Au moins quatre anciens nazis, qui habitent en Europe, continueraient de toucher ces allocations sociales versées pour les inciter à quitter le territoire américain, selon l'agence Associated Press. Parmi eux, un ancien gardien du camp d'Auschwitz.
Des fils barbelés d'époque entourent toujours l'ancien camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau (Pologne), le 27 janvier 2014
Les sommes se chiffrent en millions de dollars. Une enquête de l'agence américaine Associated Press, relayée lundi 20 octobre par le quotidien américain The Boston Globe (en anglais), révèle que des dizaines de criminels nazis auraient touché des prestations sociales de la part des Etats-Unis même après avoir été expulsés. Certains d'entre eux continueraient même d'en bénéficier.
Après la seconde guerre mondiale, des dizaines d’entre eux ont fui l’Allemagne pour se réfugier aux Etats-Unis afin d'échapper à la justice. Mais le département de la Justice américain, qui souhaitait s'en débarrasser, les aurait convaincus de quitter le pays, en assurant qu'il continuerait à leur verser leurs prestations sociales s'ils acceptaient de partir avant d'être expulsés, indique Associated Press (AP).
Au moins quatre sont encore vivants
Au total, depuis 1979, au moins 39 personnes auraient bénéficié de cet accord. Parmi les bénéficiaires de ces versements, il y a des gardiens de camps de concentration, un scientifique qui a utilisé des travailleurs forcés pour faire avancer ses recherches ou encore un collaborateur des nazis, qui a préparé l'arrestation et l'exécution de milliers de Juifs en Pologne.
Au moins quatre bénéficiaires de ces prestations sociales sont encore vivants. Il y a notamment Jakob Denzinger, 90 ans, qui patrouillait dans le camp d'Auschwitz (Pologne). Il a quitté l'Ohio pour l'Allemagne en 1989. Ou encore Martin Hartmann, 95 ans, ancien gardien du camp de Sachsenhausen (Allemagne). Il est retourné à Berlin en 2007.
Le porte-parole du ministère de la Justice n'a pas nié ces versements. Mais il a indiqué que ces paiements n'ont jamais été utilisés pour persuader les personnes suspectées d'être des nazis de quitter les Etats-Unis, et il a refusé de détailler la liste des bénéficiaires.