La Grèce a, comme annoncé, envoyé une demande d'extension de prêt de 6 mois au patron de l’Eurozone. Ce dernier a convoqué les ministres de la zone euro vendredi, alors qu’en même temps se déroulera le vote au Parlement grec sur les premières mesures sociales promises par Alexis Tsipras.
La fin de semaine s’annonce haletante pour le gouvernement grec et les ministres des Finances de la zone euro. La Grèce a, comme prévu, demandé à Bruxelles un prolongement de l’accord de prêt dont elle bénéficie pour six mois supplémentaires. Celui-ci doit se terminer le 28 février, un délai qu’Alexis Tsipras et son ministre des Finances Yanis Varoufakis jugent trop court pour présenter "un nouveau contrat pour la reprise et la croissance".
Problème, comme le souligne le journal Les Echos, l’Eurogroupe réclame en échange de cet allongement de prêt des engagements qu’Alexis Tsipras ne semble pas en mesure d’accepter. L’Eurogroupe souhaite en effet que la Grèce rembourse ses échéances dûes, qu'elle ne décide pas de réforme de façon unilatérale, qu'elle ne revienne pas en arrière sur les réformes déjà menées et n’adopte pas de mesures qui puissent faire baisser le déficit public.
Cette demande est en totale contradiction avec le calendrier politique grec étant donné que le Parlement hellène est soumis à un vote, vendredi, visant à adopter les premières mesures sociales promises dans le programme d’Alexis Tsipras. Celles-ci concernent notamment l’interdiction des saisies immobilières ou le raccordement au réseau électrique des foyers privés d’électricité pour cause d’impayés.
Pour Juncker, un compromis est possible. Pas pour l'Allemagne.
Le gouvernement grec a néanmoins joint à sa demande du prolongement de l’accord de prêt l’assurance qu’elle respectera l’équilibre budgétaire du pays : une compensation qui risque de diviser les Européens. Pour Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, la proposition d'Athènes "ouvre la voix à un compromis" mais pas pour le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, pour qui "la lettre en provenance d'Athènes n'est pas une proposition substantielle de solution". Wolfgang Schäuble avait prévenu plus tôt qu’il n’était "pas acceptable et il ne sera pas accepté qu’on se lance dans une extension de l’aide sans mise en œuvre des réformes convenues."
Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront vendredi pour étudier l’extension du prêt, au même moment où les députés grecs se prononceront sur le vote des mesures sociales.