À l'occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, Le Point.fr vous propose de revivre le D Day, heure par heure.
En fin de matinée le 6 juin 1944, les défenses allemandes commencent à tomber et les alliés à avancer vers les communes.
Le débarquement allié a commencé dans la nuit. Après l'arrivée des parachutistes britanniques et américains, après le bombardement naval et aérien des défenses allemandes, les premières vagues de soldats, américains, ont atteint les plages de Normandie sous la mitraille à 6 h 50 (voir la première partie de notre direct). Du côté des Allemands, on ne croit pas à un débarquement d'envergure, plutôt à un leurre (lire la deuxième partie de notre direct). Hilter est au Berghof, sa résidence secondaire dans les Alpes bavaroises. Il s'est couché à 3 heures du matin sans être informé de la situation et a demandé à ce qu'on ne le réveille pas...
12 h 20. Omaha : les premiers soldats de la force O atteignent Colleville.
Midi. Churchill prend la parole à Londres devant la Chambre des communes.
Utah : les quatre routes de sorties de plage sont aux mains des parachutistes américains.
Pointe du Hoc : le colonel Rudder transmet en morse le message suivant : "Mission achevée. Avons besoin urgent munitions et renforts. Beaucoup de pertes". Sur les 225 rangers de l'opération, seuls 90 sont en état de combattre.
Juno : le général Keller, qui dirige les opérations, débarque. Comme dans les autres zones, les plages sont terriblement encombrées et les troupes, qui ont notamment pour objectif de s'emparer de l'aérodrome de Carpiquet et de la ligne Caen-Cherbourg, peinent à se mettre en marche.
Au Berghof. À la même heure, Hitler prend connaissance du dernier compte rendu du colonel von Roenne, chef d'état-major chargé de surveiller la façade atlantique. Celui-ci affirme : "Le débarquement sur la côte normande est, certes, d'envergure, mais les forces engagées ne représentent qu'une faible proportion des effectifs ennemis disponibles. (...) Cela donne à supposer que l'ennemi projette une opération de grande envergure, prochainement, dans la Manche. Elle visera, probablement, le secteur du Pas-de-Calais...
11 h 30. Juno : la ville de Saint-Aubin-sur-Mer est libérée. Quelques minutes plus tard, la dernière vague de débarquement pose le pied sur la plage quand la première est déjà à 8 km à l'intérieur des terres. À l'est de la plage, les troupes canadiennes ne parviennent cependant pas à franchir Langrune-sur-Mer pour effectuer comme prévu la jonction avec les troupes britanniques de Sword, elles-mêmes arrêtées sur leur flanc ouest. Toute la journée, une dangereuse brèche restera ouverte entre les deux zones.
11 h 15. Omaha : le colonel allemand Goth se montre cette fois sûr de la victoire. "La tête de pont est maintenant liquidée. L'ennemi a été rejeté à la mer. Il reste seulement à nettoyer des infiltrations américaines que nos forces sont en train de contre-attaquer du côté de Colleville."
11 heures. Sword : Le commando Kieffer prend la batterie du casino de Ouistreham (voir ci-dessous). La garnison allemande se rend quelques minutes plus tard.
1 heures. Gold : la deuxième vague d'assaut débarque. La 50e division britannique s'enfonce dans les terres, en direction de Bayeux.
10 h 46. Omaha : l'USS Ancon, navire amiral de la force O, reçoit ce message : "Les choses semblent aller mieux."
10 h 30. Omaha : deux brèches sont ouvertes au niveau de Saint-Laurent-sur-Mer, et à l'ouest de la plage.
10 heures. Hitler se réveille et prend connaissance de l'arrivée des alliés. "Enfin, on va pouvoir en découdre ! Mais il faut attendre d'y voir plus clair", aurait-il déclaré alors. Le Führer ne semble pas croire que le Jour J est arrivé. Devant Albert Speer, ministre de l'Armement, il soutient que les opérations en cours sont une tentative de diversion menée par les services d'espionnage ennemis pour lui faire engager ses troupes prématurément, et loin de la véritable zone d'invasion.
La BBC diffuse les messages enregistrés à l'intention des peuples d'Europe. Dwight Eisenhower est le premier à parler, suivi par le roi de Norvège et le Premier ministre belge.
Le matin du Jour J, à la radio, le président Roosevelt appelle les Américains à se joindre à sa prière pour les soldats engagés en Normandie. Il en a rédigé le texte la veille, avec sa fille et son gendre. "En ce jour, dit-il, nos fils entament un effort considérable, un combat pour préserver notre République, notre religion et notre civilisation, et pour libérer une humanité souffrante." Lire l'intégralité de la prière.
Omaha : 200 soldats sont parvenus à escalader la falaise et atteignent Vierville-sur-Mer.
Le général Edgar Feuchtinger reçoit l'ordre de contre-attaquer avec ses chars le long de la rivière de l'Orne face aux parachutistes britanniques de la 6th Airborne Division.
Sources : Jour J, Le grand atlas du Débarquement, Stephen Badsey, Atlas, 286 pages, 30 euros. D-Day et la bataille de Normandie, Antony Beevor, Calmann-Lévy, 638 pages, 26, 40 euros. Les secrets du jour J, Bob Maloubier, La Boétie, 295 pages, 18, 50 euros. Le Débarquement pour les Nuls, Claude Quétel, First Éditions, 380 pages, 22, 95 euros. Opérations aéroportées du Débarquement, Benoit Rondeau, Editions Ouest-France, 144 pages, 18, 50 euros. "Invasion !", le Débarquement vécu par les Allemands, Benoît Rondeau, Tallandier, 440 pages, 23, 90 euros. Chronographie du Débarquement et de la bataille de Normandie, Stéphane Simonnet, Editions Ouest-France, 14, 90 euros.