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Débarquement - 6 juin 1944, 9 h 45 : les chars spéciaux débarquent à Juno

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À l'occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, Le Point.fr vous propose de revivre le D Day heure par heure, en images, témoignages et vidéos.

 

La première vague d'alliés américains débarque à 6 h 30

La première vague d'alliés américains débarque à 6 h 30

Le débarquement allié a commencé dans la nuit. Après l'arrivée des parachutistes britanniques et américains, après le bombardement naval et aérien des défenses allemandes, les premières vagues de soldats, américains, ont atteint les plages de Normandie sous la mitraille (voir la première partie de notre direct). Pendant que les Britanniques, les Canadiens et les Français s'apprêtent à débarquer à leur tour sur Omaha Beach, le carnage est tel que le commandant de la force O demande l'arrêt des opérations...

9 h 45. Juno : les chars spéciaux débarquent.

9 h 35. Juno : la ville côtière de Courseulles-sur-Mer est libérée.

9 h 30. Le premier communiqué officiel du SHAEF est diffusé : "Des forces navales alliées, soutenues par d'importantes forces aériennes, ont commencé à débarquer ce matin sur la côte nord de la France."

Alors qu'il s'apprête à frapper la tête de pont britannique, le régiment de von Oppeln-Bronikowski reçoit l'ordre de faire demi-tour pour contre-attaquer vers les plages. Le général Marcks demande le déploiement de la 12e division de panzers SS "Hitlerjugend".

Mais, au Berghof, on continue de temporiser en attendant le réveil de Hitler.

Omaha : à l'extrémité est, sur la falaise, tombe le point d'appui WN60. 

Gold : une dizaine de chasseurs allemands mitraillent la plage.

9 h 29.Sword : Colleville et Hermanville sont libérées. 

9 h 20.Omaha : les navires alliés lancent un nouveau tir de barrage sur les défenses allemandes, au risque de toucher les soldats américains. 

9 h 15. Le chef d'état-major Speidel alerte Rommel, qui s'est autorisé un court séjour en Allemagne ( lire la première partie de notre direct et l'encadré "Mais où sont les Allemands ?")

9 heures.Omaha : le chef des forces terrestres américaines, le général Bradley, envoie un message urgent au général Eisenhower, lui demandant l'autorisation d'abandonner les opérations de débarquement en cours. 

Côté allemand, le rapport du colonel Goth est rassurant : "Les équipes du génie ont arrêté leurs démolitions. Tout débarquement a cessé. Les navires restent au large. Le feu de notre artillerie est bien ajusté et a déjà infligé de lourdes pertes à l'ennemi." 

8 h 40. Sword : l'Écossais Simon Fraser, 15e Lord Lovat, débarque précédé de son joueur de cornemuse personnel, le piper Bill Millin. Celui-ci fait les cent pas, au milieu des tirs et des cris, en jouant "The Road to The Isles".

"J'ai commencé à jouer dès que nous avons sauté à l'eau et puis, pendant que la brigade se préparait à faire mouvement vers l'intérieur des terres, moi, je faisais l'aller-retour sur la plage en jouant quelques airs. Les morceaux de musique avaient été choisis spécialement par lord Lovat et son aide de camp. (...) J'ai joué en traversant Bénouville et tout le long de la route menant au "pont Pégasus". J'ai arrêté de jouer juste avant que nous n'arrivions au pont où il y avait des tireurs embusqués puis (...) tout le long de la route jusqu'à ce que nous apercevions le deuxième pont, qui était également sous le feu de l'ennemi. J'ai vu deux paras à l'autre bout (...) qui nous faisaient de grands signes pour nous faire arrêter. Je me suis retourné vers lord Lovat qui avançait tranquillement, comme s'il se promenait chez lui, à faire le tour du propriétaire. Il m'a fait signe de continuer... Je peux dire que c'est le pont le plus long que j'ai jamais traversé !"

8 h 30. Omaha : les Allemands commencent à croire à la victoire : faute de place sur la plage, le débarquement s'est interrompu. La mer ne cesse de rejeter les corps de soldats tués ; des hommes errent, en état de choc, entre des véhicules carbonisés ; au large, des barges tournent en rond faute d'ordre précis, "comme un troupeau de bestiaux pris de panique", selon le mot du chef adjoint de l'état-major de Gerow. Le général Cota établit son poste de commandement au milieu de ce chaos.

Quelques minutes plus tard, les Américains font leurs quatre premiers prisonniers.

Gold. Les Britanniques parviennent à réduire le redoutable point d'appui de "La Rivière", à l'est de leur zone, dont le canon a détruit plusieurs chars. La batterie de La Marefontaine est rapidement prise : la garnison allemande, sous le choc du bombardement naval, n'oppose qu'une faible résistance.

8 h 25. Gold : les commandos peinent à se former dans l'embouteillage de la plage.

8 h 5.Juno : le journal de bord de la 3e division d'infanterie canadienne fait état de l'explosion d'environ seize obus à la minute.

8 heures. À Caen, la Gestapo décide de fusiller les détenus du quartier allemand de la maison d'arrêt. Au cours de la journée, 86 prisonniers sont exécutés, par groupes de six, dans une courette de la prison. 

Au même moment, un régiment de panzers commandé par le colonel von Oppeln-Bronikowski se met en marche pour détruire la tête de pont britannique à l'est de l'Orne.

7 h 55. Juno : le débarquement canadien commence. Un décalage de dix minutes était prévu par rapport à l'arrivée des Britanniques pour que les barges des Canadiens ne s'échouent pas sur les rochers qui se découvrent à marée basse, mais le mauvais état de la mer a retardé l'opération. 

C'est le lieutenant-colonel Dawnay qui a choisi le nom de code la plage, celui de son épouse. Montgomery a proposé celui des zones britanniques : Goldfish (poisson rouge) et Swordfish (espadon), tandis que Bradley, pour le flanc américain, a choisi Utah et Omaha.

Sword : les 177 Français du 1er bataillon de fusiliers marins de la France libre débarquent au niveau de Hermanville-sur-Mer. Le commando Kieffer, seule unité française du débarquement, a été autorisé par les forces britanniques à descendre des barges en tête.

7 h 30. Pointe du Hoc : la batterie est conquise. Le message qu'envoie alors le colonel Rudder, "Gloire à Dieu", n'arrivera cependant jamais à destination : l'émetteur a été noyé par l'eau de mer. Peu après, le colonel et ses hommes découvrent qu'ils ont été pour partie leurrés : les Allemands, pour qui un débarquement était impossible par pareil temps, n'ont pas remis en place les canons qu'ils avaient démontés quelques jours auparavant pour les protéger des bombardements, et qu'ils avaient remplacés par des poteaux de bois.

7 h 25. C'est l'heure H sur Gold et Sword. Les heures de débarquement sur les différentes plages ont été prévues avec de légers décalages afin de suivre les horaires des marées. À Sword, le 2e bataillon du Middlesex Regiment voit venir à sa rencontre le maire de Colleville, coiffé d'un casque de pompier et accompagné d'une jeune femme qui se met à soigner les blessés.

Gold : les assaillants, protégés par des chars qui s'en prennent immédiatement aux bunkers allemands, prennent rapidement le point d'appui W35, l'un de leurs premiers objectifs. Ils parviennent à progresser au-delà des dunes et à neutraliser la batterie de Mont-Fleury.

7 h 10. Pointe du Hoc : l'assaut des 225 rangers du colonel Rudder commence, avec 40 minutes de retard. Leur mission est l'une des plus dangereuses du Jour J : les hommes doivent escalader 30 mètres de falaise sous le feu ennemi afin de prendre une batterie qui menace à la fois Omaha et Utah, et que les bombardements d'avril et de mai ne sont pas parvenus à détruire. Le commando s'est entraîné en grandeur réelle sur les falaises de l'île de Wight. Mais le retard qu'il a pris a des conséquences dramatiques : les renforts, n'ayant pas reçu de signal à l'heure convenue, ont été redirigés vers les plages d'Omaha.

7 heures. Omaha : la deuxième vague débarque, dans le chaos et le sang. "La plage n'est plus qu'un cimetière dévasté recouvert de morts, d'équipements hors service et d'autres vagues de soldats qui essaient de débarquer après nous, écrira le sergent Estes. C'est la confusion totale !" Plus tard, le colonel Taylor s'efforce de galvaniser ses troupes : "Il y a deux sortes d'hommes sur cette plage : ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir. Foutons le camp d'ici !"

Sources : Jour J, Le grand atlas du Débarquement, Stephen Badsey, Atlas, 286 pages, 30 euros. D-Day et la bataille de Normandie, Antony Beevor, Calmann-Lévy, 638 pages, 26, 40 euros. Les secrets du jour J, Bob Maloubier, La Boétie, 295 pages, 18, 50 euros. Le Débarquement pour les Nuls, Claude Quétel, First Éditions, 380 pages, 22, 95 euros. Opérations aéroportées du Débarquement, Benoit Rondeau, Editions Ouest-France, 144 pages, 18, 50 euros. "Invasion !", le Débarquement vécu par les Allemands, Benoît Rondeau, Tallandier, 440 pages, 23, 90 euros. Chronographie du Débarquement et de la bataille de Normandie, Stéphane Simonnet, Editions Ouest-France, 14, 90 euros.

Le Point


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