publié le 05/02/2011 à 12h51
Un Belge assure que le criminel de guerre nazi Martin Bormann, officiellement déclaré mort en 1945, a vécu
au Paraguay et en Bolivie après la guerre où il l'a rencontré vivant sous l'identité d'un religieux, dans un entretien publié samedi par le quotidien la Derniere Heure.
Collaborateur condamné à mort en Belgique en 1946, Paul van Aerschodt, 88 ans, vit sous le nom de Pablo Simons à San Sebastian, en Espagne, où l'a rencontré un journaliste du quotidien, Gilbert
Dupont.
Paul van Aerschot soutient avoir rencontré Martin Bormann "à quatre reprises vers 1960" à La Paz, en Bolivie, où
il s'était refugié en 1947 "grâce à un visa obtenu en quelques jours à l'intervention d'un père clarétain, mgr Antezana".
Ses déclarations devraient relancer la controverse sur la mort du dignitaire nazi serétaire de Adolf Hitler,
officiellement déclaré mort en 1945, et raviver la polémique sur le soutien de l'Eglise aux criminels nazis en fuite.
"Bormann venait du Paraguay. Il préparait avec une vingtaine d'officiers un coup d'Etat pour renverser Peron en
Argentine", a-t-il raconté. "Bormann était resté un fanatique (...) Sous le nom d'Augustin von Lembach, il se
faisait passer pour un père rédemptoriste et portait la soutane noire, ce qui le faisait bien marrer", a-t-il ajouté.
"Il célébrait des communions, des mariages, des funérailles et administrait les derniers sacrements", a-t-il précisé.
Selon le journaliste, Paul van Aerschodt "a une mémoire stupéfiante". Il a dit ignorer ce qu'était devenu Martin
Bormann, mais a fait le choix de ne pas le dénoncer.
Paul van Aerschodt a également croisé un autre dignitaire nazi, Klaus Barbie, arrêté en Bolivie en 1983, jugé en
France en 1987 et mort à Lyon en 1991.
A cette époque, Paul van Aerschodt gérait un restaurant à La Paz, le Corso, et résidait dans le quartier Florida de la capitale, où il a reçu les deux nazis.
Arrêté à la fin de la guerre, Paul van Aerschodt s'est évadé de la prison de Charleroi en 1945 et a gagné l'Espagne où il a été détenu dans le camp pour étranger de Mirando de Ebro. Grâce à
l'aide d'un religieux, il se rend en Bolivie via l'Argentine où il réside jusqu'en 1964 avant de rentrer en Espagne.
Malgré sa condamnation à mort, Paul van Aerschodt a travaillé pour les Nations unies de 1969 au 31 décembre 1976.
La Belgique a prescrit la peine de mort en 1976, ce qui lui a permis de revenir en Belgique où il séjourne quatre fois par an.