Frank Capra naissance 18 mai 1897 à Palerme (Sicile, Italie) ; Décès 03 septembre 1991 à Los Angeles (Californie, Etats-Unis).
La famille de Frank Capra embarque pour l'Amérique en 1903 et s'installe à Los Angeles. D'origine paysanne, le jeune Frank vend des journaux pour se payer des études d'ingénieur chimiste. Après la Première Guerre mondiale, il répond à une annonce des productions Fireside qu'il découvre par hasard dans les rues de San Francisco. Il se fait passer pour un technicien chevronné d'Hollywood. Le bluff fonctionne et il réalise son premier court-métrage, Fulta Fisher's boarding house (1922). L'expérience lui plaît. Il devient gagman chez Mack Senett puis scénariste aux studios Hal Roach. C'est là qu'il fait la connaissance de l'acteur comique du muet Harry Langdon et lui bâtit un personnage sur mesure que ce dernier adopte jusqu'au terme de sa carrière.
Franck Capra est l'incarnation des plus belles années de la comédie hollywoodienne. Des quarante années de sa carrière, trois phases peuvent être dégagées : jusqu'en 1936, il cherche son style, se concentre sur l'écriture de scénarios et tourne des comédies mondaines ; de 1936 à 1941, il donne au cinéma les films les plus représentatifs de son art ; l'après-guerre, où il ne parvient pas à retrouver le feu de la période précédente. Après son premier long métrage, Pour l'amour de Mike, qui s'est soldé par un échec, Frank Capra, au chômage, est accueilli à la Columbia par le producteur Harry Cohn. Le réalisateur s'impose dans la comédie avec l'avènement du parlant. Dès 1930, il réalise des films remarquables (Flight, Rain or shine, Dirigible) et tente de bousculer quelques standards de la création en imposant notamment l'accélération de l'enchaînement des séquences et la superposition des dialogues. Il puise son inspiration dans l'observation du drame de la crise de 1929, propose son New Deal et tente, en décrivant les petits drames de la vie, d'apporter des remèdes au malaise de l'Amérique. Quitte à faire appel à une certaine forme de populisme et à teinter ses films d'un esprit moraliste un peu vieillot, il prône la philanthropie (American Madness, ) et l'attachement à des racines (Loin du ghetto). Il enchaîne avec plusieurs comédies légères (The Miracle woman et Platinum blonde). La thématique sociale commence à s'imposer dans son oeuvre en 1934 avec New York-Miami, interprété par Clark Gable et Claudette Colbert, qui lui apporte un Oscar et une renommée mondiale.
Viennent ensuite les classiques, représentatifs de son incurable optimisme (L'Extravagant M. Deeds), et du culte qu'il voue à l'Amérique (Vous ne l'emporterez pas avec vous). Il tente une incursion dans le genre du merveilleux avec Les Horizons perdus, récit de deux aviateurs à la recherche d'un paradis perdu. Avant de rendre hommage à l'Amérique en tournant de nombreux films de propagande pendant la seconde guerre mondiale, il donne le rôle de John Doe à Gary Cooper (Meet John Doe), et critique la toute-puissance des médias.
En 1944 sort son film le plus connu, Arsenic et vieilles dentelles, chef-d'oeuvre d'humour. Il fonde, en 1946, la compagnie indépendante Liberty Films qui produit ses deux derniers succès : La Vie est belle, avec James Stewart dans le rôle d'un idéaliste, et L'Enjeu, avec Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Ses deux films suivants sont mal accueillis par le public et Capra abandonne un à un tous ses projets. En 1959 et en 1961, il signe à nouveau deux films, A hole in the Head avec Frank Sinatra et Pocketful of miracles avec Glenn Ford, mais il reproche aux acteurs de ne pas se plier à son point de vue artistique. Dégoûté par ces nouveaux ratés, le maître de la comédie éteint les projecteurs.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frank Capra se révèle un excellent documentariste. Au Service Cinématographique des Armées, il tourne environ une dizaine de films de propagande qui ont pour but d'expliquer aux citoyens américains l'intervention des Etats-Unis dans un conflit qui ne les concerne pas. Pour l'année 1943, on retient Prelude to war, Battle of Britain, The Nazis strike. Entre 1955 et 1958, il se console de ses échecs au cinéma en tournant quatre téléfilms : Our Mr Sun, Hemo the magnificent, The Strange case of the cosmics rays et The Unchained godness.
Filmographie
Comme réalisateur
- 1922 : The Ballad of Fisher's Boarding House - Court-métrage
- 1926 : L'Athlète incomplet (The Strong Man)
- 1927 : Sa dernière culotte (Long Pants)
- 1927 : Pour l'amour de Mike (ou L'homme le plus laid du monde) (For the love of Mike)
- 1928 : That Certain Thing
- 1928 : So This Is Love?
- 1928 : Bessie à Broadway (The Matinee Idol)
- 1928 : L'Homme le plus laid du monde (The Way of the Strong)
- 1928 : Say It with Sables
- 1928 : L’Épave vivante (Submarine)
- 1928 : The Power of the Press
- 1928 : The Burglar (coréalisé avec Phil Whitman)
- 1929 : Loin du ghetto117 (The Younger Generation)
- 1929 : L'Affaire Donovan (The Donovan Affair)
- 1929 : Flight
- 1930 : Femmes de luxe (Ladies of leisure)
- 1930 : Rain or Shine
- 1931 : Le Dirigeable (Dirigible)
- 1931 : The Miracle Woman
- 1931 : La Blonde platine (Platinum Blonde)
- 1932 : Amour défendu (Forbidden)
- 1932 : La Ruée (American Madness)
- 1933 : La Grande Muraille (The Bitter Tea of General Yen)
- 1933 : La Grande Dame d'un jour (Lady for a Day)
- 1934 : La Course de Broadway Bill (Broadway Bill)
- 1934 : New York-Miami (It Happened One Night)
- 1936 : L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town)
- 1937 : Les Horizons perdus (Lost Horizon)
- 1938 : Vous ne l'emporterez pas avec vous (You Can't Take It With You)
- 1939 : Monsieur Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington)
- 1941 : L'Homme de la rue (Meet John Doe)
- 1944 : Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace)
- 1946 : La vie est belle (It's a Wonderful Life)
- 1948 : L'Enjeu (State of the Union)
- 1950 : Jour de chance (Riding High) - remake de La Course de Broadway Bill (Broadway Bill, 1934)
- 1951 : Si l'on mariait papa (Here Comes the Groom)
- 1959 : Un trou dans la tête (A Hole in the Head)
- 1961 : Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles) - remake de La Grande Dame d'un jour (Lady for a Day, 1933)
Télévision
- 1956 : Our Mr. Sun
- 1957 : Hemo the Magnificent
- 1957 : The Strange Case of the Cosmic Rays
- 1958 : The Unchained Goddess
Documentaires
- 1942-1945 : Pourquoi nous combattons (Why We Fight) - série de films de propagande réalisée pour l'armée
- Prelude to War
- The Nazis Strike
- Divide and Conquer
- The Battle of Britain
- The Battle of Russia
- The Battle of China
- War Comes to America
- 1944 : Victoire de Tunisie (Tunisian Victory)
- 1945 : Your Job in Germany
- 1945 : Know Your Ennemy : Japan
- 1945 : Here Is Germany
- 1945 : Two Down and One to Go
- 1964 : Rendez-vous in Space
Comme scénariste
- 1926 : Plein les bottes (Tramp, Tramp, Tramp) - réalisé par Harry Edwards