Brice Hortefeux, né le 11 mai 1958 à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique français. Depuis le 23 juin 2009, il est ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, après avoir occupé plusieurs autres ministères dans les gouvernements Fillon et Villepin. Ami très proche depuis 1976 de Nicolas Sarkozy, il est considéré comme son principal lieutenant. Témoin de celui-ci lors de son premier mariage, il est le parrain de baptême de l'un de ses fils. Il est surnommé par les journalistes « le porte-flingue de Nicolas Sarkozy ».
Fils d'un banquier de Neuilly-sur-Seine, et d'une professeur d'histoire-géographie ayant créé le centre "retravailler" à Clermont-Ferrand, il obtient sa licence de droit privé en 1982, sa maîtrise en droit public en 1984, puis est élève à l'Institut d'études politiques de Paris, dont il sort sans diplôme en 1986 suite à son succès au concours externe d'Administrateur territorial. Il est, depuis 1992, membre du Conseil Régional d'Auvergne. Administrateur territorial entre 1986 et 1993, il est ensuite chef du cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget et Porte-Parole du gouvernement de 1993 à 1995. Il est nommé préfet, chargé d'une mission de service public relevant du gouvernement en 1995, puis chargé de mission au cabinet du président du Sénat entre 1998 et 1999.
Au niveau local, il est conseiller régional d'Auvergne entre 1992 et 2004, et entre 1998 et 2004 président de la Commission des finances et rapporteur du budget du Conseil régional d'Auvergne. Entre 1991 et 2001, il est secrétaire départemental de la fédération RPR du Puy-de-Dôme, puis de 1998 à 2002, membre du comité politique du RPR. À partir de 2002, il est membre du Bureau Politique de l'UMP. Il a succédé en 1999 au Parlement européen à Nicolas Sarkozy, démissionnaire. Il est réélu conseiller régional d'Auvergne lors des élections régionales des 21 et 28 mars 2004, sur la liste d'union UMP-UDF conduite par Valéry Giscard d'Estaing (région d'Auvergne, section départementale du Puy-de-Dôme). Puis il mène la liste UMP-UDF pour les élections européennes de juin 2004 dans la circonscription Massif central-Centre. Sa liste est devancée par celle du Parti socialiste mais il est néanmoins élu et siège au Parlement européen.
Le 28 novembre 2004, il accède au poste de secrétaire général délégué de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), aux côtés de Nicolas Sarkozy. Du 2 juin 2005 au 15 mai 2007, il est ministre délégué aux Collectivités territoriales auprès du ministre d'État (ministre de l'intérieur) dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il a notamment la mission de mettre en place concrètement l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale. Après sa nomination au gouvernement en juin 2005, il met fin à son mandat de député européen au sein du Groupe du PPE-DE. Jean-Pierre Audy, troisième sur la liste de 2004, lui succède. Parallèlement à ces fonctions, il assure également la présidence de l'UMP du département du Puy-de-Dôme. Suite à la démission de Nicolas Sarkozy de la présidence de l'UMP le 14 mai 2007, il en assure la présidence par intérim, aux côtés de Jean-Claude Gaudin et de Pierre Méhaignerie.
La victoire de M.Sarkozy à la présidentielle de 2007 lui permet de devenir ministre de l'Immigration , de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Codéveloppement au sein du nouveau gouvernement de François Fillon, l'Intérieur pour lequel il fut longtemps favori revenant finalement à Michèle Alliot-Marie. Il se déclare ouvertement intéressé par les prochaines élections municipales à Clermont-Ferrand en 2008. Il veut ainsi prendre cette ville qui a toujours été un bastion de gauche ; Valéry Giscard d'Estaing échouant par deux fois en 1959 et 1995. Cependant, le magazine Modergnat (n°26, décembre 2006) évoque la possibilité qu'il renonce finalement à se présenter à Clermont-Ferrand pour retourner dans le fief de Nicolas Sarkozy, Neuilly-sur-Seine. Son avenir était alors conditionné par le résultat de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, Brice Hortefeux ayant longtemps été annoncé comme un futur ministre de l'Intérieur.
Néanmoins, sa présence permanente sur le terrain clermontois (lors d'une interview accordée au journal La Montagne en 2006, Serge Godard, actuel maire socialiste de Clermont-Ferrand confiera d'ailleurs : "...Le problème avec Brice Hortefeux, c'est qu'on le voit trop souvent à Clermont-Ferrand.) et la création de l'association "Mieux vivre à Clermont" devant servir de relais à sa candidature aux élections municipales confirment bel et bien ses vues sur Clermont-Ferrand en 2008. Le 30 novembre 2007, par un communiqué envoyé au journal La Montagne, il renonce à se présenter à l'élection municipale à Clermont-Ferrand, en mars 2008. Officiellement, il ne se présente pas parce que selon lui « l'honnêteté consiste à assurer le succès des responsabilités que [lui] a confiées le président de la République », mais selon Le Canard enchaîné, c'est en raison de sondages « calamiteux ». À l'issue de l'élection européenne de 2009, il est élu député européen. Cependant, cette élection est considérée comme une surprise, Brice Hortefeux occupant la troisième position sur la liste UMP de la circonscription Massif central-Centre, qui n'avait que cinq sièges à offrir lors d'une élection à la proportionnelle. Ce dernier laisse entendre qu'il restera au gouvernement et l'Élysée affirme qu'il « n'avait pas pris l'engagement d'être sur les listes pour être élu » et ne respectera donc pas l'un des engagements de l'UMP concernant le fait que « les candidats de la Majorité présidentielle s'engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles ».
Du 2 juin 2005 au 15 mai 2007, il est ministre délégué aux collectivités territoriales auprès du ministre d'État (ministre de l'intérieur) dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il a notamment la mission de mettre en place concrètement l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale. Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. La victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 lui permet de devenir ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire au sein du nouveau gouvernement de François Fillon. Il quitte alors ses fonctions de secrétaire général délégué de l'UMP, remplacé par Patrick Devedjian. Il est alors nommé conseiller politique du parti par Jean-Claude Gaudin. Il est le promoteur de la loi de maîtrise de l'immigration adoptée le 23 octobre 2007, qui complète en grande partie les lois Sarkozy de 2003 et 2006. Cette loi limite en particulier le regroupement familial. Il fixe aux forces de l'ordre des objectifs chiffrés en matière d'expulsions et de reconduites à la frontière : 25 000 en 2007, 26 000 en 2008 et 28 000 en 2010. Si l'on exclut du bilan de Hortefeux les reconduites de personnes qui sont libres de circuler en Europe (Roumains, Bulgares, etc.), les expulsions de sans-papiers atteignent moins de la moitié des objectifs prévus.
Le 8 octobre 2007 dans le journal Aujourd'hui en France, Brice Hortefeux dit : « La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir ». [...] « Ayons surtout le courage de regarder la réalité en face ! [...] Est-il normal que 60% des immigrés soient concentrés sur trois des vingt-deux régions françaises ? Que le taux de chômage de ces personnes atteigne 22% et que leurs enfants soient bien souvent en échec scolaire ? Non, ce n'est pas acceptable. » L'article rappelle que sa mère Marie-Claude Hortefeux ancienne présidente de l'Association nationale d'entraide féminine (ANEF) a une sensibilité brulante sur le sujet car ses convictions religieuses lui rappellent de toujours accueillir l'étranger. Une de ses amies dit sur le débat sur l'immigration : « Je sais qu'elle est malheureuse ». Fin novembre 2007, il soulève une polémique en sous-entendant, lors de l'émission Capital sur M6, que les sans-papiers n'étaient pas des « citoyens honnêtes, propres ». Au cours de l'année 2008, Brice Hortefeux souhaite que des associations autres que la Cimade puissent intervenir dans les centres de rétention. L'appel d'offres, qui faisait suite à un décret, est cassé par le tribunal administratif. Les plaignants dont le Gisti voient dans cette réforme une tentative d'éloigner la Cimade des centres de rétention, et de réduire l'aide juridictionnelle apportée aux immigrés.
Le 15 janvier 2009, en remplacement de Xavier Bertrand qui devient secrétaire général de l'UMP, Brice Hortefeux devient ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. C'est Eric Besson, ancien socialiste, qui reprend son ancien poste. Neuf jours plus tard, Brice Hortefeux devient vice-président de l'UMP, élu sur un ticket qui recueille 93 % des voix au conseil national du parti. Le 23 juin 2009, Brice Hortefeux est nommé ministre de l'Intérieur par le Président de la République. Le 13 décembre 2009, Brice Hortefeux reçoit le "Prix de la lutte contre le racisme et contre l'antisémitisme" par l'Union des patrons et des professionnels juifs de France (UPJF) . La remise de ce prix est critiquée par Guillaume Weill-Raynal du magazine Marianne, notamment en raison des positions de l'UPJF sur le Conflit israélo-palestinien et la place de l'Islam en Europe . Ses propos à l’égard d’un militant d'origine maghrébine lors de l'université d'été 2009 de l'UMP, filmés par une équipe de Public Sénat et diffusés par Le Monde sur son site Internet, conduisent le MRAP à porter plainte pour « diffamation à caractère raciste » ou pour injures raciales. Condamné le 4 juin 2010, par le tribunal correctionnel de Paris à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts, Brice Hortefeux est relaxé le 15 septembre 2011 par la cour d’appel de Paris qui repousse la qualification d'injures publiques pour la raison que les paroles du ministre n'ont pas été "proférées" et n'avaient pas vocation à "s'adresser au-delà du cercle restreint formé par les militants qui l'entourent".
L'infraction alléguée est donc requalifiée en contravention d'injures non publiques, pour laquelle le MRAP n'avait pas capacité à se constituer partie civile et était donc irrecevable, ce que confirme la Cour de cassation en rejetant le pourvoi du MRAP le 27 novembre 2012. Certaines personnes disent que Brice Hortefeux a déclaré plus tard que la défense adoptée, selon laquelle ses propos ne s'appliquaient pas aux Maghrébins mais aux Auvergnats, était loufoque. Après une année passée au ministère de l'Intérieur et 150 déplacements auprès de victimes, il se félicite notamment de la baisse de 2,91 % de la criminalité, du rapprochement entre la police et la gendarmerie (un peu en défaveur de cette dernière cependant) et de la subvention de 6 100 nouvelles caméras sur les six premiers mois de 2010. Il annonce la création de 26 nouvelles unités territoriales de quartier, en plus des 34 déjà existantes, et de 96 cellules spécialisées pour lutter contre les cambriolages. À l'été 2010, après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, il décide de l'éloignement de nombreux Roms en situation irrégulière. Il fait état de l'augmentation du nombre d'actes de délinquance de la part de roumains à Paris. La circulaire qui vise ensuite la population rom « en priorité » fait l"objet d'une polémique auprès de l'opposition, des ONG, de la Commission européenne et de l'ONU. Brice Hortefeux présente en réaction une nouvelle circulaire enlevant toute mention d'un ethnie.
Pour avoir laissé entendre que David Sénat, ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Justice était à l'origine de fuites au journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt, Brice Hortefeux est condamné, le 17 décembre 2010, par le tribunal de grande instance de Paris pour atteinte à la présomption d'innocence à l'encontre de celui-ci. Il doit verser au plaignant un euro de dommages et intérêts et s'acquitter du versement de 3 000 euros pour frais de procédure. Il a interjeté appel du jugement. Lors de la formation du gouvernement François Fillon III, le 14 novembre 2010, Brice Hortefeux est reconduit dans ses fonctions et obtient en plus le portefeuille de l'Immigration, le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire disparaissant. Il quitte ses fonctions le 27 février 2011, lors d'un remaniement gouvernemental provoqué par la démission de Michèle Alliot-Marie. Il est remplacé place Beauvau par Claude Guéant, jusque-là Secrétaire général de la présidence de la République.
Après son départ du gouvernement, il est nommé « conseiller politique » de Nicolas Sarkozy en vue de préparer la campagne présidentielle de 2012. En mars 2011, Brice Hortefeux annonce son intention de retrouver un siège de député européen. Élu lors des élections européennes de 2009 mais n'ayant jamais siégé du fait de ses fonctions ministérielles, la possibilité de son retour est mise en cause par le règlement intérieur du Parlement européen. La démission de sa suppléante Catherine Soullie lui permet finalement de retrouver son siège le 24 mars, la loi française prévoyant de son côté qu'un ancien ministre peut retrouver son mandat parlementaire après son départ du gouvernement s'il le souhaite.
En novembre 2012, il est condamné par le tribunal correctionnel de Paris, à une amende de 5 000 euros avec sursis pour avoir menacé Me Olivier Morice, l'avocat des familles de victimes de l'affaire Karachi. Brice Hortefeux avait déclaré en septembre 2011 dans Le Nouvel Observateur, que cet avocat « devrait être fracassé ». Il est relaxé en janvier 2014 par la Cour d'appel de Paris. En janvier 2013, dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP avec cinq autres personnalités du parti, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012. Fin janvier 2014, il est désigné tête de liste pour la circonscription Massif central-Centre pour les élections européennes de la même année. Le 4 juin 2014, il déclare au journal Le Monde : "Je souhaite que Sarkozy soit candidat à la présidence de l'UMP".