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Astiz Alfredo

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Alfredo Astiz (né le 8 novembre 1951), surnommé « L'Ange blond de la mort », a été lieutenant de frégate spécialiste de la torture, dirigeant le commando spécial de l'Ecole supérieure mécanique de la marine argentine (ESMA), l'un des centres clandestins de détention de la dictature militaire (1976-1983). 

Astiz Alfredo

Il était sous les ordres du capitaine Jorge Eduardo Acosta (« Le Tigre »), et est notamment accusé de la disparition forcée de deux religieuses françaises, Alice Domon et Léonie Duquet, ainsi que de celle de l'adolescente argentino-suédoise, Dagmar Hagelin. Dagmar Hagelin, l'Argentino-Suédoise de 17 ans dont Astiz est accusé d'avoir organisé l'enlèvement.

Né à Mar del Plata d'un père officier de marine, il a été chargé sous la dictature du GT 332 (Grupo de Tareas ou « Groupe de travail », les commandos chargés d'enlever les cibles de la junte) et, en tant que tel, a notamment infiltré les Mères de la Place de mai, sous le nom d'Alfredo Nino. Astiz a ainsi été directement impliqué dans la disparition forcée des membres fondatrices de cette association en décembre 1977, ainsi que de celle, lors de la même opération, des religieuses françaises Alice Domon et Léonie Duquet, liée à ces dernières ; il est aussi accusé de la disparition forcée de l'Argentino-Suédoise Dagmar Hagelin (en) (17 ans), en janvier 1977. La disparition forcée d'étrangers avait alors suscité l'ire de la communauté internationale et permis de focaliser l'attention de l'opinion publique mondiale sur les violations des droits de l'homme commis par la junte de Videla.

Alfredo Astiz a ensuite été envoyé en mission d'infiltration en France des milieux d'opposants. Il figure ainsi sur une photographie, datée d'octobre 1978 et prise à l'occasion d'un contre-congrès sur le cancer organisé par le chercheur Georges Périès, exilé argentin, en protestation contre un congrès organisé par la junte. Il n'a été identifié sur cette photographie qu'en 2009. Il participa ensuite à la guerre des Malouines (avril-juin 1982), se rendant dès le 25 avril 1982 devant des forces guère supérieures. Fait prisonnier de guerre par le Royaume-Uni, la Suède et la France demandent alors son extradition, refusée par le Premier ministre Margaret Thatcher, qui invoque la Convention de Genève, et restitue le militaire à son pays à la fin de la guerre.

Astiz fut ensuite amnistié par les lois de 1986 et 1987 (ley de Punto final et d'Obediencia debida). Forcé à démissionner en 1998 de l'armée argentine, Alfredo Astiz a été condamné par contumace en France, en 1990, à la réclusion à perpétuité pour le meurtre des deux religieuses françaises (Domon et Duquet). Les deux femmes sont passées entre ses mains une dizaine de jours en décembre 1977, avant d'être « transférées », c'est-à-dire jetées à la mer pendant un faux transfert en hélicoptère. Toutefois, la France n'ayant aucun accord d'extradition avec l'Argentine, il est resté libre, vivant dans des quartiers chics en Uruguay et à Buenos Aires. Arrêté en 2003 après l'abrogation par le président Nestor Kirchner, validée par la Cour suprême, des lois d'amnistie, l' « Ange blond de la mort » est resté aux arrêts dans une base de la marine argentine. Il s'est fait opéré d'une tumeur au foie en 2004.

Mais en décembre 2008, la Chambre criminelle de la Cour de cassation ordonna de le libérer, avec le général Díaz Bessone, Jorge Acosta, etc. (en tout 21 militaires), affirmant que leur temps de détention préventive avait atteint son maximum, fixé à trois ans. La présidente Cristina Kirchner se déclara alors scandalisée par la décision du tribunal. Ce faisant, elle rejoignait le sentiment des organisations de défense des droits de l'homme. Finalement, le secrétaire aux droits de l'homme Eduardo Luis Duhalde a sollicité le Conseil de la magistrature pour qu'il initie une procédure de destitution des magistrats ayant voté cet arrêt (en particulier de Guillermo Yacobucci et de Luis García), tandis que le procureur Raúl Pleé faisait un appel suspensif de la décision. La décision judiciaire ne couvre de toute façon pas l'ensemble des affaires concernant les militaires, qui demeurent donc en détention.

Une nouvelle fois repoussé en novembre 2009, le procès d’Alfredo Astiz devant la justice argentine pour l’enlèvement et le meurtre de deux religieuses françaises s'ouvre finalement le 11 décembre 2009. D'autres inculpations le visent, notamment en Espagne et en Italie, où il a été récemment condamné, également par contumace, à la perpétuité. Il est également inculpé dans le procès de l'ESMA entamé fin 2009, qu'il inaugura en agitant de façon provocatrice le livre de l'ex-chef de la SIDE du gouvernement Menem, Juan Bautista Tata Yofre, intitulé Volver a matar (« Retourner tuer »). La justice argentine a refusé son extradition au motif qu'il était déjà en cours de jugement en Argentine . Astiz serait aujourd'hui atteint d'un cancer du pancréas.


Escuela de Mecanica de la Armada (ESMA)

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La Escuela de Mecánica de la Armada (école de mécanique de la Marine ou ESMA) était une école de la Marine argentine située à Buenos Aires (armada en espagnol, en souvenir de l'Invincible Armada, flotte armée par Philippe II d'Espagne pour conquérir l'Angleterre au xvie siècle).

Escuela de Mecanica de la Armada (ESMA)

De 1976 à 1983, le bâtiment, tout comme le Club Atlético et Automotores Orletti, a été utilisé par la dictature militaire argentine comme centre clandestin de détention où étaient pratiquées des actes de torture et des assassinats. Près de 5 000 opposants à la junte militaire argentine ont « disparu » dans l'enceinte de l'ESMA qui était alors le plus important des 500 centres de détention utilisés au cours de la guerre sale. L'ESMA abrita l'état-major de la répression, avec des chambres de torture et des pouponnières pour les bébés enlevés dès leur naissance aux détenues. Des militaires comme Alfredo Astiz (« l'ange blond de la mort ») y œuvrèrent.

En 2004, l'école fut transférée à la base navale de Puerto Belgrano à 28km de Bahia Blanca. Les anciens bâtiments situés à Buenos Aires devinrent un musée pour la mémoire et la défense des droits de l'homme. Selon les vœux du président argentin Nestor Kirchner, les locaux de cet ancien centre de détention clandestin accueillent depuis août 2004 un musée de la Mémoire dédié aux 30 000 « disparus » de la dictature. Les différentes écoles de la Marine qui fonctionnent dans cette enclave militaire de 17 hectares ont été transférées. Nestor Kirchner a décroché lui-même d'une des salles du Collège militaire de la nation les portraits de Jorge Rafael Videla, ex-chef d'état-major des armées argentines et instigateur du coup d'Etat du 24 mars 1976, et du général Reynaldo Bignone, dernier « président » de la dictature, assigné en résidence surveillée et accusé d'« enlèvements d'enfants ».

« En 1977, j'étais lieutenant de vaisseau affecté à l'ESMA. J'ai participé à deux transferts aériens de subversifs. On leur annonçait qu'ils allaient être transportés dans une prison du sud du pays et que, pour éviter les maladies contagieuses, ils devaient être vaccinés. En fait, on leur injectait un anesthésique à l'ESMA puis une deuxième dose dans l'avion, d'où ils étaient jetés à la mer en plein vol. Il y avait des transferts chaque mercredi. » Capitaine Francisco Scilingo, In 'El Vuelo' d'Horacio Verbitsky, créateur du Centre d'études légales et sociales (CELS), une des organisations de défense des droits de l'homme argentines. 68 personnes ayant servi à l'ESMA sont jugés à partir du 28 novembre 2012, notamment pour leur implication dans les vols de la mort.

Acosta Jorge Eduardo

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Jorge Eduardo Acosta, né le 27 mai 1941, surnommé El Tigre (« Le Tigre ») est un capitaine de corvette argentin, chef du groupe de travail (Grupo de Tareas) de l'Escuela superior de mecánica de la armada (ESMA) en charge de ce centre de détention pendant la « guerre sale ». 

Acosta Jorge Eduardo

Il aurait été le responsable des décisions concernant la torture et des assassinats à l'ESMA. Il lui a été notamment reproché d'avoir ordonné les meurtres des religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon (sur la dénonciation d'Alfredo Astiz) et des Mères de la place de Mai Azucena Villaflor, Esther Ballestrino et María Ponce, ainsi que de l'adolescente argentino-suédoise Dagmar Hagelin. Au total, il est accusé d'environ 80 crimes. Protégé un temps par la Ley de Obediencia Debida, il a été condamné à la réclusion à perpétuité par un tribunal argentin le 26 octobre 2011.

Bignone Reynaldo

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Reynaldo Benito Antonio Bignone (né le 21 janvier 1928), est un militaire argentin qui occupa de facto la présidence de la Nation entre le 1er juillet 1982 et le 10 décembre 1983, c’est-à-dire la dernière présidence de la junte militaire, autodénommée Proceso de Reorganización Nacional. 

Bignone Reynaldo

Après le retentissant échec de son prédécesseur, Leopoldo Galtieri, dans la guerre des Malouines, Reynaldo Bignone reçoit de ses pairs militaires la charge de mener la transition vers la démocratie. Il cède le mandat à Raúl Ricardo Alfonsín, premier président élu démocratiquement après une terrible période de huit ans de dictature militaire. Jugé à partir d'octobre 2009 avec d'autres anciens cadres du régime militaire, il est finalement condamné pour crimes contre l'humanité, dont des disparitions forcées et tortures commises sur des prisonniers politiques, le 14 avril 2011, à la prison à perpétuité et, le 29 décembre suivant, à 15 ans de plus (!) et peut encore subir d'autres procès et recevoir d'autres condamnations supplémentaires… Bignone naît à Morón (es), province de Buenos Aires. Il entre dans l’infanterie à l’âge de 19 ans. Il étudie à l’École supérieure de guerre ainsi qu'en Espagne franquiste, avant d'être nommé chef du VIe régiment d’infanterie en 1964, deux ans avant le coup d'Etat militaire. Lors de la promotion de 1975, qui élève Jorge Rafael Videla au poste de commandant en chef des Forces armées, il est nommé secrétaire de l’état-major de l'armée de terre.

Il participe activement à la destitution de la présidente Isabel Martínez de Perón, et aux opérations de la « guerre sale ». Peu après le coup d’État de mars 1976, il occupe l’hôpital Alejandro Posadas, utilisé par la dictature comme camp de concentration. Il est plus tard nommé chef de l’Área 480, une zone du centre de détention de Campo de Mayo. En 1980 il est nommé responsable des Instituts militaires, remplaçant le général Santiago Omar Riveros. Après la chute de Jorge Rafael Videla en 1981, remplacé par le général Roberto Eduardo Viola, il demande sa mise à la retraite. Sa distanciation face aux dirigeants militaires ultérieurs, durant les gouvernements de Viola et de Galtieri, en fait un candidat de choix pour assumer la présidence lorsque l’armée, ridiculisée lors de la guerre des Malouines, se résigne à envisager une restitution du pouvoir aux civils.

Malgré l'intention du commandant des forces terrestres, le général Cristino Nicolaides, de retarder le plus possible la passation du pouvoir aux civils, Bignone annonce déjà, dans son premier discours public, son intention d'organiser des élections au début de 1984. La situation économique est alors catastrophique, tout comme d'ailleurs la situation politique. José María Dagnino Pastore, ministre de l'Économie, déclare l'« état d'urgence » face aux faillites conduisant à de multiples fermetures d'usines, ainsi qu'à l'hyperinflation — celle-ci dépassait les 200 % en chiffre annuel — et à la dévaluation incessante de la monnaie.

Les pressions politiques s'accroissent simultanément ; la junte multisectorielle fondée par le radical Ricardo Balbín (es) (décédé) et dirigée par son successeur, Raúl Alfonsín, essaie d'obtenir une passation anticipée et inconditionnelle du pouvoir. Les organisations des droits de l'homme, dirigées par le futur Prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel, fondateur du SERPAJ, intensifient la campagne pour l'éclaircissement du lieu de détention des desaparecidos, tandis que des plaintes d'autres pays, concernant les « disparus » étrangers, arrivent par voie diplomatique. Le 16 décembre 1982, une manifestation massive convoquée par la junte multisectoriellelle, est réprimée par la police, causant la mort d'un manifestant.

Le 28 avril 1983, après avoir fixé la date des élections pour octobre, Bignone promulgue le décret 2726/83, ordonnant la destruction des archives recensant les crimes de la dictature, ainsi que celle du « Document final sur la lutte contre la subversion et le terrorisme » qui planifiait explicitement l'assassinat de tous les « détenus disparus ». — Ce document est l'une des raisons majeures ayant conduit la justice argentine, dans les années 2000, à parler de génocide. Le 23 septembre, il promulgue la loi 22.924 d'Amnistie ou de « Pacification Nationale » pour les membres des forces armées, pour tous les actes commis dans le cadre de la « guerre contre la subversion ». — Le Congrès de la Nation déclare plus tard la nullité de cette loi, mais la perte d'archives est irréparable.

Cependant, les découvertes, en 2006, dans la base navale Almirante Zar, dans le cadre d'enquêtes sur le massacre de Trelew (1972), de dossiers concernant l'espionnage de civils, montre que bien des archives considérées comme détruites existent toujours. Raúl Alfonsín est intronisé à la présidence par le Général Bignone, le 10 décembre 1983. Le 30 octobre 1983 ont lieu les élections, dont le gagnant est Raúl Alfonsín, candidat de l'Union civique radicale (UCR), avec 52 % des voix. Il y a constitution du nouveau Congrès, le 29 novembre, et l'investiture d'Alfonsín, le 10 décembre.

Bignone est jugé en 1985, avec d'autres hauts responsables de la dictature, lors du Procès de la Junte. Inculpé de séquestrations, de tortures et d'assassinats commis durant sa direction du camp de concentration de Campo de Mayo. Il est reconnu coupable de crimes contre l'humanité. Toutefois, en 1986, il est amnistié et libéré, avec les autres militaires, de par les lois du « point final » et de « l'obéissance due » (Punto final et Obediencia Debida. En 1999, suite à la réouverture de dossiers concernant la séquestration de mineurs, crime non amnistié par la loi du Point final, Bignone est mis de nouveau à la disposition de la justice. Étant donné son âge avancé, il bénéficie d'un simple « arrêt domiciliaire ». Après l'abrogation des lois d'amnistie, jugées inconstitutionnelles par la Cour suprême argentine, en 2007, un nouveau procès est ouvert.

Le 20 avril 2010, Reynaldo Bignone, alors âgé de 82 ans, est reconnu responsable de l’assassinat de 56 personnes et condamné à 25 ans de prison, dans un centre pénitentiaire ordinaire, pour détentions illégales, torture de prisonniers politiques et crimes contre l’humanité, suite à un procès entamé en octobre 2009, aux côtés de plusieurs hauts militaires, tous octogénaires, dont le général Santiago Omar Riveros, déjà condamné en août 2009 pour crimes contre l'humanité. Ils sont inculpés de la disparition forcée et de torture sur 56 personnes au centre clandestin de détention de Campo de Mayo. Outre Omar Riveros, alors chef du Comando de Institutos Militares du camp de Mayo, et Bignone, sont aussi condamnés Exequiel Verplaetsen, chef des renseignements de Campo de Mayo, ainsi que Carlos Alberto Tepedino (à 20 ans de prison), l'ex-chef du Bataillon d'intelligence 601 de l'État-major général de l'Armée de terre, Eugenio Guañabens Perelló (à 17 ans de prison) et Jorge Osvaldo García (à 18 ans de prison). L'ex-commissaire Germán Montenegro est acquitté.

Bignone continue à revendiquer la « guerre sale » et persiste à nier le chiffre de 30 000 disparitions forcées, la qualification de « génocide » et le chiffre de 500 bébés volés3. Campo de Mayo abritait une maternité clandestine, El Campito, qui servait à la séquestration des bébés des détenues-disparues. Le 14 avril 2011, Bignone est condamné à la prison à perpétuité, ainsi que notamment Luis Patti.

Le 29 décembre 2011, il est de plus reconnu coupable d'autres crimes contre l'humanité et condamné à 15 années de prison supplémentaires, pour avoir mis sur pied un centre de torture secret dans un hôpital lors du coup d'État de 1976 : il a personnellement supervisé la prise de l'hôpital Posadas de Haedo de la province de Buenos Aires, il y a 35 ans, dirigeant les soldats dans les chars et dans les hélicoptères pour retrouver les membres du personnel médical qui auraient soigné des guérilleros… Onze employés de l'hôpital sont alors disparus. Et il pourrait encore subir d'autres procès et recevoir d'autres condamnations supplémentaires…

Commission des Crimes de Guerre des Nations Unies

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La Commission des crimes de guerre des Nations unies, appelée initialement « Commission d'enquête des Nations unies sur les crimes de guerre », est un ancien organe des Nations unies. Elle a été créée et mise en place le 20 octobre 1943, et fut chargée d’enquêter sur les crimes de guerre de l'Allemagne et de ses alliés durant la Seconde Guerre mondiale.

Alderson Wright Robert

Alderson Wright Robert

Elle comprend dix-sept nations, toutes engagées dans la lutte contre l’Allemagne et ses alliés : Afrique du Sud ; Australie entrée le 8 décembre 1942 ;  Belgique ; Canada ; Chine ;  États-Unis  ;  France libre (représentant : professeur André Gros)  ; Grèce  ; Luxembourg ;  Norvège ;  Nouvelle-Zélande  ;  Pays-Bas ;  Pologne ;  Indes britanniques ;  Royaume-Uni ; Tchécoslovaquie ; Yousoslavie.

Cette commission est supposée enquêter sur les crimes de guerre, mais n’a aucun moyen propre. Sa faiblesse est d’autant plus grande que huit gouvernements en exil y participent, et rien ne prouve qu’ils auront les moyens d’engager les poursuites pour les exactions relevées. La commission doit se contenter d’enregistrer les différents cas de crimes et de criminels de guerre que ces divers gouvernements lui transmettent. De plus, la « déclaration de Moscou », signée le 30 octobre 1943 entre Cordell HullAnthony Eden et Molotov, lui ôte la possibilité de juger les criminels qui auront commis leurs actes dans plusieurs pays. En mars 1944, son président, Sir Cecil Hurst, britannique, déclare n’avoir des preuves réelles de crimes que pour une demi-douzaine de cas. Les preuves du massacre des juifs en Pologne, notamment, ne seront dévoilées par le gouvernement britannique qu’au moment de la préparation du procès de Nuremberg.

La commission n’en entendra pas parler avant. Jusqu’au printemps 1945, les membres de la commission se pencheront surtout sur les questions juridiques. Ils se posent des questions de principe et réfléchissent aux procédures de jugement, ce qui sera une aide précieuse pour les juristes préparant le procès de Nuremberg. Mis à part cette préréflexion, les résultats de la commission seront très minces. En mars 1945 fut créé le CROWCASS, chargé d'établir une liste des suspects. Le Dr Ecer, membre de la Commission, déclara que celle-ci n'avait pas eu connaissance ni de la création ni du travail de cet organisme qui avait relevé notamment les noms de Joseph MengeleKlaus Barbie ou du flamand Robert Jan Verbelen. La commission fut dissoute en 1949 ; son président était alors Robert Alderson Wright, pair du Royaume-uni.

Elle comprend dix-sept nations, toutes engagées dans la lutte contre l’Allemagne et ses alliés :

  • Afrique du Sud
  • Australie
  • Belgique
  • Canada
  • (1912-1949) République de Chine
  • États-Unis
  • France libre (représentant : professeur André Gros)
  • Grèce
  • Luxembourg
  • Norvège
  • Nouvelle-Zélande
  • Pays-Bas
  • État secret de Pologne
  • Indes britanniques
  • Royaume-Uni
  • Tchécoslovaquie
  • Royaume de Yougoslavie

 

Holocauste

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Un holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal après immolation. Pratiqué par les Grecs dans le cadre des rituels chthoniens, il l'est aussi dans la tradition israélite. Utilisé dès le xixe siècle dans les langues française et anglaise pour désigner le meurtre à grande échelle d’un groupe social ou ethnique, il devient l'un des termes employés après la Seconde Guerre mondiale pour tenter de caractériser le massacre systématique et ciblé des Juifs par l’Allemagne nazie, celui de shoah n’étant pas encore accepté.

 

Holocauste

Le terme "Holocauste" était déjà utilisé dès le premier tiers du xixe siècle dans la langue française pour désigner le massacre systématique d’un groupe social, ethnique ou religieux. Il est notamment utilisé par Chateaubriand dans ses Mémoires d'Outre-Tombe au livre 16, chapitre 5, et au livre 31, chapitre 2. En 1894, Bernard Lazare utilise le terme « holocauste » pour parler des Juifs brûlés vifs pendant la Peste noire, au Moyen Âge : « Quand la peste noire ou la faim sévissait, on offrait les Juifs en holocauste à la divinité irritée. » En 1968, il est perçu dans le journal de Paul Claudel que ce dernier déplore le massacre des Juifs européens dans une perspective chrétienne. Puis, en 1978, aux États-Unis le terme d’« holocauste » a servi de titre à une série télévisée de fiction consacrée au génocide des Juifs, assassinés par les nazis et leurs alliés, officiels ou civils européens, sous le Troisième Reich. Cette tentative d'extermination a entraîné la mort de plus de six millions d’entre eux.

Cependant, pour la tradition juive, un holocauste est un sacrifice :

offert à Dieu pour lui être agréable ;
fait de chair animale brûlée ;
fait uniquement sur l’autel du Temple de Jérusalem, qui n’existe plus depuis l’an 70.

C’est pourquoi le terme d’« holocauste » est considéré par les Juifs comme un grave contresens. Les francophones européens emploient plutôt le terme de Shoah (« catastrophe naturelle » en hébreu) depuis la sortie du film Shoah de Claude Lanzmann regroupant des témoignages de rescapés des camps d’extermination. Tourné en 1985 et d’un style épuré (les images sont celles de ce qu’il restait des camps en 1985), ce film d’une durée totale de 9 h 30 a été considéré comme un événement historique et cinématographique majeur. L'expression de « Solution finale » est celle utilisée par le régime nazi. Le terme « Shoah » est le nom officiel que donne l’État d’Israël. Il s’agit d’une décision du Parlement israélien (Knesset) du 12 avril 1951, à l’occasion de la fixation du jour national du souvenir (Yom Ha-Shoah Ve Mered Ha-Getaot). Le livre de Raul Hilberg, qui fait autorité sur le sujet, s’intitule quant à lui La Destruction des Juifs d'Europe. Le monument commémoratif installé à Berlin se nomme « Denkmal für die ermordeten Juden Europas », en souvenir de « l’extermination des Juifs d’Europe ». Enfin, le terme de « judéocide » est également employé, notamment par l’historien Arno J. Mayer dans La Solution finale dans l’histoire.

En France, l’usage a consacré l’emploi du terme « Shoah ». Ainsi Le Petit Larousse (2008) précise-t-il à l’entrée « Holocauste » : « génocide des Juifs d’Europe perpétré par les nazis et leurs auxiliaires de 1939 à 1945 [...]. Le terme est plus couramment Shoah. » Et à l’entrée « Shoah » : « mot hébreu signifiant « anéantissement » et par lequel l’extermination de plus de cinq millions de Juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale est désignée. » De même, l’Encyclopædia Universalis indique à l’entrée « Shoah » : « En hébreu, shoah signifie catastrophe. Ce terme est de plus en plus employé, de préférence à holocauste, pour désigner l'extermination des juifs réalisée par le régime nazi. » En anglais, le terme « Holocaust » prévaut sur celui de « Shoah » mais possède la même signification. Donald Niewyk et Francis Nicosia écrivent : « Le mot « Holocauste » désigne communément l’assassinat de plus de 5 000 000  de Juifs par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Ces deux auteurs remarquent aussi que, par extension, le terme d’« holocauste » est parfois utilisé en anglais pour décrire le meurtre systématique d’autres groupes exterminés par les nazis, tels que les handicapés physiques et mentaux (Action T4), les dissidents politiques, les Tsiganes, les communistes, les pacifistes, les homosexuels, les Témoins de Jéhovah en tant qu'objecteurs de conscience, les Russes, les Polonais, les Serbes et d'autres peuples slaves, le nombre de victimes avoisinant douze millions. Donald Niewyk et Francis Nicosia constatent un écart entre l’acception usuelle du mot « Holocauste » (exclusivement le peuple juif) et diverses approches plus « inclusives ». Pour leur part, ils choisissent un moyen terme comme base de travail : le critère de l’hérédité. Ils proposent cette définition : « L’Holocauste (c’est-à-dire le génocide nazi) était l’assassinat systématique, et planifié par l’État, de communautés entières déterminées par l’hérédité. Cela s’appliquait aux Juifs, aux Tsiganes et aux handicapés. » Définition du Musée de l'Holocauste à Washington, USA: "L’Holocauste fut l’assassinat de six millions de Juifs, et de millions de personnes d’autres groupes par les Nazis et leurs collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale.". En 2005, les Nations unies proclament le 27 janvier la « Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste ».

Scherrer Robert

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Robert Scherrer (né à Brooklyn, New York et décédé en 19951) était un agent du FBI en poste en Amérique latine dans les années 1970. 

 

Qualifié par le journaliste John Dinges de « centrale de renseignement à lui tout seul », il avait de nombreux contacts parmi les services de renseignement et les militaires des différents pays du Cône Sud, et fut l'un des agents transmettant aux États-Unis des informations recueillies par les agences locales dans le cadre de l'opération Condor. Il participa par la suite aux enquêtes concernant les assassinats internationaux commis dans le cadre de Condor, et est l'une des sources de John Dinges. C'est lui qui révéla ainsi, dès 1979, l'existence de la « phase 3 » de l'opération Condor, c'est-à-dire le programme d'assassinat à l'étranger.

D'origine germano-irlandaise, né à Brooklyn, Robert Scherrer parlait un espagnol quasi parfait, et avait comme mission d'assurer la liaison entre les services de police d'Argentine, du Chili, d'Uruguay, du Paraguay et de la Bolivie. Tous ces pays étaient sous dictature militaire depuis au moins 1973, sauf l'Argentine qui connut un bref intermède civil entre 1973 et 1976, et collaboraient au sein de l'opération Condor. « Officiellement chargé d'affaires juridiques à l'ambassade des États-Unis à Buenos Aires » en 1975, cela faisait six ans qu'il était en poste, et se rendait régulièrement au Paraguay, où il connaissait personnellement le général Benito Guanes, chef du G2 (service de renseignement de l'état-major) et Pastor Coronel, chef du DIPC.

En 1979, le chef de la DINA chilienne, Manuel Contreras, déclara dans une déposition judiciaire que Robert Scherrer était : « en contact permanent avec [le représentant de Condor à Buenos Aires] et recevait les renseignements qu'il demandait, sur les fichiers qu'il avait demandé à de nombreuses occasions. (...) La CIA connaissait également l'existence de l'organisation Condor, et lui a fourni à de nombreuses reprises des renseignements. » Il a également enquêté sur l'assassinat du général chilien Carlos Prats en septembre 1974 à Buenos Aires, recevant des témoignages de Michael Townley qui impliqua explicitement la SIDE argentine et la Milicia, groupuscule d'extrême-droite, dans ce meurtre. Après l'arrestation au Paraguay, le 16 mai 1975, de deux Chiliens du MIR, membres de la Junte de coordination révolutionnaire (JCR), Amilcar Santucho (frère de Mario Roberto Santucho) et Jorge Fuentes, Robert Scherrer fut informé à chaque instant de leur interrogatoire (au cours duquel les militants furent torturés de façon importante).

Il envoya ces informations au FBI, lequel interrogea des membres présumés de la JCR aux États-Unis, dont la femme de Fuentes. Par ailleurs, il informa par courrier du 6 juin 1975 le général chilien Ernesto Baeza de l'arrestation des Chiliens (la lettre fut transmise à la Commission Rettig qui la classèrent dans une section « confidentielle »), à la suite de quoi des interrogateurs argentins et chiliens se rendirent à Asuncion. Scherrer a affirmé à Saul Landau (en) qu'il pensait que le Cubain Rolando Masferrer (en), qui projetait d'assassiner Fidel Castro et qui fut assassiné par une voiture piégée en octobre 1975, aurait été tué par les frères Novo (Guillermo et Ignacio) pour le compte de Jorge Mas Canosa (en), leader de la Cuban American National Foundation (en) et rival de Masferrer qu'il considérait comme trop « modéré ». Peu de temps après l'assassinat, à Buenos Aires, de l'ex-président bolivien Juan José Torres (2 juin 1976), Scherrer accumula des preuves démontrant qu'il avait eu lieu dans le cadre de Condor.

Puis, une semaine après l'assassinat de l'ex-ministre d'Allende, Orlando Letelier, à Washington (septembre 1976), Scherrer envoya un câble, daté du 28 septembre 1976, décrivant l'opération Condor, en particulier sa "phase 3", c'est-à-dire les assassinats commis à l'étranger10. Ce document, auquel John Dinges accéda en 1979, deux ans avant sa déclassification, fut d'abord cité dans son livre, écrit avec Saul Landau, Assassination on Embassy Row (1980, p. 238-239), traitant de l'assassinat de Letelier. Selon Scherrer, ce ne fut qu'avec l'assassinat de Letelier que les États-Unis auraient appris l'existence de la "phase 3" de Condor. John Dinges a cependant montré que « cela [était faux] » et que « le renseignement américain connaissait les projets d'assassinat du plan Condor plusieurs mois avant l'attentat contre Letelier ».

Bien plus tard, ce câble fut utilisé par Joan Garcés, ex-conseiller d'Allende, lors d'une plainte déposée en 1996 en Espagne, devant le juge Baltasar Garzón de l'Audiencia Nacional, accusant la dictature de Pinochet et la dictature argentine d'« entente criminelle », baptisée « opération Condor », afin d'assassiner les opposants politiques. C'est également à ce moment que Scherrer apprit l'existence d'assassinats planifiées à Paris et à Lisbonne par les agents de Condor, en particulier des membres du bataillon d'intelligence 601 et de la SIDE (argentins), des Uruguayens et des Chiliens. Celles-ci échouèrent, la CIA avertissant ses homologues français et portugais de leur imminence; un autre projet, peut-être prévu dans le même cadre, contre le sénateur uruguayen Wilson Ferreira Aldunate échoua, Scotland Yard offrant sa protection rapprochée.

Geisel Ernesto

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Ernesto Geisel (Bento Gonçalves, 3 août 1907 - Rio de Janeiro, 12 septembre 1996) fut un militaire (général) et politicien brésilien et le quatrième président de la République fédérative du Brésil du régime militaire instauré par le coup d'État de 1964. 

Geisel Ernesto

Il naquit dans une famille luthérienne d'immigrants allemands, ses parents étaient August Wilhelm Geisel et Lydia Beckmann. Ernesto Geisel parlait et lisait l'allemand. Deux de ses frères adoptèrent aussi la carrière militaire et devinrent généraux. Henrique Geisel et Orlando Geisel, qui a été ministre de l'armée durant le gouvernement de Emílio Garrastazu Médici. Ernest Geisel débuta sa carrière militaire en 1921, entrant au Collège Militaire de Porto Alegre. Il participa à des actions militaires lors de la révolution de 1930 et de la révolution constitutionnelle. Au début des années 1930, il occupa les fonctions de secrétaire de fazenda (ministre des finances)de la Paraiba. En 1940, Geisel épousa sa cousine, Lucy, avec qui il eut deux fils: Amália et Orlando, ce dernier mourut dans un accident de chemin de fer en 1957. Geisel ne se récupéra jamais totalement de cette perte.

Durant les années 1950, Geisel commanda la garnison de Quitaúna et dirigea la raffinerie Cubatão, toutes deux dans l'État de São Paulo. Pendant cette période, il renforça ses liaisons avec le groupe de militaire qui sera connu plus tard comme « Sorbonne », lié à l'École supérieure de Guerre. Il s'intéressa toujours à l'extraction du pétrole ; il a dirigé la raffinerie de Cubatão en 1956, la Petrobras de 1969 à 1973 et, après 1979, la Norquisa. Durant sa gestion à la présidence de la Petrobras, entreprise d'état de production de pétrole, il concentra ses efforts dans l'exploration sous-marine avec de bons résultats. Il parvint à signer des accords de recherche à l'extérieur et des accords avec l'Irak, l'Égypte et l'Équateur.

Après le coup d'État de mars 1964, il fut nommé chef de la maison militaire du président Castello Branco le 15 avril 1964, qui le chargea d'enquêter sur les accusations de torture dans les unités militaires du Nordeste. Castello le nomma général d'armée en 1966 et ministre du tribunal suprême fédéral en 1967. Il vaincu Ulysses Guimarães, le candidat du Movimento democrático brasileiro (MDB, opposition légale), lors de l'élection au suffrage indirect à la présidence de la République fin 1973. Son colistier, comme vice-président, était le général Adalberto Pereira dos Santos. En politique externe, il tenta d'augmenter la présence brésilienne en Afrique et en Europe, évitant un alignement systématique sur les États-Unis. Il fit participer le Brésil à l'opération Condor, provoquant un raté qui entama la légitimité de la junte avec l'affaire de l'enlèvement de Porto Alegre le 17 novembre 1978, deux jours après les élections générales.

Principales réalisations

  • le rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine;
  • le IIe plan national de développement (PND);
  • la recherche de nouvelles sources d'énergie, avec l'accord nucléaire avec l'Allemagne, la création de contrats de risque avec la Petrobras et l'appui à l'utilisation de l'alcool comme combustible ;
  • le scandale de l'assassinat par la police du journaliste Vladimir Herzog (en), en octobre 1975, conduisit Geisel à démettre de ses fonctions le général Ednardo D'Ávila Melo, commandant du IIe corps de l'armée et principal représentant de l'ultra-droite du régime.
  • début timide d'ouverture politique, bien qu'il y ait eu un recul durant son gouvernement avec, par exemple, le « Paquet d'avril » en 1977, ou la loi Falcão (pt) (1976-1985) qui limitait drastiquement la publicité électorale afin de contrer la popularité de l'opposition légale (MDB). Ironiquement désignée sous le nom de « cinéma muet », la loi ne permettait que de mentionner le nom du parti, le nom et le numéro du candidat; aucun discours n'était permis sur les médias.​

Il garda sa grande influence sur l'armée durant les années 1980 et, en 1985, appuya Tancredo Neves aux élections indirectes pour la présidence. Il fut aussi président de la Norquisa, entreprise liée au secteur pétrochimique. Sa vie et son gouvernement sont racontés dans O Sacerdote e o Feiticeiro (Le Prêtre et le Sorcier), un ensemble de trois livres écrits par le journaliste Elio Gaspari. Son ministre de la justice Armando Falcão, a aussi écrit une biographie d'Ernesto Geisel. En 1997, la Fundação Getúlio Vargas a publié une retranscription de son témoignage où il raconte sa vie particulière, militaire et politique.


Townley Michael

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Michael Townley (né en 1943) est un ancien agent de la CIA ayant travaillé pour la DINA chilienne sous Pinochet. Il a pris part à l'opération Condor, en planifiant l'attentat contre le général Carlos Prats à Buenos Aires en 1974, sous les ordres du chef de la DINA Manuel Contreras, ainsi que l'attentat à la voiture piégée contre l'ancien ministre d'Allende, Orlando Letelier, à Washington D.C., en 1976. 

Townley Michael

Selon des documents déclassifiés de la CIA (publiés par le National Security Archives), il fut engagé en 1970 par celle-ci. Il a rencontré en 1975 Stefano Delle Chiaie, un terroriste néo-fasciste italien ayant travaillé avec Gladio. Townley était aussi en contact avec l'ancien membre de l'OAS Albert Spaggiari. Devant les pressions grandissantes des autorités américaines après l'assassinat d'Orlando Letelier à Washington DC, en septembre 1976, la dictature de Pinochet accepta en 1978 d'extrader Michael Townley. Washington attend encore pour l'extradition du chef de la DINAManuel Contreras, et du général Pedro Espinoza Bravo. L'agent du FBI Robert Scherrer participa à l'enquête sur l'assassinat. Condamné à dix ans de prison aux États-Unis pour l'assassinat d'Orlando Letelier, il fut ensuite libéré sous le programme fédéral de protection des témoins.

Il impliqua directement, lors de son procès, Pinochet lui-même dans l'attentat. Townley confessa en outre qu'il avait loué les services de cinq anti-castristes cubains afin de piéger la voiture d'Orlando Letelier. Selon le journaliste Jean-Guy Allard, après des consultations avec les dirigeants de l'organisation anti-castriste CORU, dont Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, ceux qui furent désignés pour préparer le meurtre étaient José Dionisio "Bain de sang" Suárez, Virgilio Paz Romero, Alvin Ross Díaz et les frères Guillermo et Ignacio Novo Sampoll. Selon le Miami Herald, Luis Posada Carriles (aujourd'hui aux États-Unis, il est recherché par le Venezuela et Cuba pour l'attentat contre le Vol 455 Cubana commis le 6 octobre 1976), était à la réunion qui décida des deux événements (l'attentat du vol 455 et le meurtre de Letelier).

Michael Townley a été condamné par contumace à quinze ans de prison en Italie, en raison de son rôle comme intermédiaire entre la DINA et les néofascistes italiens impliqués dans la stratégie de la tension. Le juge fédéral argentin Maria Servini de Cubria a aussi réclamé à Santiago, en 2003, l'extradition de Mariana Callejas, l'ex-femme de Townley, aussi accusée du meurtre de Carlos Prats. Mais le juge chilien Nibaldo Segura, de la Cour d'appel, a refusé en juillet 2005, en déclarant que Callejas était déjà en train d'être jugée au Chili.

Interrogé en mars 2005 par le juge Alejandro Madrid à propos de la mort de l'ancien président chrétien-démocrate Eduardo Frei Montalva, Michael Townley avoua l'existence de liens entre la Colonia Dignidad, sinistre camp dirigé par l'ancien nazi Paul Schäfer, et le Laboratoire de guerre bactériologique de l'armée chilienne de l'autre côté. Les enquêteurs soupçonnent que le poison qui a tué Frei Montalva dans la clinique de Santa Maria en 1982 a été élaboré dans cet endroit. Ce nouveau laboratoire de l'armée, à l'intérieur de la Colonia Dignidad, aurait été, selon Townley, le successeur du laboratoire de la DINA Via Naranja de lo Curro, où Townley travaillait avec le chimiste Eugenio Berrios. Townley a aussi témoigné au sujet d'expériences biologiques commises sur des prisonniers dans ce camp de détention.

Letelier Orlando

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Orlando Letelier, né le 13 avril 1932 et assassiné le 21 septembre 1976, est un économiste chilien, qui fut ministre du gouvernement socialiste élu de Salvador Allende et ambassadeur aux États-Unis. Il fut assassiné par des agents de la dictature de Pinochet à Washington le 21 septembre 1976 dans le cadre du plan Condor

Letelier Orlando

Il fait ses études à l'Instituto Nacional, puis à l'Universidad de Chile. Il a travaillé comme économiste pour la Banque interaméricaine de développement, et a également été consultant pour l'Organisation des Nations unies. En janvier 1971, Salvador Allende le nomme ambassadeur du Chili aux États-Unis. Rappelé au Chili en 1973, il devient ministre d'Allende. Il est arrêté lors du coup d'État du 11 septembre 1973. Détenu pendant plusieurs mois dans plusieurs camps de concentration mis en place par la dictature militaire, il subit de nombreuses tortures. Il est ensuite détenu sur l'Île Dawson. Suite à des pressions diplomatiques, il est libéré et banni, s'exilant au Venezuela. En 1975 il va à Washington pour travailler à l'Institute for Policy Studies. Il devient ensuite directeur du Transnational Institute, et enseigne à l'American University.

Le 10 septembre 1976, il est déchu de sa nationalité par la dictature chilienne. Le 21 septembre 1976, Orlando Letelier est assassiné à Washington dans un attentat à la voiture piégée commis sur ordre de Pinochet. Sa collaboratrice Ronni Moffitt fut également tuée, et le mari de cette dernière blessé. L'agent américain de la DINA Michael Townley a été extradé par Santiago aux Etats-Unis en raison de ses responsabilités dans l'assassinat, qui aurait été décidé à la même réunion qui décida de l'attentat contre le Vol 455 Cubana commis le 6 octobre 1976 par des terroristes anti-castristes, soit quinze jours après le meurtre d'Orlando Letelier.

Le Chili se refusa toutefois à extrader le chef de la DINAManuel Contreras, et Pedro Espinoza. Tous deux restèrent actifs au sein de l'armée tout au long de la dictature, Contreras démissionnant toutefois de la DINA en avril 1978 suite aux pressions politiques de Washington. Cette affaire conduisit la DINA à être rebaptisée CNI. En 1987, Armando Fernández Larios, alors major de l'armée de terre, capitaine au moment de l'assassinat de Letelier et également recherché par les Etats-Unis, déserta et se rendit aux Etats-Unis, négociant avec la justice américaine sa protection en échange de témoignages sur l'assassinat de l'ex-ministre. En mai 1995, Espinoza fut condamné au Chili pour l'assassinat de Letelier et finalement incarcéré.

Direccion de Inteligencia Nacional (DINA)

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La DINA (Dirección de inteligencia nacional, en français : Direction nationale du renseignement) était la police politique chilienne pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet.

Direccion de Inteligencia Nacional (DINA)

En raison de son image fortement négative quant aux nombreuses violations des droits de l'homme dont elle s'était rendue coupable, elle fut renommée en 1977 Central Nacional de Información (CNI). Dirigée par Manuel Contreras, qui répondait directement aux ordres de Pinochet, elle a rapidement supplanté les divers services de renseignement de l'armée chilienne, et a été au centre de l'opération Condor. Parallèlement à son réseau d'agents, la DINA était en contact étroit avec des terroristes néofascistes européens, avec qui elle mena un certain nombre d'opérations (assassinats, etc.).

Selon l'historienne Verónica Valdivia Ortiz de Zárate (2010), la DINA « [dépendait] directement du général Pinochet et [faisait] régner la terreur sur la société chilienne ». Fin 2009, La Nación révéla que plusieurs ex-agents de la DINA continuaient à percevoir une retraite de la part de l'armée. Manuel Contreras fut ensuite écartée de la nouvelle CNI, démissionnant en avril 1978 suite à l'affaire de l'assassinat de Orlando Letelier. La CNI fut dirigée entre 1986 et 1988 par le général Hugo Salas Wenzel, le premier haut responsable militaire à être condamné (en 2007) à perpétuité pour violations des droits de l'homme commises sous Pinochet.

Créée officiellement en juin 1974, elle fonctionnait en fait dès novembre 1973 sous la direction du général Manuel Contreras, un proche de Pinochet, qui conservera ce poste jusqu'au remplacement de la DINA par la CNI (Central Nacional de Informaciones) en 1977. Ainsi, en janvier 1974, elle comptait déjà 700 agents officiels (sans compter les informateurs payés et bénévoles). Elle est chargée de la répression des opposants au régime, en particulier les militants du MIR, du Parti Communiste et du Parti Socialiste. Les prisonniers étaient systématiquement torturés et nombre d'entre eux furent assassinés et leurs corps souvent jetés dans l'océan afin de les faire disparaître.

Elle reçut une formation de la CIA en 1974 (instructeurs et soutien matériel). En mars 1974, Manuel Contreras voyagea en effet à Washington D.C. pour obtenir celle-ci; les instructeurs de la CIA quittèrent le Chili vers août 1974, peu de temps avant l'assassinat du général Carlos Prats en Argentine. Selon le témoignage de Contreras publié par John Dinges, Contreras rencontra Vernon Walters, le directeur adjoint de la CIA, à Washington, qui lui envoya huit agents expérimentés pour donner des cours à la DINA, ce qui fut également confirmé par le colonel Pedro Espinoza. Selon Contreras, la délégation de la CIA quitta le Chili en août 1974 après qu'il leur eut refusé de prendre des responsabilités officielles au sein de la DINA, comme ce qu'ils avaient fait à la DISIP (en) du Venezuela. Une autre rencontre à Washington entre Contreras et Walters eut lieu en août 1975, selon le rapport Hinchey (2000) du Département d'État.

Le Rapport Hinchey affirme que la CIA a maintenu des contacts avec Contreras entre 1974 et 1977 5, qui a même reçu une fois un paiement, « par accident », après juin 19755. Selon ce rapport, la CIA formait la DINA en vue de lutter « contre la subversion et le terrorisme de l'étranger, non pour combattre l'opposition intérieure au gouvernement ». Par ailleurs, des contacts ont été établis entre la DINA et certains membres de la BND allemande, via le commandant Cristoph Willeke, adjoint de Raúl Iturriaga, chargé des opérations à l'étranger de la DINA. Ces contacts, qui ont permis notamment d'échanger des informations sur des membres du MIR et de la Junte de coordination révolutionnaire (JCR), auraient été établis avec l'aide de la Colonia Dignidad, enclave d'ex-nazis au Chili dirigée par Paul SchäferManuel Contreras a aussi déclaré à la journaliste Marie-Monique Robin (2004) que la DST les « prévenait dès qu'un terroriste montait dans l'avion, toujours avec de faux papiers ». Cependant, tant Robin que Dinges affirment que la DST a prévenu le socialiste Carlos Altamirano des tentatives d'assassinat organisée par la DINA contre lui, arrêtant même à Paris trois agents de la DINA venu pour cela.

Il semble ainsi que si les services américains et européens s'opposaient à la "phase 3" de l'opération Condor (opérations d'assassinat à l'étranger), ils collaboraient toutefois en matière d'échange d'informations (phase 1) de Condor: John Dinges affirme ainsi l'existence de contacts entre la DINA, le FBI, la CIA et la BND. La DINA acquit très vite une réputation de brutalité extrême parmi les autres services de l'armée qui l'appelèrent "le monstre". Les rapports internes de la CIA la décrivent comme une « Gestapo moderne ». Sous la direction du colonel Contreras, elle ne se contentait pas de décimer la gauche, mais infiltrait aussi les institutions gouvernementales pour s'assurer la loyauté des fonctionnaires en place. La DINA créa et administra dans tout le pays un réseau d'au moins camps de détention et de torture clandestins, la Villa Grimaldi étant l'un des plus importants d'entre eux. Elle était également en liaison étroite avec Colonia Dignidad, une sorte d'enclave d'ex-nazis dans laquelle elle avait des laboratoires d'armes chimiques. Cette fonction fut révélée par l'ex-agent de la DINA Michael Townley, qui affirma aussi que des expériences étaient pratiquées sur des cobayes humains. Le poison qui a tué l'ex-président démocrate-chrétien Eduardo Frei Montalva en 1982 aurait été élaboré ainsi par la DINA dans cet endroit.

Ronni Moffitt, l'assistante de l'ex-ministre Orlando Letelier, tous deux assassinés à Washington D.C. le 21 septembre 1976 par la DINA. L'affaire provoqua certaines tensions entre les États-Unis et le Chili. La DINA a également participé à des opérations à l'étranger dans le cadre de l'Opération Condor, dont des assassinats d'opposants à la dictature. En octobre 1976, quelques mois après le coup d'État militaire en Argentine, la CIA reçu confirmation de Manuel Contreras concernant l'existence de l'opération Condor, mais celui-ci nia l'existence de la "phase 3" de l'Opération, à savoir les assassinats. La CIA connaissait toutefois l'existence de ce volet de l'opération Condor dès 1974, soit avant même l'institution officielle de Condor, année de l'assassinat à Buenos Aires du général Carlos Prats (30 septembre 1974).

L'ex-ministre Orlando Letelier et son assistante américaine, Ronni Moffitt, venaient alors d'être assassinés, le 21 septembre 1976, à Washington DC, ce qui suscita certaines tensions entre Santiago et Washington. Michael Townley, qui avait participé à l'assassinat de Prats et de Letelier, ainsi qu'à la tentative d'assassinat contre le démocrate-chrétien Bernardo Leighton à Rome, fut ainsi extradé en 1978 aux États-Unis, où il fut condamné avant d'être libéré sous le programme de protection des témoins. L'assassinat de Prats avait été organisé par Contreras après que Pinochet lui eut dit qu'il s'agissait d'un « homme dangereux pour le Chili ». Le colonel Pedro Espinoza et Raúl Iturriaga, directeur du Service extérieur de la DINA, furent chargés de l'opération. A Buenos Aires, Enrique Arancibia Clavel était l'agent de liaison entre la DINA et la SIDE argentine, et recruta d'abord Juan Martin Ciga Correa, chef de la Milicia et membre de la Triple A pour se charger de l'aspect matériel du meurtre. Plusieurs indices montrent que des secteurs des forces de l'ordre argentines ont facilité cet assassinat.

La tentative d'assassinat contre Leighton fut organisée à Madrid en 1975, lors d'une rencontre entre Townley, le néofasciste italien Stefano Delle Chiaie, et le Cubain Virgilio Paz Romero. Manuel Contreras et le vice-directeur de la DINA, Raúl Iturriaga, ont été inculpés en Italie, en 1995, pour la tentative d'assassinat contre Bernardo Leighton en 1975, mais ils ne furent pas extradés. En 1998, l'arrestation d'Augusto Pinochet à Londres, sous ordre du juge espagnol Baltasar Garzón, bouleversa la donne au nom du respect du principe de compétence universelle. Si Pinochet fut finalement autorisé à rentrer librement au Chili, ceci permit d'ouvrir des procédures judiciaires en Argentine et au Chili, la disparition forcée étant notamment considérée comme toujours en cours, et donc échappant à la prescription.

L'affaire Carlos Prats vit aussi de nombreuses inculpations, dont notamment, en 2003, celles de Manuel ContrerasRaúl Iturriaga et Pedro Espinoza. En mai 2007, le juge chilien Víctor Montiglio inculpa 74 ex-agents de la DINA, pour la plupart inconnus du public, dans le cadre de l'enquête la plus importante concernant les opérations de cette police. L'enquête fit découvrir l'existence de la caserne Simón Bolívar, utilisée comme centre de torture, et de la Brigada Lautaro de la DINA, à l'origine chargée de la sécurité personnelle de Manuel Contreras, et qui avait participé notamment à l'opération Colombo puis à l'assassinat des dirigeants du Parti communiste chilien (PCC). En mai 2008, il inculpa à nouveau 98 ex-agents de la DINA16, dont le colonel Castillo González pour sa participation à l'opération Colombo. La Brigada Lautaro était sise à la caserne Simón Bolívar, où elle expérimenta du gaz sarin sur les détenus du PCC, en compagnie de Michael Townley.

Fin 2009, il inculpa à nouveau 120 ex-membres de la DINA, dont 60 n'avaient pas été inculpés auparavant (dont César Manríquez Bravo, Manuel Carevic Cubillos, Hernán Sovino Novoa, Humberto Chaigneau Sepúlveda et Sergio Castillo González, qui ont tous participé à des opérations « actives »). L'inculpation concerne l'opération Condorl'opération Colombo et l'affaire Calle Conferencia I et II, lors de laquelle la direction du Parti communiste (PCC) fut décapitée à deux reprises lors de la même année 1976. Selon l'enquête, la deuxième opération Calle Conferencia (fin novembre-début décembre 1976) fut dirigée par la Brigada Lautaro de la DINA, commandée par le capitaine de l'armée Juan Morales Salgado, et par les groupes opérationnels dirigés par Ricardo Lawrence et Germán Barriga, respectivement capitaines des carabinieri et de l'armée.

En mars 2010, le juge Alejandro Solís Muñoz condamna plusieurs agents de la DINA dans l'affaire dite Villa Grimaldi :

  • Manuel Contreras écopa ainsi de trois ans de prison pour la séquestration de Lourdes Pérez Vargas, en décembre 1975, dont le cadavre apparut en 1976 à l'Institut médico-légal;
  • José Fuentes Torres et Carlos López Tapia furent condamnés à 3 ans de prison en bénéficiant toutefois de la libération conditionnelle.
  • Miguel Krassnoff Martcheko et Basclay Zapata Reyes furent condamnés à 15 ans de prison pour séquestration.​

Manuel Contreras, déjà condamné à deux sentences à perpétuité, écopa en avril 2010 de 5 ans de prison pour l'« enlèvement aggravé » d'Héctor Vergara Doxrud, un militant du MAPU (Movimiento de Acción Popular Unitaria), le 17 septembre 1974; César Manríquez, inculpé dans d'autres affaires et qui était alors chef de la brigade métropolitaine de la DINA, écopa de 3 ans de prison mais bénéficia de la liberté conditionnelle.

En août 2009, La Nación révéla que plusieurs ex-agents de la DINA continuaient non seulement à percevoir des retraites de l'armée mais encore à travailler pour elle, dans différentes activités (consultants, etc.), dont 14 inculpés et un condamné. Parmi eux, l'agent ayant aidé le chimiste Eugenio Berríos, recherché dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Orlando Letelier, à s'enfuir en Uruguay en 1991 (il y trouva la mort en 1995), ainsi que des membres de la Brigade Mulchén, Rengo (du capitaine Christoph Willikie Flöl, condamné pour l'assassinat de Carlos Prats) et du Grupo Leopardo, certains d'entre eux étant alors inculpés. On compte ainsi :

  • le colonel Hugo "Cacho" Acevedo Godoy, aide de Manuel Contreras, membre de la Brigade Rengo puis de la sécurité personnelle de Pinochet, recherché dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du syndicaliste Tucapel Jiménez (en) en 1982 et aussi de Manuel Leyton;
  • le colonel et médecin Guido Díaz Paci, qui participa à la Caravane de la mort début octobre 1973, torturant des détenus de ses propres mains, dont une femme enceinte, également violée, qui perdit son enfant sous la torture. Il fut expulsé de l'ordre des médecins en 1987, pour avoir falsifié les antécédents de santé d'un démocrate-chrétien, Mario Fernández López, décédé de ses tortures en 1984. Paci n'était jusqu'alors pas inculpé pour violations des droits de l'homme;
  • l'ex-procureur militaire Sergio Lautaro Cea Cienfuegos, accusé d'avoir falsifié des documents pour aider les assassins du diplomate Carmelo Soria (en) (tué en juillet 1976) après leur mise en inculpation en 1993 par la magistrate Violeta Guzmán. Menée par la DINE, l'opération de falsification fut dirigée par le général Eugenio Covarrubias Valenzuela, avec l'aide du brigadier Jaime Lepe Orellana, qui avait participé à l'assassinat de Soria et était alors secrétaire personnel de Pinochet. En août 1996, la Cour suprême mit fin au procès concernant Soria, au nom de l'amnistie. Cependant, le magistrat Alejandro Madrid ouvrit le 19 janvier 2009 une enquête concernant la falsification des documents, inculpant notamment l'ex-procureur Sergio Cea et le brigadier Lepe Orellana.

 

Hiérarchie et membres de la DINA :

  • Général Manuel Contreras, chef de la DINA
  • Raúl Iturriaga, chargé du Département des actions à l'étranger de la DINA, puis vice-dirigeant de la DINA
  • Cristoph Willeke (aussi orthographié Christoph Willikie Flöl), adjoint d'Iturriaga, parle allemand; chef de la Brigade Rengo, condamné pour l'assassinat de Carlos Prats
  • Colonel Pedro Espinoza (en charge de la Caravane de la mort, inculpé pour l'assassinat de Carlos Prats et d'Orlando Letelier)
  • Colonel Hugo "Cacho" Acevedo Godoy, aide de Manuel Contreras, membre de la Brigade Rengo puis de la sécurité personnelle de Pinochet, recherché dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du syndicaliste Tucapel Jiménez
  • brigadier Jaime Lepe Orellana (inculpé pour l'assassinat de Carmelo Soria; en 1996, la Cour suprême met fin à cette affaire, mais il est inculpé à nouveau, en 2009 par le juge Alejandro Madrid, pour falsification de papiers afin d'échapper aux enquêtes concernant le meurtre de Soria)
  • Michael Townley (assassinat de Carlos Prats et d'Orlando Letelier; participation à l'organisation de l'attentat contre Bernardo Leighton)
  • Enrique Arancibia Clavel, agent de liaison entre la DINA et la SIDE argentine, payés par les deux
  • Brigada Lautaro, dirigée par le capitaine de l'armée Juan Morales Salgado; à l'origine chargée de la sécurité personnelle de Manuel Contreras, et qui avait participé notamment à l'opération Colombo puis à l'assassinat des dirigeants du Parti communiste chilien (PCC)
  • Sergio Castillo González, inculpé pour sa participation à l'opération Colombo
  • Eugenio Berríos, chimiste de la DINA, proche de Michael Townley, ayant participé à diverses expériences sur des armes chimiques et bactériologiques. S'enfuit en 1991 du Chili avec la complicité d'agents chiliens de la DINE, avant d'être retrouvé mort en Uruguay en 1995.

 

Allende Salvador

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Médecin et homme politique chilien (Valparaíso, 1908 — Santiago, 1973). Salvador Allende s'inscrit dès 1933 au Parti socialiste chilien, il est plusieurs fois candidat à la présidence de la République. 

Allende Salvador

Il est élu président du Chili en 1970 à la grâce d'une élection triangulaire, avec un peu plus du tiers des suffrages. Il est alors le candidat de l'Unité populaire, alliance regroupant son propre parti (à l'aile modérée), le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et le Parti communiste chilien; ce dernier exerçait au sein de la coalition une influence modératrice, visant à diminuer l'ampleur des nationalisations tout en recherchant la neutralité des forces armées et de la puissante Démocratie chrétienne.

Salvador Allende met en place une importante politique de réforme agraire et de nationalisations, notamment des mines de cuivre; cependant, la désapprobation d’une grande partie de la population face aux problèmes économiques (inflation en hausse, dévaluations, pénuries, criminalité), l'antiaméricanisme de l'élite intellectuelle chilienne, et enfin la présence, au sein de la coalition progouvernementale, du parti communiste qui, bien que modéré, adhérait à l'idéologie soviétique, firent monter la tension entre le gouvernement et les secteurs conservateurs chiliens et nord-américains.

Le 29 juin 1973, un premier coup d'État militaire avorta; Salvador Allende renouvela cependant son crédit à la hiérarchie militaire et au chef d'état-major, le général Pinochet. Le 10 septembre, il décida d'annoncer un référendum sur sa politique, mais le lendemain, les forces armées, qui avaient reçu le soutien actif de la CIA, prirent le pouvoir, assiégeant Allende dans son palais de la Moneda, où il fut peut-être assassiné par Pinochet lui-même.

Salvador Allende, qui avait déclaré en 1970 ne pas être le président de tous les Chiliens mais seulement des ouvriers et des paysans, reste en Amérique latine le symbole d'une politique populiste de gauche, mélange de réforme sociale, d'opposition aux oligarchies et d'antiaméricanisme servis par un charisme personnel.

Contreras Manuel

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Juan Manuel Guillermo Contreras Sepúlveda (né le 4 mai 1929) était le directeur de la DINA de 1973 à 1978, le service de renseignement chilien sous la dictature militaire dirigée par le général Augusto Pinochet

Contreras Manuel

Il fut contraint de démissionner de la DINA, rebaptisée CNI, en avril 1978 après l'affaire Orlando Letelier, du nom du ministre démocrate-chrétien assassiné en 1976 aux États-Unis. Il resta toutefois général. Après la transition démocratique entamée en 1988, Manuel Contreras a été condamné au Chili en 1993 pour l'assassinat, en 1976 à Washington, d'Orlando Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, et de son assistante américaine Ronni Moffitt. Il fut aussi condamné par la justice chilienne en 2002 pour la disparition de Victor Olea Alegria, ancien dirigeant du Parti socialiste du Chili. Il a de nouveau été condamné en 2005 pour la disparition de Miguel Ángel Sandoval, un membre du Mouvement international de la Réconciliation (MIR), et en avril 2010 à 5 ans de prison pour celle d'Héctor Vergara Doxrud, un militant du MAPU (Movimiento de Acción Popular Unitaria).

La justice argentine l'a aussi condamné pour l'assassinat du général Carlos Prats (chef des armées sous Salvador Allende) et de sa femme, à Buenos Aires en 1974. Le général Contreras a été amnistié par la justice chilienne en 2005 dans le cadre du dossier sur l'opération Colombo, tandis que l'État chilien a rejeté la requête d'extradition vers l'Argentine. Manuel Contreras est toujours sous le coup d'enquêtes au sujet de plusieurs violations des droits de l'homme commises par la DINA et a été de nouveau condamné à 10 ans de prison en décembre 2007, puis de nouveau à 3 ans de prison en mars 2010 pour la séquestration de Lourdes Pérez Vargas. Il échappa néanmoins à d'autres inculpations, par exemple, en 2007, concernant l'opération Calle Conferencia (décapitation en 1976 de la direction du Parti communiste), en vertu du motif de la « chose jugée ».

Il accumule ainsi une quinzaine d'accusations contre lui pour un total de 200 ans de prison, dont la moitié doit encore être jugée par la Cour suprême. Manuel Contreras est diplômé du cours de « guerre contre-insurrectionnelle » de l'école du Fort Benning (qui abrite l'ex-School of Americas, aujourd'hui WHISC) situé en Virginie aux États-Unis. De 1973 à 1977, il commanda les opérations de la DINA, dans le cadre de l'opération Condor, qui visait à pister et à assassiner les opposants politiques du régime militaire chilien, en particulier les membres des partis socialistes, communistes et du MIR. Interviewé par la journaliste Marie-Monique Robin, Contreras a déclaré avoir envoyé « tous les deux mois (...) des contingents de la DINA », au Centre d'instruction de la guerre dans la jungle de Manaus (Brésil), pour que le général Paul Aussaresses « les entraîne ».

Selon le rapport américain sur les "Activités de la CIA au Chili" (CIA activities in Chile), rendu public le 19 septembre 2000, le gouvernement des États-Unis aurait approuvé les contacts de la CIA avec Contreras de 1974 à 1977 afin d'accomplir les projets de l'agence de Langley au Chili. Dès 1975, la communauté d'intelligence américaine avait conclu que Contreras était l'un des principaux obstacles à une politique raisonnable concernant les droits de l'homme au sein du gouvernement d'Augusto Pinochet, mais la CIA a maintenue malgré tout ses liens avec le chef de la DINA, "des éléments de la CIA recommandant d'établir une relation rémunérée avec Contreras" — le rapport de 2000 n'admet néanmoins l'existence que d'un seul paiement, effectué en 1975.

Selon ces documents, Manuel Contreras a été invité trois fois à Washington (District de Columbia) (janvier et juillet 1975 et juillet 1976), et rencontra notamment le général Vernon Walters, 15 jours avant le lancement officiel de l'Opération Condor. En août 1975, il aurait aussi rencontré, à la demande de l'ambassadeur américain à Santiago du Chili, le sous-directeur de la CIA à Washington. Le rapport publié en 2000 précise aussi que la CIA a utilisé ses liens avec le chef de la DINA pour obtenir des informations au sujet du plan Condor. Il ne confirme pas cependant que la CIA ait utilisé ces informations pour empêcher les assassinats projetés par les services de renseignements latino-américains. En octobre 1976, Contreras confirme à la CIA l'existence de l'opération Condor.

Or, c'est en avril 1974, selon les dépositions du terroriste italien Vincenzo Vinciguerra et de Michael Townley, ex-agent de la CIA travaillant pour la DINA, qu'il rencontre le néofasciste italien Stefano Delle Chiaie, à Santiago, aux côtés de Junio Valerio Borghese, l'ex-homme de main de Mussolini, pour organiser l'assassinat du démocrate-chrétien chilien Bernardo Leighton. Ce dernier, et sa femme, seront victimes d'une tentative d'assassinat le 6 octobre 1975 à Rome. Contreras rencontre à nouveau Stefano Delle Chiaie, en compagnie d'Augusto Pinochet, lors des funérailles de Franco à Madrid en 1975. Il prépare alors un attentat contre Carlos Altamirano, le leader du Parti socialiste chilien.

Suite à l'assassinat de l'ex-ministre de Salvador Allende, Orlando Letelier, et de son assistante américaine Ronni Moffitt, en plein Washington, le 21 septembre 1976, la CIA se mit à rassembler des rapports détaillés concernant la responsabilité du général Contreras en tant que commanditaire de cet assassinat, organisé notamment par Michael Townley, ancien agent de la CIA qui travaillait pour la DINA. Une partie de ces informations demeurent classifiées, et une autre partie n'a pas été rendue publique dans le rapport de 2000, à la demande du département de la Justice des États-Unis. Malgré cet assassinat, les contacts de la CIA avec Manuel Contreras ont continué jusqu'en 1977. L'agence de renseignement américaine rencontra Contreras au moins une demi-douzaine de fois en 1977.

En 1977, le général Pinochet dissout la DINA, probablement suite aux pressions des États-Unis (conséquence de l'assassinat de Letelier), et la remplace par le CNI (Centre national d'intelligence). Manuel Contreras est nommé général dans l'armée chilienne, dans laquelle il reste pendant deux ans. Les États-Unis lancent une requête d'extradition contre Contreras, accusé de l'assassinat de Letelier, en 1978, qu'ils annulent peu avant le début du procès contre Contreras au Chili. Le juge italien Giovanni Salvi condamna, en juillet 1996, par contumace, Manuel Contreras à 20 ans de prison pour la tentative d'assassinat contre le sénateur démocrate-chrétien Bernardo Leighton, effectuée à Rome par le néofasciste italien Stefano Delle Chiaie dans le cadre du plan Condor.

En 1999, le Parti démocrate-chrétien du Chili, représenté par son président, Gutenberg Martinez, et son secrétaire général, Eduardo Saffirio, a demandé à être partie au procès. La même année, la justice italienne déposait une requête d'extradition qui ne pouvait aboutir du fait que non seulement aucun accord bilatéral d'extradition n'existait entre l'Italie et le Chili mais également du fait que selon le droit chilien, toute extradition ne pouvait avoir lieu qu'une fois que le condamné ait purgé toutes ses peines au Chili. Le juge italien Giovanni Salvi transmit alors à la justice chilienne les documents acquis en visitant la SIDE (papiers d'Arancibia Clavel, condamné en 2001 à la prison à vie pour le meurtre de Carlos Prats) et en recevant les témoignages de Michael Townley, afin de permettre à la justice chilienne de se prononcer dans l'affaire de l'assassinat d'Orlando Letelier.

En 1995, un tribunal chilien prononça la condamnation à sept ans de prison de Manuel Contreras et de son assistant Pedro Espinoza (également condamné pour avoir participé à la Caravane de la mort) pour l'assassinat d'Orlando Letelier. L'ex-chef de la DINA s'est alors rebellé contre la justice chilienne, en fuyant dans le sud du pays, avant de se réfugier dans une caserne puis dans un hôpital militaire. Après une cavale de deux mois, il est finalement arrêté puis détenu dans une prison militaire à Punta Peuco, où il demeura jusqu'à sa libération en janvier 2001. Il a ensuite été placé sous assignation à résidence durant trois ans alors que plus d'une quinzaine de plaintes sont encore en cours contre lui. Il est libéré sous caution en mars 2004.

Le juge français Roger Le Loire dépose ensuite en octobre 2001 un mandat d'arrêt international via Interpol contre Contreras et Paul Schäfer, ancien nazi et dirigeant de la Colonie Dignidad, pour le kidnapping et la torture de Claudet Fernandez. Manuel Contreras visitait régulièrement la Colonia Dignidad. En mai 2002, Manuel Contreras est de nouveau condamné, cette fois-ci en tant que commanditaire de la séquestration et de la disparition en 1974 de Victor Olea Alegria, le dirigeant du Parti socialiste. Il est aussi mis en cause la même année par le juge Juan Guzman Tapia (chargé du procès contre le général Pinochet au Chili) pour la disparition de 23 Chiliens, séquestrés au centre de torture Villa Grimaldi.

En Argentine, un tribunal le condamne aussi pour l'assassinat de Carlos Prats, le prédécesseur du général Pinochet à la tête de l'armée chilienne, et de sa femme, tués dans le cadre de l'opération Condor à Buenos Aires en 1974. Suite à une requête d'extradition, la justice chilienne décida en décembre 2002 de rejeter celle-ci tout en ordonnant l'ouverture d'une enquête au Chili concernant ce dossier. La journaliste française Marie-Monique Robin diffuse alors dans le documentaire Escadrons de la mort, l'école française (2004) un entretien avec Manuel Contreras dans lequel celui-ci accusait la Direction de la surveillance du territoire française d'avoir collaboré avec la DINA: « La DST nous informait à chaque fois qu’un Chilien montait dans l’avion ». La DST aurait néanmoins informé Carlos Altamirano des menaces pesant sur lui et sur le général Carlos Prats.

Manuel Contreras est condamné à 12 ans de prison le 28 janvier 2005, pour la « disparition perpétuelle » de Miguel Ángel Sandoval, un membre du MIR, en 1975. La justice chilienne avait établie dès 2003, date de la première condamnation dans cette affaire, une jurisprudence, contournant la loi d'amnistie de 1978 couvrant les crimes commis sous la dictature et toujours en place aujourd'hui. Elle établissait notamment le caractère imprescriptible des « disparitions » dans la mesure où les corps n'avaient toujours pas été retrouvées, la séquestration devant donc être considérée comme se maintenant jusqu'à aujourd'hui.

Le 13 mai 2005, alors que le général Pinochet fait l'objet lui-aussi de plusieurs instructions judiciaires par la justice chilienne, Manuel Contreras transmet à la Cour suprême du Chili un rapport de 12 pages qui prétendait donner la liste des lieux où se trouvaient environ 580 disparus (desaparecidos) nommés dans le rapport Rettig. Les organisation non gouvernementale de défense des droits de l'homme ont néanmoins immédiatement mis en doute ces informations, en soulignant les mensonges persistants de Manuel Contreras et son refus réitéré d'assumer ses responsabilités pour les crimes commis sous le gouvernement de la junte chilienne. Beaucoup des informations données dans son rapport étaient en fait déjà connues, tandis que d'autres contredisaient les résultats de commissions ayant enquêtées sur les disparitions. Dans ce document, Manuel Contreras accusait néanmoins le général Pinochet d'avoir personnellement ordonné ces mesures répressives alors que ce dernier se défendait lors de l'instruction de son dossier en déclarant qu'il n'était pas le dirigeant de la DINA et que Manuel Contreras avait agi de sa propre initiative.

Lors de cette même audition de mai 2005 devant la Cour suprême, Manuel Contreras implique directement la CIA et l'activiste anti-castriste Luis Posada Carriles dans l'assassinat d'Orlando Letelier. L'ex-chef de la DINA affirme aussi dans un entretien à la presse que la CIA était derrière l'assassinat de Letelier, du général Carlos Prats et de la tentative d'assassinat, à Rome, contre le sénateur démocrate-chrétien Bernardo Leighton. Il déclare notamment que : « L'Institut d'études politiques de Letelier était considéré comme un institut marxiste que le FBI avait infiltré. Mais la CIA ne pouvait pas agir de l'intérieur des États-Unis; elle ne pouvait agir que par le biais d'étrangers. Alors elle l'a tué et a rejeté la responsabilité sur nous ».

Lors des procédures judiciaires intentées contre lui, Manuel Contreras a également accusé le général Pinochet d'avoir ordonné le meurtre d'Orlando Letelier et du général Carlos Prats. En outre, il déclara à la justice chilienne que le CNI, successeur de la DINA, avait effectué des versements mensuels de 1978 à 1990 en faveur des personnes ayant travaillé avec l'agent de la DINA Michael Townley, tous membres du groupe d'extrême-droite Patria y Libertad, qui avaient aussi été impliqués dans le Tanquetazo, un coup d'État avorté sous Salvador Allende ayant précédé le 11 septembre 1973 (Mariana Callejas, la femme de Townley, Francisco Oyarzún, Gustavo Etchepare et Eugenio Berríos, chimiste de la DINA). Le chimiste Eugénio Berríos, qui travaillait pour la DINA dans la Colonie Dignidad, et qui a été assassiné en 1995 alors qu'il devait témoigner dans le cas d'Orlando Letelier, travaillait aussi avec des trafiquants de drogue et la DEA.

Dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du colonel Gerardo Huber, la famille du général Pinochet porta plainte en 2006 contre Manuel Contreras pour dénonciation calomnieuse, après que celui-ci accusa Augusto Pinochet et son fils, Marco Pinochet, d'avoir mis en place un réseau de fabrication de cocaïne noire (impossible à détecter à l'odeur), envoyée aux États-Unis et en Europe où le trafiquant international d’armes Monser Al Kassar (d'origine syrienne) se chargeait de la vendre, les profits étant déposés sur plusieurs comptes bancaires du général Pinochet à l'étranger. Eugenio Berríos était notamment impliqué dans la production de ces stupéfiants.

En 1988, Manuel Contreras avait déjà essayé de négocier avec l'ambassade américaine — les États-Unis ayant requis son extradition dans le cadre de l'affaire Letelier —, proposant la régularisation de ses états judiciaires en échange d'information au sujet de trafic de stupéfiants organisés par l'un des fils d'Augusto Pinochet. Après avoir été condamné pour sa responsabilité dans la mise en œuvre de l'opération Colombo (assassinat de 119 opposants politiques en Argentine, déguisé comme règlements de compte internes), le juge Víctor Montiglio, qui avait succédé à Juan Guzmán Tapia, lui fait bénéficier en 2005 de la loi d'amnistie de 1978. Manuel Contreras est toujours sous le coup d'enquêtes concernant d'autres affaires, et est finalement condamné à 10 ans de prison en décembre 2007. La Cour d'appel de Santiago confirma cette sentence sanctionnant la « disparition » de trois militants communistes en 1976, qualifiés par la Cour de crimes contre l'humanité et par conséquent imprescriptibles et non amnistiables. Manuel Contreras était co-inculpé avec le colonel Carlos López Tapia (cousin du juge Juan Guzmán Tapia), condamné à 5 ans de prison.

Montalva Eduardo Frei

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Eduardo Frei Montalva (né le 16 janvier 1911 à Santiago du Chili et décédé le 22 janvier 1982), fut le président du Chili de 1964 à 1970, représentant de la Démocratie chrétienne. 

Montalva Eduardo Frei

Il mit en œuvre un programme important de réformes qui fut poursuivi par son successeur Salvador Allende, et fut par la suite probablement assassiné, en 1982, par les services de Pinochet. Son fils aîné Eduardo Frei Ruiz-Tagle fut président de 1994 à 2000. Eduardo Frei Montalva est le fils d'Eduardo Frei Schiling, né en Suisse est arrivé au Chili à l'âge de 24 ans. En 1919, il va au Seminario Conciliar de Santiago, puis à l' Instituto de Humanidades Luis Campino de la Iglesia Católica. Il étudie le droit à l'Université pontificale catholique du Chili grâce à une bourse. Il commence sa carrière politique en 1929 à la ANEC (Asociasión Naciónal de Estudiantes Católicos), et devient avocat en 1933, avec une thèse intitulée Régimen asalariado y su posible abolición. A Iquique, il est directeur du journal El Tarapacá.

Durant sa jeunesse il adhère au Parti conservateur, avant de participer à la fondation de la Phalange nationale (FN) dans les années 1930. Corporatiste et salazariste, la FN opère un tournant à gauche à la fin des années 1930, et finit par soutenir le Front populaire, soutenant en 1948 le candidat de gauche Pedro Aguirre Cerda plutôt que le candidat conservateur. En 1937, le jeune Eduardo Frei (26 ans) se présente aux législatives à Taracapa, mais il est battu par le socialiste Carlos Muller Rivera. Il participe en 1947 à la fondation de l'Organisation démocrate-chrétienne d'Amérique à Montevideo, qui entérine un projet de « troisième voie » entre capitalisme et communisme, collectivisme et individualisme, basé sur le personnalisme, l'humanisme intégral de Jacques Maritain et la doctrine sociale de l'Eglise. De nombreuses fois élu sénateur (pour la première fois en 1949 sur les listes de la Phalange nationale), il perd les élections présidentielles de 1958.

En 1964, il se représente sous la bannière de la Démocratie chrétienne, et est élu grâce à la jeunesse et ses idées humanistes, mais aussi avec l'appui des États-Unis qui n'hésitent pas à faire campagne contre le candidat de gauche, Salvador Allende, qui ne remporte que 38,6 % des votes contre 55,6 % pour Eduardo Frei, bénéficiaire d'un report de voix de la droite. Son programme « Revolución en Libertad » (« la Révolution dans la liberté ») visait à une réforme structurelle du pays à travers la création de coopératives et de nouvelles organisations sociales comme l'aide aux voisins et aux mères. Il voulait améliorer l'économie nationale en aidant les plus pauvres, suivant un modèle keynésien. La modernisation annoncée de l'économie passe par une réforme agraire qu'il initie et la nationalisation du cuivre, deux réformes importantes poursuivies par son successeur Salvador Allende. Il transforme ainsi le Département du Cuivre, créé en 1955, en Compagnie nationale du cuivre (Codelco), qui rachète plus de la moitié des parts de la mine de Chuquicamata et d'El Salvador à la firme américaine Anaconda Copper, et fait de même pour la mine d'El Teniente tenue par Kennecott. Par ailleurs, il soutient l'industrie et promeut l'exportation, tout en accentuant le rôle de Codelco dans l'exportation du cuivre.

Il est partiellement soutenu par les États-Unis qui, malgré l'opposition au programme de nationalisation du cuivre, lui donnent une assistance économique de 144 millions de dollars par an. Les grands propriétaires s’opposent à la réforme agraire, et quand le gouvernement s’efforce d’en atténuer les effets, ce sont les organisations paysannes et la gauche qui font pression sur le gouvernement. Ces réformes font dire à Maritain qu'il s'agit de la « seule tentative authentique de révolution chrétienne ». Parallèlement, l’intervention de l’Etat dans l’économie augmente de façon substantielle, indisposant le patronat chilien. La droite commence à retirer son appui à la démocrate-chrétienne. Le gouvernement courtise alors les catégories sociales défavorisées, provoquant une avalanche de demandes qu’il n’est pas en mesure de satisfaire. Ainsi après avoir réussi à maîtriser l’inflation les deux premières années de son mandat, Frei doit se résoudre à la voir augmenter de 21,9 % en 1967 à 34,9 % en 1970. Le nombre de grèves passe de 564 en 1964 à 1 819 en 1970.

Au niveau international, il est reçu par Pompidou en 1966, tandis que le MRP envoie des militants observer cette expérience gouvernementale. Par ailleurs, fin 1967, il accepte de libérer les cinq survivants de l'ELN, la guérilla du Che en Bolivie, et les transfère aux Français en leur affrétant un avion pour Tahiti. Enfin, en 1969, il accepte de rétablir les relations diplomatiques avec Cuba, à la grande fureur des Etats-Unis et, sur place, du chef de station de la CIA, Henry Hecksher.. Progressivement, Washington s'inquiète devant ce qu'il considère comme une « dérive à gauche » du président et du Parti démocrate-chrétien, et décide de soutenir Jorge Alessandri, le candidat de droite, fortement poussé par ce dernier en personne, lors de la campagne présidentielle de 1970, plutôt que Radomiro Tomic, le candidat démocrate-chrétien.

Principales mesures :

  • Création du Ministère du Logement et construction de 130 000 maisons de type HLM.
  • Création du métro de Santiago du Chili, de l'aéroport international de Santiago, asphaltage de la route panaméricaine.
  • Réforme de l'éducation, école gratuite et obligatoire de 6 à 14 ans.
  • Réforme agraire, nationalisation du cuivre.​

La justice chilienne soupçonne actuellement les services secrets de la dictature Pinochet d'avoir assassiné Eduardo Frei, thèse soutenue entre autres par des témoignages venant de l'ancien agent de la CIA et de la DINA Michael Townley. Le juge Alejandro Madrid a ainsi arrêté six personnes, dont trois inculpées d'assassinat. Son chauffeur est aussi accusé d'avoir participé à l'assassinat en informant la CNI (agence de renseignement de Pinochet) qui le rétribuait en échange à hauteur de 50 000 pesos par mois.

Barrientos Ortuno René

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René Barrientos Ortuno (30 mai 1919 à Tarata – 27 avril 1969 à Cochabamba) est un homme politique bolivien, co-leader de la Bolivie du 4 novembre 1964 au 27 avril 1969.

Barrientos Ortuno René

De 1938 à 1943, il fréquente le collège militaire et enchaine sur une formation d'aviateur au «Colegio militar de aviación Boquerón». Il est pilote aux États-Unis et participe à la guerre civile de 1949 aux côtés du MNR. En 1952, il devient capitaine, puis général et enfin commandant en chef de la Fuerza Aerea Boliviana (FAB). En 1964, il est élu vice-président accompagné par Víctor Paz Estenssoro qu’il chasse par un coup d'État. Il est chef de la junte militaire, puis président avec Alfredo Ovando Candia. En 1966, il est élu président.

Il mène une politique de développement économique favorable aux paysans et contre les ouvriers et les mineurs, et promulgue une constitution importante pour la Bolivie. À ses débuts, il fut très populaire auprès du peuple bolivien, particulièrement grâce à son charisme. Il était aussi un bon croyant et un anti-communiste virulent. La tentative de l'Armée de libération nationale (ELN), la guérilla dirigée par Che Guevara, commença sous sa présidence, en 1966. Barrientos aurait ordonné de ramener la tête du Che à La Paz. Bien que cela n'ait pas eu lieu, il reçut le soutien de la CIA sous forme d'entrainements militaires et d'armes pour combattre les rebelles.

Le « Che » fut capturé en octobre 1967 et exécuté. Le chanteur espagnol Paco Ibáñez mit en musique le poème de Nicolás Guillén Soldadito Boliviano qui traite entre autres des aides américaines au Président Barrientos. Plus tard, il coupa les salaires des mineurs et envoya l'armée réprimer les communautés minières de Catavi et Llalagua. Barrientos mourut dans un accident aérien le 27 avril 1969, près du village d'Arque, et fut remplacé par le vice président Luis Adolfo Siles Salinas.


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Sweater Weather - The Neighbourhood...

Comment sortir de la routine dans mon couple

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Cet article est reposté depuis Le blog d'la petite Eva ♥.

Galland Adolf

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Adolf Galland est né en Westphalie (Allemagne). Il est le cadet des quatre fils d'un gérant de domaine. Il fit ses premières expériences aéronautiques dans sa région natale en pilotant très brillamment des planeurs (plusieurs records battus).

Adolf Galland (gauche) et Albert Speer

Adolf Galland (gauche) et Albert Speer

En février 1932, reçu au concours d'entrée (18 reçus sur 4 000 candidats), Galland intégra l'école de pilotage de l'aviation civile à Braunschweig mais, en 1933, il bénéficia d'un entraînement ultrasecret de pilote de chasse en Italie (l'Allemagne n'avait à cette époque pas le droit d'entretenir une armée de l'air en vertu du traité de Versailles). En février 1934, il devint une recrue du régiment d'infanterie n° 10 à Dresde et, après avoir suivi avec succès les cours de l'école de guerre, il fut nommé sous-lieutenant à la fin de 1934. En mars 1935, Galland fut affecté à l'escadre "Jagdgeschwader 2" ou JG 2, 2e Escadre de chasse "Richthofen" alors basée à Döberitz. En octobre 1935, il s'écrasa lors d'un entraînement à la voltige, ce qui lui valut un nez déformé et une acuité visuelle réduite. De ce fait, il fut d'abord déclaré inapte au vol mais il obtint quand même la permission de continuer à voler après avoir triché lors d'un examen de la vue très rigoureux ! Galland participa au sein de la Légion Condor à la guerre d'Espagne au profit des troupes de Franco.

Après 15 mois, il fut relevé par Werner Mölders. Bien qu'il n'ait pas participé au bombardement de Guernica, il défendit cette attaque après la guerre comme étant une attaque tactique manquée de la Luftwaffe. Selon lui, cette attaque visait un pont routier situé à proximité de la commune et servant au ravitaillement des troupes républicaines. Galland donna comme explication, dans son livre Les premiers et les derniers, que la visibilité était mauvaise à cause des nuages de fumée produits par des explosions et que les systèmes de visée des bombardiers étaient encore primitifs.

Le 12 mai 1940, Galland obtint ses trois premières victoires aériennes au-dessus de la Belgique contre des Hawker Hurricane de la Royal Air Force et non de la Force aérienne belge, comme il l'avait cru. En juin 1940 Galland devint le commandant du 3e groupe du "Jagdgeschwader" (Escadre de chasse) 26 "Schlageter". Le 28 juillet, il fut promu au grade de "Major" (commandant) et, le 24 septembre, il obtint sa 40e victoire. Il fut promu lieutenant-colonel le 1er novembre et colonel le 8 décembre. Galland, par son attitude chevaleresque, fit beaucoup pour la réputation des "chasseurs de la Manche". Ainsi, il rencontra durant cette période les pilotes britanniques abattus et capturés Douglas Bader et Robert Stanford Tuck, qu'il invita sur sa base à Saint Omer. Après sa 94e victoire aérienne, le 28 février 1942, il obtint, en tant que deuxième soldat de la Wehrmacht, les brillants pour sa croix de chevalier de la croix de fer.

Il avait été le premier décoré des « épées » (deux épées croisées sous les feuilles de chêne), grade de cette décoration précédant « les brillants » (les feuilles de chêne étant garnies de brillants). Ces grades successifs correspondent à une longue tradition pour certaines décorations allemandes ou prussiennes. Fin 1941, le colonel Galland fut nommé à la tête de l'inspection de la chasse en tant que General der Jagdflieger (littéralement : « Général des pilotes de chasse », donc « Général de la chasse ») en remplacement de son camarade Werner Mölders, qui venait d'être tué comme passager dans un accident d'avion (Galland a raconté cet épisode en détail dans son livre Les premiers et les derniers). Il remplit cette mission également avec succès.

Il réussit, entre autres, à assurer la protection aérienne contre la Royal Air Force des cuirassés Scharnhorst et Gneisenau ainsi que du croiseur lourd Prinz Eugen lors de leur passage le long de toute la Manche et par l'étroit Pas de Calais pour leur transfert de Brest en Allemagne puis en Norvège (opération Cerberus), littéralement sous le nez de la marine et de l'aviation britanniques, ainsi que de l'artillerie lourde côtière d'Angleterre, ce qui fit beaucoup de bruit dans ce pays et y provoqua beaucoup de grincements de dents. Le 19 novembre de la même année, il fut promu au grade de Generalmajor (« Général de brigade aérienne », à deux étoiles en France).

À 30 ans, Adolf Galland devint ainsi le plus jeune Generalmajor de la Wehrmacht. En avril 1943 fut essayé avec succès le prototype du chasseur à réaction Messerschmitt Me 262. Galland comprit tout de suite, comme beaucoup d'autres officiers expérimentés au combat, que cet avion devait être rapidement affecté à la défense du "Reich" pour contrer les attaques de plus en plus massives des forteresses volantes et des Consolidated B-24 "Liberator" de la 8th USAAF. Adolf Hitler ne l'entendait pas ainsi et voulait employer le Me 262 en tant que bombardier rapide pour repousser une éventuelle offensive alliée et lancer des "représailles" contre l'Angleterre, ce qui l'obsédait. Galland parvint tout de même, après avoir menacé de démissionner, à imposer l'utilisation de cet avion comme chasseur au sein du groupe expérimental "Nowotny" ("Erprobungsgruppe Nowotny") fin 1944.

En septembre 1943, on lui donna encore le commandement de la chasse de nuit. Cela fait qu'à cette époque il avait sous sa responsabilité six fronts différents ainsi que toutes les unités de chasse opérationnelles, chasse de jour ou chasse de nuit ! Le 1er novembre 1944, Galland fut nommé Generalleutnant (général de division aérienne, "à trois étoiles" en France) pour ses qualités de chef de la chasse. La pression exercée sur ce soldat modèle devint de plus en plus forte et on lui reprocha ainsi de ne pas être intervenu avec plus d'insistance auprès du maréchal Göring pour défendre de jeunes camarades traduits en cour martiale, le plus souvent sans raison valable.

Fin janvier 1945, il fut limogé de son poste de General der Jagdflieger suite à des différends insurmontables entre lui et Göring, qui faisait de lui un bouc émissaire de plus pour tenter (en vain) de voiler son incompétence terrible et sa propre insuffisance face à son idole, Hitler, et qui lui imposa de se suicider, ce qui ne fut empêché qu'à la dernière minute, en pleine nuit, par une intervention de Hitler en personne. Galland reçut alors la nouvelle mission, sur l'insistance d'Hitler lui-même, de constituer le JV 44 ou "Jagdverband 44", une unité composée essentiellement de Me 262. Beaucoup des meilleurs pilotes de chasse allemands se portèrent volontaires pour intégrer cette unité d'élite, et ce peu de temps avant la fin de la guerre, qui devenait de plus en plus inéluctable. Ils ne croyaient pas changer le résultat de la guerre mais ils voulaient piloter cet avion prodigieux, qui avait une dizaine d'années d'avance sur son époque, prouver sa supériorité écrasante et se battre jusqu'à la fin.

On disait avec humour que la croix de chevalier de la croix de fer (rarement décernée) faisait partie intégrante de l'uniforme officiel de cette unité. Galland vécut la fin de la guerre dans un hôpital militaire en Bavière après avoir été blessé à une jambe, le 26 avril 1945, par une rafale tirée par un P-51 Mustang américain. Il fut capturé dans cet hôpital et transféré par les Américains au Royaume-uni, où il passa deux années en tant que prisonnier de guerre. Deux de ses frères, également pilotes, le "Major" Wilhelm-Ferdinand Galland (54 victoires) et le "Leutnant" Paul Galland (17 victoires), furent tués au sein de l'escadre JG 26.

Fritz, son frère aîné, qui fut également pilote de chasse et de reconnaissance, survécut à la guerre. À partir de 1948, Galland travailla pendant six ans comme conseiller technique auprès de l'armée de l'air argentine avant de retrouver l'Allemagne en 1955. Il y devint consultant industriel et membre du directoire de trois entreprises aéronautiques et d'une société de transport par hélicoptère. Galland était également connu pour sa passion pour les cigares, à laquelle il renonça à contrecœur en 1963 sur les conseils pressants de son médecin.

Le support à cigare installé dans le cockpit de son Messerschmitt Bf 109 pour pouvoir conserver le cigare allumé avant de mettre son masque à oxygène est devenu légendaire. La famille Galland était originaire de Veynes (Hautes-Alpes). Jean était pasteur à Corps (Isère) vers la fin du XVIIe siècle ; à sa mort, sa veuve, Charlotte Gondre, son fils Jacques et sa femme, née Jordan, émigrèrent en Allemagne où le couple fit souche. Adolf Galland est décédé en Allemagne le 9 février 1996.

Kameradschaftsring Nationaler Jugendverbände (KNJ)

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Les Kameradschaftsring Nationaler Jugendverbände (KNJ) étaient un cercle de jeunesse autrichienne néo-nazie, fondé en 1954 par Konrad Windisch, Richard Etzel et Walter Matthaei. 

Stefano Delle Chiaie

Stefano Delle Chiaie

Bien qu'éphémère, en raison de l'interdiction politique pesant sur l'apologie du NSDAP, il réussit à coordonner un premier mouvement étudiant néo-nazi à une échelle régionale, étant présent tant en Autriche qu'en Allemagne ou qu'en Italie tyrolienne. Il entretenait ainsi des liens avec le groupuscule néo-fasciste de Stefano Delle Chiaie. A sa dissolution, le KNJ fut remplacé par le Bund Heimattreuer Jugend, dirigé par K. Windisch.

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