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Herriot Edouard

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Édouard Herriot , né à Troyes (Aube) le 5 juillet 1872 et mort à Saint-Genis-Laval (Rhône) le 26 mars 1957, est un homme politique français, membre du Parti radical. 

Herriot Edouard

Fils de François-Nicolas, lieutenant d'infanterie, et de Jeanne-Eugénie Collon, il étudie au lycée de La Roche-sur-Yon. Jeune professeur agrégé, il est nommé à Nancy, puis à Lyon, où il enseigne dans une classe de rhétorique. Son premier ouvrage, Philon le Juif : essai sur l'école juive d'Alexandrie publié chez Hachette en 1898, est couronné par le prix Victor Cousin décerné par l'Académie des sciences morales et politiques. Il épouse à Lyon le 30 octobre 1899 Blanche Rebatel (1877-1962), fille du docteur Fleury Rebatel, président du Conseil général du Rhône. Cette union lui facilite son entrée en politique. Entré au conseil municipal de Lyon en 1904, il devient adjoint, puis maire le 3 novembre 1905, en succédant à Jean-Victor Augagneur. Il le reste jusqu'en 1957, avec une interruption sous l’Occupation. Son successeur est Louis Pradel. Il s'engage dans l'affaire Dreyfus aux côtés d'Émile Zola et Anatole France, et fonde la section lyonnaise de la Ligue des droits de l'homme. Il s'affirme comme un orateur exceptionnel.

En 1924, après que les élections ont donné la majorité au Cartel des gauches dont il était le principal animateur, il provoque la démission du président Alexandre Millerand qui avait pris parti pour le Bloc national pendant la campagne électorale et affaiblit ainsi les institutions [non neutre]. Il est appelé à la présidence du Conseil par le nouveau président de la République, Gaston Doumergue. Fervent défenseur de la laïcité, il veut alors introduire les lois laïques en Alsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec le Vatican, mais il est désavoué par le Conseil d'État sur le premier point et se heurte à l'opposition du Sénat et au risque de velléités indépendantistes locales sur le second. Critiqué pour son laxisme en matière de finances, hésitant dans le remède à donner à la crise - il balance entre un emprunt, souhaité par la droite, et le "prélèvement" sur le capital réclamé par les socialistes - il doit démissionner. La Bourse avait connu beaucoup de fluctuations, principalement à la baisse, pendant son gouvernement, pour se redresser après son départ : Herriot critique alors « le Mur d'argent » qui a provoqué sa chute.

Il préside alors la Chambre des députés pendant un an, mais lorsque Caillaux, ministre des Finances, demande, pour résoudre la crise financière, l'autorisation de recourir à des décrets-lois, il descend de la présidence pour dénoncer comme député une procédure qui bafoue la prééminence du parlement. Le cabinet Briand est immédiatement renversé par une telle offensive, et Herriot est nommé président du conseil. Son propre gouvernement ne dure pas trois jours et il cède la place à Poincaré, signant la fin du Cartel des gauches. Marqué peut-être par ces échecs, il commence à se rapprocher peu à peu de la droite, sans aller toutefois bien loin. En tout cas il a droit aux compliments flatteurs de l’abbé Bethléem, grand pourfendeur de la pornographie, pour avoir interdit l’affichage de journaux « osés » dans les kiosques de Lyon. Une certaine presse de gauche ricane alors car la vie privée d'Herriot n'est pas tout à fait exemplaire et Le Canard enchaîné y fait allusion dans ses contrepèteries, il n'en commence pas moins à gagner la faveur des catholiques.

En juin 1932 il revient au pouvoir après des élections qui ont marqué une poussée vers la gauche. En référence à ce qui se passe en Allemagne, où Adolf Hitler va prendre le pouvoir en janvier 1933, le dessinateur Sennep affuble Herriot, fumeur de pipe invétéré, du surnom de "Fühmeur"... Durant son gouvernement, qui durera à peine plus de six mois, le ministère de l’Instruction publique devient ministère de l’Éducation nationale. Herriot est devenu beaucoup plus modéré et l'on a dit que son gouvernement a été le dernier à laisser une impression de calme. Son gouvernement tombe le 14 décembre 1932 sur la question du remboursement de la dette française à l'égard des États-Unis. À l'invitation de Staline, Édouard Herriot se rend en 1933 à Moscou. Ce voyage s'inscrit dans la tentative de rapprochement franco-soviétique qui débouchera sur le pacte franco-soviétique de 1935. À cette occasion, Herriot visite l'Ukraine, où sévit alors une famine dramatique. Abusé par la propagande soviétique et les figurants se dressant sur son passage, Édouard Herriot ne se rend pas compte de la famine qui sévit dans le pays et déclare n'avoir vu que « des jardins potagers de kolkhozes admirablement irrigués et cultivés » dans son récit de voyage publié l'année suivante, "Orient", où il fait également l'éloge de la nouvelle Turquie, républicaine et laïque.

En 1934, après les émeutes du 6 février, il entre dans le cabinet Doumergue pour lui donner une caution de gauche, mais cette tentative d'Union nationale ne dure pas. Il reste cependant ministre d'État dans les cabinets Flandin et Laval. Il tente d'y exercer une influence conciliatrice, mais les difficultés auxquelles se heurte la France dépassent les capacités de son personnel politique ; en 1935, gêné par l'évolution vers la gauche du Parti radical il démissionne de sa présidence et redevient président de la Chambre des députés. En 1935, il inaugure la statue de Richelieu à Luçon en Vendée. En mars 1939, il surprend un peu le camp Laïc en suspendant la séance de la Chambre des députés à l'annonce de la mort du pape Pie XI. Herriot s'abstient lors du vote sur les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. En 1942 il renvoie sa Légion d’honneur au maréchal Pétain pour protester contre son attribution à des membres de la LVF, ce qui lui vaut d’être assigné à résidence à l'hôtel des Thermes d'Évaux-les-Bains (Creuse), en compagnie de diverses personnalités, parmi lesquelles le syndicaliste Léon Jouhaux. En août 1944, alors que les armées alliées se dirigent vers Paris, il accepte la proposition de Pierre Laval de réunir les Chambres pour restaurer la Troisième République, mais les ultra-collaborationnistes font échouer cette tentative en demandant aux Allemands de l’arrêter. Il part en déportation.

Il perd quelques amitiés par son attitude modérée lors de l’Épuration, mais, quand les passions se calment il fait figure de sage et il retrouve la présidence de la Chambre en 1947. Il est élu membre de l'Académie française le 5 décembre 1946, le dernier des quatorze nouveaux élus de cette année-là. Avec son élection, l'Académie est pour la première fois au complet depuis le début de la guerre, si l'on excepte deux fauteuils dont les titulaires, Philippe Pétain et Charles Maurras, exclus de l'Académie et dont les fauteuils ont été déclarés vacants. En 1953, sa santé s’étant altérée, il ne peut présider l’élection du président de la République et il est remplacé par André Le Troquer. Ce dernier lui succède à la présidence de la Chambre des députés au début de 1954 quand le vieux maire de Lyon décide de ne plus se représenter. Il est lauréat du prix international de la paix en 1954. Il est l'un des fondateurs du Comité du Vieux Pérouges qui a permis de sauvegarder le prestigieux patrimoine de cette cité médiévale.

Les obsèques religieuses de ce vieil anticlérical sont, dans un premier temps, annoncées par le cardinal Gerlier, mais Pierre Mendès France réussit à convaincre la veuve du président de ne pas conduire le convoi funèbre à la primatiale Saint-Jean. Le 30 mars 1957, ses funérailles nationales sont retransmises par la télévision depuis la place Bellecour, en présence du président de la République René Coty et du président du Conseil Guy Mollet. Alain, proche des thèses du radicalisme en politique, ne cachait pas son estime pour le maire de Lyon : « Herriot était puissant par le suffrage populaire, puissant par l'éloquence, puissant par l'espoir des foules ». Mais c'est sans doute François Mauriac qui a le mieux dépeint Herriot. Il écrit en effet dans son Bloc-notes : « En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne».


Auriol Vincent

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Auriol Vincent Jules, né le 27 août 1884 à Revel (Haute-Garonne), décédé le 1er janvier 1966 à Paris (7ème). Député de la Haute-Garonne de 1914 à 1942. Ministre des finances du 4 juin 1936 au 22 juin 1937. Ministre de la justice du 22 juin 1937 au 18 janvier 1938. Ministre chargé de la coordination des services à la présidence du Conseil du 11 mars au 10 avril 1938. Ministre d'Etat du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946. Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Haute-Garonne). Député de la Haute-Garonne de 1946 à 1947. Président de la République de 1947 à 1954.

Novembre 1945 : les socialistes Vincent Auriol et Daniel Mayer sont membres de l’Assemblée constituante. Un an plus tard, le premier sera président de la République, le second, ministre

Novembre 1945 : les socialistes Vincent Auriol et Daniel Mayer sont membres de l’Assemblée constituante. Un an plus tard, le premier sera président de la République, le second, ministre

Vincent Auriol est né d'un père boulanger, dans une famille originaire de Carcassonne de forte tradition républicaine. Le jeune Vincent a fait ses études au lycée de Revel. Brillant élève, il entre à la faculté de droit de Toulouse, où il obtient le titre de docteur en droit. Il passe aussi une licence de philosophie. En 1903, il adhère aux Jeunesses républicaines de Toulouse et il est, en même temps, secrétaire des Etudiants socialistes. En 1905, il entre à la SFIO et dès 1906, il est membre du comité fédéral de la Haute-Garonne. A cette date, il a déjà commencé une carrière d'avocat à la cour d'appel de Toulouse. En décembre 1908, avec des amis, il fonde le quotidien, Le Midi Socialiste, dont il devient le rédacteur en chef. En 1910, lors des élections législatives, Vincent Auriol pose sa candidature dans l'arrondissement de Muret. Battu, il construit cependant une solide implantation locale en fondant plusieurs sections socialistes au cours des années sui-vantes. Le 1er juin 1912, il épouse Michèle Aucouturier, fille d'un des fondateurs de la verrerie d'Albi.

Le 10 mai 1914, il est élu député de la circonscription de Muret, localité dont il deviendra maire en 1925 en succédant à Albert Bedouce. Il commence alors une importante carrière politique et sera constamment réélu jusqu'en 1936. Dès 1918, il prend une part importante aux grands débats parlementaires. Membre de l'influente Commission des finances, il devient un des experts économiques de la SFIO. Proche de Léon Blum, il joue un rôle majeur dans le jeu des tendances qui caractérise la vie interne de la SFIO entre les deux guerres. En mai 1924, après la victoire du Cartel des Gauches, il est nommé président de la Commission des finances et participe aux négociations menées à Londres par Edouard Herriot pour l'application du Plan Dawes. En 1928, il est secrétaire général du groupe parlementaire socialiste. Le 4 juin 1936, Léon Blum lui confie le ministère des Finances. Garde des Sceaux dans le cabinet Chautemps le 22 juin 1937, il est ensuite chargé de la coordination des services ministériels à la présidence du Conseil dans le second ministère Blum en mars 1938.

Le 10 juillet 1940, Vincent Auriol fait partie des 80 opposants à la délégation de pouvoirs que le Parlement accorde au maréchal Pétain. Suspect au régime de Vichy, arrêté en septembre, emprisonné jusqu'en avril 1941, à Pellevoisin, puis à Vals-les-Bains, en compagnie de Paul Reynaud et de Georges Mandel, il est ensuite consigné à domicile par arrêté administratif. En octobre 1942, il se réfugie dans la clandestinité. Dans les montagnes de l'Aveyron, il écrit un livre bilan, Hier... demain, publié en 1945 dans lequel il analyse les faiblesses des institutions de la IIIe République. En octobre 1943, Vincent Auriol part pour Londres. A l'Assemblée Consultative provisoire, réunie à Alger, il préside la Commission des affaires étrangères. I1 participe aux réflexions sur les institutions futures de la France et rédige une proposition de constitution qui servira de base au projet d'organisation des pouvoirs soumis au référendum. En août 1945, le congrès de la SFIO adopte une motion présentée par Vincent Auriol, qui formule les positions socialistes sur les institutions : un système monocaméral, le Gouvernement étant responsable devant l'Assemblée, et le chef de gouvernement étant désigné par elle sur la base d'un contrat de législature.

Le 21 octobre 1945, Vincent Auriol retrouve son mandat de représentant de la Haute-Garonne, à la première Assemblée nationale Constituante. La liste SFIO qu'il conduit, recueille 80 338 suffrages sur les 229 719 exprimés, et emporte deux sièges, la liste communiste obtient 59 335 suffrages et a deux sièges également, le dernier siège revient au MRP avec 47 191 suffrages. Le 22 novembre 1945, le général de Gaulle lui confie les fonctions de ministre d'Etat, chargé des rapports avec l'Assemblée. Il est, en outre, délégué de la France à la première session de l'Organisation des Nations unies.

Après le départ du général De Gaulle, le 20 janvier 1946, le nom de Vincent Auriol est avancé pour la présidence du Conseil mais, se heurtant à l'opposition du groupe communiste, le député de la Haute-Garonne doit renoncer. Cependant, le 31 janvier, Vincent Auriol devient président de l'Assemblée Constituante en remplacement du socialiste Félix Gouin élu président du Conseil. L'élaboration de la Constitution est au centre du débat parlementaire : Vincent Auriol tente d'en concilier les approches. A la fin mars, il organise plusieurs réunions auxquelles participent les représentants des trois partis qui constituent le "tripartisme". Le 18 avril, il propose en particulier que le président de la République soit élu par un collège élargi, mais la commission d'élaboration de la constitution, présidée par Guy Mollet, ne le suit pas. La rupture de la majorité et l'opposition du MRP amènent l'échec du référendum constitutionnel du 5 mai 1946.

Le 2 juin, de nouvelles élections ont lieu pour former une seconde Assemblée constituante et Vincent Auriol retrouve son siège. La SFIO, cette fois, recueille 75 333 suffrages sur 244 991 exprimés perdant quatre points, le MRP progresse avec 60 595 suffrages, le PCF connaît un affaiblissement avec 58 710 suffrages, les radicaux reviennent avec 50 353 suffrages. Le 14 juin, le député de la Haute-Garonne est à nouveau porté à la présidence de l'Assemblée par 466 voix sur 536. Il joue désormais un rôle fondamental pour parvenir à un texte constitutionnel transactionnel : l'Assemblée vote le projet, qui est adopté par référendum, le 13 octobre. Le 10 novembre 1946, pour élire une Assemblée Législative, il faut à nouveau voter. Vincent Auriol, tête de liste, est réélu, alors même que la SFIO connaît un nouveau tassement de ses suffrages, 65 466 voix sur 232 924 exprimées, contre 62 796 au parti communiste, 47 002 au MRP et 41 519 au Rassemblement des gauches républicaines. Le 3 décembre, le MRP décide de soutenir la candidature de Vincent Auriol à la présidence de l'Assemblée. Le parti communiste présente Marcel Cachin et le Rassemblement des gauches républicaines, Alexandre Varenne ; Vincent Auriol recueille 284 voix sur 556 suffrages.

Mais, dès le 16 janvier 1947, le Parlement, réuni en congrès à Versailles, l'élit Président de la République au premier tour de scrutin : 452 voix sur 883 se portent sur son nom, Champetier de Ribes, le candidat du MRP, en obtenant 242, le radical Jules Gasser 122 et le candidat de la droite, Michel Clémenceau 60. Dans le débat constitutionnel, André Philip avait pronostiqué : "La présidence de la République sera ce que la fera le premier président de la République". En fait, Vincent Auriol a imposé rapidement sa conception de la présidence : une magistrature d'influence pratiquant un arbitrage actif. Pour ce faire, il utilise toutes les prérogatives de sa fonction. Président de l'Union française, il tente de donner vie aux institutions de l'Union ; dès le lendemain de son élection, il entreprend un voyage en Afrique noire, et entretient des relations étroites avec le Sultan du Maroc et le Bey de Tunis.

D'autre part, il prend une part active dans les conseils du Gouvernement, tentant de concilier les désaccords, apparaissant comme un arbitre, interprétant le sens de l'intérêt collectif. Ce rôle, qui associe le président au pouvoir exécutif, établit un contrepoids au régime d'Assemblée. Il a entendu aussi être un garant vis-à-vis de la nation. Le 31 mai 1948, à Quimper, il affirme sa volonté de défendre le régime parlementaire. Le 6 novembre 1951, au palais de Chaillot, il suggère une réunion des quatre "grands" pour réduire leurs divergences. Le 27 octobre 1952, à Donzère-Mondragon, il marque la place de la France face aux États-Unis. A la fin de son mandat, Vincent Auriol manifeste son désir de ne pas se représenter. Dans son dernier message, le 16 décembre 1953, il appelle à la "réconciliation nationale". C'est René Coty, sénateur indépendant, qui lui succède finalement, après 13 tours de scrutin, le 23 décembre.

Retiré de la vie publique, Vincent Auriol, en décembre 1954, se voit conférer le titre de président d'honneur de la Fédération mondiale des anciens combattants et médaillés de la Résistance. En mai 1958, il sort de sa réserve pour défendre devant le groupe parlementaire socialiste la candidature du général de Gaulle à la présidence du Conseil. Le 26 mai, il rend publiques les lettres précédemment échangées avec le général, notamment celle où il indiquait : "Si vous rompez toute solidarité avec ceux qui ont créé un mouvement de sédition, vous retrouverez la confiance de la nation toute entière". Sa prise de position joue un rôle important dans la détermination d'une partie des parlementaires socialistes pour accepter de voter l'investiture au général de Gaulle, mais Vincent Auriol refuse de prendre un contact direct avec le général, le 29 mai, et il décline le poste de vice-président du Conseil que celui-ci lui propose.

Perben Dominique

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Dominique Perben, né le 11 août 1945 dans le 6e arrondissement de Lyon, est un homme politique français, membre de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).

 

Perben Dominique

Ancien élève du Lycée Saint-Marc à Lyon, Dominique Perben est licencié en sciences économiques de l'Université de Lyon (Faculté des Sciences Économiques et de Gestion), diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1966) et ancien élève de l'ÉNA (1972). Directeur de cabinet du préfet du Maine-et-Loire à sa sortie de l'ENA, il est nommé secrétaire général de la préfecture du Territoire-de-Belfort en 1975. Entré à la DATAR en 1976 comme chargé de mission aux villes moyennes, il devient l'année suivante chef de cabinet de Norbert Ségard, secrétaire d'État aux PTT en 1977. Administrateur civil à la direction de la Sécurité civile en 1981, il est directeur général des services administratifs de la région Rhône-Alpes entre 1982 et 1986. De 1989 à 1993, il est secrétaire général puis président de l'Association nationale des élus locaux, rebaptisée Association nationale pour la démocratie locale.

Il débarque à Chalon-sur-Saône en 1982 et ravit cette mairie détenu par la gauche depuis 60 ans, d'une centaine de voix en 1983 et sera réélu maire au premier tour en 1989, 1995 et 20012. Il est élu député en Saône-et-Loire en 19862 et réélu en 1993, 1995, 1997 et 2002. Il est plusieurs fois ministre de 1993 à 2007 :

  • mars 1993 - mai 1995 : ministre des départements et territoires d'Outre-mer (Gouvernement Édouard Balladur)
  • novembre 1995 - juin 1997 : ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l'État et de la Décentralisation (Gouvernement Alain Juppé (2))
  • mai 2002 - juin 2005 : Garde des Sceaux, ministre de la Justice (gouvernement de Jean-Pierre Raffarin 1, 2 et 3)
  • 2 juin 2005 - 15 mai 2007 : ministre des Transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer (gouvernement Dominique de Villepin)

En tant que ministre de la Justice, il donne son nom à la loi Perben I (de programmation), et à la loi Perben II du 9 mars 2004. Controversée, celle-ci fait l'objet d'une saisine du Conseil constitutionnel par l'opposition. Entre autres mesures, la loi instaure la procédure du « plaider coupable », la notion de « stage de citoyenneté », et permet des prolongations de la garde à vue jusqu'à 96 heures dans le cadre de la lutte contre le crime organisé. La loi de programmation permet le lancement de la construction de 13 000 nouvelles places de prison en remplacement d'établissements vétustes prisons de Lyon, de Toulouse, de Nancy…). À cette occasion, Dominique Perben innove en décidant de séparer les mineurs détenus des majeurs. Il crée pour la première fois en France des prisons réservées aux mineurs incarcérés, dont la gestion est confiée non seulement à l'administration pénitentiaire, mais aussi à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), et qui comportent un programme et un encadrement éducatif, sanitaire et social renforcé. Il crée aussi pour la première fois 2 000 places dans des établissements réservés aux détenus condamnés à de courtes peines (moins d'un an) afin de limiter la promiscuité entre des catégories de détenus aux profils très différents.

Le 13 décembre 2004 il signe un décret qui introduit (à la fin de l'article 24) une disposition sur la prescription qui aurait dû relever de la loi. Cette anomalie, corrigée dans une loi Mercier du 27 mars 2012, crée le buzz après une décision de la Cour de cassation du 26 juin 2013 qui obligera à libérer un certain nombre de détenus. Perben s'oppose aussi au principe des peines-plancher, voulu par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui ne sera d'ailleurs pas retenu dans la loi du 12 décembre 2005 sur la récidive des infractions pénales. Toutefois, ces peines seront introduites après l'élection présidentielle de 2007, dans le cadre de la loi Dati.

Dominique Perben est candidat à la mairie de Lyon pour les élections municipales de 2008. Déclarée dès 2003, sa candidature a été suivie en mars 2005 par la création de l'association Lyon Nouvel Horizon, comité de soutien pour son élection. La liste "Grandissons à Lyon" qu'il mène ne conserve que deux arrondissements en 2008. Dans le 3e arrondissement, traditionnellement à droite, où Dominique Perben se présente contre le socialiste Thierry Philip, la liste UMP est battue dès le premier tour avec seulement 30,02 % des voix, contre 52,82 % pour la liste socialiste. À la demande de Nicolas Sarkozy, il a présidé une « mission parlementaire sur le développement des métropoles urbaines d'avenir » qu'il a rendu au Président de la République le 5 février 2008. Il y préconise notamment le lancement d’un plan national de développement des transports collectifs (PNDTC), et d’une concertation sur le péage urbain sur la base du modèle expérimenté à Milan.

Il est nommé membre du Comité pour la réforme des collectivités locales en octobre 2008. Il anime en même temps avec le sénateur Courtois un groupe de travail des députés et sénateurs UMP qui présente en février 2009 un premier rapport sur les orientations de la réforme des collectivités territoriales (création du conseiller territorial, création de 7 métropoles, achèvement de l'intercommunalité, clarification de la répartition des compétences). À la demande de Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, il élabore les propositions du mouvement populaire sur la réforme des collectivités locales et les propose en juillet 2009 au Bureau politique de l'UMP. Le 9 janvier 2012, il annonce son retrait de la vie politique pour travailler comme avocat. Début 2014, il devient membre de la haute autorité présidée par la juriste Anne Levade chargée d'organiser les primaires de l'UMP en 2016.

Forces armées Austro-Hongroises

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Les forces armées austro-hongroises (« Bewaffnete Macht » ou « Wehrmacht ») fondée le 15 mars 1867 et dissoute le 31 octobre 1918, désignent l'ensemble des forces armées de l'Autriche-Hongrie. 

Forces armées Austro-Hongroises

Elles se composaient de plusieurs branches, les forces terrestres ou Landstreitkräfte et la marine de guerre ou Kriegsmarine. L'une des particularités des forces armées austro-hongroises était de regrouper à la fois des troupes communes aux deux couronnes et des troupes nationales. Si la marine est exclusivement dite commune ou « k.u.k. » pour « kaiserlich und königlich, » la distinction est particulièrement sensible au sein des forces terrestres. On y distingue les troupes véritablement partagées comme la Gemeinsame armee des forces relevant de la couronne impériale et royale autrichienne, la k.k. Landwehr, et des forces de défense hongroises ou k.u. Honvéd.

Deutsche Allgemeine Zeitung (DAZ)

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Le Deutsche Allgemeine Zeitung était un journal quotidien allemand qui est paru à Berlin de 1861 à 1945. Jusqu'en novembre 1918, date de la chute de l'Empire, il s'appelle le Norddeutsche Allgemeine Zeitung. 

Eduard Brockhaus et Hugo StinnesEduard Brockhaus et Hugo Stinnes

Eduard Brockhaus et Hugo Stinnes

L'ancêtre du journal est la Leipziger Allgemeine Zeitung fondée en 1837 par Heinrich Brockhaus (de tendance bourgeoise libérale) à Leipzig et qui devient la Norddeutsche Allgemeine Zeitung en 1861. Elle a des filiales à Paris et à Vienne. Son fils, Eduard Brockhaus, ne se contente pas de l'éditer à la mort de son père en 1874, mais y rédige des articles de 1857 à 1883. La tendance du journal va du national-libéralisme au conservatisme, même si Liebknecht a figuré parmi les membres fondateurs de la rédaction.

Les sociétaires du journal appartiennent à partir de 1872 au cercle d'amis hambourgeois de Bismarck dirigé par Albertus Ohlendorff et son frère Heinrich. C'est donc un journal proche des prises de décision gouvernementales, et parfois directement inspiré de celles de l'office impérial aux Affaires étrangères, comme certains liens financiers l'attestent. La direction de la rédaction est tenue par l'ancien propriétaire August Brass, jusqu'à ce qu'il laisse la place en 1872 à Emil Pindter qui hausse le tirage à cinq mille exemplaires. Son lectorat est surtout composé de hauts fonctionnaires et d'abonnés appartenant à d'autres rédactions.

Martin Griesemann en est le rédacteur en chef de 1894 à 1897, puis Wilhelm Lauser, et ensuite Otto Runge, jusqu'en 1917. Cette année-là, le journal est acheté par Reimar Hobbing qui décide de faire de cet ancien journal officieux du gouvernement impérial, alors que l'écroulement de l'Empire se profile, un journal de tendance démocratique et lu dans toute l'Allemagne, comme le Times l'est en Grande-Bretagne. Des intellectuels libéraux comme Otto Flake (qui dirige quelque temps le feuilleton) s'y expriment, ainsi que des historiens comme Egmont Zechlin ou Friedrich Meinecke.

La Norddeutsche Allgemeine Zeitung devient la Deutsche Allgemeine Zeitung le 12 novembre 1918 et le journal est édité à Berlin, après qu'un conseil de soldats et d'ouvriers révolutionnaires eurent occupé les locaux pendant deux jours. Il acquiert ensuite une renommée et une stature internationales, à côté du Berliner Tageblatt et de la Frankfurter Zeitung, tout en maintenant un profil conservateur. Le journal est la propriété du riche homme d'affaires Hugo Stinnes de 1920 à 1924 et la rédaction est dirigée de 1922 à 1925 par Paul Lensch, pourtant ancien parlementaire du SPD. Le journal est interdit quelque temps en 1922, sous l'accusation d'avoir été favorable au putsch de Kapp. Lensch est renvoyé du parti socialiste. Fritz Klein le remplace en 1925.

La Deutsche Allgemeine Zeitung devient de plus en plus à droite alors que le pays continue de s'enfoncer dans une crise économique catastrophique, et que toutes les valeurs se concurrencent dans un maelstrom inquiétant. Des voix s'élèvent contre le faible régime de la république de Weimar. Une partie de la rédaction est en faveur du Deutsche Volkspartei et les opinions s'exacèrbent après la mort de Stresemann en 1929, d'autres, majoritaires, suivent les points de vue des industriels de la Ruhr qui ont acquis la majorité des actions de la société propriétaire. Ils soutiennent la politique du chancelier Brüning.

Le Deutsche Allgmeine Zeitung' est interdit pendant une courte période à l'arrivée au pouvoir d'Hitler, en 1933, à cause d'articles qui l'avait mis en rage. Les propriétaires proposent alors la nomination de Karl Silex au poste de rédacteur en chef, fonction qu'il occupe jusqu'en 1943. Il tente de sauvegarder la position conservatrice de droite du journal et de limiter au minimum les critiques à l'égard du national-socialisme. Mais il comprend aussi que la critique peut avoir des conséquences directes sur sa situation, sous forme de sanctions draconiennes de la part du ministère de la Propagande, non seulement pour lui-même, mais aussi pour le journal qui risque d'être suspendu. Adolf Hitler intervient ainsi personnellement en 1938 contre un article du correspondant à Londres, le comte Carlosch Pückler, à propos de préparatifs de guerre en Angleterre, ce qui contredit la ligne officielle du régime, visant à l'apaisement (momentané), après la conférence de Munich, apaisement soutenu également par Neville Chamberlain, bien évidemment.

La rédaction du journal s'étoffe considérablement au début de la guerre. Un certain nombre de journalistes et de collaborateurs écrivent aussi dans le nouveau journal hebdomadaire soutenant la politique mondiale d'Hitler et l'effort de guerre, Das Reich. Goebbels avait l'ambition d'en faire un journal du genre de l’Observer en version nationale-socialiste... Silex donne sa démission en 1943, marquant son désaccord avec le cadre étroit imposé par le ministère de la Propagande en ce qui concerne les articles décrivant la situation de la Kriegsmarine. Otmar Best prend sa succession, jusqu'en mars 1945. Le journal cesse sa parution le 24 avril 1945.

Ministère fédéral de la Justice Allemand

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Le ministère fédéral de la Justice (Bundesministerium der Justiz, BMJ) est le ministère du Gouvernement fédéral allemand chargé de la Justice et du droit. Il est dirigé depuis le 28 octobre 2009 par Sabine Leutheusser-Schnarrenberger. 

Sabine Leutheusser-Schnarrenberger

Sabine Leutheusser-Schnarrenberger

Le fédéralisme allemand laisse une large part de l’administration de la Justice aux Länder. La principale mission de la Fédération est d’assurer et de développer l’État de droit. Le ministère est chargé, dans le cadre des compétences de la Fédération, de la législation en matière de droit civil, de droit pénal, de droit commercial et de droit des sociétés, de droit d’auteur et de droit de la concurrence, de procédure, et de règles encadrant les professions de juge, d’avocat, de procureur et de notaire.

Il vérifie pour le compte des autres ministères la conformité des projets de lois et de réglements à la législation en vigueur et notamment à la Loi fondamentale. Il édite la Bundesgesetzblatt et le Bundesanzeiger, les bulletins législatifs. Il prépare également le choix des juges des tribunaux fédéraux, notamment du Tribunal constitutionnel fédéral. Il exerce la tutelle des juridictions fédérales, la Cour fédérale, le procureur général fédéral près la Cour fédérale, le Registre central fédéral, le Tribunal administratif fédéral, la Cour fédérale des finances, le Tribunal fédéral des brevets et l’Office allemand des brevets et des marques. Le ministère est une administration fédérale suprême. Ses compétences résultent pour partie de la Loi fondamentale (art. 96 al. 2 GG).

Le ministre fédéral est assisté d’un secrétaire d’État (Staatssekretär) et un secrétaire d’État parlementaire (parlamentarische Staatssekretär). Le budget fédéral attribue au ministère 453 millions d’euros pour 2007. En 1875 est créée au sein de la Chancellerie impériale (Reichskanzleramt) une section IV chargée d’assister le Gouvernement impérial, le Reichstag et le Conseil fédéral lors du processus législatif ; elle est autonomisée le 1er janvier 1877 sous le nom d’office impérial de la Justice (Reichsjustizamt), sous la direction d’un secrétaire d’État (Staatssekretär). Son champ de compétence intrègre le Tribunal impérial (Reichsgericht) et d’autres offices de l’Empire, mais pas l’administration des juridictions de rang inférieur, qui reste une prérogative des Länder.

Le 13 février 1919, l’office devient le ministère du Reich à la Justice (Reichsministerium der Justiz). Le 20 septembre 1949, le ministère fédéral de la Justice est constitué dans le premier gouvernement de la République fédérale. L'actuel ministère comprend la fusion de ce dernier ministère avec le ministère de la Justice de la RDA, qui cesse d'exister en 1990, lors de la réunification allemande.

Liste des ministres chargés de la Justice depuis 1949 :

  • Thomas Dehler 20/09/1949 20/10/1953 FDP Adenauer I
  • Fritz Neumayer 20/10/1953 16/10/1956 FDP Adenauer II
  • Hans-Joachim von Merkatz 16/10/1956 29/10/1957 DP Adenauer II
  • Fritz Schäffer 29/10/1957 14/11/1961 CSU Adenauer III
  • Wolfgang Stammberger 14/11/1961 19/11/1962 FDP Adenauer IV
  • Ewald Bucher 13/12/1962 27/03/1965 FDP/DVP2 Adenauer V, Erhard I
  • Karl Weber 01/04/1965 26/10/1965 CDU Erhard I
  • Richard Jaeger 26/10/1965 30/11/1966 CSU Erhard II
  • Gustav Heinemann 01/12/1966 26/03/1969 SPD Kiesinger
  • Horst Ehmke 26/03/1969 21/10/1969 SPD Kiesinger
  • Gerhard Jahn 22/10/1969 07/05/1974 SPD Brandt I et II
  • Hans-Jochen Vogel 16/05/1974 11/01/1981 SPD Schmidt I, II et III
  • Jürgen Schmude 11/01/1981 01/10/1982 SPD Schmidt II
  • Hans A. Engelhard 04/10/1982 18/01/1991 FDP Kohl I, II et III
  • Klaus Kinkel 18/01/1991 18/05/1992 FDP/DVP2 Kohl IV
  • Sabine Leutheusser-Schnarrenberger 18/05/1992 17/01/1996 FDP Kohl IV et V
  • Edzard Schmidt-Jortzig 17/01/1996 26/10/1998 FDP Kohl V
  • Herta Däubler-Gmelin 27/10/1998 22/10/2002 SPD Schröder I
  • Brigitte Zypries 22/10/2002 27/10/2009 SPD Schröder II, Merkel I
  • Sabine Leutheusser-Schnarrenberger 28/10/2009 En fonction FDP Merkel II

 

Deutsche Bank

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La Deutsche Bank AG, couramment appelée Deutsche Bank, est la plus importante banque allemande, fondée en 1870 et basée aujourd'hui à Francfort-sur-le-Main. Banque universelle, elle est la 8e banque européenne par capitalisation en 2011. Ses filiales sont présentes dans plus de 75 pays, les plus importantes filiales étant à Londres, New York et Singapour. 

Deutsche Bank

Deutsche Bank signifie « banque allemande » et « AG » (Aktiengesellschaft) correspond à « Société Anonyme de droit allemand ». La banque a été fondée en 1870 à Berlin pour assister les entreprises allemandes, notamment Siemens, dans leur expansion internationale. Dès 1872, elle ouvre des filiales à Yokohama et Shanghai, au Royaume-Uni en 1873, aux États-Unis en 1880, en Russie en 1881, au Brésil en 1911, en Suisse en 1961, etc. La Deutsche Bank est aujourd'hui présente dans plus de 75 pays. Elle est la banque étrangère N°1 en Italie et N°2 en Espagne.

Elle s'est aussi développée par fusions et rachats sur le marché allemand, en particulier durant les années 1914-1929 et 1957, et à l'étranger à partir de 1989, en rachetant par exemple la filiale du Crédit lyonnais en Belgique, et dans la banque commerciale, en rachetant les banques anglaises Morgan Grenfell et américaines Bankers Trust. En 2006, Deutsche Bank fait partie des dix banques commerciales les plus importantes. Lourdement affectée par la crise des subprimes, elle parvient à l'automne 2008 à se faire rembourser douze milliards de dollars, que lui devait l'American International Group, suite au renflouement de ce dernier par la Réserve fédérale américaine. En décembre 2012, elle est accusée par d'anciens employés d'avoir dissimulé 12 milliards de dollars de pertes latentes pendant la crise financière. Elle dénie ces accusations.

Fin 2010, elle a finalisé la prise de contrôle de la Deutsche Postbank, constituant un groupe comptant au total 24 millions de clients privés ou d'affaires allemands, et devenant de ce fait la plus grosse banque de détail d'Allemagne. Ouverture d’un bureau de représentation à Paris en 1970, transformé en succursale de Deutsche Bank AG en 1977. Deutsche Bank obtient le statut de Spécialiste en valeurs du Trésor en 1992, en même temps que se développent les activités de banque d'investissement à Paris. Deutsche Equities SA, filiale de courtage actions de Deutsche Bank en France, démarre ses activités en 1994. Elle est absorbée par Deutsche Bank AG fin 2001. Deutsche Bank est aujourd'hui présente en France sur les activités de banque d'investissement et de financement, d'Asset Management et de gestion de fortune (Private Wealth Management). Elle est considérée comme l'un des acteurs majeurs de la place de Paris sur les marchés de taux, change et actions. En mars 2012, Deutsche Bank remporte le Trophée d'Or de la meilleure banque d'investissement et de financement internationale en France, décerné lors des Trophées Leaders de la Finance 2012.

La Deutsche Bank en France est divisée en cinq services principaux :
 

  • Markets : (Trading et ventes, emprunt d'État, dettes privées, devises, taux, action et dérivés...)
  • La division Markets propose une structure novatrice à double axe d’entrée : Client / Produit, permettant la création de synergies, l’utilisation au mieux des compétences des différents métiers et l’ouverture d’une porte unique à une vaste palette de services.
  • Global Transaction Banking : (Financement des entreprises, émission des dettes privées, opérations de restructuration, transactions en immobilier commercial et industriel...)
  • La division Global Transaction Banking propose à ses clients une vaste gamme de produits et de services.
  • Corporate Finance : (Conseil en fusions acquisitions, émissions de dettes et capitaux propres...)
  • La division Corporate Finance propose à ses clients une vaste gamme de produits et de services.
  • Asset Management : La division Asset Management regroupe les activités de gestion d’actifs du Groupe Deutsche Bank. Elle est présente en France depuis plus de dix ans. Avec plus de 5000 collaborateurs à travers le monde et 560 milliards d’euros d’encours sous gestion, Deutsche Asset Management fait partie des leaders mondiaux.
  • Private Wealth Management : La division Private Wealth Management de la Deutsche Bank s'adresse depuis 2006 à des clients privés fortunés.


Deutsche Bank et ses fondations sont sponsors de différents projets6. Deutsche Bank est partenaire de l'Orchestre Philharmonique de Berlin. D'autre part, Deutsche Bank participe au projet Solar Impulse. Enfin, Deutsche Bank a modernisé et rénové son siège social, les tours jumelles de Francfort. Les travaux avaient débuté en juin 2008, même si le travail de démolition ainsi que de recyclage avaient déjà commencé depuis décembre de l'année précédente. Les tours jumelles ont rouvert leurs portes en février 2011 et sont à présent un des bâtiments les plus éco-responsables de la planète. Les travaux ont permis de réduire de moitié l'alimentation en énergie, de diminuer de 70 % la consommation d'eau et de 90 % les émissions de CO2.

Données boursières

Actionnariat
 

  • 2010 : Flottant 100 %. Deutsche Bank compte plus de 640 000 actionnaires.
  • En 2010, 47 % des actionnaires se situent en Allemagne et 53 % dans des pays étrangers.
  • Affaires


En décembre 2010, La Deutsche Bank a accepté de verser une amende de 553,6 millions de dollars (423 millions d'euros) pour avoir aidé des clients à frauder le fisc américain. Les montages incriminés ont été mis en place entre 1996 et 2002. Selon les autorités américaines, ils ont permis à de riches contribuables de ne pas payer 5,9 milliards de dollars d'impôts sur le revenu.

Son sigle est composé du nom de l'établissement en bleu et en caractères « Univers » et d'un carré symbolisant la sécurité et le contrôle de l'environnement, à l'intérieur duquel se trouve une barre oblique qui marque la croissance continue et le développement dynamique a été introduit en 1974, l'ensemble ayant été réalisé par Anton Stankowski.

Vossische Zeitung

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La Vossische Zeitung (plus précisément "Königlich privilegierte Berlinische Zeitung von Staats-und Gelehrten Sachen" - La Gazette de Voss)- est un grand quotidien libéral allemand qui fut publié à Berlin de 1721 à 1934. 

Theodor Fontane et Georg BernhardTheodor Fontane et Georg Bernhard

Theodor Fontane et Georg Bernhard

Son prédécesseur avait été fondé en 1704. Parmi les rédacteurs de la Tante Voss figurent Gotthold Ephraim Lessing, Willibald Alexis, Theodor Fontane et Kurt Tucholsky. Georg Bernhard en fut le rédacteur en chef de 1918 à 1930. Jusqu'à la deuxième année de gouvernement du Troisième Reich, il était généralement considéré comme le journal national allemand de référence un peu comme The Times et Le Temps dans leurs pays respectifs.

Il fut ensuite supprimé par le parti au pouvoir le 1er avril 1934, date de sa dernière parution, parce que de tendance libérale et appartenant à la maison Ullstein, entreprise "juive". Il est alors remplacé par l'organe du parti nazi - le Völkischer Beobachter - qui disparut à son tour à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors, les journaux allemands ont généralement une implantation locale.


Dynamit Nobel AG

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La Dynamit Nobel, exactement Dynamit Nobel AG, abrégée en DAG, était une entreprise allemande spécialisée dans l'industrie chimique et l'industrie de l'armement, dont le dernier siège social se situait à Troisdorf. 

Dynamit Nobel AG

L'entreprise a été démantelée et vendue en 2004 par sa maison-mère MG technologies (aujourd'hui GEA Group). La plus grande partie de l'ancienne Dynamit Nobel a été reprise par l'entreprise américaine Rockwood Inc.. Le dernier bilan annuel, en 2003, fit état d'un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros et d'environ 12 300 employés. L'entreprise a été dirigée du 1er janvier 2003 à sa vente le 31 juillet 2004 par Jürg Oleas, en tant que président directeur général, fonction qu'il occupait aussi simultanément chez MG technologies.

Dynamit Nobel AG provient de la firme Alfred Nobel & Co., fondée le 21 juin 1865 à Hambourg par le chimiste et industriel suédois Alfred Nobel. Au départ, elle fabriquait des explosifs à base de nitroglycérine dans la fabrique de dynamite de Krümmel à Geesthacht, près d'Hambourg. Il s'agissait de la première fabrique de nitroglycérine située hors de Suède. Nobel avait pour objectif de produire de la nitroglycérine sur de nombreux sites en Europe, car le transport d'explosif était une entreprise on ne peut plus délicate à cause de sa sensibilité aux chocs. Comme le maniement de la nitroglycérine se montrait très dangereux, Nobel commenca à développer un explosif plus sûr : la dynamite. Alors qu'il en était encore à la phase d'expérimentation, il se produisit en 1866 une grave explosion, dans laquelle la fabrique de Krümmel fut presque totalement détruite. Cependant, il obtint peu après un succès en mélangeant de la nitroglycérine avec du kieselguhr ce qui la rendit moins sensible aux chocs.

En octobre 1867, il fit breveter ce nouvel explosif en Suède, aux États-Unis et en Angleterre (il fallut attendre 1877 pour qu'il dépose un brevet en Allemagne), qui fut également commercialisé sous le nom de poudre de sécurité. Afin de mieux pouvoir approvisionner les principaux acheteurs, les mines de la région de la Ruhr, l'entreprise reprit en 1874 la fabrique Schlebusch à Manfort (depuis 1930 un quartier de Leverkusen) ; Nobel s'était associé à sa construction dès 1872 et y avait dirigé la production de manière temporaire. En 1876, l'entreprise de Nobel fut convertie en Société Anonyme et prit le nom de Dynamit AG, autrefois Alfred Nobel & Co. (aussi abrégé en DAG). Elle se lança dans la production de biens d'armement, et peu après, elle comptait parmi les plus gros producteurs de poudre et de munitions du Reich allemand.

En 1884, comme dans les autres pays européens, les plus gros producteurs de poudre allemands se mirent d'accord pour former un cartel (ici un « Interesse-Gemeinschaft », sorte de GIE) nommé Deutsche Union et dirigé par Dynamit Nobel pour cinq ans. Tous les gros producteurs de poudre du Reich allemand respectèrent cette union, qui devait les empêcher d'entrer en concurrence grâce à une coopération et des accords sur les prix à l'export. En 1886, ils développèrent une étroite collaboration avec le cartel de la poudre britannique, la Nobel Dynamite Trust Co., puis parvinrent à la constitution du Cartel Général des fabriques de poudre allemandes et britanniques. Grâce à la course aux armements de la Première Guerre mondiale, les producteurs de poudre dégagèrent d'énormes bénéfices, qui furent encore accrus par leur organisation en cartel. En outre, à cette époque, les États soutenaient massivement la production d'armes et leur développement. Dès 1886, Dynamit Nobel put ouvrir une succursale à Troisdorf5. À partir de 1905, cette usine produisit aussi une matière plastique développée à partir de nitrocellulose (un produit explosif) : le celluloïd.

Jusqu'au début de la Première Guerre mondiale, Dynamit Nobel s'agrandit par acquisition de concurrentes plus petits et devint le plus grand producteur d'explosifs d'Europe. Pendant la guerre, elle employa des prisonniers de guerre dans ses usines (notamment des prisonniers russes dans la fabrique de Dömitz). Comme il demeurait sans enfant, Alfred Nobel, le fondateur, décida qu'après sa mort sa fortune servirait à fonder l'institution Nobel, ce qui fut fait en 1900. Cette institution est chargée de décerner chaque année les Prix Nobel. Elle est financée par les revenus du leg d'Alfred Nobel, placé en actions.

Après la fin de la guerre, une partie des installations de production fut démontée et, avec l'entrée en vigueur du traité de Versailles, on interdit à l'entreprise de produire des biens d'armement. Dès lors, l'entreprise fabriqua surtout des explosifs destinés aux exploitations minières, des détonateurs, des amorces, ainsi que des munitions pour la chasse et le sport. L'abandon de la lucrative production de biens d'armement signifiait pour elle de grandes pertes financières, de sorte qu'il lui fallut fermer des usines et réduire sa capacité de production. En 1923, elle lança à Troisdorf la production de pièces moulées en matière plastique, à base de nitrocellulose. En effet, elle était désireuse de réduire sa dépendance aux biens d'armement grâce à la production de produits chimiques. En 1925, la Lindener Zündhütchen- und Thoonwaarenfabrik d'Empelde fut reprise par la Chemische Werke Lothringen GmbH, appartenant elle-même à la BASF, mais la production y fut arrêtée en 1928 et reprise seulement en 1938, dans le cadre du réarmement. Dans les années 1920, elle coopéra étroitement avec la Siegener Dynamitfabrik AG et la Rheinisch-Westfälischen Sprengstoff-AG lesquelles appartinrent à partir de 1931 à I.G. Farben.

En 1926, par la fusion avec la Köln-Rottweil AG qui appartenait à I.G. Farben, Dynamit Nobel fut absorbée par cette dernière. Dès lors, elle forma un cartel avec la Westfalit AG (le précurseur de la WASAG, qui fut également absorbée par I.G. Farben en 1945), lequel occupa une position de monopole sur le marché de la poudre allemand. En 1930, la Rheinische Spritzguß-Werk GmbH (aujourd'hui Dynamit Nobel Kunststoff GmbH) fut fondée à Cologne. Après l'accession au pouvoir des national-socialistes, leur désir de développer une forte industrie de l'armement allemande conduisit la Wehrmacht à exiger de plus grandes capacités de production de munitions. Afin d'y parvenir, la WASAG et Dynamit Nobel fondèrent en 1934 la Deutsche Sprengchemie GmbH qui construisit sur des terrains appartenant à l'État de nouvelles usines d'explosifs et de munitions avec le soutien de la Verwertungsgesellschaft für Montan-Industrie mbH, une entreprise nationalisée. Par la suite, la Deutsche Sprengchemie GmbH devint l'unique filiale de la WASAG. Dynamit Nobel poursuivit les mêmes activités dans la Gesellschaft zur Verwertung chemischer Erzeugnisse mbH (abrégé en Verwertchemie). Cette dernière exploita plus de trente usines, à Liebenau, Empelde et Stadtallendorf entre autres. À l'époque, Stadtallendorf était le plus grand lieu de production de munitions d'Europe. Pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 100 000 travailleurs forcés venant des camps gérés par les SS à proximité des fabriques y furent employés. En 1938, on construisit à Aschau am Inn une nouvelle usine de production de nitrocellulose, laquelle appartint après la guerre à la WASAG dans le cadre de la décartellisation d'I.G. Farben.

Après la Seconde Guerre Mondiale, Dynamit Nobel recommença à produire du plastique et des munitions en Allemagne de l'Ouest mais ne put conserver ses usines situées en zone d'occupation soviétique qui furent en partie démontées. À partir de 1953, elle s'essaya au développement de substances organiques intermédiaires afin d'avoir un autre pied d'appui que le plastique dans le civil. Après la décision de réarmement de la Bundeswehr, la production de biens d'armement fut reprise en 1957 en premier lieu dans l'usine de de Liebenau par la Gesellschaft zur Verwertung chemischer Erzeugnisse mbH qui avait surmonté la guerre. Au début des années 1960, l'entreprise retrouva sa place de leader du marché de la poudre en Allemagne. Le rachat du producteur de munitions Gustav Genschow & Co. AG de Karlsruhe en 1963 contribua à cette ascension. Avec lui, la Dynamit Nobel accéda au rang de plus grand producteur de munitions en Allemagne, aussi bien dans la branche militaire que civile. À côté de cela, on accéléra surtout la production de mines. Ainsi, à partir de 1958, environ 3 millions de mines antichar de type DM-11 furent produites à Liebenau avec la licence de la firme suédoise LIAB. De plus, Dynamit Nobel participa avec Bölkow et Dornier aux projets de recherche de l'ancien ministère pour l'énergie nucléaire (aujourd'hui Ministère fédéral de l'Éducation et de la Recherche) pour un éventuel équipement de l'Allemagne en missiles.

À la fin des années 1950, Friedrich Karl Flick, qui siégeait déjà au Conseil de surveillance avant la guerre, commença à accaparer l'entreprise par des méthodes parfois brutales envers les petits actionnaires. Avec le soutien du spéculateur brêmois Hermann Krages et en partie grâce à des échanges d'actions complices avec la Feldmühle AG à laquelle Flick participait également, il parvint à acquérir la majorité des actions de l'entreprise et devint président du conseil d'administration. Dès lors Flick, qui possédait 82 % des actions, se servit de la convention controversée de la Umwandlungssteuergesetzes (loi fiscale sur les sociétés commerciales) pour pousser les petits actionnaires hors de l'entreprise contre un dédommagement (comparable à l'exclusion des actionnaires minoritaires qui se pratiquent aujourd'hui). Après des protestations de groupes d'actionnaires contre cette réglementation introduite sous le Troisième Reich, le tribunal constitutionnel fédéral se prononça finalement en faveur de Flick.

En 1959, Dynamit AG fut rebaptisée Dynamit Nobel AG, en référence à son prestigieux fondateur. À partir de 1962, l'entreprise appartenant désormais au groupe de Flick commença des négociations suite à la pression exercée par la Jewish Claims Conference pour le dédommagement des 1 300 travailleurs forcés juifs qui furent contraints de travailler dans l'usine de Troisdorf en 1944 et 1945. Après qu'un accord fut trouvé, Friedrich Flick bloqua personnellement le versement de la somme convenue qui était de cinq millions de Deutsche Mark (5 000 DM par victime), si bien qu'aucun versement ne fut effectué jusqu'à sa mort en 1972. En janvier 1970, il fit publier à ce propos une ultime explication dans laquelle il déclare qu'il « ne (peut) pas reconnaître que des raisons humanitaires ou morales puisse justifier un paiement ». Flick fit toujours valoir qu'un versement contredirait ses déclarations d'innocence à ce que l'on appelle le procès Flick, que ce pourrait être considéré comme une reconnaissance tardive de culpabilité et que le Suisse Dieter Bührle (Oerlikon-Bührle) était lui aussi engagé dans Dynamit Nobel, à hauteur de 18 %. Après que l'équipement en mines antichar DM-11 de la Bundeswehr fut achevée à la fin des années 1960, l'usine de Liebenau fut cédée en 1977 au producteur de munitions hollandais Eurometaal, dont la Dynamit Nobel possédait un tiers des parts. Les grands projets de mines furent par la suite réalisés à Troisdorf et à Burbach-Würgendorf.

En 1986, le groupe Flick fut racheté par la Deutsche Bank pour environ 5,36 milliards de DM4 ; celle-ci le restructura puis le revendit en parts ou le mit en bourse. La Deutsche Bank consentit finalement au dédommagement des travailleurs forcés de la Dynamit Nobel AG dans le cadre des conditions qui avaient été fixées dans les années 1960. Au cours d'une restructuration, la Dynamit Nobel AG fusionna dès 1985 sous le nom de Feldmühle Nobel AG avec la Feldmühle AG ainsi que la Buderus AG, appartenant toutes deux au groupe Flick. En 1986 ce nouveau groupe est introduit en bourse. En 1988, les petits-fils de Friedrich Flick (Friedrich Christian Flick et son frère Gert Rudolf Flick) échouèrent dans leur tentative de se réapproprier la Feldmühle Nobel AGa ; ainsi en 1992, la Metallgesellschaft (aujourd'hui GEA Group) reprit l'entreprise pour la fractionner de nouveau. Les parts des entreprises Dynamit Nobel AG et Buderus furent conservées par la Metallgesellschaft, alors que la branche d'exploitation forestière (l'ancienne Feldmühle AG) fut vendue sous le nom de Feldmühle Nobel AG à la firme suédoise Stora (Stora Enso depuis 1998). Dès 1988, la Gesellschaft zur Verwertung chemischer Erzeugnisse mbH, qui n'était dirigé auparavant que comme actionnariat, et la Dynamit Nobel conclurent un contrat de paiement de profit et de domination. La filiale fusionna finalement en 1990 avec une autre filiale : la Dynamit Nobel Explosivstoff- und Systemtechnik GmbH.

Au début des années 1990, l'entreprise était présente dans les domaines des produits chimiques basiques et intermédiaires, des matières et fibres synthétiques, des produits chimiques spécialisés (comme les wafer en silicium) et la transformation de matières plastiques (en particulier le PVC). Environ un quart du chiffre d'affaires provient du secteur traditionnel des explosifs ainsi que dans la branche des techniques d'armement, qui est très dépendante des projets d'équipement de la Bundeswehr. En 1992, l'entreprise reprit la Cerasiv GmbH et la Chemetall GmbH, auxquelles s'ajoutèrent en 1994 la Sachtleben Chemie GmbH et la Chemson GmbH. En 1996, elle acquit la CeramTec AG qui appartenait à la Hoechst et la fusionna avec la Cerasiv GmbH sous le nom de CeramTec Innovative Ceramic Engineering AG. En 1997, la Dynamit Nobel consolida son secteur des matières plastiques en reprenant la Phoenix Kunststoff GmbH. En 1999, la Dynamit Nobel et l'entreprise chimique Solvadis furent rassemblées dans la branche d'activité du MG chemical group. Le portefeuille des activités Spécialités Chimiques au sein de Chemetall fut optimisé par l'acquisition de Cyprus Foote (1998) et Brent (1999) et suivi par la cession des filiales Chemson GmbH (1999) et Coventya GmbH (2000). En 2001, la branche des explosifs industriels de la Dynamit Nobel Explosivstoff und Systemtechnik GmbH fut reprise par Orica. En 2002, le groupe suisse RUAG technology reprit la Dynamit Nobel Ammotec GmbH, qui avait été détachée de de la Dynamit Nobel Explosivstoff und Systemtechnik GmbH. Dans cette compagnie, l'affaire se concentra sur la production de munitions de petit calibre. La destruction du groupe Nobel débuta réellement avec la vente de l'activité historique.

En 2004, MG technologies AG vendit sa branche chimie avec l'intention de se concentrer sur le secteur de la construction d'équipements. Ainsi, la Dynamit Nobel AG fut démantelée et reprise par différentes entreprises. L'entreprise américaine Rockwood Specialties Group Inc en reprit les plus grandes parties, à savoir la Dynamit Nobel Sachtleben Chemie GmbH, la Chemetall GmbH, la CeramTec Innovative Ceramic Engineering AG et la DNSC GmbH à la date limite du 31 juillet 2004 pour 2,25 milliards d'euros par le biais de sa filiale luxembourgeoise Knight Lux  S.A.R.L. Il subsiste cependant une partie de la DNSC GmbH sous le nom de Dynamit Nobel GmbH ES à Leverkusen. La société Rockwood est elle-même un holding d'entreprises chimiques que l'investisseur financier Kohlberg Kravis Roberts & Co. a acheté. La Dynamit Nobel Kunststoff GmbH a été reprise en 2004 par la société suédoise Plastal Holding AB pour 915 millions d'euros.

La branche des techniques d'armement fut filialisée sous le nom de Dynamit Nobel Defence GmbH, dont le siège se trouve à Würgendorf (Burbach). L'affaire, spécialisée dans la production de munitions de petit calibre pour les militaires, les instances officielles, les chasseurs et les pratiquants de sports de tir fut reprise par le groupe suisse RUAG en 2002 et fusionnée avec son secteur munitions. Ainsi, les anciennes Dynamit Nobel Marken RWS, Rottweil et Geco se poursuivent sous le nom de RUAG Ammotec GmbH (Fürth). Le démantèlement du groupe Nobel se fit en majeure partie avec l'accord des représentants des salariés de l'entreprise, qui furent très impliqués dans les négociations de vente. Certes le comité d'entreprise dans son ensemble aurait préféré qu'MG technologies AG conserve le secteur chimie au sein du groupe, cependant la solution finalement retenue fut approuvée, car la Rockwood Inc. suivait des intérêts à long terme et le maintien des places des salariés allemands semblait assuré.

À partir de 1958, la Gesellschaft zur Verwertung chemischer Erzeugnisse mbH/Verwertchemie, filiale de la Dynamit Nobel produisit des mines antichar DM-11 à Liebenau, avec la licence de la firme suédoise LIAB. Les mines antichar AT-2 furent développées par la Dynamit Nobel ; au total, il fut produit environ 1,3 million d'exemplaires de ce type. La Bundeswehr en commanda 300 000 pièces pour la LARS (un système d'artillerie légère à missiles), qui fut en service jusqu'en 2000, environ 640 000 exemplaires pour le Minenwurfsystem Skorpion (un véhicule poseur de mines) et 226 000 pièces pour le M270 (un lance-roquettes multiple). Entre 1981 et 1986, la Bundeswehr investit 564,7 millions de DM dans les projets de mines. En plus des mines antichar AT-2, la Dynamit Nobel développa une mine antipersonnel AP-2 de fabrication semblable, une mine antimateriel, une mine éclairante et une mine marine.

Le nouveau HK G11, un fusil d'assaut utilisant une munition sans étui fut développé en partenariat avec le producteur d'armes Heckler & Koch entre 1968 et 1990, la Dynamit Nobel se chargeant du développement de la munition sans étui. Le projet fut mené à terme, mais la Bundeswehr refusa le fusil pour des raisons de coût. La Dynamit Nobel commercialisa la mine antichar suédoise FFV 028SN de la firme FFV et prit en charge l'adaptation de 125 000 mines antipersonnel de type DM-31, qui avaient été fabriquées entre 1962 et 1967 par Industriewerke Karlsruhe (aujourd'hui KUKA) appartenant à l'époque au groupe Quandt pour les rendre conformes aux mines antichar autorisées par la convention d'Ottawa. À cette occasion, le détonateur ne fut pas suffisamment modifié, si bien que la mine pouvait aussi bien être dirigée contre des personnes, même s'il s'agissait officiellement d'une mine antichar.

Dans le cadre d'un contrat conclu en 1989 selon lequel elle fabriquerait des balles à blanc et des silhouettes d'exercice à Würgendorf, Dynamit Nobel accepta de développer le Panzerfaust 3, pour qu'il soit introduit progressivement auprès de la Bundeswehr et d'autres armées en tant que première arme antichar de l'infanterie. En 2010, de nouvelles variantes en sont produites pour la Bundeswehr. La Dynamit Nobel AG, comme l'entreprise qui lui a succédé dans le domaine de la technique d'armement, la Dynamit Nobel Defence GmbH, a été vivement critiquée de façon répétée à cause des systèmes de mines qu'elle produisit. Depuis la création de la Bundeswehr, elle aurait livré 3,2 millions de mines terrestres. En 1992 encore, l'entreprise avait comme slogan publicitaire «  Dynamit Nobel - pour les mines, la première adresse » dans une revue spécialisée. Dans les stocks de la Bundeswehr se trouvent toujours les mines antichar controversées produites par la Dynamit Nobel, lesquelles sont soupçonnées de pouvoir aussi être utilisées contre des personnes ; elles sont officiellement interdites par la Convention d'Ottawa. En 2003, leur nombre s'élevait à 1,2 million de pièces.

Jusque dans les années 1970, Dynamit Nobel polymérisa le monomère chlorure de vinyle en polychlorure de vinyle (PVC) sur le site de production de Troisdorf. À cette époque, environ 130 à 140 employés entraient régulièrement en contact avec cette matière, si bien qu'on estime à 3 600 le nombre de personnes ayant travaillé dans cette branche entre le lancement de la production à Troisdorf et les années 1940.

Allant à l'encontre des règles d'hygiène au travail de l'époque, les employés de la Dynamit Nobel furent exposés pendant des années, avec peu de protection, à cette substance nocive, et comme il fut révélé plus tard, cancérigène. Ainsi, ils furent gravement contaminés par des émanations de gaz de chlorure de vinyle ou en nettoyant des autoclaves. À cette époque, la majorité des autres producteurs de PVC avaient déjà adopté des systèmes de production présentant moins de danger pour la santé, ce qui n'eut pas lieu chez Dynamit Nobel pour des raisons de coût. En outre, des contrôles furent régulièrement évités, partiellement manipulés ou leurs résultats ne furent pas communiqués ; de plus l'entreprise, importante pour la région, obtint régulièrement de nouveaux délais pour appliquer la réglementation. La contamination au chlorure de vinyle fut si forte pendant des années dans cette entreprise, que les employés concernés se plaignirent de dommages au foie, d'anémie, de troubles circulatoires dans les doigts, conduisant à l'acro-ostéolyse (nécrose des premières phalanges), ainsi que de migraines et de vertiges. À cette liste viennent également s'ajouter des cancers.

Après les 13 premières annonces de graves maladies au printemps 1972, l'inspection du travail de Bonn ordonna à la Dynamit Nobel de prendre des mesures d'amélioration des conditions d'hygiène au travail, mesures que l'entreprise tarda à appliquer. Par la suite se constitua la Interessengemeinschaft der VC-Geschädigten qui, au nom des 40 employés concernés, initia une plainte pour prévarication contre le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et exigea des dédommagements, comme dans le cas du procès contergan. Le comité local du DKP de Troisdorf déposa une plainte pour soupçon de blessures et homicides involontaires contre le comité directeur de la Dynamit Nobel AG. Ces deux initiatives demeurèrent sans succès. Après que toujours plus de détails du scandale furent rendus publics, les employés et les habitants de Troisdorf organisèrent des manifestations. En 1975, la direction de la firme décida d'y fermer l'atelier de polymérisation de PVC pour échapper à de coûteuses mesures de modernisation et de sécurisation. Depuis les premières annonces de mise en danger de la santé, l'entreprise essaya constamment d'étouffer le scandale. Pour cela, elle fit massivement pression sur les journalistes et les éditeurs. Dans les années qui suivirent, certains employés contaminés moururent des suites de leur maladie, sans que l'entreprise ne procédât aux dédommagements.

Le Gaulois

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Le Gaulois est un journal littéraire et politique français fondé le 5 juillet 1868 par Henry de Pène et Edmond Tarbé des Sablons. Devenu la propriété du patron de presse Arthur Meyer, 

François Coty

François Coty

il sera publié jusqu’en 1929 avant d’être fusionné avec le Figaro, propriété de son dernier patron, le milliardaire François Coty. Le Gaulois, qui se voulait indépendant, va s’avérer être l’un des plus grands succès de ventes de son époque. Il critiquait énormément ses concurrents qui se contentaient uniquement de sources officielles. Le Gaulois était sans aucun doute l’un des journaux les mieux informés de l’époque. Mondain et railleur, le mélange de rouerie et de prudence qu’on y trouvait, lui étant tout particulier. Monarchiste à ses débuts, bonapartiste et républicain par la suite, il fut frappé par la sévérité de la Commune (il est supprimé) mais reparaît rapidement à Versailles. Le Gaulois fut le premier journal à oser défendre ouvertement la cause de l’ancien Empereur, dès août 1871. Cette feuille s’inspirait beaucoup du Figaro, notamment dans sa formule. Il débauchait d’ailleurs parfois ses collaborateurs, sans pour autant atteindre la même audience. Toujours est il que son tirage élevé le plaçait parmi les premiers rangs de la presse française.

Racheté en juillet 1879 par Arthur Meyer, le Gaulois prend alors un nouveau tournant conservateur et légitimiste. Anti-dreyfusard, il va devenir le journal de la bonne société et du grand monde, supplantant même par moment le Figaro. Derrière ses aspects mondains et le ton assez terne de son contenu, il possédait une certaine puissance politique, étant lu par la noblesse et la haute bourgeoisie. Il va finir par être quelque peu dépassé par l’évolution de la presse après 1914 et va voir son nombre de tirages revu à la baisse. Il sera fusionné avec le Figaro en mars 1929. De sa création en 1868 à son rachat par Arthur Meyer onze ans plus tard, le Gaulois sera souvent qualifié de « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». De sensibilité monarchiste à l’origine, on verra des personnalités comme Émile Zola y participer (il publia 59 articles avant 1870). Après la chute du Second Empire, il reste anti-républicain, mais devient plutôt bonapartiste. Il prendra d’ailleurs la défense de Napoléon III et fera partie des 28 journaux protestataires, réprimés par la Commune en 1871.

Le 2 mars 1878, Edmond Tarbé, désormais le seul des deux créateurs encore à la tête du journal, puisque De Pène est passé à Paris-Journal en 1871, affirme : « Le Gaulois n’a jamais été un journal de parti, se contentant d’être un journal de conviction et d’espérances ». En juillet 1879, Tarbé vend le Gaulois à une société que dirigeait Arthur Meyer et rallie le Gaulois à la cause légitimiste, les bonapartistes ayant pris un coup très grave avec la mort du prince Eugène. Les bailleurs de fond du quotidien, principalement la Banque Parisienne, chassèrent très rapidement Meyer (en mars 1881) et en firent un organe républicain modéré. Mais finalement, Meyer en reprend la direction en 1882 et installe son siège au n° 2 de la rue Drouot, à Paris. Le Gaulois devient conservateur pour de bon. Vendu 15 centimes (prix élevé pour une feuille à l’époque), le journal recrutait sa clientèle dans les milieux aisés et cultivés de Paris (où il se vendait au numéro) et de province (par abonnement). Globalement, son existence et ses tirages restaient très stables.

Pendant l’affaire Dreyfus, le Gaulois (particulièrement anti-dreyfusard), récupéra une partie de la clientèle du Figaro. Meyer sut également regrouper la clientèle d’autres journaux royalistes qu’il racheta comme Paris-Journal, la Civilisation ou encore le Clairon. Grâce à la perspicacité de son directeur, à son sens aigu des goûts et des préjugés de sa clientèle, le Gaulois devient vraiment le journal de la bonne société. On y trouvait une rédaction de haute qualité, composée de jeunes talents et d’académiciens. On remarquait une certaine pudeur dans les propos, car il était lu également par des femmes. Les rubriques les plus importantes étaient assurément « la chronique mondaine », « l’écho de la vie des châteaux et des salons » et « le carnet du jour ». Léon Daudet, qui a collaboré au Gaulois, a tracé, dans Fantômes et Vivants, ce portrait du responsable de la rubrique « mondanités » :

« Pendant ma collaboration au Gaulois – dont la comédie perpétuelle m’enchantait – le « mondanitaire » en chef était le comte Fleury, fils d’un favori à la cour impériale, homme long, maigre, amer pareil à un casse-noix ébréché et privé de tout agrément. Il était non seulement recommandé, mais ordonné audit Fleury d’assister à la plupart des cérémonies qu’il narrait quotidiennement aux lecteurs du Gaulois. On le voyait correct et sinistre, la tête dressée, tenant son haut-de-forme au bout de son parapluie, dans tous les cortèges nuptiaux ou funèbres à la mode. Chaque jour, il saluait deux cents fois et serrait cent cinquante mains. Quelquefois convié aux dîners somptueux – tout au moins sur le papier – dont il célébrait la composition et les menus, il devait plus habituellement se contenter de la soirée, de cette invraisemblable soirée mondaine stéréotypée, où des messieurs chauves jouent au bridge, puis conversent, d’un air malicieux, avec de jeunes personnes à transparence de bougie de luxe, lesquelles font semblant de rire de leurs propos ; où de vieilles dames écroulées s’entretiennent de la dernière pièce issue d’Henri Lavedan et du dernier roman pondu par Marcel Prévost. Meyer exigeait de lui, comme de ses prédécesseurs, qu’il fût constamment en habit, à partir de sept heures du soir.

Par la porte ouverte de son cabinet, on voyait l’infortuné, courbé en deux, alignant les bronzes et les sautoirs exposés à la noce de Untel, rappelant les hauts faits des ancêtres du nouveau marié, de la nouvelle mariée. (…) Parfois, un des admis aux « mondanités » apportait lui-même sa notice, avec le tableau de ses alliances et la nomenclature des cadeaux. Alors Fleury, tout pâle et courbé jusqu’à terre, relisait ces magnificences d’une voix nasillarde, extasiée, comme si c’était pour lui que s’ouvrait la cataracte d’encriers de vermeil et de sucriers de cristal taillé promis aux tête-à-tête des conjoints.(…) Un jour, il y eut un affreux scandale. Un typographe facétieux et spirituel – comme il n’en manque pas chez les Parigots– remplaça ce cadeau, un serpent qui se mord le dos, sujet en bronze et en argent, par cet autre : un sergent qui se mord le dos, sujet en bronze et en argent. Le numéro du Gaulois fit prime, à cause de cet incomparable coquille. Meyer en demeura sombre pendant tout un jour. Je ne sais s’il diminua à cette occasion les appointements de Fleury. »

Le Gaulois joua un rôle politiquement, notamment dans le ralliement des monarchistes à la cause boulangiste. Son aspect vieillot était aussi un gage de sa qualité. Au début du XXe siècle, le quotidien commença à décliner progressivement. Son nombre de tirages et de ventes baissa, surtout à cause de l’Action française, le nouveau journal en vogue du moment. Comme les autres journaux monarchistes, il dut aligner ses positions sur ce nouvel organe de presse. En 1904, il est déjà question d’une fusion entre le Gaulois et le Figaro. La Première Guerre mondiale n’eut pas de conséquences sur son activité. Lors de la Conférence de paix de Paris, comme d'autres journaux de droite, il soutient le président du Conseil Clemenceau, espérant mettre à bas l'Allemagne pour de bon.

L’un de ses derniers coups d’éclat fut la création d’une chronique hebdomadaire sur le cinéma, ce qui ne s’était jamais fait. Dans les années 1920, il continue sa carrière de journal de grande qualité à faible tirage. Il coûtait beaucoup plus cher que ses confrères, atteignant jusqu’à 70 centimes en 1928 (les autres coûtaient deux à trois fois moins cher). À la mort de Meyer en 1923, René Laron devient directeur et Lucien Corpechot le rédacteur en chef. Le journal reste égal à lui-même. Finalement, le milliardaire François Coty, rentré depuis peu dans le monde de la politique et de la presse, et connu pour sa versatilité et son manque de confiance envers ses rédacteurs, le rachète et le fusionne avec le Figaro. Le 30 mars 1929, marque la fin du quotidien, après plus de soixante ans d’existence. 1869 : 13 000 exemplaires quotidiens 1880 : 14 800 exemplaires quotidiens 1885-1910 : entre 20 000 et 30 000 exemplaires quotidiens 1910 : 30 000 exemplaires quotidiens 1912 : 20 000 exemplaires quotidiens 1917 : 22 000 exemplaires quotidiens. Le Gaulois a compté parmi ses collaborateurs des écrivains de talent tels que Barbey d’Aurevilly, Joris-Karl Huysmans, Guy de Maupassant, Paul Bourget, Octave Mirbeau.

Union pour un Mouvement Populaire (UMP)

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Parti politique français fondé en 2002. Conçue à l'origine – sous les noms d'Union en mouvement puis d'Union pour la majorité présidentielle – comme un rassemblement destiné à soutenir Jacques Chirac lors des élections du printemps 2002, l'UMP devient en novembre de la même année – sous l'appellation d'Union pour un mouvement populaire – un grand parti politique de la droite et du centre qui réunit l'ancien RPR et l'ancienne Démocratie libérale, des membres issus de l'UDF et, avec le statut de formation associée, le parti radical.

 

Union pour un Mouvement Populaire (UMP)

Présidée à sa création par Alain Juppé, l'UMP perd ses premières batailles électorales, payant l'impopularité de la politique suivie par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin : après un sérieux revers lors des cantonales et surtout des régionales des 21 et 29 mars 2004, elle essuie un second vote sanction lors des européennes du 13 juin, à l'issue desquelles elle ne recueille que 16,6 % des voix.

Devenu président de l'UMP en novembre 2004, Nicolas Sarkozy parvient à lui donner un nouvel élan en en faisant l'instrument de sa conquête de l'Élysée ; candidat de cette formation, il est élu à la présidence de la République avec 53,06 % en mai 2007 et quitte peu après la direction du parti dont il confie l'intérim à Jean-Claude Gaudin. Avec 109 députés, apparentés ou alliés, élus ou réélus dès le premier tour des législatives de juin, et malgré un second tour quelque peu moins favorable, l'UMP obtient à l'Assemblée une confortable majorité de 313 représentants – susceptible de soutenir le gouvernement Fillon et la mise en œuvre de ses réformes.

En juillet 2007, le conseil national du parti décide de se doter d'une direction collégiale assurée par un secrétaire général, Patrick Devedjian, et trois vice-présidents, J.-P. Raffarin, J.-C. Gaudin et Pierre Méhaignerie.

Sanctionnée lors des élections municipales et cantonales du printemps 2008, l'UMP sort affaiblie des élections sénatoriales de septembre 2008 : en dépit de l'augmentation du nombre de sièges de 331 à 342, le parti présidentiel passe de 159 à 147 sièges. Après un an et demi de transition et de tâtonnements, N. Sarkozy juge nécessaire de remettre le parti en ordre de bataille et d'en faire une armée de conquête pour l'échéance présidentielle de 2012. À l'issue d'un remaniement complet du parti, officialisé le 24 janvier 2009, Xavier Bertrand, qui assurait depuis décembre 2008 l'intérim de la direction du parti à la suite du départ de P. Devedjian, nommé ministre chargé du plan de relance, est élu secrétaire général du parti. Il est assisté de quatre secrétaires généraux adjoints dont l'ex-socialiste Éric Besson, qui incarne l'ouverture souhaitée par le chef de l'État. Au conseil national (le parlement de l'UMP), J.-P. Raffarin réussit à sauver sa place de vice-président ; à ses côtés siègent Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo (jusqu'en novembre 2010) et Brice Hortefeux.

Aux élections européennes de juin 2009, l'UMP, forte à la fois de son unité, de son alliance avec d’autres formations comme le Nouveau Centre, de la fermeté de l’exécutif face aux mouvements sociaux du début de l’année et de la réussite de la présidence française de l'Union européenne dans la deuxième moitié de 2008, remporte une victoire historique en obtenant 27,87 % des suffrages (29 députés), le meilleur score réalisé par un parti de droite au pouvoir pour ce type de scrutin depuis trente ans. Mais ce succès, qui doit beaucoup à l’accès de faiblesse du principal groupe adverse, le parti socialiste (PS), masque un singulier étiage des voix du camp conservateur (autour de 40 %).

Dans un contexte économique aggravé et une conjoncture politique difficile (consultations de mi-mandat, survenant par ailleurs à la suite d’une série d’affaires ternissant l’aura du chef de l’État), la sanction des urnes aux régionales de 2010 (26,9 % des voix au premier tour, loin derrière le PS, et pratiquement sans réserves à droite ; 35,4 % des suffrages au second) surprend par son ampleur. Cette défaite (perte de la Corse, seule des 22 Régions métropolitaines avec l’Alsace à échapper jusqu’alors au contrôle de la gauche), que ne saurait compenser le gain de La Réunion et de la Guyane, alimente les critiques internes sur la stratégie de parti unique à droite voulue par N. Sarkozy et nourrit les interrogations sur la possibilité, pour ce dernier comme pour l’UMP, de gagner en 2012.

À l'issue du remaniement ministériel du 14 novembre 2010, Jean-François Copé devient secrétaire général à la place de X. Bertrand qui hérite d'un grand ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé. De nouvelles sanctions électorales ajoutent à la morosité : les cantonales de mars 2011 sont un désastre pour la droite et notamment son grand parti, talonné et même concurrencé par le FN, et divisé sur la stratégie à adopter à l’égard de cette formation ; le basculement consécutif et historique du Sénat à gauche en septembre confirme l’ampleur du rejet sur le terrain et augure mal des prochaines échéances, d’autant que les primaires citoyennes organisées par le PS en octobre semblent remettre durablement l’opposition en selle.

L’UMP mise dès lors sur le choix de la tactique du clivage tous azimuts, n’hésitant pas à adopter les arguments de sa frange très droitière (immigration, laïcité et islam, sécurité, dénonciation de la fraude sociale…). Ces thèmes populistes semblent avoir permis au président Sarkozy, malmené par les sondages et objet d’un vif rejet de l’électorat, d’éviter l’humiliation et d’obtenir à peine plus d’un million de voix de moins que son concurrent, le socialiste François Hollande, le 6 mai 2012. Il n’empêche : le candidat UMP est devancé par son challenger au premier tour (28,63 % contre 27,16 % des suffrages) et battu au second. En outre, la mise en avant pendant toute la campagne de thèmatiques proches de celles du Front national a de toute évidence permis à Marine Le Pen d’effectuer un score historique le 22 avril (17,9 %), tout en autorisant une possible réunion des courants de droite et d’extrême-droite, au grand dam des modérés et humanistes de l’UMP.

Ébranlée par la défaite et le départ de son principal leader, l’UMP, sous la houlette de Jean-François Copé, parvient à se présenter unie aux législatives de juin et à remporter au premier tour 26,6 % des voix (contre 29,2 % au PS). Mais avec 196 élus, elle perd la majorité, essuie une perte sèche de plus de 100 sièges, et voit certaines de ses figures, comme M. Alliot-Marie, Claude Guéant ou Nadine Morano battues. Parmi elles, de nombreux sarkozystes et membres de la très droitière « Droite populaire », alors même que les débats sur la stratégie à adopter envers le Front national font rage au sein du mouvement et que se dessine très nettement un rapprochement de l’électorat des deux formations.

Désormais dans l’opposition et taclée sur sa droite par le FN, l’UMP entame une reconstruction qui semble pour l’heure n’aller guère au-delà de la conjonction des déçus du gouvernement socialiste et la remise en question de son leadership : appelée à renouveler sa direction en novembre, elle organise une campagne interne qui voit s’affronter deux principaux prétendants, François Fillon et J.-F. Copé.

L’affrontement, impitoyable, réactualise la tradition des grands duels fratricides dont la droite française contemporaine est coutumière. Parti largement favori, F. Fillon se fait coiffer au poteau en novembre par son challenger à l’issue de manœuvres et coups d’éclat qui menacent pendant près d’un mois de faire éclater la formation que l’un et l’autre entendaient rassembler, sans que les entreprises de médiation d’A. Juppé ou de N. Sarkozy aboutissent. Un compromis est finalement trouvé, accordant à J.-F. Copé les rênes temporaires du mouvement et unissant, dans une équipe dirigeante très élargie, les staffs des deux adversaires.

F. Fillon, qui décide de ne pas participer au nouvel organigramme de l’UMP, obtient par la suite le principe de la tenue de primaires en vue des élections présidentielles de 2017. En contrepartie, il renonce à disputer à nouveau à J.-F. Copé la direction du parti et prend soin de cultiver son image d’homme d’État, se mettant officiellement en mai 2013 sur les rangs des candidats potentiels. Et sur le chemin de N. Sarkozy, dont il s’émancipe toujours davantage, alors même que ce dernier estime pouvoir jouer un rôle de recours face à un Front national influent et agressif.

En effet, si les huit législatives partielles qui se succèdent de décembre 2012 à juin 2013 voient la droite l’emporter, elles confirment la banalisation, l’implantation et l’essor de la formation de M. Le Pen, plaçant un peu plus l’UMP face à ses dilemmes : la poursuite de sa radicalisation bien entamée lors du quinquennat précédent, une recherche d’alliances et de partenariats avec l’appareil frontiste, ou un retour aux fondamentaux et un recentrage que le gros de son électorat ne semble plus appeler de ses vœux.

Borloo Jean-Louis

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Homme politique français (Paris 1951). Avocat, spécialiste du droit des faillites, maire de Valenciennes (1989-2002), conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais (1992-1993 puis en 1998), il siège au Parlement européen de 1989 à 1992. 

 

Borloo Jean-Louis

Cofondateur de Génération Écologie (1991), J.-L. Borloo est nommé porte-parole de l'Union pour la démocratie française (UDF) en 2001 avant de rallier l'Union pour un mouvement populaire (UMP) au lendemain du 21 avril 2002. Co-président (2005-2007) de cette formation, il est président du parti radical de 2007 à 2014.Ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine (2002-2004), ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale (2004-2005) dans les gouvernements Raffarin, puis ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement (2005-2007) dans le cabinet de Villepin, J.-L. Borloo fait adopter la loi sur la rénovation urbaine et sur le surendettement des ménages (dite « loi Borloo ») en août 2003. Il présente en juin 2004 un Plan de cohésion sociale destiné à agir simultanément sur l'emploi, le logement et l'égalité des chances. En 2006, il instaure le chèque emploi-service universel.

Ministre des Finances, de l'Économie et de l'Emploi dans le premier gouvernement Fillon (mai-juin 2007), il succède à Alain Juppé au ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement et de l'Aménagement durables dans le second gouvernement Fillon (ministère en charge, depuis le remaniement ministériel de juin 2009, des technologies vertes et des négociations sur le climat) et lance, en juillet 2007, le Grenelle de l'Environnement.

Grand perdant de son duel avec François Fillon au poste de Premier ministre, Jean-Louis Borloo choisit, lors du remaniement ministériel de novembre 2010, de ne pas faire partie de la nouvelle équipe réunie par ce dernier, et quitte la vice-présidence de l'UMP, poste qu'il occupait depuis janvier 2009. En avril 2010, il rend publics son départ de l'UMP – dont il estime qu’elle a phagocyté l'aile « humaniste et sociale » de la droite – et sa décision de reformer, autour de ce courant de pensée, une formation centriste sur le modèle de l’ancienne UDF. Il fait également entendre qu’il a l’intention de se présenter, sur la base de ces idées, à l’élection présidentielle de 2012.

En juin 2011, il fonde avec Hervé Morin (→ Nouveau Centre), Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) et Hervé de Charette (Convention démocrate) l'Alliance républicaine, écologique et sociale (ARES). En octobre, il annonce qu'il renonce à concourir à la présidentielle de 2012. Critique de l’orientation très marquée à droite prise par N.  Sarkozy, J.-L. Borloo n’en fait pas moins savoir son ralliement à ce dernier en mars 2012. Mais la dynamique de la mobilisation de 2007 fait désormais place à un soutien « vigilant » et, de la sorte, critique.

Après la défaite du candidat de droite aux présidentielles de mai 2012, J.-L. Borloo retrouve son siège en juin à l’Assemblée, aux côtés d’une douzaine d’autres membres du parti radical valoisien, dont la moitié rallie l’UMP. Avec l’appui du Nouveau Centre, il crée un groupe parlementaire d’une trentaine de députés, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI), destinée à porter la parole centriste, et à regrouper les formations de cette tendance.

En octobre 2012, ce groupe se constitue en parti à part entière, sous les auspices de Valéry Giscard d’Estaing et de Simone Veil. Et rallie à lui l’ancienne Ministre des Sports de N. Sarkozy, Chantal Jouanno, puis un cacique de l’UMP, le centriste Pierre Méhaignerie, révulsé par le combat des chefs qui déchire son ancienne formation et l’orientation très droitière dans laquelle celle-ci semble continuer à s’engager. J.-L. Borloo, son président, mise sur l’ancrage local de ses cadres et leur sensibilité pro-européenne pour engranger de bons résultats lors des élections de 2014. S’il renonce finalement à briguer la fonction de maire de Paris, il escompte bien ravir à la gauche, avec l’accord et l’appui d’une UMP perçue comme « concurrente mais alliée », quelques grandes villes comme Strasbourg, Caen, Amiens, Angers ou Pau ; et élargir le nombre de ses troupes au Parlement de Strasbourg. En novembre 2013, il scelle une alliance avec le MoDem de François Bayrou, sous la bannière L'Alternative, une plate-forme politique commune dont l'ambition est de favoriser une « large majorité réformiste allant non seulement de la droite républicaine au centre, mais jusqu'aux sensibilités écologistes et sociales-démocrates ». Cependant, resté en retrait de la vie politique depuis janvier 2014, J.-L. Borloo annonce en avril qu'il renonce à ses fonctions et mandats.

Bayrou François

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Homme politique français (Bordères, aujourd'hui dans les Pyrénées-Atlantiques, 1951).

Bayrou François

Fils d’un agriculteur et maire MRP d’un village du Béarn, François Bayrou mène des études littéraires qui le conduisent à l’agrégation de lettres classiques en 1974. Enseignant dans l’école publique, mais de sensibilité chrétienne-démocrate, il suit l’exemple familial et se lance dans la vie politique pour le compte de l’UDF. C’est ainsi qu’il devient conseiller général en 1982 puis député des Pyrénées-Atlantiques (1986-1999 et 2002-2012), et siège au Parlement européen de 1999 à 2002. Porte-parole de sa formation puis ministre de l'Éducation nationale d’Édouard Balladur(1993-1995), il se voit confier le même portefeuille, avec des compétences étendues à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, sous le gouvernement d’Alain Juppé, de 1995 à 1997.

En 1994, il succède à Pierre Méhaignerie à la présidence du Centre des démocrates sociaux (CDS) et préside à la refondation de ce parti sous le nom de Force démocrate en 1995. Président de l'Union pour la démocratie française (UDF) depuis 1998, il transforme cette fédération en en unifiant les différentes composantes.

Candidat à l'élection présidentielle de 2002 à l'issue de laquelle il recueille 6,84 % des voix, il triple son score en 2007 en obtenant 18,57 % des suffrages. Fort du crédit des urnes, et désireux de poursuivre une trajectoire personnelle destinée à le conduire à l’Élysée, il lance une formation politique s’appuyant sur les valeurs centristes et européennes qu’il prétend incarner, le Mouvement démocrate, ou MoDem.

Lâché par la plupart des députés sortants de l’UDF ayant rejoint, au sein d’un Nouveau Centre, la majorité présidentielle, mais soutenu par Corinne Lepage de l’organisation écologiste Cap 21, et par l’ancien secrétaire général des Verts, Jean-Luc Benhamias, le MoDem obtient 7,76 % des suffrages au premier tour des législatives de juin 2007, mais seulement 4 sièges dans la nouvelle assemblée.

Privé de la plupart des cadres de l’UDF, et contesté par les forces de gauche dans le rôle d’opposant à la politique de Nicolas Sarkozy qu’il endosse résolument, François Bayrou échoue à nouveau (de peu) à ravir la mairie de Pau aux élections municipales de mars 2008 ; à l’échelle nationale l’absence de cohérence dans les stratégies d’alliance qu’il adopte se voit sanctionner.

La campagne antisarkozyste qu’il mène dans le cadre des élections européennes de juin 2009 est un échec, ses listes n’obtiennent que 8,45 % des voix et 6 représentants. La marginalisation du MoDem lors des régionales de mars 2010 (4,31 % des suffrages) jette davantage encore le doute sur la pertinence de ses orientations politiques (contestation interne à propos du choix des candidats, défection de C. Lepage attirée par Europe Écologie). Le score du MoDem aux cantonales de mars 2011 est décevant (1 % des voix au premier comme au second tour, et au total 16 conseillers généraux dans le pays).

Mais le remaniement ministériel de la mi-novembre 2010 écarte nombre de centristes du sommet du pouvoir et ouvre des perspectives pour les candidats se réclamant de cette sensibilité, confortant F. Bayrou dans son analyse de la scène politique. Réélu triomphalement à la tête de son mouvement en décembre, il continue par conséquent à porter le fer contre l'actuel exécutif et chef de l'État, et à dénoncer la situation financière du pays. En août 2011, il publie un livre au titre évocateur, 2012 : État d'urgence, et peaufine en septembre aux universités d'été du MoDem son positionnement en tant que « Monsieur Propre » de la scène publique hexagonale.

Malgré la concurrence, un temps, de Jean-Louis Borloo, qui finit par renoncer, et de celles de C. Lepage puis de son ancien second, Hervé Morin, F. Bayrou fait connaître à la fin de novembre sa candidature pour l'élection présidentielleet s’avère finalement être le seul centriste à se présenter aux suffrages de ses concitoyens. Adepte d’un discours de vérité face à la crise et à l’état des comptes publics, il ne parvient toutefois pas à faire figure de troisième homme et à réitérer l’exploit de 2007 : avec 9,1% des voix, son score au premier tour est divisé par deux. Mais à la veille du second, l’accentuation de la stratégie très droitière adoptée par N. Sarkozy le fait sortir de son silence et le conduit à se prononcer, personnellement, en faveur du finaliste socialiste François Hollande.

S’il s’avère en définitive conforme aux options du gros de son électorat, ce geste historique suscite le trouble chez les cadres du MoDem. Il lui vaut surtout l’inimitié des cadres comme des électeurs de la droite sans lui procurer la reconnaissance de l’appareil du PS : aux législatives de juin, F. Bayrou doit affronter dans sa circonscription béarnaise un candidat UMP et une socialiste, qui finalement l’emporte. Avec un peu plus de 2 % des voix au premier tour et en définitive seulement deux élus, le groupe est aussi marginalisé que son président, qui se voit fermer la tribune de l’Hémicycle et contester la parole centriste par Jean-Louis Borloo et sa nouvelle Union des démocrates et Indépendants (UDI). S’ouvre dès lors pour le Béarnais et sa formation politique une énième traversée du désert. Définitivement ?

Union pour la Démocratie Française (UDF)

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Formation politique française constituée le 1er février 1978 par le parti radical, le parti républicain (PR) et le Centre des démocrates sociaux (CDS), afin de soutenir la politique de Valéry Giscard d'Estaing.

 

Union pour la Démocratie Française (UDF)

Son succès aux élections législatives de 1978 se confirme lors des élections européennes de 1979, mais l'UDF est ébranlée par la défaite de Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de mai 1981. Entrée dans l'opposition après les élections législatives de juin 1981, l'UDF élabore avec le RPR une plate-forme de gouvernement en janvier 1986. À la suite de la victoire de cette coalition aux élections législatives de mars 1986, plusieurs membres de l'UDF participent au gouvernement de Jacques Chirac. Après la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République (contre Raymond Barre, apparenté, puis J. Chirac, qu'elle appuie au second tour) et les élections législatives de juin 1988, l'UDF retourne dans l'opposition (le Centre des démocrates sociaux [CDS], tout en restant au sein de l'UDF, constitue à l'Assemblée nationale un groupe autonome appelé Union du centre). La présidence de l'UDF, assurée depuis la création de la formation par Jean Lecanuet, est confiée en 1988 à V. Giscard d'Estaing. Sous la conduite de ce dernier, la liste commune UDF-RPR réalise un très bon score aux élections européennes de juin 1989 (devançant la liste socialiste), et ce, malgré la présence d'une liste dissidente du Centre emmenée par Simone Veil.

En 1990, une nouvelle alliance est signée avec le RPR, l'Union pour la France (UPF). Celle-ci remporte une victoire écrasante aux élections législatives de mars 1993. L'UDF reconstitue un groupe parlementaire unique, incluant les députés CDS. Elle est largement représentée dans le gouvernement d'Édouard Balladur. Lors des élections européennes de juin 1994, l'UDF et le RPR présentent de nouveau une liste commune. À l'élection présidentielle de 1995, l'UDF soutient majoritairement É. Balladur au premier tour, avant de se rallier à J. Chirac au second tour. Ce dernier l'ayant emporté, l'UDF participe très massivement aux gouvernements d'Alain Juppé. En 1996, François Léotard succède à V. Giscard d'Estaing à la présidence de l'UDF. Après la défaite de l'alliance UDF-RPR aux élections législatives de 1997, l'UDF retourne dans l'opposition.

En 1998, peu après l'accession de François Bayrou, président de Force démocrate (nom pris par le CDS depuis 1995), à la tête de l'UDF, Démocratie libérale (DL) [nom pris en 1997 par le parti républicain] se retire de la confédération. Le parti radical, Force démocrate, le parti populaire pour la démocratie française (PPDF) et le groupe des Adhérents directs décident alors de transformer la confédération en un parti unifié (nouvelle UDF). Bien que F. Bayrou se soit porté candidat à l'élection présidentielle de 2002 – il attire 6,84 % de voix sur son nom – une partie de l'UDF soutient J. Chirac dès le premier tour et le suit lorsque ce dernier lance l'idée d'un grand parti présidentiel, l'Union pour la majorité présidentielle (UMP). Loin d'être reléguée, l'UDF dispose d'une trentaine d'élus à l'Assemblée au lendemain des législatives. Avec près de 12 % des voix aux élections régionales de 2004 et aux élections européennes de juin 2004, elle redevient la troisième force politique du pays. Au Parlement européen, l'UDF quitte le parti populaire européen (PPE) pour fonder un nouveau parti européen du centre, le parti démocrate européen, qui forme avec les libéraux le groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.

S'affranchissant toujours davantage de la droite (par le refus d'adopter le budget puis avec le vote de la motion de censure déposée par le parti socialiste en 2006 contre le gouvernement Villepin), l'UDF se définit, à l'occasion du Congrès extraordinaire de Lyon (janvier 2006), comme un « parti libre ». Fort de 18,6 % des voix recueillies à l'élection présidentielle 2007, F. Bayrou annonce une « refondation » et la création avant les élections législatives de juin d'un nouveau parti, le Mouvement démocrate, ou MoDem. À la suite de la défection de la plupart des élus sortants UDF, partis rejoindre un Nouveau Centre (fondé en mai 2007 et dirigé par Hervé Morin) au sein de la majorité présidentielle, et malgré ses 7,76 % des voix au premier tour, le MoDem de F. Bayrou n'envoie que 4 députés à l'Assemblée.

Démocratie Libérale (DL)

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Le parti républicain est formé en 1977 par la Fédération des républicains indépendants. Rompant avec le Centre national des indépendants et paysans, passé dans l'opposition, les Républicains indépendants, regroupés autour de Valéry Giscard d'Estaing, se constituent en 1962 en groupe parlementaire et s'allient à la majorité gaulliste, dont ils apparaissent comme l'aile modérée. 

 

Démocratie Libérale (DL)

Ils se définissent eux-mêmes comme « libéraux, centristes et européens » et se réorganisent dès 1966 en une Fédération nationale des républicains indépendants dirigée par Valéry Giscard d'Estaing et Michel Poniatowski. La F.N.R.I. s'attache à maintenir son originalité par rapport à l'U.D.R. gaulliste et ne lui accorde qu'un soutien conditionnel recommandant même l'abstention lors du référendum d'avril 1969. Le mouvement soutient la candidature de Georges Pompidou à la présidence de la République et conserve sa place au sein de la majorité présidentielle, tout en souhaitant la formation d'une majorité nouvelle, élargie aux centristes. La F.N.R.I., qui avait obtenu 61 sièges lors des élections législatives de 1968, n'en conserve que 55 en 1973, mais son rôle s'accroît au sein de la coalition majoritaire, face au recul de l'U.D.R.

L'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République renforce la position de la Fédération, notamment au sein du gouvernement. Le parti giscardien adopte l'idée de « société libérale avancée » définie par le président de la République dans son ouvrage Démocratie française, publié en 1976. L'objectif immédiat du mouvement est la consolidation de la majorité sur laquelle s'appuie le Président. C'est à ce besoin, déjà affirmé précédemment, d'une « majorité présidentielle élargie », que correspondent la transformation, en 1977, de la F.N.R.I. en parti républicain, puis la formation, en février 1978, de l'Union pour la démocratie française (U.D.F.), qui réunit en une fédération assez souple le parti républicain, le Centre des démocrates sociaux, le parti radical ainsi que le Mouvement des démocrates sociaux. Face au R.P.R., à la fois concurrent et allié, ces différents partis établissent une liste commune lors des élections législatives de mars 1978, qui marquent une nouvelle progression du P.R. (71 sièges).

Mais les giscardiens sont fortement ébranlés par la défaite de leur candidat à l'élection présidentielle de mai 1981, puis par l'ample victoire socialiste lors des législatives de juin. Ne disposant plus que de 32 sièges, le P.R. se présente, dans l'opposition, comme une « structure de fidélité à Valéry Giscard d'Estaing et à sa ligne ». Sous l'impulsion de son nouveau leader, François Léotard, le P.R. se mobilise à nouveau et remporte, au sein de l'union U.D.F.-R.P.R., 59 sièges aux élections législatives de mars 1986. Plusieurs de ses membres participent au gouvernement de « cohabitation » dirigé par Jacques Chirac. Au terme des élections législatives de juin 1988, le P.R. – même s'il perd, avec l'ensemble de la coalition U.D.F.-R.P.R., la majorité – dispose néanmoins d'une bonne représentation à l'Assemblée nationale.

En 1995, il soutient la candidature de Jacques Chirac à la présidence de la République et participe au gouvernement formé après son élection. Mais il retourne dans l'opposition au lendemain de la victoire de la gauche aux élections anticipées de 1997. Ne disposant pas d'un leader incontesté, l'U.D.F. est tiraillée entre plusieurs tendances. À l'élection présidentielle de 2002, certains de ses membres soutiennent Jacques Chirac dès le premier tour, en dépit de la candidature de François Bayrou (6,84 % des suffrages). Cette élection est aussi à l'origine d'une nouvelle dissidence, celle de Christine Boutin, qui se présente au nom des valeurs les plus traditionnelles (1,19 %). Ces divisions se maintiennent lors de la création par Jacques Chirac, entre les deux tours, de l'Union pour la majorité présidentielle (U.M.P.).

Succédant à François Léotard (président du P.R. de 1988 à 1990 et de 1995 à 1997), Alain Madelin dirige à partir de 1997 le parti qui prend le nom de Démocratie libérale. En 1998, cette dernière quitte l'U.D.F. Au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, Alain Madelin n'obtient que 3,91 % des voix, et finit par suivre Jacques Chirac dans sa tentative d'imposer la création d'un grand parti de droite. Après avoir obtenu, au premier tour des élections législatives (juin 2002), 0,42 % des suffrages exprimés, D.L. adhère, en septembre 2002, à l'U.M.P.


Veil Simone

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Femme courage à l’adolescence tragique, Simone Veil est l’une des figures politiques françaises les plus populaires. Légalisant l’avortement en 1975, elle a été la première présidente du Parlement européen (1979) et la première femme ministre d’État (1993). 

Veil Simone

Simone Jacob naît à Nice le 13 juillet 1927 au sein d’une famille juive. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle est déportée à Auschwitz à l’âge de 17 ans et y perd sa mère. Après sa libération, elle entreprend des études de droit, épouse Antoine Veil et entre dans la magistrature en 1957. En 1970, elle est la première femme à occuper le poste de secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature. Cette ascension professionnelle et ses positions politiques centristes l’amènent à être nommée ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Simone Veil fait voter la loi sur la légalisation de l’IVG en 1975. Sa popularité ne cesse alors de croître. Sur le plan extérieur, Simone Veil se positionne largement en faveur de l’union européenne. C’est la raison pour laquelle, en 1979, elle participe aux premières élections européennes, représentant la liste de l’Union pour la démocratie française (UDF). Élue députée, elle est ensuite amenée à présider le Parlement européen jusqu’en 1982.

En 1993, elle rejoint le gouvernement d’Édouard Balladur en tant que ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, puis devient membre du Conseil constitutionnel en 1998 pour une durée de neuf ans. Particulièrement active, Simone Veil est également présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et membre du conseil d’administration de l’IFRI (Institut français des relations internationales).

Alliot-Marie Michèle

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Femme politique française (Villeneuve-le-Roi 1946). Députée des Pyrénées-Atlantiques (1986, 1988, 1993, 1997, 2002, 2007, 2011-2012), députée au Parlement européen (1989-1992), elle est maire de Saint-Jean-de-Luz de 1992 à 2002 (première adjointe au maire depuis 2002). 

 

Alliot-Marie Michèle

Membre du RPR, dont elle est la présidente de 1999 à 2002, elle s'oppose à la création d'un grand parti de droite mais se résout à la naissance de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), au sein de laquelle elle assure la vice-présidence du conseil national depuis 2009).

Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, chargée de l'Enseignement (1986-1988), ministre de la Jeunesse et des Sports (1993-1995), elle est, sous la Ve République, la première personnalité qui enchaîne quatre ministères régaliens : ministre de la Défense dans les gouvernements Raffarin (mai 2002-mai 2005) puis de Villepin (mai 2005-mai 2007), elle fait voter la première loi de programmation militaire et participe à la création de l'Agence européenne de défense. 

Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales (mai 2007-juin 2009), elle est garde des Sceaux et ministre de la Justice et des Libertés (2009-2010) avant de devenir ministre des Affaires étrangères et européennes (2010) et ministre d'État (depuis 2009). Fortement contestée pour avoir passé des vacances en Tunisie fin 2010 au moment du déclenchement du soulèvement populaire, elle est contrainte de démissionner en février 2011.

Commémoration de la rafle du Vél’ d’hiv’

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Mer. 16 et dim. 20 juil. 2014 -     Dans le cadre de la "Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France", une cérémonie se tiendra dimanche 20 juillet 2014 au monument commémoratif de la rafle du Vél’ d’hiv’, quai de Grenelle à Paris. D’autres commémorations sont également organisées partout en France.

 

Commémoration de la rafle du Vél’ d’hiv’

La rafle du Vél’ d’hiv’

Les 16 et 17 juillet 1942, 1129 hommes, 2916 femmes et 4115 enfants ont été arrêtés par la police française et enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’hiver.

Simultanément 1989 hommes et 3003 femmes, couples sans enfants et célibataires, étaient arrêtés et enfermés dans le camp de Drancy.

Dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers, les enfants en bas-âge - environ 3000 - ont été brutalement séparés de leurs parents qui furent déportés les premiers. Les enfants furent transférés à Drancy et déportés entre le 17 et 31 août 1942.

La quasi-totalité des 13 152 raflés furent déportés.

Rafle du Vélodrome d'Hiver

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La rafle du Vélodrome d'Hiver (16 juillet 1942), souvent appelée rafle du Vel' d'Hiv, est la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale, essentiellement de Juifs étrangers ou apatrides réfugiés en France. 

Rafle du Vélodrome d'Hiver

En juillet 1942, le régime nazi organise l'opération « Vent Printanier » : une rafle à grande échelle de Juifs dans plusieurs pays européens. En France, le régime de Vichy mobilise la police française pour participer à l'opération : à Paris, 7 000 policiers et gendarmes raflent les Juifs1. Le 17 juillet, en fin de journée, le nombre des arrestations dans Paris et la banlieue était de 13 152 dont 4 115 enfants. Moins de cent personnes, dont aucun enfant, survécurent à la déportation.

Les premières rafles de Juifs en France commencent en 1940 en zone libre et en mai 1941 en zone occupée, les Juifs étant placés dans des camps d'internements français. Début juin 1942, une planification est décidée : l'opération « Vent Printanier » doit organiser une rafle pour les trois pays d’Europe occidentale occupée par l’Allemagne, le RSHA devant déporter de France vers l'Est 100 000 Juifs en 1942 (Juifs valides pour le travail et devant avoir entre 16 et 50 ans) au lieu des 5 000 initialement prévus. L'État français et les nazis négocient sur une base de 40 000 Juifs de la zone occupée dont 22 000 adultes de la région parisienne, avec un ratio de 40 % de Juifs français et 60 % de Juifs étrangers.

Le 16 juin 1942, René Bousquet, chef de la police de Vichy, propose au général Oberg de livrer 10 000 Juifs apatrides (Juifs autrichiens, polonais, tchèques qui n'ont plus de gouvernement) de la zone libre grâce à la police française. Le 2 juillet 1942, René Bousquet assiste à une réunion de planification dans laquelle il ne formule aucune objection à l'arrestation des Juifs apatrides mais exprime son inquiétude devant le fait « gênant » que la police française soit chargée de l'exécution des plans dans la zone occupée. Bousquet obtient un compromis selon lequel la police raflerait uniquement les Juifs étrangers en échange d'un réarmemement de la police française. Vichy qui souhaite protéger les Juifs français ratifie cet accord le lendemain.

René Bousquet, le secrétaire général de la police nationale, accompagné de Louis Darquier de Pellepoix, commissaire général aux questions juives, rencontre le 4 juillet, au siège de la Gestapo à Paris, les colonel et capitaine SS Helmut Knochen et Theodor Dannecker, le premier dirigeant la police allemande en France. Un nouvel entretien, dans les bureaux de Dannecker avenue Foch, afin d'organiser la rafle prévue pour le 13 juillet 1942, se tient le 7 juillet en compagnie de Jean Leguay, l'adjoint de Bousquet, accompagné de François, directeur de la police générale, Emile Hennequin, directeur de la police municipale, André Tulard, chargé des questions juives à la préfecture, Garnier, sous-directeur du ravitaillement à la préfecture de la Seine, Guidot, commissaire de police à l'état-major de la police municipale et enfin Schweblin, directeur de la police aux questions juives. Le capitaine SS Dannecker déclare : « Les policiers français — malgré quelques scrupules de pure forme — n'auront qu'à exécuter les ordres ! »

La rafle vise les Juifs allemands, autrichiens, polonais, tchèques, russes et les indéterminés, de tous âges. Des dérogations exceptionnelles pour les femmes « dont l'état de grossesse sera très avancé » ou « nourrissant leur bébé au sein » sont prévues, mais « pour éviter toute perte de temps, ce tri ne sera pas fait au domicile mais au premier centre de rassemblement par le commissaire de la voie publique ». Les nazis prévoient de faire arrêter par la police française 22 000 Juifs étrangers dans le Grand Paris, qui seront conduits à Drancy, Compiègne, Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Pour cela, « le service de M. Tulard fera parvenir à la Direction de la police municipale les fiches des Juifs à arrêter […] Les enfants de moins de quinze ou seize ans seront confiés à l'Union générale des israélites de France qui à son tour les placera dans des fondations. Le tri des enfants sera fait dans les centres primaires de rassemblement. »

En effet depuis une ordonnance allemande du 27 septembre 1940 tous les Juifs français et étrangers en zone occupée devaient se faire enregistrer dans les commissariats de police à Paris et les sous-préfectures en province entre le 3 et le 20 octobre 1940 et sur cette base André Tulard constitua un volumineux fichier juif. Le SS Dannecker s'entretient le 10 juillet 1942 avec Adolf Eichmann, tandis qu'une nouvelle réunion se tient le même jour au siège du Commissariat général aux questions juives (CGQJ) en compagnie des SS DanneckerRöthkeErnst Heinrichsohn, et de Jean Leguay, Pierre Gallien, adjoint de Darquier de Pellepoix (chef du CGQJ), quelques cadres de la préfecture de police ainsi que des représentants de la SNCF et de l'Assistance publique. Les instructions du directeur de la police municipale de Paris Émile Hennequin, le 12 juillet 1942, stipulent que :
 

  • Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l'identité des Juifs qu'ils ont mission d'arrêter, n'ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux […]
  • Ils n'ont pas à discuter non plus sur l'état de santé. Tout Juif à arrêter doit être conduit au Centre primaire. […]
  • […] Les opérations doivent être effectuées avec le maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire.


La responsabilité de la rafle d'enfants de moins de 16 ans (l'âge avait été fixé pour préserver la fiction selon laquelle l’Allemagne avait besoin d’ouvriers dans l'Est), en revient d'abord aux représentants d’Adolf Eichmann à Paris pour qui il devient indispensable de déporter des enfants afin d'atteindre l'objectif de 22 000 Juifs apatrides arrêtés suite aux négociations avec les autorités de Vichy qui veulent avant tout protéger les Juifs français. Bien que l'on ait tenu la police pour responsable de la rafle d'enfants (police sous les ordres de l’autorité occupante selon la Convention de Genève sur le droit de la guerre), l'ordre émane en fait du ministre de PétainPierre Laval, qui invoque une mesure « humanitaire» visant à ne pas séparer les familles. C'est pure fiction puisque les parents de ces enfants avaient déjà été déportés ; les documents de l'époque révèlent que la préoccupation principale de Laval est de trouver une solution au problème des enfants juifs dont les parents avaient été déportés. Le plus jeune enfant envoyé à Auschwitz sous les ordres de Laval avait 18 mois.

Le 13 juillet 1942, la circulaire no 173-42 de la préfecture de police ordonne l’arrestation et le rassemblement de 27 427 Juifs étrangers habitant en France. Finalement, un peu de retard est pris. Les autorités allemandes évitent d'ordonner la rafle pour le 14 juillet, bien que la fête nationale ne soit pas célébrée en zone occupée, ils craignent une réaction de la population civile. Celle-ci a donc lieu le surlendemain soir. 13 152 Juifs sont arrêtés : 4 115 enfants, 5 919 femmes et 3 118 hommes. Un nombre indéterminé, prévenu par la Résistance ou bénéficiant du manque de zèle de certains policiers, parvient à échapper à la rafle. Il est difficile de connaître véritablement les modalités des actions qui ont permis à de nombreuses personnes d'échapper à la rafle, mais les plus antisémites des partisans de Vichy se sont alors plaint de la mauvaise volonté des policiers.

Après leur arrestation, une partie des Juifs est emmenée par autobus dans le camp de Drancy (au nord-est de Paris). Une autre partie est envoyée vers le Vélodrome d'Hiver (situé dans le 15e arrondissement), qui sert de prison provisoire (cela avait déjà été le cas lors d'une rafle à l'été 1940). Ce sont donc environ 7 000 personnes qui devront survivre pendant cinq jours, sans nourriture et avec un seul point d'eau. Ceux qui tentent de s’enfuir sont tués sur-le-champ. Une centaine de prisonniers se suicident. Les prisonniers seront conduits dans les camps de DrancyBeaune-la-Rolande et Pithiviers (dans le département du Loiret), avant d'être déportés vers les camps d'extermination allemands. Pour cette rafle tous seront déportés à Auschwitz, les adultes et les enfants de plus de 12 ans le 5 août et les plus petits vers la mi-août.

Cette rafle représente à elle seule plus du quart des 42 000 Juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre. En 1979, Jean Leguay, le représentant du secrétaire général de la police nationale en zone occupée, est inculpé pour son implication dans l'organisation de la rafle, mais il meurt avant d'être jugé, en 1993. Selon les archives, le nombre de personnes arrêtées s'élève à 13 1522. C'est aussi ce nombre qui est gravé sur la stèle commémorative située à l'emplacement du vélodrome. Sur les 13 152 arrêtés il y a 4 115 enfants. Moins de cent adultes et aucun enfant survivent à la déportation. Le devoir de mémoire a fait de la rafle le symbole de la persécution des Juifs de France par le régime de Vichy. C'est en mémoire de la rafle que le 16 juillet a été choisi par le président François Mitterrand, en 1993, pour instituer la « journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite « gouvernement de l'État français » (1940-1944) ». En 2000, elle devient la « journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France ».

Dans le calendrier hébraïque, cette date correspond aux 2-3 Av 5702, et se situe dans la période des trois semaines dénommée « entre les détroits » , qui va du 17 Tamouz au 9 Av, et plus particulièrement pendant les neuf premiers jours d'Av qui sont des jours de deuil car c'est pendant cette période que se sont produites les plus grandes catastrophes du peuple juif, dont la destruction des deux temples successifs. Le 17 juillet 1994 a été inauguré un monument commémoratif de la rafle, sur une promenade plantée en bordure du quai de Grenelle, nommée square de la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d'Hiver, à Paris (15e). Il est dû au sculpteur et peintre Walter Spitzer et à l'architecte Mario Azagury et représente des civils innocents : enfants, femme enceinte, personnes âgées, symbolisant les victimes de la rafle. Le socle de la statue est incurvé, rappelant la piste du Vélodrome d'Hiver. Chaque année y est organisée une cérémonie commémorative, le dimanche suivant le 16 juillet.

Les présidents de la République Charles de Gaulle et François Mitterrand se sont exprimés sur la rafle, niant la responsabilité de leur pays et considérant que la France légitime à cette époque n'est pas le régime de Vichy mais la France libre. Le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac rompt avec la position de ses prédécesseurs et reconnaît devant le monument commémoratif la responsabilité de la France dans la rafle et dans la Shoah. Il a notamment déclaré :

«  Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français. Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis. Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police. La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.  »

Le 22 juillet 2012, lors de la commémoration du 70e anniversaire de la rafle, le président de la République François Hollande déclare que « Ce crime fut commis en France, par la France » et que ce crime « fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs. Ces mêmes valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l’honneur ». Ce discours, comme celui de Chirac, soulève la polémique, de la part de l'historien Alain Michel considérant qu'il est entaché de « sept erreurs » historiques et de celle de personnalités politiques comme Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement et Rachida Dati. Le 20 juillet 2008, une plaque à la mémoire des victimes de la rafle a été apposée au métro Bir Hakeim. La cérémonie, présidée par Jean-Marie Bockel, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants, s'est déroulée en présence de Simone Veil, ancienne déportée et ancienne ministre, du président du CRIF, du président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, David de Rothschild, du président du Consistoire central israélite de France et de Beate KlarsfeldJacques Chirac inaugure, le 27 janvier 2011, à Orléans, en présence de Simone Veil, le musée des enfants du Vel'd'Hiv', installé dans le Centre d'étude et de recherche sur les camps d'internement du Loiret.

Bower Tom

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Thomas Michael (Tom) Bower (born 28 September 1946) is a British writer, noted for his investigative journalism and for his unauthorized biographies, often of business tycoons and newspaper proprietors. His books include unauthorised biographies of Tiny Rowland, Robert Maxwell, Mohamed Al-Fayed, Geoffrey Robinson, Gordon Brown and Richard Branson.

 

Bower Tom

Bower's parents were Jewish refugees who fled Prague after the German occupation of Czechoslovakia in March 1939 and arrived in London later that same year. After attending the William Ellis School in Hampstead, Bower studied law at the London School of Economics, before working as a barrister for the National Council of Civil Liberties. In 1970 Bower joined the BBC as a researcher on the programme 24 Hours before becoming a reporter on Panorama. He was a producer on Panorama from 1975 until 1987, and he left the BBC in 1995. Bower is married to Veronica Wadley, former editor of the London Evening Standard, and has four children.

In 1987 Robert Maxwell responded to the publication of two unauthorised biographies of himself with numerous lawsuits, threats of legal action against individual booksellers, and the rapid publication of an authorised biography by Joe Haines, an editor on an newspaper which he owned. Of the two unauthorised books, Maxwell: A Portrait of Power by Peter Thompson and Anthony Delano was withdrawn from sale and all unsold copies pulped after Maxwell successfully sued the publishers and authors for libel. The second book, Maxwell: The Outsider by Bower sold out in hardback but Maxwell prevented the paperback edition appearing, in part by buying the publishing company which held the paperback rights. Maxwell also filed a libel action against Bower and the hardback publishers, Aurum Press. Maxwell allowed this action to lapse in 1990 but only after Bower and Aurum had submitted a detailed defence of the book. Maxwell also tried to sue Bower in the English courts over an article published in America, by the magazine The New Republic, on the basis that it had 136 British subscribers Bower also believes that Maxwell tried to break into his house and also went through his phone records and bank statements.

In 2000 Richard Branson sued Bower for libel over an article he had written for the London Evening Standard in 1999. Branson chose not to sue the paper, but its editor, Max Hastings, agreed the newspaper would fund Bower's defence. Branson lost the case, and later expressed regret at bringing the action. Bower continues to write articles critical of Branson's business affairs, and published biographies of him in 2000 and 2014. In 2001, Bower published The Paymaster: Geoffrey Robinson, Maxwell and New Labour, a biography of the Labour MP Geoffrey Robinson. The book's evidence that Robinson had solicited a £ 200,000 business contract from Robert Maxwell led to Robinson being suspended from parliament for three weeks as he had not disclosed the matter to an inquiry some years previously. Robinson denied receiving the money in question from Maxwell and denied that he had sought to mislead parliament.

In 2003, Bower won the William Hill Sports Book of the Year Award for Broken Dreams, an investigation into corruption in English football. Bower's joint biography of Conrad Black and Barbara Amiel Conrad and Lady Black: Dancing on the Edge was published in November 2006. In February 2007, Black filed a libel suit in Toronto against Bower over the contents of the book. The suit was frozen when Black was convicted of fraud and imprisoned. The Daily Express proprietor Richard Desmond brought a libel action against Bower over a passing reference in Dancing on the Edge. Desmond claimed that the book included an account of an incident that weakened his "super-tough" reputation as a businessman and was therefore defamatory. Bower denied libel on the grounds of the story being "substantially true". The action was heard in July 2009 and Desmond lost the case. An unauthorised biography by Bower of Richard Desmond, titled Rough Trader, was written and printed in 2006, but still awaits publication.

In 2011 Bower published a biography of the Formula One executive Bernie Ecclestone titled No Angel: The Secret Life of Bernie Ecclestone. Ecclestone cooperated with Bower in the writing of the book, facilitating introductions to people for Bower. Over lunch Ecclestone told Bower "You write what you like, provided it's more or less the truth, because I'm no angel". Ecclestone's quote provided the title for the book. Ecclestone became friends with Bower and would say to him "What can I do that's evil for you?" Bower's biography of the music executive and entertainment impresario Simon Cowell, Sweet Revenge: An Intimate Life of Simon Cowell, was written with Cowell's co-operation and published in April 2012. Cowell later said that Ecclestone had advised him to cooperate with Bower. The title of the book refers to Cowell's relationship with fellow entertainment impresario Simon Fuller. Though Cowell had given Bower some 200 hours of access to him, Bower subsequently said that Cowell had tried to restrict his access to sources. Cowell contacted Bower after the book's publication to say that he had it "a bit embarrassing" adding "...you got things I didn't know you'd got." Bower has secured Cowell's cooperation for a planned sequel to the book.

Bibliography

  • Blind Eye to Murder: The Pledge Betrayed (1981) ISBN 978-0-233-97292-3
  • Klaus Barbie - Klaus Barbie: Butcher of Lyon (1984) ISBN 978-0-552-12548-2
  • The Paperclip Conspiracy (1987) ISBN 978-0-586-08686-5
  • Red Web (1989) ISBN 978-0-749-31478-1
  • Robert Maxwell - Maxwell: The Outsider (1991) ISBN 978-0-749-30238-2
  • Tiny Rowland - Tiny Rowland: A Rebel Tycoon (1993) ISBN 978-0-434-07339-9
  • Dick White - The Perfect English Spy: Sir Dick White and the Secret War, 1935-90 (1995) ISBN 978-0-749-32332-5
  • Heroes of World War II (1995) ISBN 978-0-752-21674-4
  • Robert Maxwell - Maxwell: The Final Verdict (1996) ISBN 978-0-007-29287-5
  • Nazi Gold (1997) ISBN 978-0-060-17535-1
  • Blood Money: The Swiss, the Nazis and the Looted Billions (1997) ISBN 978-0-330-35395-3
  • Mohamed Al-Fayed - Fayed: The Unauthorized Biography (1998) ISBN 978-0-330-37239-8
  • Richard Branson - Branson (2000) ISBN 1-84115-400-8
  • Geoffrey Robinson - The Paymaster: Geoffrey Robinson, Maxwell and New Labour (2001) ISBN 978-0-743-41572-9
  • Broken Dreams: Vanity, Greed and the Souring of British Football (2003) ISBN 978-1-847-39003-5
  • Gordon Brown - Gordon Brown (2004) ISBN 978-0-007-17540-6
  • Conrad Black and Barbara Amiel - Conrad and Lady Black: Dancing on the Edge (2006) ISBN 978-0-007-23234-5
  • The Squeeze: Oil, Money and Greed in the 21st Century (2010) ISBN 0-446-54798-0
  • Bernie Ecclestone - No Angel: The Secret Life of Bernie Ecclestone (2011) ISBN 978-0-571-26929-7
  • Simon Cowell - Sweet Revenge: The Intimate Life of Simon Cowell (2012) ISBN 978-0-571-27835-0
  • Richard Branson - Branson: Behind the Mask (2014) ISBN 978-0-571-29709-2
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