Satan a encore frappé. Le papa de Marine et moi, has-been tous deux, sommes des nostalgiques de temps où il faisait bon vivre, lui de celui des Nazis et du temps béni des colonies, moi celui de la France libre.
Ce personnage abject est contre ce qu’il nomme la « pensée unique » celle des antiracistes et de ceux qui entonnent la Marseillaise en pensant que le sang impur est celui des nazis et autres affidés, il est pour une autre « pensée unique », celle des racistes qui chantent le premier couplet de notre hymne national en pensant que ce sang impur dont ils veulent abreuver nos sillons est celui des Juifs, des Arabes, des noirs, des homos, des roms, des défenseurs de la liberté, en somme des mêmes que ceux qui ont fini à Dachau ou dans une fosse qu’on les avait forcés à creuser.
Sa pensée unique c’est celle contenue dans l’ouvrage écrit par Hitler, Mein Kampf, « Mon combat ». Ce terme de pensée unique utilisé par l’homme à l’oeil de cristal on l’entend à tout bout de champ, et on le lit à longueur de colonnes. Et alors ? Est-ce de la pensée unique que de bien penser, de penser comme tous ceux qui sont morts pour la Liberté, de ceux qui clament que toutes les civilisations, toutes les races, toutes les religions se valent ? Cette pensée-là j’y adhère totalement. Et que des mal-pensants me traitent de bien-pensant me ravit.
J’en viens à ce qui est à la source de ce petit écart historico-politico-philosophique, ou tout ce qu’on voudra. Dans une vidéo diffusée sur le site du FN, mais retirée dimanche, Jean-Marie Le Pen critiquait des artistes anti-FN. Son interlocutrice citant le chanteur Patrick Bruel, il a répondu « on fera une fournée la prochaine fois », dans un rire satisfait. « Le mot fournée que j’ai employé n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles », a réagi le fondateur du Front National, assurant ne pas avoir su que le chanteur était juif.
Ce genre de trait spirituel bien le pénien fait suite à une longue suite de jeux de mots du même acabit, depuis que le Pen est le Pen, il y a déjà bien longtemps, et a valu à ce triste individu beaucoup de procès, beaucoup de non-lieux et de condamnations à payer un franc symbolique. Si ça vous gratte, soyez raciste, vous ne risquez rien, faites-vous donc plaisir ! Lâchez-vous ! Alors le FN est en grand émoi, l’âme du nid, le président d’honneur actuel de ce parti, son fondateur, frétille encore, et ceux qui veulent nous faire croire que le loup n’a pas seulement changé de voix mais aussi de peau, ne savent pas comment le mettre à la retraite.
Il résiste le vieux, c’est grâce à lui que le parti qu’il a fondé est devenu le premier de France ! Sa fille parle d’une maladresse, il n’aurait pas anticipé sur la portée politique de cette sortie raciste. En clair, elle ne condamne pas ses propos mais trouve que ce n’est pas encore le moment de se lâcher. Je l’entends d’ici dire à son papa chéri, dont elle est héritière à tous points de vue : « Tu aurais pu au moins attendre 2017 pour annoncer la couleur ! » Il y a eu diabolisation du FN, puis dédiabolisation, nous en sommes au stade de la rediabolisation. Ah, s’il pouvait partir à tous les diables !