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Cerdan Marcel

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Marcel Cerdan est un champion de boxe français, né Marcellin Cerdan1 le 22 juillet 1916 à Sidi Bel Abbès (Algérie) et mort le 28 octobre 1949 dans un accident d'avion survenu au-dessus de l'archipel des Açores (Portugal). Ayant grandi au Maroc à partir de 1922, il était surnommé « le Bombardier marocain ».

 

Cerdan Marcel

Marcel Cerdan naît le 22 juillet 1916 en Algérie (alors « française »), dans le « Petit Paris » de Sidi Bel Abbès. En 1922, sa famille s'installe au Maroc (à ce moment-là sous protectorat français), dans le quartier Mers Sultan de Casablanca, où il grandit. Le jeune Marcel effectue son premier combat de boxe à l'âge de huit ans, pour une tablette de chocolat. À dix-huit ans, il dispute son premier combat professionnel à Meknès. Marcel Cerdan est légionnaire de première classe honoraire avec le matricule 60.140 - 1948. Signalons son amour pour le ballon rond, car il fut aussi un ailier de grand talent. Il fut sélectionné aux côtés de Ben Barek dans la sélection du Maroc qui affronta l’équipe de France pendant la guerre, mais aussi avec l'USM Casablanca en 1941 et 1942 avec Larbi Ben Barek. Le 27 janvier 1943, il épouse Marinette Lopez (1925-2011).

Il débute à Paris à la Salle Wagram contre Louis Jampton. Semant la terreur sur les rings dans les années 1940, il est surnommé « le Bombardier marocain ». Après avoir gagné les titres français et européens des poids welters, il devient champion du monde des poids moyens en battant « Le Roi du KO » Tony Zale le 21 septembre 1948 par KO technique (abandon à la 12e reprise). C'est à cette époque qu'il est le compagnon de la chanteuse Édith Piaf. Blessé à l'épaule, il est contraint de laisser sa couronne à Jake LaMotta à Détroit le 16 juin 1949. Une revanche est prévue le 2 décembre 1949 au Madison Square Garden mais elle n'aura jamais lieu.

Le 27 octobre 1949, Cerdan prend le vol Paris-New-York Air France afin d'y rejoindre sa compagne Édith Piaf. L'avion s'écrase dans la nuit du 27 au 28, sur le Pico de Vara, une montagne de l'île São Miguel, dans l'archipel des Açores. Il n'y a aucun survivant parmi les 48 passagers de l'avion où se trouvait aussi la grande violoniste Ginette Neveu. Les cendres de Marcel Cerdan ont été inhumées au Maroc, puis en 1995 au cimetière du Sud de Perpignan. Il a trois fils : Marcel Jr (4 décembre 1943), René (1er avril 1945) et Paul (1er octobre 1949).

 

Palmarès et distinctions

123 combats disputés :

  • 119 victoires (dont 61 par K.O.) ;
  • 4 défaites ;
  • 5 championnats de France victorieux : 21/02, 05/06 et 24/11 1938, 22/06 1941, 25/05 1946 ;
  • 4 championnats d'Europe victorieux : 03/06 1939, 30/09 1942, 02/02 1947, 10/07 1948 ;
  • 1 championnat du monde des poids moyens victorieux, le 21 septembre 1948.
  • Champion des champions Français L'Équipe en 1948.
  • Décoré de la Légion d'honneur a titre posthume (1949).
  • Il est élu à l'International Boxing Hall of Fame en 1991.

LaMotta Jake

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Jake LaMotta, de son vrai nom Giacobbe La Motta, surnommé The Raging Bull ou The Bronx Bull (le Taureau du Bronx), en raison de sa puissance et de son ardeur au combat, est un boxeur américain, né le 10 juillet 1922 à New York dans le Bronx.

LaMotta Jake

Champion du monde des poids moyens de 1949 à 1951, peu doué pour l'esquive, il savait encaisser les coups les plus violents, avant de contrer avec férocité ses adversaires. Aucun de ces derniers n'est arrivé à le mettre KO au cours des 106 combats professionnels qu'il livra. Sa vie fut retranscrite à l'écran dans le film Raging Bull en 1980 avec Robert De Niro dans le rôle du boxeur. Adolescent, LaMotta apprit la boxe dans une maison de correction, au Coxsackie Correctional Institute et fut surnommé « The Bronx Bull » à cause de son agressivité sur le ring. Son premier combat professionnel se déroula le 3 mars 1941, qu’il remporta après 4 rounds, à la décision contre Charley Mackley.

Les deux années suivantes, il accumula un grand nombre de victoires et gagna la reconnaissance le 5 février 1943, quand il remporta la victoire à la décision unanime des juges au 10e round contre Sugar Ray Robinson. C’était la deuxième rencontre entre les deux champions et la première défaite de Robinson, en tant que professionnel. Ce match fut élu Surprise de l'année Ring Magazine. Au total, LaMotta et Robinson s’opposèrent à six reprises. Malgré la forte combativité qu'il opposa à la technique de Ray Robinson, La Motta s’inclina à chaque fois. Après sa victoire sur Ray Robinson, LaMotta fut suspendu sept mois pour avoir accepté de perdre face à Billy Fox.

Le 16 juin 1949, LaMotta remporta le championnat du monde des poids moyens contre le Français Marcel Cerdan, qui ne put poursuivre à la 10e reprise. Une revanche fut prévue mais Cerdan fut tué dans un accident d’avion en octobre alors qu’il partait s’entraîner aux États-Unis pour ce combat. Ensuite, il rencontra Robert Villemain pour une revanche après un match controversé. En effet, pour le public et les observateurs, il était perdant, mais deux juges, qui devaient être disqualifiés par la suite, lui donnèrent la victoire pour ne pas nuire à de juteux paris. Pour cette revanche, il refusa de mettre en jeu son titre de champion du monde. Robert Villemain remporta largement le combat. Après sa défaite, La Motta refusera systématiquement les confrontations avec Villemain. Ce match fut élu Surprise de l'année Ring Magazine.

LaMotta défendit son titre deux fois : la première fois, le 12 juillet 1950 contre l’invaincu Tiberio Mitri qu’il battit aux points après 15 rounds et la deuxième fois, le 13 septembre, face au Français Laurent Dauthuille qu’il mit KO à 15 secondes de la fin du match alors qu’il était dominé depuis le premier round. Il perdit cependant son titre contre Robinson le 14 février 1951, à la 13e reprise. Il ne fut pas mis KO, s’accrochant dans les cordes alors qu’il était compté. Dans ses sept combats suivants, il fut battu avant la limite à deux reprises. En 1953, il ne combattit pas et revint sur le ring en 1954 pour trois combats, avant de se retirer. Son dernier combat l’opposa à Al McCoy, qu’il vainquit par KO. Il compte 83 victoires (dont 30 par KO), pour 19 défaites et 4 matchs nuls. Il a connu pendant sa première retraite la prison pendant un an pour avoir payé une mineure pour faire du strip-tease. Son fils a été tué dans l'accident du vol 111 Swissair. Après sa carrière de boxeur, il fut propriétaire d'une boîte de nuit portant son nom.

Robinson Sugar Ray

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Walker Smith Jr. dit Sugar Ray Robinson (né le 3 mai 1921 à Ailey et mort le 12 avril 1989 à Culver City) est un boxeur américain professionnel s'étant illustré entre les années 1940 et les années 1960, et souvent cité à ce titre parmi les plus illustres pugilistes de l'histoire. Ses prestations sur le ring ont incité nombre d'observateurs à créer le classement pound for pound, permettant ainsi de comparer les boxeurs au-delà des différences de catégories de poids. Il est intronisé à l'International Boxing Hall of Fame dès sa création en 1990.

Robinson Sugar Ray

Il est resté invaincu durant sa carrière amateur totalisant 85 victoires en autant de combat dont 69 obtenues sur knockout (KO), 40 dès le premier round. Promu professionnel en 1940, il remporte 128 victoires dont 84 sur KO sur les 131 combats — 1 défaite et 2 nuls — qu'il dispute jusqu'en 1951. A partir de 1946, il domine mondialement les poids welters et s'impose même chez les moyens la dernière année. Après s'être retiré en 1952, il revient en 1954 et regagne la ceinture mondiale des moyens en 1955. En 1958, il devient le premier boxeur à remporter un même titre mondial à cinq reprises. Nommé boxeur de l'année en 1942 et 1951, il affronte les plus célèbres boxeurs tels que Jake LaMotta, Carmen Basilio, Gene Fullmer, ou Bobo Olson au cours de ses 202 combats professionnels. Vingt-cinq ans après l'avoir débutée, il met fin à sa carrière professionnelle en 1965.

Plusieurs titres honorifiques lui reviennent depuis sa retraite. Désigné « plus grand boxeur du xxe siècle » par l'Associated Press, il est nommé en 2007 « plus grand boxeur de l'histoire » selon le site Internet d'ESPN. En 1997, le très renommé Ring Magazine le positionne quant à lui en tête de son classement pound for pound, et le considère meilleur combattant des années 1950. Il reçoit également les honneurs de ses pairs comme Joe Louis, Sugar Ray Leonard ou Mohammed Ali qui le surnomme « The Greatest ». Célèbre pour son mode de vie flamboyant en dehors des salles de boxe, il est aussi le premier sportif reconnu pour avoir mis à contribution son « entourage ». Reconverti sans succès dans le show business, il meurt ruiné en 1989.

Sugar Ray Robinson naît sous le nom de Walker Smith Jr. à Ailey en Géorgie selon son certificat de naissance ou à Détroit dans le Michigan selon son autobiographie. Ses parents sont Walker Smith Sr. et Leila Hurst ; ils ont deux autres enfants : Marie, l'aînée, née en 1917, et Evelyn née en 1919. Le chef de famille travaille dans les champs de coton, d'arachide et de maïs en Géorgie avant de rejoindre Détroit où il commence à travailler dans le bâtiment. Plus tard comme égoutier, il trouve un deuxième emploi afin d'assurer la bonne intégration de sa famille. Robinson déclare à ce sujet : « Il se levait tous les matins à 6 heures et ne revenait à la maison que vers minuit, cela six jours sur sept. Je ne le voyais réellement que le dimanche... bien trop peu pour moi ».

Quand ses parents se séparent alors qu'il a 12 ans, il suit sa mère à Harlem. Il espère alors devenir médecin mais après avoir fui l'école De Witt Clinton en classe de troisième, il décide de se lancer dans la boxe. mais on lui refuse l'accès car il doit d'abord obtenir une licence auprès de l'Amateur Athletic Union qui n'attribue ce document qu'à partir de 16 ans. Pour enfreindre la règle et commencer la boxe, il emprunte la carte de membre d'un ami, Ray Robinson. Ce nom d'emprunt se joint plus tard au surnom que lui donne son manager George Gainford, Sugar, décrivant son style « doux comme du sucre » ("sweet as sugar"). C'est comme cela que Walker Smith Jr. devient Sugar Ray Robinson et entame sa carrière.

Jeune, Robinson idolâtre Henry Armstrong et plus encore Joe Louis, d'autant plus qu'il vivait dans le même quartier que ce dernier à Détroit quand il avait 11 ans et que Louis en avait 17. Il révèle par ailleurs dans son autobiographie avoir été dévasté par la défaite de Joe Louis contre Max Schmeling en 1936, pensant même brièvement à arrêter la boxe. En dehors des ring, le jeune Robinson entre dans la délinquance de rue et intègre même un gang. Par ailleurs marié à 16 ans, il devient père d'un enfant avant de divorcer à 19 ans. Il mène toutefois sa carrière amateur avec réussite et la termine avec un bilan parfait de 85 victoires en autant de combats (69 victoires par KO dont 40 dans la première reprise). Il remporte les Golden Gloves dans la catégorie des poids plumes en 1939, puis des poids légers en 1940.

Ray Robinson fait ses débuts professionnels le 4 octobre 1940 en battant Joe Echevarria par KO dès le second round. Il monte cinq autres fois sur les rings en 1940, cinq combats tous remportés par KO6. En 1941, il vainc le champion du monde des légers Sammy Angott, le futur champion Marty Servo et l'ancien champion Fritzie Zivic. Mais puisque Sammy Angott ne souhaite pas risquer la perte du titre mondial, c'est au-delà de la masse limite autorisée pour un combat de poids légers que le duel a lieu, rendant impossible une transmission du titre planétaire. Il bat Zivic devant 20 551 personnes au Madison Square Garden de New York, l'une des plus grosses affluences observées sur ce site jusqu'alors. Face à ce boxeur, Robinson remporte les cinq premières reprises selon le journaliste du New York Times Joseph C. Nichols, mais Zivic frappe plusieurs fois la tête de Robinson durant les 6e et 7e rounds. Contrôlant les deux rounds suivants, Robinson touche de nouveau son adversaire qui vacille lors du 9e. La dernière reprise n'inverse pas le court du combat puisque Robinson est déclaré vainqueur aux points, à l'unanimité des trois juges .

Lors de la revanche organisée en janvier 1942, Robinson met Zivic KO à la 10e reprise6 ; le second revers par KO de la carrière de Zivic en plus de 150 combats. Robinson avait déjà mis à terre son adversaire lors du 9e round. Zivic et son coin ont beau protester contre l'arrêt de l'arbitre lorsqu'il chute de nouveau, mais la défaite est là. « Ils critiquent un acte d'humanité » écrit après la rencontre James P. Dawson du New York Times, ajoutant que« la bataille s'est tout simplement résumée à un massacre ».

Robinson enchaîne après quatre victoires par KO avant de battre de nouveau Servo en mai 1942 dans un combat dont la décision finale provoque une controverse6. Après trois nouveaux succès, il rencontre pour la première fois Jake LaMotta, en octobre, qui allait devenir l'un de ses grands rivaux6. Robinson bat LaMotta par une décision unanime bien qu'il rende 5,4 kg à son adversaire (66 kg contre 71,4 kg). Cet écart n'empêche pas Robinson de dominer le combat de bout en bout, portant les coups les plus rudes à Servo. Jusqu'en décembre, Robinson demeure invaincu lors des quatre combats suivants, dont deux contre Izzy Jannazzo6. Vainqueur avec la manière de ses 14 combats en 1942, Ray Robinson est nommé boxeur de l'année par le magazine Ring Magazine.

Son invincibilité se termine lors de son 41e combat professionnel et un match en 10 rounds l'opposant à Jack LaMotta. Les 7,3 kg de plus de ce dernier font la différence et permettent à LaMotta de mettre à terre Robinson déclaré vaincu par décision arbitrale6. Une foule immense assiste au combat qui se déroule à Détroit, l'ancienne ville de Robinson. D'abord muselé par Robinson, LaMotta reprend progressivement le dessus. Moins de trois semaines plus tard, Robinson s'impose lors d'une troisième confrontation avec LaMotta avant d'affronter et de vaincre l'une des idoles de jeunesse, Henry Armstrong.

Le 27 février 1943, Robinson est appelé pour rejoindre l'US Army, qui l'identifie toujours comme Walker Smith. Il sert 15 mois durant lesquels il retrouve Joe Louis avec qui il organise quelques matchs exhibitions devant les troupes américaines. Il se signale par ailleurs en s'opposant plusieurs fois à ses supérieurs qu'il soupçonne de discriminations. Ainsi, il refuse plusieurs combats quand il se rend compte que les soldats noirs ne peuvent assister à ces rencontres. En 1944, il est examiné par les autorités militaires qui lui trouvent un déficit mental, puis est réformé le 3 juin 1944. Durant son service, Robinson se lie d'amitié avec Joe Louis mais les deux boxeurs retournent à leurs affaires après. Ils envisagent toutefois de lancer un débit d'alcool à New York mais ce projet échoue car on leur refuse l'autorisation à cause de leur couleur de peau. Outre la défaite de la revanche face à LaMotta, l'unique résultat non-positif de Ray Robinson est un match nul en 10 rounds concédé contre Jose Basora en 1945.

Jusqu'en 1946, Robinson a disputé 75 combats professionnels, présentant un bilan de 73 victoires, 1 défaite et 1 match nul. Plus encore, il compte des succès face aux principales figures de la catégories des poids welters. Cependant, en refusant de coopérer avec les très influentes organisations mafieuses, il ne peut obtenir une chance mondiale malgré ses performances. Il finit néanmoins par obtenir cette occasion en affrontant Tommy Bell le 20 décembre 1946 au Madison Square Garden, avec pour enjeu le gain du titre mondial des poids welters laissé vacant par Marty Servo. Robinson, qui a déjà battu Bell lors d'un combat disputé l'année précédente, est mis à terre dès la 2e reprise mais parvient à se relever. Au terme des 15 rounds, la décision arbitrale, serrée, penche en la faveur de Robinson qui enlève le titre mondial des welters.

L'année suivante, après quatre victoires sans enjeu, il défend avec succès pour la première son titre mondial en mettant KO Jimmy Doyle au 8e round6. L'épilogue du match est cependant dramatique : Doyle, touché par un crochet du gauche, ne reprend pas conscience même après le décompte du juge-arbitre. Immédiatement transféré à l'hôpital, il meurt quelques heures plus tard. Robinson admet plus tard que l'impact du décès de Doyle est « très difficile », d'autant plus qu'il révèle avoir rêvé de la mort accidentelle de son concurrent auparavant. Affecté par ce rêve, il décide d'annuler sa défense mais revient sur sa décision sur les conseils d'un prêtre.

Après deux défenses victorieuses en décembre 1947 et juin 1948, il dispute un combat disputé sans enjeu contre le futur champion du monde Kid Gavilan. Ce dernier touche plusieurs fois Robinson qui maîtrise toutefois les derniers rounds en enchaînant plusieurs séries de directs et crochets du gauche. En 1949, il monte 13 fois sur le ring mais une seule fois pour défendre son titre mondial. Robinson retrouve en effet Gavilan qu'il bat une deuxième fois sur décision en prenant le dessus sur son adversaire dans la seconde moitié du combat. Un seul boxeur accroche Ray Robinson cette année : Henry Brimm qui décroche un match nul en 10 rounds en février à Buffalo.

Sugar Ray Robinson combat 19 fois en 1950 dont une fois pour défendre son titre, l'ultime défense du titre mondial des welters. Face à Charley Fusari, il s'impose aux points6. Après ce dernier combat, hormis 1 dollar, il décide de reverser le solde de sa victoire à la recherche contre le cancer. Auparavant, il affronte George Costner dans un combat précédé de plusieurs provocations. Costner partage en effet le même surnom que Robinson — Sugar — et clame, les semaines précédant le match, être l'unique boxeur digne de ce nom. « Nous ferions mieux de boxer car le ring est seul juge » déclare Robinson en montant sur ce dernier, ajoutant « C'est moi Sugar, pas toi. ». Robinson met Fusari KO après 2 min et 49 secondes6. Il termine l'année en effectuant une première tournée sur le continent européen, à Paris, Bruxelles, Genève et Francfort où il affronte avec succès des boxeurs français, néerlandais ou allemand.

Dans son autobiographie, Robinson admet que son passage dans la catégorie de poids supérieure des moyens relève de difficultés croissantes à se maintenir dans la fourchette de poids des poids welters. Mais ce virage pourrait s'avouer bénéfique en terme financier car certains des pugilistes les plus renommés évoluent dans cette catégorie. Dès 1950, Robinson s'impose contre le Français Robert Villemain pour le titre des poids moyens de l'État de Pennsylvanie6. L'année suivante, il défend avec succès son titre contre Jose Basora, le même Basora qui avait accroché un match nul en 1945. Cette fois-ci, Ray Robinson met son adversaire après 50 secondes sur le ring, établissant un record de vitesse battu seulement  ans plus tard. Plus tard, il s'impose sur Carl Olson, un futur champion du monde de la catégorie qu'il rebattra trois autres fois.

Le 14 février 1951, il rencontre LaMotta une sixième fois lors d'un combat désigné après coup comme le « Massacre de la Saint-Valentin ». LaMotta, qui détient le titre de champion du monde des moyens depuis juin 1949, est déchu par Robinson sur un KO technique au 13e round6. Après 10 reprises d'une faible intensité où Robinson neutralise LaMotta, celui-ci relâche sa boxe et porte plusieurs séries intenses de coups durant trois rounds. Le combat est stoppé lors du treizième des quinze rounds et Robinson inflige à LaMotta son premier KO légitime en 95 combats professionnels. La rivalité entre les deux boxeurs, qui se conclut par ce sixième et dernier combat, est l'une des trames du film consacré à LaMotta par Martin Scorsese, Raging Bull. Au sujet de cette rivalité, Jack LaMotta déclare plus tard : « J'ai combattu Sugar Ray si souvent que j'en ai presque eu du diabète ».

Après la conquête de ce titre mondial, le second de sa carrière, il effectue une nouvelle tournée à travers l'Europe pour y affronter les meilleurs boxeurs du continent. Il embarque avec lui sa Cadillac rose et tout un entourage de 13 proches venus « juste pour se marrer ». Des manières qui étonnent les Français qui le considèrent malgré comme un héros en raison de sa victoire contre LaMotta qui avait obtenu son titre mondial en battant l'icône locale Marcel Cerdan à Détroit. Durant son passage en France, il rencontre le président Vincent Auriol et se permet d'adresser, de façon impromptue, quatre bises à la première dame, rompant alors avec la bienséance d'une cérémonie convenue organisée en son honneur. Cette même année, il crée à Paris un club de jazz Le Ringside qui va fonctionner jusqu'en 1957 au 18 rue Thérèse, dans le quartier de l'Opéra

Après Paris, Zurich, et Anvers, il se rend à Berlin pour y affronter Gerhard Hecht. Pour avoir porté un coup au niveau des reins, Robinson est disqualifié car celui-ci est interdit en Europe, à l'inverse des États-Unis ; le combat est toutefois annulé plus tard par les autorités germaniques6. Après une victoire à Turin, il se rend à Londres pour y affronter l'Anglais Randy Turpin contre qui il remet en jeu sa ceinture mondiale le 10 juillet 1951. Dans un combat serré, c'est finalement son adversaire Turpin qui s'impose aux points à l'issue des  rounds, infligeant à Robinson la deuxième défaite de sa carrière. Cependant, à la faveur d'une revanche organisée dans la foulée le 12 septembre 1951 aux Polo Grounds de New York devant plus de 60 000 personnes, il regagne son titre mondial en mettant Turpin KO. Robinson est en tête au pointage des juges dans la première partie du combat jusqu'au moment où il encaisse un coup lui entaillant profondément le visage. Craignant que ce combat ne soit prématurément arrêté par l'arbitre, il se rue sur le Britannique et lui assène un déluge de coups qui le mettent définitivement hors de combat. Cette victoire fait sortir de leur résidence nombre d'habitants d'Harlem qui se mettent à danser et célébrer Sugar Ray Robinson. Notamment grâce à ce succès, il est nommé boxeur de l'année 1951 par le Ring Magazine.

En 1952, il accorde une revanche à Olson qu'il remporte par décision. Il vainc après cela l'ancien champion du monde Rocky Graziano au bout de trois reprises, avant de défier le champion du monde des poids mi-lourds Joey Maxim au Yankee Stadium le 25 juin 1952. Robinson façonne progressivement un avantage auprès des tables de marque des trois juges, mais les 39 °C vont changer la donne. Indisposé par la chaleur, l'arbitre est tout d'abord remplacé avant que Robinson, moins rapide qu'à l'accoutumée, s'effondre à la toute fin du 13e round. A la reprise, il n'a toujours pas repris conscience et est déclaré KO pour la première et unique fois de sa carrière. Après cette défaite, il annonce sa retraite et décide de se lancer dans le show business. Trois ans après, il annonce son prochain retour sur les rings.

Il est de retour sur les rings à la fin de l'année 1954 et regagne le titre mondial des poids moyens le 9 décembre 1955 en battant par KO Bobo Olson en 2 rounds. Il défendra victorieusement le titre à deux reprises en 1956. Il perd ce titre le 2 janvier 1957 face à Gene Fullmer, mais le regagne lors de la revanche le 1er mai 1957 sur un crochet du gauche à la cinquième reprise. Il en va de même face à Carmen Basilio : Ce dernier le bat par décision partagée en 15 rounds le 23 septembre 1957, mais le 25 mars 1958, Robinson remporte la revanche. Ces deux combats seront nommés combat de l'année par Ring Magazine. Il perd une nouvelle fois titre le 22 janvier 1960 face à Paul Pender et s'incline également lors de la revanche. Il ne combattra plus jamais pour un titre mondial. Ray entame ensuite la longue liste de ses combats en « trop ». Devant Fullmer en mars 1961, puis Giardello en juin 1963. Afin de résorber ses dettes fiscales, il boxe à travers l’Europe et les États-Unis, réduit tel son ombre, à combattre des espoirs ou « seconds couteaux » pour moins de 700 dollars… Il dispute son dernier combat le 10 novembre 1965. Sa carrière professionnelle s'étend ainsi du 4 octobre 1940 au 10 novembre 1965.

Ray tournera quelques films, puis ouvrira un night-club à Harlem, avant que le fisc le lui saisisse, et créera une fondation afin d’aider les jeunes déshérités. Il décède le 12 avril 1989 à Culver City près de Los Angeles, des suites de la maladie d’Alzheimer. Idéalement proportionné, Sugar Ray Robinson combinait puissance, vitesse et précision. Styliste à la pureté rarement égalée, il pouvait se transformer en redoutable frappeur. Jack Newfields analyse « Tout ce qu’on rêve d’avoir entre les cordes, Ray Robinson le détenait. L'aisance gestuelle, le délié du jeu de jambes, la fluidité et la précision des jabs, l’élégance dans ses déplacements, la foudre dans ses deux poings, le sens inné des esquives et la science des feintes, la vitesse d’exécution, et le geste juste au moment crucial. Tout un rêve ! ». Défensivement, Ray utilisait tout le ring grâce une fabuleuse mobilité. Son habileté à bloquer ou à éviter les coups aurait sans doute rendu jaloux l’immense Jack Johnson.

Jamais mis réellement hors combat avant la limite, ses quelques voyages au tapis (seuls Grispos, LaMotta, Levine, Bell, Villemain, Graziano, Giardello, Wilf Greaves à deux reprises et Archer lors de son ultime sortie réussirent cet exploit !) prouvèrent qu’il possédait également une grande capacité de récupération. Souvent considéré comme le plus « parfait » combattant de l’histoire, sa boxe dépassait les notions de beauté et de magie. Même Mohamed Ali (qui était venu le supplier de devenir son manager avant son tournoi olympique de Rome, et qui lui servit bien plus tard (en mars 1965) occasionnellement de soigneur!) avoua : « Ray Robinson a été l’unique boxeur meilleur que moi de toute l’histoire. À une époque où ses adversaires potentiels étaient des vrais durs (Servo, Zale, LaMotta, Cerdan, Graziano, Fullmer, Basilio …), Ray transforma ce sport brutal en véritable art ».

Distinctions

  • Sugar Ray Robinson est élu boxeur de l'année en 1942 et 1951 par Ring Magazine.
  • Basilio - Sugar Ray Robinson I est élu combat de l'année en 1957.
  • Sugar Ray Robinson - Basilio II est élu combat de l'année en 1958.
  • Il est membre de l'International Boxing Hall of Fame dès sa création en 1990.

Adkins Chuck

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Chuck Adkins est un boxeur américain né le 27 avril 1932 et mort le 8 juillet 1993 à Gary, Indiana.

 

Champion des États-Unis dans la catégorie poids légers en 1949, il devient champion olympique en super légers aux Jeux d'Helsinki en 1952 après sa victoire en finale contre le Soviétique Viktor Mednov. Adkins passe professionnel l'année suivante mais ne rencontre pas le même succès que dans les rangs amateurs. Il met un terme à sa carrière en 1958 après sur un bilan de 17 victoires et 5 défaites.

 

Parcours aux Jeux olympiques

Gold medal.svg Jeux olympiques d'été de 1952 à Helsinki (poids super-légers) :

  • Bat Leif Hansen (Norvège) par arrêt de l'arbitre au 1er round
  • Bat Salomon Carrizales (Venezuela) 3-0
  • Bat Alexander Grant Webster (Afrique du Sud) 3-0
  • Bat Bruno Visintin (Italie) 3-0
  • Bat Viktor Mednov (URSS) 2-1

Akins Virgil

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Virgil Akins est un boxeur américain né le 10 mars 1928 et mort le 22 janvier 2011 à Saint Louis, Missouri.

 

Akins Virgil

Il remporte le titre de champion du monde des poids welters laissé vacant par Carmen Basilio le 6 juin 1958 aux dépens de Vince Martinez par arrêt de l'arbitre au 4e round mais perd son titre aux points dès sa première défense contre Don Jordan le 5 décembre 1958. Battu également lors du combat revanche organisé l'année suivante, il met un terme à sa carrière en 1962 sur un bilan de 60 victoires, 31 défaites et 2 matchs nuls.

Marsa Line

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Line Marsa , nom d'artiste d'Annetta Giovanna Maillard, est une chanteuse française, née le 4 août 1895 à Livourne en Italie et morte le 6 février 1945 (à 49 ans) à Paris. Annetta Maillard est la mère d'Édith Piaf.

 

Marsa Line

Line Marsa nait par hasard à Livourne, à l'occasion d'une tournée de ses parents, artistes de cirque ambulant. Elle est la fille d'Eugène Maillard et d'Emma Saïd Ben Mohamed, artiste de cirque, amie de La Goulue. Son nom d'artiste est « inspiré, selon son fils Herbert, de La Marsa, un port tunisien ». Le 4 septembre 1914, elle épouse Louis Gassion, « contorsionniste-antipodiste ». Le 19 décembre 1915, elle met au monde une petite fille, Édith Giovanna Gassion, qui deviendra Édith Piaf.

Elle fut écuyère, funambule et chanteuse de cabaret. Après Édith, elle a eu un second enfant, Herbert Gassion, né le 31 août 1918 à Marseille, qui dit de sa mère : « Une grande artiste, mais qui n'a pas su forcer sa chance... Elle a chanté au Chat noir, au Mikado, au Monocle... », puis part à la dérive « la dérive, le mot est gentil... ». Et pour Arletty, « c'était pas la mère qui avait la voix de la fille, c'était la fille qui avait la voix de la mère ». Line Marsa meurt le 6 février 1945 à l'âge de 49 ans « d'excès de tout, notamment de drogue ».

Richard Walther Darré, Reich Farm Leader and Reich Minister of Nutrition and Agriculture (1933/34)

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In 1933, the "blood and soil" ideologist Richard Walther Darré took control of Nazi agricultural policy. 

 

 

 

The photo shows (from left to right) Richard Walther Darré, Walther Funk (Secretary of State in the Reich Ministry for Popular Enlightenment and Propaganda), Kurt Schmitt (Reich Minister of Economics) and Gottfried Feder (Secretary of State in the Reich Economics Ministry). Photo by Heinrich Hoffmann.

The photo shows (from left to right) Richard Walther Darré, Walther Funk (Secretary of State in the Reich Ministry for Popular Enlightenment and Propaganda), Kurt Schmitt (Reich Minister of Economics) and Gottfried Feder (Secretary of State in the Reich Economics Ministry). Photo by Heinrich Hoffmann.

As Reich Farm Leader and Reich Minister of Nutrition and Agriculture, Darré coordinated and directed all of German agriculture through the so-called Reich Nutrition Estate, which regulated the production, wholesale and retail trade, and consumption of agricultural products. Central protection and promotional measures such as production norms, fixed prices, import duties, and support purchases were supposed to insulate German agriculture from the world market and make it as productive as possible. In fact, by 1939 Germany had achieved the goal of self-sufficiency in the production of bread, potatoes, sugar, meat, and other foodstuffs, but only through strict rationing.

At least 15 percent of the food supply was still being imported. Price increases and supply shortages were already common in Germany before 1939. Additionally, the demands of war preparation also prevented Darré from realizing his goal of raising farmers to a central position in the new German national community and achieving a general return to pre-industrial farming. Great areas of farmland were transformed into roads, airports, and military bases.

The building of the "Westwall" alone swallowed up 5,600 farms, and others were confiscated and forcibly combined in order to increase production. The flight from the land was further accelerated by the development of the armaments industry. Between 1933 and 1939, the number of farm workers fell from 1.8 to 1.4 million. By the beginning of the war, Darré's vision of a German "agricultural nobility" on its own soil had completely disappeared in the Reich.

His influence steadily diminished, and in 1942 he was relieved of his duties. In 1949, he was sentenced to seven years' imprisonment in the so-called Wilhelmstraße Trial; among other charges, he was accused of expropriating Jewish and Polish farmers and refusing food to German Jews. He was pardoned the following year and died in Munich in 1953. 

Reinhard Heydrich at a Fencing Competition with the Berlin SS Fencing Team (1939)

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The former navy lieutenant Reinhard Heydrich (1904-1942) joined the NSDAP and the SS in 1931. 

 

Reinhard Heydrich at a Fencing Competition with the Berlin SS Fencing Team (1939)

As Himmler's closest collaborator, he played an important role in transforming the SS into the Nazi dictatorship's most powerful instrument. From 1939 on, he headed the SS's central office, the Reich Security Main Office [Reichssicherheitshauptamt or RSHA], under whose umbrella he brought all the authorities of the Security Police (Sipo) and the Security Service (SD).

In 1941, he took over the coordination of the "Final Solution of the Jewish Question" and led the discussion on this matter at the Wannsee Conference of January 20, 1942. He was fatally wounded in May 1942 during an attack by Czech resistance fighters. The genocide carried out in Poland under the code name "Operation Reinhardt," originally named after Fritz Reinhardt, a state secretary in the finance ministry, was henceforth associated with Reinhard Heydrich.


Louis II de Bavière

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Louis II de Bavière, né Louis Othon Frédéric Guillaume de Wittelsbach (en allemand: Ludwig Otto Friedrich Wilhelm von Wittelsbach; né le 25 août 1845 à Munich - décédé le 13 juin 1886 au Lac de Starnberg prés du château de Berg) fut de 1864 à 1886 le quatrième roi de Bavière. Ses autres titres sont comte palatin du Rhin, duc de Bavière, de Franconie et de Souabe. Il est le fils ainé de Maximilien II de Bavière et de son épouse Marie de Hohenzollern.

 

Louis II de BavièreLouis II de Bavière

Relativement mauvaise fut l'éducation qu'il reçut, cet enfant bavarois né le 25 août 1845 à Nymphenbourg, aux environs de Munich. Pourtant, des efforts avaient été faits. Ne lui avait-on pas donné pour précepteur Ignace de Doellinger et pour professeur le célèbre chimiste Liebig ? Rien n'y fit: enfant rêveur, Louis II de Bavière le resta toute sa vie et ce, même lorsqu'il devint roi en mars 1864, à la mort de son père le souverain-philosophe Maximilien II, le "Marc-Aurèle Bavarois". Le règne pouvait alors commencer. es arias s'y ajouteraient à l'envi. Roi mécène d'abord, protecteur de Wagner et de Kainz, Louis II fut aussi un roi constructeur, châteaux qui révélèrent souvent - surtout fut-ce le cas de Neuschwanstein - son caractère atypique. Après l'heur, que Louis II ne laissait de rechercher, le malheur, qui survint en juin 1886, avec une mort qui n'a cessé, jusqu'à nos jours, de faire couler beaucoup d'encre.

Jeune, Louis II avait été un grand lecteur. Les lectures lui permettaient de pénétrer des mondes nouveaux et merveilleux où il était un acteur à part entière. C'est à la recherche de ce même état de rêverie que partit le roi en s'intéressant à un tableau, une sculpture, une construction, une musique. euschwanstein_1Bainville écrit que « le simulacre d'un beau tableau lui suffisait, de même qu'il se contentait, à défaut de pierres précieuses, de verres colorés. N'étant pas assez riche pour avoir des colonnes de porphyre ou de lapis-lazuli, des imitations de stuc lui faisaient le même plaisir ». Louis préfèrait la forme au fond, il recherchait en outre l'émotion. Emotion qu'il retrouva plusieurs fois et très intensément en écoutant Wagner. La rencontre musicale avait eu lieu en 1861, alors que Louis n'était âgé que de seize ans. Il avait été ébloui par une représentation de Lohengrin et, dès lors, s'était mis en tête de rechercher le compositeur, ce qui fut chose faite en mai 1864 où le secrétaire du nouveau roi, M. de Pfistermeister, avait convaincu Wagner de s'établir à proximité du roi. S'il n'était pas un inconnu, le compositeur n'en était pas moins méconnu. D'aucuns voyaient pourtant en lui un génie, mais un génie dont la reconnaissance tardait. 

Une amitié commença, ponctuée d'échanges épistolaires sulfureux. Comme son grand-père Louis Ier qui avait eu maille à partir avec le peuple du fait de sa relation avec la courtisane Lola Montès, Louis II dut se contraindre à se séparer de Wagner, les Munichois imputant les dépenses de Louis II à ce dernier. L'amitié qui avait uni les deux personnages allait se terminer. Preuve en est: le roi ne fut-il pas absent lors des obsèques de Wagner en février 1883 ? oi mécène, comme tous les rois de la maison des Wittelsbach, Louis II de Bavière avait donc fait de Munich une capitale musicale, de même que son grand-père en avait fait une capitale artistique. Capitale musicale limitée toutefois, Bayreuth la supplantant après le départ de Wagner. C'est bien connu, lorsque l'on aime, on ne compte pas. E les prodigalités de Louis pour ceux qu'il aimait, ne serait-ce que pour leur art, étaient importantes. Il en fut, finalement, de même pour Joseph Kainz, acteur de confession juive que Louis II avait fortement apprécié dans le rôle de Didier en avril 1881 lors d'une représentation du Marion Delorme de Victor Hugo. La relation épistolaire qu'entretinrent le roi et l'acteur fut presque aussi fiévreuse que celle entretenue entre le roi et le compositeur Wagner quelques années plus tôt. Mais leur amitié se termina bientôt: au cours d'une ballade nocturne, Louis II demanda à l'acteur de réciter du Schiller, ce que Kainz refusa. Il n'en fallut pas plus que leur amitié ne se termine.

Étrange fut la construction architecturale de Louis II. Le Bavarois commençait des nouveaux chantiers alors que les anciens n'étaient pas encore terminés. Surtout, les châteaux, comme celui d'Herrenchiemsee, copie imparfaite du Versailles Français que Louis II avait visité avec plaisir (il s'en était notamment inspiré pour reproduire une longue galerie des glaces), étaient très onéreux, ce qui contribuait à atténuer la popularité du roi. A Neuschwanstein, dont la première pierre fut posée par l'architecte Jank en 1869, Louis II laissa un étage entièrement vide et d'aucuns ont prétendu que c'était au cas où il convolerait un jour. Bainville écrit que « Neuschwanstein commence à nous révéler la nature du désordre cérébral de Louis II ». Ce ne sont, de fait, dans un décor somptueux, qu'espaces gigantesques pour un seul homme. Enfin le souverain fit-il derechef montre d'un désir d'imitation de Louis XIV en bâtissant le château de Linderhof, qu'il n'hésita pas à renommer, du nom du village voisin d'Ettal, « Meitcost-Ettal », maladroit anagramme de « L'État, c'est moi », célèbre phrase apocryphe que Louis XIV n'a évidemment jamais prononcée le 13 avril 1655.

ludwig_mortEn proie à d'effroyables douleurs physiques, Louis II dut affronter les contestations munichoises concernant les excès budgétaires. Profitant de celles-ci, le prince Luitpold prit in fine le pouvoir par un coup d'État, et s'empressa de déclarer Louis II fou et par conséquent dans l'incapacité d'exercer le pouvoir. Roi déchu, Louis II savait qu'un complot s'ourdissait contre lui. Il eût pu se réfugier à l'étranger – notamment en Autriche – mais ne le fit pas. Peut-être jugea-t-il cela trop déshonorant. Capturé, enfermé au château de Berg (11 juin 1886), il se promenait quotidiennement mais était nécessairement et obligatoirement accompagné. Le 13, le Dr Gudden accompagna le roi. Après un long moment, l'on s'aperçut qu'ils ne réapparaissaient pas et l'on partit bientôt à leur recherche.

On découvrit enfin le corps du roi dans le lac. De même pour le corps du Dr Gudden. Ils se seraient battus dans l'eau et le roi, plus corpulent (grand – 1m90 – et gros du fait de ses excès alimentaires) que son adversaire, l'aurait tué en le noyant. Le visage du médecin était en effet recouvert de coups, sûrement donnés par le roi à l'aide de sa lorgnette qu'il avait pris l'habitude de toujours garder sur lui. Le rapport officiel des événements a dit que le roi, après avoir tué Gudden, s'était donné la mort en se noyant à dessein. Mais l'eau n'était pas assez profonde pour cela à l'endroit où le corps du roi avait été retrouvé. Pour Bainville, le roi aurait fui et un individu, sur la berge, l'aurait abattu à distance. Il est, en définitive, un point commun de la mort et du vivant du souverain bavarois: dans l'une comme dans l'autre, le roi reste mystérieux.

Montez Lola

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Lola Montez, de son vrai nom Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert, née en Irlande (alors partie du Royaume-Uni) à Grange, dans le comté de Sligo1 le 17 février 1821 et morte le 17 janvier 1861, est une danseuse exotique, actrice et courtisane d'origine irlandaise, célèbre pour avoir été la maîtresse du roi Louis Ier de Bavière.

 

Montez Lola Montez Lola

Elle est née d'un père irlandais et d'une mère créole. En 1823 la famille Gilbert émigre aux Indes. Peu de temps après leur arrivée, le père meurt du choléra. Sa mère se remarie l'année suivante et envoie Eliza vivre chez des parents de son beau-père en Grande-Bretagne. n 1837, âgée de 16 ans, Eliza s'enfuit avec le lieutenant Thomas James. Le couple se sépare cinq ans après et elle devient danseuse exotique sous le nom de Lola Montez. Ses débuts à Londres en tant que « Lola Montez, la danseuse espagnole » (Lola Montez, the Spanish dancer) en juin 1843 sont perturbés quand elle est reconnue comme la femme de Thomas James. Cette notoriété ne nuit pas à sa carrière et elle devient rapidement célèbre pour sa « tarentelle » et son expression : « Ce que Lola veut, Lola l'obtient » (Whatever Lola wants, Lola gets). C'est à cette époque qu'elle devient courtisane.

C'est durant ses dernières années d'adolescence que Lola prend conscience des gains financiers qu'elle peut engranger comme courtisane auprès d'hommes puissants et riches. Parmi ses amants et bienfaiteurs, on trouve Franz Liszt et Alexandre Dumas fils. C'est Liszt qui l'introduit dans l'entourage de George Sand, où elle côtoie les intellectuels marquants de son époque. 'est lors d'un voyage en 1846 à Munich que Louis Ier de Bavière la remarque et elle devient rapidement sa maîtresse. Elle commence à user de son influence auprès du roi, ce qui la rend impopulaire auprès des Bavarois, en particulier après que des documents rendus publics montrent qu'elle espérait devenir sujette bavaroise et être anoblie. En dépit de l'opposition, le roi la fait comtesse de Landsfeld le 25 août 1847, jour de son anniversaire. Il est très probable que cela ait largement contribué à l'impopularité du roi. En 1848, sous la pression du mouvement révolutionnaire, Louis abdique et Lola s'enfuit de Bavière pour les États-Unis, mettant un point final à sa carrière de courtisane.

De 1851 à 1853, elle se produit comme danseuse et actrice dans l'est des États-Unis, puis se rend à San Francisco en mai 1853. Elle épouse Patrick Hull au mois de juillet et s'installe à Grass Valley en Californie au mois d'août. Au milieu des années 1850, son mariage capote. Lola s'installe alors en Australie dans l'État du Victoria, faisant fortune en divertissant les mineurs de la ruée vers l'or des années 1850. 'est en 1855, selon l'historien Michael Cannon, qu'elle met en scène sa danse érotique de l'araignée (Spider Dance) au Théâtre royal de Melbourne, levant ses jupons tellement haut que l'assistance pouvait constater qu'elle ne portait aucun sous-vêtement. Le lendemain, l'Argus stigmatisait son exhibition « tout à fait subversive pour la moralité publique ». 

Les notables cessèrent alors de fréquenter le théâtre qui subit dès lors de lourdes pertes. Elle passe presque quatre ans dans l'État du Victoria. À Castlemaine, en avril 1856, elle est « bissée avec frénésie » après sa danse de l'araignée devant quatre cents mineurs (y compris des membres du conseil municipal qui avaient levé la séance plus tôt pour pouvoir assister à la représentation), mais elle soulève la colère des spectateurs en les insultant à cause d'un léger chahut.

Elle gagne encore en notoriété lorsqu'à Ballarat, après une mauvaise critique dans The Ballarat Times, elle poursuit avec un fouet Henry Seekamp, le rédacteur en chef. Lola Montes Polka, composée par Albert Denning, a été inspirée par cet événement. Après cela, elle déménage pour New York. e 30 juin 1860, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral et reste partiellement paralysée pendant un temps. Mi-décembre, elle est assez rétablie pour pouvoir marcher, malgré une légère claudication. Sa vie de courtisane est alors terminée et elle se retrouve sans argent. Lola cherche alors à se rapprocher de Dieu. Elle passe ses derniers jours auprès d'un prêtre, s'étant préalablement assurée qu'il n'était pas jésuite, car elle éprouvait de la rancune pour cet ordre religieux. lle contracte une pneumonie avant de mourir peu avant son quarantième anniversaire. Elle est inhumée au cimetière de Green-Wood, dans le district de Brooklyn à New York.

« Lola Montès était une charmeuse. Il y avait dans sa personne un je ne sais quoi de provocant et de voluptueux qui attirait. Elle avait la peau blanche, des cheveux ondoyants comme des pousses de chèvrefeuille, des yeux indomptés et sauvages et une bouche qu'on aurait pu comparer alors à une grenade en bouton. Ajoutez à cela une taille lancinante, des pieds charmants et une grâce parfaite. Par malheur elle n'avait, comme danseuse, aucun talent. »  Gustave Claudin, Mes Souvenirs. Les boulevards de 1840-1870, Paris, Calmann Lévy, 1884, p. 36.

Louis Ier de Bavière

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Louis Ier de Bavière (en allemand: Ludwig Karl August von Wittelsbach; né le 25 août 1786 à Strasbourg - décédé le 29 février 1868 à Nice) fut de 1825 à 1848 le second roi de Bavière. Il est le fils ainé de Maximilien Ier de Bavière et de son épouse Wilhelmine de Hesse-Darmstadt.

Louis Ier de Bavière

Fils de Maximilien Ier de Bavière, alors officier au service de la France, et de Wilhelmine de Hesse-Darmstadt, il a pour parrain le roi Louis XVI de France dont il porte le prénom. Il acquiert très jeune un goût pour les arts et effectue de nombreux voyages en Italie. l prend part aux guerres napoléoniennes, d'abord dans les troupes de Napoléon, avant de se ranger en 1813 du côté de la coalition anti-française, suite au changement de politique de son père. l épouse en 1810 Thérèse de Saxe-Hildburghausen, son père ne désirant pas le mésallier avec une « napoléonide ». Les festivités à l'occasion de ses noces sont à l'origine de la première Oktoberfest à Munich. euf enfants sont issus de cette union :

  • Maximilien (1811-1864), qui lui succède, marié en 1842 à Marie de Prusse et père des rois Louis II et Othon Ier
  • Mathilde de Bavière (1813-1862) mariée en 1833 à Louis III grand-duc de Hesse et du Rhin (1808-1877)
  • Othon (1815-1867), roi de Grèce de 1832 à 1862, marié en 1836 à Amélie d'Oldenbourg
  • Charlotte (1816-1817)
  • Léopold (1821-1912), marié en 1844 à Augusta de Toscane et père du roi Louis III de Bavière
  • Aldegonde (1823-1914), mariée en 1842 à François V, duc de Modène
  • Hildegarde (1825-1864), mariée en 1844 à l'archiduc Albert d'Autriche
  • Alexandra (1826-1875)
  • Adalbert (1828-1875), prince héritier de Grèce, marié en 1856 à Amélie d'Espagne

Louis Ier accède au pouvoir à la mort de son père en 1825 et poursuit la politique de mécénat commencée alors qu'il n'était que prince héritier. Admirateur de Goethe, il acquiert les œuvres que celui-ci a particulièrement appréciées au palais Bevilacqua de Vérone, ainsi que la Tête de Méduse du marquis Rondanini, décrite avec enthousiasme par Goethe dans Voyage en Italie. Il achète aussi les sculptures du temple d'Aphaïa à Égine, découvertes peu de temps auparavant. Il réussit également à acheter le Faune Barberini lors de la dispersion des collections Barberini. our abriter ses collections, il fait bâtir à Munich la Glyptothèque, le Staatliche Antikensammlungen ainsi que l'Alte et la Neue Pinakothek. Il transfère également à Munich l'université de Bavière, alors située à Landshut. Munich devient ainsi le plus brillant et le plus important centre artistique et universitaire allemand.

Au niveau politique, il soutient l'indépendance de la Grèce et son second fils, Othon, en devient roi en 1832. Suite à la Révolution de Juillet en France, il prend des mesures répressives. Son impopularité s'accroît avec sa liaison avec Lola Montez et il est contraint d'abdiquer le 20 mars 1848 en faveur de son fils aîné, Maximilien. Il a été un soutien enthousiaste du développement du chemin de fer. l mourut 20 ans plus tard dans une villa de Nice sur la côte d'Azur. Il fut inhumé dans l'abbaye Saint-Boniface à Munich. Son cœur est prélevé du corps pour être inhumé dans un monument situé dans la Chapelle de la Grâce à Altötting.

Aubrac Lucie

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Lucie Aubrac (de son vrai nom Lucie Samuel, née Bernard), née le 29 juin 1912 à Paris de parents originaires de Saône-et-Loire, morte le 14 mars 2007 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), fut une résistante française à l'Occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale

Aubrac Lucie

Elle était l'épouse de Raymond Aubrac. Louis Bernard, le père de Lucie, était d'une famille de cultivateurs de la région de Cluny en Saône-et-Loire, alors que la mère de Lucie, Louise Vincent, était d'une famille de vignerons pauvres de La Chapelle-de-Guinchay, toujours en Saône-et-Loire. Au moment de la naissance de Lucie, en 1912, dans le 14e arrondissement ses parents sont établis en région parisienne. Jardinier de formation, son père travaillait à la maison Vilmorin, mais les deux époux Bernard louent un bistrot dans Paris. La maladie de Louis oblige les Bernard à quitter leur bistrot et tous deux travaillent en banlieue dans une blanchisserie de Dugny en 1913, au moment de la naissance de Jeanne, l'unique sœur de Lucie. C'est pour que Louis exerce son métier de jardinier que la famille s'installe dans l'Eure, à Bernay. Mobilisé en 1914, Louis est blessé en 1915 et réintègre son foyer, partiellement invalide, en 1918. Les deux filles sont reconnues pupilles de la nation en 1924. En l'absence de son mari, Louise est placée comme laitière, puis, chez une comtesse, dans l'Eure, puis, installée en ville, elle est couturière pour l'armée. Lucie et sa sœur sont envoyées en 1916 chez les grand-mères de Saône-et-Loire où toute la famille se retrouve au cours de l'été 1918.

En 1918, les parents de Lucie trouvent un emploi au château du Plessis à Blanzy, lui comme jardinier, elle comme laitière chez le comte et la comtesse de Barbentane. À partir de 1919, les parents Bernard louent une maison à Montchevrier près de Blanzy et la vie des deux filles devient plus calme. Lucie fait sa première communion et fréquente l'école primaire de Blanzy où elle passe son certificat d'études en 1925. Les parents Bernard poussent leurs filles à poursuivre leurs études, avec des bourses de pupilles de la nation, au cours complémentaire de filles de Montceau-les-Mines, et pour que les études de Lucie puissent se poursuivre dans les meilleures conditions, il déménagent en 1928 à Vitry-sur-Seine. Lucie entre à l'École normale des Batignolles qui prépare à devenir institutrice, alors que ses parents travaillent aux tréfileries de Vitry, elle comme ouvrière et lui comme jardinier. Lucie échoue en 1929 et en 1930 mais réussit en 1931 le concours d'entrée à l'École normale d'institutrice. Elle choisit pourtant de ne pas y entrer « L'idée d'être interne , empêchée de circuler, m'était insupportable ! » a-t-elle écrit, explication qui ne parait pas absurde à son biographe Laurent Douzou. Cette décision est évidemment mal prise par ses parents, ce qui l'amène à prendre une chambre au quartier latin et à essayer de vivre par ses propres moyens.

À dater de son renoncement à l'École normale, Lucie devient complètement indépendante et acquiert une liberté qu'elle revendiquera plus tard comme une composante essentielle de son itinéraire. Elle effectue probablement des remplacements d'institutrice, fait la plonge dans un restaurant proche du lycée Chaptal où elle aurait rencontré des professeurs qui l'auraient poussé à faire des études d'histoire supérieures. Pour faire des études à la Sorbonne, elle doit d'abord passer le baccalauréat qu'elle prépare en autodidacte et dont elle obtient la première partie en juillet 1932 et la deuxième partie (B-philosophie) en 1933. Elle a alors 23 ans, mais elle avait commencé à préparer des certificats d'histoire et géographie en même temps que la deuxième partie du bac. Sa préparation à l'École normale d'institutrice ne l'a évidemment pas préparée à faire des études supérieures. En particulier, elle n'avait jamais fait de latin, pourtant indispensable pour décrocher le certificat d'histoire ancienne auquel elle échoue à trois reprises consécutives, mais elle finit néanmoins par obtenir tous les certificats nécessaires pour avoir le titre de licenciée es lettres qui lui permet de préparer l'agrégation d'histoire et géographie qu'elle réussit du premier coup en septembre 1938. Elle avait abandonné toute activité militante pour préparer le concours.

Parallèlement à ses études et aux divers emplois qui lui permettent de gagner sa vie, Lucie fréquente le Cercle international de jeunesse, fondé par section française des quakers. Cette association à coloration pacifiste et qui cultive la tolérance fait venir des conférenciers souvent de grande notoriété pour des causeries-débats hebdomadaires, mais elle organise également des réunions amicales et des excursions dominicales. C'est avec le cercle international que Lucie se rend à Berlin en 1932 et qu'à son retour elle écrit un article dans L'Écho des Amis et c'est également par le cercle qu'elle se rend en Angleterre. Ayant assisté à une conférence de Jean Zay, elle participe à sa campagne électorale dans le Loiret en 1936. Il semble qu'en 1937, elle a cessé de fréquenter assidûment le cercle. Parallèlement à ses activités au Cercle, Lucie milite ardemment aux Jeunesses communistes (JC). Son adhésion date du début de 1932. Dans l'autobiographie qu'elle rédigera en 1945 à l'usage de l'appareil du Parti communiste, elle écrira : « J'ai adhéré aux Jeunesses en 1932. Mes contacts avec les quakers m'avaient donné de premières idées pacifistes. Les difficultés matérielles que j'ai connues m'ont fait adapter mon pacifisme à des idées plus combatives et j'ai adhéré aux JC sans savoir rien de plus sur le PC que son côté alors antimilitariste. »

Physiquement courageuse, douée d'une répartie facile, Lucie devient populaire auprès des JC du rayon du 13e arrondissement auquel est rattachée sa cellule du 5e arrondissement et elle devient membre du bureau de Paris-Ville. André Marty qui la fréquente dans le 13e arrondissement écrira en 1952 « que le seul moment où il y avait eu une Jeunesse communiste digne de ce nom dans le 13e arrondissement était celui où Lucie Bernard en avait tenu les rênes en sa qualité de secrétaire ». À la Sorbonne, elle s'inscrit à l'Union fédérale des étudiants, toujours dans la mouvance communiste et elle y noue des amitiés durables avec Victor Leduc, Joseph Epstein, Jean-Pierre Vernant et son frère. En 1935, elle aurait refusé la proposition faite par Raymond Guyot de suivre l'École des cadres de Moscou. Dans le cadre de l'UFE, elle collabore à la revue l'Avant-garde et elle a des contacts assez étroits avec Ricard, un groupe secret qui réunit les étudiants de grandes écoles, non encartés, appelés à occuper peut-être de hautes fonctions. Lucie et le groupe Ricard sont rattachés à une cellule de Panhard & Levassor. En 1938, Lucie qui se concentre sur la préparation de l'agrégation prend ses distances avec le Parti.

Avec son statut de professeur agrégé, Lucie met un terme à la vie de privations qui aura été son lot de 1930 à 1938. Nommée professeur à Strasbourg, elle rencontre Raymond Samuel, un jeune ingénieur des ponts et chaussées qui faisait son service militaire comme officier du génie. Raymond avait fait partie du groupe Ricard, mais il semble que Lucie, contrairement à Raymond, n'a pas gardé le souvenir d'une rencontre antérieure à Strasbourg. Bénéficiaire d'une bourse David-Weil pour aller travailler un an aux États-Unis en vue de préparer une thèse de géographie sur la colonisation des Montagnes Rocheuses du sud, la déclaration de guerre diffère son départ, car elle ne veut pas quitter Raymond qu'elle épousera en décembre 1939. Elle enseigne quelques mois à Vannes, où elle a, entre autres, pour élève Simone Signoret, coincée en Bretagne par la guerre.

En août 1940, elle organise l'évasion de son mari, prisonnier de guerre à Sarrebourg. Le couple se réfugie à Lyon où Raymond a trouvé un emploi d'ingénieur dans un cabinet de brevets d'invention mais Lucie garde le bénéfice de sa bourse et n'enseigne pas l'année scolaire 1940-1941. Elle obtiendra un poste au lycée Edgar Quinet de Lyon en octobre 1941, sous son nouveau nom d'épouse, Lucie Samuel. En automne 1940, de passage à Clermont-Ferrand ou peut-être tout simplement à Lyon elle retrouve Jean Cavaillès, professeur de philosophie et qui a été son collègue à Strasbourg. Celui-ci lui présente Emmanuel d'Astier de La Vigerie, journaliste, qui a créé deux mois plus tôt une organisation anti-nazie et anti-vichyste dénommée « La dernière Colonne ». Cette rencontre est décisive. Raymond et elle consacrent alors tout leur temps libre aux activités de cette organisation : diffusion de tracts, recrutement, sabotages... Alors qu'elle est déjà engagée avec le groupe de Cavaillès et d'Aster, Lucie retrouve un ancien camarade communiste André Ternet qu'elle aurait aidé à mettre sur pied des moyens d'édition et d'émission clandestine. Elle a également un contact avec Georges Marrane qui représente le Parti communiste français en zone Sud.

À partir du mois de mai 1941, après la naissance de Jean-Pierre, leurs fils ainé, Raymond et Lucie aident Emmanuel d'Astier à faire un journal dont la parution du 1er numéro, deux mois plus tard, marque la naissance du mouvement Libération-Sud. Sous divers pseudonymes, on retiendra Catherine pour Lucie et Aubrac pour Raymond, Lucie et Raymond contribuent à faire de Libération le mouvement de Résistance le plus important en zone Sud après le mouvement Combat fondé par Henri Frenay. Professeure bien notée et assidue au cours de l'année scolaire 1941-1942, les activités clandestines de Lucie Samuel sont la cause de multiples retards au premier trimestre de l'année scolaire 1942-1943. Elle est en congé maladie sans discontinuer du 9 janvier au 4 mai, puis du 22 mai au 21 juin. De passage à Lyon en janvier 1942, Jacques Brunschwig adjoint d'Emmanuel d'Astier donne une idée des activités de Lucie Samuel à cette époque : « [...] Le mari formait l'élément pondérateur. Lucie Aubrac est une intellectuelle, peu pondérée, n'ayant pas d'esprit d'organisation, confuse et bouillonnante, douée d'un dynamisme excessif. Elle est d'un courage étonnant et donna un travail considérable. Bien qu'ayant un jeune bébé, elle travaillait la nuit, allait coller des tracts et papillons en ville, etc. »

Lucie et Raymond Aubrac font partie du noyau de Libération-Sud. Elle assiste aux réunions de la direction qui se passent souvent à son domicile. Lucie est chargée des liaisons avec Libération-Nord et à ce titre, se rend souvent à Paris. À partir de novembre 1942, les Allemands occupent la zone Sud et donc Lyon. Les résistants sont alors pourchassés par la Gestapo mais aussi par la milice créée en janvier 1943. Un premier coup dur frappe Libération-Sud le 15 mars 1943 avec l'arrestation par la police lyonnaise d'un agent de liaison inexpérimenté qui entraîne celle de neuf autres personnes dont Raymond Aubrac. Ce dernier avait été chargé par d'Astier à l'été 1942 de diriger la branche paramilitaire du mouvement, c'est-à-dire de former des « groupes francs », sortes de commandos qui forment le bras armé du mouvement. « Catherine », alias Lucie Samuel, n'a cesse de monter des coups pour libérer ses camarades avec l'aide des groupes francs nouvellement formés.

Son zèle est parfois jugé intempestif : Jacques d'Andurain, membre de ces groupes francs se montrera critique en 1946 vis-à-vis de « l'attitude de Lucie Aubrac qui, après l'arrestation de son mari, voulaient que toutes les forces de Libération, toutes affaires cessantes, fussent mises au service de l'évasion ». Faute de pouvoir faire agir les corps francs, Lucie se rend directement chez le procureur qui a l'affaire en charge, se présente comme une envoyée des services gaullistes et le menace de mort si François Vallet — c'est le nom d'emprunt — sous lequel Raymond a été arrêté, n'était pas libéré. De fait, Raymond est mis en liberté provisoire entre le 10 et le 12 mai. Le 24 mai Lucie organise, avec la participation de son mari, l'évasion de l'hôpital de l'Antiquaille des comparses de Raymond qui, eux, n'avaient pas été mis en liberté provisoire : Serge Ravanel, Maurice Kriegel-Valrimont et François Morin-Forestier. Ils leur avaient d'abord procuré des médicaments pour les rendre malades afin qu'il soient transférés à l'hôpital de l'Antiquaille où il était plus facile d'organiser l'évasion.

Après ce coup, Lucie et Raymond prennent quelques jours de vacances sur le côte d'Azur, à Carqueiranne avec leur fils âgé de deux ans. Le 21 juin, Raymond est à nouveau arrêté, cette fois-ci par la Gestapo, à Caluire, avec Jean Moulin notamment. En outre, sont arrêtés : le Dr Frédéric Dugoujon, leur hôte de la villa Castellane, Henry Aubry, du mouvement Combat, Bruno Larat, Lassagne, de Libération-Sud, le colonel Lacaze, du 4e bureau de l'Armée secrète et le colonel Schwartzfeld, responsable du mouvement lyonnais France d'abord. René Hardy parvient à s'enfuir dans des conditions controversées qui le rendent suspect de trahison. C'est évidemment un coup très dur pour Lucie. Une de ses amies la dépeint au bord du désespoir le 24 juin, mais sur la voie du rétablissement six jours plus tard. Elle envoie Jean-Pierre à la campagne avec la bonne et prépare à nouveau l'évasion de son mari, ce qui ne l'empêche pas de participer à d'autres opérations : en septembre 1943, elle se fait passer pour un médecin pendant quelques jours, le temps de prendre contact, à l'hôpital de Saint-Étienne, avec quatre résistants arrêtés dans cette ville, blessés, dont Robert Kahn, (chef des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de la Loire, et frère de Pierre Kahn-Farelle, « Pierre-des-Faux-papiers ») et d'organiser le 6 septembre une exfiltration des quatre résistants avec un commando de faux gestapistes censé les conduire à un interrogatoire.

Raymond Aubrac est emprisonné à la prison de Montluc de Lyon. Dès la fin du mois de juin et en septembre, elle va voir en personne le chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie, et le prie de la laisser voir son prétendu fiancé dont elle était enceinte — ce qui était vrai — et d'autoriser leur mariage en prison. Elle se présente sous le nom de Guillaine de Barbentane, et trompe Barbie en lui disant qu'une personne de sa condition ne pouvait être mère sans être mariée. Lors de cette visite, elle fait parvenir à Raymond les plans de l'évasion. C'est pendant un transfert, le 21 octobre 1943, que Lucie et ses compagnons attaquent, avenue Berthelot, à 300 mètres avant le boulevard des Hirondelles, le camion allemand dans lequel se trouvent quatorze résistants dont son mari. Six allemands, le chauffeur du camion cellulaire et les cinq gardes (qui croyant à une soudaine panne ne s'étaient pas méfiés) sont tués pendant l'attaque et les résistants parviennent à s'évader.

Après cette évasion, Lucie enceinte, Raymond et leur fils Jean-Pierre entrent dans la clandestinité, de refuge en refuge. Ils parviendront à rejoindre Londres le 8 février 1944. Lucie Aubrac, c'est désormais le nom sous lequel on l'appelle, y a été précédée de sa légende, tissée avec enthousiasme par Emmanuel d'Astier. Lucie accouche le 12 février d'une fille, Catherine, qui eut pour parrain le général de Gaulle. Lucie est désignée pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger mais son accouchement rend inopportun son transfert à Alger et ce sera Raymond qui siègera à sa place pour représenter Libération-Sud. Le 24 mars, Maurice Schumann consacre l'essentiel de son émission radiophonique Honneur et Patrie à destination de la France, aux exploits de la première Française que la « France combattante du dedans » a envoyé à l'Assemblée consultative. Lucie intègre d'ailleurs le comité exécutif de propagande qui définit les orientations de la propagande en direction de la France et prend directement la parole le 5 avril 1944 au micro de la BBC pour commenter l'entrée de ministres communistes dans le CFLN. À la radio ou lors de conférences, elle s'exprime avec aisance et sait trouver le mot juste. C'est pourquoi on lui donne souvent la parole : elle intervient à nouveau le 20 avril pour exalter le combat des femmes, le 28 avril pour donner des consignes pour le 1er Mai et le 7 juin, juste après le débarquement, pour s'adresser aux femmes.

Le 27 juillet 1944, elle se fait confier par d'Astier un ordre de mission pour accomplir une mission de liaison en France libérée auprès des Comités de Libération et des mouvements de Résistance. Laissant ses enfants à Londres, elle s'installe ensuite à Paris pour siéger à l'Assemblée consultative, ne rejoignant que rarement son mari qui a été nommé commissaire régional de la République à Marseille. Lors de la visite du général de Gaulle à Marseille, le 15 septembre, elle modifie le plan de table établi par le protocole et place les responsables locaux FFI et chefs de la Résistance aux places d'honneur. De Gaulle ne desserre les dents que pour faire honneur au repas. Elle fait également ouvrir des maisons d'enfants en Provence pour accueillir les orphelins de résistants, dont une ouvre le 19 novembre 1948 dans la propriété du maréchal Pétain, à Villeuneuve-Loubet et quatre autres le 1er janvier 1945. Elle va chercher ses propres enfants à Londres au début du mois d'octobre. Révoqué de ses fonctions de commissaire de la République, Raymond Aubrac rejoint Paris en janvier 1945 et s'installe avec sa famille dans un appartement réquisitionné de la rue Marbeuf. À l'Assemblée consultative, Lucie siège dans les commissions de l'Éducation nationale, de la Justice, de l'Épuration, et enfin, du Travail et des Affaires sociales.

Elle est aussi active dans les instances dirigeante du MLN qui a succédé aux MUR. Elle est la directrice de Femmes, l'hebdomadaire pour femmes du mouvement. Sympathisante communiste, Lucie Aubrac est favorable à l'unification du MLN avec le Front national et c'est peut-être la raison pour laquelle, minoritaire, elle quitte la direction du journal en juillet 1945, mais lorsqu'en tant que présidente des femmes du MLN, elle veut prendre contact avec l'organisation communiste Union des femmes françaises, elle se fait recevoir de façon exécrable par Claudine Chomat qui lui aurait déclaré : « Nous n'avons rien à dire aux agents du BCRA ».

Libérée de ses obligations vis-à-vis du MLN, Lucie Aubrac publie en octobre 1945 un petit livre de 114 pages, La Résistance (naissance et organisation) où elle présente une vision assez éclectique de la Résistance, minimisant ses responsabilités dans Libération-Sud, mais exploitant son expérience personnelles par des anecdotes qui éclairent la compréhension. Son titre de cofondatrice d'un mouvement de Résistance lui donnant droit à un crédit de papier, elle fonde avec l'appui de quelques amis, dont Marcel Bleustein-Blanchet qu'elle a connu à Londres, un hebdomadaire, Privilèges des femmes dont le titre évoque les nouveaux droits acquis par les femmes, notamment le droit de vote. Le premier numéro sort en octobre 1945 et le septième et dernier numéro, en décembre de la même année. Le journal n'a pas réussi à se faire une place entre les deux journaux concurrents, celui du MLN et celui de l'UFF. Le couple Aubrac devra s'acquitter des dettes contractées pour ce projet pendant plusieurs années.

Entre 1945 et 1947, Lucie Aubrac effectue des démarches répétées pour réintégrer au grand jour le Parti communiste. La chose n'est pas simple pour cette ancienne militante qui a accédé au vedettariat sans que l'image du Parti n'en tire de bénéfice. Pour les élections législatives de 1946, elle se présente en troisième position sur la « liste communiste et d'union républicaine et Résistance » de Saône-et-Loire emmenée par Waldeck Rochet. Elle n'est pas élue. Dans les archives du Parti communiste, Laurent Douzou a retrouvé quantité d'appréciations positives à son égard, provenant aussi bien de militants de base ou de dirigeants de premier ordre comme Georges Marrane ou André Marty, mais aussi des annotations très sévères sur son opuscule La Résistance où sa lecture des évènements n'a rien à voir avec celle du Parti.

Dans une note de synthèse de juin 1947, les points positifs dont Lucie Aubrac se voit créditée sont son dynamisme, sa hardiesse et sa notoriété, mais aussi le fait qu'elle soit professeur, mère de quatre enfants et que son mari a montré son attachement au Parti à différentes reprises. Dans les points négatifs, sont retenus : son séjour à Londres où elle a été mise en avant par les Anglais et les services de De Gaulle, mais aussi le fait qu'elle soit « assez ambitieuse ». Son livre, « très négatif pour le Parti » est évidemment mis dans les éléments à charge. L'auteur de la note estime qu'après le procès de René Hardy, elle et son mari sortent complètement blanchis des éléments obscurs des arrestations de Caluire.

Le dernier point négatif mentionné de la note de 1947 était : « Vient de reprendre sa place au Parti ». Autrement dit, le Parti préférait un Raymond Aubrac qui n'adhère pas au Parti mais le soutient à une Lucie qui veut adhérer au Parti mais que l'on sait définitivement indépendante. À défaut de militer sous la casaque communiste, Lucie fera partie, comme Raymond, des « compagnons de route » qui sont actifs dans le Mouvement de la Paix, lequel reçoit l'aval du Parti communiste dès sa fondation. Raymond Aubrac figure en effet parmi les fondateurs du Mouvement de la paix, en février 1948, mais par la suite, Lucie s'y montre beaucoup plus active et intervient fréquemment dans les meetings, effectue des déplacements à l'étranger. Elle est, par exemple, à Stockholm en mars 1950, lorsqu'est lancé l'appel de Stockholm qui exige « l'interdiction absolue de l'arme atomique ». Ces déplacements sont difficilement conciliables avec son métier de professeur et l'Éducation nationale n'accordant pas forcément les mises à dispositions nécessaires pour toutes ces manifestations. Lucie est affectée au Lycée Racine, puis au Lycée Jules Ferry et enfin au Lycée d'Enghien, établissement expérimental où elle est à son aise et où elle s'installe pour une longue durée.

Au long de la décennie qui suit la Libération, les engagements et activités de Lucie Aubrac sont multiples. Elle soutient Henri Martin lorsque ce matelot communiste est poursuivi pour propagande hostile à la Guerre d'Indochine. À partir de 1956, elle est associée au travaux du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Elle est également « liquidatrice » nationale de Libération-Sud, ce qui consiste à homologuer l'appartenance des différents membres au mouvement de façon à ce qu'ils puissent faire des demandes de pension. En 1946, Lucie avait donné naissance à un troisième enfant, Babette, dont Hô Chi Minh s'était proclamé le parrain. Pendant vingt-deux années, les Aubrac vont vivre à l'étranger, à Rabat au Maroc, d'abord, et, à partir de 1964 à Rome. Lucie et Raymond Aubrac ont chacun écrit que le départ au Maroc, en 1968 était en partie lié à une prise de distance vis-à-vis du mouvement communiste, au niveau national pour Lucie, et international pour Raymond. En 1995, Lucie écrit en effet : « Que le PC accepte de voir partir le contingent en Algérie et l'envie de ne pas condamner le PC nous a incités à nous expatrier [...]. Vivre au Maroc était une manière de marquer ma solidarité avec les peuples colonisés par la France, tout en prenant mes distances par rapport à cette guerre dans laquelle je ne savais comment intervenir. ».

Quant à Raymond, il avait œuvré pendant dix années dans BERIM, un bureau d'études qu'il avait créé avec des camarades plus ou moins communistes et qui était très investi dans les échanges économiques Est-Ouest. En 1996, il écrit : « D'autres raisons [que celles relatives à BERIM me poussèrent à changer d'air et à modifier ma trajectoire. le contexte politique était plus difficile à vivre. Ces démocraties populaires au contact desquelles j'avais travaillé presque dix ans ne parvenaient manifestement pas à créer les conditions d'une vie harmonieuse [...]. Il fallait partir : Lucie et moi en étions convaincus. »

À Rabat, Lucie enseigne au lycée Moulay-Youssef. Ce sont pour elle de bonnes années. L'installation au Maroc résultait d'une proposition faite à Raymond de travailler comme conseiller technique en liaison avec le Gouvernement marocain. C'est encore pour suivre son mari devenu fonctionnaire international à la FAO que Lucie s'installe à Rome avec ses deux plus jeunes enfants. Cette fois-ci, son intégration au lycée Chateaubriand se passe moins bien. Elle fait valoir ses droits à la retraite en 1966. Elle a alors 54 ans et n'aura finalement passé que dix-huit années de sa vie à exercer la profession de professeur de Lycée. « Elle adorait autant enseigner qu'elle abhorrait être sous le joug », note son biographe Laurent Douzou qui observe que ses relations avec les différents proviseurs n'ont pas été toujours excellentes. Passionnée d'archéologie et d'histoire ancienne, elle ne s'ennuie évidemment pas dans la ville aux sept collines : conférences, publication d'une étude sur Rome.

Après un passage par New-York, les Aubrac sont de retour à Paris en 1976 quand Raymond prend sa retraite. Inutile de dire que celle qui fut une star à Londres en 1944 a été quelque peu oubliée des Français. Lucie renoue avec la vie militante à la Ligue des droits de l'homme. Elle soutient la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1981 et de 1988.

L'organisation de l'évasion de son mari quelques mois après l'arrestation de Caluire du 21 juin 1943 beaucoup contribué à la célébrité de Lucie Aubrac lors de son arrivée à Londres en février 1944. René Hardy qui participait à la réunion avait tout de suite été soupçonné d'être responsable de cet événement catastrophique dans lequel était tombé Jean Moulin, chef de la Résistance française. Hardy avait été acquitté au bénéfice du doute à l'issue d'un procès ouvert en 1947. Bien que Combat, le mouvement auquel il avait appartenu l'ait lâché, il est à nouveau acquitté lors d'un second procès en 1950.

Deux évènements vont conduire Lucie Aubrac à revenir sur les évènements de Caluire et à publier en septembre 1984 Ils partiront dans l'ivresse un récit autobiographique sous forme d'un journal recomposé couvrant les neuf mois de sa grossesse, de mai 1943 à février 1944 : d'une part, la publication par René Hardy, en avril 1984, d'un ouvrage dans lequel il met en cause Aubrac et Bénouville, et d'autre part, l'extradition en France de Klaus Barbie qui avait menacé de faire des révélations compromettantes pour la Résistance. Après une prestation brillante à l'émission de Bernard Pivot, Apostrophes, Lucie Aubrac revient sur le devant de la scène, invitée aussi bien à la télévision dans les diverses émissions sur la Résistance que dans de nombreux établissements scolaires où elle donne son témoignage sur la Résistance, souvent en compagnie de Raymond qui devient ainsi le « mari de Lucie » alors qu'à Rome et à New-York, Lucie était « la femme de Raymond ».

En 1983, Klaus Barbie est extradé de Bolivie et il est jugé à Lyon en 1987, non pas pour les arrestations de Caluire ou des crimes perpétrés dans le cadre de la lutte contre la Résistance — pour lesquels il y a prescription — mais pour crimes contre l'humanité. Il est condamné à la peine maximum, la réclusion à perpétuité. Le 4 juillet 1990, Barbie demande à comparaître devant le juge Hamy accompagné de son avocat Jacques Vergès pour lui remettre un texte de 63 pages que l'on appellera Testament de Barbie, qui circulera dans les salles de rédaction dès la mort de Barbie en 1991, mais ne sera connu du grand public qu'en 1997, avec la publication du livre de Gérard Chauvy : Aubrac, Lyon, 1943.

Un téléfilm de 1993 reprend la trame du récit Ils partiront dans l'ivresse et, en mars 1997, on annonce la sortie d'un film, Lucie Aubrac de Claude Berri. C'est donc le moment que choisit le journaliste et historien lyonnais Gérard Chauvy pour publier son livre Aubrac, Lyon, 1943 dans lequel il dévoile le document connu sous le nom Testament de Barbie et produit un certain nombre de documents d'archives connus ou inédits qui mettent en évidence les incohérences dans les différents récits et témoignages que Lucie et Raymond Aubrac ont fait depuis leur arrivée à Londres en 1944 sur les évènements survenus à Lyon entre mars et octobre 1943. Il fait ainsi largement état, sans l'accréditer, de ce « testament » dans lequel Raymond Aubrac est présenté comme un agent au service de Barbie, « retourné » lors de sa première arrestation de mars 1943. Toujours selon ce document de Barbie, Lucie aurait été l'agent de liaison entre Aubrac et lui et ce serait elle qui lui aurait téléphoné la date et le lieu de la réunion de Caluire. En conclusion, Chauvy, sans adhérer à la thèse de la trahison du Testament de Barbie, indique : « Aujourd'hui, aucune pièce d'archives ne permet de valider l'accusation de trahison proférée par Klaus Barbie à l'encontre de Raymond Aubrac, mais au terme de cette étude, on constate que des récits parfois fantaisistes ont été formulés. » Le livre de Chauvy contenait cependant suffisamment d'ambiguïtés tendant à crédibiliser le testament de Barbie pour que le couple Aubrac obtienne d'un tribunal la condamnation de Chauvy pour diffamation.

Pour pouvoir répondre à la calomnie dont il est estime être victime, Aubrac demande au journal Libération d'organiser une « réunion d'historiens ». Sous le nom de « table ronde », celle-ci se tient le samedi 17 mai 1997 dans les locaux du journal qui reproduit l'intégralité des débats dans un numéro spécial du 9 juillet. Les participants à cette table ronde ont été choisis par Libération et Raymond Aubrac : François Bédarida, Jean-Pierre Azéma, Laurent Douzou, Henry Rousso et Dominique Veillon, spécialistes de l'histoire des « années noires » et de l'histoire de la Résistance. Daniel Cordier, compagnon de la Libération, « historien amateur » biographe de Jean Moulin est également présent. À la demande des Aubrac, sont également présents l'anthropologue de l'histoire de l'antiquité Jean-Pierre Vernant, en tant que « Résistant de la première heure » et Maurice Agulhon, historien du XIXe siècle.

Les historiens des arrestations de Caluire retiennent de ce débat que Lucie Aubrac a précisé que des livres qu'elle avait écrit comme Ils partiront dans l'ivresse ou Cette exigeante liberté n'étaient pas des ouvrages historiques mais des récits qui se voulaient « justes », et que Raymond Aubrac ne savait pas expliquer pourquoi il avait donné plusieurs versions concernant la date exacte où il avait été reconnu par la Gestapo comme Aubrac. La raison pour laquelle Aubrac n'avait pas été transféré à Paris, comme ses camarades reste également un sujet d'interrogation pour les historiens présents dont aucun ne déclare donner un quelconque crédit aux accusations de Barbie-Vergès.

Cette « table ronde » fut par ailleurs l'occasion d'une vaste polémique entre historiens sur la façon de traiter des témoins comme les Aubrac. Du côté des historiens ayant participé à la table ronde, Henri Rousso, par exemple, justifie l'interrogatoire quelque peu sévère du couple Aubrac, car, écrit-il un film comme Lucie Aubrac produit une confusion entre l'héroïne et la star, le héros, libre devant l'histoire n'ayant de compte à rendre à personne. Pour un historien comme Serge Klarsfeld, au contraire, il est inconvenant de soupçonner à l'excès des héros de la Résistance « Personnellement, quand je suis confronté à l'un de ces acteurs ayant joué le rôle du « méchant », je ne lui reproche jamais que les actes qu'il a commis et je me sens blessé de voir reprocher à ceux qui ont joué le rôle du « gentil » les actes qu'ils auraient pu commettre. »

Après la table ronde, Jean-Pierre Vernant publiait un commentaire sur l'ensemble des débats où il écrivait notamment : « Combien ai-je connu de ces femmes, de tout âge et de toute condition, sans qui la Résistance n'eût pas été possible. Qui dira la fermeté de leur caractère, leur énergie, leur résolution, leur modestie ? Mais cela ne m'empêche pas d'affirmer, légende ou histoire, que Lucie est un être d'exception, incomparable à sa façon, et qu'on doit admirer en bloc, comme elle est, et sans réserve. » En 2009, douze ans après la sortie du livre de Chauvy et dix-neuf ans après la rédaction du Testament de Barbie, aucun élément n'est venu étayer la thèse de Barbie ou donner un sens particulier aux contradictions relevées par Chauvy. Après le décès de Lucie Aubrac, l'historien Laurent Douzou qui la connaissait bien depuis son travail de thèse sur le mouvement Libération-Sud décide d'écrire une biographie de Lucie en s'en tenant à la méthode historique. Il confirme que d'une façon générale, les récits autobiographiques de Lucie s'écartent notablement des faits historiques : « Je ne tardai pas à découvrir que sur de nombreux aspects de son enfance et de ses premiers pas d'adulte, tantôt anecdotiques, tantôt importants, Lucie Aubrac avait transformé la réalité, parfois par omission, parfois avec un étonnant luxe de détails [...]. Pour l'essentiel, les libertés prises par Lucie Aubrac ont surtout eu trait [...] à sa jeunesse. »

Douzou montre aussi que les historiens ont accueilli sans aucun esprit critique la parution du récit de 1984, Ils partiront dans l'ivresse, dont rien ne signalait qu'il était en partie romancé. Par ailleurs, Douzou montre aussi que si les détails peuvent s'écarter de la réalité, les grandes lignes des différents récits que Lucie a fait de l'année 1943, y compris les évènements les plus rocambolesques ne sont pas prises en défaut par une critique faisant appel à la méthodologie historique.

Son engagement est aussi social et politique, lorsqu'elle signe, pour la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944, avec plusieurs figures de la Résistance dont Maurice Kriegel-Valrimont, Germaine Tillion et Daniel Cordier, un appel aux jeunes générations à réagir devant la remise en cause du « socle des conquêtes sociales de la Libération » et « [...] à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle » ; ou encore lorsqu'elle signe, pendant le mouvement anti-CPE, un « appel des résistants » appelant les Français à mettre un terme à la « casse du pouvoir actuel ». Elle fut de même, en 2001, présidente du Comité national de soutien à la candidature présidentielle de Jean-Pierre Chevènement.

Avec son mari, elle signe la préface du livre collectif L'Autre Campagne (La Découverte, 2007) faisant des propositions alternatives à celles des divers candidats aux élections présidentielles de 2007. Elle fut aussi membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Elle meurt le 14 mars 2007 à l'Hôpital suisse de Paris à Issy-les-Moulineaux (où elle était hospitalisée depuis deux mois et demi) à l'âge de 94 ans. L'hommage de la classe politique d'époque est unanime, du président de la République, Jacques Chirac, au premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, en passant par le Premier ministre Dominique de Villepin, ou encore tous les candidats à l'élection présidentielle française de 2007.

Ses obsèques, avec les honneurs militaires, ont eu lieu le 21 mars aux Invalides, en présence du chef de l'État, du Premier ministre, de plusieurs ministres, ainsi que d'un grand nombre de personnalités politiques (Marie-George Buffet, Jean-Pierre Chevènement, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy...). Les cendres de Lucie Aubrac ont été transférées au cimetière de Salornay-sur-Guye, village du Clunisois où est né son père. Des voix de tous bords politiques se sont élevées pour demander son transfert au Panthéon.

Dassault Marcel

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Marcel Dassault, né Marcel Ferdinand Bloch le 22 janvier 1892 à Paris IXe et mort le 17 avril 1986 à Neuilly-sur-Seine, est un ingénieur, homme politique et entrepreneur français. 

Dassault Marcel

Il est surtout connu en tant que fondateur et PDG du Groupe Dassault. Après des études secondaires passées au lycée Condorcet, il entre à l’École d'électricité Bréguet (ESIEE), puis intègre l’École supérieure d'aéronautique et de construction mécanique (Supaéro) dont il sort diplômé en 1913. Il dessine l'hélice Éclair pour avion, utilisée par l’aviation française durant la Première Guerre mondiale et construit son premier avion en 1917. Il quitte un temps le domaine aéronautique, puis y revient en 1928 et fonde la société des avions Marcel Bloch. Sa société étant nationalisée sous le nom SNCASO en 1937, il crée quelques mois plus tard la société anonyme des avions Marcel Bloch (SAAMB). Pendant la Seconde Guerre mondiale, ayant refusé de collaborer avec les forces d'occupation, il est arrêté en 1940 en tant que juif par la police française.

Arrêté avec sa femme et ses deux fils, Claude et Serge, internés à Montluc et ensuite à Drancy, il est déporté à Buchenwald en août 1944. Il y reste huit mois et est sauvé par Marcel Paul, membre du Parti communiste français et chef de l'organisation clandestine du camp, et également par Albert Baudet. Il manifeste par la suite sa gratitude en nommant Albert Baudet directeur de la publicité du magazine Jours de France et en versant chaque année une somme d'argent au journal l’Humanité et à la fédération des déportés FNDIRP.

En 1946, il fait changer son patronyme en Bloch-Dassault (décret paru au Journal officiel du 4 décembre 1946), puis en Dassault (décret paru au Journal officiel du 15 février 1949). Dassault est une déformation du nom de code « Char d'assault » utilisé par son frère, le général Darius Paul Bloch, dans la résistance. Sa société devient la société des avions Marcel Dassault puis la générale aéronautique Marcel Dassault (GAMD), qui produit les premiers avions à réaction français : Ouragan (1949), Mystère II (1952), Mystère IV (1954), Super-Mystère B-2 (1955), Mirage III (1956), Mirage IV (1959) qui équipent les forces nucléaires françaises et l'avion civil, bi-réacteur d'affaires Mystère-Falcon (1963). Une division électronique est créée en 1954 pour le développement de radars.

Absorbant les usines Bréguet, la GAMD est renommée avions Marcel Dassault-Bréguet aviation (AMD-BA) en 1971. Elle produit alors l'Alpha Jet (1973) avec l'allemand Dornier, avion d'entraînement qui équipe entre autres la Patrouille de France, le Jaguar avec British Aircraft Corporation, le Mirage 2000 (1978), l'avion de transport de passagers Mercure (1973), le Rafale et des évolutions de la série des Falcon. Il se crée ainsi un groupe industriel militaire et civil centré sur l'aviation, l'électronique (Électronique Serge Dassault) et l'informatique (Dassault Systèmes). Après l'élection de François Mitterrand comme président de la République, en 1981, Marcel Dassault échappe à la nationalisation en faisant don à l'État de 26 % de ses actions. En 1990, la société AMD-BA est renommée Dassault Aviation et devient leader mondial dans ce domaine.

Il s'intéresse également à la presse en créant un hebdomadaire Jours de France, concurrent de Paris-Match, dans lequel il fit une part belle à l'aviation et à ses idoles Chantal Goya et Thierry Le Luron. Il tenait lui-même une rubrique, le Café du commerce. Il a été producteur de cinéma. Gaulliste, il fut sénateur des Alpes-Maritimes, puis député de l'Oise jusqu'à sa mort à 94 ans. Doyen de l'Assemblée nationale de 1978 à 1986, il ouvrit, le jeudi 2 juillet 1981, la première législature de gauche de l'histoire de la Cinquième République. Il a été décoré de la plus haute distinction française, la grand-croix de la Légion d'honneur.

Dans le palmarès des plus grandes fortunes de France, il fut le premier en 1985. Une place du 8e arrondissement de Paris, le rond-point des Champs-Élysées, est renommée « rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault » en 1992. Régis Franc s'est inspiré de lui dans ses 3 Tomes de Tonton Marcel - Capitaine d'Industrie, aux éd. Casterman. Marcel Dassault compte parmi les membres de sa famille José de Bérys, Francine Bloch, Darius Milhaud et Pierre Vidal-Naquet. Son fils Serge lui donne 4 petits-enfants: Olivier, Laurent, Thierry et Marie-Hélène. Marcel Dassault se convertit au catholicisme en 1950. Il est enterré au cimetière de Passy. Son fils Serge a pris sa succession à la tête du groupe.

Cavaillès Jean

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Jean Cavaillès, né le 15 mai 1903 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) et fusillé le 17 février 1944 à Arras (Pas-de-Calais), est un mathématicien et philosophe des mathématiques français. 

Cavaillès JeanCavaillès Jean

Cofondateur du réseau Libération-Sud, il rejoint le réseau Libération-Nord, c'est un héros de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Jean Cavaillès, fils du lieutenant-colonel Ernest Cavaillès, de religion protestante, fut tout d'abord un brillant élève. En 1923 il est reçu premier au concours d'entrée de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm après l'avoir préparé seul. Il est également titulaire d'une Licence de Mathématiques. En 1927, il est agrégé de philosophie et accomplit son service militaire avant d'être gradé au rang de sous-lieutenant chez les Tirailleurs Sénégalais en 1928.

Il séjourne à plusieurs reprises en Allemagne (Berlin, Hambourg, Göttingen, Munich et Fribourg) et il peut observer le régime nazi. Il est boursier d'étude de la Fondation Rockefeller en 1929-1930 pour une étude sociologique sur les mouvements de jeunesse. Il travaille sur la théorie des ensembles en vue de sa thèse de doctorat sur la philosophie des mathématiques et rencontre plusieurs savants allemands. Il étudie ainsi à Tübingen les archives du mathématicien Paul du Bois-Reymond. Abraham Adolf Fraenkel l'oriente vers la correspondance entre Richard Dedekind et Georg Cantor, qu'il publie avec Emmy Noether. En 1931, il rend visite au philosophe Edmund Husserl et écoute également Martin Heidegger. En 1934, il a lu Mein Kampf, il a entendu Adolf Hitler. Il a rencontré en 1936 à Altona les opposants au régime hitlérien.

De 1929 à 1935, il travaille en tant qu'agrégé-répétiteur à l'École Normale. Il enseigne au Lycée d'Amiens en 1936. En 1937, il soutient à la Sorbonne deux thèses, Méthode axiomatique et formalisme (thèse principale) et Remarques sur la formation de la théorie abstraite des ensembles (thèse complémentaire) sous la direction de Léon Brunschvicg. Il s'inscrit ainsi à la suite d'autres logiciens français, tels Louis Couturat ou Jacques Herbrand. Il est maître de conférences de logique et de philosophie générale à l'université de Strasbourg. Mobilisé en septembre 1939, comme officier de corps franc puis officier du chiffre au ministère de la Guerre, il est cité pour son courage à deux reprises, mais il est fait prisonnier le 11 juin 1940 en Belgique. Il s'évade pour rejoindre à Clermont-Ferrand l'université de Strasbourg qui y est repliée. Un haut dignitaire de l'université lui reproche d'avoir déserté parce qu'il s'est évadé. Il est cofondateur à Clermont-Ferrand, en 1940, avec Lucie Aubrac et Emmanuel d'Astier de La Vigerie du mouvement Libération-Sud. Il contribue également à la fondation du journal Libération destiné à gagner un plus vaste public. Le premier numéro paraît en juillet 1941.

En 1941, il est nommé professeur de logique et de philosophie des sciences à la Sorbonne. Il participe alors en zone nord à la résistance au sein du mouvement Libération-Nord. Il s'en détache pour fonder en 1942, à la demande de Christian Pineau, le réseau de renseignement Cohors-Asturies. Il est favorable à une action militaire. Il est arrêté par la police française en août 1942 et interné à Montpellier puis à Saint-Paul-d'Eyjeaux, d'où il s'évade en décembre 1942. Dans le camp, il donne une conférence sur la philosophie des mathématiques qu'il utilise comme un langage codé. Il rencontre Charles de Gaulle à Londres en février 1943.

Revenu en France en février de la même année, il se livre essentiellement au renseignement et au sabotage visant la Kriegsmarine. Il confie à son adjoint et ancien élève Jean Gosset la direction de l'Action immédiate. Il est trahi par l'un de ses agents de liaison. Arrêté le 28 août 1943, à Paris, il est torturé par la Gestapo de la rue des Saussaies, puis il est incarcéré à Fresnes et à Compiègne en attente d'être déporté. Révoqué par le gouvernement de Vichy, il comparaît devant un tribunal militaire allemand et il est fusillé sur le champ le 17 février 1944 dans la citadelle d'Arras. Il est enterré dans une fosse commune sous une croix de bois portant l'inscription Inconnu n° 5. À la Libération, son corps est exhumé. Compagnon de la Libération à titre posthume, il repose dans la chapelle de la Sorbonne.

Hardy René

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René Hardy, né le 31 octobre 1911 à Mortrée (61) et mort le 12 avril 1987 à Melle, est un résistant ou un collaborationniste et écrivain français, cadre à la SNCF. 

Hardy René

Il lui fut reproché d'avoir dénoncé à la Gestapo le dirigeant de la Résistance Jean Moulin ainsi que d'autres résistants. Une source assure qu'il appartenait au groupe de Résistance Combat, l'autre que c'était au groupe Résistance-Fer, un groupe de Résistance des cheminots français dominé par les communistes. Sous le nom de guerre de Didot, il était considéré comme un spécialiste du sabotage des trains. Il réalisa plusieurs actions de sabotage. Hardy fut arrêté par la Gestapo le 7 juin 1943 puis libéré, après avoir été interrogé par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo connu sous le nom de « Boucher de Lyon », dans la salle de torture de l'Hôtel Terminus à Lyon, dont Barbie avait fait son quartier général provisoire.

Le 21 juin, la Gestapo suivit Hardy à un rendez-vous chez un médecin, le Docteur Frédéric Dugoujon, qui habitait Caluire-et-Cuire dans la banlieue de Lyon, rendez-vous auquel à vrai dire Hardy n'avait pas du tout été invité. C'est ainsi que la Gestapo fut conduite à une rencontre entre huit membres importants de la Résistance et Jean Moulin qui ne s'étaient pas doutés auparavant de la présence de Hardy. La rencontre était camouflée en consultations médicales chez le Docteur DugoujonMoulin avait laissé à André Lassagne le soin d'organiser la rencontre à laquelle Henri Aubry devait également venir. Craignant de perdre à cette occasion sa position de chef d'état-major général de l'Armée secrète, Aubry contacta Hardy contrairement à toutes les instructions et l'invita à la rencontre chez le Docteur Dugoujon.

Tous ceux qui étaient présents furent arrêtés, seul Hardy put s'échapper et au dire des témoins oculaires, les policiers le laissèrent s'enfuir de façon étrange. Les Allemands ouvrirent bien le feu sur lui, mais il ne fut que légèrement blessé. A l'hôpital, il reçut des soins médicaux et une nouvelle fois il échappa de manière étrange aux gardiens de la Gestapo. Certains croient qu'il fut libéré pour le récompenser de sa trahison, et ils rappellent qu'il avait été le seul à n'avoir pas à la dernière minute participé à la rencontre secrète du 9 juin à Paris, au cours de laquelle le général Charles Delestraint, chef de l'Armée secrète fut arrêté par la Gestapo.

Ce qui est certain, c'est que les précisions sur le lieu et la date de cette rencontre avaient été livrées non codées en raison d'une négligence dans une boîte postale morte que la Gestapo connaissait et surveillait. Selon une thèse, Hardy, déjà arrêté le 7 juin, avait été libéré par Klaus Barbie qui voulait jouer avec lui au jeu du chat et de la souris. D'autres pensent que René Hardy était simplement trop négligent. Il est sûr qu'il était surveillé par Gestapo pendant son voyage à Paris, Barbie connaissait son identité réelle et Hardy se déclara prêt à collaborer avec lui. Hardy ne connaissait pas du tout Moulin. À la libération, il est arrêté le 12 décembre 1944, mais acquitté par la cour de justice de la Seine. De nouveau arrêté le 24 mars suivant, il est acquitté derechef le 8 mai 1950, cette fois par le tribunal militaire.

Lors de son procès à Lyon, en 1987, Barbie expliqua qu'Hardy avait travaillé pour lui comme agent double. Hardy mourut peu de temps après sans qu'une nouvelle accusation eût été portée contre lui. Un film TV récent sur la vie et la mort de Jean Moulin décrivait René Hardy comme un collaborateur de la Gestapo, ce qui ranima la controverse. La famille de Hardy essaya de porter plainte contre les producteurs du film.


Sainteny Jean

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Sainteny Jean, alias : Sainteny - Dragon - Beaucourt - Grégoire - Daulne – Rouville. Jean Roger est né le 29 mai 1907 au Vésinet dans les Yvelines. 

Sainteny Jean

Après des études aux lycées Condorcet et Janson de Sailly à Paris, il entre tôt dans les affaires et, dès 1929, fait connaissance avec l'Indochine où il séjourne près de trois ans, travaillant dans le secteur bancaire. De retour en France en 1932, il fonde une affaire dans la banque et les assurances qui ne cesse de se développer jusqu'à la guerre. Mobilisé en 1939 dans l'armée de terre, il se porte volontaire pour un stage d'observateur en avion. Après l'armistice, démobilisé, il se range du côté de ceux qui veulent continuer la lutte. Dès l'automne 1940, il commence à grouper autour de lui, dans le Cotentin, des éléments résolus à résister à l'occupation. Il recueille ainsi peu à peu des renseignements de grande importance sur l'état et l'organisation des défenses allemandes.

Il est par ailleurs, à partir d'octobre 1940, en contact avec le fondateur du réseau de renseignements "Alliance", Navarre (alias Loustaunau-Lacau). Jean Roger, devenu Jean Sainteny, est arrêté une première fois par la Wehrmacht en septembre 1941 à Colleville-sur-Mer. Incarcéré à Caen et traduit en cour martiale, il est relâché faute de preuves un mois plus tard. Il poursuit son activité, effectuant des missions de liaison en zone sud et franchit 13 fois la ligne de démarcation clandestinement. Au début de 1942, il met définitivement son réseau normand au service d'Alliance, dans lequel il fait entrer son beau-frère Michel Fourquet. Il organise par ailleurs, l'évasion de la prison de Gannat de Claude Hettier de Boislambert et Antoine Bissagnet en décembre 1942 et facilite le départ de nombreux volontaires pour les Forces françaises libres.

Sainteny prend bientôt en main toute la Normandie pour le compte d'Alliance puis la région nord-est de la France. Démasqué en 1943, il est arrêté par la Gestapo le 16 septembre mais réussi a lui échapper deux heures plus tard ; il doit alors vivre dans la clandestinité la plus absolue. En mars 1944, suivi de très près par la Gestapo, "Dragon" - alias Jean Sainteny - gagne l'Angleterre par Lysander depuis la région d'Angers. Mais l'arrestation les 16 et 17 mars de nombreux agents et du chef d'Alliance, Paul Bernard, entraîne son retour imprévu en France au bout de trois semaines, malgré les risques encourus.

Il parvient alors à réorganiser le réseau décimé par de récentes arrestations. Le 7 juin 1944, trahi, il est arrêté avec un camarade à Paris par la Gestapo après une poursuite mouvementée en voiture. Interrogé par la Gestapo rue des Saussaies, il est torturé à un tel point qu'il est envoyé dans un état critique à l'Hôpital de la Pitié. Miraculeusement guéri, il n'en a pas encore fini avec la Gestapo qui le transfère à nouveau rue des Saussaies pour des interrogatoires complémentaires. Se sachant condamné à une mort certaine, dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944, il réussit à s'évader en sciant un des barreaux de sa fenêtre, grâce à la complicité d'un de ses geôliers. Il quitte Paris, traverse les lignes et arrive au Mans, le 16 août, à l'Etat-major de la 3e Armée américaine du général Patton. Chargé de mission par celui-ci, il retourne à Paris le 19 août et rapporte deux jours plus tard au général américain des renseignements précieux sur la capitale. Ensuite, volontaire pour l'Indochine, il prend, en mars 1945, la direction de la mission militaire française à Kunming ; il est ainsi le premier officier français à reprendre pied à Hanoï après l'effondrement japonais.

Nommé Commissaire de la République pour le Tonkin et le Nord Annam en octobre 1945, l'agitation révolutionnaire annamite est à son comble quand Jean Sainteny avec une poignée de compagnons s'installe au Palais du Gouvernement général. Il réussit à négocier avec Hô Chi Minh les accords du 6 mars 1946 qui permettent au général Leclerc d'entrer à Hanoï sans combattre. Jean Sainteny rentre en France en avril 1946 pour y préparer le séjour de Hô Chi Minh, invité officiel du Gouvernement français à la conférence de Fontainebleau qui doit définir la position du Vietnam dans l'Union Française. Lorsqu'éclatent les troubles d'Haïphong en novembre 1946, Jean Sainteny est dépêché à Hanoï par le Gouvernement français. Arrivé seulement le 6 décembre, le 19 il est laissé pour mort dans les combats de rue survenus au cours des événements sanglants qui marquent le début de la guerre d'Indochine. Grièvement blessé, il assume de nouveau cependant, quelques jours plus tard, ses fonctions et reprend officiellement possession du Palais du Gouvernement.

En mars 1947, il est rappelé à Paris pour assister le gouvernement au cours des débats sur les affaires d'Indochine. Prévoyant les suites inévitables de l'engrenage indochinois, il demande et obtient, en décembre 1947, sa mise en disponibilité. Dès lors, il occupe les fonctions de gouverneur des Colonies. En 1953 il publie "Histoire d'une paix manquée" relatant les troubles d'Haiphong en 1946 et ses souvenirs d'Indochine. En 1954 il est rappelé en activité et nommé délégué général de France au Nord-Vietnam.

En 1958 il rentre en France et devient un des leaders de l'Association nationale pour le soutien de l'action du général de Gaulle. La même année, il est nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération. De 1959 à 1962, il est Commissaire général au Tourisme. Elu député de Paris, il entre au Gouvernement Pompidou en qualité de Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (décembre 1962-janvier 1966). Membre du conseil d'administration d'Air France (1967-1972), il est également président du conseil d'administration de l'Office général de l'Air à partir de 1969.

De mars 1968 à mars 1977, il est membre du Conseil constitutionnel. A partir de 1969, continuant à s'intéresser aux affaires vietnamiennes, il met en contact le Président Nixon et Henry Kissinger avec les Nord-vietnamiens pour organiser les négociations secrètes qui doivent mettre un terme à la guerre du Vietnam. Jean Sainteny est décédé subitement le 25 février 1978 à Paris. Ses obsèques se sont déroulés en l'Eglise Saint-Louis des Invalides à Paris. Il a été inhumé à Aignerville dans le Calvados.

Bartelmus Erich

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Bartelmus Erich spécialiste lyonnais de la chasse aux Juifs dans l'équipe de Klaus Barbie, à Lyon. 

Bartelmus Erich

Il participe à la quintuple exécution de la Place Bellecour. Il est condamné à huit ans de travaux forcés.

Service d'Ordre Légionnaire (SOL)

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Le Service d'ordre légionnaire (SOL) est une organisation militaire de choc du régime de Vichy, pendant la Seconde Guerre mondiale

Service d'Ordre Légionnaire (SOL)

Après le vote des pleins pouvoirs constituants au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940, Joseph Darnand (ancien combattant de 1914-1918 et de 1939-1940, mais aussi membre de La Cagoule), s’était rallié à la Révolution nationale et avait pris la tête de la nouvelle « Légion française des combattants » (LFC), dans les Alpes-Maritimes. C'est alors qu'il y créa le Service d'ordre légionnaire, organisation ouverte aux membres de la Légion les plus radicalement partisans de la politique de révolution nationale prônée par le Maréchal Pétain. Outre nombre de membres du PPF, on y trouva également des PSF, notamment en Algérie où ils composèrent le plus gros bastion des SOL. Par la suite, cet organisme fut étendu, le 12 décembre 1941, à toute la zone Sud et à l'Afrique du Nord, où il rassembla les partisans les plus déterminés de la Révolution nationale. L'initiative de cette nouvelle organisation revint à Pierre Gallet, Marcel Gombert et Jean Bassompierre, tandis que son programme fut codifié par le même Bassompierre, Noël de Tissot et le docteur Durandy, en particulier les « vingt et un points du Sol » (repris ensuite par la Milice).

Le SOL prônait le culte du chef, le rejet de la démocratie, le racisme, mais aussi la collaboration avec l'occupant bien illustrés par le serment officiel : « ...je jure de lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste ». Plusieurs chefs et militants des SOL se livrèrent alors à des actions brutales contre les adversaires réels ou supposés du régime, qui ne pouvaient se défendre, et déclenchèrent une vague de délation qui n’épargnait pas même les autorités civiles ou religieuses de l’État français. Le commandement national du SOL ayant été attribué, en janvier 1942, à Darnand, celui-ci s’était installé à Vichy. Mais il y affichait les positions ouvertement collaborationnistes, adoptées sous l’influence de Pétain dont il prenait à la lettre les déclarations et ne cessa jamais de recevoir le soutien. Ainsi était-il passé avec éclat du patriotisme à la trahison, choquant les autres dirigeants de la Légion et des Chantiers de Jeunesse, qui voulaient bien eux aussi « collaborer », mais avec plus de tact, et entre gens convenables. Aussi l’autonomie du SOL fut-elle décidée, autant pour écarter de la Légion ses membres les plus compromettants, que pour permettre à Darnand et à ses hommes d’agir, à leur façon.

Lors du débarquement du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, Darnand avait donné l’ordre aux unités SOL de résister aux alliés1. Le maréchal avait salué dans un discours du 5 janvier 1943 le « patriotisme » des SOL qui avaient, aux côtés de l’Armée d'Afrique, combattu contre les Américains. Cependant, il ne furent que quelques dizaines de SOL sur plusieurs milliers à s'être battus à Oran et au Maroc, tandis qu’à Alger les SOL s’étaient tous laissés capturer sans résistance, lors du « putsch du 8 novembre 1942 », par lequel quatre cents résistants mal armés avaient, à eux seuls, neutralisé pendant quinze heures le XIXe corps d’armée vichyste, et permis ainsi le succès immédiat du débarquement allié à Alger. En conséquence, Pétain avait annoncé, le 5 janvier 1943, l’autonomie du SOL et sa transformation en « Milice française ». C'est ainsi que Pierre Laval, en accord avec le maréchal Pétain, décida de créer, par la loi du 30 janvier 1943, la Milice française, qui absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. Il en devint le chef, avec Joseph Darnand pour adjoint.

Milice francaise

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La Milice française, souvent appelée simplement Milice, fut une organisation politique et paramilitaire française créée le 30 janvier 1943 par le gouvernement de Vichy pour lutter contre le « terrorisme » (c'est-à-dire contre la Résistance). 

Miliciens procèdant à des arrestations de résistants

Miliciens procèdant à des arrestations de résistants

Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO et de tous les déviants dénoncés par le régime. C'était aussi la police politique et une force de maintien de l'ordre du régime de Vichy. Le chef officiel de la Milice était Pierre Laval, Chef du gouvernement, mais le véritable responsable de ses opérations était son secrétaire général, Joseph Darnand, fondateur du Service d'ordre légionnaire (SOL), précurseur de la Milice française. Organisation de type fasciste, elle se voulait un mouvement révolutionnaire, à la fois « anti » : antirépublicain, antisémite, anticommuniste, anticapitaliste, et « pour » : pour le nationalisme et l'autoritarisme. Elle sembla avoir ambitionné de devenir l'équivalent d'un parti unique de l’État français. Sa montée en puissance marqua en tout cas, selon Robert Paxton et Stanley Hoffmann, la fascisation finale du Régime de Vichy. Comme les nazis, les miliciens usaient couramment de la délation, de la torture, des rafles, des exécutions sommaires et arbitraires, voire de massacres. Leur pratique systématique de la violence et leurs nombreuses exactions, tout comme leur collaborationisme jusqu'au-boutiste, contribuèrent à les faire rester très minoritaires au sein d'une population qui les rejetait largement.

La Milice n'eut jamais plus de 35 000 membres (29 000 adhérents en automne 1943 selon Francis Bout de l'An, sur lesquels, d'après le chef du service des effectifs, l'enseigne de vaisseau Carus, seulement 10 000 étaient actifs). Même après son développement en zone nord, la Milice ne dépassera jamais 15 000 militants réels au total. Joseph Darnand, patriote et combattant courageux de la Première Guerre mondiale de 1914-1918, puis activiste d'extrême droite, avait pris la tête de la Légion française des combattants dans les Alpes-Maritimes. Après l’ouverture de celle-ci aux jeunes partisans du régime qui n’avaient jamais combattu, il avait fondé en août 1941, dans son département, le Service d'ordre légionnaire. « Remarqué par les ministres Darlan et Pucheu lorsqu’il est à la tête de la Légion française des combattants de Nice, Darnand va bénéficier de leur soutien pour développer son organisation paramilitaire, le Service d’ordre légionnaire (SOL). Ancêtre de la Milice, le SOL s’étend à l’ensemble de la zone sud et réunit un effectif de 15 000 hommes issus pour la plupart de l’extrême droite. »

L'organisation est fondée sur 21 points qui donnent la matrice idéologique du mouvement : « contre le capitalisme international, pour le corporatisme français », « contre la condition prolétarienne, pour la justice sociale », « contre la lèpre juive, pour la pureté française », « contre la franc-maçonnerie païenne, pour la civilisation chrétienne ». Pierre Laval, en accord avec le maréchal Pétain, décida de créer, par la loi du 30 janvier 1943, la Milice qui absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. Il en devint le chef nominal, avec Joseph Darnand comme secrétaire général qui en sera cependant le véritable chef opérationnel.

Selon Darnand, « la Milice française n'est pas une police répressive. [...] la Milice groupera des personnes de tous les âges, de tous les milieux et de toutes les professions, désireuses de prendre une part effective au redressement du pays. Ouverte à tous, la Milice fera retrouver aux Français cette communauté nationale [...] hors de laquelle il ne peut y avoir de salut pour notre pays. ». Dans son discours du 28 février 1943, Darnand assure encore que la Milice a d'abord une mission politique et Bassompierre commente : « Elle a pour mission de soutenir la politique gouvernementale [...] et de lutter contre le communisme. » Pourtant, dans l'Action française du 3 mars 1943, Charles Maurras déclare : « Avec le concours de cette pure et solide police, nous pourrons chez nous frapper d'inhibition toute velléité révolutionnaire et toute tentative intérieure d'appuyer les hordes de l'Est, en même temps que nous défendrons nos biens, nos foyers, notre civilisation tout entière. » La Milice choisit comme insigne le gamma, signe du Bélier, symbole de renouveau et d'énergie (argent sur fond bleu dans un cercle rouge pour les miliciens ordinaires, blanc sur fond noir pour les francs-gardes, blanc sur fond rouge pour les avant-gardes). Francis Bout de l'An dirigeait la propagande et l'information avec l'organe Combats. Noël de Tissot était chargé des relations entre le haut commandement et les services. Si le secrétariat général fut installé à Vichy auprès du Gouvernement, la Milice reposait sur une organisation territoriale en zones, régions et départements.

A chaque échelon, on retrouvait un état-major à cinq services : 1er service (propagande) - 2e service (documentation) - 3e service (sécurité) - 4e service (finances) - 5e service (effectifs). Au niveau central, le 1er service fut dirigé par Bout de l'An, puis Bertheux, le 2e service (le plus important et le plus sinistre, puisqu'il employait la torture pour obtenir des renseignements) par Degans, puis Gombert - le 3e service par Gombert - le 4e service par Fontaine - le 5e service par Carus. Pétain et Laval ne démentiront jamais leur soutien public à la Milice et à ses actes. En novembre 1943, Laval rappelle encore qu'il « marche main dans la main avec Darnand », car, selon lui, « la démocratie, c'est l'antichambre du bolchevisme ».

Le serment de la Milice mentionnait entre autres le combat contre la « lèpre juive ». Le mouvement se voulait à la fois antisémite, anticommuniste, anticapitaliste et révolutionnaire. Selon les historiens Henry Rousso ou Jean-Pierre Azéma, le projet de Darnand et de certains de ses hommes (les « intellectuels pro-fascistes du mouvement ») était de faire de la Milice un succédané de parti unique et, à terme, l'ossature d'un authentique régime totalitaire. La montée en force de Darnand dans le régime de Vichy, jusque là avant tout autoritaire et réactionnaire, marque une étape décisive dans la fascisation finale du régime ainsi que dans sa satellisation par les Allemands (Robert Paxton, Stanley Hoffmann). En août 1943, Darnand fut nommé Sturmbannführer de la Waffen-SS (Waffen-Sturmbannführer der SS, grade réservé aux volontaires étrangers non germaniques) et prêta serment de fidélité personnelle à Hitler dans les locaux de l'ex-ambassade d'Allemagne à Paris, rue de Lille.

Les nazis furent cependant longtemps réticents à armer les miliciens, chose qu'ils firent après la publication au JO en juillet 1943 d'un décret autorisant les Français à s'engager dans la Waffen-SS (créant ainsi la Sturmbrigade SS Frankreich). Le 30 décembre 1943, Joseph Darnand fut nommé secrétaire d'État ; le 10 janvier 1944, il devint responsable du Maintien de l’Ordre ; secrétaire d’État à l’Intérieur le 13 juin 1944. À tous les niveaux, les miliciens essayèrent de supplanter les autorités officielles ou d'investir les rouages de l'État. C'est ainsi qu'un milicien fut même nommé préfet de l'Hérault au début de 1944. En janvier 1944, la Milice est étendue au Nord de la France, et les hommes de main de divers partis collaborationnistes y sont versés. Les effectifs de la Milice atteindront ainsi près de 30 000 hommes (jamais plus de 15 000 militants réels, selon ses responsables qui avaient pourtant tendance à gonfler les effectifs pour obtenir des crédits).

Elle disposait d’un bras armé : la Franc-Garde et d'une école de cadres, installée dans les anciens locaux de l'École des cadres d'Uriage. Elle était alors considéré comme un corps d'armée malgré la Convention d'Armistice de 1940. Elle avait même un aumônier général. On pouvait distinguer trois catégories de miliciens : « La grande majorité des miliciens sont des gens ordinaires qui exercent un métier et ont femme et enfants. Leur activité militante les conduit simplement à participer à des groupes de réflexion, à assister à des réunions ou à des conférences et, parfois, à se mobiliser pour telle ou telle cause humanitaire ou civique. A côté de ces civils, il y a les militaires [formant la Franc-Garde]. [...] L'objectif essentiel de cette troupe permanente est d'assurer le maintien de l'ordre. Certains miliciens ordinaires peuvent être des francs-gardes bénévoles, les bénés, susceptibles d'être mobilisés en cas de besoin [...]. Il existe enfin une structure milicienne destinée à accueillir les jeunes : l'Avant-Garde. »

Sur 10 à 15 000 militants actifs, moins de 4 000 appartiendront à la Franc-Garde, permanents et bénévoles compris. Selon Max Lagarrigue « se retrouvent beaucoup de jeunes marginaux, désœuvrés, chômeurs, paumés, pour beaucoup embarqués dans la Milice par l’appât du gain et le désir d’aventure, sans avoir de réelles motivations idéologiques. » En fait, selon Pierre Giolitto, la majorité des miliciens de base appartenaient à la petite et moyenne bourgeoisie urbaine. Il cite une étude d'André Laurens qui montre qu'en Ariège, c'étaient les employés les plus nombreux (12,9 %), suivis par les commerçants (12,2 %), les sans-profession (9,3 %), les ouvriers agricoles (7,6 %), les artisans et agriculteurs (7,6 %), les ouvriers d'usine (5,9 %), les professions libérales, cadres et patrons (4 %). Henri Amouroux cite une étude de Michel Chanal qui montre que, dans l'Isère, c'étaient les ouvriers d'usine qui venaient en tête (18,6 %), suivis par les employés (13,7 %). Une étude de Monique Luirard indique que, dans la Loire, sur l'ensemble des miliciens passés devant un tribunal en 1945, 69 % étaient ouvriers, employés ou petits fonctionnaires ; 16,9 % sans profession ; 6 % artisans, commerçants ou agriculteurs ; 3,6 % avaient une profession libérale ; 3 % étaient policiers ou militaires ; 1,8 % patrons... D'après un sondage socio-professionnel effectué auprès des internés administratifs : 27,3 % étaient employés ou petits fonctionnaires ; 23,4 % artisans ou commerçants ; 19,5 % ouvriers ; 9 % patrons ; 13 % cadres ou professions libérales ; 5,2 % sans profession (femmes) ; 2,6 % cultivateurs... Ainsi, bien qu'il soit difficile de tirer des conclusions générales de ces études partielles, on peut néanmoins constater que la Milice était avant tout formée par des employés et des artisans ou commerçants.

La Milice finit par se substituer aux forces de police et coopéra avec la Gestapo, notamment en contribuant activement à l'arrestation des Juifs. Elle disposait d'un service de sécurité dirigé de Marcel Gombert, assisté de Paul Fréchoux, Henri Millou et Joannès Tomasi. Sa Franc-garde participa dès l'hiver 1943-1944 à la répression sanglante des maquis, à commencer par l'assaut du plateau des Glières fin mars 1944. La loi du 20 janvier 1944 autorisa la Milice à constituer des cours martiales sommaires : trois juges, tous miliciens, siégeaient anonymement et prononçaient en quelques minutes des condamnations à mort exécutables immédiatement.

Elles se chargeront notamment de condamner à mort et de faire exécuter les révoltés de la prison centrale d'Eysses (avril 1944), à qui la vie sauve avait été promise par les miliciens en échange de leur reddition. Furent aussi exécutés des hommes politiques hostiles à la Collaboration. Dès décembre 1943, le directeur de La Dépêche de Toulouse Maurice Sarraut est exécuté par des miliciens envoyés par les Allemands ainsi que l'ancien ministre du Front populaire Jean Zay ou l'ex-ministre de l'Intérieur Georges Mandel livré par les Allemands à la Milice et exécuté dans la forêt de Fontainebleau en juillet 1944. De même, le député Victor Basch (81 ans), président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et sa femme Hélène, dont les exécutions furent dirigées par Paul Touvier du 2e service de la Milice (dont le chef était Jean Degans) venu sur place. Déstabilisés par leur impopularité auprès de la nette majorité des Français, les miliciens redoublèrent d'extrémisme. Les immeubles de la Milice, à commencer par son QG. au Petit Casino de Vichy, devinrent des lieux de torture systématique. Les miliciens pratiquaient également la délation, contribuèrent à l'organisation des rafles et se livrèrent parfois, même seuls, à d'authentiques massacres, ainsi à Saint-Amand-Montrond (11 juin 1944) où plus de 80 cadavres de civils seront retirés d'un puits après leur passage. À la suite de l’exécution par la Résistance le 28 juin 1944 du secrétaire d'État à l'Information Philippe Henriot, membre de la Milice, des miliciens sillonnèrent les rues de Châteauroux en voiture en tirant sur les passants qui s'y trouvaient.

De nombreuses autres exactions furent perpétrées à cette occasion, la plus célèbre étant l'exécution de sept Juifs à Rillieux-la-Pape par Paul Touvier. C'est également à la suite de la mort de Philippe Henriot que des miliciens s'emparèrent de Georges Mandel, alors incarcéré à la prison de la Santé, pour l'assassiner en forêt de Fontainebleau. Manquant toujours d'hommes, Darnand ne disposa jamais de plus de 35 000 adhérents (moins de 15 000 vrais militants), dont beaucoup non armés ou inactifs. Tout comme la LVF, la Milice se montra dès lors peu regardante sur son recrutement : des jeunes gens qui cherchaient à échapper au STO, mais aussi un grand nombre d'aventuriers, de repris de justice, de criminels de droit commun (quoique la grande majorité des miliciens fussent des employés ou artisans ou commerçants).

Ce personnel fit de la Milice une force militaire médiocre, qui n'acquit jamais la confiance des Allemands. D'autre part, le comportement des miliciens les décrédibilisa rapidement vis-à-vis de leurs propres concitoyens. En effet, leur fanatisme pro-nazi de certains se doubla d'une attitude franchement délictueuse : lors de leurs opérations, ils commirent de nombreux vols, viols, cambriolages, rackets, extorsions de fonds, voies de faits sur la voie publique ou contre des fonctionnaires. Vers 1944, la Milice faisait l'objet d'une réprobation quasi générale. L'historien J.F. Sweets montre dans une étude locale (Clermont-Ferrand à l'Heure allemande, Perrin, 1996) comment les hommes de Darnand restaient ultra-minoritaires (200 dans une agglomération de plus de 100 000 habitants) et profondément méprisés et haïs (un enfant de milicien était aussitôt mis en quarantaine par tous ses camarades d'école).

L'horreur de la répression allemande et milicienne en 1944, particulièrement brutale, ouvrait la perspective d'une guerre civile et d'une surenchère terroriste barbare, semblable à la guerre inter-partisane qui survint en Yougoslavie à la même époque. Redoutant les ultracollaborationnistes convaincus de la Milice, la Résistance abattit dès le 24 avril 1943, un premier milicien, le chef local marseillais Paul de Gassowski, aussitôt promu martyr iconique par la Milice. Néanmoins, si des résistants français ponctuellement exécutèrent des hommes de Darnand pendant les combats et si des cas tortures contre des miliciens capturés furent avérés, il n'y eut rien là de systématique de la part de la Résistance. D'autre part, comme le montre l'historien Olivier Wieviorka, la violence fut une valeur systématiquement proclamée, exaltée et assumée par Darnand et les siens dans la logique des idéologies de type fasciste ou extrémiste de tous bords (violence révolutionnaire). Au contraire, elle fut toujours regardée avec suspicion par la plupart des résistants et ne constitua jamais, pour la partie d'entre eux ayant choisi la lutte armée, qu'un mal nécessaire et provisoire.

C'est ainsi que le résistant Pierre Dunoyer de Segonzac, qui reconnut un jour de 1944 Darnand parmi les voyageurs en civil de son train, répugna à le dénoncer au maquis qui avait arrêté le train quelques minutes, et lui sauva de fait la vie. Le 6 août 1944, Pétain, dans une lettre à Laval, finit par s'inquiéter des exactions de la Milice, tout en reconnaissant son rôle essentiel dans la collaboration avec la police allemande. Laval transmet cette lettre à Darnand qui répond à Pétain : « Pendant quatre ans j'ai reçu vos compliments et vos félicitations. Vous m'avez encouragé. Et aujourd'hui, parce que les Américains sont aux portes de Paris, vous commencez à me dire que je vais être la tache de l'Histoire de France ? On aurait pu s'y prendre plus tôt. »

La Franc-Garde permanente, unité paramilitaire en uniforme, fut constituée en juin 1943 en vue, selon les propos de Darnand dans son discours-programme du 30 janvier 1943, d'être « instruite techniquement et préparée au combat de manière à être toujours prête à assurer le maintien de l'ordre ». Elle devait être composée d'hommes jeunes et sportifs, volontaires et sélectionnés après un an d'appartenance à la Milice. Les francs-gardes, les seuls miliciens en uniforme, adoptèrent la tenue bleue des chasseurs alpins, modèle 1941 (pantalon « ski » sur guêtres et brodequins, vareuse et ceinturon, chemise kaki, cravate noire, béret incliné sur le côté gauche). Le symbole du gamma, blanc sur fond noir, fut porté en insigne métallique à la boutonnière droite et en insigne brodé sur le béret. Soldée, encasernée, la Franc-Garde fut organisée militairement : main (un chef et quatre hommes), dizaine (correspondant au groupe de combat), trentaine (petite section - en principe au moins une dans chaque chef-lieu de département), centaine (petite compagnie - en principe au moins une dans chaque chef-lieu de région), cohorte (petit bataillon de trois centaines), centre (petit régiment de plusieurs cohortes).

Il existait deux types de centaine : la normale se déplaçant à pied ou à bicyclette et la mobile disposant de motos, autos et camions. Au début, seuls les cadres furent équipés d'armes de poing. En effet, la Franc-Garde ne fut que lentement et progressivement armée : ce ne fut qu'en automne 1943, à la suite de la recrudescence des attentats contre ses membres, qu'elle reçut quelques pistolets-mitrailleurs anglais récupérés sur les parachutages alliés, qu'en janvier 1944 qu'elle fut autorisée à puiser dans les stocks d'armes légères de l'armée d'armistice et qu'en mars 1944 qu'elle put former une section de mitrailleuses et une de mortiers pour participer à l'attaque du maquis des Glières. Finalement, chaque dizaine fut dotée de deux pistolets-mitrailleurs anglais Sten, d'un fusil-mitrailleur français MAC 24/29 et de fusils français MAS 36.

Les deux premières trentaines furent formées à titre expérimental dans les villes où la dissidence était la plus active : Lyon et Annecy. Les dénominations de trentaine et centaine ne doivent pas faire illusion sur les effectifs réels. Par exemple, la trentaine d'Annecy, devenue centaine, ne comptait que 72 hommes en mai 1944... Selon le Service d'information du Comité français de la Libération nationale, en février 1944, la Franc-Garde rassemblait 1687 hommes, soit une cohorte à Vichy, une centaine à Lyon, Marseille et Toulouse, et une trentaine dans chacun des quarante-cinq départements de la zone sud. En tout cas, même avec la mobilisation des bénévoles au printemps et en été 1944, l'effectif de la Franc-Garde ne dépassa jamais 4 000 hommes.

En principe, toute intervention de la Franc-Garde devait être précédée d'une réquisition écrite ou verbale adressée par le préfet à l'officier commandant l'unité requise. Lors la Libération, la Milice fut déclarée dissoute par le Gouvernement provisoire de la République française, par l'ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental (Article 10). Dans le courant du mois d'août - le 15 selon Jacques Delperrié de Bayac -, Joseph Darnand ordonna le repli général des miliciens. Des membres de la Milice participèrent cependant après cette date à certains combats sur le sol français au côté des Allemands, lors de la libération de Paris ou de la libération de Nice.

Environ 2500 miliciens et leurs familles prirent le chemin de l’Allemagne où 1800 furent versés dans la 33ème Division SS Charlemagne avec les survivants de la LVF, de la Sturmbrigade SS dite ensuite Frankreich et d'autres unités auxiliaires. Mais Joseph Darnand dut en abandonner le commandement à un officier général allemand et partit en Italie du Nord avec 500 francs-gardes faire la chasse aux partisans. Les miliciens furent souvent les cibles privilégiées de l'Épuration spontanée ou « épuration sauvage » pratiquée par les FFI au cours des combats de la Libération et immédiatement après le départ des Allemands.

De nombreux miliciens furent alors exécutés sommairement, parfois en groupes (pour prendre un cas extrême, 77 sur 97 prisonniers en une seule journée au Grand-Bornand en Haute-Savoie fin août 1944, après un jugement expéditif). L'Épuration légale organisée par le gouvernement provisoire condamna aussi nombre de miliciens à la peine de mort, à la prison ou aux travaux forcés. Joseph Darnand, capturé par les partisans italiens, fut remis aux autorités françaises, puis condamné à mort et exécuté le 10 octobre 1945 à l’issue d’un procès. En 1994, après des décennies de cavale, Paul Touvier devint le premier Français condamné spécifiquement pour crimes contre l'humanité.

Capshaw Kate

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Kate Capshaw, de son vrai nom Kathleen Sue Nail, est une actrice américaine, née le 3 novembre 1953 à Fort Worth, Texas, États-Unis.

 

Capshaw Kate

Kate est née à Fort Worth au Texas, fille de Beverley Sue (née Simon) esthéticienne et employée dans une agence de voyage, et Edwin Leon Nail, un employé de compagnie aérienne. Elle déménage à Saint-Louis dans le Missouri à l'âge de cinq ans. Son nom vient de son premier mari Robert Capshaw (mariée de 1976 à 1980) avec qui elle aura une fille Jessica Capshaw, également actrice.

Kate s'en va à New York pour poursuivre son rêve d'actrice, son premier rôle sera dans un soap opera Love of Life. Elle rencontre son mari actuel, Steven Spielberg, en 1984 lors du tournage d'Indiana Jones et le Temple maudit. Ils se marient en 1991. Ils ont cinq enfants dont deux adoptés et un qui est acteur (Sasha Rebecca Spielberg).

 

Filmographie

  • 1984 : Une défense canon de Willard Huyck : Laura
  • 1984 : Dreamscape de Joseph Ruben : Jane
  • 1984 : Indiana Jones et le Temple maudit de Steven Spielberg : Willie Scott
  • 1986 : Cap sur les étoiles (Space Camp) de Harry Winer : Andie Bergstrom
  • 1986 : Les Coulisses du pouvoir de Sidney Lumet : Sydney Betterman
  • 1989 : Black Rain de Ridley Scott : Joyce
  • 1991 : My Heroes Have Always Been Cowboys de Stuart Rosenberg
  • 1994 : Rendez-vous avec le destin de Glenn Gordon Caron : Lynn Weaver
  • 1995 : Juste Cause de Arne Glimcher (en) : Laurie Armstrong
  • 1997 : Life During Wartime de Evan Dunsky : Gale Ancona
  • 1997 : The Locusts de John Patrick Kelley : Delilah Ashford Potts
  • 1999 : Destinataire inconnu de Peter Chan
  • 2001 : Affaires de femmes de Lee Rose : Casey Montgomery
  • 2002 : Le Choix de l'amour de Helen Shaver : Becky Purdue
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