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Décès de l'ancien préfet de police Philippe Massoni

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Philippe Massoni, figure de la police et qui fut à la tête de la préfecture de police de Paris sous plusieurs gouvernements, est décédé samedi matin à Paris où il était hospitalisé depuis mi-décembre, a-t-on appris auprès de ses proches.

Photo d'archives de Philippe Massoni datant du 17 novembre 1997

Photo d'archives de Philippe Massoni datant du 17 novembre 1997

L'ancien préfet, âgé de 79 ans, était très diminué depuis quelques mois et souffrait notamment de la maladie de Parkinson.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, salue, dans un communiqué, "la mémoire d'un grand serviteur de l'Etat, d'une figure remarquable du corps préfectoral, de la préfecture de police et du ministère de l'Intérieur".

M. Massoni a été préfet de police d'avril 1993 à mars 2001, une longévité inégalée depuis, due à ses qualités de négociateur hors pair.

Il a été détenteur de plusieurs secrets de la Ve République dont il a connu nombre d'affaires.

Né en janvier 1936, Philippe Massoni, Corse fier de ses origines, devient commissaire de police en 1962 et se distingue aux Renseignements généraux (RG) en infiltrant les mouvements d'extrême gauche très actifs à cette époque.

A la tête d'une petite équipe de fidèles, il se fait une solide réputation dans la police et imprime sa personnalité: intelligence, réseaux, flegme, parfois manipulateur, adepte du "billard à plusieurs bandes" selon ses détracteurs.

Il se frotte à la politique rapidement: chargé de mission au cabinet du Premier ministre Jacques Chirac, d'avril à août 1976, puis à celui de Raymond Barre, toujours à Matignon.

En 1980, il est nommé directeur des services techniques de la préfecture de police de Paris (PP). Il quitte ce poste en 1986 pour devenir directeur adjoint du cabinet de Robert Pandraud alors ministère délégué chargé de la Sécurité.

Il devient directeur central des RG, souvent qualifiés de "police politique", cette même année et y reste jusqu'en 1988. Il s'y distingue dans l'arrestation des quatre leaders de l'organisation armée d'extrême gauche Action directe (AD).

Il intègre ensuite la préfectorale: préfet de l'Aube, de l'Oise, de la région Auvergne, et du Puy-de-Dôme.

En 1993, il devient directeur du cabinet de Charles Pasqua - avec qui il avait coutume de parler corse pour éviter les fuites - puis est nommé au très haut poste de préfet de police de Paris en avril 1993, lieu de tous les pouvoirs et de toutes les affaires.

Il y reste jusqu'en mars 2001 et réussit à se maintenir au poste du "préfet le mieux renseigné de France" sous les gouvernements de cohabitation, de droite et de gauche.

Proche de Charles Pasqua et Jacques Chirac, il avait su garder la confiance de François Mitterrand qui s'en méfiait un peu. Mais pas tant que Nicolas Sarkozy qui ne l'a jamais apprécié et voyait dans les mauvais coups l'ombre de ce "terrible Massoni", aussi surnommé Bouddha dans la police pour son flegme et sa stature. Franc-maçon, il était un haut dignitaire de la Grande loge de France (GLF).

En 2001, Philippe Massoni devient conseiller d'Etat en service extraordinaire puis chargé de mission pour les questions de sécurité intérieure dans le cadre de la lutte contre le terrorisme auprès du président Chirac. Il a été aussi, en août 2002, chargé de la principauté d'Andorre et s'est vu confier le secrétariat général du Conseil de sécurité intérieure la même année auprès de M. Chirac.

Philippe Massoni, marié à une Corse, était père de deux enfants et a publié il y a quelques années un livre de mémoire dans lequel il n'a livré aucun des secrets d'Etat dont il était détenteur.


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