Assis à la fenêtre de son appartement, Jakob Denzinger ressemble à un retraité tout à fait ordinaire. Pourtant, ce Croate a un sombre passé. En pleine seconde guerre mondiale, alors qu’il n’avait que 18 ans, il était gardien dans les camps de concentration, notamment à Auschwitz.
A 90 ans, Jakob Denzinger vit aujourd’hui confortablement dans la ville balnéaire croate d’Osijek. Sans être inquiété pour ces actes passés, il bénéficie en outre d’une belle retraite. Selon l’agence de presse américaine AP, qui a mené une longue enquête sur le sujet, celle-ci lui est payée par les États-Unis.
Selon AP, au moins 38 criminels nazis ont bénéficié d’une couverture sociale après leur départ des États-Unis. Et ce, en vertu d’un vide juridique. Quatre d’entre eux sont encore en vie et résident en Europe.
L’histoire est à peu près la même pour tous : après la guerre, ces anciens SS, gardiens de camps et criminels nazis se sont réfugiés aux États-Unis en cachant leur passé. Pendant des dizaines d’années ils ont travaillé, fondé une famille, payé leurs impôts et acquis la nationalité américaine.
En 1979, l’Office spécial d’investigation est créé et retrouve des dizaines de ces criminels. Mais selon des documents et témoignages recueillis par AP au sein du gouvernement américain, l’agence a conclu un accord avec eux : s’ils acceptaient de quitter le pays et d’être déchus de leur nationalité, ils continueraient à recevoir leurs pensions de retraites.