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Germaine Tillion est morte

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Libérationpublié le 19/04/2008 à 07h00


L'ethnologue et résistante était était l'une des françaises les plus décorées. Elle avait 100 ans.

L'ethnographe Germaine Tillion

 

Germaine Tillion, ethnologue et résistante, est décédée samedi dans sa 101e année à son domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne), a annoncé à l'AFP Tzvetan Todorov, président de l'association Germaine Tillion.Ethnologue en Algérie dans les années 30, Germaine Tillion avait été déportée à Ravensbrück en 1943. Elle était l'une des françaises les plus décorées et partageait avec cinq autres femmes le privilège d'être grand'Croix de la Légion d'honneur. Elle était Croix de guerre 1939-1945, médaillée de la Résistance avec rosette et médaillée de la déportation pour faits de résistance.

Au printemps 2007, à l'occasion de son centième anniversaire, elle avait été faite citoyenne d'honneur de la ville de Saint-Mandé où elle résidait depuis 1945. Germaine Tillion a été une pionnière de l'ethnologie et une opposante viscérale à tous les totalitarismes. Directrice honoraire en sciences sociales à l'Ecole des Hautes Etudes, elle avait publié "Le Harem et les cousins" (1966) et "Ravensbrück" (1973), ouvrages emblématiques des deux grands engagements de sa vie, l'Algérie et la Résistance. Elève de l'ethnologue Marcel Mauss, effectue avant la guerre quatre missions ethnographiques dans les Aurès (sud-est algérien) de 1934 à 1940. A son retour, elle co-fonde dès juin 1940 le réseau de résistance du Musée de l'Homme.

Dénoncée, elle est arrêtée en 1942, détenue à Fresnes, puis déportée au camp de Ravensbrück. Rescapée, l'ethnologue publie un des premiers témoignages sur le système concentrationnaire : "A la recherche de la vérité" (1946) et "Ravensbrück" (prix Voltaire, 1973). Elle mène aussi plusieurs enquêtes sur les crimes de guerre allemands, les camps soviétiques (1951), et les lieux de détention en Algérie (1957), où elle crée le service des Centres sociaux (1955). De son expérience elle tirera deux ouvrages : "L'Algérie en 1957" et "Les Ennemis complémentaires" (1958).

Germaine Tillion reprend ensuite ses travaux d'ethnographie, notamment au CNRS, et comme directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes études (chaire du Maghreb), où elle est nommée en 1957. En 1975, elle est chargée de présider la commission sur l'amélioration de la situation des femmes immigrées. Germaine Tillion, prix Cino Del Duca (1971) pour l'ensemble de son oeuvre, avait publié deux livres autobiographiques : "La Traversée du mal" (1997) et "Il était une fois l'ethnographie" (2000).


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