L’Italie, après la Seconde Guerre mondiale, entame sa reconstruction. La Parti Communiste Italien (PCI), constatant l’avènement du modèle capitaliste dans la péninsule, n’est que spectateur de l’application du modèle communiste dans d’autres pays (comme l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, la Chine ou encore l’Afghanistan).
Une branche révolutionnaire du Parti Communiste Italien décide de créer une mouvance maoïste. Des intellectuels proches de la classe ouvrière favorisent l’émergence d’une nouvelle position politique : "la nouvelle Gauche". Ce mouvement est conscient du fait que l’économie capitaliste ne peut pas s’effondrer d’elle-même, et décide le 8 Septembre 1969 de créer le CPM : le Collectif Politique Metropolitain. Ce nouveau mouvement prône la rupture totale avec les institutions capitalistes en créant des structures illégales destinées à contrer les institutions officielles. Les membres du CPM planifient que lorsque ces dernières prendront de l’ampleur, elles parviendront à renverser l’État en place.
En Juillet 1970, le collectif communiste change de nom pour "Gauche Prolétarienne". Deux mois plus tard, ce collectif revendique l’incendie de la voiture d’un membre du personnel de la société allemande Siemens sous le nom de "Brigades Rouge"‘. Cet acte marque la naissance de cette organisation terroriste d’extrême-gauche. Devant la mollesse des mouvances d’extrême gauche transalpines, les Brigades Rouges veulent apparaître comme un véritable mouvement révolutionnaire capable de gagner le pouvoir. Selon eux, une seule solution se présente à eux pour être au pouvoir : l’insurrection. L’attentat de Milan en 1969 apparaît comme un second souffle, puisqu’il permet aux italiens de mieux connaître ces formations d’extrême-gauche.
Ils se fixent pour objectif d’éliminer les ennemis politiques des mouvements prolétariens. Les premières actions des Brigades Rouges sont timides, ils incendient les voitures de chefs d’entreprises et de membres du parti néofasciste (Mouvement Social Italien). Le 25 janvier 1971, les Brigades Rouges mènent leur premier véritable attentat, des membres de l’organisation font exploser huit bidons d’essence dans les pistes d’essais de Pirelli et ont laissés pour message : "Porter atteinte à la production, nuire le plus possible aux patrons à peu de frais pour nous" .En 1974, les Brigades Rouges comettent leurs deux premiers homicides en tuant deux hommes du parti néofasciste.
Par la suite, ils se spécifieront dans les enlèvements dont le plus célèbre reste celui d’Aldo Moro, chef du principal parti politique italien (Démocratie Chrétienne), en mars 1978. L’Etat italien avair refusé de négocier avec les Brigades Rouges, cette décision fut fatale à Aldo Moro qui sera exécuté après 55 jours de captivité. Ainsi, en éliminant ceux qui s’opposent à leurs idéologies, les Brigades Rouges pensent pouvoir gagner le pouvoir, chose qui ne sera, fort heureusement, jamais accomplie. Le mouvement avait pour objectif de prendre le pouvoir en Italie. Malheureusement, pour les militants d’extrême-gauche, heureusement, pour le reste de la population, les Bridages Rouges n’ont pas réussi à faire chuter la République Parlementaire Italienne.
Bien que ses buts premiers ne soient pas atteints, les Brigades Rouges ont réussi à changer le jeu politique italien, notamment par l’assassinat d’Aldo Moro qui avait été plusieurs fois Président du Conseil (voir vidéos). A moindre portée, ses actes de vandalismes ont pénalisés de manière très infime l’économie italienne. Pour en revenir au rôle politique joué par les Brigades Rouges,elles ont, d’une certaine part, contribué à l’affaiblissement des mouvances néonazies et néofascistes qui menaçaient le pouvoir en place. La lutte engagée entre les deux extrêmes (droite et gauche) a permis à l’État italien de ne pas énormément en pâtir des violences orchestrées par les deux camps. L’assassinat d’Aldo Moro, dirigeant du parti Démocratie Chrétienne, qui pour les Brigades Rouges opprimait les ouvrier, marquait l’apogée des Brigades Rouges qui à cette époque résistait à la répression.
La multiplication d’organisations similaires aux Brigades Rouges fait que les Brigades Rouges n’ont plus le monopole de la lutte armée communiste. Les différentes sections formant les Brigades Rouges (Naples, Vénitie, Milan, Rome) ont parfois des désaccords profonds. La section milanaise est réduite à néant par la répression. L’enlèvement et l’assassinat de Germana Stefanini montre l’état pitoyable des forces armées d’extrême-gauche. Les Brigades Rouges se séparent en plusieurs branches : dont les Brigades Rouges pour la Construction du Parti Communiste Combattant (BR-PCC). En 1988, les derniers brigadistes sont arrêtés. Des assassinats sont attribués à ces groupuscules jusqu’à son démantèlement total en 2003. Depuis 2010, les Brigades Rouges pour la Construction du Parti Communiste Combattant n’apparaissent plus dans les listes d’organisations terroristes éditées par l’Union Européenne et les États-Unis.