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Les États-Unis verseraient des retraites à des criminels nazis

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DÉCRYPTAGE Selon une information de l’agence Associated Press publiée mardi 20 octobre, Washington aurait versé des millions de dollars en pension à d’anciens nazis.

 Jakob Denzinger chez lui à Ozijek en Croatie, le 28 Juillet 2014

Jakob Denzinger chez lui à Ozijek en Croatie, le 28 Juillet 2014

Quatre d’entre eux seraient encore en vie et toucheraient une retraite, des années après avoir accepté de quitter les États-Unis.

LES FAITS

Selon une longue enquête de l’agence de presse américaine Associated Press, les États-Unis auraient conclu des accords pour que d’anciens nazis, membres de la SS ou scientifiques ayant collaboré avec le troisième Reich et s’étant réfugiés en Amérique après-guerre, quittent le pays, tout en touchant leur retraite. Le département de la justice américain aurait en fait « marchandé » avec eux, afin d’obtenir leur départ.

Les journalistes de l’agence, qui ont mené une longue enquête pour arriver à ces conclusions, estiment que « plusieurs douzaines » de personnes ont été concernées, pour des montants se chiffrant en millions de dollars. Parmi cette liste figureraient des gardiens de camps de concentration, un scientifique de haut niveau et un collaborateur nazi responsable de l’assassinat de milliers de Juifs en Pologne.

LE CONTEXTE

Dans le cadre de la guerre froide naissante, les États-Unis ont accueilli d’anciens nazis sur leur sol, dont les connaissances ou les informations pouvaient leur être utiles contre l’URSS. Le temps passant, Washington a cherché à s’en débarrasser.

L’idée de ce marchandage serait venue du Bureau d’enquêtes spéciales, organisme créé en 1979 au sein du ministère américain de la Justice et chargé de la chasse aux anciens nazis. Ce bureau souhaitait que les anciens criminels de guerre soient jugés de leur vivant.

Ces crimes n’ayant pas été commis sur le territoire américain et ne concernant pas de citoyens américains, la seule manière de les faire passer devant un tribunal était de les déchoir de leur nationalité américaine et de les renvoyer en Europe dans un pays concerné par leurs crimes. Compte tenu de la durée de cette procédure – jusqu’à 10 ans – l’État aurait consenti à ne pas priver les anciens nazis de pension de retraite pour obtenir leurs départs volontaires.

L’AVENIR

Ce dossier brûlant n’est pas encore éteint. Car quatre bénéficiaires au moins seraient encore en vie en Europe. Dont Martin Hartmann, un ancien SS gardien au camp de Sachsenhausen, qui a quitté l’Arizona en 2007 après avoir été déchu de la nationalité américaine pour s’installer à Berlin ; ou encore Jakob Denzinger, ancien garde d’Auschwitz, qui vivait « le rêve américain » jusqu’en 1989 et qui, renvoyé en Croatie après avoir monté une entreprise prospère, toucherait encore 1 500 dollars (1 175 €) par mois de pension de l’État américain.

La Maison-Blanche a réagi lundi 20 octobre à ces révélations, estimant que des nazis ne devraient pas recevoir ces prestations. Si ces informations étaient confirmées, ont déclaré les autorités américaines, les retraites ne seront plus versées.


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