Omar Hassan Ahmed el-Bechir né le 1er janvier 1944 à Hosh Bonnaga, est un chef militaire et politicien soudanais, chef de l'État de 1989 à 1993 et président de la République depuis 1993.
Bechir a étudié dans une académie militaire du Caire et a servi dans l'armée égyptienne pendant la guerre du Kippour contre Israël en 1973. Lorsqu'il retourne au Soudan, il est chargé de conduire des opérations militaires contre l'Armée de libération du Soudan au Sud du pays. Il accède au grade de général dans les années 1980 et mène le coup d'État militaire de 1989 qui renverse le Premier ministre élu Sadeq al-Mahdi. Tous les partis politiques ainsi que le Parlement sont dissous. El-Béchir prend la tête du Conseil du commandement révolutionnaire pour le salut national nouvellement établi ainsi que les fonctions de chef de l'État, Premier ministre, chef des forces armées et ministre de la Défense avant de devenir officiellement président de la République le 16 octobre 1993. D'abord allié à l'islamiste Hassan al-Tourabi, el-Bechir le met à l'écart avant de l'incarcérer lorsque Tourabi veut assumer seul le pouvoir en 1999.
Dans les années 2000, sa présidence est marquée par des négociations avec les sécessionnistes du Sud du pays, un rapprochement avec la République populaire de Chine et la guerre civile au Darfour. Le 4 mars 2009 puis le 12 juillet 2010, la Cour pénale internationale émet des mandats d'arrêt internationaux contre el-Bechir. Ce dernier est accusé de crime de guerre, crime contre l'humanité et génocide dans le cadre de la guerre civile au Darfour. El-Béchir devient le premier chef d'État en exercice à faire face à un mandat d'arrêt international.
Omar el-Bechir est né dans le village de Hoshe Bannaga, au Soudan, où il a reçu son enseignement primaire et plus tard sa famille déménagea pour Khartoum, où il continua son enseignement secondaire. Omar el-Béchir rejoignit l'armée soudanaise durant son adolescence et étudia à l'académie militaire égyptienne au Caire. Rapidement il gravit les échelons et devint parachutiste. Plus tard, el-Béchir servit dans l'armée égyptienne pendant la guerre du Kippour de 1973 Il parle couramment l'arabe. Il est marié à sa cousine Fatma Khaldid. Il a aussi une seconde épouse prénommée Widad Babiker Omer, qui a déjà des enfants de son premier mari Ibrahim Shamsaddin, membre du Conseil du commandement révolutionnaire pour le salut national, décédé lors d'un accident d'hélicoptère. Béchir, quant à lui, n'a pas d'enfant.
Revenu au Soudan, el-Béchir fut chargé des opérations militaires contre l'Armée populaire de libération du Soudan, dans la moitié sud du pays. Le 30 juin 1989, el-Béchir, devenu colonel, renverse avec l'aide d'un groupe d'officiers militaires l'instable coalition gouvernementale du Premier ministre Sadeq al-Mahdi. Sous le commandement d'el-Béchir, le nouveau gouvernement militaire suspendit les partis politiques et introduisit au niveau national un code légal islamique. Ainsi, il devint le président du Conseil du commandement révolutionnaire pour le salut national et assuma les postes de chef de l'État, Premier ministre, chef des forces armées et ministre de la Défense. Le 26 avril 2010, el-Béchir est réélu à la tête du Soudan avec 68,24% des voix.
Le 14 juillet 2008, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, demande aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt à charge contre Omar el-Bechir parce qu'il aurait commis des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre au Darfour. Le procureur accuse el-Bachir d'être à l'origine d'une campagne systématique d'intimidation, de meurtres, de viols contre trois groupes ethniques du Darfour : les Fours, les Masalit et les Zaghawa. Les campagne orchestrées par le gouvernement soudanais ont de plus forcé le déplacement de plus de 1,5 million de personnes. Cette accusation est pour certain le fruit d'un consensus international trouvé au conseil de sécurité qui démontre que même les chefs d'État ne sont plus à l'abri de poursuites pénales, alors que d'autres font valoir que la CPI ne prend pas en compte la situation politique locale.
La Chambre préliminaire, composée des juges Akua Kuenyehia du Ghana, Anita Ušacka de la Lettonie et Sylvia Steiner du Brésil décide le 4 mars 2009 que la preuve est suffisante pour émettre un mandat d'arrêt international à l'encontre d'Omar el-Béchir, accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Les juges de la CPI refusent cependant la preuve soumise par le bureau du procureur au sujet de l'accusation de génocide, malgré l'opinion dissidente du juge Ušacka qui conclut que la preuve est suffisante à ce stade des procédures.
Après la présentation de nouvelles preuves par la procureur, la juge Sylvia Steiner, la juge Sanji Mmasenono Monageng et le juge Cuno Tarfusser émettent le 12 juillet 2010 un nouveau mandat à l'encontre d'el-Béchir. Ce mandat inclut, en plus des accusations pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, des accusations pour génocide contre les Fours, les Masalit et les Zaghawa. El-Béchir, en plus d'être le premier chef d'État en exercice recherché par la CPI, devient alors le premier accusé du crime de génocide devant la CPI.
Même si l'OTAN et Amnistie Internationale sont favorables à son arrestation, la Ligue arabe et l'Union africaine ont indiqué qu'ils ne donneront pas suite au mandat. Depuis que la CPI a émis le mandat, El-Béchir a visité le Qatar, l'Égypte, le Tchad, Djibouti et le Kenya sans être arrêté. La visite qui a cependant été la plus critiquée a été celle effectué en Chine en juin 2011. La Chine est l'un des principaux partenaires du Soudan et Pékin n'a pas donné suite au mandat d'arrêt international. El-Béchir est également accusé par Luis Moreno Ocampo d'avoir détourné neuf milliards de dollars, qui seraient en partie chez Lloyds Banking Group.