Enlèvements de membres de la Croix rouge, organisation d'un référendum dans des régions de l'Est, nombreux morts à Marioupol. Ce week-end se déroule sous haute tension dans une Ukraine qui s'enfonce de plus en plus dans la guerre civile.
Les séparatistes s'apprêtent à tenir dimanche un référendum sur l'indépendance des «républiques populaires» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, frontalières de la Russie. Ce scrutin pourrait ouvrir la voie à un éventuel rattachement du bassin minier du Donbass à la Russie. Les autorités ukrainiennes de leur côté se déclarent déterminées à mener à bien le scrutin présidentiel anticipé du 25 mai, en dépit des violences et «provocations» mises en oeuvre pour le faire dérailler et qu'elles imputent à Moscou. Ce vote doit permettre l'élection du successeur du pro-Russe Viktor Ianoukovitch, destitué fin février après trois mois de contestation pro-européenne.
Le «référendum» a commencé à Donetsk. Si le «référendum sur l'indépendance» est prévu dimanche 11 mai, certaines localités de la circonscription de Donetsk ont commencé à se rendre aux urnes, ce samedi, selon des journalistes locaux. Initié par les séparatistes pro-russes, le référendum posera la question de l'indépendance des deux circonscriptions. Les 7,3 millions de citoyens des «oblast» (circonscriptions) de Lougansk et du Donetsk, qui composent la région du Donbass, à l'est doivent se prononcer sur leur indépendance.
Des référendums «illégaux» pour Merkel et Hollande. Dans une déclaration commune, le président français de la République, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont estimé ce samedi, à Stralsund (Allemagne), que les référendums prévus étaient «illégaux». Les deux dirigeants ont également souhaité que l'Ukraine puisse organiser son élection présidentielle le 25 mai, menaçant la Russie si tel n'était pas le cas.
La vente de navires de guerre français à la Russie maintenue «pour l'instant» Le contrat de vente de deux navires militaires de type Mistral pour 1,2 milliard d'euros par la France à la Russie est maintenu «pour l'instant», malgré la crise ukrainienne, selon François Hollande. «Ce contrat a été signé en 2011, il s'exécute et il trouvera son aboutissement au mois d'octobre prochain. Pour l'instant il n'est pas remis en cause», a détaillé le président français lors d'une conférence en Allemagne, ce matin.
Le personnel de la Croix-Rouge relâché. Des membres de la Croix-Rouge ont été libérés ce matin à Donetsk, place forte des pro-russes dans l'Est. Ils avaient été arrêtés vendredi, soupçonnés d'espionnage. «Ils ont été arrêtés hier. On les soupçonne de faire de l'espionnage et on vérifie actuellement ces accusations», avait déclaré le porte-parole adjoint de la République de Donetsk, autoproclamée par les pro-russes, Kiril Roudenko. Selon un site local d'informations, «Novosti Donbassa», sept personnes avaient été arrêtées.
Vitali Klitschko appelle les Européens à voter pour l'Ukraine à l'Eurovision L'emblématique champion de boxe, leader des manifestations à Maïdan (Kiev) et dirigeant du parti politique Oudar (coup) a appelé les Européens à voter pour la candidate ukrainienne à l'Eurovision. «La musique, exactement comme le sport, a ce pouvoir d'unir les gens. Dans la situation historique où se trouve l'Ukraine, ce serait un signal formidable si les spectateurs européens soutenaient tout particulièrement la candidate ukrainienne». La jolie brune Mariya Yaremtchouk, 21 ans, interprétera ce soir une chanson intitulée «Tick Tock».
L'armée poursuit son offensive dans l'Est. Kiev est décidé à rétablir l'ordre dans l'Est du pays et poursuit son opération militaire entamée le 2 mai. Vendredi, la ville portuaire du Sud-Est de Marioupol a été le théâtre de graves affrontements. L'attaque du siège de la police par une soixantaine d'insurgés s'est soldée par la mort d'une vingtaine d'entre eux. Le ministère ukrainien de la Défense a annoncé samedi que le décès d'un militaire venait s'ajouter à celui d'un policier. L'agence Itar-Tass rapporte que la garde nationale ukrainienne s'est retirée du centre ville en milieu de matinée ce samedi.
La Belgique piratée par la Russie ? Le gouvernement belge a annoncé samedi que le ministère des Affaires étrangères avait été victime d'un piratage informatique. Le ministère «a constaté il y a quelques jours, avec l'aide des services de renseignements militaires, qu'un virus malin avait été introduit dans son système informatique pour copier des informations et des documents liés à la crise ukrainienne». Selon les quotidiens «L'Echo» et «De Tijd», qui ont dévoilé l'information, l'attaque aurait été menée le week-end dernier par la Russie.
Une «violation de souveraineté». Alors que Vladimir Poutine s'est rendu vendredi en Crimée, récemment rattachée à la Russie, Kiev a dénoncé une «violation flagrante de la souveraineté ukrainienne», qui prouve que «la Russie ne veut pas rechercher d'issue diplomatique». Les Etats-Unis ont dénoncé une visite qui ne fait qu'«exacerber les tensions».