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Un garde présumé d'Auschwitz arrêté en Allemagne

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Le Figaropublié le 06/05/2013 à 18h37 par Anne-Laure Frémont

L'homme, âgé de 93 ans, a soutenu dans la presse qu'il ne travaillait qu'en tant que cuisinier dans le camp de concentration situé en Pologne.



L'Entré du camp d'Auschwitz

 

Il figure sur la liste des dix criminels nazis les plus recherchés par le centre Wiesenthal. Un homme de 93 ans, soupçonné d'être un ancien garde du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, a été arrêté par la police allemande, a annoncé le parquet de Stuttgart lundi. Selon ce dernier, l'homme «faisait partie du service des gardes, de l'automne 1941 à sa fermeture en 1945, et est soupçonné de complicité de meurtre». «Après la perquisition de son appartement, il a été présenté à un juge statuant en matière de détention et placé en détention provisoire», ajoute le communiqué du parquet, qui précise qu'«une inculpation est en cours de préparation». Si la justice allemande refuse de révéler son identité, la presse affirme qu'il s'agit de Hans Lipschis, né en Lituanie et vivant à Aalen, dans le sud-ouest de l'Allemagne. Selon le journal Die Welt, Lipschis, naturalisé par le régime nazi, s'était installé à Chicago en 1956 jusqu'à son expulsion vers l'Allemagne, en 1983, pour avoir menti sur son passé nazi.

Le parquet avait ouvert une enquête à son sujet à l'automne dernier. Selon une récente enquête de la chaîne de radio-télévision SWR, l'homme prétend avoir travaillé comme cuisinier, et non comme gardien du camp d'Auschwitz, construit par les nazis en Pologne occupée, et où plus de 1,1 million de personnes - dont une majorité de Juifs - sont mortes. Le Centre Simon Wiesenthal, qui traque les anciens nazis, assure cependant qu'il a servi dans un bataillon de SS entre 1941 et 1945, et qu'il «a pris part à des massacres et à la persécution de civils innocents». «Il a travaillé au sein du service des gardiens, même s'il n'était pas gardien à part entière», a pour sa part expliqué la porte-parole du parquet de Stuttgart lundi.

Le précédent Demjanjuk

«Je suis partagé entre ma conception de la justice et la nécessité de poursuivre les criminels de guerre jusqu'à leur dernier souffle», a réagi le président de l'association des Fils et filles des déportés juifs de France, Serge Klarsfeld, à l'annonce de cette arrestation. «Il faut des preuves et des documents pour les incriminer et j'estime qu'il n'y aura sans doute plus de témoins pour les accuser», a-t-il estimé, ajoutant que des gardiens d'Auschwitz avaient été acquittés après la guerre, et que la justice allemande aurait dû juger plus tôt les «cadres supérieurs des camps d'extermination, mais elle ne l'a pas fait».

Le dernier grand procès des crimes du IIIe Reich, celui de John Demjanjuk, s'est achevé en mai 2011 avec la condamnation à cinq ans de prison de cet ancien garde du camp de Sobibor, mort l'an dernier. Une étape clé: la justice a en effet alors estimé que toute fonction exercée au sein d'un camp pouvait être assimilée à de la complicité de meurtre. Et ce même si une participation directe ne pouvait plus être prouvée, faute de témoin. Cette décision de justice a donc ouvert la voie à de nouvelles poursuites contre les gardiens de camps vivant en Allemagne, qui avaient jusque-là échappé à la justice. La presse allemande indiquait ainsi le mois dernier que cinquante anciens gardiens présumés d'Auschwitz-Birkenau étaient dans le collimateur des enquêteurs.


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