Le président allemand Joachim Gauck a prononcé un discours en hommage aux victimes du nazisme, mardi 27 janvier, devant les députés du Bundestag, 70 ans après la libération d’Auschwitz.
Trois point à retenir dans son intervention:
- pas d’identité allemande sans Auschwitz;
- l’Allemagne transformée par l’immigration et par les jeunes qui n’ont pas connu la guerre devient « une communauté de responsabilité« ;
- l’Allemagne a une mission de protection des « droits de chaque être humain. »
Extraits:
« Pas d’identité allemande sans Auschwitz »:
« Les générations futures vont certainement chercher des nouvelles formes de commémoration. Et tandis que l’Holocauste ne sera pas nécessairement parmi les éléments centraux de l’identité allemande pour tout le monde dans notre pays, il faudra encore tenir pour vrai qu’il n’y a pas d’identité allemande sans Auschwitz. La mémoire de l’Holocauste demeure l’affaire de tous les citoyens qui vivent en Allemagne. »
« Une communauté de responsabilité »:
« Approcher l’Holocauste comme un crime contre l’humanité offre une point d’accès pour les immigrants qui ne s’identifient pas – ou pas encore- comme Allemands. Cette approche n’est pas toujours facile. Certains immigrants ont expérimenté eux-mêmes la persécution dans leur pays d’origine. Certains viennent de pays où l’antisémitisme et de la haine d’Israël sont répandus. Dans les cas où de telles attitudes ont une influence persistante sur les immigrants et affectent leur perception des événements actuels, nous devons jamais nous lasser de leur transmettre la vérité historique et les valeurs de cette société. »
« Chacun d’entre nous qui se considère chez lui en Allemagne est responsable du chemin que notre pays prendra. Une jeune femme issue d’une famille d’immigrants l’a magnifiquement exprimé dans une lettre « Je n’ai pas d’ancêtres allemands mais j’aurai des descendants allemands. Et ils me tiendront responsable des injustices et des brutalités qui sont réalisées sur notre sol aujourd’hui. «
« Avec cette déclaration, elle fait partie d’une communauté de responsabilité partagée, indépendamment de toute communauté d’expérience commune. »
« Une mission de protection des droits de chaque être humain »:
« Nos obligations morales ne peuvent pas être remplies uniquement dans le souvenir. Il existe aussi en nous une certitude profonde et durable que le souvenir nous donne une mission. »
« Cette mission nous dit de protéger et de préserver l’humanité. Elle nous dit de protéger et préserver les droits de chaque être humain. »
« Nous disons cela à un moment où nous devons travailler en Allemagne pour atteindre une nouvelle compréhension de la coexistence de différentes traditions religieuses et culturelles. La communauté dans laquelle nous voulons tous vivre ne fera que s’épanouir si nous respectons la dignité de l’individu et si nous vivons dans la solidarité.«