 Jahre
vergangen, seit Csatáry Juden mit der Peitsche in die Deportationszüge nach Auschwitz getrieben haben soll. Er
sei unschuldig, er habe nur auf Befehl gehandelt, "seine Pflicht" getan, gibt er zu Protokoll. Nach vier Stunden durfte der alte Herr wieder nach Hause. Er hat sich für weitere Befragungen
bereitzuhalten.
In der Woche zuvor noch hatte er sommerlich-sportlich mit Schiebermütze, heller Hose und kariertem Jackett bekleidet eine Runde gedreht: Bei Tomi's Laden an der Ecke kaufte er für gewöhnlich
Milch, Brötchen, Mineralwasser und die rechtskonservative Zeitung "Magyar Nemzet" - ein rüstiger Rentner, schweigsam, aber höflich, sagen die Nachbarn.
Dabei führt das Jerusalemer Simon-Wiesenthal-Zentrum den Mann schon seit Jahren als meistgesuchten NS-Kriegsverbrecher. 1938 hatte Hitlers Verbündeter, der ungarische Reichsverweser Miklós Horthy, erreicht, dass Ungarn Teile der Slowakei zugeschlagen
wurden. 1944 halfen ungarische Gendarmen dort, den Holocaust ins Werk zu setzen. Einer von ihnen war László
Csatáry. In Kosice soll er geholfen haben, mehr als 15.000 Juden nach Auschwitz zu deportieren. Ein Sadist soll er gewesen sein, der es genoss, Frauen mit der Peitsche zu verprügeln.
Csatáry konnte in Ungarn ein behagliches Rentnerdasein führen
Nach dem Krieg setzte sich Csatáry nach Kanada ab, wo er als Kunsthändler sein Geld verdiente. Doch seine
Vergangenheit holte ihn ein. 1997 floh er erneut und kehrte nach Budapest zurück. Die Behörden dort kümmerten sich nicht um ihn, er konnte ein behagliches Rentnerdasein führen.
Schließlich spürten die Nazi-Jäger vom Simon-Wiesenthal-Zentrum den Greis in der Jagello-Straße auf. Schon im September vergangenen Jahres alarmierten sie die ungarischen Behörden - doch die
reagierten nicht. Also gab Efraim Zuroff, Chef des Wiesenthal-Zentrums, seine Informationen schließlich an eine
britische Boulevard-Zeitung weiter, die Csatáry an der Wohnungstür stellte und in Unterhose und Hemd
ablichtete.
Ungarns Justiz war, wieder einmal, blamiert. Das ganze Land war in den vergangenen Jahren stetig nach rechts gedriftet. 2010 gewann der Konservative Viktor Orbán die absolute Mehrheit, die antisemitische Jobbik-Partei wurde drittgrößte Kraft. Orbán ließ eine neue
Verfassung in Kraft setzen, die wegen ihrer Verstöße gegen demokratische Standards bei den EU-Partnern Proteste auslöste. Dass die Staatsanwaltschaft am Mittwoch dann doch noch Streifenwagen
schickte, war sicher auch internationalem Druck geschuldet. Außerdem war Staatspräsident Janos Ader in dieser Woche in Jerusalem zu Gast. Auf dem Gelände des Holocaust-Mahnmals Yad Vashem nahm er
an einer Feierstunde zu Ehren des Judenretters Raoul Wallenberg teil, dem viele Budapester Juden ihr Leben verdanken. Da hätte es schlecht gepasst, wenn der greise Kriegsverbrecher seinen
Lebensabend weiterhin unbehelligt hätte genießen können.
"Die Verbrechen der Kommunisten sind viel präsenter"
Dass der 97-Jährige jetzt zügig verurteilt wird, glaubt in Budapest jedoch niemand. Auch der liberale Historiker Krysztián Ungváry gibt zu: "Die Beweise sind sehr schwach." Zwar könne jeder
"ziemlich sicher" davon ausgehen, dass Csatáry gewusst haben muss, dass er Juden in den sicheren Tod schickte.
Doch ob die Staatsanwaltschaft das auch zweifelsfrei nachweisen könne, sei unsicher. Und ohne diesen Nachweis würde ein Gericht ihn womöglich freisprechen - so wie vor zwei Jahren den Angeklagten
Sándor Képiró.
Képiró soll als SS-Handlanger 1943 an Judenerschießungen in Novi Sad beteiligt gewesen sein. In erster Instanz
war ihm das nicht nachzuweisen gewesen. Er starb, bevor das Verfahren noch einmal aufgerollt werden konnte. Auch Képiró hatte zuvor jahrelang unbehelligt in Budapest gelebt.
Dass mutmaßliche Kriegsverbrecher sich in Ungarn so sicher fühlen können, hängt auch mit dem kollektiven Geschichtsbild der Ungarn zusammen, glaubt Ungváry. Öffentliche Empörung darüber, dass
Csatáry so lange ohne Angst vor Strafverfolgung in der Hauptstadt leben konnte, blieb jedenfalls aus. "Die
Verbrechen der Kommunisten sind im Gedächtnis der Menschen viel präsenter", sagt Ungváry. Von denen, die 1956 den ungarischen Aufstand gegen den Stalinismus in Blut erstickten, sei kaum jemand
zur Rechenschaft gezogen worden. Der damalige Innenminister Béla Biszku, der viele Hinrichtungen von Oppositionellen zu verantworten habe, führe heute ein ebenso geruhsames Rentnerleben wie
Csatáry bis zur vorigen Woche.
Manche Ungarn haben nach Kräften am Holocaust mitgewirkt
Die Regierung Orbán propagiere zudem eine Sicht der Vergangenheit, nach der die Ungarn im Zweiten Weltkrieg vor allem Opfer zweier totalitärer Systeme gewesen seien: Erst sei das Land von
Nazi-Deutschland besetzt, dann von der Sowjetunion unterworfen worden. Orbán hat die neue Verfassung sogar so formulieren lassen, dass sie die Schuldlosigkeit der Ungarn an den Verbrechen im
Zweiten Weltkrieg explizit festschreibt.
In Wirklichkeit aber haben manche Ungarn nach Kräften am Holocaust mitgewirkt. "Täter wie Csatáry und Képiró erinnern uns unangenehm an diese Verantwortung, die viele hier am liebsten verdrängen wollen", sagt Ungváry.
Schon unter dem autoritär regierenden "Reichsverweser" Horthy hatte das Budapester Parlament nach NS-Muster antisemitische Gesetze verabschiedet und so Juden aus dem öffentlichen und
wirtschaftlichen Leben Ungarns fast völlig verdrängt. Nachdem die Wehrmacht im März 1944 das Land besetzt hatte,
setzten die Deportationen ein. Die Deutschen konnten sich auf die Mithilfe ungarischer Antisemiten verlassen. In knapp zwei Monaten wurden mehr als 430.000 Juden in nach Auschwitz deportiert.
"Damit haben sich die Ungarn die schnellste und brutalste Massendeportation des Holocaust zuschulden kommen lassen", sagt Ungváry.
Werkmeister Karl
Karl Werkmeister (20. März 1898 in Gütersloh ; 14. Oktober 1976 in Minden) war ein deutscher Botschafter. Karl Werkmeister trat 1921 in den auswärtigen Dienst. Karl Werkmeister war Doktor der Rechtswissenschaften. Er war in Brüssel, Barcelona, Kowno, New York, Budapest (1937–1938) und Paris akkreditiert. Von 1940 bis 1944 war Karl Werkmeister Gesandtschaftsrat I. Klasse an der Botschaft des Deutschen Reichs in Budapest, Ungarn. Ab Herbst 1945 leitete Karl Werkmeister den Aufbau des German Economic Advisory Board (GEAB). Im Januar 1947 war Karl Werkmeister, stellvertretender Leiter des Zentralamtes für Wirtschaft (ZAW) und Leiter der Personalabteilung.
Mangoldt-Reiboldt Hans Karl von
Hans Karl von Mangoldt-Reiboldt (2. August 1896 in Dresden ; 2. Februar 1971 in Weilheim in Oberbayern) war ein deutscher
Jurist, Bankier und Manager, der von 1948 bis 1951 die Bundesrepublik Deutschland als Botschafter bei der OEEC in Paris vertrat. Hans Karl von Mangoldt-Reiboldt war ein Sohn des sächsischen
Hofmarschalls Erich von Mangoldt-Reiboldt und seiner Frau Adelheid geb. Freiin von Fritsch. Er besuchte die Prinzenschule des sächsischen Königshauses in Dresden und schlug nach der Reifeprüfung
eine Militärlaufbahn als aktiver Offizier im sächsischen Garde-Reiter-Regiment in Dresden ein (auch war er Infanterist und Generalstabsoffizier).
Nach dem Ende des Ersten Weltkriegs begann er Anfang 1919 zunächst ein Studium der Rechtswissenschaft an der Universität Leipzig, nahm wenige Monate später jedoch die ihm vom Gesandten des
Deutschen Reichs in Riga, von Erdmannsdorff, angebotene Stelle als Gesandtschaftsekretär an. Bei Ausbruch der Kämpfe mit den bolschewistischen Truppen floh er 1920 aus Riga und setzte sein
Jura-Studium in Leipzig und Berlin fort. Bereits 1921 legte er das juristische Staatsexamen ab und promovierte zum Doktor der Rechte. Nach dem Studium wurde er bei einer kleineren Privatbank in
Berlin angestellt, an der er sich in Folge auch beteiligte. Anfang 1926 trat von Mangoldt-Reiboldt beim Berliner Bankhaus Hardy & Co. GmbH ein, für das er eine bayerische Niederlassung in
München aufbaute.
1927 heiratete er Ursula Andreae (1904–1987), eine Tochter des Hardy-Inhabers Fritz Andreae (1873–1950) und seiner Frau Edith geb. Rathenau (1883–1952). In einem Zeitungsartikel von Mangoldts 70.
Geburtstag heißt es: „Im Jahre 1927 heiratete Mangoldt Ursula Andreae, eine Nichte des früheren Reichsaußenministers Walther Rathenau, der er auch durch die politischen Fähnisse des Dritten
Reiches getreulich zur Seite stand. In einem ihrer Bücher werden die Erinnerungen an das Berlin der zwanziger Jahre lebendig, die Begegnungen in ihrem Elternhaus, das ein Mittelpunkt des
gesellschaftlichen Lebens in der Hauptstadt war: so mit Thomas Mann, Gerhart Hauptmann, André Gide, Fritz
von Unruh, Wilhelm Furtwängler, Olaf Gulbransson, Lovis Korinth, Albert Einstein, Reichspräsident Ebert, General von Schleicher,
Fritzi Massary, Rainer Maria Rilke. Sicherlich haben die Urbanität und Internationalität des
Andreae-Rathenauschen Hauses ihre Resonanz gefunden im Geist der Mangoldt-Andreaeschen Gemeinsamkeit.“
Er etablierte sich durch diese Heirat in der Elite des deutschen Wirtschaftslebens und wurde Teil der nationalen und internationalen Netzwerke des Bankhauses Hardy & Co. und der Familie
Rathenau. Die Münchner Hardy-Filiale wurde als Kommanditgesellschaft unter Beteiligung des Barmer Bankvereins als Kommanditist geführt. Von Mangoldt-Reiboldt wurde Teilhaber dieser Bank und lebte
in München und auf seinem Gut bei Weilheim in Oberbayern. Die Bank wurde 1933 durch die Dresdner Bank AG „arisiert“. Von Mangoldt-Reiboldt kehrte zurück nach Berlin, wo er während der Zeit des
Dritten Reichs als Direktor die Geschäfte des Bankhauses Hardy & Co. GmbH führte.
Nach dem Krieg, 1945 bis 1946 war er von der US-amerikanischen Militärregierung als Treuhänder für die Ablieferung der demontierten Maschinen und Einrichtungen des Unternehmens BMW eingesetzt. Ab
1948 war Hans Karl von Mangoldt-Reiboldt Aufsichtsratsvorsitzender der BMW. Von 1947 bis 1950 war von Mangoldt-Reiboldt als Vertreter der gewerblichen Wirtschaft Mitglied des Verwaltungsrates der
Landeszentralbank von Bayern in München. Aufgrund der Dezentralisierung der Großbanken in Deutschland nach dem Zweiten Weltkrieg am 1. April 1948 wurden die bayerischen Niederlassungen der
Deutsche Bank AG in der Bayerischen Creditbank restituiert, deren Verwalter Hans Karl von Mangoldt-Reiboldt bis 1952 war. Nach der Rezentralisierung war er von 1952 bis 1971 Aufsichtsratsmitglied
der Deutsche Bank AG –„Altbank“ in Berlin und von 1956 bis 1957 Aufsichtsratsmitglied der Süddeutsche Bank AG.
Von 1948 bis 1951 war er Botschafter der Bundesrepublik Deutschland bei der Organisation für europäische wirtschaftliche Zusammenarbeit (OEEC) in Paris. Von 1952 bis 1962 amtierte er als
Deutscher Vizegouverneur beim Internationalen Währungsfonds (IWF), von 1958 bis 1964 als Vizepräsident der Europäischen Investitionsbank (EIB) und von 1963 bis 1967 als Präsident des
OECD-Konsortiums für die Entwicklung der Türkei.
Tcherina Ludmilla
Ludmila Tcherina, pseudonyme de Monique Tchemerzine, est une danseuse, tragédienne, écrivaine, peintre et sculptrice française
née le 10 octobre 1924 à Paris 15e et morte le 21 mars 2004 à Paris 16e. Monique Tchemerzine naît à Paris le 10 octobre 1924. Son père, Avenir Tchemerzine, est un prince tcherkesse qui a fui
Saint-Pétersbourg et s'est exilé à Paris. Il est mathématicien et inventeur de la fusée éclairante. Sa mère, Stéphane Finette4, Française, est ancienne élève de l'École des chartes. Avec son
mari, elle travaille à une bibliographie des éditions originales de la poésie française du Moyen Âge au XIXe siècle, reconnue comme un ouvrage de référence sous le nom de « Tchemerzine ».
Monika, comme elle se fait appeler, commence à danser dès l'âge de trois ans5. Elle prend des cours de danse russe auprès d'Olga Preobrajenska, puis de danse italienne auprès de Mme d'Alessandri
et, enfin, Tverskoi l'initie au « mime dansé des émotions intérieures ». Elle aura encore pour professeur Georges Ricaux qui est aussi le maître à danser de Jean Babilée et de Roland Petit. Elle
complète sa formation en intégrant l'École de danse de l'Opéra de Paris. « Formée à la pratique des entrechats et des fouettés dès son plus jeune âge »6, elle monte sur scène pour la première
fois à l'âge de dix ans dans le rôle d'un lutin du Songe d'une nuit d'été de Félix Mendelssohn. Concernant sa vocation pour la danse, Tcherina se rappelle :
« À l'âge de cinq ans, je me souviens avoir tendu la main à quelqu'un... Comme cette personne ne réagissait pas, j'ai esquissé un geste d'offrande. Cela allait bien au-delà du simple mouvement :
ce jour-là, j'ai eu la révélation de ce que pouvait être le geste : une libération des sentiments. Ensuite, chaque fois que je voulais exprimer quelque chose, je le faisais en dansant... » Elle a
13 ans quand elle danse Les Sylphides. En 1939, à l'âge de 15 ans, elle est nommée danseuse étoile des Ballets de Monte-Carlo dirigés par Serge Lifar devenant « la plus jeune étoile de
l'Histoire de la danse » Après la guerre, elle devient une artiste indépendante. Elle est étoile des Ballets de Paris de Roland Petit (1947) et du Metropolitan Opera à New York (1950) mais joue
aussi dans l'opérette La Chevalier Bayard (1948) aux côtés de deux artistes débutants : Yves Montand et Henri Salvador, et au cinéma dans Les Chaussons rouges de Michael Powell et Emeric
Pressburger, sur une chorégraphie de Léonide Massine.
En 1946, Tcherina épouse Edmond Audran, danseur comme elle. Il devient son chorégraphe et partenaire avant de mourir brutalement dans un accident de car en juillet 1951, à l'âge de 33 ans, peu
après la fin du tournage des Contes d'Hoffmann (The Tales of Hoffmann) de Powell et Pressburger, dans lequel ils sont partenaires. Désemparée, Tcherina souhaite abandonner la danse mais le film
est un succès mondial. Elle tournera une quinzaine de films avant de se consacrer à la peinture (elle expose dès les années 1960) et à la sculpture. Le 28 mai 1953, elle épouse Raymond Roi qui
l'encourage à remettre ses chaussons de danse. Ensemble, ils fonderont une troupe de ballet d'avant-garde dans laquelle la ballerine réalise son rêve de « théâtre total » et qu'ils dirigeront
jusqu'au décès de Raymond en septembre 1987. Au terme d'une « longue et douloureuse maladie », Ludmilla Tcherina meurt le 21 mars 2004 à Paris. Elle laisse d'elle-même l'image d'« une très grande
artiste qui fit preuve d'une grande vitalité créatrice dans tous les arts qu'elle exerça avec talent »).
Ludmila Tcherina a publié deux romans sous son nom de scène aux éditions Albin Michel : L'Amour au miroir (1983), évoquant le monde de la danse, qui fut un best-seller, et La Femme à l'envers
(1986), sorte d’opéra barbare. Résumant son personnage, un critique, confondu par l'aisance avec laquelle elle s'était élancée à l'âge de cinq ans dans l'allée centrale de Notre-Dame de Paris
pour danser devant l'autel, déclare : « Elle a une grâce d'ange et une malice de démon ». Au cours de sa carrière, Ludmila Tcherina a interprété les plus grands rôles du répertoire classique sur
les plus grandes scènes lyriques du monde : l'Opéra de Paris, la Scala de Milan (Giselle en 1954 sous la direction d'Arturo Toscanini) ou le Metropolitan Opera de New York. Elle est la première
danseuse occidentale à se produire au théâtre Bolchoï (Giselle en 1959) et au Kirov de Saint-Pétersbourg.
Elle personnifie la Lumière du ballet Excelsior au Théâtre communal de Florence lors du Maggio Musicale Fiorentino de 1967. Elle interprète les principaux ballets russes de Serge Diaghilev,
notamment les personnages créés par Anna Pavlova (Le Spectre de la rose) et Tamara Karsavina (Shéhérazade). Elle crée parallèlement de nombreux ballets contemporains pour Serge Lifar, George
Balanchine, Roland Petit, Maurice Béjart, mais danse aussi au sein de la compagnie qu'elle a créée. Parmi ses grands rôles :
- Juliette et Roméo (1942), dans lequel elle interprète le rôle de Juliette dans une chorégraphie de Serge Lifar avec lequel elle danse souvent ;
- Bonaparte (1945-1951) ;
- L'Atlantide (musique d'Henri Tomasi) au Casino d'Enghien-Les-Bains (1955) où elle reprend le rôle d'Antinéa créé par Ethéry Pagava ;
- Le Martyre de Saint-Sébastien de Gabriele D'Annunzio et Claude Debussy (1957) à l'Opéra de Paris où « elle donna toute sa mesure comme danseuse, mais aussi comme mime et tragédienne » ;
- Feu aux poudres (1959), l'unique ballet que Jean Renoir, écrit et mis en scène spécialement pour elle sur une chorégraphie de Paul Goubé. Le ballet est créé le 23 février 1959 avec l'Orchestre Lamoureux. Les décors et les costumes sont de Tcherina elle-même. La musique est signée Míkis Theodorákis sur la base du Ellinikis Apokrias (Carnaval) ;
- Les Amants de Teruel (1959), ballet-drame de Raymond Rouleau qu'elle portera par la suite à l'écran. La musique est de Míkis Theodorákis. Ce film fait partie de la sélection officielle de la France au Festival de Cannes 1962. Il y obtiendra le Prix spécial de la Commission supérieure technique ;
- Gala de Salvador Dalí et Roland Petit (1962) ;
- Jeanne d'Arc au bûcher (1970) de Paul Claudel et Arthur Honegger au Théâtre des Champs-Élysées ;
- La Muette de Portici (1972) à l'opéra de Palerme ;
- Salomé (1972) avec Maurice Béjart qui ne tarit pas d'éloges : « une force intérieure cachée qui ne laisse entrevoir que la souplesse de la chair dans ce qu'elle a de plus félin, de plus pervers aussi et qui, pourtant, au centre même du mouvement, devient d'une passivité de marbre... Une danseuse... véritable ! Ce soir, pendant quelques instants, je sais qui est Tcherina » (Maurice Béjart, Répétition de Salomé, 1972).
Peintre et sculpteur depuis sa jeunesse, elle expose dès les années 1960 dans toutes les grandes capitales. À Paris, son exposition à l’hôtel de Sully, parrainée par André Malraux, et
l’exposition autour de son Dynamogramme où elle allie peinture et danse au Centre Georges Pompidou, ont fait découvrir sa théorie de l'« art total » dont tous les aspects naissent du souffle et
du mouvement. En 1973, elle exécute un fusain préparatoire à un bronze, L'Envol, puis Élan déployé au sujet duquel elle dit : « Je ne peux créer qu'à travers des mouvements représentant la Vie,
la Mort, l'Amour, les trois thèmes dominants de la danse ». En 1978, Fusain et Salomé (huile sur toile), Cri Bleu et Dionysie, deux autres huiles sur toiles, et L'Âme et la danse (huile) ainsi
que de nombreux dessins et gouaches.
En 1991, Ludmila Tcherina conçoit et réalise Europe à cœur, une sculpture monumentale de 12 mètres de haut, officiellement choisie par la Communauté européenne pour symboliser l’Europe unie
(placée sous le parrainage de la Fondation de l'Europe des Sciences et des Cultures). Elle est dévoilée au Musée d'art moderne de la ville de Paris en mars 1992. Une version en résine blanche se
trouve devant le pavillon européen de l’Exposition universelle de Séville. La version en bronze est installée devant le Parlement européen de Strasbourg au printemps 1994. Cette sculpture a été
déplacée sur le parvis du nouveau Parlement, place Louise-Weiss, elle a été officiellement dévoilée le 13 décembre 2000 par Nicole Fontaine, présidente du Parlement européen. En 1997 une médaille
commémorative utilisant le visuel de la sculpture Europe à cœur a été éditée par la Fondation de l'Europe des sciences et des cultures.
En 1994, elle conçoit et réalise Europa operanda, avec le parrainage de la Fondation de l'Europe des sciences et des cultures, une sculpture monumentale en bronze pour le terminal français
d'Eurotunnel à Calais. Cette sculpture a été présentée officiellement, à Calais-Coquelle, à la reine d'Angleterre et au président de la République française, le 6 mai 1994 lors de l'inauguration
du Tunnel sous la Manche. Le prototype en résine est exposé à la partie haute de la Gare de Paris-Nord depuis juin 1995. Europa operanda symbolise l’esprit de création et la construction de
l'Europe. Les dernières recherches plastiques de Ludmila Tcherina s'attachent à prolonger cette conception d'un art total qui constitue son destin artistique depuis ses débuts : « une vision
synthétique du mouvement, du geste créateur traduit dans l'espace de la même manière que par la chair du danseur, le trait sur la toile, le volume du bronze ou une certaine vision de l'avenir
».
L'actrice
- 1946 : Un revenant de Christian-Jaque : Karina
- 1948 : Les Chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger : Irina Boronskaja
- 1949 : La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois : Mireille
- 1949 : La nuit s'achève de Pierre Méré
- 1949 : Fandango d'Emil-Edwin Reinert : Angelica
- 1951 : Parsifal de Carlos Serrano de Osma et Daniel Mangrané
- 1951 : Les Contes d'Hoffmann de Michael Powell et Emeric Pressburger : Giulietta
- 1951 : Clara de Montargis d'Henri Decoin : Clara
- 1951 : À la mémoire d'un héros de Ray Ventura (court métrage)
- 1951 : Méphisto valse de Ray Ventura (court métrage)
- 1952 : Spartacus de Riccardo Freda : Amitys
- 1954 : Grand Gala de François Campaux
- 1954 : Le Signe du païen de Douglas Sirk : princesse Pulcheria
- 1954 : La figlia di Mata Hari de Carmine Gallone et Renzo Merusi
- 1955 : Oh... Rosalinda ! de Michael Powell et Emeric Pressburger : Rosalinda
- 1958 : Musée Grévin de Jacques Demy et Jean Masson (court métrage)
- 1959 : Les Amants de Teruel de Raymond Rouleau : Isa
- 1959 : Lune de miel de Michael Powell : Anna
- 1963 : Hommage à Debussy de Marcel L'Herbier (court métrage)
- 1964 : Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro
- 1971 : L'Atlantide, téléfilm de Jean Kerchbron : Antinéa
- 1972 : Salomé, téléfilm de Pierre Koralnik : Salomé
- 1974 : La Dame aux Camélias, téléfilm de Robert Maurice : Marguerite Gauthier
- 1975 : La passion d'Anna Karénine, téléfilm d'Yves-André Hubert : Anna Karénine
- 1975 : La Reine de Saba, téléfilm de Pierre Koralnik
- 1981 : Notre-Dame de la Croisette
Vaganova Agrippina
Agrippina Iakovlevna Vaganova (en russe : Агриппина Яковлевна Ваганова) est une danseuse russe née à Saint-Pétersbourg le 24
juin 1879 et décédée dans cette même ville le 5 novembre 1951. Formée à l'École théâtrale de Saint-Pétersbourg, elle travaille notamment avec Nicolas Legat et Pavel Gerdt. Danseuse au Théâtre
Mariinsky (1897-1916), elle en devient la « Reine des variations ». Elle a enseigné à l'École de danse pendant 30 ans - de 1921 à 1951. De 1931 à 1937, elle dirige le ballet du Kirov, où elle
monte de nouvelles versions du Lac des cygnes et de La Esmeralda. Elle a aussi enseigné une classe de perfection pour les danseuses dans le théâtre jusqu'en 1951, quand il a passé au Natalia
Doudinskaïa.
En 1934, à l'initiative de Vaganova et Boris Shavrov dans l'École de danse a été créé le département pour former les enseignants qu'elle a dirigé. Parmi ses élèves (dans l'École) figurent les
ballerines soviétiques Marina Semenova, Olga Jordan, Galina Oulanova, Tatiana Vecheslova, Feya Balabina, Natalia Doudinskaïa, Galina Kirillova, Alla Shelest, Ninel Petrova, Nonna Yastrebova, Olga
Moiseeva, Ludmilla Safronova, Ninel Kourgapkina, Alla Ossipenko et Irina Kolpakova.
Son enseignement visait à combiner le style élégant et raffiné des Ballets impériaux russes où elle avait été formée avec la danse plus vigoureuse apparue en Union soviétique. Elle s'est
démarquée du style français et de la méthode d'Enrico Cecchetti pour innover dans un style où la force et l'élasticité musculaires donnent une expression de lyrisme héroïque à son enseignement.
Sa méthode a fait l'objet d'un livre, Fondements du ballet classique (1934). Elle est enterrée au cimetière Volkovo.
Œuvres
- 1925 : La Source, d'après Arthur Saint-Léon (Saint-Pétersbourg)
- 1933 : Le Lac des cygnes, d'après Marius Petipa (Saint-Pétersbourg)
- 1935 : La Esmeralda, d'après Jules Perrot et Marius Petipa (Saint-Pétersbourg)
- 1938 : Chopiniana (Les Sylphides), d'après Michel Fokine (Saint-Pétersbourg)
Doudinskaïa Natalia
Natalia Mikhaïlovna Doudinskaïa, née le 21 (8) août 1912 à Kharkov et morte le 29 janvier 2003 à Saint-Pétersbourg est une
ballerine russe, prima ballerina du théâtre Kirov (aujourd'hui Mariinsky) de Léningrad (Saint-Pétersbourg, à nouveau depuis 1991), qui fut une des grandes étoiles des années 1930 et 1940 en URSS.
Elle était Artiste du peuple de l'URSS (1957) et lauréate de quatre Prix Staline. Elle est enterrée au cimetière Volkovo.
Fille de la ballerine Natalia Tagliori, elle-même élève d'Enrico Cecchetti, elle eut pour formatrice la grande Agrippina Vaganova, héritière des Ballets impériaux. Elle sortit de l'Académie de ballet Vaganova en 1931 et fut
intégrée à la troupe du Kirov immédiatement, où elle dansa tous les grands rôles du répertoire, jusqu'en 1951.
Elle quitta prématurément la scène à cause de sa santé fragile et devint alors professeur à l'Académie de ballet Vaganova et maîtresse de ballet au Kirov, jusqu'à sa retraite. Elle eut parmi ses élèves Rudolf Noureev et fut
réprimandée, ainsi que son mari le danseur Constantin Sergueïev, après sa défection pour l'Occident. Elle forma aussi Anastasia Volotchkova et Ouliana Lopatkina, parmi des centaines d'autres.
Sergueïev Constantin
Constantin Mikhaïlovitch Sergueïev, né le 20 février (5 mars, dans le calendrier julien) 1910 à Saint-Pétersbourg et mort le 1er avril 1992 à Saint-Pétersbourg (Russie), est un danseur,
chorégraphe et maître de ballet russe, époux de la ballerine Natalia Doudinskaïa. Il était Artiste du
peuple de l'URSS (1957) et lauréat de quatre Prix Staline. Enfant, il prend des cours à l'Institut chorégraphique d'État de Léningrad devenu plus tard Académie Vaganova, fondé par la célèbre ballerine et y est intégré complètement par la suite.
Il entre dans la troupe du Kirov, aujourd'hui Mariinsky, en 1930, où il travailla jusqu'en 1961. Le duo qu'il forma avec la grande Oulanova dans les années 1930 et 1940 a marqué l'histoire du
ballet en Union soviétique et en Russie, notamment dans Roméo et Juliette de Serge Prokofiev qu'Oulanova et Sergueïev furent les premiers à danser, le 11 janvier 1940. Il avait une belle
plastique et interprétait ses rôles avec une grande profondeur psychologique.
Sergueïev dansa avec sa première épouse Feya Balabina et puis avec sa seconde femme Natalia Doudinskaïa,
après la guerre, et fut maître de ballet du Kirov de 1951 à 1955 et maître de ballet principal de 1960 à 1970. Il créa des ballets soviétiques ou donna de nouvelles versions chorégraphiques à de
grands ballets classiques, ainsi de La Belle au bois dormant de Tchaïkovski, Cendrillon de Prokofiev ou Raymonda de Glazounov, etc. Il fut aussi l'auteur des scénarios de documentaires et de
films sur le ballet ou l'histoire du ballet, dont certains épisodes furent commandés et montrés à la télévision soviétique, comme Les Maîtres du ballet russe (1953, Lenfilm) où on le voit danser
Le Lac des cygnes.
Oulanova Galina
Galina Oulanova aux côtés de Youry Djdanov (1919–2006) interprétant le ballet « Roméo et Juliette » de Sergeï Prokofiev (Agence Novosti, 1954). Galina Sergueïevna Oulanova est une danseuse russe née à Saint-Pétersbourg le 8 janvier 1910 (26 décembre 1909, vieux style) et morte le 21 mars 1998. Elle entre au Gatob (ex-Kirov) de Leningrad en 1928. Elle fut la première ballerine d'URSS à recevoir le rang de prima ballerina assoluta conféré autrefois en Russie impériale à Mathilde Kschessinska. Plus tard, elle enseigne au Théâtre Bolchoï, et suit notamment la carrière d'Ekaterina Maximova. Elle publie également une autobiographie : L'École d'une ballerine (1954).
Alan Whicker obituary
published 12/02/2013 at 15:56 BST by Dennis Barker
Broadcaster and journalist best known for his long-running TV series Whicker's World
Alan Whicker in Whicker on the Orient Express. Photograph: ITV/Rex Features
In a 1969 television documentary about Haiti, Alan Whicker, who has died aged 87, asked the notorious dictator
"Papa Doc" Duvalier, in kindly, innocently interested and rather baffled tones: "But Papa Doc, they say you torture people?" It was a succinct example of the former Fleet Street journalist's
ability to ask the most piercing questions while giving those being questioned no personal provocation or excuse to break off the interview – an ability that, if not unique, was certainly less
common among other interviewers in a world often dominated by inflated egos.
As long ago as the early 1970s, some of the young turks of TV were writing Whicker off as out of date. Instead,
the thick spectacles, immaculate blue blazer, neat military moustache, and persistently unjudgmental and blandly phrased questions, plus a commentary in alliterative tabloidese, gave him a career
that outlasted those of many of his rivals. He kept travelling the world for 60 years in search of exotic and humanly interesting material, often about the rich.
He flew 100,000 miles a year for British audiences of up to 15 million and his programmes also sold well abroad. In 1978, he flew the 7,000 miles back to London from Singapore to receive a Bafta
Richard Dimbleby award – and immediately flew back again. He won many other awards, including the Screenwriters' Guild best documentary script in 1963.
The secret of Whicker's ability to appear unthreatening in the most fraught and unpromising interviews was long
debated in media watering holes. Was it his short stature and modest looks, at a time when the age of appearances usually dictated great height and good looks as a necessity for interviewers and
presenters? Did he truly have the mind of the average viewer? Did one or all of these aspects of Whicker explain
why, when he interviewed the American oil billionaire J Paul Getty in 1963, he was able to suggest that Getty's success in business was matched by his failure as a human being – without being
thrown out?
Whicker was usually civil about the younger hands who tried his sort of game, but could be catty when attacked or
compared unfavourably with younger professionals. He declined to make Around the World in 80 Days, the series that brought the actor Michael Palin a new career as a TV traveller. Afterwards,
Palin asked him on camera why he had turned it down. Whicker replied that he wanted to see who the makers would
go to when they were scraping the bottom of the barrel. "That will hit the cutting-room floor," laughed Whicker.
He stated that Clive James "can't interview to save his life".
Whicker always maintained that the best view the cameras had of him was the back of his neck. He created the
series Whicker's World in 1959; and its title was a good definition of what all his programmes were about. There
were many variations of the essential Whicker trademark – Whicker's South Seas, Whicker Way Out
West, Whicker Down Mexico Way, Whicker's Orient, Whicker's Miss World
and so on – but he made sure that he did not appear too much in them, letting the interviewees be the stars.
Californian recipients of multiple breast implants or owners of pink-dyed poodles were treated with the same merciless deference as pot-bellied and cigar-smoking billionaires on world cruises. It
worked better than hectoring would have done. Whicker regarded himself as a professional's professional, one who
continued to look for "human interest" stories while the attention span of many around him in his later years narrowed more to sleaze.
Whicker's background had certainly not made it easy for him to be warmly human. His father, Charles, a captain in
the Hussars, was serving in Cairo at the time of Alan's birth, and died three years later. Alan returned to Britain with his mother, Anne, and sister, and they settled in London, where Alan
attended Haberdashers' Aske's school. His sister died shortly afterwards.
He became, in effect, an only child who found himself at ease nowhere – or equally at ease everywhere. His relationship with his mother grew more intense. "We adored one another," he would claim,
explaining that this was what made him appreciate women, one of the "great pleasures" of his life. During the blitz, the only things his mother took down to the air-raid shelter were Alan's
letters home. He was devastated by her death.
One of his satisfactions as a schoolboy had been going on a school camp at Teignmouth, Devon. While there, he would set off on a bus along the coast road to see how far he could get to that
mecca, Torquay. It was the beginning of his love of travel. As a captain in the Devonshire Regiment during the second world war, he was seconded to the Army Film and Photographic Unit, then
became a war correspondent in Korea.
After the war, he worked as a reporter for the Exchange Telegraph news agency – but never (although he was often described as such) as a reporter for the cult magazine Picture Post. This often
repeated mistake was an irritation both to him and to old Picture Post hands who thought he was trespassing. He was doing odd jobs for BBC radio when Alasdair Milne, then working for its flagship
current affairs programme Tonight, spotted his ability to ask "impertinent" questions without giving offence.
Whicker had found his metier. In 1957 he joined Tonight and from then on insisted on seeing the footage first,
then writing his own commentary. The technique served him well as he looked all over the world for kinks in human character and behaviour for Whicker's World.
One of his younger colleagues, Peter Salmon, commissioned Whicker's World programmes on Hong Kong and Spain for
the BBC in the 1990s, despite feeling that Whicker's manner and interests were not those of a new generation: he
simply felt that, as an interviewer, Whicker was without peer, able to get more than anyone else out of a
one-to-one interview.
In 1993 Whicker was the first to be named in the Royal Television Society's Hall of Fame for an outstanding
creative contribution to British TV. A fanclub was formed, consisting of members who dressed up as Whicker and
discussed their hero once a month. His singular style also gave rise in 1972 to Monty Python's celebrated Whicker
Island sketch, with all of the team doing impressions.
Whicker remained active into old age, continuing to make TV and radio series until recently, and publishing
volumes of memoirs. He had become wealthy, with a Nash flat in Regent's Park and a handsome home in Jersey. In 2005 he was appointed CBE.
After ending a four-year engagement to the heiress Olga Deterding, in 1969 he began a lasting relationship with Valerie Kleeman, a neighbour in Regent's Park. They travelled the world together,
she as his research assistant offering her observations and advice, which he usually took.
Valerie survives him.
- Alan Donald Whicker, journalist and broadcaster, born 2 August 1925; died 12 July 2013
Maximova Ekaterina
Ekaterina Sergueïevna Maximova (en russe : Екатерина Сергеевна Максимова) est une danseuse russe, née le 1er février 1939 à
Moscou et morte le 28 avril 2009, à Moscou. Étant l'une des danseuses les plus populaires et les plus admirées de son siècle, elle ne cessa de remporter succès sur succès et ce, partout dans le
monde2,3. Elle fut l'épouse du danseur et chorégraphe réputé Vladimir Vassiliev, qui devint ainsi son partenaire à la ville comme il l'était à la scène. Élève apparemment très douée de l'École de
danse du Théâtre Bolchoï, elle intègre le corps de ballet de la compagnie en 1958, en ayant déjà à son actif le rôle de Macha (Clara en Occident) dans Casse-noisette (de la version de Vassili
Vainonen). Deux ans plus tard, elle interprète pour la première fois le rôle-titre de Giselle, sous la direction de la grande ballerine Galina Oulanova.
Son premier grand succès a lieu un an plus tard, alors qu'elle danse le rôle de Katerina dans La Fleur de Pierre ; ce ballet marque également le début d'une collaboration de vingt ans avec le
chorégraphe Iouri Grigorovitch. Abondamment distribuée dans les tournées du Théâtre Bolchoï hors du pays, elle intègre des projets de chorégraphes occidentaux (à l'instar de Roland Petit, John
Cranko, Pierre Lacotte, Maurice Béjart…) et participe de par son talent et sa renommée à l'évolution et l'avènement de la danse soviétique, avec des ballets comme Spartacus ou Flammes de Paris.
Mariée à Vladimir Vassiliev, elle interprète également de nombreuses chorégraphies qu'il écrit pour elle, dont la plus célèbre est certainement Aniouta (1982), ballet filmé pour le cinéma,
d'après la nouvelle éponyme de Tchekhov.
À partir de 1982, elle enseigne au GITIS (aujourd'hui Académie russe des arts du théâtre) (chaire de chorégraphie). Retirée de la scène du Bolchoï en 1988, elle enseigne d'abord comme répétitrice
au théâtre du Kremlin, puis comme maîtresse de ballet-répétitrice pour le Théâtre Bolchoï et suit tout particulièrement la carrière de l'étoile Svetlana Lunkina, qui sous son impulsion danse
Giselle alors qu'elle n'a que 18 ans, et de la soliste Anna Nikoulina. Le Théâtre Bolchoï organise une cérémonie en son honneur le 30 avril 2009. Elle est enterrée au cimetière de Novodiévitchi à
Moscou, aux côtés de personnalités comme Tchekhov, Chostakovitch ou Prokofiev.
Zorina Vera
Vera Zorina, de son vrai nom Eva Brigitte Hartwig (Berlin, 2 janvier 1917 - Santa Fé, 9 avril 2003) était une danseuse d'origine allemande et actrice dans des comédies musicales
américaines.
Après un passage au Ballet russe de Monte-Carlo (1934-1936), elle interprète le rôle principal de On Your Toes à Londres en 1937 et Samuel Goldwyn lui propose un contrat de sept ans. En 1938,
elle épousa George Balanchine qui chorégraphia la plupart de ses rôles au cinéma.
Filmographie
- 1930 : Seine Freundin Annette : Jaqueline, sœur de Damartins
- 1938 : The Goldwyn Follies : Olga Samara
- 1939 : On Your Toes : Vera Barnova
- 1940 : I Was an Adventuress : Contesse Tanya Vronsky
- 1941 : Louisiana Purchase : Marina Von Minden
- 1944 : Hollywood Parade (Follow the boys) de A. Edward Sutherland : Gloria Vance
- 1946 : Lover Come Back : Madeline Laslo
Danilova Alexandra
Alexandra Dionissievna Danilova (Peterhof, 20 novembre 1903 - New York, 13 juillet 1997), est une danseuse, chorégraphe et
pédagogue américaine d'origine russe. Formée à l'école de danse du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, notamment par Olga Preobrajenska, elle est engagée dans le corps de ballet en 1921 et
participe aux soirées du Jeune Ballet organisées par George Balanchine.
Elle quitte l'Union soviétique avec lui en 1924 et entre dans la compagnie des Ballets russes de Serge de Diaghilev. À la fin de l'aventure (1929), elle fait partie du ballet de l'Opéra de
Monte-Carlo, puis de la troupe du colonel de Basil (1933-1938). Avec les Ballet russe de Monte-Carlo (1938-1952), elle se produit aux États-Unis et danse aux côtés de Frederic Franklin, notamment
dans le ballet Gaîté parisienne.
Invitée par de nombreuses compagnies internationales, elle fonde sa propre troupe en 1954 et fait ses adieux à la scène trois ans plus tard, pour se consacrer exclusivement à l'enseignement de la
danse. Elle a chorégraphié quelques pièces pour le Metropolitan Opera et pour le New York City Ballet et a également joué et dansé dans quelques films, comme Spanish Fiesta de Jean Negulesco
(1942) ou Le Tournant de la vie d'Herbert Ross (1977). Élégante prima ballerina, Danilova a interprété les plus grands rôles du répertoire classique, de Coppélia au Lac des cygnes. Elle a
transmis à ses élèves les principales variations de Marius Petipa et de Michel Fokine et peut être considérée comme l'un des derniers maillons entre la tradition russe et la danse classique
américaine.
Prima Ballerina
published 01/07/2000 at 16:19 AM by Albert Tucker
Danilova Collection Comes to the Library
The Library of Congress recently added to its significant dance holdings with the acquisition of the collection of Alexandra Danilova, the Ballet Russe de Monte Carlo's prima ballerina from 1938 to 1951. The Danilova collection joins the Martha Graham, Serge Diaghilev and Rudolf Nureyev collections in the Library's Music
Division.
Lauded for her roles in Gaîte Parisienne, La Boutique fantasque and Le Beau Danube, Danilova also appeared
in Swan Lake, The Firebird, Giselle, Coppélia and many other notable productions. Lifelong friend of and collaborator with famed choreographer George Balanchine, leader of her own world traveling
ballet company in the 1950s and teacher at the School of American Ballet from 1964 to 1989, Danilova was a
1989 recipient of the prestigious Kennedy Center Honors in recognition of a lifetime of achievement and dedication in the field of ballet.
When Alexandra Danilova was born in 1904, ballet was popular in her native czarist Russia. In
turn-of-the-century America, ballets were only rarely staged at the Metropolitan Opera House in New York. These rare performances, invariably by European companies, failed to inspire the
development of an indigenous ballet culture in America. Beginning in 1916, a series of innovative ballet companies, starting with Serge Diaghilev's Ballets Russes, began touring in the United
States. These companies built on a repertoire of standard Russian classics such as Swan Lake, The Nutcracker and Sleeping Beauty. The last of these companies, the Ballet Russe de Monte Carlo,
finding itself stranded in America with the onset of World War II, toured more extensively than any of its predecessors. The company appeared to great acclaim in as many as 104 cities in one
season. The many ballet schools and companies in America today owe much to the example of the Ballet Russe de Monte Carlo and its outstanding performers, including the "waxen-legged" Danilova.
The Danilova Collection contains correspondence from renowned dancers Margot Fonteyn, Alicia Markova, Anton
Dolin and Frederic Franklin, and choreographers Jerome Robbins, Peter Martins and Ruth Page. Also included are programs featuring Danilova performing Giselle at Covent Garden in 1949, dancing with her own company in South Africa in the 1950s,
appearing in Raymonda in Japan in 1957 for her farewell performance and choreographing for New York's Metropolitan Opera in the 1960s.
The collection is particularly strong in photographs, including many beautiful prints of Danilova in her
most famous roles, appearing with partners such as Frederic Franklin, Leonid Massine and Igor Youskevitch. Additional photographs capture other dancers, including Alicia Markova, Mia Slavenska
and the "baby ballerinas," the teen-aged virtuosos Irina Baronova, Tamara Tamounova and Tatiana Riabouchinska. Also included in the collection are numerous newspaper clippings and magazine
articles, primarily focusing on Danilova or Balanchine; drafts of lectures she presented in the late 1950s
and early 1960s; typescripts of her autobiography; several dance awards and civic citations; videotapes, including one featuring the choreographer Bronislava Nijinska; and dance-related books
from Danilova's personal library, many inscribed by the authors. Danilova's copy of the script for the film "The Turning Point" is also part of the collection. In this 1977 film
about an aging prima ballerina, starring Anne Bancroft and Shirley MacLaine, Danilova was cast as Madame
Dakharova, a ballet teacher whose life was loosely based upon her own.
A Personal View of a Dancer's Life by KimIM Aalexandra Kokich
Alexandra Danilova (1904-1997) was known in the tightly knit ballet world as Choura. Born in
pre-revolutionary Peterhof, Russia, near the great city of St. Petersburg, she was an orphan reared by a wealthy aunt. As a child, Choura loved to show off in front of relatives by dancing on her
toes. At the age of 8, she was accepted to study at the legendary Imperial School of Ballet, connected to the famous Maryinski Theater.
In 1912, when Choura attended its classes, the school was in its prime. The most lauded dancers of the 20th century, such as Anna Pavlova, Tamara Karsavina and Vaslav Nijinsky, were its most famous graduates. The school's teachers were French,
Italian and Scandinavian. Danilova's talent caught their attention, so they often overlooked the child's
occasional mischievous behavior. The school provided the opera and ballet with students of all ages to fill out the casts of their various productions. Choura, who had earned a reputation for her
musicality and ease of movement, was a favorite choice to appear in these performances.
Choura lived in a protected world until the Russian Revolution of 1917. At first, the revolution temporarily closed the school and theater as symbols of the Czarist regime, but then the
communists decided to sponsor it on a limited basis while they decided which role the arts should play in the state.
By this time, the great impresario Serge Diaghilev had established his Ballets Russes in Paris. The company became a haven to many dancers fleeing post-revolutionary Russia. In 1924, Danilova and a group of fellow dancers, including the young choreographer George Balanchine, followed. It was one
of the most exciting periods of ballet history and the beginning of ballet as we know it today. Diaghilev was the visionary who put a stop to the idea that ballets must be full-length or
complement an opera. He commissioned and presented evenings of several short ballets of different contemporary styles, designed to whet the appetite of a growing ballet audience.
Diaghilev sought out talents in all the artistic media, such as Igor Stravinsky, Pablo Picasso and Coco Chanel, to work on his productions. Choura was in the right place at the right time and
possessed the requisite talent.
During this highly creative period, she and Balanchine lived together as common-law husband and wife. Still, her career always came first. She danced with Diaghilev's company until he died in
1929. By 1933 she was dancing with Colonel de Basil's Ballets Russes, and in 1938 she became prima ballerina with Serge Denham's Ballet Russe de Monte Carlo, which toured across America during
World War II.
This artistic period ultimately connected my life to hers. In 1941, Choura married a young soloist in the Ballet Russe de Monte Carlo, Kazimir Kokich, my father. They fell in love when her career
was at its peak and Kokich was also rising in the company. His strengths as a character dancer made him a favorite choice of choreographers. Leonide Massine cast him frequently in works such as
Gaîté Parisienne and Le Beau Danube. Agnes de Mille created Rodeo with Kokich originating the role of Head Wrangler.
Those years were passionate and golden, Choura told me, but both of them, she said, suffered from terrible tempers, and their marriage wasn't without tumult. My father wanted children. Danilova did not. The rigors of touring and professional jealousies took their toll, and then, there was the
war.
My father joined the army in 1942 and was in the infantry in the South Pacific. When he returned, he found that Choura had a lover, and their marriage was over. Kokich also discovered that all
his roles had been inherited by other dancers and he was considered too old and too shell-shocked to continue with the Ballet Russe except as a teacher. But Agnes de Mille saw his potential and
had faith in him, and so he joined the road company of Carousel in Chicago in 1946. It was on this production that he met my mother, Iva Withers, who was playing the lead role of Julie Jordan.
For the next 20 years, my father performed in many successful Broadway musicals.
Improbable as it may seem, my parents maintained a relationship with Choura. It was, as they used to say, "very civilized." When I was born in 1957, Choura became my godmother. From 1964 to 1989,
Choura was a teacher and choreographer at the School of American Ballet. Our personal relationship made my eight years at the school tense and stressful. She was tougher on me than on the other
students, and yet I knew she loved me. She never wanted to be accused of nepotism and would often tell me that she was hard on me because that would make me stronger and more independent.
Ultimately, she was right.
I left ballet in 1974, and in the 23 years between my departure and her death, she and I forged an intensely close, loving relationship. I moved to Washington, D.C., married and divorced twice,
and had children. Throughout the years, we would commiserate about life, love and the nature of destiny. I would visit her often and we would talk about ballets we had seen and how dancers today
seem to care more about job benefits than perfecting "nuance" and creating magic.
When she died in the summer of 1997, I felt a deep loss. When I was notified that she had named me in her will as a beneficiary, I was stunned. She bequeathed all of her paintings to the New York
Public Library for the Performing Arts, but her personal papers and belongings were placed in my care.
While her estate was in probate, a number of personal items were stolen. A flood ruined at least two suitcases full of letters and papers. I salvaged what I could — personal letters and notes
from her colleagues such as Jerome Robbins and Lincoln Kirstein, costume sketches, photographs, fan letters and clippings from newspapers throughout the United States, and the notes and
interviews with Holly Brubach, who co-wrote Choura's 1988 autobiography, Choura: The Memoirs of Alexandra
Danilova.
While her collection has a personal meaning for me, it belongs to the country she adopted as her home. I decided to give these items to the Library of Congress because of her cultural
contribution to the nation. I kept the sentimental items I remembered from my childhood, but I donated the rest to America's library, where I knew they would be safe.
Mr. Tucker is a processing technician in the Library's Music Division.
Suhren Fritz
Fritz Suhren Né le 10 Juin 1908 à Varel et décédé le 12 Juin 1950 à Sandweier, Baden-Baden; il a été un officier de la Schutzstaffel et commandant du Camp de concentration de Ravensbrück. Arrêté en 1949 après une longue fuite, il est jugé par un tribunal militaire français et fusillé près de Baden-Baden en 1950.
Obituary : Eddie Chapman
published 16/12/1997 at 12:01 GMT
Eddie Chapman, who has died aged 83, was known under the codename Zig-Zag as one of the most colourful of the Double Cross agents run by British Intelligence during the Second World War.
Chapman's false papers, identifying him as Hugh Anson, with which he reurned to Portugal in 1942 to re-establish contact with the Abwehr
A safebreaker who was liberated from jail in St Helier by the German occupation of the Channel Islands, Chapman was sent back to Britain to carry out acts of sabotage on behalf of the Nazis.
He was immediately turned by the British and, with the aid of a professional illusionist brought in by MI5 and of carefully placed newspaper reports, gave the Germans the impression that he had
carried out his mission to the letter.
Chapman made his way back to Germany where he was welcomed as a hero and, after being briefed on the workings of the Abwehr, the German military intelligence organisation, was sent back to
Britain on another mission, allowing him to pass his newly-acquired knowledge on to MI5.
Edward Chapman was born in 1914 and brought up in Sunderland. He found work in the shipyards there, and at 18 showed his mettle by rescuing a man from drowning off Roker. For this he won a
certificate from the Humane Society.
Chapman then served in the Coldstream Guards until the mid-1930s, when he embarked on a second career as a safecracker. He enjoyed some success until 1939, when the police discovered him trying
to blow open a safe in Glasgow.
While awaiting trial, he broke out of jail and made his way to Jersey where he was arrested. He was about to be returned to Scotland when the Germans occupied the Channel Islands.
Chapman always claimed that his offer to carry out sabotage for the Germans in Britain, using his knowledge of explosives, was motivated by a desire to return home.
But one of the British Intelligence officers who later handled him was probably closer to the mark when he suggested that it was at least in part because Chapman "loved an exciting life".
After training, he was given the codename Fritzchen. On the night of Dec 20 1942 he was dropped by parachute near Ely, equipped with a wireless, an automatic pistol, a cyanide suicide pill and
£1,000. His mission was to blow up the De Havilland aircraft factory at Hatfield, Hertfordshire, where the new Mosquito fighter-bomber was being built.
The Germans promised him that, if he succeeded, he would be given £15,000 and sent to America to carry out further acts of sabotage. But by now MI5 had set up the Double Cross system, whereby
German agents arriving in Britain were intercepted and offered the stark choice of facing execution or working for the British.
A key part of the scheme was the interception by Bletchley Park of the Abwehr's communications with its agents. As a
result, MI5 knew a great deal about Chapman's impending arrival. Immediately after landing, he telephoned Wisbech police station but had some difficulty persuading the police that he was a former
safecracker turned German spy who now wanted to work for the British.
MI5 rechristened him Zig-Zag and allowed him to radio to the Abwehr that he had arrived safely. The Double Cross committee then set about creating the illusion that would allow him to claim that
his mission had been accomplished. The first problem, a legitimate explanation of how he acquired the necessary explosives, Chapman solved by returning to a quarry near Sevenoaks with which he
was familiar from his previous career.
On the night of Jan 29 1943, Zig-Zag and an MI5 officer scaled the fence of the Mosquito factory and laid a series of notional charges around the power plant. Jasper Maskelyne, a celebrated
magician and illusionist, then used a controlled explosion to blow out part of the roof. At the same time, he released smoke bombs and scattered pieces of transformer around the plant to give the
impression of a much greater blast.
The explosion was reported in The Daily Telegraph and other national newspapers and Chapman's Abwehr controllers sent him a message of congratulations. They told Chapman to make his own way back
to Germany from where he would be sent on the second mission to America.
Hoping to use him to take similar control of this operation, MI5 put him on a British ship bound for Lisbon, having firmly declined his numerous offers to assassinate Hitler. On arriving in the
Portuguese capital, Chapman reported to the local Abwehr representative who gave him a piece of "coal" and offered him a large sum if he would go back to the ship and place it in its
coalstore.
MI5 was horrified to discover from the intercepts of Abwehr traffic that the coal was explosive designed to detonate when placed in a fire, but Chapman had handed it to the ship's master and
asked him to give it to the War Office.
The mission to America never materialised and Chapman spent the next year blowing his Abwehr pay on an extended holiday in Norway before being recalled to Germany.
Chapman was now given a series of briefings on Abwehr operations. Before being sent back to Britain on another mission he was awarded the Iron Cross. He was then dropped on to the main road at
Six Mile Bottom, Cambridgeshire, in the early hours of June 27 1944. When he reported to the nearest police station and told his story, the duty officer replied: "Don't be silly. Go to bed."
Chapman's response was: "That's exactly what they told me last time. Ring up your station in Wisbech. They'll remember me from last time."
After giving MI5 a breakdown of Abwehr operations, he was installed in a flat in Kensington. But the temptations of the £6,000 that the Abwehr had given him proved too much. Chapman was less than
discreet to his friends among the criminal fraternity about the source of his new-found wealth, and MI5 was forced to abandon him.
After the war, he wrote an account of his wartime experiences, which was serialised in a French newspaper. He again found himself in court, this time on a charge of breaching the Official Secrets
Act.
A second attempt at publication was thwarted by a D-Notice, but, as MI5 had found out during the war, Zig-Zag was not easily discouraged, and The Eddie Chapman Story eventually appeared in print.
A film, Triple Cross, in which Chapman was played by Christopher Plummer, came out in 1967.
Chapman leaves a wife Betty and a daughter.
Maloubier Bob
Bob Maloubier (né le 2 février 1923 à Neuilly-sur-Seine) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive. À ce titre, il fut d'abord parachuté clandestinement deux fois en
France occupée comme saboteur dans le réseau SALESMAN de Philippe Liewer, dans la région de Rouen au deuxième semestre 1943, puis dans le Limousin à la libération. Puis, ayant rejoint la Force
136, il fut parachuté au Laos en août 1945.
Après la guerre, il fut agent du SDECE, participa à la création des premières unités de nageurs de combat et travailla en Afrique pour des compagnies pétrolières. Fils d'Eugène Maloubier, natif
de Paris, engagé en 1914 et affecté à l'état-major du général Haig comme interprète, et de Henriette une Franc-Comtoise, née en 1880. Il a un frère aîné : Jacques (né en 1920). C'est en 1920 que
la famille, venant des États-Unis, débarque au Havre. Il fait ses études au lycée Pasteur de Neuilly
1940. En mai, alors qu'il prépare son bac, « les épreuves du baccalauréat sont reportées à une date ultérieure ». En juin, il quitte Paris avant l’arrivée des Allemands. Il décide de rejoindre le
général de Gaulle. Il essaie de partir par Bordeaux, par Saint-Jean-de-Luz, par Marseille, mais il échoue les trois fois. En décembre, il retourne à Paris embrasser ses parents une dernière fois.
Retour à Marseille, avec un crochet par Royat, où il rencontre le colonel Émile Bonotaux, qui, se méfiant du général de Gaulle, lui conseille, d’aller en Afrique plutôt qu'en Angleterre. 1941. En janvier, il s’enrôle dans l’aviation
de l’armée d’armistice, résolu, dès son premier lâcher seul aux commandes d’un avion, à mettre le cap sur Gibraltar ou Malte. Mais comme il y a déjà trop de pilotes, il est affecté à la garde de
la base aérienne de Bizerte. 1942. Le 8 novembre, la base est encerclée par les Allemands. Après l’assassinat de Darlan, Jacques Vaillant de Guélis le recrute comme agent secret du SOE.
1943 Janvier. Le 102, il quitte Alger pour Londres, via Gibraltar. Février. Il est brièvement interrogé par le MI5 à Patriotic School, puis est emmené à Orchard Court où les membres dirigeants et
les officiers traitants de la section F rencontrent les agents opérationnels. Commence ensuite son entraînement. Il se rend à Wanborough Manor. Mars. Il est inscrit à la session de mars en
compagnie de Pierre Raynaud et d’Henri Silhol. Tous trois se joignent à une vingtaine de stagiaires, dont Diana Rowden, Éliane Plewman et Éric Cauchi : maniement des armes et des explosifs,
liaisons radio, actions de commandos (Wanborough Manor) ; sécurité (New Forest) ; parachute (cinq sauts, dont un de nuit, à Ringway) Août. Dans la nuit du 15 au 16, il est parachuté en France, à
la périphérie de Louviers. Il atterrit, à minuit passé, dans un champ de blé. Au pied d’un pommier patiente un homme jeune, plutôt petit, aux lèvres bien ourlées, au regard gris pétillant
d’intelligence et d’humour. C’est Philippe Liewer, qui sera son « boss », le chef du réseau SALESMAN. Maloubier vient remplacer Gabriel Chartrand comme saboteur du réseau. Secondé par Claude
Malraux, Bob Maloubier mène alors une équipe de « terroristes » qui réalise plusieurs sabotages : un « tender » de sous-marins qui, depuis longtemps, force le blocus de la Royal Navy et accroît
le rayon d’action des U-Boote ; une usine qui fabrique des pièces d’avions Focke-Wulf ; une centrale électrique qui alimente la région rouennaise.
Décembre. Le 20, mis en retard par un poivrot et trahi par un passager, il frôle de trop près le couvre-feu. Il est intercepté, arrimé, pistolet sur la nuque, sans espoir de sortie, par les
Feldgendarmes. Il s’échappe et reçoit plusieurs balles. Traqué, il brise la banquise d’un canal qu’il traverse de façon que les chiens perdent son odeur. Il se couche sur la terre givrée, par
moins dix. À l’aube, il se réveille surgelé et parvient à se rendre à Rouen, à quatorze kilomètres de là. 1944 Février. Dans la nuit du 4 au 5, un avion Hudson le ramène à Londres. Mars. Pendant
qu'ils sont à Londres, Philippe Liewer et Bob Maloubier apprennent que de nombreux membres du réseau ont été arrêtés. Juin. Dans la nuit du 7 au 8, Philippe Liewer « Hamlet », Violette Szabo, Bob
Maloubier et Jean-Claude Guiet « Virgile », l'opérateur radio, sont parachutés dans le Limousin. Ils viennent soutenir les maquis de la région.
1945. Il est affecté à la Force 136. En août, il est parachuté au Laos et fait prisonnier par les Japonais6 juste à la fin de la guerre. 1945 (suite). Après la guerre, comme son profil de
saboteur, dynamiteur et tireur d'élite n'est plus recherché, il offre ses services au contre-espionnage français. Cela va durer dix ans. 1947. Il participe à la fondation du service action du
SDECE (services spéciaux français). 1948. Le 8 juin, il témoigne au procès d’Henri Déricourt. 1952. Il fonde l’unité « nageurs de combat » d'Arzew, avec Claude Riffaud, créateur du CINC
d'Aspretto, Au Gabon, il est forestier (il y coupe du bois et gère des domaines forestiers). Il travaille pour Jacques Foccart (le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle) pour qui il met sur
pied la garde personnelle du président gabonais. 1962. Il devient pétrolier à la Shell. 1967. En mai, il est en poste à Lagos, capitale du Nigéria, lorsque s'y déclenche la guerre du Biafra. Il
termine sa carrière chez Elf. 2010. Sélection au festival de Cannes de Film Socialisme de Jean-Luc Godard, dans lequel Bob Maloubier interprète le rôle d'un passager du paquebot. Il témoigne dans
le documentaire Histoire des services secrets français. 2011. Le 19 mars, il est élu président de la Fédération Nationale Libre Résistance pour un an.