Quantcast
Channel: Mémoires de Guerre
Viewing all articles
Browse latest Browse all 30791

Ginette Kolinka, matricule 78599 à Auschwitz : « Une odeur indéfinissable »

$
0
0

« Le froid, la boue, l'odeur. » Ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit de Ginette Kolinka à l'évocation d'Auschwitz-Birkenau dont elle a été libérée il y a soixante-dix ans, jour pour jour. Au micro de RTL, elle ouvre son témoignage par le souvenir glaçant d'« une odeur indéfinissable, mais qui est dans les narines de tous les déportés qui ont eu la chance d'en revenir. »

Ginette Kolinka, matricule 78599 à Auschwitz : « Une odeur indéfinissable »

Pourtant à 19 ans, elle pensait arriver dans un camp de travail. « Je n'ai jamais eu peur », dit-elle, précisant que durant le trajet « personne ne savait qu'on allait dans les camps de la mort ». Même en voyant les cheminées, à son arrivée, elle pense encore que ce sont celles des usines où elle va devoir travailler. Après avoir été forcée à se déshabiller, s'être fait tatouée et rasée intégralement, « on a appris que cette fumée que l'on prenait pour des usines, c'étaient les corps de ceux qui étaient montés sur les camions. » Elle, le matricule 78599 du camp d'extermination a survécu, par « chance ». C'est sa seule explication.

On lui a raconté des histoires d'adolescents qui nient l'existence des chambres à gaz, mais elle n'en a jamais croisés. « Mais pourquoi un enfant de 15 ans ne le penserait pas quand vous avez des adultes qui le nient ?, avance-t-elle. Je vous garantie qu'avec le dernier déporté qui s'éteindra, ils vont, eux, se réveiller. » Alors à 89 ans, elle fait le tour des écoles pour transmettre ce qu'elle a vécu. « Je prêche la tolérance. Mais pas sûre du résultat », avertit-elle. Son souhait ? « Que plus jamais on entende “c'est un Noir, c'est un Arabe, c'est un juif.” »


Viewing all articles
Browse latest Browse all 30791

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>