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Bonabal Albert Réfractaire S.T.O.

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En 1943, je me trouvais dans la Mayenne à Pontmain comme étudiant au Collège des Oblats. Nous avions appris que les jeunes de la Classe 43 recevaient des convocations pour partir au S. T.O. en Allemagne. Il avait été décidé que si nous recevions cette convocation, nous rentrerions chez nous. 

 

Bonabal Albert Réfractaire S.T.O.

Le 19 mars 1943 les gendarmes sont venus. Nous devions partir. J'ai donc effectivement pris le bus en direction de LAVAL, et, au lieu de prendre le train pour PARIS, j' ai pris le train de BORDEAUX et je suis rentré chez mes parents. 

Quelques jours après, les gendarmes sont venus chez eux pour demander où je me trouvais. Ils ont répondu qu'il ne savaient pas -alors que j'étais dans la pièce à côté. 

Ne me sentant plus en sécurité, j' ai fait savoir au Supérieur des Oblats que je ne pouvais plus rester chez moi, et je suis allé en SEINE-ET -MARNE à la BROSSE-MONTCEAUX où je suis resté comme religieux, sous le nom de Frère GIRON. J'étais employé comme jardinier et cuisinier. Souvent le soir, nous montions aussi la garde le long des voies ferrées. J'ai vécu dans ces conditions jusqu'au 24 juillet 1944. 

Ce jour-là, des pas lourds et souliers ferrés broient du gravier sous les fenêtres... Sans doute le piquet des scolastiques qui ont passé la nuit au « saute-mouton » du P .L.M. et qui s'affairent dans la salle aux chaussures, le « ciroir », creusé au sous-sol, sous la chapelle! Ils arrivaient de monter la garde sur la voie ferrée, où je me trouvais également. C'est aussi le tour de garde du R.P. TASSEL, Supérieur. Le voici précisément qui surgit dans la porte d'entrée... Mais ô surprise! encadré d' Allemands; mitraillette aux poings. 

-Voulez-vous tous sortir dit-il; ces Messieurs désirent vous interroger. 

Tous se rangent par deux devant la galerie du « cloître ». 

La Wehrmacht s' est postée à tous les coins du parc ~ des mitraillettes partout! Il en est arrivé plusieurs camions de ces "vert-de-gris" qui ont silencieusement cerné toutes les issues de la propriété. 

Le Père supérieur tentait de rassurer son monde en disant: "Ce n'est rien! Ils recherchent quelqu'un" ! 

Celui qui mène toute la rafle et va être désormais l' odieux "premier rôle" est le portrait-type de l'élégant Prussien de la Gestapo. C'est le "bourreau" de la Seine-et-Marne; ses atrocités ne se comptent plus. Il s' appelle KORFF ~ sous ce pseudonyme se cache un professeur de géographie de l'Université de MAGDEBOURG. KORFF s'était déjà présenté au couvent la semaine précédente, sous prétexte de rechercher un homme soupçonné de "résistance" et qu' il supposait passé chez les Pères Oblats Il avait profité de la circonstance pour inspecter tous les bâtiments. Le Père PIAT l' avait accueilli à la place du Père supérieur qui s'était absenté ce jour-là. 

"Père économe!" demande KORFF .Personne ne répond. Le Père supérieur se présente à sa place. 

"Ce n'est pas vous que je veux, mais le Père économe." 

-Le Père économe n'est pas là ! 

-Non ? C'est ce que nous allons voir! » 

KORFF ne cache pas sa déception de rater, semble-t-il, son principal « gibier ». Il fait signe à un soldat qui se dirige vers les "communs" et ramène un "civil" menotté par devant, un colosse lourdaud, aux yeux louches, l'air gêné, qui porte la trace de quelques coups à hauteur de la tempe droite. Est-ce le Judas ? Certains croient le reconnaître pour l'avoir entrevu déjà dans le couvent. Le misérable a-t-il trahi par jalousie, par dépit ? ... Depuis quelques jours les arrestations se sont multipliées dans la Seine-et-Marne. 

Lui et KORFF passent et repassent lentement dans les rangs et dévisagent chaque membre de la communauté. 

"C'est dur de le reconnaître; je ne l'ai vu qu'une fois" s'excuse le mouchard. 

Alors commence la fouille en règle du couvent. On aperçoit les officiers et les soldats qui pillent les chambres du premier; porte d'armoires et tiroirs subissent un rude assaut. 

Un "laïc", prisonnier récemment libéré d'Allemagne M. LECHESNE venu voir un de ses cousins, avait passé la nuit dans une des chambres des communs. Le bruit insolite de lourdes bottes l'avait arraché à son sommeil; reconnaissant les soldats de la Werhmacht, il essaie de s'enfuir. Trop tard! Il revient dans sa chambre et attend d'être cueilli. Lorsqu'une demi-heure plus tard, les Allemands découvrent ce grand gaillard, ils croient mettre la main sur un des chefs de la "résistance". Un coup de sifflet amène des renforts. M. LECHESNE doit tenir les bras levés, pendant qu'on le fouille de la tête aux pieds perquisitionnant l'appartement; sa valise ne contient que quelques vivres. On le fait descendre dans la cour: nouvel interrogatoire KORFF questionne ce suspect et examine ses papiers, qui prouvent bien qu'il s'agit d'un prisonnier fraîchement libéré. M. LECHESNE est contraint de rejoindre la communauté sur les rangs. 

KORFF emmène le Frère NIO: une patrouille se dirige vers le bois. KORFF revient ; il a ôté sa veste et ses manches de chemise sont retroussées jusqu'au coude. 

"Père CUNY" appelle-t-il. Le Frère CUNY s'avance; KORFF le conduit immédiatement vers le "ciroir". Une demi-heure plus tard KORFF appelle: «Père du HALGOUET -Il n'est pas là! lui réplique-t-on. KORFF s'exaspère: « Quelle drôle de comédie. ...! J'en fusille immédiatement dix si je le trouve parmi vous!". 

Il s'en va. Une dizaine de minutes plus tard, il reparaît pour réclamer le Père PIAT qui arrivait de la réception d'un parachutage et commençait à redouter le pire. 

Une demi-heure se passe KORFF revient chercher le Père GILBERT. Puis c'est le tour du Frère PERIER. 

Un des soldats qui a patrouillé dans le parc exige 4 volontaires; quatre se proposent. Il en retient deux et choisit à un endroit où la terre était fraîchement remuée; c'est l'endroit où une souche a été extraite pour faire du bois de chauffage. Les sentinelles ne veulent rien comprendre. Mais une fois dégagé, ils font reboucher le trou. 

Soudain KORFF surgit triomphant, et dit à haute voix en allemand "Nous avons gagné". Il réclame une échelle et choisit dix travailleurs. 

Entre temps, comme cuisinier, je suis requis pour préparer à manger avec deux de mes confrères pour m'aider; l'un va cherche des légumes dans le jardin, l'autre des oeufs dans son poulailler, les volailles sont abattues à coups de revolver, la plus belle vache est descendue. 

A la cuisine un Allemand trouve mon portefeuille avec une fausse carte d'identité au nom de GIRON. 

"Frère GIRON! appelle-t-il" Je ne répond d'abord pas, puis je me présente. "Est-ce votre carte d'identité ? Oui!" Il me gifle. "Elle est fausse cette carte! Non!" Deuxième gifle. "Qu'est-ce que c'est que çà ? dit-il ensuite en me montrant une feuille sur laquelle était transcrit le chant de la classe 42 : Halte-là ! On n'part pas -Travailler en Bochie ! "C'est une chanson!" Troisième gifle. "Sais-tu que c'est un truc à te faire fusiller!" 

Une auto s'est approchée et a conduit l'une des victimes du "ciroir" à quelques dizaines de mètres en contrebas, en direction d'un puits: il semble que les porteurs d'échelle et les dix travailleurs se soient aussi rassemblés là. Ce puits d'une trentaine de mètres en partie rebouché avait été vainement creusé. 

"Le Frère cellier!" commande un officier. On lui répond que c'est le Frère portier qui détient les clés de la cave Cela vaudra de revoir le pitoyable Frère NlO. La pauvre victime se montre, cheveux humides en désordre, la figure défaite, il chemine péniblement à petits pas en s'aidant d'un bâton; il parait vieilli d'une vingtaine d'années. 

Les barbares ont soumis cet innocent à la torture, à la "classique" baignade, jusqu' à suffocation. Ils ont également dû lui broyer les pieds. "Il me faut du vin". Le Frère NlO tend l'oreille; il n' entend plus très bien; la torture lui a brisé les tympans. 

KORFF survient: "En rangs par deux et suivez-moi". Tous défilent vers le puits. Stupéfaction! Ils aperçoivent entassés pêle-mêle, des caisses cylindriques intérieurement matelassées et qui ont contenu des armes parachutées ainsi que bon nombre de parachutes que les frères finissent d'extraire du puits; KORFF triomphe et rugit en même temps, vexé de ne trouver que des emballages vides ! 

"Pères et Frères! Quelqu'un d'entre vous aura bien le courage de parler. Vous n'aurez pas la lâcheté de vous faire fusiller tous, alors qu'il suffit d'un mot pour éviter ce massacre Vous saviez tous ce qu'il y avait là-dedans. Maintenant où sont les armes ?" 

Protestations unanimes et sincères de la part de la très grande majorité tout au moins. Plusieurs des gardiens manifestent de la fureur. 

"Vous devez savoir où sont les armes. Si vous ne le révélez pas, je commence par fusiller le Père GILBERT... J'en fusille deux, trois, quatre, cinq, et ainsi de suite jusqu'à ce que vous me disiez où sont les armes." 

Tous de maintenir de plus belle qu'ils ignoraient -et c'était vrai encore une fois pour presque tous -jusqu'à l'existence de cette cachette et de ces parachutages. 

- "vous ne voulez rien avouer ? Commençons!" 

Les mains liées derrière le dos, le Père GILBERT, très pâle, 1es cheveux mouillés, s'est avancé. Malgré les tortures qu'il a subies, il semble en pleine possession de lui-même. Il se tient bien droit, il domine son bourreau. KORFF les bras nus jusqu'aux coudes, se place à dix pas, arme froidement sa mitraillette et interroge: 

"Tu ne veux pas me dire où sont les armes? - Monsieur je désire un prêtre, répond simplement le Père GILBERT. 

KORFF épaule: « Où sont les armes ?" KORFF a visé au coeur et fait feu. Le père GILBERT s'affaisse lentement et tombe sans proférer une plainte. KORFF fait tranquillement le tour de sa victime et lui lâche une seconde rafale dans la tempe. 

"C'est votre faute s'il est mort ! Au second maintenant!" 

Le Frère CUNY est apparu, l'air assez ahuri de quelqu'un qui s'arrache d'un bain forcé. Il est conduit par un soldat les mains attachées derrière le dos; et se place à quelques mètres en avant du corps du Père GILBERT; KORFF se met en face de lui. 

"Tu ne veux pas me dire où sont les armes?" 

Le Frère CUNY fait signe que "non" de la tête: "Je ne sais rien" 

Le Frère CUNY se redresse. La décharge le fait s'écrouler sur le côté droit; il pousse un long gémissement qui donne le frisson; KORFF l'achève d'une rafale dans la tête. 

Puis le Frère PERIER arrive, les mains libres, assez rudement tiré par un soldat qui ne le lâche qu'au moment où KORFF pose impérativement sa question: "Tu ne veux pas me dire où sont les armes?" -"Je ne sais rien". 

KORFF épaulant sa mitraillette, le Frère PERIER croise les bras. Il entrouvre les mains sous la première rafale. L'assassin de la Gestapo qui ne manifeste pas plus d'émotion que s'il abattait une bête opère encore sans hâte son mouvement circulaire, ajuste sa cible et l'achève à la nuque. 

Le Père PlAT se trouve allongé dans l'auto stationnée un peu plus loin. KORFF va lui- même lui ouvrir la portière; le pauvre Père fait pitié. Il a les pieds nus Il faut que l'on l'ait martyrisé pour avoir été obligé de la transporter ainsi sur les lieux de son sacrifice. 

Le Père se traîne difficilement jusqu'au tertre où gisaient ses trois confrères; ne lui a-t-on pas brûlé la plante des pieds au chalumeau ? 

KORFF le couche en joue; sa mitraillette au chargeur vide ne part pas. Il profère un juron. Une seconde mitraillette s'emaie. Il s'est assis nonchalamment pour réarmer une autre mitraillette. Au tour du Frère NIO maintenant! Le brutal qui l'accompagne lui arrache sauvagement son bâton de soutien. Le voici, loque douloureuse, menu vieillard de 40 ans qui progresse semelle après semelle. 

KORFF l'interroge et sur sa réponse négative le fusille à bout portant. 

Content de sa besogne de boucher l'immonde KORFF s'adresse à la communauté. vous avez vu ! ... je vais continuer 6, 7, 8, 9, 10, tant qu'il faudra! On va vous grouper par dix!" 

Sur ces entrefaites, et providentiellement, une luxueuse auto pénètre dans la propriété et bien stopper au lieu du rassemblement. 

Il en sort quelques officiers de haute volée, dont un colonel. Ils inspectent négligemment les corps des fusillés, examinent longuement la soie fine des parachutes et les caisses d'armes et de munitions. 

Durant un bon quart d'heure; ils parlementent avec KORFF, puis leur auto démarre et disparaît On ne sait encore s'ils ont intercédé avec quelque succès, car KORFF recouvre sa voix bourrue: "Dix volontaires pour porter les corps dans le puits" 

Les fossoyeurs voudraient traiter avec ménagement les masses inertes de leurs frères. KORFF hurle "Jetez-moi çà n'importe comment! Ce n'est pas ma faute après tout! C'est la leur !" 

Un soldat pousse du pied les cadavres dans la fosse béante Un peu de marne blanche et des pierres sont jetées sur les cinq religieux. Que de barbarie ici ! 

Les gardiens affirment: "Vous prisonniers de guerre." 

Avant de quitter les lieux, toute la troupe a fait ripaille avec les victuailles qu'ils nous ont obligé à cuisiner. Mais avant de manger, ils m'ont obligé à goutter à tous les plats en présence d'un gardien afin de prouver qu'ils n'étaient pas empoisonnés. La panse pleine, ils se lèvent aux trois quarts ivres, mais ayant eu les yeux plus grands que le ventre, ils laissent la table jonchée de tas de viandes rôties, bouteilles à moitié vides, mais se gardent bien de distribuer les restes aux religieux qui n'ont rien mangé depuis la veille. 

Cinq camions partent, bourrés de tout ce qu'ils ont pu ramassé: bicyclettes, machines à écrire, sacs de blé, piles de draps, quartiers de viande, coupons d'étoffe etc A 16 heures surviennent deux petits camions dans lesquels les 86 religieux reçoivent l'ordre de s'entasser. Serrés au point de ne pouvoir faire le moindre mouvement, nous sommes conduits à FONTAINEBLEAU. KORFF se montre bientôt pour examiner les cartes d'identité. Il en repère une dizaine de fausses, celles des "réfractaires" du travail en ALLEMAGNE. 

Pendant quatre jours le temps passe en une promenade d'une heure le matin et le soir, le reste du temps entre quatre murs. Si ce n'est le menu de famine, cruel à des appétits de 20 ans, tout se passe sans histoire et on se berce de l'illusion d'une prochaine délivrance Hélas ! le bruit court que le séminaire est inculpé de "coopération" passive à la "résistance" et de "recel d'armes ». On ne se fait plus de doute sur une prochaine déportation. 

Le vendredi en effet, grand branle-bas dès 5 heures du matin. Vingt cinq d'entre nous montent à bord de quatre camions bâchés, assez commodément assis sur des bancs: voilà qui ne dit rien qui vaille! L'excursion risque d'être longue. 

Un dernier camion emporte aussi des "civils" de la région. Où nous mène-t-on ? Les "bouts de bancs" essayaient de déchiffrer au bord des routes les pancartes des localités traversées. CORBEIL! Les tours de Notre Dame de Paris! Un frisson Si l'on allait embarquer à la gare de l'Est pour l'Allemagne. Non! SENLIS, COMPIEGNE ! 

Nous sommes dirigés sur le camp de concentration situé à deux kilomètres de COMPIEGNE "ROYAL-LIEU" ,jadis séjour de vacances des Rois de France. C'est toute une cité de baraquements enclose de barbelés, épiée par le nombreux miradors aux projecteurs puissants. 

Après avoir terminé les monotones et multiples formalités d'installation, d'inspections des papiers etc... nous pouvons enfin nous reposer relativement libre sur de mauvaises paillasses. 

Les joumées s'organisent: réveil 7 h. puis appel à 8 h. A 12 h. 30 distribution d'une louche de soupe Puis quelques corvées à tour de rôle: nettoyage du camp, aménagement des nouveaux locaux pour les arrivages. 17 h. second appel suivi du "jus" du soir et à 21 h. fermeture des baraques. 

Le temps passe entre corvées, jeux de cartes ou sport. 

Le jeudi 17 août, 1000 à 1500 "des plus dangereux", officiers supérieurs, ingénieurs, gardes-mobile, "maquisards" sont recensés et sur le champ emmenés dans des camions. 

Les départs semblent être définitivement annulés. 

Par la route de PARIS l'incessante procession vers COMPIEGNE des véhicules les plus extravagants masqués de feuillage, parle éloquemment: le « repli stratégique » revêt une fois de plus l'aspect d'une vaste débandade. 

25 août! Jour fatal! A 18 h. au lieu de la sentence libératrice, c'est l'ordre lugubre. 

"Prenez vos bagages! Vous partez!" 

Entre deux murs de mitraillettes, dans des wagons à bestiaux -chevaux en long 8, hommes 40! Non! 60 à 90 dans chaque wagon. Il ne faudra guère songer à s'allonger à l'aise. 

Le train s'ébranle dans une nuit d'encre. Les convoyeurs n'ont oublié qu'une chose, c'est que dans les bagages des voyageurs se cachent des outils coupant et perforant. 

Un trou est pratiqué dans la paroi du fond. 15 volontaires disparaissent par le trou à la queue leu leu et se précipitent dans les ténèbres. 

Les "frisés" s'aperçoivent que leurs oiseaux s'envolent et déchargent leurs mitraillettes au hasard. 

MONTDIDlER! CHAULNES! Il est II h. Le débarquement a lieu en amont de la gare impraticable de PERONNE. Nous sommes installés dans un camp de fortune. 

Les grondements du canon se rapprochent depuis le 28, mêlés aux explosions des minutions qui sautent. Les prisonniers seront-ils entraînés dans le tourbillon de la défaite? 

Les soldats du camp brûlent leurs papiers. A midi ils "confient les détenus à la Croix-Rouge et délogent sans trompette". 

Les heureux libérés se dispersent dans toutes les directions. 

Le 1° septembre PERONNE est libéré et nous quittons la ville par des moyens de fortune, portant aux quatre coins de la FRANCE, l'annonce de notre dramatique incarcération, en même temps que notre délivrance. 


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