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Iatseniouk Arseni

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Arseni Petrovytch Iatseniouk, né le 22 mai 1974 à Tchernivtsi (Czernowitz) en Bucovine soviétique, est un homme politique, économiste et avocat ukrainien. Désigné Premier ministre le 26 février 2014, il entre en fonction le lendemain. Le 24 juillet 2014, il présente sa démission et Volodymyr Hroïsman lui succède le lendemain. Le 31 juillet 2014, sa démission est rejetée par la Rada.

Iatseniouk Arseni

Le père d'Arseni Iatseniouk, Petro Ivanovytch Iatseniouk, est historien, vice-doyen de la faculté d'histoire de l'université de Tchernivtsi en 2002. Sa mère Maria Hrygorivna Iatseniouk, née Bakaï, était professeur au département d'études françaises de l'université. Étudiant à l'université d'État de Tchernivtsi, dont il sort diplômé, le jeune Iatseniouk ouvre très tôt un cabinet d'avocat, avant d'étudier le commerce à l'Institut d'économie de Tchernivtsi, antenne locale de l'université d'économie et de commerce de Kiev (en). Entre 1998 et 2001, il collabore à Avalbank, filiale de la Raiffeisen Zentralbank, à Kiev, avant de se tourner vers la politique.

Arseni Iatseniouk commence sa carrière politique sur le terrain local comme ministre de l'Économie de la République autonome de Crimée de septembre 2001 à janvier 2003. Nommé vice-président de la Banque nationale d'Ukraine en novembre 2003, il seconde alors Serhiï Tihipko, considéré comme l'une des figures économiques les plus respectées de l'Ukraine. En septembre 2005, il est nommé ministre des Affaires économiques dans le gouvernement de Iouriï Iekhanourov. Sur la scène internationale, le jeune ministre engage des pourparlers avec l’Union européenne, puis l’Organisation mondiale du commerce (OMC), deux organisations auxquelles l’Ukraine souhaiterait adhérer. En mars 2007, sur la proposition du président Viktor Iouchtchenko, le Parlement approuve la nomination de Iatseniouk au ministère des Affaires étrangères, conformément aux dispositions de la Constitution s'agissant des nominations du ministre de la Défense et du chef de la diplomatie.

Placé en troisième position sur la liste Notre Ukraine lors des élections législatives d'octobre 2007, il est élu député. Après de longues négociations entre les partis représentés au Conseil suprême, Iatseniouk en est élu président par ses pairs, en obtenant 227 voix sur 450 députés. En septembre 2008, alors que l'Ukraine s'engage dans une importante crise politique, Iatseniouk, lassé, annonce officiellement son intention de quitter la présidence du Parlement. Une initiative largement soutenue par les députés, qui approuvent sa démission. Après avoir quitté ses fonctions, et, par conséquent, son habit de second personnage de l'État, Iatseniouk annonce son intention de fonder « une nouvelle force politique, capable de proposer un véritable changement pour le pays ».

Le 25 décembre 2008, Arseni Iatseniouk rend publique la fondation du Front pour le changement, un parti proche du BIouT, la coalition dirigée par le Premier ministre, Ioulia Tymochenko. L'ancien président de la Rada ne cache pas son intention d'être candidat à l'élection présidentielle prévue pour janvier 2010. L'ancien ministre, qui affirme ne bénéficier d'aucune alliance avec quelconque force politique, annonce alors sa décision de présenter sa candidature au palais Maryinsky, en toute circonstance. Sa campagne présidentielle est une des plus chères, estimée entre 60 et 70 millions de dollars. Iatseniouk promet, dans l'hypothèse d'une élection, de dissoudre le Parlement afin de pouvoir travailler avec l'appui d'une nouvelle majorité favorable à sa politique. Il affirme également son intention de refuser toute proposition politique émanant de la part d'un candidat qualifié au second tour de l'élection présidentielle, en échange de son soutien public et d'un appel au vote en sa faveur.

Le 17 janvier 2010, Iatseniouk recueille sur son nom 1 711 749 voix, soit 6,96 %, se classant à la quatrième place derrière les deux candidats qualifiés pour le second tour de l'élection, Viktor Ianoukovytch avec 35,32 % et Ioulia Tymochenko créditée de 25,05 %, et Serhiï Tihipko, candidat du Parti travailliste et ancien président de la Banque nationale. Cependant, il devance le président sortant, Viktor Iouchtchenko, sévèrement sanctionné par les Ukrainiens, avec seulement 5,45 % des voix. Intéressé par l'éventuel soutien de Iatseniouk, le vainqueur de l'élection présidentielle, Viktor Ianoukovytch, appelle, en mars 2010, Iatseniouk à rejoindre le gouvernement. Mais celui-ci décline la proposition du nouveau chef de l'État, préférant siéger dans l'opposition.

Candidat aux élections législatives d'octobre 2012 comme tête de liste de son parti, le Front pour le changement, Arseni Iatseniouk déclare que l'idée d'une coalition regroupant toutes les grandes forces de l'opposition, y compris celle de Ioulia Tymochenko, emprisonnée depuis 2011, serait à l'étude. En avril 2012, l'ensemble des partis d'opposition signent une charte de coalition, baptisée « Le Front a existé, le Front existera ».

Figure emblématique de cette coalition, Iatseniouk est considéré comme l'un des personnages importants de ces élections, se présentant comme le chef d'une opposition décidée à prendre le pouvoir au Parti des régions du président Viktor Ianoukovytch. Défendant l'image d'une classe politique déterminée à combattre la corruption, il dénonce alors les risques évidents de fraudes électorales lors des dépouillements. Lors du mouvement contestataire de l'hiver 2013-2014, il apparaît comme un des chefs de l'opposition avec Vitali Klitschko et Oleh Tyahnybok. Le 27 février 2014, cinq jours après la destitution du président Viktor Ianoukovytch, Iatseniouk est nommé Premier ministre. Il démissionne le 24 juillet 2014, dans un contexte de crise au sein de la coalition parlementaire au pouvoir. Le Parlement, la Rada, rejette finalement sa démission le 31 juillet 2014.


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