Jean Filliol (12 mai 1909 - ?), militant nationaliste français et membre de La Cagoule. Militant de l'Action française, (il dirigeait la 17e équipe des Camelots du Roi), il est très actif durant la manifestation des Ligues, le 6 février 1934 à Paris.
À la suite de cet événement, il fonde avec l'ingénieur Eugène Deloncle, La Cagoule ou Comité Secret d'Action Révolutionnaire (C.S.A.R.), un groupe d'extrême-droite qui à partir de 1935 s'oriente dans des actions de plus en plus violentes dans le but de renverser le régime républicain. Le 13 février 1936, il tente de porter un coup de baïonnette à Léon Blum. En 1937, il participe à l'assassinat des frères Carlo et Nello Rosselli à Bagnoles-de-l'Orne pour le compte de Mussolini et se réfugie en 1937 en Italie puis en Espagne.
En 1941, il revient en France et rejoint l'équipe dirigeante du Mouvement social révolutionnaire (MSR) de Deloncle où il est en charge du renseignement. Le 14 mai 1942, il organise un "putsch" pour évincer Deloncle. Mais Laval, échaudé depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime de la part de Collette en août 1941, voit en lui un assassin en puissance et le fait interner en novembre 1942 au camp de Saint Paul d'Eyjeaux. Joseph Darnand, secrétaire d'État au maintien de l'ordre et chef de la Milice, le fait libérer début 1944 et l'affecte à la Franc-garde de la Milice dans le Limousin, en charge, encore, du renseignement.
C'est à ce titre qu'il devient le personnage clé de la tragédie d'Oradour-sur-Glane car c'est lui qui indique le nom de ce village aux Allemands comme hébergeant un maquis. Jean Filliol, réfugié en Espagne, est condamné par contumace à la peine capitale. Il travaille pour la branche espagnole de L'Oréal. Pour l'historien Robert O. Paxton, il est évident que Jean Filliol fait partie de ces Français marginaux qui « ont émargé aux fonds secrets de l'Allemagne et de l'Italie à la fin des années 30 » (La France de Vichy, 1940-1944).