publié le 17/09/2012 à 09h50
Née le 1er février 1918 à Nevers, «par hasard», selon sa fille Francine, d'une mère gersoise, Denise Hachon-Rieu est décédée en 2004 dans le Gers.
Une des dernières sorties de Denise Hachon-Rieu, à l'occasion du centenaire de Monteil, «le meunier de Biran», haute figure emblématique de la Résistance gersoise
Après l'Armistice, elle est promue secrétaire d'Auguste Dechristé, ancien sous-préfet de Ribeauvillé, qui dirigeait le service des réfugiés de la préfecture. Il prit une part active dans le
camouflage d'armes pour venir en aide à un réseau de résistance appelé le deuxième dragon, basé à Auch. Et, en étroite collaboration avec Denise, permit à de nombreux Juifs repliés dans le Gers
d'échapper aux recherches de la milice et de la Gestapo. Denise aida notamment la famille Witmann à se réfugier à Auch,
lorsque l'époux fut pris dans une rafle lors d'un voyage à Paris et déporté à Auschwitz.
Denise procura alors de faux papiers à sa femme Juliette et à sa fille Nicole. En décembre 1942, lorsqu'il devint obligatoire de porter la mention «Juif» sur les papiers d'identité, elles
n'eurent pas à s'y soumettre, ce qui les protégea jusqu'à la Libération. Denise aida également d'autres familles en cachant des enfants chez son père, Louis Hachon, qui résidait à proximité
d'Auch, à la campagne. Une fillette, appelée Irène Lezeroviez, demeura cachée chez Louis Hachon pendant plusieurs années.
Les Witmann demandèrent que le titre de Juste parmi les Nations soit accordé à Denise Hachon-Rieu. Elle fut honorée à Yad Vashem en 1987. Elle reçut également la Légion d'Honneur, qu'elle avait
refusé dans un premier temps.