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La France dans la Collaboration

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La collaboration en France (1940-1944) est l'action et le travail commun, menés de façon choisie, avec l'occupant nazi du territoire français, entre 1940 et 1944. Elle consiste non seulement en la collaboration d'État lancée officiellement lorsqu'au terme d'un discours radiodiffusé le 30 octobre 1940, le maréchal Pétain invite les Français à collaborer avec l'Allemagne, mais aussi en d'autres formes de collaboration plus radicales ou plus confuses auxquelles se livrent des Français en dehors de l'appareil d'État.

L'entrevue de Montoire

L'entrevue de Montoire

On peut distinguer trois sortes de collaboration : la collaboration d'État menée par le régime de Vichy ; les collaborationnistes, d'idéologie fasciste, qui prônent le principe de la collaboration et qui mènent une collaboration privée dans les domaines politiques (Rassemblement national populaire (RNP), Parti populaire français (PPF) ou militaires (LVF) ; la collaboration privée non politique (entrepreneurs privés, artistes, etc.). Une partie de cette collaboration privée est aussi considérée comme une collaboration technique imposée par les vainqueurs.

À la suite de Philippe Burrin, les historiens parlent de « collaboration au quotidien » pour désigner un certain nombre de comportements significatifs mais ne révélant pas de l'engagement politique actif : rapports personnels cordiaux entretenus avec des Allemands, envoi de lettres de dénonciation à la police ou à la Gestapo (trois à cinq millions de lettres anonymes en France, soit une moyenne de 2 700 lettres par jour), chefs d'entreprises sollicitant d'eux-mêmes des commandes de l'ennemi, relations amoureuses affichées avec des soldats de l'armée d'Occupation voire des membres de la Gestapo, etc.

Il peut y avoir recouvrement entre la collaboration d'État et le « collaborationnisme » : de nombreux collaborationnistes parisiens, certains partisans convaincus de la victoire allemande et de l'idéologie nazie, sont ainsi entrés au gouvernement de Vichy.

La Collaboration d'État en France :


Pierre LavalLa collaboration d'État est l'aide apportée à l'Allemagne nazie par le gouvernement de Vichy et l'administration française. Cette aide se situe principalement sur les plans économiques (les frais d'occupation), policiers (lutte contre la Résistance, livraison d'Allemands antinazis exilés en France, etc.), racial (recensement, arrestation et déportation des Juifs) et militaire (accord DarlanLVFWaffen-SS français, etc.).

La collaboration fut lancée médiatiquement à la suite de la rencontre de Pétain et d'Hitler à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre 1940, avec sa fameuse poignée de main de Montoire, image symbolique que l'on peut opposer à celle du général de Gaulle prononçant au micro de la BBC son intention de continuer le combat aux côtés des Alliés. L'entrevue de Montoire, bien qu'elle ait été préparée par Laval au moyen de rencontres avec les dirigeants nazis (dont Hitler lui-même, deux jours avant au même endroit) eut un bilan fort maigre : aucun engagement concret ne fut pris d'aucune part, seul le principe de la collaboration fut mis en place, avec un malentendu soigneusement entretenu par les Allemands sur le sens réel de cet engagement.

Pour Pétain comme pour Laval, les concessions faites à l'occupant à partir de l'accord de Montoire devaient entraîner sa mansuétude : devant ces gages de bonne volonté, l'Allemagne aurait accordé des contreparties, comme le retour des prisonniers de guerre français, l'aménagement de la ligne de démarcation ou le retour du gouvernement français à Versailles. Mais Hitler, en raison de son immense francophobie, n'était nullement disposé à faire des concessions au vaincu de juin 1940. De plus, il considérait la collaboration comme un atout tactique et stratégique : aide purement ponctuelle et militaire, elle devait aider l'Allemagne dans la perspective du conflit encours avec la Grande-Bretagne et du projet d'invasion de l'URSS. Il s'agissait pour les nazis de se garantir des intentions françaises, c'est-à-dire de « neutraliser la France aux moindres frais » en maintenant « une écrasante domination économique » et en s'assurant « que Vichy s'opposera fermement à toute tentative de mainmise des gaullistes et des Anglais sur l'Afrique du Nord. »

Pétain déclara dans son allocution radiophonique du 30 octobre que la France entrait dans une ère nouvelle : « j'entre dans la voie de la collaboration ». Mais il avoua par la suite sa déception devant l'absence d'accord concret, et d'engagement de la part d'Hitler. Il confia par la suite avoir rencontré un « rien du tout », un « médiocre qui n'a pas retenu les leçons de l'histoire », allant jusqu'à minimiser la rencontre en affirmant que Montoire était dès le départ conçu comme un simple « tour d'horizon » informel. Ceci ne l'amena pourtant pas à tirer les leçons de cet échec, dont il ne soupçonna sans doute jamais la portée réelle. Laval et lui pariaient sur une victoire allemande définitive, et ils voulaient faire de la France le partenaire privilégié de Adolf Hitler dans l'Europe nazie. Leur illusion était grande que Adolf Hitler veuille faire de la France autre chose qu'un vassal taillable et exploitable à merci. La seule divergence entre les conceptions des deux hommes d'État était une différence de degré : pour Pétain, la collaboration avait des motivations réactionnaires et nationalistes, alors que Laval raisonnait en termes nettement européens, ceux de « l'Ordre Nouveau » évidemment.

Le régime de Vichy, pour démontrer sa bonne volonté, a donc recherché la collaboration et fréquemment anticipé ou surenchéri sur les demandes allemandes. Quant aux concessions obtenues en échange de la collaboration, elles furent pour le moins très limitées, le fardeau de l'Occupation ne cessant de s'alourdir jusqu'au bout. Ainsi, en échange du départ de 600 000 à 650 000 jeunes travailleurs au Service du travail obligatoire (STO), Pétain et Laval obtinrent le retour de moins de 100 000 prisonniers pour la plupart âgés et malades, dont une majorité aurait sans doute été rapatriée de toute façon.

Parmi les collaborationnistes qui ont participé aux différents gouvernements de Vichy ou lui ont apporté leur soutien, on peut citer Fernand de Brinon, admirateur du Troisième Reich dès avant-guerre, est ainsi le délégué général de Vichy en Zone Nord de 1941 à 1944. On peut citer aussi Jacques Benoist-Méchin, principal conseiller de Darlan pour les négociations avec Hitler (1941-1942), Gaston Bruneton, chargé de l'action sociale auprès des travailleurs (volontaires et forcés) Français en Allemagne en étroite collaboration avec le D.A.F. (Front Allemand du Travail), Jean Bichelonne, maître-d'œuvre du Service du travail obligatoire (STO), ministre de la Production industrielle puis des Transports, ou l'académicien Abel Bonnard dit « Gestapette », promu à l'Éducation nationale en 1942. En 1944, les fascistes et collaborationnistes convaincus Joseph DarnandPhilippe Henriot et Marcel Déat entrent au gouvernement sous la pression allemande.

Si de nombreux collaborationnistes parisiens méprisent ouvertement le régime de Vichy qu'ils jugent trop réactionnaire et pas assez engagé dans l'alliance avec le Troisième Reich, d'autres se proclament inconditionnels du maréchal Pétain, à commencer par DarnandJacques Doriot, chef du PPF, se présenta jusqu'à fin 1941 comme « un homme du Maréchal ». Pierre Laval, la plus importante personnalité à Vichy après Pétain, entretenait des relations politiques très étroites avec Déat et Darnand, et prit en personne la tête de la Milice française, organisation collaborationniste très violente et jusqu'au boutiste, supplétive de la Gestapo.

Collaboration d'État à la Shoah :

Le régime de Vichy accorda son soutien au régime nazi particulièrement au travers de l'expulsion et de la spoliation de leurs biens (aryanisation), associée à la déportation de Juifs étrangers puis français. Sur les 76 000 Juifs déportés de France, dont 50 000 étaient des Juifs étrangers, 40 % ont été arrêtés par la police française, selon les calculs de Serge Klarsfeld. La Milice française a aussi participé à l'arrestation des 25 000 Juifs français déportés.

Bien que le port de l'étoile jaune n'eût jamais été instauré en zone libre, le régime de Vichy y fit apposer le tampon « Juif » sur les papiers d'identité, et ne protesta pas non plus contre la mesure prise en zone nord. En application des accords policiers Oberg-Bousquet de mai 1942, c'est la police française qui a assuré avec les nazis à la rafle du vel' d'Hiv à Paris. Les personnes raflées furent dirigées vers des camps, dont Drancy. Le 26 août 1942, René Bousquet organisa la rafle et la déportation de 10 000 Juifs étrangers de zone libre.

Collaboration d'État militaire :

Les accords Darlan-Abetz (1941)

Le gouvernement de Vichy fut le principal acteur de la collaboration lorsque son vice-président, l'amiral Darlan, qui avait rencontré Hitler à Berchtesgaden les 11 et 12 mai 1941, signa avec l'ambassadeur Otto Abetz les trois protocoles de Paris du 28 mai 1941. Ces textes, qui instituèrent une collaboration militaire entre les forces armées allemandes et françaises (Protocole I pour la Syrie-Liban, Protocole II, pour Bizerte et la Tunisie, Protocole III, pour l'A.O.F. et l'A.E.F., et protocole complémentaire, sur les moyens demandés par le régime de Vichy pour combattre toute riposte alliée) furent personnellement approuvés par Pétain dans son télégramme du 15 mai 1941 au général Dentz, haut commissaire en Syrie. Ces dispositions furent appliquées totalement en Syrie-Liban et partiellement en Afrique du Nord par la livraison à l'ennemi de pièces d'artillerie lourde et de munitions, que celui-ci allait pouvoir utiliser contre les soldats français à Bir Hakeim puis pendant la campagne de Tunisie. Le 21 décembre 1941, le général Juin et Hermann Göring se rencontrent à Berlin pour négocier l'utilisation de la base française de Bizerte par l'Africakorps, mais c'est un échec, Vichy exigeant en échange un renforcement de l'armée française d'Afrique et un accord général plus favorable que l'armistice du 22 juin 1940, ce que les Allemands refusent.

La Milice

La Milice française, qui joua un rôle de force supplétive de l'armée allemande, par exemple lors de l'écrasement du maquis du Vercors en 1944, fut créée par le régime de Vichy le 30 janvier 1943. Si — officiellement — elle est présidée par le chef du gouvernement, Pierre Laval, dans les faits, c'est Joseph Darnand, le secrétaire général de cette organisation, qui en est le véritable chef opérationnel.

Collaboration d'État économique :

Débat sur la collaboration d'État 

Bien que Pétain et Darlan aient été largement responsables de la collaboration d'État, certains observateurs superficiels des évènements de cette époque hésitent à les classer parmi les collaborateurs. Philippe Pétain était certes, au départ, un « réactionnaire », présentant peu d'affinité avec les nazis. Mais il profita de la défaite française pour mener à bien son projet de Révolution nationale. Celle-ci ne pouvait s'épanouir que dans le cadre de la défaite, puisque toute victoire des Alliés auraient signifié le retour aux libertés fondamentales et la fin des persécutions contre les Juifs, les Francs-Maçons, les républicains.

Les accusations se sont donc principalement reportées sur Pierre Laval, qui tout en collaborant outrancièrement, était avant tout un opportuniste jugeant préférable que la France soit du côté de l'Allemagne à l'issue de la victoire de celle-ci — qu'il jugeait inéluctable. C'est la raison sans doute pour laquelle il déclara : Je souhaite la victoire de l'Allemagne parce que, sans elle, le bolchevisme demain s'installerait partout. À partir de 1943-1944, toutefois, la position de Laval se révéla être bien au-delà d'un simple opportunisme, puisqu'il ne varia pas dans sa politique, malgré l'inéluctabilité devenue évidente de la défaite allemande. Au contraire, il accentua la collaboration, notamment en créant la Milice et le STO.

Les collaborationnistes en France :

Le terme « collaborationniste » serait dû à Marcel Déat, dans L'Œuvre du 4 novembre 1940. Le collaborationnisme ne se contente pas de pratiquer la collaboration, mais de l'encourager, de la promouvoir, d'en faire un thème politique. Il est le fait des partis politiques et de la presse collaborationnistes.

Ces serviteurs pourtant ostensibles de l'ennemi n'hésitaient pas à se qualifier de « nationaux ». Les Allemands eux-mêmes, qui ne les prenaient pas très au sérieux, les utilisèrent surtout pour accroître leur pression sur le gouvernement de Vichy. Les « collabos » n'étant qu'une poignée d'hommes isolés et méprisés par la masse du pays (quelque 2 % de la population), Adolf Hitler se garda de leur confier des responsabilités trop importantes. D'autant que dans son esprit, le fascisme rendait les peuples forts, ce qui aurait donc été un danger à ses yeux pour l'hégémonie allemande.

L'agitation menée par les « collaborateurs » les plus voyants, installés pour la plupart à Paris occupé, et venus d'horizons politiques variés, fit parfois oublier l'action patiente et résolue du gouvernement de Vichy en matière de collaboration.

Les partis collaborationnistes :

Dès juillet 1940, des activistes tentent leur chance en créant des partis politiques favorables à l'occupant nazi. Ils sont ensuite rejoints par les hommes politiques fascistes déçus par le caractère réactionnaire, catholique et moralisant du régime de Vichy (vers l'automne 1940). Tout en se réclamant officiellement du maréchal Pétain, le petit monde collaborationniste parisien se distingue tout d'abord par sa volonté d'aller plus loin que le régime de Vichy. Au contact direct des forces d'occupation allemandes, il prône l'instauration d'un régime fasciste ou nazi en France, plus « révolutionnaire », et engagé sans arrière-pensée dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Les collaborationnistes parisiens vont progressivement prendre des places au sein du régime de Vichy qu'ils ont tant critiqué au départ et tendront à radicaliser encore plus le régime (Marcel Déat ministre en 1944).

Autre caractéristique du petit monde collaborationniste, l'incapacité à s'unir, et les intrigues entre chefs (la rivalité entre Jacques Doriot et Marcel Déat, mais aussi entre Marcel Déat et Eugène Deloncle, etc.). Marcel Déat a tenté de réaliser un parti unique en 1941 en alliant RNP et MSR, puis en 1943 au sein d'un éphémère Front révolutionnaire national.

Tout ce petit monde là se retrouvera, avec le maréchal Pétain et les derniers fidèles de Vichy en exil en Allemagne, à Sigmaringen en 1944-1945. Jacques Doriot tentera de rejouer l'aventure gaullienne à l'envers en prenant la tête d'un Comité français de libération nationale et enverra quelques agents pro-allemands dans la France libérée par les alliés. Certains se retrouveront dans la LVF, à défendre le dernier carré des chefs nazis dans le Berlin dévasté au printemps 1945.

Les 2 principaux partis collaborationnistes :
 


Satellites du RNP :
 

  • Ligue de la pensée française (fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l'Allemagne permette à la France de rétablir la République !).


Partis collaborationnistes « moyens» (plus de 1 000 membres) :
 

  • Parti franciste (fondé en 1933 par scission de la Milice socialiste nationale de l’ancien leader socialiste Gustave Hervé. Fondé et dirigé par Marcel Bucard, réactionnaire de droite passé par toutes les ligues. Membres : 5 500 à 8 000 maximum).
  • Mouvement social révolutionnaire ou MSR (issu de la Cagoule, fondée en 1936 par scission de l'Action française. Fondée et dirigé par Eugène Deloncle, ancien membre de l’Action française. Puis dirigé en 1942-1944 par Georges Soulès, socialiste SFIO membre du cabinet de Charles Spinasse dans le gouvernement du Front populaire. Parti de comploteurs d’extrême-droite. Membres : vers 1 500 à 16 000 membres maximum selon les sources !).
  • Jeunes de l’Europe nouvelle (issu de la branche jeunes du groupe Collaboration. Dirigé par Marc Augier, ancien organisateur du Centre laïque des auberges de jeunesse et membre de cabinet de Léo Lagrange dans le gouvernement du Front populaire, puis par Jacques Schweizer, président des JNS, successeur de la ligue d’extrême-droite des Jeunesses patriotes. 1 500 membres maximum).
  • Les jeunes du Maréchal (créée par Jacques Bousquet, professeur de lycée, puis prise en main par Jean-Marie Balestre et Robert Hersant. Membres : 1 400 maximum).
  • Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne (Mouvement social européen) (dirigé par Pierre Costantini, officier bonapartiste. 1 000 à 3 000 membres maximum).


Organisations collaborationnistes de notables et d’élus :
 

  • Groupe Collaboration (dirigé par Alphonse de Châteaubriant, écrivain réactionnaire. Groupe de notables conservateurs spécialisés dans les conférences à thèmes sur la collaboration. Audience : 33 comité en zone sud et un nombre inconnu en zone nord).
  • Comité d’action antibolchévique (CAA) (dirigé par Paul Chack, officier de marine et écrivain d’extrême-droite, membre de l'Action française jusqu'en 1939. Groupe de soutien à la LVF. Membres : vers 1 000 mais qui appartiennent aussi à d’autres organisations collaborationnistes)
  • Parti ouvrier et paysan français (POPF) (dirigé par Marcel Gitton, ancien n°3 du PCF puis Marcel Capron, député-maire PCF d’Alfortville. Parti regroupant l'aile collaborationniste des communistes. Membres : 300 en zone nord).
  • Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi) (dirigé par Georges Yvetot, figure historique du syndicalisme français, puis par René Mesnard, socialiste passé au RNP, et Jules Teulade, ancien communiste passé au PPF. Organisation « caritative » pour les ouvriers bombardés, en fait instrument de propagande collaborationniste envers les milieux ouvriers).
  • Les Énergies françaises (ébauche de futur parti unique piloté fin 1942 par Pierre Laval. Chef  : Léon Cayla, ancien gouverneur général de Madagascar. Mais restera un petit groupe de notables conservateurs).


Groupuscules collaborationnistes (moins de 1 000 membres) :
 

  • Parti français national-collectiviste (PFNC) (fondé en 1934 et dirigé par Pierre Clémenti, journaliste de la presse radicale-socialiste. Membres : quelques centaines). Proche en 1940 du Jeune front (dirigé par Robert Hersant, ancien membre des Jeunesse socialistes) et des Gardes françaises,
  • Front franc (dirigé par Jean Boissel, ancien combattant d’extrême-droite et ultra-raciste. Membres : quelques dizaines).
  • Le Feu (dirigé par Maurice Delaunay, ancien député apparenté au PDP démocrate-chrétien. Il se fait appeler « François Henry Prométhée », « le Maître du feu » et prône une renaissance de la France sans idée politique claire. Cette histoire de fou ne dure que 6 mois mais largement subventionnée par l’Allemagne qui voulait peut-être discréditer les collaborationnistes).
  • Autres groupuscules : Parti national-socialiste français (PNSF) (environ 50 membres), Croisade française du national-socialisme (CFNS), Formations éclaires révolutionnaires (50 membres maximum), Les Hitlériens français (une douzaine de membres), Mouvement national-syndicaliste-L’Union française, Les Gardes du peuple révolutionnaire, Comité d’épuration de la race française, Cadets de Francs (organise quelques camps de jeunesse de 100 à 300 membres).


Collaborationnistes régionalistes :

Parti national breton pro-nazi

Brezona, détaché du Parti national breton, qui se réclame du national-socialisme ; et dans cette mouvance Galv ouvertement pro-nazi, et formé à partir des rédacteurs de la revue Arvor, Stur d'Olier Mordrel, et le Bezen Perrot formé par une fraction du Parti national breton.

La presse collaborationniste, ou collaboration de plume :

Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, le décret-loi du 26 juillet 1936 (décret Daladier) institue un « Commissariat Général à l'Information » qui dépend directement de la Présidence du Conseil. Dirigé par le diplomate Jean Giraudoux, il est chargé de contrôler les médias et mobiliser l'opinion contre l'Allemagne nazie. Pendant la Drôle de guerre, le commissariat est transformé par le décret du 1er avril 1940 en « Secrétariat d'État de l'Information et de la Propagande » du Ministère de l'Information sur lequel va s'appuyer la collaboration pour faire accepter aux français la défaite à travers trois médias : France-Actualité pour les actualités cinématographiques, Radiodiffusion nationale et la presse écrite.

Les principaux journaux de presse existant alors adoptent trois attitudes : soit ils se sabordent (comme Le Canard enchaîné, l'Intransigeant, le Populaire ou L'Humanité); soit ils se replient en zone libre dès le 10 juin 1940, essentiellement sur Lyon où existent de nombreuses imprimeries (comme Le Journal, Paris-Soir ou le Figaro); soit ils décident de reparaître en zone Nord (comme Je suis partout ou Le Matin).

La majorité des titres de la presse collaborationniste en zone occupée sont subventionnés ou détenus en sous-main par l'ambassade d'Allemagne d'Otto Abetz, qui a créé à cet effet les Éditions Le Pont. La presse parisienne est dominée par la personnalité du patron de presse Jean Luchaire. L'ambassade d'Allemagne exerce principalement la propagande et la Propaganda Staffel se spécialise dans la censure, notamment grâce à ses bureaux en province. A part les ultra-collaborationnistes, les journalistes agissent plus par opportunisme, appât du gain (alors que les salaires en France sont bloqués, leurs appointements sont doublés par l'entremise de la Propaganda Staffel) ou lâcheté que par idéologie. La presse maréchaliste en zone libre soutient majoritairement la politique collaborationniste et antisémite de Pétain en pratiquant l'autocensure car elle est contrôlée par le « Secrétariat d'État de l'Information et de la Propagande » du Ministère de l'Information (dirigé par Paul Marion puis Philippe Henriot).

Peu à peu, face à la propagande manifeste, les Français se détournent des journaux politiques de collaboration qui continuent à annoncer des tirages phénoménaux alors qu'ils réalisent de 30 à 50 % de bouillons. Ils privilégient alors la presse spécialisée (sport, presse féminine) et la presse clandestine (comme Franc-Tireur, Combat ou Libération).

Des dizaines d'écrivains ou journalistes de renom furent des collaborateurs. Les articles spécialisés permettent de connaître plus en détail la nature des engagements de différents écrivains de renom en faveur de l'occupant ou de la Révolution nationale.
 


L'engagement militaire aux côtés des Allemands :

La LVF

La Légion des volontaires français contre le bolchévisme fut une initiative privée des chefs des partis collaborationnistes parisiens en juillet 1941 et non pas une création du régime de Vichy. Mais le maréchal Pétain l'a encouragé publiquement à sa création (par exemple en novembre 1941) avant d'adopter une attitude plus prudente par la suite. La LVF fut reconnue d'utilité publique et Pétain déclara que ses soldats détenaient « une part de notre honneur militaire ». Ceux-ci prêtaient serment de fidélité personnelle à Adolf Hitler.

La Waffen SS française

La constitution d'une Waffen-SS française (unité militaire de la SS) fut autorisée par le régime de Vichy en juillet 1943.

La phalange africaine

En réaction du débarquement allié en Afrique du Nord (Opération Torch), le gouvernement français veut envoyer une force militaire en Tunisie. Les amiraux Derrien et Esteva restent fidèles au maréchal qui a demandé aux forces militaires d'Afrique du Nord de résister contre les alliés. Autres personnalités ayant joué un rôle important dans la collaboration :
 


La Collaboration privée :

La collaboration d'ordre privée, même si elle est encouragée par des déclarations du régime de Vichy, est celle qui relève de l'initiative privée en particulier dans l'activité professionnelle (le collaborationnisme politique est traité plus haut). des degrés de responsabilité particuliers peuvent être dégagées : les chefs d'entreprise (en raison des implications collectives des décisions qu'ils prennent) et les artistes et « vedettes » (en raison de l'exemple que constitue leur conduite).

Collaboration économique privée :
 

  • Louis Renault a été accusé à la Libération de collaboration avec l'armée allemande. Les usines Renault (Groupe) furent confisquées et nationalisées sous ce motif.
  • Gnome et Rhône fournissait des moteurs d'avions à l'Allemagne. Elle fut nationalisée à la Libération pour faits de collaboration et deviendra la Snecma (actuelle société Safran).
  • Marius Berliet est condamné, en 1946, à deux ans de prison et à la confiscation de ses biens par la Cour de justice de Lyon pour collaboration avec l'occupant. On lui reproche de s'être empressé de fabriquer des camions pour l'armée allemande pour maintenir la puissance de l'entreprise, d'avoir d'ignoré la Résistance (refus des sabotages internes) et par conséquence d'avoir servi l'Allemagne. Il est aussi accusé d'avoir livré l'un de ses ouvriers à la Gestapo par l'intermédiaire d'un responsable de la sécurité de l'usine milicien, ce qui sera confirmé au cours du procès.


En mai 1941, après les premières arrestations de Juifs, l'entreprise Photomaton propose ses services à l'occupant : « Nous pensons que le rassemblement de certaines catégories d'individus de race juive dans des camps de concentration aura pour conséquence administrative la constitution d'un dossier, d'une fiche ou carte, etc. Spécialistes des questions ayant trait à l'« identité », nous nous permettons d'attirer particulièrement votre attention sur l'intérêt que présentent nos machines automatiques Photomaton susceptibles de photographier un millier de personnes en six poses et ce en une journée ordinaire de travail. »
 

  • Des entreprises du BTP (comme Sainrapt et Brice) et des cimenteries (Vicat)ont participé à la construction du mur de l'Atlantique.
  • La Banque Worms, bien introduite au sein du régime de Vichy, avec notamment Jacques Barnaud (1893-1962), responsable des relations économique franco-allemandes et Pierre Pucheu (une présence qui a entraîné bien des fantasmes .
  • Des chefs d'entreprise, participent aux instances mises en place par Vichy. Ainsi, Joseph Merceron-Vicat est nommé membre du Conseil national instauré par Vichy. Il y propose un « Schéma d'organisation corporative » conforme à la Révolution nationale.


Collaboration artistique

Des hommes et des femmes du monde du spectacle (par exemple Sacha Guitry ou Arletty) se virent reprocher une attitude de collaboration parce qu'ils avaient, pendant l’Occupation, entretenu des relations pour le moins cordiales avec l'occupant. De fait, si nombre d'artistes (comme Ray Ventura) avaient émigré à cette époque, un certain nombre d'autres ont — pour reprendre l'expression de Guitry — continué à exercer leur métier. Il n'en reste pas moins que plus d'une personnalité des arts et des spectacles ne manifesta aucun état d'âme particulier à s'afficher régulièrement aux côtés des Allemands, et que ceux-ci furent largement mêlés pendant quatre ans à la vie d'un Tout-Paris pas toujours regardant. La boutade prêtée à la comédienne Arletty est restée célèbre : « Mon cœur est à la France, mais mon c… est international ».

De plus, les nazis voulaient faire de Paris une préfecture de la frivolité (treize bordels réservés aux Allemands) et des loisirs de masse, une des manières de résister à cette décadence pour certains artistes était de maintenir un certain niveau de culture (théâtre, opéra) en contradiction avec les désirs triviaux de l'occupant. Enfin, la politique allemande visait à briser l'hégémonie culturelle française et en faire la région agricole de l'Europe, favorisant le régionalisme littéraire développé par Vichy.

Libération et épuration :

Les nouveaux pouvoirs issus de la Résistance intérieure et du GPRF mirent fin aux violences spontanées et procédèrent à l'épuration judiciaire. Les excès de l'« épuration sauvage » n'ont pas dégénéré dans un « bain de sang » général. Mais, avant que les cours de justice et chambres civiques soient créées et installées, et parfois après, les résistants et les populations s’en prennent aux collaborateurs. Cette épuration extrajudiciaire, ou « épuration sauvage », vise principalement des collaborateurs avérés, notamment les miliciens de Darnand, ou des militants de partis collaborationnistes. Elle a également lieu à la Libération à la faveur des mouvements de foules, où la joie et le désir de vengeance se mêlent. Les femmes ayant collaboré sont tondues (20 000 au total), à la Libération, mais aussi au printemps 1945, au retour des camps. Les exécutions extrajudiciaires de collaborateurs, ou considérés comme tels, sont l’objet d’une légende noire où les chiffres deviennent de vrais arguments dans les tentatives de réhabilitation de certains. Cependant même si les dérapages et les actions de pur banditisme existent (Maquis Le Coz), toutes les exécutions « extralégales » ne sont pas empreintes d’injustice.

Par la suite l’épuration judiciaire prend le relais. Elle s’exerce par l’entremise de tribunaux d’exception : la Haute cour de justice, les cours de justice, et les chambres civiques pour les actions non réprimées par le code pénal. L’épuration touche tous les secteurs d’activité et toutes les couches de la société. Le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au milieu des années 1990, fut l’occasion de nombreuses études permettant d’éclairer d’une lumière nouvelle cette période extraordinaire, au sens propre du terme, qu’est la Libération. Ce fut également le moment de synthétiser l’ensemble des travaux concernant la période. Ainsi, l’épuration extrajudiciaire entraîna la mort de 10 000 personnes, la tonte de 20 000 « horizontales ». L’épuration légale concerna plus de 300 000 dossiers, dont 127 000 entraînent des jugements, ce qui donne 97 000 condamnés. Les peines allant de 5 ans de dégradation nationale à la peine de mort. Soucieux de réduire rapidement la fracture entre les Français, le gouvernement de la République française vota trois amnisties pour les épurés, dès 1947, puis en 1951 et 1953.

L’épuration est très rapidement un sujet polémique. Les premiers à écrire sur le sujet sont les épurés eux-mêmes ou les épurateurs. Ce qui ne favorise pas la neutralité des propos. De plus, les journaux d’extrême-droite et les anciens vichystes ou leurs avocats relaient la « légende noire » de l’épuration : massacres, chiffres farfelus. Cependant, les dernières enquêtes réalisées par le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CHGM) et son successeur, l’Institut d'histoire du temps présent (IHTP), donnent pour 84 départements (sur 90 en 1945) le chiffre de 8 775 exécutions sommaires lors de l’épuration extrajudiciaire, auxquels il faut ajouter les condamnés à mort par la Haute cour de justice et les cours de justice (791 ou 767 suivant les enquêtes), et par les cours martiales (769 pour 77 départements selon l’IHTP). L’épuration aurait donc fait entre 10 000 et 11 000 morts.

En valeur absolue, moins de Français furent internés que dans les Pays-Bas. Moins d'un Français sur 1 000 fut interné ou arrêté, ce qui reste très en dessous des taux du Danemark, de la Norvège, de la Belgique et des Pays-Bas. Plus de 1 500 condamnés à mort furent exécutés, cependant deux condamnations sur trois à la peine capitale furent commuées, taux le plus élevé d'Europe occidentale.


Fascisme

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Régime établi en Italie de 1922 à 1945, instauré par Mussolini et fondé sur la dictature du parti unique, l'exaltation nationaliste et le corporatisme. Doctrine ou tendance visant à installer un régime autoritaire rappelant le fascisme italien.

Fascisme

L'État national italien s'est établi tardivement. Il faut attendre la décennie 1860-1870 pour que se constitue en 1861 autour du Piémont-Sardaigne le royaume d'Italie (→ histoire de l'Italie). L'annexion de Rome – source d'un contentieux avec la papauté – est accomplie seulement à l'automne 1870. Réalisée par le haut, la Renaissance nationale (→ Risorgimento) n'a pas permis d'intégrer les masses populaires. Qui plus est, jusqu'à l'introduction du suffrage universel masculin en 1912, le système politique (régi par la Constitution de 1848 [lo Statuto]), est dominé par les élites traditionnelles grâce à l'instauration d'un régime censitaire. À la veille de la Première Guerre mondiale, l'Italie souffre d'un décalage croissant entre le pays légal et le pays réel.

Le refus des catholiques de participer aux élections, l'absence de véritables partis politiques, le recours permanent à la combinazione pour dégager des majorités, les méfaits du clientélisme concourent à ruiner la légitimité de l'édifice politique. Ces difficultés se renforcent de l’inégalité du développement économique entre le Nord industrialisé (Gênes, Milan, Turin) et un Sud (Mezzogiorno) à vocation agricole. L'habileté de Benito Mussolini, l'agitateur socialiste qui va devenir le principal promoteur du fascisme, est précisément de tirer parti de ces difficultés au moment où se dessinent les contours d'une crise d'identité nationale.

Le terme de faisceaux, qui renvoie à l'Antiquité romaine, apparaît d'ailleurs pour la première fois en Italie à propos du soulèvement des paysans de Sicile qui, en 1893-1894, forment des « faisceaux » de grévistes révoltés contre les conditions de travail inhumaines dans une province laissée pratiquement à l'abandon par le gouvernement de Rome. Ce mouvement rencontre de nombreuses sympathies dans toutes les classes sociales et contribue au développement de l'idéologie socialiste, qui ne cesse de progresser, spécialement dans la vallée du Pô, durant les vingt années séparant cet épisode révolutionnaire de la Première Guerre mondiale.

En 1914, il existe dans le pays une minorité composite formée de nationalistes bourgeois et de jeunes prolétaires anarcho-syndicalistes qui espèrent trouver dans la guerre le moyen de secouer l'immobilisme d'un régime aux mains du monde conservateur. Bien que suscitée par des mobiles contradictoires, leur propagande retient vite par sa violence l'attention de Mussolini, qui y discerne pour lui-même l'occasion de s'élever politiquement sans que, toutefois, le but ultime de cette ascension – la conquête du pouvoir – lui apparaisse encore. Peu à peu se dégage ainsi un courant idéologique influencé tout à la fois par le syndicalisme antiparlementaire notamment représenté par Hubert Lagardelle, le thème de la régénération par la violence de Georges Sorel, le nationalisme de Charles Maurras et celui de Gabriele D'Annunzio.

Au printemps de 1914, l'ex-instituteur Benito Mussolini acquiert une première célébrité durant la « semaine rouge » qui bouleverse la vie des provinces limitrophes de l'Adriatique. Il dirige alors le principal quotidien socialiste, Avanti !, qui paraît à Milan ; lorsque la guerre éclate, il y exprime le refus radical des socialistes italiens de participer à la guerre dans laquelle s'engagent les grandes puissances.

Soudain, en octobre 1914, après avoir noué des contacts dans les milieux qui sympathisaient avec la cause alliée, Mussolini abandonne la direction d'Avanti ! ainsi que le parti socialiste pour fonder en novembre un quotidien rival, Il Popolo d'Italia, qui va soutenir une politique diamétralement opposée à celle de ses anciens amis. Il prône la nécessité, pour la grandeur de l'Italie et le triomphe d'une révolution constructive, de rompre l'alliance avec les Empires centraux (Allemagne et Autriche-Hongrie) et de participer à la guerre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne, ce qui va finalement se produire en mars 1915 (→ Première Guerre mondiale).

En 1918, l'Italie sort victorieuse mais déçue dans ses espoirs d'expansion et profondément troublée à l'intérieur. Le succès de la révolution russe de 1917 y a fortifié les positions du parti socialiste, demeuré foncièrement hostile à la participation de l'Italie à un règlement de comptes international, qui, en somme, ne la concernait pas directement. La classe ouvrière le fait durement sentir aux officiers, insultés, et parfois brutalisés dans les rues, tandis que les syndicats, les maisons du peuple et les coopératives socialistes prennent un essor considérable. Ces violences et ces succès de l'idéologie révolutionnaire ne tardent pas à susciter l'inquiétude des milieux bourgeois, surtout des propriétaires fonciers de la vallée du Pô, auxquels les grèves endémiques des travailleurs agricoles causent des pertes croissantes.

Dès le 23 mars 1919, à l'appel de Mussolini, une organisation groupant, sous le nom de Faisceaux de combat (dont l’uniforme est la Chemise noire), les éléments qui ont favorisé l'intervention italienne dans la guerre, auxquels se sont joints nombre d'officiers et de soldats démobilisés, se constitue place San Sepolcro, à Milan, et esquisse un programme d'action politique et sociale. Ce programme dit de San Sepolcro, sans grande portée, mêle des revendications traditionnelles – telles que la journée de huit heures, le salaire minimum garanti ou la représentation proportionnelle aux élections – à des résurgences anticléricales et antimilitaristes d'un autre âge.

Le mouvement fasciste est né, mais il n'a pas encore trouvé sa voie. Mussolini s'en rend compte lorsque, en novembre, ayant rompu avec une coalition électorale disparate et tenté sa chance seul à Milan, il n'obtient que 5 000 voix sur 270 000 votants, alors qu'il en escomptait 80 000. Ses amis socialistes d'autrefois remportent au contraire un éclatant succès (170 000 voix), mais l'heure de la revanche ne tardera pas. Quand, en septembre 1920, les grèves s'étendent des services publics aux industries métallurgiques et à l'occupation des usines de Milan et de Turin – avec mort d'hommes – s'amorce en effet un choc en retour ; il ne cessera plus de s'amplifier et donnera au fascisme sa physionomie définitive de mouvement d'extrême droite. Dans la typologie des fascismes établie par l'historien Pierre Milza (les Fascismes, 1985), cette agitation plébéienne et contestataire correspond au « premier fascisme ».

Les fils de propriétaires terriens, de membres des professions libérales, voire de commerçants et d'artisans s'organisent en escouades (squadre) de Chemises noires pour exercer des « expéditions punitives » ; l'argent leur est prodigué par les possédants, et l'armée leur accorde un soutien moral et souvent même des moyens de transport. Ils tombent à l'improviste dans un village, un bourg, une petite ville, mettent à sac ou incendient les lieux de réunion et les coopératives socialistes, en chassent et parfois tuent les occupants, puis regagnent les grands centres sans être poursuivis.

La terreur est telle dans la basse vallée du Pô que les paysans, épouvantés, désertent en grand nombre les ligues socialistes et s'inscrivent dans des orgnisations rivales que les fascistes font surgir pour regrouper, selon de nouvelles directives de type « paternaliste », ceux qui veulent bien les accepter. Mal soutenu par l'opinion publique, le gouvernement réagit mollement. Le vieux libéral Giovanni Giolitti, redevenu chef du gouvernement en juin 1920, espère neutraliser les jeunes forces fascistes dans les combinaisons parlementaires traditionnelles ; pour cela, il favorise leur insertion dans la majorité qu'il escompte obtenir, après dissolution de la Chambre « ingouvernable » de 1919, à la faveur de nouvelles élections en mai 1921. Mais, cette fois, ses calculs s'avèrent illusoires.

Vingt-cinq profascistes et deux fascistes inscrits au « bloc national » sont élus grâce aux complaisances des autorités, et au premier rang, triomphalement, Mussolini à Bologne et à Milan avec 125 000 voix plus conservatrices qu'ouvrières. Dans le même temps de juillet 1920 à novembre 1921, le nombre des Faisceaux constitués à travers le pays passe de 108 à 2 300. Si le chef du mouvement siège à l'extrême droite, son premier discours, le 21 juin 1921, attendu avec impatience, surprend par sa modération. En politique extérieure, Mussolini demeure attaché aux thèses nationalistes, et par conséquent hostile au traité de Rapallo conclu avec la Yougoslavie le 12 novembre 1920 par lequel l'Italie a renoncé à la Dalmatie pourtant revendiquée par les irrédentistes.

En revanche, il tend la main à la Confédération générale du travail, dans laquelle il feint de discerner un réformisme constructif opposé aux maximalistes du groupe parlementaire socialiste et au jeune parti communiste constitué en janvier à Livourne. Surtout, Mussolini se montre plein de déférence envers l'Église catholique. Au Vatican, nombre d'esprits s'ouvrent à l'espoir de mettre fin, avec un « homme sans préjugés » comme Mussolini, à l'insoluble « question romaine » d'une papauté tournant le dos à l'État italien. Mussolini s'efforce alors de convaincre ses amis de l'utilité d'un apaisement à l'intérieur et formule des offres de collaboration entre « les trois forces agissantes à l'heure présente dans la vie du pays » (socialistes modérés, démocrates-chrétiens du parti populaire italien et fascistes).

Mais ses partisans voient bien que leur leader songe avant tout à son triomphe personnel. Or, que serait-il sans eux ? pensent beaucoup de jeunes bourgeois activistes. Ils se refusent, dès lors, à jouer le rôle d'« utilisés » dans le mouvement et le font durement comprendre à Mussolini, principalement Dino Grandi, avocat de Bologne, dans son journal L'Assalto et lors d'un congrès de dirigeants provinciaux tenu dans cette ville le 17 août. Mussolini y est mis en minorité et doit s'incliner, renonçant à l'idée du pacte de pacification avec socialistes et démocrates-chrétiens.

L'année 1921 se termine par un congrès national du fascisme en novembre à Rome, qui voit la transformation des Faisceaux de combat en un parti national fasciste et consolide son alliance avec le grand capital – alliance soudée par la renonciation totale aux nationalisations envisagées dans le programme initial de 1919. Cet accord avec les milieux d'affaires correspond au « deuxième fascisme » dans la typologie de Pierre Milza. Enfin, Mussolini est triomphalement réélu à la tête de la commission exécutive des Faisceaux.

Dès lors, le ministère Bonomi, qui a succédé à Giolitti le 1er juillet, s'efforce de résister au désordre, mais il se heurte à une recrudescence de la violence fasciste, qui brave ouvertement les autorités préfectorales ou municipales. Un projet de dissolution des escouades de combat est abandonné par le gouvernement, qui n'aurait pu le réaliser qu'au prix d'une guerre civile, le concours de l'armée régulière ne lui étant même pas assuré. Bonomi est finalement renversé par une coalition des socialistes, indignés de sa faiblesse, des fascistes, qui se jugent persécutés, et d'une partie des partisans de Giolitti, désireux de ramener leur chef au pouvoir. Il s'ensuit une crise de deux mois (février-mars 1922), qui aboutit au pire résultat : un cabinet dirigé par un médiocre lieutenant de Giolitti, Luigi Facta, le recours au vieux leader ayant été écarté par le secrétaire général du parti populaire, don Luigi Sturzo, qui espérait placer l'un des siens à la présidence du Conseil.

Désormais, rien ne peut plus s'opposer à la vague fasciste, qui s'oppose à l'agitation sociale, de gauche, brisant par la force grèves et occupations d'usines. Lorsque Luigi Facta se décide, trop tard, à une mesure de défense contre la prédominance fasciste en instituant à Rome l'état de siège, le roi refuse de signer le décret, et le ministère est contraint à la démission (28 octobre 1922). Ce sont les conseillers nationalistes du souverain eux-mêmes (Diaz, Federzoni) qui lui suggèrent de faire appel à Mussolini, dont les prétentions ont augmenté dans l'intervalle et qui refuse désormais de partager le pouvoir avec les vieux parlementaires. Le 29 octobre, le roi invite Mussolini à venir le trouver de Milan pour y former le gouvernement.

Lancée de tous les coins d'Italie, la « marche sur Rome », que ses amis ont voulu organiser comme une démonstration de puissance, n'a plus vraiment de raison d'être. Elle se bornera dans l'après-midi du 29 octobre à une parade de quelques milliers de Chemises noires à travers les rues de la ville, en écho à celle, tout aussi spectaculaire qui avait eu lieu à Naples le 24 octobre, comme pour rendre tangible l'omniprésence du fascisme au nord et au sud de la péninsule. Le parti mussolinien compte alors plus de 400 000 membres (mais moins de 30 000 Chemises noires).

La composition du gouvernement formé par Mussolini est le fruit d'un dosage destiné à lui rallier le maximum de suffrages. Sur treize ministres, le cabinet ne compte, en effet, que trois fascistes. À leurs côtés, on trouve quatre libéraux de diverses tendances, deux démocrates-chrétiens, un nationaliste, deux anciens chefs d'état-major de l'armée et de la marine, enfin un philosophe célèbre, Giovanni Gentile, lui-même théoricien du fascisme, au ministère de l'Instruction publique.

Mussolini est vu par les conservateurs comme l'homme du retour à l'ordre dans le pays. Au cours de cette première période, caractérisée par une reprise économique orchestrée dans un cadre libéral par le ministre des Finances De Stefani, les conservateurs obtiennent même, avec l'appui bienveillant de l'armée et de la monarchie, la mise au pas du mouvement fasciste. Mussolini procède à la dissolution des squadre, connus pour leur violence envers les opposants, et à leur intégration dans la Milice volontaire de la sécurité nationale (MVSN) en janvier 1923. Le mouvement fasciste perd ainsi une grande partie de son autonomie. En prenant contact avec la Chambre, celui qui n'est pas encore le Duce (le chef, le Guide) y tient pourtant un langage de dictateur, propre à effrayer plutôt qu'à convaincre, mais habilement dosé, cependant, de manière à inspirer la confiance qui, d'ailleurs, lui sera très largement accordée.

Dès 1923, l'aile droite des démocrates-chrétiens se sépare de don Sturzo, intransigeant dans son opposition à Mussolini comme à Giolitti ; elle servira de caution lors de la signature des accords du Latran avec le Vatican en 1929. Les socialistes subissent le discrédit qui accompagne toute défaite. Les libéraux acceptent une réforme électorale, la loi Acerbo (novembre 1923), qui décapite d'avance toute opposition en accordant les deux tiers des sièges d'une circonsription à la liste électorale y disposant d'au moins 25 % des voix. Les élections du 6 avril 1924 donnent lieu à sa première application. Mais si elles assurent, comme prévu, une large majorité aux fascistes et à leurs alliés, 3 millions de suffrages vont encore aux listes minoritaires contre 4,5 millions à la liste nationale. Tous les partis d'opposition conservent leurs représentants les plus en vue, et les communistes gagnent même 5 sièges, passant de 13 à 18 élus.

Dès la rentrée du Parlement, le 24 mai, le secrétaire du groupe socialiste, Giacomo Matteotti, démontre, dans un discours d'une extraordinaire vigueur, pourquoi cette victoire est en réalité une défaite pour le fascisme dont il souligne l'impopularité foncière dans le pays. Ce discours exaspère les fascistes, et, le 10 juin, Matteotti est enlevé en pleine rue par cinq miliciens, assassiné et enterré dans un coin désert de la campagne romaine, où son cadavre ne sera découvert que le 16 août. Ce meurtre, incontestablement fomenté par des hauts cadres du fascisme, remue profondément l'opinion publique et déconcerte Mussolini, qui niera toujours l'avoir ordonné et fera démissionner d'office les deux membres de son entourage qu'il juge les plus compromis dans l'affaire.

Le ministère de l'Intérieur passe au nationaliste Luigi Federzoni. Mais la campagne d'opinion se poursuit dans la presse d'opposition. Elle est animée notamment par le quotidien démocrate-chrétien Il Popolo, dirigé par Giuseppe Donati, par le plus important organe de portée internationale, Il Corriere della Sera, dont le propriétaire, Luigi Albertini, mène au Sénat, avec le comte Sforza, la lutte contre le gouvernement, et enfin par le journal démocrate Il Mondo, de l'ancien ministre Giovanni Amendola. À la fin de 1924, la situation de Mussolini paraît intenable, et on attend du roi qu'il réclame sa démission. Des personnalités monarchistes ont communiqué au souverain l'accablant mémoire de Cesare Rossi, l'un des deux hommes choisis comme boucs émissaires au début de l'affaire : la crainte de désordres plus grands encore retient Victor-Emmanuel III d'intervenir. Mussolini joue alors sa dernière carte et l'emporte.

Cette carte est le discours qu'il prononce le 3 janvier 1925 devant la Chambre et au cours duquel il revendique cyniquement la responsabilité morale de l'assassinat de Matteotti et annonce le début du régime dictatorial sans limitation d'aucune sorte. Jusqu'alors, la liberté de la presse était quasi totale ; l'opposition de gauche avait pu se « retirer sur l'Aventin » – et déserter la salle des séances pour bien marquer qu'elle ne voulait même pas cautionner le fascisme par sa présence. Tout bascule le 3 janvier.

Les partis autres que le fasciste et le libéral collaborationniste sont dissous. La presse est muselée et les feuilles d'opposition ouverte disparaissent. Luigi Sturzo, Sforza, Nitti, Ignazio Silone, Giovanni Amendola, Donati et tous les leaders socialistes sont contraints à l'exil ; le « Lénine italien », Antonio Gramsci, est emprisonné à vie ; même la timide réaction des cercles d'action catholique est brisée. Les ministres, interchangeables à la guise du président du Conseil, sont tous désormais des fascistes de stricte obédience. Aux fonctionnaires et aux journalistes est imposé un serment de fidélité, faute duquel ils doivent quitter leur emploi. Dans la typologie établie par Pierre Milza, cette instauration de l'ordre correspond au « troisième fascisme ».

La période qui s’étend de 1929 à 1936 est celle du consentement apporté au régime par la population. Mussolini élargit sa légitimité et parvient à dégager son autonomie aux dépens de l'ancienne classe dirigeante (notamment avec la bataille pour la réévaluation de la lire en 1926-1927) comme du mouvement fasciste. Cette légitimité nouvelle est due au renforcement du charisme du Duce, qui entend mobiliser les masses au moyen de cultes et de mythes afin de promouvoir une nouvelle religion laïque d'essence nationale. Dans cette symbolique politique, le Duce est la pièce maîtresse ; son culte se développe à la fin des années 1920, en étroite liaison avec le mythe d'une Italie nouvelle en construction.

Dans ce domaine, les batailles engagées par le régime, comme la bonification de l'Agro Pontino (les marais Pontins), ou les campagnes contre la Grande Dépression de 1929 avec la fondation de l'Institut de la reconstruction industrielle (IRI) en 1933, signalent la volonté de mobiliser et d'intégrer les masses. Mais le fascisme ne ne recherche pas le soutien populaire à tout prix. Son ambition est en fait de transformer l'homme et, par conséquent, de créer des générations fascistes. La crise de 1931 avec le Saint-Siège à propos de l'Action catholique, la prise de contrôle de l'école, de la vie intellectuelle et des syndicats, la transformation du parti national fasciste (PNF) en une machine totalitaire répondent à ce vaste plan.

Le scoutisme a été interdit et toute la jeunesse italienne est embrigadée, dès l'âge de 6 ans, dans des formations de type paramilitaire. On l'y élève dans le culte du Duce et de l'Italie, en exaltant les valeurs de l'héroïsme guerrier, de l'obéissance, de l'abnégation, de la camaraderie. La devise des jeunes fascistes est : « Croire, obéir, combattre. » De 6 à 8 ans, les jeunes garçons sont enrôlés dans les Enfants de la louve, de 8 à 14 ans dans les Balilla, de 14 à 18 ans dans les Avanguardisti, de 18 à 21 ans dans les Jeunesses italiennes, où ils sont formés à devenir de véritables soldats. Les Jeunesses italiennes sont l'espoir du régime fasciste, qui compte ainsi renouveler ses cadres et se maintenir éternellement au pouvoir. Dans les écoles, les élèves sont éduqués dans le sens voulu par le parti, lequel contrôle, en outre, les loisirs de toute la population à travers ses organisations de dopolavoro (« après le travail »). En raison de l'intensité de la mobilisation, le régime jouit d'une popularité indéniable, en particulier auprès des paysans et des ouvriers.

Indifférents à cette soudaine mutation, en saisissant mal la portée, les hommes d'État occidentaux, qui s'étaient effrayés, dans les années 1920-1922, du glissement apparent de l'Italie vers le désordre, se réjouissent en général de ce qu'ils considèrent comme la consolidation d'une conception saine de l'intérêt national. Par les grands travaux publics entrepris et menés à bien, par des initiatives répondant aux principaux besoins des travailleurs, et surtout par l'instauration des Corporations de métiers, soumettant au contrôle de l'État aussi bien les patrons que les ouvriers et employés, l'Italie paraît à beaucoup, en Europe et en Amérique, avoir trouvé la formule du développement adéquat pour une nation moderne et avoir dominé les séquelles d'une unité tardive.

En fait, le fascisme est un régime essentiellement opportuniste, fondé sur l'obéissance absolue à un homme, le Duce, appuyé sur un parti unique, lequel est officiellement dirigé par le Grand Conseil fasciste. Sur le plan économique, cet opportunisme se traduit par l'autarcie (dangereuse dans un pays pauvre), qui permet quelques bonifications locales, mais ne profite aucunement aux travailleurs, l'inflation étant endémique. Sous l'effet du rapprochement avec l'Allemagne nazie, Mussolini décide, à la fin des années 1930, de renforcer l'assise totalitaire du régime. Les effectifs de la milice fasciste adulte des Chemises noires atteignent 800 000 hommes en 1938.

L'édifice constitutionnel est remodelé avec la création, en 1939, de la Chambre des faisceaux et des corporations, peuplée d'éléments sûrs et fidèles, qui remplace l'ancienne Chambre des députés. Une véritable bataille idéologique est en outre engagée par l'appareil fasciste pour promouvoir l'« homme nouveau » et lutter contre les valeurs « décadentes » de la bourgeoisie. C'est l'objet de la fameuse « révolution culturelle » de 1938 – avec la substitution au lei (vouvoiement féminisé), du voi (vouvoiement pluriel), l'introduction du pas romain dans les défilés, la défense de la langue et de la « race » italiennes sanctionnée par une législation antisémite –, qui marque le durcissement du régime et sa volonté de forger un « homme nouveau ».

Cependant, le développement d'un nationalisme exacerbé chez les principaux dirigeants fascistes et la presse aux ordres, la jalousie qu'éprouve Mussolini envers les succès extérieurs obtenus par Hitler dans le cadre d'un régime analogue au sien poussent le Duce à la conquête de l'Abyssinie (actuelle Éthiopie) : il s'agit d'offrir à l'Italie un domaine colonial comparable à ceux de la France et de l'Angleterre. En 1935, Mussolini croit avoir obtenu du président du Conseil français Pierre Laval un blanc-seing en Afrique orientale en échange de concessions minimes dans l'arrière-pays tunisien. Aussi déclenche-t-il la guerre d'Éthiopie que cinquante-deux États dénoncent pourtant à la Société des Nations (SDN) comme une agression caractérisée. Mais ces pays reculent devant la seule mesure de rétorsion qui aurait pu paralyser l'Italie : l'embargo sur le pétrole nécessaire à ses armées d'Afrique. Sous le commandement du maréchal Badoglio, l'Italie triomphe donc en 1936 des forces du négus (empereur éthiopien) Hailé Sélassié, succès exploité hors de toute mesure par le régime italien et son chef (→ campagnes d'Éthiopie).

Les fascistes préparent dès lors un renversement des alliances traditionnelles de l'Italie avec les États démocratiques en s'associant, dans la guerre civile d'Espagne, aux contingents hitlériens qui apportent une aide au général Franco (→ Axe Rome-Berlin). En 1938, Mussolini joue à la conférence de Munich un rôle de « brillant second » auprès du Führer, auquel est sacrifiée une partie de la Tchécoslovaquie. Et, tandis que les puissances occidentales se préparent à une seconde guerre mondiale, qui apparaît inévitable devant le déchaînement des ambitions allemandes, le gouvernement fasciste lie son sort à celui du national-socialisme par le pacte d'acier (22 mai 1939). Quelques semaines auparavant (7 avril), l'Italie a envahi et occupé l'Albanie pour répondre, par un coup d'audace similaire, à l'annexion intégrale de la Tchécoslovaquie accomplie par Hitler le mois précédent.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le Duce veut se joindre à l'Allemagne. Hitler et son ministre des Affaires étrangères Ribbentrop y comptent, tout en ayant laissé leur allié dans l'ignorance complète de leur projet d'offensive éclair contre la Pologne. Le comte Galeazzo Ciano, gendre de Mussolini et ministre des Affaires étrangères, réussit, toutefois, à retenir son beau-père pendant près d'un an, après lui avoir démontré que l'Italie, dont les arsenaux ont été vidés par les deux expéditons d'Abyssinie et d'Espagne, est hors d'état de prendre part à un nouveau conflit, ce que confirment les chefs d'état-major.

Le Duce supporte d'abord cette « non-belligérance » forcée avec une impatience croissante, mais, après les premiers succès allemands sur le front occidental en mai 1940, il ne peut plus rester passif. Malgré les avis pessimistes de ses généraux, il déclare la guerre à la France, sans d'ailleurs pouvoir faire pénétrer ses troupes sur son territoire au-delà de Menton, ni en aucun point sur les Alpes. En outre, il se lance bientôt, en octobre 1940, encore une fois contre l'avis de la plupart des chefs de l'armée, dans une opération de prestige contre la Grèce, alliée de la Grande-Bretagne, qui tourne rapidement au désastre et oblige Hitler à intervenir directement dans les Balkans.

Dès ce moment, les plus lucides des dirigeants fascistes, et surtout Dino Grandi, revenu de son ambassade de Londres et devenu président de la Chambre des Faisceaux et Corporations, pressentent l'éventualité de la défaite, d'autant plus qu'en Libye, colonie italienne, aucun avantage décisif n'est obtenu face aux Anglais et que Mussolini perd la majeure partie des bâtiments qu'il y envoie pour ravitailler ses effectifs et ceux du Reich (→ campagne de Libye).

L'intervention américaine et les échecs allemands dans la campagne de Russie achèvent de déprimer l'opinion publique de la péninsule. L'hypothèse d'une paix séparée avec les Alliés progresse très rapidement après le débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942) et surtout en Sicile (→ débarquement de Sicile, juillet 1943), île que les troupes allemandes défendent pratiquement seules. En mars 1943, le Duce lui-même aurait envisagé de rompre avec l'Allemagne, mais celle-ci a en Italie des forces plus nombreuses et plus sûres que celles de son alliée, et l'idée se révèle irréalisable.

Une entente se noue alors entre la plupart des membres du Grand Conseil fasciste – organisme suprême du régime que Mussolini n'a plus réuni depuis le début des hostilités – pour que ce dernier se démette, entre les mains du roi, des pouvoirs militaires considérables qu'il a accaparés en violation flagrante de la Constitution italienne.

La nuit du 24 juillet 1943, presque tous les dignitaires fascistes se prononcent à la fois contre la conduite des opérations et contre la prolongation de la dictature. Mussolini croit encore pouvoir l'emporter le lendemain, lorsqu'il va rendre compte au roi de la réunion. Mais Victor-Emmanuel a tout prévu de son côté pour le remplacer par un gouvernement militaire présidé par le maréchal Badoglio ; il demande à Mussolini sa démission et le fait arrêter par ordre du nouveau Premier ministre.

Privé de son chef, le fascisme authentique s'écroule dans des manifestations de joie populaire, contenue cependant par la présence des troupes allemandes qui a contraint le roi à chercher lui-même un asile sûr, dans la nuit du 25 au 26, avec son nouveau gouvernement, dans la région des Pouilles, déjà occupée par les Alliés. Le 12 septembre 1943, Hitler réussit à faire libérer Mussolini par un groupe de parachutistes allemands, puis à le faire ramener auprès de lui en Allemagne. Il le renvoit presque aussitôt dans la partie de l'Italie septentrionale encore occupée par l'armée allemande, afin d'y reconstituer un succédané du régime fasciste et un cabinet fantoche.

Ce sera la « République sociale » de Salo, avec laquelle le Duce essaiera vainement de redonner, sous le contrôle allemand, un lustre d'emprunt à un régime discrédité, servi encore par quelques hommes intègres, mais surtout par des profiteurs serviles et sanguinaires, – en 1945, il tomberont presque tous, comme Mussolini lui-même, sous les salves de la Résistance intérieure. Le terme de fascisme désigne à l'origine spécifiquement la dictature établie en 1922 par Mussolini en Italie, mais, l'exemple italien ayant donné lieu à de nombreuses imitations, il qualifie aujourd'hui un certain type de régime politique.

L'idéologie fasciste exalte la réconciliation des hommes par le travail et concentre dans les mains d'un chef la toute-puissance de l'État. Étendu à d'autres régimes qu'à celui de Mussolini, le terme « fasciste » s'applique à un système politique qui se caractérise par un refus simultané et catégorique du socialisme et de l'égalitarisme démocratique. Les sources historiques du fascisme renvoient à une critique des fondements démocratiques. La Révolution française est considérée par lui comme la rupture d'un ordre social naturel et le début de la décadence spirituelle d'une société morcelée. Les Droits de l'Homme symbolisent les tendances centrifuges qui affaiblissent la civilisation occidentale. Le rationalisme, qui prétend fonder l'égalité des hommes sur l'universalité d'un principe supérieur, est rejeté pêle-mêle avec l'humanisme, le christianisme et les mythologies du progrès. Le fascisme est d'abord une organisation de l'État qui vise à la réalisation pratique d'une idée essentielle. Il est en quelque sorte l'aboutissement monstrueux d'un idéalisme forcené : niant l'évidence des conflits ou des contradictions entre les intérêts des diverses classes et des groupes sociaux, il cherche à les réconcilier dans l'accomplissement du destin d'une communauté qui n'existe que dans l'esprit de ses dirigeants.

C'est ainsi que Mussolini, ne pouvant suffisamment invoquer l'histoire de la nation italienne, de création récente, trouve ses symboles et son imagerie dans la Rome antique, tandis que Hitler va puiser encore plus loin son idée-force : le pseudo-concept nazi de « race » est si confus et l'histoire des Aryens si mal connue que l'on peut affirmer n'importe quoi à leur sujet, y compris la suprématie de ceux-ci et leur incarnation germanique. D'autres « valeurs » orientant l'action peuvent aussi être proposées, qui, toutes, donnent au pays concerné une image idéale de lui-même et aux citoyens des âmes de héros. On peut noter, du reste, que l'appareil religieux, parfois à son corps défendant, est souvent utilisé par le fascisme. L'historien Emilioi Gentile a pu ainsi parler de la « sacralisation de la politique » opérée par le fascisme (Qu'est-ce que le fascisme ?, 2004)

Les traits principaux de l'organisation fasciste sont la politisation totale de la cité, le monolithisme et l'autoritarisme du pouvoir, la structure pyramidale de la société, l'élitisme mystique. La politisation totale implique que tous les gestes des citoyens aient un sens que seuls les gouvernants sont aptes à saisir. La distinction entre vie privée et vie publique est abolie, tandis que les idées dominantes doivent être imposées à tous, le cas échéant par la violence.

Tous les aspects de la vie politique, économique et sociale sont rigoureusement réglementés sous l'autorité d'un État centralisé et hiérarchiquement organisé, qui possède le monopole des moyens d'expression et qui organise régulièrement des cérémonies de masse pour exalter le sentiment national (revues, parades). Aussi la liberté de l'individu est-elle étroitement contrôlée au nom de la collectivité, notamment par l'encadrement des travailleurs avec la suppression des syndicats, par l'exaltation d'un modèle familial patriarcal autoritaire et par l'intervention d'un contrôle policier à tous les niveaux de la vie professionnelle et privée.

Les membres du parti, puis, éventuellement, tous les citoyens sont rangés par ordre hiérarchique ; le supérieur détenant toujours la bonne interprétation par rapport à l'inférieur, il s'ensuit que la clé est détenue par le chef suprême.

Enfin, le fanatisme mystique fait des chefs non seulement les représentants et les exécutants du pouvoir, mais aussi les détenteurs de la vérité absolue. Le culte de l'ordre apparaît ainsi comme ayant des résonances plus religieuses que politiques : nombre de gouvernements, autoritaires ou non, accordent un grand prix à l'ordre public, mais le fascisme en a une obsession quasi mystique.

La sacralisation totalitaire de l'État a revêtu des significations différentes dans l'Allemagne nazie de Hitler, où le racisme pro-aryen et l'antisémitisme prennent une place considérable et première, et dans l'Italie de Mussolini, si bien que les historiens tendent à distinguer le national-socialisme du fascisme.

Les causes essentielles du succès momentané de ces régimes totalitaires font encore débat entre spécialistes. Il est certain que la crise économique et le désordre politique sont « nécessaires » pour qu'un mouvement fasciste réussisse à s'emparer du pouvoir, mais cela ne résout pas le problème du soutien populaire qui lui permet de s'y installer et d'y rester.

En effet, à la différence de nombreuses dictatures qui s'établissent à la faveur d'un coup d'État – ou à l'issue d'une guerre civile comme Franco en Espagne –, le fascisme s'appuie sur un parti de masse qu'il utilse pour parvenir au pouvoir ; sa tactique est de provoquer le désordre pour invoquer l'ordre et susciter ainsi l'adhésion de la petite classe moyenne, la plus menacée de prolétarisation en cas de crise.

De plus, ses slogans anticapitalistes et socialistes touchent facilement certains groupes plus défavorisés, tandis que les patrons de l'industrie ne voient pas toujours d'un mauvais œil l'instauration d'un certain ordre dans leurs usines.

Ces soutiens très diversifiés permettent au parti fasciste de s'emparer des leviers de commande à la faveur d'une élection générale. C'est seulement après que le parti modifie la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Ce processus ne fut pleinement réalisé qu'en Italie et en Allemagne. Dans ce dernier pays, le puissant parti communiste crut même longtemps que le nazisme était un feu de paille aveuglant provisoirement les masses ; il négligea le fait que, au début, des mesures réellement socialistes furent prises et que des sociaux-démocrates et des communistes sincères s'y laissèrent abuser.

Il reste que le régime fasciste, qui s'appuie toujours sur les classes moyennes et la petite-bourgeoisie, se veut d'abord « révolutionnaire », favorable même à d'autres couches sociales victimes de l'exploitation, puis se renforce par l'appareil politico-militaire (armée, parti unique) et subsiste enfin grâce à l'appui des classes possédantes. On remarque ainsi que les fascismes ne touchent jamais profondément aux structures économiques ni aux structures familiales, et diffèrent essentiellement en cela d'autres régimes totalitaires, comme le régime soviétique (→ stalinisme).

Audisio Walter

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Walter Audisio (né le 28 juin 1909 à Alexandrie, au Piémont et mort le 11 octobre 1973 à Rome) est un homme politique et résistant communiste italien. On lui attribue la mort de Benito Mussolini.

Audisio Walter

A l'école, Walter Audisio est un élève brillant. Son premier travail consiste à fabriquer des chapeaux Borsalino lors de la Grande Dépression. Ensuite, il travaille pendant des années comme comptable avant de rejoindre en 1931 un groupe de clandestins antifascistes1. Le groupe a été découvert par les services de sécurité italiens, OVRA (Organisation de vigilance et de répression de l'antifascisme). En 1934, il est condamné à 5 ans de réclusion sur l'île de Ponza. Libéré pendant la Seconde Guerre mondiale, il continue à mener ses activités contre le gouvernement de Mussolini, et en septembre 1943 il commence à organiser les premiers groupes de partisans dans la ville de Casale Monferrato. Â cette époque, il travaille dans la fonction civile fasciste.

Pendant la guerre, il rejoint le Parti communiste italien pour devenir l'inspecteur des Brigades Garibaldi, une faction du Comité de libération nationale, commandant les formations qui opéraient dans la province de Mantoue et dans la plaine du Pô. Vers janvier 1945, il devient une des figures principales du mouvement de résistance italien milanais. Il utilise le nom de guerre « le commandant Valerio », un nom probablement utilisé aussi par Luigi Longo. En tant que figure officielle du comité de libération nationale, Il reçoit le 28 avril 1945 l'ordre d'entrer à Dongo et d'exécuter la peine capitale décrétée contre Mussolini et d'autres membres hiérarchiques du régime fasciste. La mort de Mussolini reste de nos jours encore entourée de mystères. Audisio a toujours soutenu qu'il a lui-même fusillé le dictateur et sa maîtresse Clara Petacci.

Après la guerre, Walter Audisio continue à militer au sein du mouvement communiste. En 1948 il est élu à la chambre des députés comme représentant d'Alexandrie, sa ville natale, sur les listes du parti communiste italien, qui faisait à l'époque partie du front démocratique populaire. Il a été actif au sein du parti jusqu'à son entrée au sénat en 1963. Il quitte le sénat en 1968 pour travailler dans l'entreprise pétrolière ENI. Walter Audisio meurt cinq ans plus tard, en 1973, d'un infarctus du myocarde. Ses mémoires, intitulés In nome del popolo italiano (au nom du peuple italien), ont été publiées en 1975, deux ans après sa mort.

Cieri Antonio

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Antonio Cieri (né à Vasto, dans la province de Chieti, Abruzzes le 11 novembre 1898, mort à Huesca en Espagne en avril 1937) est un homme politique italien, militant antifasciste et anarchiste.

 

Cieri Antonio Cieri Antonio

Il mène la lutte contre le régime fasciste en Italie et trouve la mort en Espagne, aux côtés des Républicains espagnols pendant la guerre civile. Durant la Première Guerre mondiale, il obtient un grade d'officier et il est plusieurs fois décoré. Il est un dirigeant du mouvement anarchiste d'Ancône où il est employé aux chemins de fer comme dessinateur technique (parfois, on lui attribue à tort le titre d'architecte), en 1921, en raison de son activité politique, il est muté à Parme. En août 1922, il est commandant des Arditi del Popolo à Parme sous l'autorité de Guido Picelli qui dirige l'ensemble de la formation. Il assure la défense du quartier du Naviglio contre les assauts des squadristi fascistes de Italo Balbo, qui remplace Roberto Farinacci, en raison de son inefficacité et sur ordre de Benito Mussolini. Pino Cacucci a écrit un livre Oltretorrente, qui traite de manière approfondie de la défense des quartiers prolétaires de Parme.

Cieri s'exile en 1923 après avoir été licencié des chemins de fer. À Paris en 1925, il reprend son activité de militant anarchiste et crée le journal l' Umanità Nova. En 1932-33 à Puteaux, Cieri crée avec Camillo Berneri, La protesta, puis La vecchia Umanità nova, mais à chaque fois ils ont la vie brève en raison des tracasseries sans fin des autorités françaises. Avec Enzo Fantozzi, Umberto Tommasini, Rodolfo Gunscher, Angelo Bruschi et Giulio Bacconi, les 1er et 2 novembre 1935, il participe au congrès italien de Sartrouville qui crée le comité anarchiste d'action révolutionnaire (Comitato Anarchico d’Azione Rivoluzionaria). En 1936, il est de ceux qui partent pour former sous la direction de Carlo Rosselli, Camillo Berneri et Mario Angeloni la "section italienne de la colonne Ascaso" pendant la guerre d'Espagne.

À mi-avril 1937 la colonne italienne - commandée par Giuseppe Bifolchi tente d'enlever le site difficile de Carrascal de Huesca. Cieri est à la tête de l'escouade des “bomberos” formée spécialement pour les assauts. Le 7 avril 1937, il tombe lors des combats pendant l'assaut pour la prise Huesca qui sera conquise par les formations antifascistes. Pour le soixante dixième anniversaires de sa mort, une plaque commémorative a été posée et inaugurée en souvenir de Antonio Cieri au quartier du Naviglio à Parme, la cérémonie a été réalisée en collaboration avec les archives historiques d'Imola.

Entrevue de Montoire

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L'entrevue de Montoire est la rencontre qui eut lieu le 24 octobre 1940 entre le maréchal Pétain et Adolf Hitler dans la gare de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher, France).

La poignée de main entre Philippe Pétain et Adolf Hitler le 24 octobre 1940 à Montoire. À l'arrière plan, le Dr. Schmidt, interprète de Hitler et sur la droite, von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères.

La poignée de main entre Philippe Pétain et Adolf Hitler le 24 octobre 1940 à Montoire. À l'arrière plan, le Dr. Schmidt, interprète de Hitler et sur la droite, von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères.

Elle avait été longuement préparée par la rencontre du ministre des Affaires étrangères français Pierre Laval avec l'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz, puis avec Hitler et Ribbentrop, deux jours auparavant au même endroit : elle devait poser les bases d'un dialogue entre la puissance occupante et le gouvernement de Vichy. La veille 23 octobre, à Hendaye près de la frontière hispano-française, Hitler avait eu une entrevue avec le général Franco dans le but d'entrainer l'Espagne dans la guerre. Les débats se déroulèrent dans le wagon personnel du Führer, après qu'une poignée de main fut échangée sur le quai de la gare entre lui et Pétain. Aucun compte rendu officiel de ces débats ne fut publié, mais on sait que seul le principe de la collaboration fut établi sans qu'aucun engagement ne soit pris d'aucune part.

Il est d'ailleurs important de souligner que cette entrevue intervint en même temps que les débats de la commission d'armistice entre la France et l'Allemagne, tout en étant totalement distincte. Cette entrevue fit les gros titres de la presse française et fut le sujet d'un discours radiodiffusé du chef de l'État français le 30 octobre 1940, où Pétain s'efforça de montrer qu'une nouvelle ère s'ouvrait pour la France : de nation vaincue, elle devait selon lui accéder à un statut respectable en devenant le partenaire du vainqueur, dans le cadre du nouvel ordre européen dicté par l'Allemagne nazie. Par ce discours radiodiffusé, Pétain engage personnellement et officiellement le régime de Vichy dans la collaboration. Montoire a par la suite pris une dimension symbolique comparable à l'Appel du 18 Juin du général de Gaulle.

Dans la mémoire collective française, la photographie de De Gaulle lisant son injonction à poursuivre le combat au micro de la BBC s'oppose à celle de la poignée de main entre Pétain et Hitler. Ces deux documents ont atteint le statut de symboles en fixant des moments-clés de l'Occupation, soulignant la dimension fondatrice des événements en cause : respectivement, la poursuite de la lutte aux côtés de la Grande-Bretagne et l'organisation de la collaboration avec l'Allemagne. La gare de Montoire-sur-Loir fut choisie pour sa proximité de la ligne Paris-Bordeaux-Hendaye. À moins de 4 km de là se trouvait le tunnel ferroviaire de Saint-Rimay, long de 550 m et susceptible d'abriter le train allemand en cas de menace aérienne. Ce tunnel sera d'ailleurs fortifié fin 1942 ou début 1943 par l'Organisation Todt et des bunkers construits à proximité pour abriter le W3, un Führerhauptquartiere, un des vingt quartiers généraux du Fürher, disséminés en Allemagne et en Europe occupée mais qui n'y sera jamais installé. Pétain a clairement accepté le principe de la collaboration dans l'esprit d'un dialogue « entre soldats », Hitler et lui étant des vétérans de la Première Guerre mondiale. Ce dialogue de « frères d'armes » devait selon lui préparer les conditions définitives de la paix entre l'Allemagne et la France.

Selon François Delpla, qui cite l'historien Philippe Burrin ainsi que le procès-verbal allemand de la conversation, signé par Paul Schmidt (l'interprète de Hitler) paru en 1961, une des intentions principales de Pétain lors de l'entrevue de Montoire était la collaboration militaire avec les forces de l’Axe en faisant participer l’Armée de Vichy à une action militaire anti-britannique en Afrique. Il se heurte à de l'indifférence de la part de Hitler. Cet élément est également pris en compte par Jean-Pierre Azéma et Olivier Wieviorka. Pétain, dans son discours du 30 octobre 1940 (annonçant son engagement sur la voie de la collaboration) parle d'ailleurs de « réduire les dissidences » des colonies françaises. Cependant, bien qu'à Montoire Hitler n'ait rien répondu à la proposition de Pétain, il a fait quelques concessions afin d'encourager la collaboration militaire de Vichy. Quelques officiers français furent libérés dans le but de monter une opération de reconquête du Tchad.

Laval, ministre des affaires étrangères, propose quant à lui des ouvertures concrètes aux Allemands. Il dénonce l'alliance de la France avec la Grande-Bretagne, dont il souhaite publiquement la défaite. Par exemple, il fait livrer à l'Allemagne une partie de l'encaisse-or de la Banque nationale de Belgique, celle qui fût confiée à la France lors de la débâcle de mai-juin 1940. Pour Pétain comme pour Laval, néanmoins, Montoire doit inaugurer une collaboration suivie avec l'Allemagne, seule politique permettant (à leurs yeux) de redonner à la France sa dignité et sa place dans une Europe « nouvelle », définitivement dominée par les nazis. Les concessions à l'occupant étaient censées entraîner sa mansuétude : devant les gages de bonne volonté de Vichy, l'Allemagne aurait accordé des contreparties, comme le retour des prisonniers de guerre français, l'aménagement de la ligne de démarcation ou le retour du gouvernement français à Versailles. Pour Hitler, l'enjeu de la rencontre de Montoire était tout autre. Il considérait la collaboration comme un atout tactique et stratégique : aide purement ponctuelle et purement militaire, elle devait aider l'Allemagne dans la perspective du conflit en cours avec la Grande-Bretagne et du projet d'invasion de l'URSS. Il s'agissait simplement pour les nazis de se garantir des intentions françaises, c'est-à-dire de « neutraliser la France aux moindres frais » en maintenant « une écrasante domination économique » et en s'assurant « que Vichy s'opposera fermement à toute tentative de mainmise des gaullistes et des Anglais sur l'Afrique du Nord. ».

En raison de ces objectifs tactiques, et aussi de son immense francophobie, Hitler n'était nullement disposé à faire des concessions au vaincu de juin 1940, même s'il acceptait le principe de la collaboration franco-allemande. Ces divergences insurmontables expliquent pourquoi l'entrevue ne déboucha sur aucun accord concret, sur aucun programme d'action. Revenu bredouille, Pétain déclara par la suite avoir rencontré un « rien du tout », ou un « médiocre qui n'a pas retenu les leçons de l'histoire », et il affirma que Montoire était dès le départ conçu comme un simple « tour d'horizon » informel. Ce malentendu, qui fut compris et exploité par les dirigeants nazis, fait que Montoire n'a nullement amélioré la situation française, que ce soit sur le plan diplomatique, militaire ou intérieur. Pétain, qui éprouvait une forte antipathie envers Laval, eut beau jeu de lui reprocher que sa politique ne générait aucune contrepartie. Il ne parvint pas davantage à en obtenir.

En dépit des gages de bonne volonté donnés par les deux dirigeants de Vichy, l'occupant poursuivit son oppression, et même la durcit. Montoire ne pouvait pas favoriser le retour des prisonniers français souhaité par PétainHitler estimant que cette question devait être débattue dans le cadre de la commission d'armistice, où l'intransigeance allemande était affirmée. Par exemple : l'expulsion de 150 000 Alsaciens-Lorrains considérés comme trop francophiles, en vue de l'intégration de leurs provinces au Reich eut lieu dès décembre 1940. Le seul geste que la puissance occupante consentit à faire fut purement symbolique : le retour en France des cendres du duc de Reichstadt, le fils de Napoléon, le 15 décembre 1940.

La preuve que la mainmise allemande sur Vichy était à peu près totale est que le renvoi de Laval par Pétain, qui eut lieu également début décembre, fut refusé par les Allemands et donna lieu à des négociations politiques où ils influencèrent largement le choix du nouveau chef du gouvernement de Vichy. Dans le discours radiodiffusé qui suivit l'entrevue du 24 octobre, Pétain affirma entrer de son plein gré, « dans l'honneur », « dans la voie de la collaboration. » Ceci eut pour résultat immédiat de plonger les Français dans une profonde perplexité. Par la suite, l'événement fut compris à juste titre comme « un mauvais coup et une journée de dupes ». La population, qui venait de subir le choc psychologique et matériel de la défaite, était attentiste dans son immense majorité. Elle était donc loin de partager les visées collaborationnistes de Pétain et de Laval. Les exactions allemandes après Montoire eurent ensuite tendance à discréditer le régime de Vichy.

La popularité de Pétain vacilla pour se rétablir provisoirement avec le renvoi de l'impopulaire Laval le 13 décembre 1940. Ce renvoi donna naissance au mythe du « double jeu » selon lequel Pétain aurait en fait protégé la France des excès collaborationnistes de Laval. Or, ils étaient d'accord sur le principe même de la collaboration. Dans le cadre de leur rivalité politique, ils prirent chacun l'initiative de rencontrer les dirigeants allemands. Il est vrai qu'ils avaient une conception quelque peu divergente de la collaboration. Elle était nationaliste et conservatrice pour Pétain et elle s'intégrait au culte de la personnalité qu'il organisait pour lui-même, car les améliorations que la collaboration devait apporter à la situation de la France rehausseraient son image de sauveur du pays.

Pour Laval, par contre, la collaboration était avant tout « européenne » et antibolchévique. Mais ces divergences ne permettent pas de dire que Pétain aurait protégé la France des excès commis par son ministre. Montoire, qui est en fait un évènement relativement mineur dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, prend toute son importance dans le champ de la mémoire collective française. En effet, la rencontre est devenue l'allégorie d'une faillite politique. L'image de la poignée de main avec Hitler, reprise dans les principaux journaux français, finit par ruiner la popularité de Pétain en le classant définitivement dans le camp de la collaboration. Il en va de même de son allocution, qui contient d'ailleurs, à part le célèbre « j'entre dans la voie de la collaboration », une phrase étrangement prophétique : « c'est moi seul que l'histoire jugera ».

Ceci se révéla en effet exact, car Pétain fut jugé pour haute trahison à la Libération et condamné à mort – peine que de Gaulle commua en détention perpétuelle. Fin 1940, il était peut-être possible de croire à cette politique ou à un « double jeu » de Pétain. Cependant, la radicalisation rapide de Vichy et la mise en place de la politique de collaboration avec l'Allemagne nazie rendirent cette interprétation de plus en plus douteuse.

Barbier-Krauss Charlotte

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Charlotte Barbier-Krauss, née le 1er janvier 1877 dans le Xe arrondissement de Paris1 et morte le 19 septembre 1938 dans le XVIIe arrondissement de Paris2, est une actrice française. Elle a épousé le 23 juin 1914 le réalisateur Henry Krauss. Ils sont les parents du décorateur Jacques Krauss (1900-1957).

Barbier-Krauss Charlotte

Filmographie

  • 1909 : La Tragédie de Belgarde
  • 1910 : Le Berceau vide de Georges Monca
  • 1910 : Le Bossu d'André Heuzé : Aurore de Caylus
  • 1910 : La Bouteille de lait d'Albert Capellani
  • 1910 : Le Dernier Rôle de Michel Carré
  • 1910 : La Grève des forgerons de Georges Monca
  • 1910 : La Libératrice de Georges Monca
  • 1910 : Le Reflet du vol ou L'empreinte de Georges Monca
  • 1910 : Le Violon du grand-père de Michel Carré
  • 1911 : La Vieille Servante
  • 1911 : Le Vieux Comédien de Michel Carré
  • 1914 : L'Infirmière d'Henri Pouctal
  • 1914 : Quatre-vingt-treize d'Albert Capellani et André Antoine : la Flécharde
  • 1916 : Le Chemineau d'Henry Krauss
  • 1917 : Le Porteur des halles de Gaston Leprieur : Madame Jourdan
  • 1921 : L'Empereur des pauvres de René Leprince : Madame Gobain
  • 1921 : Miss Rovel de Jean Kemm : Agathe Ferray
  • 1921 : Les Trois Masques d'Henry Krauss : Signora Della Corda
  • 1922 : Romain Kalbris de Georges Monca
  • 1925 : Le Calvaire de dona Pia d'Henry Krauss : Dona Pia
  • 1925 : Poil de carotte de Julien Duvivier : Madame Lepic
  • 1926 : Le Juif errant de Luitz Morat : Françoise
  • 1928 : La Divine Croisière ou Le miracle de la mer de Julien Duvivier : Madame de Saint-Ermont
  • 1930 : Le Poignard malais de Roger Goupillières : Madame Moutier
  • 1932 : Chair ardente de René Plaissetty : La mère
  • 1934 : Les Misérables de Raymond Bernard : Toussaint
  • 1934 : Fedora de Louis Gasnier
  • 1936 : Blanchette de Pierre Caron : La chômeuse
  • 1937 : La Danseuse rouge ou La Chèvre aux pieds d'or de Jean-Paul Paulin
  • 1937 : L'Homme du jour de Julien Duvivier : Madame Legal - La directrice de la pension
  • 1937 : L'Homme de nulle part de Pierre Chenal : Madame Pascal
  • 1937 : Salonique, nid d'espions (ou Mademoiselle Docteur) de Georg Wilhelm Pabst : La tenancière
  • 1938 : Orage de Marc Allégret : La mère de Georges
  • 1938 : La Rue sans joie d'André Hugon : la mère de Jeanne

Théâtre

  • 1921 : Jacqueline de Sacha Guitry d'après Henri Duvernois, Théâtre Édouard VII
  • 1923 : L'Homme enchaîné d'Édouard Bourdet, Théâtre Fémina
  • 1928 : J'ai tué de Léopold Marchand, mise en scène René Rocher, Théâtre Antoine
  • 1932 : Signor Bracoli de Jacques Deval, mise en scène Lucien Rozenberg, Théâtre des Nouveautés
  • 1932 : Jeanne d'Henri Duvernois, mise en scène Jacques Copeau, Théâtre des Nouveautés
  • 1937 : Pamplemousse d'André Birabeau, Théâtre Daunou

Bonel Danielle

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Danielle Vigneau, épouse Bonel, de son vrai nom Mauricette Castaing (née le 3 août 1919 à Arcachon, morte le 3 avril 2012 à Nègrepelisse, Tarn-et-Garonne) est une actrice française.

Edith Piaf, Marc Bonel et Danielle Bonel

Edith Piaf, Marc Bonel et Danielle Bonel

Elle est notamment connue pour avoir été de 1937 à 1963, la secrétaire et confidente de la chanteuse Édith Piaf, qui mourra dans ses bras. Danielle Bonel commence une carrière d'actrice à l'âge de quatre ans, où elle joue sous le nom de « Danielle Vigneau », dans les films muets Le Loup-garou de Pierre Bressol et Jacques Roullet, et Violettes impériales d'Henry Roussel. À l'âge de huit ans, elle devient danseuse dans le cabaret parisien le Moulin rouge, avant de s'orienter vers la danse classique. À partir de 1937, elle exerce le métier de danseuse dans le cabaret de l'ABC, c'est à cette époque qu'elle rencontre Édith Piaf. Les deux femmes deviennent inséparables, Danielle Bonel sera la secrétaire personnelle et la confidente de « la Môme » durant 26 ans. Leur collaboration prit fin au décès de la chanteuse le 10 octobre 1963 à Grasse. Édith Piaf mourra dans ses bras et selon son entourage, c'est Danielle Bonel « qui lui a fermé les yeux ».

Le 9 octobre 1951, Danielle Bonel s'était mariée avec Marc Bonel, l'accordéoniste d'Édith Piaf ; Piaf qui fut témoin du mariage. Après la mort de la chanteuse, elle et son mari s'installent définitivement à Saint-Antonin-Noble-Val, là où Danielle Bonel avait acheté et aménagé une maison intitulée La Pélagie, pour qu'Édith Piaf vienne s'y reposer. Cette dernière est morte avant, elle n'y est donc jamais venue, et la propriété a été transformée en petit musée consacré à la chanteuse. En 1993, ils sortent le livre Édith Piaf, le Temps d'une vie qui retrace la vie de la chanteuse, livre réédité en 2007. Son mari meurt le 10 mai 2002, et Danielle Bonel a fait don aux archives Nationales de toutes les affaires d'Édith Piaf, qu'elle avait gardées. Ensuite, elle est nommée présidente d'honneur, de l'association Loisirs et Culture de la ville de Canals (Tarn-et-Garonne).

En 2007, le film d'Olivier Dahan La Môme sort au cinéma, le rôle de Danielle Bonel est joué par l'actrice française Élisabeth Commelin. L'ancienne confidente d'Édith Piaf déclare : « pour moi, dans le film c'est pas elle, je ne la reconnais pas. C'est du drame exagéré. Pas la véritable histoire de sa vie, qui a été beaucoup plus belle que le film ne le dit. ». Danielle Bonel meurt le 3 avril 2012 à l'âge de 92 ans, dans le département du Tarn et Garonne à Nègrepelisse, des suites d'une longue maladie. Ses obsèques ont lieu quatre jours plus tard à Saint-Antonin-Noble-Val dans le Tarn-et-Garonne.

Filmographies

  • 1923 : Le Loup-garou de Pierre Bressol et Jacques Roullet :
  • 1924 : Violettes impériales d'Henry Roussel :
  • 1929 : Âmes d'enfants de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein :
  • 1951 : Le Don d'Adèle d'Émile Couzinet :

Commission allemande d'armistice

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La Commission allemande d'armistice (Waffenstillstandskommission ou WAKO) est la commission chargée de l'application et du contrôle de la convention de l'Armistice du 22 juin 1940 entre la France et l'Allemagne nazie (article 22 de la Convention). 

Joachim von Ribbentrop, Walther von Brauchitsch, Hermann Göring, Rudolf Hess et Adolf Hitler, devant le wagon de l'Armistice.

Joachim von Ribbentrop, Walther von Brauchitsch, Hermann Göring, Rudolf Hess et Adolf Hitler, devant le wagon de l'Armistice.

Basée à Wiesbaden dans le sud-ouest de l'Allemagne (d'où son nom quelquefois de Commission d'armistice de Wiesbaden), elle est sous l'autorité du Haut Commandement allemand. Elle est dirigée par le général Carl-Heinrich von Stülpnagel jusqu'en février 1941 puis par le général Oskar Vogl. Cette commission traite tous les sujets liés à la fin des combats et à l'occupation allemande en France : démobilisation de l'Armée, industrie de l'armement, prisonniers de guerre, transport, transmissions, matières premières, etc. au travers de nombreuses sous-commissions. La principale sera la Délégation économique, dirigée par le diplomate allemand Hans Richard Hemmen. À l'origine, elle devait surtout s'occuper des frais d'occupation de l'Armée allemande mais sera surtout utilisée par les Allemands pour exploiter et adapter l'économie de la France aux besoins du Reich.

Une délégation française, nommée par le Gouvernement français, représente les intérêts français au siège de cette commission et « reçoit les ordres d’exécution de la commission allemande d’armistice. » (suivant l'article 22). Elle est dirigée par le général Charles Huntziger jusqu'en septembre 1940 puis par le général Paul-André Doyen jusqu'en 1941. Cette délégation n'a donc que peu de pouvoir face aux membres allemands de la Commission, se contentant souvent de rapporter les doléances françaises.

La commission d'armistice perd de son influence avec le retour de Pierre Laval au gouvernement en 1942, les négociations passant alors directement par Vichy. Elle rentre aussi en concurrence avec d'autres organismes allemands comme la Section économique de l'administration militaire allemande de la France occupée, dirigée par Elmart Michel à la tête de plus de 1000 fonctionnaires.

Liste non exhaustive

  • Jean Berthelot (1897-1985), ingénieur et secrétaire d'État aux Transports et aux Communications dans le gouvernement de Vichy
  • Maurice Couve de Murville (1907-1999), directeur des Finances extérieures du régime de Vichy en septembre 1940, puis ralliera le général Giraud en 1943
  • Paul-André Doyen (1881-1974), général français, commandera plus tard l'armée des Alpes en 1945
  • Charles Huntziger (1888-1941) général puis ministre de la Guerre
  • Jean Bichelonne (1904-1944), futur ministre-secrétaire d'État à la Production industrielle, aux Communications et au Travail

Derval Blanche

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Blanche Derval, née Eugénie Marie Pasquier en 1885 et morte en 1973, est une comédienne française de théâtre et de cinéma.

Derval Blanche

Au cinéma, Blanche Derval apparaît dans Le Diamant noir (1913), le court-métrage Le Baiser de l'empereur (1913), La Fille de Delft d'Alfred Machin (1914) et Ziska la danseuse espionne d'Henri Andréani (1922). Elle a également joué au Théâtre des Deux Masques jusqu'en 1922. C'est dans ce théâtre que l'écrivain André Breton l'a remarquée. Elle y jouait le rôle principal de la dramatique Les Détraquées de Pierre Palau.

Dans son récit Nadja, Breton rend compte de la forte impression de cette pièce et de la comédienne qu'il est allé voir « sur la foi que la pièce […] ne pouvait être mauvaise, tant la critique se montrait acharnée contre elle, allant jusqu'à réclamer l'interdiction. » Ce même livre reproduit un portrait de Blanche Derval réalisé par le photographe Henri Manuel. En 1927, elle joue dans la tournée Charles Baret. À la fin des années 1930, elle fonde une école d'art dramatique à Lausanne qui comptera parmi ses élèves l'acteur Jean-Marc Bory.

 

Filmographie

  • 1913 : Le Diamant noir d'Alfred Machin
  • 1913 : Le Baiser de l'empereur d'Alfred Machin
  • 1914 : La Fille de Delft d'Alfred Machin
  • 1922 : Ziska, la danseuse espionne d'Henri Andréani

Théâtre

  • 1922 : Les Détraquées de Pierre Palau, Théâtre des Deux Masques
  • 1922 : La Peur de Pierre Palau, Théâtre des Deux Masques

Attenborough Richard

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Richard Samuel Attenborough, baron Attenborough, né le 29 août 1923 à Cambridge et mort le 24 août 2014 à Londres, est un acteur, réalisateur et producteur britannique.

Attenborough Richard

Il est notamment connu pour son rôle dans le film La Grande Évasion ou encore pour Jurassic Park de Steven Spielberg, où il joue le rôle de John Hammond. Il décroche l'Oscar du meilleur réalisateur en 1983 pour Gandhi, le film biographique avec Ben Kingsley dans le rôle-titre. Richard Attenborough grandit à Leicester. Il effectue ses études secondaires à la Wyggeston Grammar School for Boys. Il décide de devenir acteur après avoir visionné La Ruée vers l'or (The Gold Rush) de Charlie Chaplin en 1935. Son père, recteur de l'université, accepte à condition qu'il parvienne à décrocher une bourse d'étude du Leverhulme Trust. La bourse lui est décernée et lui permet d'étudier à la Royal Academy of Dramatic Art (RADA) de Londres1. Richard Attenborough effectue ses débuts au théâtre alors qu'il est encore étudiant. Durant la Seconde Guerre mondiale, il passe trois ans dans la Royal Air Force en tant que cameraman et effectue des missions de reconnaissance.

Richard Attenborough a joué dans une cinquantaine de films. Il effectue ses débuts en 1942 en tenant un petit rôle dans Ceux qui servent en mer (In Which We Serve) de Noël Coward et David Lean. Il interprète un jeune voyou, Pinkie Brown, dans Le Gang des tueurs (Brighton Rock), sorti en 1947. Pour les besoins du film, il s'entraîne avec les joueurs du club londonien de football de Chelsea. En 1948, sa prestation dans The Guinea Pig (en) de Roy Boulting est louée par la critique. Son fan club compte alors 15 000 adhérents. Son premier film hollywoodien, La Grande Évasion (The Great Escape), sort en 1963 et accroît sa notoriété en dehors du Royaume-Uni. Il y tient l'un des rôles principaux, celui du commandant Roger Bartlett. L'année suivante, il joue dans Le Rideau de brume (Seance on a Wet Afternoon) de Bryan Forbes et obtient le prix BAFTA dans la catégorie meilleur acteur. 

Le prix lui est également attribué pour son interprétation du sergent-major Lauderdale dans Les Canons de Batasi (Guns at Batasi) de John Guillermin4. Le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle lui est attribué en 1967 et 1968 pour ses prestations dans La Canonnière du Yang-Tse (The Sand Pebbles), de Robert Wise, et L'Extravagant Docteur Dolittle (Doctor Dolittle) de Richard Fleischer. En 1971, il interprète le tueur en série britannique John Christie dans L'Étrangleur de la place Rillington (10 Rillington Place) de Richard Fleischer4. En 1977, il incarne le général Outram dans Les Joueurs d'échecs (Shatranj Ke Khilari) de Satyajit Ray.

Après avoir interrompu sa carrière d'acteur durant une dizaine d'années, Richard Attenborough effectue son retour à l'écran en 1993 dans Jurassic Park, de Steven Spielberg. Il interprète John Hammond, le propriétaire du parc d’attraction. L'année suivante, il tient le rôle de Kris Kringle dans Miracle sur la 34e rue, réalisé par Les Mayfield. Attenborough se lance dans la production cinématographique au début des années 1960. Avec le réalisateur Bryan Forbes il fonde une société de production baptisée Beaver Films. Ils produisent notamment Le Silence de la colère (en) de Guy Green en 1960 et Le vent garde son secret (Whistle down the Wind) de Bryan Forbes, sorti l'année suivante. La société est dissoute en 1964.

Lassé de jouer dans les films d'autrui, il devient lui-même réalisateur4. En 1969 sort son premier long-métrage, Ah Dieu ! que la guerre est jolie (Oh! What a Lovely War), adaptation cinématographique de la comédie musicale de Joan Littlewood (en). Il réalise notamment Les Griffes du lion (Young Winston) en 1972, puis le film de guerre Un pont trop loin (A Bridge Too Far), sorti en 1977. Son long-métrage le plus connu est Gandhi. Attenborough hypothèque sa maison et accepte des rôles qu'il estime médiocres afin de réunir les fonds nécessaires au tournage. Le film remporte huit Oscars en 1983, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il réalise d'autres films biographiques. Cry Freedom en 1987, mettant en scène Denzel Washington dans le rôle du militant de la lutte anti-apartheid Steve Biko, et Chaplin en 1992, dans lequel Robert Downey Jr. interprète le cinéaste Charlie Chaplin.

Entre 2001 et 2010, Richard Attenborough préside la British Academy of Film and Television Arts (BAFTA). Il est président de la Royal Academy of Dramatic Art (RADA) de 2003 jusqu'à sa mort en 2014. Il est gouverneur de la National Film School durant les années 1970, puis est nommé président du conseil d'administration de l'école. Il est président (chairman) de Goldcrest Films and Television de 1982 à 1987 et de Channel 4 entre 1987 et 1992. En 2003, il est nommé chancelier de l'université du Sussex et occupe cette fonction jusqu'en 2008. Richard Attenborough siège au conseil d'administration du Chelsea Football Club entre 1969 et 1982 et est ensuite nommé président honoraire à vie. Il raconte la production de son film Gandhi dans In search of Gandhi, paru en 1982 au Royaume-Uni7,8. Son autobiographie, Entirely Up to You, Darling est écrite en collaboration avec Diana Hawkins et paraît en 2008.

Richard Attenborough soutient plusieurs causes humanitaires. Il est nommé ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF en 1987. Tout comme ses parents, il soutient tout au long de sa vie le Parti travailliste. Richard Attenborough est fait Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique en 1967, puis chevalier en 1976. Il est nommé baron et obtient un siège à la Chambre des Lords en 1993. En France, il est fait commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1985 et chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur en 1988. En 2006, il est nommé distinguished honorary fellow de l'université de Leicester. Richard Attenborough épouse l'actrice Sheila Sim (en) en 1945. Ils font tous deux partie de la distribution de la pièce La Souricière (The Mousetrap) lors de sa création dans le West End en 1952. Ils ont trois enfants, dont le metteur en scène Michael Attenborough. Son frère cadet est le naturaliste David Attenborough. Sa fille Jane Holland et sa petite-fille Lucy meurent en Thaïlande lors du tsunami de 2004. En décembre 2008, Richard Attenborough est victime d'une chute à son domicile et tombe brièvement dans le coma. Le 24 août 2014, il meurt dans une maison de repos de Londres, à l'âge de 90 ans.

Filmographie

  • 1942 : Ceux qui servent en mer (In Which We Serve), de Noël Coward et David Lean : Un marin (non crédité)
  • 1943 : Schweik's New Adventures de Karel Lamač : un ouvrier des chemins de fer
  • 1944 : The Hundred Pound Window de Brian Desmond Hurst : Tommy Draper
  • 1945 : La Grande Aventure (Journey Together) de John Boulting : David Wilton
  • 1946 : Une question de vie ou de mort (A Matter of Life and Death) de Michael Powell et Emeric Pressburger : Un pilote britannique
  • 1946 : School for Secrets de Peter Ustinov : Jack Arnold
  • 1947 : The Man Within de Bernard Knowles : Francis Andrews
  • 1947 : Dancing With Crime de John Paddy Carstairs : Ted Peters
  • 1947 : Le Gang des tueurs (Brighton Rock) de John Boulting : Pinkie Brown
  • 1948 : London belongs to me de Sidney Gilliat : Percy Boon
  • 1948 : The Guinea Pig de Roy Boulting : Jack Read
  • 1949 : The Lost People de Bernard Knowles : Jan
  • 1949 : Boys in Brown de Montgomery Tully  : Jackie Knowles
  • 1950 : La nuit commence à l'aube (Morning Departure) de Roy Ward Baker : un chauffeur
  • 1951 : Hell is sold out de Michael Anderson : Pierre Bonnet
  • 1951 : La Boîte magique (The Magic Box) de John Boulting : Jack Carter
  • 1952 : Commando sur Saint-Nazaire (Gift Horse) de Compton Bennett : Matelot "Dripper" Daniels
  • 1952 : Father's Doing Fine de Henry Cass : Dougall
  • 1954 : Eight O'Clock Walk de Lance Comfort : Thomas "Tom" Leslie Manning
  • 1955 : The Ship that died of Shame de Basil Dearden : George Hoskins
  • 1956 : Ce sacré z'héros (Private's Progress) de John Boulting : Soldat Percival Henry Cox
  • 1956 : The Baby and the Battleship de Jay Lewis : Knocker White
  • 1957 : Ce sacré confrère (Brothers in Law) de Roy Boulting : Henry Marshall
  • 1957 : The Scamp de Wolf Rilla : Stephen Leigh
  • 1958 : Dunkerque (Dunkirk) de Leslie Norman : Holden
  • 1958 : The Man Upstairs de Don Chaffey : Peter Watson
  • 1958 : Les Diables du Désert (Sea of Sand) de Guy Green : Brody
  • 1959 : Le Mouchard (Danger Within) de Don Chaffey : Capitaine "Bunter" Phillips
  • 1959 : Après moi le déluge (I'm All Right Jack) de John Boulting : Sidney De Vere Cox
  • 1959 : SOS Pacific de Guy Green : Whitey Mullen
  • 1959 : Hold-up à Londres (The League of Gentlemen), de Basil Dearden : Lieutenant Richard Lexy
  • 1959 : Jet Storm, de Cy Endfield : Ernest Tilley
  • 1960 : Le Silence de la colère (The Angry Silence) de Guy Green : Tom Curtis
  • 1961 : Le vent garde son secret (Whistle down the Wind) de Bryan Forbes - non credité -
  • 1962 : On n'y joue qu'a deux (Only Two Can Play) de Sidney Giliat : Gareth L. Probert
  • 1962 : Tout au long de la nuit (All Night Long) de Basil Dearden : Rod Hamilton
  • 1962 : The Dock Brief de James Hill : Herbert Fowle, l'accusé de meurtre
  • 1963 : La Grande Évasion (The Great Escape), de John Sturges : Commandant Roger 'Big X' Bartlett
  • 1964 : Le Secret du docteur Whitset (The Third Secret) de Charles Crichton : Alfred Price-Gorham
  • 1964 : Le Rideau de brume (Seance on a Wet Afternoon) de Bryan Forbes : Billy
  • 1964 : Les Canons de Batasi (Guns at Batasi) de John Guillermin : Sergent Major Lauderdale
  • 1965 : Le Vol du Phénix (The Flight of the Phoenix) de Robert Aldrich : Lew Moran
  • 1966 : La Canonnière du Yang-Tse (The Sand Pebbles), de Robert Wise : Frenchy Burgoyne
  • 1967 : L'Extravagant Docteur Dolittle (Doctor Dolittle) de Richard Fleischer : Albert Blossom
  • 1968 : Trio d'escrocs (Only When I Larf) de Basil Dearden : Silas
  • 1968 : Un amant dans le grenier (The Bliss of Mrs. Blossom) de Joseph McGrath : Robert Blossom
  • 1969 : The Magic Christian de Joseph McGrath : l'entraîneur d'Oxford
  • 1970 : La Dernière Grenade (The Last Grenade) de Gordon Flemyng : Général Charles Whiteley
  • 1970 : A Severed Head de Dick Clement : Palmer Anderson
  • 1970 : Le Magot (Loot) de Silvio Narizzano : Inspecteur Truscott
  • 1971 : L'Étrangleur de la place Rillington (10 Rillington Place) de Richard Fleischer : John Christie
  • 1974 : Dix petits nègres (Ten little indians) de Peter Collinson : Le juge Cannon
  • 1975 : Rosebud de Otto Preminger : Edward Sloat
  • 1975 : Brannigan, de Douglas Hickox : Sir Charles Swann
  • 1975 : Conduct Unbecoming de Michael Anderson : Major Lionel E. Roach
  • 1977 : Les Joueurs d'échecs (Shatranj Ke Khilari) de Satyajit Ray : Général Outram
  • 1977 : Un pont trop loin (A Bridge Too Far) de Richard Attenborough : un fou avec des lunettes (non crédité)
  • 1979 : La Guerre des otages (The Human Factor) de Otto Preminger : Colonel John Daintry
  • 1993 : Jurassic Park de Steven Spielberg : John Hammond
  • 1994 : Miracle sur la 34e rue (Miracle on 34th Street) de Les Mayfield : Kris Kringle, Père Noël
  • 1996 : E=mc2 de Benjamin Fry : le visiteur
  • 1996 : Hamlet de Kenneth Branagh : un invité à la cour
  • 1997 : Le Monde perdu : Jurassic Park (The Lost World: Jurassic Park), de Steven Spielberg : John Hammond
  • 1998 : Elizabeth de Shekhar Kapur : Sir William Cecil, Lord Burghley
  • Télévision
  • 2001 : Jack et le Haricot magique (Jack and the Beanstalk: The Real Story) de Brian Henson : Magog

Réalisateur

  • Article connexe : Catégorie:Film réalisé par Richard Attenborough.
  • 1969 : Ah Dieu ! que la guerre est jolie (Oh! What A Lovely War)
  • 1972 : Les Griffes du lion (Young Winston)
  • 1977 : Un pont trop loin (A Bridge Too Far)
  • 1978 : Magic
  • 1982 : Gandhi
  • 1985 : Chorus Line
  • 1987 : Cry Freedom
  • 1992 : Chaplin
  • 1993 : Les Ombres du cœur (Shadowlands)
  • 1996 : Le Temps d'aimer (In Love and War)
  • 1999 : Grey Owl (La chouette grise)
  • 2006 : War and Destiny
  • 2007 : Closing the Ring

Scicolone Anna Maria Villani

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Anna Maria Villani Scicolone (born 11 May 1938 in Pozzuoli, Italy) is the divorced wife of Romano Mussolini (26 September 1927 – 3 February 2006), who was the youngest son of Benito Mussolini, dictator of Italy from 1925 to 1943. 

Scicolone Anna Maria Villani

After her divorce from Romano, she married heart surgeon Magid Tamiz in 1977. She is the sister of actress Sophia Loren (born Sofia Villani Scicolone; 20 September 1934) and the mother of Italian politician Alessandra Mussolini (born 30 December 1962). She played herself in the 2007 documentary "Sophia: Ieri, oggi, domani" and authored the 2010 autobiographical TV movie "My House Is Full of Mirrors" starring herself as well as her sister.

Sandrelli Stefania

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Stefania Sandrelli est une actrice italienne née le 5 juin 1946 à Viareggio dans la province de Lucques. Elle a travaillé avec les réalisateurs Germi, Bertolucci, Scola, Monicelli, Salce, Muccino et Brass.

Sandrelli Stefania

Enfant elle fait de la danse et apprend à jouer de l'accordéon. Elle a quatorze ans et demi quand elle gagne le concours de beauté Miss Cinema de sa ville natale, Viareggio puis fait en novembre 1960 la couverture du journal d'actualités Le Ore ce qui lui ouvre les portes du cinéma. Ses débuts dans le cinéma remontent à 1961, aux côtés de Ugo Tognazzi dans Il federale, film du réalisateur Luciano Salce, suivi la même année d'un rôle dans le chef-d’œuvre de la comédie italienne, Divorce à l'italienne (Divorzio all'italiana), avec Marcello Mastroianni. Ce sera Pietro Germi qui lui donnera le rôle principal de Séduite et abandonnée (1964). Elle rencontre Sylva Koscina pendant le tournage de Le Petit boulanger de Venise (1963), avec qui elle se lie d'une forte amitié. Elle épouse Gino Paoli à 16 ans, et leur fille Amanda naît en 1964.

Elle tourne ensuite dans le chef-d’œuvre d'Antonio Pietrangeli, Je la connaissais bien (1966), et dans L'Amante de Gramigna (1969) avec Gian Maria Volontè et Carlo Lizzani. Elle travaille sur de nombreux films de grande qualité des années 1970, 1980 et 1990 et est considérée comme l'une des actrices italiennes les plus importantes, avec Sophia Loren, Silvana Mangano et Claudia Cardinale. Elle travaille sur Le Conformiste (1970) de Bertolucci, Brancaleone s'en va-t'aux croisades (1970) aux côtés de Vittorio Gassman, et le dernier film de Germi, Alfredo, Alfredo (1972) avec Dustin Hoffman. Elle joue l'un de ses rôles les plus connus dans Nous nous sommes tant aimés (1974), le chef-d’œuvre d'Ettore Scola. Elle travaille avec beaucoup d'autres réalisateurs italiens, dont Manfredi, Gassman, Mastroianni, Fellini, De Sica, Fabrizi, Ralli, Satta Flores. Elle joua des rôles aux côtés de Robert De Niro,Yves Montand, Gérard Depardieu, Alida et Romolo Valli, Burt Lancaster, Sterling Hayden et Francesca Bertini.

Elle joue dans Quelle strane occasioni (1976), et le célèbre 1900 (1976) de Bertolucci. Elle tourna beaucoup de films dans les années 1970 et 1980 :Police Python 357 (1976), Dove vai in vacanza?, Le Maître-nageur (1978), Le Grand Embouteillage (1979), La Terrasse (1980). À presque 40 ans elle montre toute sa sensualité dans La Clef (1983) de Tinto Brass, elle tourne Segreti, segreti (1984), et fait partie de la distribution presque exclusivement féminine de Pourvu que ce soit une fille (1986), aux côtés de Catherine Deneuve, Liv Ullmann et Giuliana De Sio. Elle retourne travailler avec Ettore Scola dans La Famille (1987), Francesca Archibugi dans Mignon è partita (1988), et avec Franco Brusati dans Il male oscuro (1990).

Dans les années 1990, pendant qu'elle participe avec succès dans des séries diffusées à la télévision italienne (dont Il maresciallo Rocca et Il bello delle donne), elle se distingue au cinéma avec Jambon, jambon (1992) de Bigas Luna, Beauté volée (1996) de Bertolucci. Elle tourne en 1994 dans le téléfilm de fantasy Desideria et le prince rebelle. Elle est surtout connue pour ses rôles dans Le Dîner (1998) de Scola et dans le film culte Juste un baiser (L'ultimo bacio) (2001) de Gabriele Muccino. S'ensuivent des rôles dans La vita come viene et Un film parlé, les deux sortis en 2003. Depuis 2012, elle joue dans la série de la RAI 1 Una grande famiglia dont elle va tourner la troisième saison. Le 10 septembre 2005 elle reçut le Lion d'or à la Carrière à la 62e Mostra de Venise. Elle gagna trois prix David di Donatello : Meilleure actrice en 1989 pour son rôle dans Mignon è partita et Meilleur second rôle féminin en 2001 et en 2002, pour ses rôles dans L'ultimo bacio et Figli.

Filmographie

  • 1961 : Mission ultra-secrète (Il federale) de Luciano Salce
  • 1961 : Divorce à l'italienne (Divorzio all'italiana) de Pietro Germi
  • 1962 : Les Vierges de Jean-Pierre Mocky
  • 1963 : L'Aîné des Ferchaux de Jean-Pierre Melville
  • 1963 : Le Procès des doges (Il fornaretto di Venezia) de Duccio Tessari
  • 1964 : Séduite et abandonnée (Sedotta e abbandonata) de Pietro Germi
  • 1966 : Tendre Voyou de Jean Becker
  • 1970 : Le Conformiste (Il conformista) de Bernardo Bertolucci
  • 1974 : Un vrai crime d'amour (Delitto d'amore) de Luigi Comencini
  • 1974 : Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) d'Ettore Scola
  • 1976 : Police Python 357 d'Alain Corneau
  • 1976 : Les Magiciens de Claude Chabrol
  • 1976 : 1900 (Novecento) de Bernardo Bertolucci
  • 1979 : Le Maître-nageur de Jean-Louis Trintignant
  • 1979 : Le Grand Embouteillage (L'Ingorgo : Una storia impossibile) de Luigi Comencini
  • 1980 : La Terrasse (La Terrazza) d'Ettore Scola
  • 1982 : Bello mio, bellezza mia de Sergio Corbucci
  • 1982 : Eccezzziunale... veramente de Carlo Vanzina : Loredana
  • 1983 : La Clef (La Chiave) de Tinto Brass
  • 1986 : Pourvu que ce soit une fille (Speriamo che sia femmina) de Mario Monicelli
  • 1987 : Noyade interdite de Pierre Granier-Deferre
  • 1987 : La Famille (La Famiglia) d'Ettore Scola
  • 1987 : Les Lunettes d’or (Gli occhiali d'oro) de Giuliano Montaldo : Mme Lavezzoli
  • 1993 : Jambon, jambon (Jamón, jamón) de Bigas Luna
  • 1996 : Beauté volée (Stealing Beauty) de Bernardo Bertolucci
  • 1998 : Le Dîner (La Cena) d' Ettore Scola
  • 2000 : En attendant le Messie (Esperando al Mesías) de Daniel Burman
  • 2003 : Un film parlé (Um filme falado) de Manoel de Oliveira
  • 2010 : La prima cosa bella de Paolo Virzì
  • 2011 : Tutta colpa della musica de Ricky Tognazzi

Lario Veronica

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Miriam Raffaella Bartolini, dite Veronica Lario, épouse Berlusconi, née le 19 juillet 1956 à Bologne, est une actrice italienne.

Lario Veronica

Elle fut l'épouse de l'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi. En mai 2009, « excédée par le comportement de son mari », elle décide de demander le divorce. Depuis, le couple, divorcé depuis 2014, mène des négociations de natures immobilière, patrimoniale et financière. De son vrai nom Miriam Bartolini, elle naît en 1956 à Bologne, dans une famille de gauche, grandissant dans un quartier populaire. Elle se lance dans une carrière d’actrice « par amour pour son premier fiancé » ; elle crée son nom de scène en hommage à Veronica Lake, une actrice américaine. Veronica Lario joua par le passé dans des films à petit budget. Elle apparaît cependant dans une scène culte de Ténèbres, un giallo de Dario Argento de 1982, dans laquelle elle se fait assassiner de manière sanglante par le tueur en série.

Un soir de 1980, après avoir joué dans une pièce totalement dénudée, le vaudeville des années 1920, Cocu magnifique, elle rencontre l'homme d'affaires Silvio Berlusconi qui lui déclare sa flamme dans sa loge1, à l'époque marié et père de deux enfants. Ils entretiennent une relation secrète ; les deux amants se retrouvent régulièrement dans un appartement que Berlusconi a offert à sa maîtresse, situé via Rovani, à quelques pas du siège social de l'entreprise Fininvest. De cette relation naît Barbara, en 1984. Eleonora et Luigi naîtront après la révélation de leur relation et le divorce de Silvio Berlusconi avec Carla Maria Elvira Dell’Oglio :

  • Barbara, née en 1984
  • Eleonora, née en 1986
  • Luigi, né en 1988

Le 10 décembre 1990, Silvio Berlusconi épouse civilement Veronica Lario, à Milan. Les témoins du mariage sont le journaliste Gianni Letta, l'homme d'affaires Fedele Confalonieri, ainsi que l'ancien président du Conseil socialiste Bettino Craxi et son épouse Anna. Si son époux connaît le succès politique et devient chef du gouvernement à trois reprises, Veronica Lario décide, malgré tout, de rester dans l'ombre, refusant d'être considérée comme une Première dame, et rejetant le qualificatif de First lady, comme la presse la présente ainsi. Le couple Berlusconi vit séparé : lui prend ses quartiers au palais Grazioli, à Rome, tandis qu'elle, décide de vivre dans l'une des villas de son époux, près de Milan.

Le 3 mai 2009, dans le journal La Repubblica, elle finit par demander le divorce, en se disant « excédée par le comportement de son mari », après que celui-ci a assisté, quelques jours plus tôt, à l'anniversaire d'une jeune napolitaine de 18 ans, Noemi Letizia. Elle touche aujourd'hui une pension alimentaire de 300 000 euros par mois versée par Silvio Berlusconi. Le divorce fut prononcé entre les deux époux en 2014, mais ceux-ci mènent d'actives négociations de natures immobilières, patrimoniales et financières, selon les avocats de Veronica Lario. 

Le 28 décembre 2012, le tribunal de Milan rend un nouveau jugement : Veronica Lario touche finalement 3 millions d'euros de pension mensuelle, soit 100 000 euros par jour, bien qu'elle ne put acquérir l'usufruit de la villa de Macherio, dans laquelle elle fut, longtemps durant, logée par son époux de l'époque . Elle vit aujourd'hui dans une villa à Milan, payée par son ex époux. En 2010, Silvio Berlusconi, dont elle est séparée, affirme qu'elle vivrait une liaison avec l'ancien maire de Venise, Massimo Cacciari ; une relation évoquée, puis moquée par Berlusconi, en 2006.

Filmographie

  • 'La vedova e il piedipiatti (téléfilm de Mario Landi, 1979)
  • Bel Ami (réalisé par Sandro Bolchi, 1979)
  • Tenebre (réalisé par Dario Argento, 1982)
  • Sotto... sotto... strapazzato da anomala passione (réalisé par Lina Wertmuller, 1984)

 

Fede Emilio

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Emilio Fede (Barcellona Pozzo di Gotto, province de Messine, Sicile, 24 juin 1931), est un journaliste et écrivain italien contemporain.

 

Fede Emilio

Emilio Fede a été rédacteur en chef du TG1 (Telegiornale de la Rai 1) de 1981 à 1982, puis de l'émission Studio Aperto (1991) et, de 1992 à 2012, du journal télévisé de la Rete 4, une chaîne du groupe Mediaset (le groupe média privé de Silvio Berlusconi), ainsi que présentateur de l'édition du soir du même JT. Son édition a été accusée de soutenir, parfois de manière explicite, le centre-droit italien, et en particulier Silvio Berlusconi, Président du Conseil et ami personnel du journaliste. Ses prises de positions assumées lui ont valu diverses amendes pour non-respect de la neutralité journalistique de la part de l'AgCom (Autorità per le Garanzie nelle Comunicazioni), l'équivalent italien du CSA. Le contenu de son journal a été violemment critiqué par l'ensemble de la gauche italienne.

Après avoir débuté dans le journalisme en 1954 pour la RAI, Emilio Fede devient envoyé spécial en Afrique de 1961 à 1969. Il travaille alors à la rédaction de TV7, l'hebdomadaire d'approfondissement du TG1 puis, en 1976, devient le présentateur du TG1, et rédacteur en chef de 1981 à 1983. Il présente quelque temps l'émission Test. Entre-temps, il se présente aux élections législatives de 1979 dans les listes du Parti social-démocrate italien (PSDI). En 1987, à la suite d'une condamnation pour organisation de jeux de hasards (dont il est finalement innocenté), il quitte la RAI et, en 1989, rejoint le groupe Fininvest. Il y présente l'émission Vidéo News, puis Studio Aperto. En 1992, il est appelé à fonder le TG4, qu'il présente et dirige jusqu'au 28 mars 2012, jour de ses démissions.

Sa manière de diriger son journal, en faveur du centre-droit selon l'observatoire de l'université de Pavie, l'a exposé à des critiques et à des interventions de la part de L'autorité pour les Garanties des Communications. Son lien étroit avec Berlusconi, jamais démenti par Fede, s'est manifesté en 1994 lorsque Fede dédie la victoire de Berlusconi aux élections législatives de 1994 à Rosa Bossi, la mère de Berlusconi. En 2006, après une énième amende, il menace de se retirer mais il y renonce après avoir vu les lettres de ses téléspectateurs qui l'incitaient à rester.

Minetti Nicole

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Nicole Minetti (Rimini, 11 marzo 1985) è un personaggio televisivo e politica italiana, in passato consigliera regionale per il PDL durante la XVI Legislatura (2010-2012) della Regione Lombardia eletta nel cosiddetto listino di Formigoni alle elezioni del 2010.

Minetti Nicole

Diplomatasi al liceo classico a Rimini, si è poi trasferita a Milano, dove ha conseguito la laurea di I livello in igiene dentale presso l'Università Vita-Salute San Raffaele; successivamente ha conseguito la laurea di II livello in Scienze delle professioni sanitarie tecnico-assistenziali. Dal settembre 2007 al giugno 2008 è stata valletta di Scorie, trasmissione satirica condotta da Nicola Savino su Rai 2, sempre su Raidue è stato il suo debutto tv come inviata per Stelle e note di Natale sotto la direzione artistica di Luciano Silighini Garagnani. Ha partecipato inoltre, col ruolo di "Hit Model" nella primavera del 2009, al programma Colorado Cafè su Italia 1. Minetti viene eletta nel 2010 consigliere regionale in Lombardia, in virtù della sua candidatura all'interno del listino del Presidente Roberto Formigoni ; l'inserimento in tale listino garantiva, infatti, alla rosa di candidati l'automatica elezione in caso di vittoria del candidato Presidente a cui erano collegati.

Viene asserito che la sua candidatura in tale listino sia stata «voluta a ogni costo» dall'allora Presidente del Consiglio Silvio Berlusconi, il quale l'aveva conosciuta presso gli stand Publitalia, dove Minetti lavorava come hostess, e che, secondo le dichiarazioni della donna, le avrebbe regalato in seguito dei bracciali. Le strade di Minetti e Berlusconi incrociano di nuovo in occasione dell'aggressione subita in piazza Duomo dal presidente del Consiglio: durante il ricovero di Berlusconi a seguito delle lesioni subite, Minetti lavorava come igienista dentale al San Raffaele di Milano dove egli fu curato. Minetti è salita per la prima volta alla ribalta della cronaca politica e mediatica nell'inverno 2010 proprio per l'anomala candidatura, che le ha permesso di bruciare le tappe nonostante l'assenza di qualsiasi precedente esperienza politica. All'epoca non furono pochi i mugugni all'interno del PDL, di cui alcuni membri ne osteggiarono l'inserimento nel listino blindato.

È tornata poi a far parlare di sé alla fine dell'ottobre 2010 in occasione del coinvolgimento nel cosiddetto Ruby-affaire (o Rubygate), il caso della diciassettenne marocchina finita in questura per un sospetto di furto e poi, nel giro di poche ore, rimessa in libertà grazie all'intervento di Palazzo Chigi, con una telefonata di Silvio Berlusconi in persona. Minetti è indagata dalla procura milanese per favoreggiamento della prostituzione. Oltre a lei, figurano nel registro degli indagati l'allora direttore del TG4 Emilio Fede, e il manager e talent scout Lele Mora, già coinvolto con Fabrizio Corona nello scandalo Vallettopoli.

Minetti, su richiesta del Premier, si recò nella questura milanese, nella notte del 27 maggio 2010, per sottoscrivere l'affido dell'allora minorenne marocchina, in quel momento trattenuta dalle forze dell'ordine, in quanto su di lei pendeva un sospetto di furto. Minetti ha preso le distanze dalla minorenne, affermando che Ruby è solo una sua conoscente, non un'amica: giustifica la sua andata a notte fonda in questura per prelevarvi la ragazza, come l'adempimento di un favore richiestole direttamente dal premier. Nonostante l'affido familiare della minore ottenuto dal giudice minorile, Minetti nega di aver mai garantito ospitalità alla ragazza.

Il 19 luglio 2013 Minetti, assieme agli altri due imputati, viene condannata in primo grado dal Tribunale di Milano nell'ambito del processo Ruby bis a 5 anni di reclusione e all'interdizione dai pubblici uffici per 5 anni con l'accusa di favoreggiamento alla prostituzione.


Rubacuori Ruby

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Ruby Rubacuori, de son vrai nom Karima el-Mahroug, née le 11 novembre 1992, est une prostituée et danseuse de cabaret marocaine. 

Rubacuori Ruby

Elle vient à être connue dans le cadre du scandale du Rubygate, accusant le premier ministre italien Silvio Berlusconi d'avoir eu des relations sexuelles avec elle alors qu'elle avait seulement dix-sept ans. Silvio Berlusconi se trouve alors inculpé pour abus de pouvoir et détournement de mineur. Née à Fquih Ben Salah, Karima El-Mahroug grandit à Messine où elle acquiert son surnom de "voleuse de cœurs". Elle quitte le domicile familial à quatorze ans. Elle se fait connaître des services de police suite à divers vols, et les autorités tentent de lui trouver un logement. Elle vit un moment avec un homme de trente-trois ans, et travaille comme femme de ménage, danseuse ou esthéticienne.

Son casier judiciaire l'accuse d'un vol de montre d'un montant de 3 000 €, pour lequel elle est arrêtée à Milan en mai 2010. Elle est libérée suite à un appel de Silvio Berlusconi, qui indique à la police milanaise qu'il s'agit de la petite-fille d'Hosni Mubarak. Interrogé durant l'enquête du Rubygate au sujet de cette surprenante intercession, Berlusconi déclare qu'il avait agi là sans motivation personnelle, simplement pour aider des gens se trouvant dans des situations désespérées.

Toutefois, des fuites venant de l'enquête semblent faire apparaître que Ruby n'a pas seulement accepté de l'argent et des bijoux de la part du premier ministre italien, mais aurait également participé à au moins trois parties fines s'étant achevées en jeux sexuels ou « Bunga bunga ». Le scandale qui entoure la personne de Ruby et la personne du premier ministre est reconnu comme ayant eu un effet délétère sur l'image en Italie du gouvernement.

Anselmi Tina

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Tina Anselmi, née le 25 mars 1927 à Castelfranco Veneto (Italie), est une femme politique italienne du Démocratie chrétienne. Députée de la Vénétie, elle devient en 1976 la première femme membre d'un gouvernement italien.

Anselmi Tina

Elle participe à la Résistance en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, rejoignant un mouvement en 1944, à l'âge de 17 ans, après avoir assisté à la pendaison d'un groupe de jeunes partisans par lesfascistes. Elle faisait partie de la brigade Cesare Battisti, et adhère la même année au parti Démocratie chrétienne.

Après la guerre, elle milite au sein de syndicats chrétiens, est vice-président de l'Union européenne féminine et responsable des jeunes de Démocratie chrétienne. De 1968 à 1987, elle a été membre de la Chambre des députés italienne, réélu pour cinq fois (Ve à Xe législature) dans la circonscription de Vénétie-Trévise. Elle est trois fois sous-secrétaire d'État au ministère du Travail et, en 1976, devient la première femme à être membre d'un gouvernement italien, en étant choisie par Giulio Andreotti en tant que ministre du Travail puis ministre de la Santé (la première femme secrétaire d'État est Angela Maria Guidi Cingolani, en 1951).

Elle est surtout connue pour avoir été l'auteur principal de la loi italienne sur l'égalité des chances, un sujet pour lequel elle a toujours combattu dans sa vie politique. En 1981, elle a dirigé la commission d'enquête parlementaire sur la loge maçonnique P2 (Commissione parlamentare d'inchiesta sulla Loggia massonica P2), et rédigé le rapport de la majorité qui avait été approuvé en 1984.

Vizzini Carlo

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Carlo Vizzini (né le 28 avril 1947 à Palerme) est un homme politique et un universitaire italien.

Vizzini Carlo

Ancien ministre, sénateur après avoir été député à cinq reprises, Carlo Vizzini est sénateur élu pour la 3e fois. Après avoir été membre du PSDI, il se rapproche de Silvio Berlusconi et est élu sénateur avec Forza Italia puis avec le Peuple de la liberté. Il adhère en novembre 2011 au Parti socialiste italien, quittant le centre-droit pour le centre-gauche, alors que le gouvernement Berlusconi IV est proche de sa démission.

Ancien ministre des Postes, il est nommé ministre des Affaires régionales dans le Gouvernement Craxi I le 26 mars 1984 et devient ensuite ministre des Biens et Affaires culturels (1987-1988). Il est au Senato della Repubblica, l'actuel président de la Commission des Affaires constitutionnelles (la 1re commission permanente sénatoriale) depuis le 22 mai 2008 (XVIe législature). Il avait été secrétaire national du Parti socialiste démocrate italien pendant la Première République.

Élu le 13 avril 2008, il est membre depuis le 4 novembre 2011 du groupe parlementaire dénommé « UDC, SVP-Autonomie, UV-MAIE-Vers le Nord-MRE et PLI », après avoir été membre du groupe de Forza Italia puis du Peuple de la liberté du 29 avril 2008 au 3 novembre 2011.

Fortuna Loris

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Loris Fortuna (Breno, province de Brescia, 29 août 1924 - Rome, 5 décembre 1985) était un homme politique italien, connu pour avoir, dans les années 1960, initié la réforme du divorce en Italie.

Fortuna Loris

Loris Fortuna est devenu député une première fois lors de la IVe législature en 1963 au sein de l'ancien Parti socialiste italien. Dès 1965 il présente une proposition de loi sur le divorce dont il est le premier signataire. Ce n'est que lors de la Ve législature (1968-1972) qu'il pourra la défendre et la faire devenir une loi de la République.

Il s'occupe également du droit de la famille et demande la suppression des annulations automatiques des mariages faisant suite aux décisions de la Sacra Rota. Dans la législature suivante (1972-1976) le député socialiste (qui fait aussi partie du Parti radical italien) propose une loi sur l'avortement (dépénalisé).

En 1979, il demande la révision du divorce, avec une séparation nécessaire réduite à deux ans (au lieu de 5). En 1984, il défend la protection de la dignité du malade et la régulation de l'euthanasie passive. Son nom est à nouveau cité comme référence morale dans le mouvement Rose au poing créé en 2005.

Scotti Vincenzo

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Vincenzo Scotti (né le 16 septembre 1933 à Naples) est une personnalité politique italienne, ancien membre de la Démocratie chrétienne et actuellement membre de Nous le Sud, après une scission du Mouvement pour l'autonomie, secrétaire d'État aux Affaires étrangères depuis le 12 mai 2008 dans le gouvernement Silvio Berlusconi IV et ancien maire de Naples.

 

Scotti Vincenzo

Vincenzo Scotti est diplômé cum laude en 1955 à l'université de Rome « La Sapienza », avec une thèse sur l'économie du développement et les régions arriérées. Élu député en 1968 pour la DC, et constamment réélu depuis, il obtient 219 000 voix de préférences en 1979. En 1976, il est secrétaire d'État au Budget. De 1978 à 1992, il est ministre à plusieurs reprises (Ministre de la culture de 1981 à 1982). En 1984, il devient maire de Naples. En 1989, il devient président du groupe parlementaire de la DC à la Chambre.

Comme ministre de l'Intérieur (1991), il fonde la Direction d'investigation anti-mafia. Le 13 avril 2008, il est candidat en Campanie pour le Mouvement pour l'autonomie. Le 20 janvier 2010, Enzo Scotti, secrétaire d'État est expulsé du MPA ainsi que les députés (Arturo Iannaccone, Luciano Mario Sardelli, Elio Belcastro et Antonio Milo) qui ont constitué avec lui un nouveau groupe avec un symbole « Noi Sud » (Nous le Sud).

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